Billet du 10 mai 2024 : 1990 et l’heure de la conscientisation

Selon un rapport publié par le Journal de Québec, 4880 enseignants permanents ont démissionné au cours des cinq dernières années. 1 Cette tendance est inquiétante, car elle représente une hausse de 76 % par rapport à la période précédente. Pendant ce temps, le nombre total d’enseignants réguliers a augmenté de seulement 7 %. Bien que le taux de démission reste relativement bas (à environ 1,8 % sur 70 000 enseignants), il est crucial de reconnaître l’urgence d’agir pour préserver la qualité de l’éducation au Québec.

La pénurie d’enseignants est un problème criant dans les écoles publiques québécoises. Nous devons faire face à plusieurs défis quotidiens : les classes surchargées, le manque de temps pour un suivi individualisé et l’augmentation constante de la charge de travail. Ces conditions de travail difficiles poussent de nombreux collègues à démissionner, ce qui fragilise davantage le système et met en péril la qualité de l’éducation offerte aux élèves.

Il importe aussi de souligner que ces chiffres ne tiennent pas compte des professeurs contractuels et des suppléants. Pourtant, ces enseignants jouent également un rôle essentiel dans le système d’éducation. Il est donc impératif que des mesures soient prises pour soutenir l’ensemble du corps enseignant et garantir une éducation de qualité pour les générations futures. L’urgence d’agir est réelle.

1 Dion-Viens, Daphnée. Écoles publiques du Québec: 4880 enseignants ont démissionné depuis cinq ans. Le Journal de Québec. Le 6 mai 2024.


Sur le réseau X (anciennement Twitter), cette semaine, quelqu’un a osé une question pertinente, directement liée à ce qui précède : que demande-t-on aux enseignants en 2024 qu’on ne leur demandait pas en 1990 ?

La réponse de Sylvain Duclos, enseignant et influenceur, est complète. Je me retiens pour ne pas écrire parfaite. Je vous invite à la lire en entier.


Dans le cours de français

Toujours sur X, mais particulièrement lorsqu’il s’appelait Twitter, je savourais chacune des publications de Bernard Pivot, décédé cette semaine. Son érudition, exprimée de la manière la plus profonde, avec en prime une touche de poésie et une dose d’humour, me rejoignait plus de cette façon que lors des émissions qu’il animait. Un simple coup d’œil sur la biographie qui coiffe son compte permet d’en saisir toute l’ampleur.

Source : X (@bernardpivot1)

Il faut remonter au 5 juin de l’an dernier pour trouver sa dernière intervention, une publication de quelqu’un d’autre qu’il avait relayée. La précédente, originale, avait été publiée deux mois plus tôt, soit le 5 avril 2023. Elle constitue en quelque sorte un court testament littéraire.

Sa complaisance envers l’écrivain Gabriel Matzneff, qui vantait à travers sa littérature ses crimes pédophiles, est cependant venue l’entacher plus de 30 ans après les faits. La publication du livre Le consentement, en 2020, écrit par une victime de Matzneff, puis le décès de Denise Bombardier, en 2023, ont tour à tour fait ressortir des archives un extrait de 1990 de l’émission Apostrophes, qu’il animait, et où il questionne l’écrivain sur un ton badin, avant que madame Bombardier ne devienne la seule personne sur le plateau à s’insurger.

Bernard Pivot fera amende honorable en 2019, juste avant la publication du livre de la victime de Matzneff, Vanessa Springora. 2 Sa sortie avait alors été effectuée trois jours après une première, dans laquelle il avait maladroitement rejeté la faute sur la mentalité qui prévalait en 1990.

2 Gibert, Vincent. Matzneff: Bernard Pivot « regrette » de « ne pas avoir eu les mots qu’il fallait ». Huffpost. Le 30 décembre 2019.


Dans le cours de français, deuxième période

Tous les matins, j’arrive très tôt sur mon lieu de travail. J’y suis chaque fois accueilli par le concierge et mes collègues du service de garde de l’école. Une de celles-ci m’a appris un nouveau mot, il y a quelques jours.

Ce mot est fifrelin. Qu’est-ce qu’il signifie ? Réponse après la bonne nouvelle de la semaine.


Dans le cours de musique

Avec les journées qui allongent et le temps plus doux qui se pointe, je vous propose cette semaine des rythmes cubains, avec Habana Café. Après des sorties en 2009 et 2014, où le groupe s’est même permis une adaptation d’un succès de La Bolduc, le mini-album Mami como me gusta a vu le jour, le 3 mai dernier. L’extrait que je vous suggère a pour titre La Mañanita.

Habana Café – La Mañanita – Mami como me gusta – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

L’histoire est simple. Une restauratrice du Bas-Saint-Laurent, en visite à Montréal, s’est fait voler son véhicule. C’est un modèle prisé par les voleurs, en édition spéciale, de surcroît. Les policiers n’ayant laissé que peu d’espoir à la victime (environ un véhicule volé sur 10 000 est retrouvé), cette dernière s’est tournée vers les réseaux sociaux.

Le réseau québécois des restaurateurs a mis la main à la pâte (quel jeu de mots !) et a rapidement propagé l’information. L’un d’eux a retrouvé le véhicule et a même fait fuir le voleur, durant l’attente des policiers.

La restauratrice récupérera bientôt son véhicule, après quelques réparations.

Bérubé, Nicolas. Des gastronomes retrouvent un VUS volé en un temps record. La Presse, Montréal. Le 8 mai 2024.


Dans le cours de français, deuxième période (réponse)

Un fifrelin est une babiole, une petite chose sans valeur. Selon Larousse, le mot est familier et vieux.


Billet du 12 mai 2023 : « Ghoster » ou non la fête des Mères

Je me rends compte que les choses vont bien au Québec quand le plus gros débat de la semaine a porté sur la fête des Mères, la fête des Pères et la nouvelle fête des Parents. Quelques enseignantes, guidées par de bienveillantes intentions, ont simplement pris la décision d’emprunter la voie de la déclaration de l’ONU et de souligner la fête des Parents le 1er juin, plutôt que les traditionnelles fête des Mères et fête des Pères. S’en est suivi un tollé démesuré.

Pourquoi fais-je référence à des intentions bienveillantes ? Il suffit d’avoir enseigné à des orphelins ou à des enfants abusés pour sentir le malaise, parfois le mal-être, de certains élèves à qui on impose la confection d’un cadeau artisanal, destiné à un adulte disparu ou violent, pour une de ces deux fêtes. Les en exempter ne règle rien, le temps alloué pour les autres leur faisant réaliser leur différence.

Je n’ose pas imaginer ce que les enseignantes concernées ont dû ressentir en constatant la commotion que leur initiative a soulevée. Ceci sans compter les injures, les insultes et les menaces qui leur ont été adressées via les médias et les réseaux sociaux. En pleine fin d’année scolaire, elles ont beaucoup d’autres choses à gérer.

La récupération politique qu’en ont faite certaines personnes est abjecte.


En passant, pourquoi tient-on pour acquis que du temps de classe doit être utilisé pour souligner des événements hors de la mission scolaire ?

Mon hypothèse est claire et directe : l’aspect commercial a pris le dessus. À l’époque où les écoles étaient confessionnelles, il était normal d’y fêter Pâques et Noël. Un côté traditionnel s’est instauré et, bien que la société ne reflète plus exactement les mêmes réalités, un consensus réclame que nous le fassions toujours, selon un concept qui a évolué en évacuant l’histoire religieuse pour tout concentrer sur la vente de musique, de décorations monstrueuses, de cadeaux et de chocolat. Pour le reste, lire les nombreux autres événements que le consensus social nous impose de souligner, je considère à tout le moins contreproductif que nous ayons à sacrifier autant de précieuses heures de pédagogie pour faire vivre les Walmart et les Dollarama de ce monde.

Comme pour bien d’autres choses, on a transmis implicitement aux écoles un rôle qui incombe aux familles.


Dans le cours de français

On arrive au moment de l’année où les principaux dictionnaires, le Petit Robert et le Petit Larousse illustré, annoncent en grande pompe les nouveaux mots qui effectueront leur entrée dans leurs pages. Bien honnêtement, j’ai déjà constaté des entrées plus marquées que cette année. On trouve tout de même quelques éléments intéressants.

D’abord, signe de l’actualité des dernières années, on salue l’arrivée officielle du mot complosphère (Ensemble des personnes qui participent à la diffusion d’idées jugées complotistes sur Internet, selon le Petit Robert). Dans la même catégorie, on voit également apparaître covidé et covidée. Les informations françaises des derniers mois sont aussi à l’origine de l’arrivée du verbe nasser, qui signifie encercler des manifestants.

Il faut également souhaiter la bienvenue, ou pas, à quelques anglicismes, dont le nom crush, ainsi que les verbes ghoster et bader. Issu de l’univers virtuel, le mot métavers, avec l’accent aigu sur le e, est maintenant accrédité.

L’influence québécoise se fait également sentir, cette année. D’abord avec l’apparition du mot infonuagique, mais aussi avec celle de notre poète David Goudreault, dans le Petit Robert des noms propres.


Dans le cours de français, deuxième période

En fait, j’aimerais commenter une nouvelle qui concerne la chanson francophone. J’y reviendrai donc Dans le cours de musique, après la #musiquebleue.


Dans le cours de musique

Roberto « Bob » Bissonnette est mort tragiquement en septembre 2016, à l’âge de 35 ans. Après 15 saisons de hockey dans les rangs juniors, universitaires et semi-professionnels, il s’est lancé dans la chanson, enregistrant quatre albums, dont deux ont obtenu la certification disque d’or.

Impliqué dans plusieurs organisations, il s’était porté acquéreur de quelques titres de propriété des Capitales de Québec, l’équipe de baseball de la ligue Frontière. C’est trois mois plus tard qu’il a péri dans l’écrasement d’un hélicoptère, qui a également coûté la vie au pilote. Le président des Capitales, Michel Laplante, s’en est tiré miraculeusement.

Depuis, la Fondation Bob Bissonnette a été mise sur pied. Elle offre de l’aide monétaire et matérielle à des jeunes ou à des organismes œuvrant avec eux, afin de leur permettre de pratiquer un sport ou une activité culturelle. En guise de financement pour la Fondation, on a récemment édité en CD et en DVD le spectacle que Bob Bissonnette avait donné à l’Impérial de Québec, en 2011. Tiré de cet album, voici son plus grand succès, Mettre du tape su’ ma palette.

Bob Bissonnette – Mettre du tape su’ ma palette – LIVE à l’Impérial de Québec – #musiquebleue

Dans le cours de musique, deuxième période

Il semblerait que la musique francophone… Et puis non, pas ici non plus ! J’en fais ma bonne nouvelle de la semaine.


La bonne nouvelle de cette semaine

La chanson francophone se porte plutôt bien, semble-t-il ! Selon le magazine Les Inrockuptibles1, pour l’année 2022, 279 simples et 47 albums de musique francophone ont obtenu la certification d’exportation à l’étranger, soit une hausse de 38 % par rapport à 2022. Le rap et l’électro contribuent largement à cette augmentation, d’après les chiffres présentés.

1Da Silva, Simon. Bonne nouvelle, l’export de musique francophone à l’international se porte bien. Les Inrockuptibles. Le 11 mai 2023.


Billet du 13 janvier 2023 : À considérer gravement

Gravement ou grièvement ?

Pourquoi dit-on qu’on est gravement malade, mais grièvement blessé ? Ces deux adverbes peuvent-ils être considérés comme des synonymes ?

Eh bien non !

Dans le cours de français

Une façon de former un adverbe se terminant en ment est de prendre un adjectif sous sa forme féminine et de lui ajouter le suffixe ment. C’est le cas, par exemple, de lentement. L’adverbe gravement est formé de la même manière.

Mais comment définit-on précisément l’adjectif grave ? Le Larousse1 lui donne dix définitions différentes, alors que le Robert2 lui en donne à peine un peu moins. Parmi les plus courantes, notons celles qui soulignent l’importance, le sérieux ou la dangerosité. L’adverbe gravement se range dans le même créneau.

Quant à grièvement, il se construit à partir de l’ancien adjectif grief, ou plutôt de son féminin griève, qui signifiait douloureux ou accablant. Il constitue donc l’adverbe précisant le mieux une atteinte physique comme une blessure ou une brûlure.

1 Définitions de l’adjectif grave selon Larousse.

2 Définitions de l’adjectif grave selon Robert.


Dans le cours de musique

Originaire de Montréal, Maxime Goulet compose la musique de trames sonores et de jeux vidéo. En collaboration avec l’Orchestre classique de Montréal, sous la direction de Jacques Lacombe, il a récemment produit l’album Symphonie de la Tempête de verglas. En voici le deuxième mouvement, intitulé Chaleur.

Maxime Goulet et l’Orchestre classique de Montréal (sous la direction de Jacques Lacombe) – Chaleur – Symphonie de la Tempête de verglas – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Les revues scientifiques l’ont annoncé en grande pompe, cette semaine, les trous dans la couche d’ozone seraient sur le point de se refermer. Les changements apportés dans l’activité humaine à cet égard semblent porter leurs fruits. Selon le site Futura, cette portion de l’atmosphère terrestre devrait retrouver son état d’avant 1980 d’ici 2040, pour la majeure partie du globe, et vers 2066 pour l’Antarctique.

Le trou dans la couche d’ozone devrait se résorber complètement avant 2066. Futura, Fréjus. Le 11 janvier 2023.

Source : YouTube (Radio-Canada Info)

Billet du 16 décembre 2022 : Ce n’est pourtant pas sorcier

La Terre est ronde.

J’enseigne depuis 27 ans et jamais, devant mes classes, je n’ai eu à le répéter aussi souvent qu’au cours des deux dernières années, sur les réseaux sociaux où je suis actif. Encore cette semaine, quelqu’un me mentionnait être certain que la Terre était ronde, mais que plusieurs arguments de celles et ceux qui la croient plate s’avéraient suffisamment solides pour semer le doute.

On part de loin.

Dans le cours de sciences et technologie

Alors que je commençais dans l’enseignement, une émission de vulgarisation pour jeune public faisait fureur, sur la chaîne France 3. L’émission C’est pas sorcier est demeurée en ondes durant 21 ans. À travers ces années, j’ai présenté en classe plusieurs épisodes, tous légalement déposés sur YouTube. Avec la pandémie de COVID-19, l’animateur principal, Jamy Gourmaud, a repris du service et s’est mis à diffuser, avec la collaboration de son épouse, le même genre de capsules, enregistrées à partir de chez eux.

Coïncidence, cette semaine, Jamy en a diffusé une destinée à en finir une fois pour toutes avec les théories platistes. Je la dépose à mon tour ici, de manière à la rendre disponible pour quiconque aurait à démontrer à quelqu’un que la Terre est bien ronde.

Merci Jamy !


Dans le cours de français

La cocasserie a fait le tour d’à peu près tous les réseaux sociaux, cette semaine. Il n’y a donc rien d’original à la reprendre ici, mais je pouvais difficilement passer outre.

Source : Le Journal de Québec, le 11 décembre 2022.

Alors que la une du Journal de Québec fait grand état des fautes de français de la communauté étudiante collégiale, elle en commet toute une dans le titre de son autre nouvelle.

#LeProfCorrige

Ici, on aurait dû lire Miracle au Mont-Sainte-Anne, avec le mot Sainte au féminin, plutôt qu’au masculin. Rigueur, rigueur, rigueur, pour reprendre une expression consacrée dans une autre aile de Québecor.


Dans le cours de musique

Aujourd’hui, je triche. Un peu, pas beaucoup. Le compositeur à l’origine de la #musiquebleue de ce billet est un Québécois de cœur, en ce sens où il vit à Montréal, ville qui a vu naître Oscar Peterson, depuis plus de 15 ans. Taurey Butler est officiellement un Américain du New Jersey, où il a grandi et étudié, avant de passer bon nombre d’années dans plusieurs vastes villes d’Asie et d’Afrique avec son épouse de l’époque, la chanteuse saguenéenne Nadja.

Marié de 2000 à 2016, le couple est ensuite revenu s’établir ici. Butler a alors signé un contrat avec la maison montréalaise Justin Time Records, avec qui il a produit deux albums. Aujourd’hui, il vit de ses nombreux spectacles en terre québécoise.

Invité par le maestro Yannick Nézet-Séguin, le trio de Taurey Butler a collaboré avec l’Orchestre métropolitain, dans le cadre d’un spectacle de musique de Noël, à la Maison symphonique de Montréal. Leur prestation sera d’ailleurs diffusée ce dimanche soir 18 décembre, sur les ondes de la télévision de Radio-Canada.

Tirée de l’album One Of The Others, sorti en octobre dernier, voici la pièce du même titre.

Taurey Butler Trio – One Of The Others – One Of The Others – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Yoshua Bengio est reconnu internationalement pour ses recherches en intelligence artificielle. Né à Paris, il a grandi à Montréal et y a fait la presque totalité de ses études. Depuis maintenant une trentaine d’années, il œuvre à l’Université de Montréal, où il mène une quête vers d’importantes découvertes sur l’intelligence en général.

Au cours des dernières semaines, deux dictionnaires, celui d’Antidote et Le Petit Larousse illustré, ont annoncé que le scientifique montréalais disposerait, dès 2023, de sa biographie dans leurs ouvrages respectifs. Il rejoint ainsi une multitude de personnes de tous les horizons qui ont laissé leur marque dans l’histoire.


Billet du 2 décembre 2022 : Besoin d’amour et d’éducation

Les trois députés du Parti québécois ont raison de demander l’abolition du serment à la monarchie britannique pour siéger à l’Assemblée nationale du Québec. Par contre, la meilleure façon d’y parvenir est la voie empruntée par les 122 autres élus qui, eux, ont choisi de le prêter une dernière fois, avant d’y mettre fin pour de bon avec des mesures législatives.

C’est tout ce que je mentionnerai sur le sujet.


Dans le cours de français

«Je l’haïs pas, lui (ou elle)!» peut être qualifiée d’expression québécoise typique, avec laquelle on signifie son appréciation ou son amour envers quelqu’un. Dans les mêmes eaux, on trouve «Il n’est pas mauvais, ce petit vin».

Ces deux expressions s’appellent des litotes. Le Larousse, qui dans ce cas-ci offre une explication plus complète que le Robert, définit la litote comme « une figure de rhétorique consistant à affaiblir l’expression de la pensée pour laisser entendre plus qu’on ne dit ».

L’art d’utiliser la forme négative pour exprimer quelque chose de positif.


Dans le cours d’univers social
Volet éducation à la citoyenneté

Mauvaise semaine pour la démocratie et la liberté d’expression. D’une part, la FIFA s’est rangée derrière les exigences du Qatar, pays hôte de la Coupe du monde de soccer, et a interdit aux équipes participantes de porter le brassard inclusif One Love.

D’autre part, la direction de l’Université d’Ottawa a cédé face à l’ambassadeur de Chine au Canada, qui a exigé qu’aucune caméra ne soit admise dans la salle où il prononçait une allocution devant des étudiants. C’est ainsi qu’un caméraman de Radio-Canada a été expulsé de l’endroit, après qu’on lui eut pourtant autorisé l’accès. Quel était le prétexte ? On craignait que le maintien de sa présence ne mette l’événement en péril. Rappelons que c’est la même institution universitaire qui avait imposé des sanctions arbitraires à la professeure Verushka Lieutenant-Duval pour avoir utilisé le mot commençant par n dans un contexte pédagogique.

Finalement, un rapport publié par IDEA International1 stipule que la moitié des démocraties dans le monde subissent un déclin, alors que l’autoritarisme est en hausse dans plusieurs pays. Parmi les endroits mentionnés par l’organisme, on note le Brésil et les États-Unis.

Avec des enjeux importants comme l’inflation, la guerre en Ukraine et les changements climatiques, les états auraient pourtant intérêt à s’ouvrir à tous les points de vue.

1 Communiqué de presse d’IDEA International.


Dans le cours d’anglais

L’en-tête de ce billet est constitué d’une photo que j’ai prise cette semaine, alors que je visitais l’exposition Pink Floyd — Their Mortal Remains, à Montréal. Il s’agit du premier jet des paroles de la chanson Another Brick in The Wall, écrites de la main de Roger Waters. Le We don’t need no education était à l’origine au singulier. Comme pour plusieurs autres pièces du groupe, le texte représente une satire sociale qui pourrait toujours s’avérer d’actualité, 40 ans plus tard.

En réalité, nous avons définitivement besoin de plus d’éducation.


Dans le cours de musique

Au cours de la dernière semaine, on a enfin lancé sur album la collaboration entre Les Cowboys Fringants et l’Orchestre symphonique de Montréal, enregistrée il y a quelques années. Si je considère Les étoiles filantes comme une des plus belles chansons québécoises de tous les temps, j’ai dû me rendre à l’évidence que son rendu symphonique n’atteignait pas la qualité de la version originale, malgré la préservation du solo d’accordéon. En revanche, le poème prémonitoire Plus rien trouve une niche sonore rehaussée à travers les harmonies des instruments dirigés par le chef Simon Leclerc. C’est la #musiquebleue que je propose, aujourd’hui.

Les Cowboys Fringants et l’Orchestre symphonique de Montréal (dirigé par Simon Leclerc) – Plus rien – Les Cowboys Fringants en concert avec l’Orchestre symphonique de Montréal – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Un adage prétend que la justice a le bras long. Elle a maintenant la mémoire longue. Un homme a été arrêté à Toronto, la semaine dernière, pour être accusé de deux meurtres perpétrés il y a 39 ans, soit en août et en décembre 1983. Les crimes semblaient parfaits, jusqu’à ce que les avancées technologiques d’aujourd’hui permettent de prouver ce qui, récemment encore, demeurait indémontrable.

Il y a bien trente ans que les tests d’ADN fournissent des évidences irréfutables. Ce qui est relativement nouveau, et qui a permis l’arrestation du suspect de Toronto, c’est la généalogie génétique. Dans le cas qui nous préoccupe, les enquêteurs ont pu partir d’un échantillon d’ADN qui avait été volontairement transmis au site Ancestry.ca par une personne désirant reconstituer son ascendance, et trouver des concordances avec celle découverte sur les lieux des meurtres chez un lointain cousin de cette personne.

Les morts parlent, il n’y a plus de doute.


Billet du 8 avril 2022 : Bêtise humaine

Il faut se méfier des apparences, elles sont souvent trompeuses.

Je me félicite de m’être retenu de condamner les propriétaires du CHSLD Herron, dans mon billet du 17 avril 2020. Nombreux étaient celles et ceux qui les pointaient du doigt pour l’hécatombe qui a causé la mort d’une cinquantaine de leurs résidents, lors de la première vague de la COVID-19. En toute honnêteté, je me demandais comment ils pouvaient à ce point nier leur responsabilité, mais je me suis gardé de leur lancer la pierre, au moins le temps de l’enquête.

Lire mon billet du 17 avril 2020

Le chat est maintenant sorti du sac. Une équipe d’enquête de La Presse a d’abord relaté que les propriétaires de l’endroit avaient, en désespoir de cause, appelé deux fois le 811, le CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal n’ayant pas répondu à leurs appels à l’aide. Vingt-quatre heures plus tard, c’était au tour de Thomas Gerbet, de Radio-Canada, d’y aller de nouvelles révélations. Le 7 avril 2020, une semaine après la mise en tutelle du CHSLD Herron par le CIUSSS de l’Ouest, une employée-cadre de ce même centre intégré de santé et services sociaux s’est présentée à Herron pour des motifs personnels et a trouvé l’endroit pratiquement désert, ainsi que des bénéficiaires très mal en point. Les tuteurs, qui se dégageaient de leurs responsabilités en accusant les propriétaires, n’avaient envoyé personne sur les lieux.

Lire le reportage de La Presse

Lire le reportage de Radio-Canada, comprenant des extraits audio du témoignage de l’employée cadre du CIUSSS

Qui, en fin de compte, doit être tenu responsable de cette situation épouvantable ? Les apparences actuelles sont définitivement différentes de celles d’il y a deux ans, mais elles peuvent demeurer trompeuses. Il faudra attendre le rapport de la coroner, lorsqu’elle aura conclu son enquête publique, pour obtenir la réponse à cette question. Chose certaine, il y en a qui doivent un peu mieux dormir, tandis que d’autres…


Dans le cours de français

Cette semaine, quelques états, dont l’Espagne et la Pologne, n’ont pas hésité à qualifier de génocide le massacre de Boutcha, en Ukraine, par l’armée russe. Dès lors, plusieurs observateurs et médias ont contesté l’utilisation du terme : s’agit-il vraiment d’un génocide ?

Pour ma part, au-delà des quelques analyses dont j’ai pu prendre connaissance, j’ai opté pour la bonne vieille définition du dictionnaire avant d’envisager une réponse à cette question. Voyons d’abord comment le Robert définit le génocide :

Génocide : (Nom masculin) Destruction méthodique d’un groupe humain.

La définition est simple et concise, alors que le mot méthodique revêt une grande importance. La destruction du groupe ukrainien sis à Boutcha s’est-elle effectuée selon la méthode russe ? Il est permis de le supposer, mais seule une étude plus approfondie nous permettrait de l’affirmer hors de tout doute.

Observons maintenant ce qu’en pense le Larousse :

Génocide : (Nom masculin) Crime contre l’humanité tendant à la destruction totale ou partielle d’un groupe national, ethnique, racial ou religieux; sont qualifiés de génocide les atteintes volontaires à la vie, à l’intégrité physique ou psychique, la soumission à des conditions d’existence mettant en péril la vie du groupe, les entraves aux naissances et les transferts forcés d’enfants qui visent à un tel but.

Cette définition, plus détaillée, ne laisse planer aucun doute. En considérant les événements de Boutcha et la définition du Larousse, l’armée russe a bel et bien commis un génocide.


Dans le cours d’univers social
Section Éducation à la citoyenneté

Il existe des remarques ou des prises de position qu’à peu près n’importe quelle personne peut avancer, mais pas un premier ministre ou quelqu’un qui aspire à le devenir. Le premier exemple qui me vient en tête est Jacques Parizeau, quand le soir de la défaite référendaire, en octobre 1995, il avait affirmé que l’argent et les votes ethniques lui avaient coûté la victoire. À la décharge de Parizeau, cependant, il avait démissionné le lendemain. Cela n’excuse pas ses paroles, mais on peut y trouver une certaine justification.

Les derniers jours se sont toutefois avérés riches en bourdes du genre, chez nos leaders politiques. D’abord, j’y faisais allusion la semaine dernière, le premier ministre de l’Alberta qui publiait un mème pour se moquer des énergies renouvelables. Tout le monde comprendrait que Jason Kenney promeuve les énergies fossiles produites par sa province, mais le dénigrement, ma foi immature, de ce qui constitue assurément la puissance de l’avenir est indigne de la fonction qu’il occupe.

Vient ensuite le cas de Pierre Poilievre. Selon tous les observateurs, il possède une telle avance dans la course à la chefferie du Parti conservateur du Canada qu’il serait étonnant qu’un de ses adversaires ne parvienne même à s’en approcher. Ce qui signifie que dès l’été prochain, il deviendra probablement aspirant premier ministre du Canada. Et voilà que mercredi, il s’est mis à faire l’éloge du bitcoin comme monnaie alternative. Il s’agit ici d’un sérieux désaveu de la Banque du Canada. C’est comme si Pierre-Karl Péladeau s’était mis à vanter la qualité de Netflix ou que le Cercle des Grands entrepreneurs du Québec dissertait sur l’importance d’Amazon. De toute évidence, monsieur Poilievre a oublié un des adages les plus importants lorsqu’on dirige un état : «Pas de taxation sans représentation». Donner cours légal à une cryptomonnaie sans que des élus ou leurs représentants ne puissent participer aux décisions concernant ses orientations constitue un jeu très dangereux.

Finalement, je touche du bois, je n’ai pas encore attrapé la COVID. Il semble par contre que ses symptômes s’apparentent à un simple rhume, selon notre premier ministre. Après deux années de lutte contre ce virus, les justifications des mesures sanitaires, les argumentaires contre leurs opposants et cette volonté obstinée de maintenir en place certaines règles de l’état d’urgence, cette remarque de François Legault en a offusqué plusieurs, notamment dans le milieu de la santé.

Steve de Saint-Lin aurait pu dire la même chose et personne n’aurait sourcillé. Mais venant de celui qui a eu à imposer une série de mesures impopulaires, la pilule est plutôt difficile à avaler.


Je déteste le constater, et encore plus l’écrire, mais c’est la bêtise humaine qui a guidé mon inspiration pour les trois premiers segments de ce billet hebdomadaire. Je change de fréquence à partir de maintenant.


Dans le cours de français, deuxième période

Je suis tombé sur une publication politique qui affichait une grossière erreur de français, cette semaine. Je renoue donc avec une vieille habitude qui me manque quand même un peu !

#LeProfCorrige

Ici, on aurait dû lire «Nous avons même dû installer…», avec installer à l’infinitif, plutôt que d’en avoir employé le participe passé. La bonne vieille règle du mordre et mordu. Si on peut remplacer par mordre, comme c’est le cas ici, le mot doit se terminer en _er. Et mordu rime avec accent aigu.


Dans le cours de musique

Les gens qui me connaissent savent à quel point, depuis longtemps, je demeure un inconditionnel de Yannick Nézet-Séguin. Leader brillant, il n’était âgé que de 25 ans lorsqu’il a pris les rênes de l’Orchestre métropolitain, en 2000. Toujours en poste, il a depuis fait de même avec l’Orchestre de Philadelphie, le Metropolitan Opera, l’Orchestre philharmonique de Rotterdam et l’Orchestre de chambre d’Europe.

Le dimanche 3 avril, nommé dans trois catégories, il a remporté le Grammy pour la meilleure performance orchestrale. C’est pour l’enregistrement des 1re et 3e Symphonies de Florence Price, avec l’Orchestre de Philadelphie, qu’il a reçu cet honneur. Il a obtenu une autre nomination à titre de musicien accompagnateur, puis une autre comme chef d’orchestre du Metropolitan Opera.

Une fois de plus, il y a tout lieu de se réjouir de constater le succès québécois sur la scène culturelle internationale.


Dans le cours de musique, deuxième période

Edgar Bori est à mon avis un des meilleurs poètes québécois de notre époque. Méconnu du grand public, c’est à travers des collaborations avec d’autres artistes, tels Michel Rivard et Jean-François Groulx, qu’il a su inscrire son nom dans l’industrie. Auteur et compositeur d’une quinzaine d’albums qui lui sont propres, depuis, il a lancé son plus récent, Poésinutiles, le 22 mars dernier.

Je vous en propose un extrait, dont la pièce a pour titre Poésideveil.

Edgar Bori – Poésideveil – Poésinutiles – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Cette nouvelle est vieille de près d’un an, mais ce n’est que le week-end dernier que j’en ai pris connaissance. Un bébé phoque, né en très mauvaise condition physique le 1er avril 2021, a vu sa vie être sauvée par le personnel de l’aquarium Kaiyukan d’Osaka, au Japon. Dans cette course contre la montre, les employés lui ont appris à nager, le 26 mai suivant.

La scène donne lieu à des moments des plus touchants. Les yeux du blanchon, lorsqu’il entre dans l’eau du bassin, parlent beaucoup.


Billet du 7 janvier 2022 : La tendance est #ostrogoth

C’est le lundi 10 janvier prochain que mes collègues et moi commencerons à temps complet notre enseignement à distance, pour au moins cinq jours. Le retour sur les lieux physiques des écoles est en effet prévu pour le 17 janvier, soit une semaine plus tard. Sera-t-il repoussé ? J’en doute. Malgré le nombre record de cas et les hospitalisations qui franchissent un seuil critique à dix jours de l’événement, gérer l’école à la maison constitue un casse-tête imposant pour bon nombre de parents.

Il faudra donc s’attendre à plusieurs autres éclosions dans les écoles québécoises. En cette année scolaire, j’en suis déjà à mon quatrième segment de calendrier en enseignement à distance, mon deuxième pour la classe complète. Je me considérerai comme chanceux si ça s’arrête là. Je le souhaite. Mais si apprendre à vivre avec le virus signifie basculer d’une manière à l’autre au gré de ses floraisons, mes collègues et moi aurons développé une magnifique expertise en quelques mois.


Dans le cours de français

Le mot de la semaine est ostrogoth.

C’est un mot que j’ai lu et entendu plusieurs fois dans ma vie, sans jamais connaître sa véritable signification, outre son usage comme nom propre. L’amateur de Tintin que je suis a depuis longtemps noté son utilisation courante dans les litanies injurieuses du capitaine Haddock. Le mot s’écoute également dans la chanson Vade retro, un vieux succès de Joe Dassin.

Un ostrogoth, selon le Robert, est une personne ignorante et bourrue. On lui accole le synonyme d’olibrius, une autre injure du vieux compagnon de Tintin. Chez Larousse, on précise qu’il s’agit d’un homme qui ignore les bienséances et la politesse. En guise d’équivalences, on y mentionne butor, énergumène, malotru, mufle et pignouf.

Si le capitaine Haddock s’était recyclé en commandant de bord d’un avion, sans doute aurait-il vociféré cette suite d’épithètes à un certain groupe de passagers.


Dans la cour de récréation

Le Canadien de Montréal a créé une rare et positive unanimité, cette semaine, en recrutant la journaliste Chantal Machabée comme vice-présidente aux communications. Certaines mauvaises langues ont prétendu qu’il aura fallu le congédiement de Trevor Timmins pour qu’enfin l’équipe repêche un élément clé pour sa formation, ce qui m’a quand même fait esquisser un léger sourire. Au-delà des qualités de madame Machabée et de la bourrasque de fraîcheur qu’elle fera entrer avec elle au Centre Bell, je me réjouis pour les jeunes et talentueuses Andrée-Anne Barbeau et Daphnée Malboeuf, qui auront toutes les deux l’occasion de prendre du galon au Réseau des sports (RDS). Avec Élizabeth Mantha qui, cette semaine aussi, est devenue la première femme à intégrer le groupe d’arbitres de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ), c’est un pas de géant vers l’avenir pour les femmes, le hockey et le sport en général qui a été effectué.


Dans le cours de français, deuxième période

Fini les données officielles quotidiennes sur la COVID !

Finies les données officielles quotidiennes sur la COVID !

Fini, les données officielles quotidiennes sur la COVID !

Finies, les données officielles quotidiennes sur la COVID !

C’est une phrase que j’ai envoyée par message texte, cette semaine, quand j’ai appris que le gouvernement du Québec laissait tomber le bilan quotidien des nouveaux cas, tout en maintenant celui des décès et des hospitalisations. Mais au-delà de la décision gouvernementale, grammaticalement parlant, comment devais-je écrire ma phrase ? En accordant Fini avec données, ou en le gardant invariable ? En le faisant suivre d’une virgule, ou pas ?

Réponse après la bonne nouvelle de la semaine.


Dans le cours de mathématiques

Nous remarquons tous que le prix des aliments grimpe en flèche. Un reportage diffusé sur le site de Radio-Canada vient affirmer que de suivre plus convenablement le Guide alimentaire canadien permettrait à une famille d’économiser plus de 650 $, annuellement. 

L’idée consiste à diminuer la quantité de viande. La nutritionniste interrogée rappelle que le Guide suggère que les protéines animales ne devraient constituer que le quart de l’assiette. C’est en respectant cette proportion et en la remplaçant par des protéines végétales dans trois repas hebdomadaires que les économies se font substantielles. Elle précise qu’il faut toutefois éviter les produits végétariens transformés, souvent plus coûteux.

Lire le reportage sur radio-canada.ca

Consulter le Guide alimentaire canadien


Dans le cours de musique

Un petit reggae un peu «jazzy» pour commencer l’année ? Pourquoi pas ! Surtout que Moto, sorti en octobre, m’offre l’occasion de vous suggérer pour la première fois une pièce de Caracol, une artiste que j’aime beaucoup. 

Caracol – Moto – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Belle histoire de don de soi relatée par Le Journal de Québec, lundi. La scène s’est toutefois déroulée en avril dernier. Au péril de sa vie, un homme atteint de fibrose kystique, avec 20 % de ses capacités respiratoires, a parcouru une certaine distance en courant, avant d’escalader la clôture qui le séparait de la cour arrière de la résidence de sa voisine, afin de venir en aide au fils de cette dernière. L’enfant de trois ans avait perdu conscience après s’être étouffé en avalant un objet qui était demeuré coincé dans sa gorge. L’intervention de Samuel Boisvert a sauvé la vie du jeune garçon.

Alors que le moindre rhume aurait pu lui être fatal, l’homme de 34 ans, habitué de manquer d’air, n’a pensé qu’à l’enfant qui n’arrivait plus à respirer. Monsieur Boisvert a depuis été greffé des deux poumons.

Lire le reportage du Journal de Québec.


Dans le cours de français, troisième période

Les quatre manières d’écrire la phrase mentionnée plus haut sont acceptées. Réglons d’abord le cas de la virgule. La pause qu’elle permet est correcte, sans être essentielle. Son emploi est donc facultatif.

Quant à l’accord, ou pas, de Fini, on peut lire la phrase de deux façons.

En sous-entendant un C’est en début de phrase, (C’est) fini les données officielles quotidiennes sur la COVID!, le participe passé Fini doit demeurer invariable. Alors que si on donne plutôt à la phrase le sens Les données officielles quotidiennes sur la COVID sont finies!, le Fini, même en commencement de phrase, doit s’accorder en genre et en nombre avec données et s’écrire Finies.


Dans le cours de français, quatrième période

Anthony Calvillo est de retour dans le giron des Alouettes de Montréal, ayant accepté le poste d’entraîneur des quarts-arrière de l’équipe. Si je le mentionne ici, c’est parce que Calvillo, un Américain, s’est adressé aux médias dans un très bon français. Il s’est même permis une entrevue de plus de 16 minutes, presque entièrement dans la langue de Molière, sur les ondes du 91,9 Sports.

Chapeau, Anthony !

Entendre l’entrevue d’Anthony Calvillo au 91.9 Sports.


L’image en titre du billet est extraite de l’album Coke en stock, d’après Hergé, éditions Casterman (1958).

Billet du 10 décembre 2021 : Le haro d’Umberto

Dans mon dernier billet, j’ai évité de m’exprimer sur le congédiement de Marc Bergevin. J’avais mon opinion sur le sujet, mais disons que cette saison, mes intérêts sont ailleurs que chez le Canadien de Montréal. Alors je résumerai très rapidement ma réflexion. L’amateur de baseball que je suis ne peut s’empêcher de comparer le remerciement du directeur général à un retrait sur trois prises.

Ainsi, selon moi, les trois prises qui l’ont envoyé aux douches sont :

  • Le fait de s’être entêté à garder Trevor Timmins à son poste;
  • Avoir négligé de renouveler le contrat de Joël Bouchard;
  • Avoir repêché Logan Mailloux, en première ronde, de surcroît.

À partir de là, la question n’était plus de savoir si Bergevin allait être congédié. La question était de savoir quand il le serait. Timmins repêchait mal, mais Bouchard développait bien. On a gardé le premier durant quinze longues années et laissé aller le second après trois ans. Quand on a deux prises contre soi, on n’a plus droit à l’erreur.


Dans le cours de français

Vu sur le site de France Info : 

Puis, sur celui de Radio-Canada :

Le premier mentionne un boycott, alors que le second indique un boycottage. C’est ce qui m’a incité à rechercher la bonne expression.

Le Larousse affirme que les deux formes sont admises en français, mais recommande boycottage, comme l’emploie Radio-Canada. Le dictionnaire précise qu’il s’agit ici de la forme francisée et suggère qu’elle soit utilisée dans l’expression soignée, notamment à l’écrit.


Et je cite :

« Les réseaux sociaux ont donné le droit de parole à des légions d’imbéciles qui, auparavant, ne faisaient que discuter au bar après un verre de vin, sans causer de tort à la collectivité. On les faisait taire tout de suite, alors qu’aujourd’hui ils ont le même droit de parole qu’un prix Nobel. C’est l’invasion des imbéciles. »

Umberto Eco, écrivain, 2015.

Ce n’est qu’au cours de la semaine que j’ai pris connaissance de cette citation de l’auteur du populaire roman Le Nom de la rose, paru en 1980. Ce coup de gueule, émis quelques mois avant sa mort, avait, semble-t-il, soulevé toute une polémique. Sans endosser entièrement les épithètes utilisées, force est d’admettre que l’abondante désinformation véhiculée par les réseaux sociaux, depuis les dernières années, pourrait nous tenter d’adhérer à sa position.

Je m’inscris cependant en faux face à certains aspects de la citation. D’abord, j’estime que les réseaux sociaux ont démocratisé les communications. En ce sens, ils n’ont pas donné le droit de parole qu’à ces imbéciles, mais également à des personnes très sensées qui, loin d’une candidature à un prix Nobel, ont tout de même su contribuer à l’avancement de plusieurs causes ou alimenté positivement nombre de débats.

Ensuite, qui a déjà réussi à faire taire un imbécile ? Que ce soit au bar, sur les réseaux sociaux ou à quelque autre endroit où il choisit de se manifester, tant la rebuffade que la solide argumentation ne trouveraient un effet suffisamment fort pour l’empêcher de s’exprimer. Sur internet, au moins, les antithèses de ses balivernes, répliquées par centaines, peuvent exposer à la planète entière un étayage ferme des théories maintes fois démontrées par des experts, mais décriées par ce faible d’esprit qui, une fois de plus, aura trop parlé ou trop écrit.

Si Eco le qualifie sévèrement, Desproges le conseille directement.

Et je cite :

« Il vaut mieux se taire et passer pour un con plutôt que de parler et de ne laisser aucun doute sur le sujet. »

Pierre Desproges, humoriste.

Dans le cours de musique

Pour la deuxième fois, je retiens en #musiquebleue une pièce de l’album Chansons hivernales, de Pierre Lapointe. Après le Maman, papa de l’an dernier, chanson particulièrement touchante, je vous propose cette semaine d’entendre ou de réentendre Ce qu’on sait déjà, un air beaucoup plus festif.

Pierre Lapointe – Ce qu’on sait déjà – Chansons hivernales – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Les essais cliniques étant enfin terminés, la société biopharmaceutique québécoise Medicago soumettra très prochainement à Santé Canada la demande d’homologation de son vaccin contre la COVID-19. S’il est approuvé, il deviendra le premier vaccin conçu à partir de plantes, la société se spécialisant dans le développement et la commercialisation de médicaments à base de tabac. Le déploiement pourrait commencer aussi rapidement qu’au début de 2022.

C’est l’attente de ce vaccin qui aura coûté à Guillaume Lemay-Thivierge son poste de porte-parole de Hyundai, ainsi que sa collaboration dans l’équipe de réalisateurs de la populaire série District 31.


L’image d’en-tête de mon billet de cette semaine est une photographie d’un projet d’art réalisé par les élèves et le personnel du service de garde de l’école où j’enseigne. La création artistique m’impressionnera toujours.


Billet du 26 novembre 2021 : Ils/elles/iels restèrent à la maison

Pour la deuxième fois depuis le début de l’actuelle année scolaire, la COVID-19 a frappé mon groupe. Sauf que contrairement à la première, ce sont cette fois-ci tous mes élèves qui ont dû recevoir l’enseignement à distance, le nombre d’individus atteints justifiant la « fermeture » de la classe.

Sincèrement, les jeunes et moi avons à peu près tous aimé l’expérience. Les méthodes pédagogiques de la dernière semaine n’ont pas paru si inconnues puisque je pratique un enseignement hybride depuis au moins deux ans. Le changement de décor et l’horaire plus souple, bien que quand même chargé, apportaient une fraîcheur nouvelle à l’exercice. Néanmoins, nous avons bien hâte de nous retrouver en chair et en os, au début de la semaine prochaine. Rien n’équivaut au contact humain.

Et je vous rassure, tout le monde se porte bien.


Dans le cours de français

Que de bouleversements dans la langue française, au cours des derniers jours !

D’abord, l’Association québécoise des professeur. e. s de français (AQPF) a secoué les colonnes du temple en demandant au ministère de l’Éducation du Québec de réformer l’accord du participe passé employé avec l’auxiliaire avoir, afin que celui-ci demeure toujours invariable. Pour celles et ceux qui éprouveraient des difficultés avec la règle actuelle, rappelons qu’un participe passé employé avec l’auxiliaire avoir s’accorde en genre et en nombre avec le complément direct, si ce dernier est placé avant le verbe dans la phrase. Prenons l’exemple suivant : 

La balle que j’ai lancée a brisé la fenêtre de ma remise.

Il y a ici deux participes passés employés avec l’auxiliaire avoir, soit lancée et brisé. Le premier (lancée) s’accorde avec le complément direct (La balle) parce qu’il est placé avant le verbe. Le second (brisé) demeure invariable parce que son complément direct (la fenêtre de ma remise) se trouve après le verbe.

Mais il y a des exceptions ! Chaque fois qu’il est question de mesures (poids, distance, temps, etc.) ou de prix, le participe passé employé avec avoir demeure toujours invariable. Ainsi, on écrira :

Les dix kilomètres que j’ai couru (et non courus) ;
Les trois heures que j’ai passé (et non passées) à t’attendre ;
Les vingt dollars que j’ai payé (et non payés).

Alors, le participe passé employé avec avoir devrait-il toujours demeurer invariable, tel que le propose l’AQPF ? Je suis ouvert à l’idée. Pour rester vivante, la langue française se doit d’évoluer. Toutefois, mon adhésion pleine et entière se concrétisera quand l’ensemble de la francophonie adoptera cette réforme. Pour le moment, seulement des associations québécoises et belges militent en ce sens. 


Dans l’autre dossier, le Petit Robert a intégré, cette semaine, le pronom personnel iel dans son édition en ligne. Rien n’a encore été confirmé, mais son édition papier devrait suivre dès 2022. Iel et iels sont des pronoms de conjugaison de troisième personne, absents de tout genre. Ils seraient utilisés pour désigner une personne qui ne se décrit ni comme homme ni comme femme.

Selon les porte-parole du Robert, l’usage est devenu suffisamment courant, bien qu’encore rare, pour le reconnaître. Le Petit Larousse illustré, toutefois, refuse d’inclure ces pronoms, prétextant que le il, le elle, le on, de même que les pendants pluriels ils et elles, suffisent à toutes les désignations.

Robert, le précurseur ; Larousse, le conservateur. Parions qu’à plus ou moins long terme, le iel et le iels seront enseignés dans les écoles.


Dans le cours de mathématiques

Un tableau avec des chiffres, ça vous dit ? Très peu d’explications s’avéreront nécessaires. Dans la colonne de gauche, les statistiques de COVID-19 du 25 novembre 2020. Dans celle du centre, les données pour la même date, en 2021. À droite, la différence relative.

Qu’est-ce qui explique une chute aussi drastique ? La dernière ligne constitue assurément un excellent indice. Ce sera tout.


Et je cite :

« Nombre d’éclosions actives dans les écoles secondaires et professionnelles actuellement : 28.

Nombre d’éclosions dans les milieux préscolaires et écoles primaires : 323. Et il y a encore des masques au primaire.

Ceux qui disent que la vaccination ne sert à rien… »

Philippe Mercure, éditorialiste à La Presse, le 24 novembre 2021.

Dans le cours d’anglais

En effectuant quelques recherches sur Internet, je suis arrivé sur la page Facebook du Collège Boréal, une institution postsecondaire située à Ottawa. Avec humour, on y présentait à quel point la traduction littérale d’une phrase courante dans la langue de Molière pouvait devenir absolument incompréhensible pour une personne ne possédant que celle de Shakespeare :

Ce qui démontre qu’en toute chose, la mise en contexte demeure primordiale !


Dans le cours de musique

La pop québécoise, heureusement, se définit par plusieurs styles. Si elle devait cependant ne s’identifier que par un seul ambassadeur, Les Louanges, alias Vincent Roberge, pourrait facilement revendiquer le titre. À l’aube de la sortie d’un troisième album, Crash, qui verra le jour en janvier, l’artiste nous offre une mise en bouche de trois titres, disponibles sur la plupart des plateformes. C’est l’une de ces pièces, Qu’est-ce que tu m’fais, que je vous propose en #musiquebleue.

Les Louanges – Qu’est-ce que tu m’fais – Crash – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Deux influenceuses québécoises sont à l’origine d’une vidéo, devenue virale, qui a permis à une adolescente américaine d’être libérée des griffes de son kidnappeur de 61 ans. Toutes deux étudiantes universitaires dans des domaines liés à la philosophie de la violence faite aux femmes, les sœurs Florence-Olivia et Marie-Emmanuelle Genesse ont relayé sur leurs réseaux sociaux un geste conçu par la Fondation canadienne des femmes. Ce geste, qui peut être exécuté d’une seule main, signifie que la femme qui le pose est menacée. Il consiste à replier le pouce sur la paume de la main, pour ensuite refermer les quatre autres doigts dessus.

Visionnée plusieurs millions de fois sur la planète, la vidéo des sœurs Genesse avait été consultée tant par l’adolescente en danger, assise sur la banquette arrière de la voiture de son ravisseur, que par l’automobiliste qui suivait. C’est ainsi que le geste, posé et reconnu, a permis à ce dernier d’alerter les autorités, de mettre fin à la cavale du kidnappeur et de libérer la victime.

Page TikTok des sœurs Genesse


Billet du 17 septembre 2021 : Quand Jean-François se heurte à Peter

Selon le principe de Peter, établi dans un ouvrage publié en 1970 par Laurence J. Peter et Raymond Hull, toute personne avançant constamment dans sa carrière finit par atteindre son niveau d’incompétence.

Hier, dans un point de presse d’abord, puis dans un long fil publié sur son compte Twitter, la critique de Québec solidaire en matière d’éducation, Christine Labrie, a publiquement déclaré ce qu’on chuchote dans le milieu : le ministre Jean-François Roberge doit être démis de ses fonctions, s’il refuse de les quitter lui-même.

Son échec est manifeste. Son incompétence, tout aussi évidente, malheureusement. Comme Madame Labrie, je m’attendais à beaucoup mieux de la part d’un des nôtres. Ce fut d’ailleurs ma réaction lorsque j’ai appris sa nomination au conseil des ministres, en 2018. Enfin, un enseignant comme ministre de l’Éducation. Pour la première fois, un des nôtres. Trois ans plus tard, la déception est grande.

La députée de Sherbrooke évoquait la dégradation de tout le système d’éducation. Quand on le voit de l’intérieur, on constate la situation présente et on réalise clairement ce qui attend la société dans un futur plus ou moins rapproché. Comme pour l’environnement, on approche du point de non-retour pour toute une génération. Le laisser-aller est imputable aux gouvernements qui se sont succédé au cours des trois dernières décennies, mais le coup de barre promis par l’actuel premier ministre et son ministre de l’Éducation ne s’est traduit que par un ajustement de nos salaires, alors que les investissements essentiels dans les ressources humaines et matérielles se font toujours attendre.

Je demeure persuadé que Jean-François Roberge est un excellent enseignant. Suite à la lecture de ses livres, j’affirme qu’il est aussi un bon auteur. À titre de député, on me dit qu’il est très près de ses commettants et apprécié de ceux-ci. Comme ministre, il a failli à sa tâche. Il s’est heurté au principe de Peter.

Lire et entendre la déclaration de Christine Labrie, députée de Sherbrooke.


Dans le cours de français

Un fixeur est un chauffeur, un interprète, un guide et, très souvent, un garde du corps pour des journalistes étrangers effectuant des reportages en terrain hostile. Le terme est couramment employé dans le monde des médias. L’Office québécois de la langue française (OQLF) en proscrit toutefois l’utilisation, lui préférant des appellations comme guide-accompagnateur, par exemple. Les principaux intéressés continuent cependant de l’employer, d’autant qu’il est accepté dans de nombreux ouvrages de référence, tels le Larousse et le Robert. 

Lire une rubrique de La Presse sur le mot fixeur.

C’est un exemple qui s’ajoute aux nombreux mots et expressions qui, poussés par l’usage populaire, sont entrés par la grande porte dans nos dictionnaires. Récemment, le chroniqueur Patrick Lagacé prédisait que l’expression bon matin finirait également par s’y imposer. C’est une opinion que je partage et dont j’ai déjà fait état dans mes billets.

Lire la chronique de Patrick Lagacé.

Lire mon billet du 17 juillet 2020.

Un autre exemple est le verbe prioriser. On l’utilise de façon tellement courante et depuis si longtemps, qu’à peu près personne ne soupçonne qu’il est accepté depuis moins d’une décennie. Et encore, plusieurs continuent de le rejeter. 

Lire mon billet du 17 avril 2020.

Comme la nouvelle orthographe, souvent critiquée, l’ajout de ces mots et expressions témoigne de l’évolution du français, ce qui est une excellente nouvelle. Une langue qui cesse d’évoluer est une langue morte.


Dans le cours d’éducation physique

Mon téléphone cellulaire et ma montre intelligente comptent les pas que j’effectue quotidiennement. Chaque jour, comme plusieurs, je peine à atteindre les 10 000 pas recommandés pour le maintien d’une bonne santé physique. En fait, je n’y parviens que lorsque je planifie deux heures à mon horaire pour une marche de quelques kilomètres, après ma journée de travail. Même en enseignant debout, je n’atteins généralement que 5 000 ou 6 000 pas.

Je me réjouis toutefois des résultats d’une nouvelle étude, qui indique que 7 000 pas quotidiens seraient suffisants pour garder la forme. De plus, la cadence et l’intensité n’auraient aucune incidence dans les statistiques.

Lire l’article dans The Conversation.

La vie a beau être une course, les enjambées qu’elle nous demande semblent insuffisantes. Aussi incroyable que cela puisse paraître.


Dans le cours de français, deuxième période

La populaire station de radio 91.9 Sports a diffusé ceci sur son compte Twitter, mercredi :

#LeProfCorrige

Ici, on aurait dû lire «… que plusieurs ignorent» et non «… dont plusieurs ignorent». Le pronom relatif dont signifie de qui, de quoi ou duquel. Le remplacer par une de ces expressions dans la citation d’Anthony Marcotte n’a aucun sens.

Je tiens toutefois à me porter à la défense d’Anthony, avec qui j’ai eu l’occasion de travailler durant quelques années. Je certifie que son français est excellent. Si ces mots reflètent exactement ce qu’il a dit en ondes, il s’agit d’une erreur dont (de laquelle !) il est sans doute conscient. Même devant une citation, la personne responsable des réseaux sociaux à la station aurait dû voir à corriger avant de publier.


Dans le cours de musique

Miles Barnes est le nom d’artiste d’Émile Barnes, un rappeur montréalais. J’ai récemment entendu sa chanson Paire de nike, extraite de son album YFW, lancé il y a un an et demi. Au-delà des paroles amusantes, j’ai été séduit par cet étonnant mélange de rap et de jazz, sur fond de flamenco. Entrain et sourires assurés, à l’écoute du titre !

Miles Barnes – Paire de nike – YFW – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

La nouvelle n’est pas tout à fait bonne, mais l’histoire se termine bien et, surtout, soulage deux parents inquiets. Lors de l’attaque de l’aéroport de Kaboul, il y a trois semaines, une dame voulant quitter l’Afghanistan avec ses quatre enfants les a perdus dans la foule, lors des bombardements. Elle les croyait morts, lorsque trois d’entre eux ont fini par la rejoindre dans sa cachette, quelques jours plus tard. Mais personne ne savait ce qu’il était advenu du plus jeune, âgé de trois ans.

Dans la cohue, un adolescent de 17 ans l’avait agrippé à l’aéroport et emmené avec lui jusqu’au Qatar, où il a été placé en orphelinat. En effectuant des recherches afin de retrouver des membres de sa famille, des représentants des Nations Unies ont découvert que son père avait émigré au Canada, il y a deux ans. Déjà au courant de la survie de sa conjointe et de ses trois autres enfants, celui-ci était on ne peut plus heureux de constater que toute sa famille avait survécu à l’attaque. L’enfant a été placé dans un avion à destination de Toronto, où il a été réuni à son papa, cette semaine.

Lire la nouvelle dans The Globe and Mail.


Photo en couverture : Linda Boyer