Billet du 26 novembre 2021 : Ils/elles/iels restèrent à la maison

Pour la deuxième fois depuis le début de l’actuelle année scolaire, la COVID-19 a frappé mon groupe. Sauf que contrairement à la première, ce sont cette fois-ci tous mes élèves qui ont dû recevoir l’enseignement à distance, le nombre d’individus atteints justifiant la « fermeture » de la classe.

Sincèrement, les jeunes et moi avons à peu près tous aimé l’expérience. Les méthodes pédagogiques de la dernière semaine n’ont pas paru si inconnues puisque je pratique un enseignement hybride depuis au moins deux ans. Le changement de décor et l’horaire plus souple, bien que quand même chargé, apportaient une fraîcheur nouvelle à l’exercice. Néanmoins, nous avons bien hâte de nous retrouver en chair et en os, au début de la semaine prochaine. Rien n’équivaut au contact humain.

Et je vous rassure, tout le monde se porte bien.


Dans le cours de français

Que de bouleversements dans la langue française, au cours des derniers jours !

D’abord, l’Association québécoise des professeur. e. s de français (AQPF) a secoué les colonnes du temple en demandant au ministère de l’Éducation du Québec de réformer l’accord du participe passé employé avec l’auxiliaire avoir, afin que celui-ci demeure toujours invariable. Pour celles et ceux qui éprouveraient des difficultés avec la règle actuelle, rappelons qu’un participe passé employé avec l’auxiliaire avoir s’accorde en genre et en nombre avec le complément direct, si ce dernier est placé avant le verbe dans la phrase. Prenons l’exemple suivant : 

La balle que j’ai lancée a brisé la fenêtre de ma remise.

Il y a ici deux participes passés employés avec l’auxiliaire avoir, soit lancée et brisé. Le premier (lancée) s’accorde avec le complément direct (La balle) parce qu’il est placé avant le verbe. Le second (brisé) demeure invariable parce que son complément direct (la fenêtre de ma remise) se trouve après le verbe.

Mais il y a des exceptions ! Chaque fois qu’il est question de mesures (poids, distance, temps, etc.) ou de prix, le participe passé employé avec avoir demeure toujours invariable. Ainsi, on écrira :

Les dix kilomètres que j’ai couru (et non courus) ;
Les trois heures que j’ai passé (et non passées) à t’attendre ;
Les vingt dollars que j’ai payé (et non payés).

Alors, le participe passé employé avec avoir devrait-il toujours demeurer invariable, tel que le propose l’AQPF ? Je suis ouvert à l’idée. Pour rester vivante, la langue française se doit d’évoluer. Toutefois, mon adhésion pleine et entière se concrétisera quand l’ensemble de la francophonie adoptera cette réforme. Pour le moment, seulement des associations québécoises et belges militent en ce sens. 


Dans l’autre dossier, le Petit Robert a intégré, cette semaine, le pronom personnel iel dans son édition en ligne. Rien n’a encore été confirmé, mais son édition papier devrait suivre dès 2022. Iel et iels sont des pronoms de conjugaison de troisième personne, absents de tout genre. Ils seraient utilisés pour désigner une personne qui ne se décrit ni comme homme ni comme femme.

Selon les porte-parole du Robert, l’usage est devenu suffisamment courant, bien qu’encore rare, pour le reconnaître. Le Petit Larousse illustré, toutefois, refuse d’inclure ces pronoms, prétextant que le il, le elle, le on, de même que les pendants pluriels ils et elles, suffisent à toutes les désignations.

Robert, le précurseur ; Larousse, le conservateur. Parions qu’à plus ou moins long terme, le iel et le iels seront enseignés dans les écoles.


Dans le cours de mathématiques

Un tableau avec des chiffres, ça vous dit ? Très peu d’explications s’avéreront nécessaires. Dans la colonne de gauche, les statistiques de COVID-19 du 25 novembre 2020. Dans celle du centre, les données pour la même date, en 2021. À droite, la différence relative.

Qu’est-ce qui explique une chute aussi drastique ? La dernière ligne constitue assurément un excellent indice. Ce sera tout.


Et je cite :

« Nombre d’éclosions actives dans les écoles secondaires et professionnelles actuellement : 28.

Nombre d’éclosions dans les milieux préscolaires et écoles primaires : 323. Et il y a encore des masques au primaire.

Ceux qui disent que la vaccination ne sert à rien… »

Philippe Mercure, éditorialiste à La Presse, le 24 novembre 2021.

Dans le cours d’anglais

En effectuant quelques recherches sur Internet, je suis arrivé sur la page Facebook du Collège Boréal, une institution postsecondaire située à Ottawa. Avec humour, on y présentait à quel point la traduction littérale d’une phrase courante dans la langue de Molière pouvait devenir absolument incompréhensible pour une personne ne possédant que celle de Shakespeare :

Ce qui démontre qu’en toute chose, la mise en contexte demeure primordiale !


Dans le cours de musique

La pop québécoise, heureusement, se définit par plusieurs styles. Si elle devait cependant ne s’identifier que par un seul ambassadeur, Les Louanges, alias Vincent Roberge, pourrait facilement revendiquer le titre. À l’aube de la sortie d’un troisième album, Crash, qui verra le jour en janvier, l’artiste nous offre une mise en bouche de trois titres, disponibles sur la plupart des plateformes. C’est l’une de ces pièces, Qu’est-ce que tu m’fais, que je vous propose en #musiquebleue.

Les Louanges – Qu’est-ce que tu m’fais – Crash – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Deux influenceuses québécoises sont à l’origine d’une vidéo, devenue virale, qui a permis à une adolescente américaine d’être libérée des griffes de son kidnappeur de 61 ans. Toutes deux étudiantes universitaires dans des domaines liés à la philosophie de la violence faite aux femmes, les sœurs Florence-Olivia et Marie-Emmanuelle Genesse ont relayé sur leurs réseaux sociaux un geste conçu par la Fondation canadienne des femmes. Ce geste, qui peut être exécuté d’une seule main, signifie que la femme qui le pose est menacée. Il consiste à replier le pouce sur la paume de la main, pour ensuite refermer les quatre autres doigts dessus.

Visionnée plusieurs millions de fois sur la planète, la vidéo des sœurs Genesse avait été consultée tant par l’adolescente en danger, assise sur la banquette arrière de la voiture de son ravisseur, que par l’automobiliste qui suivait. C’est ainsi que le geste, posé et reconnu, a permis à ce dernier d’alerter les autorités, de mettre fin à la cavale du kidnappeur et de libérer la victime.

Page TikTok des sœurs Genesse


Billet du 19 novembre 2021 : Écrire ou dormir

Écrire pour entretenir. Écrire pour s’entretenir. Écrire pour se tenir. Se tenir debout. Écrire pour agir. Écrire pour réagir. Écrire pour nourrir. Écrire pour se nourrir, rarement pour subvenir. Se nourrir l’esprit. Souvent, écrire pour s’affranchir. 

Chaque semaine, ce sont mes raisons d’écrire.

Dormir pour ne pas flétrir. Dormir pour ne pas mourir.

Tant qu’une pause peut suffire, aujourd’hui, je choisis de dormir.


Dans le cours de musique

Rares sont les artistes que j’ai présentés plus d’une fois en #musiquebleue. Maude Audet rejoint ce groupe restreint, aujourd’hui. Peut-être parce que sa chanson Tu trembleras encore m’a trotté dans la tête toute la semaine, ou encore parce qu’elle constituerait une agréable berceuse.

L’œuvre de Maude Audet est comme une boîte de chocolats : il faut y aller un morceau à la fois et en savourer chaque bouchée. Surtout, éviter les abus. C’est le secret pour toujours s’en délecter.

Maude Audet – Tu trembleras encore – Tu ne mourras pas – #musiquebleue

Billet du 12 novembre 2021 : Je m’inquiète

C’était jour d’élections municipales au Québec, dimanche dernier. Dans les dix plus grandes villes de la province, on a atteint la parité hommes-femmes à la mairie, ce qui constitue une excellente avancée. Quatre de ces mêmes municipalités ont élu une mairesse ou un maire dont l’âge se situe sous la barre des 40 ans, ce qui représente une belle ouverture aux idées nouvelles et à la relève. 

À Montréal, l’arrogance et le manque de transparence de Denis Coderre lui ont fait perdre 27 % d’appuis. Lui qui disposait d’une avance de 12 % dans les sondages, en début de campagne, a finalement conclu celle-ci à 15 % derrière Valérie Plante. Malgré un taux de satisfaction peu enviable après quatre années d’administration, l’authenticité de la mairesse a primé face à la condescendance de l’ex-maire et nouvel aspirant.

Rien de tout cela ne m’inquiète, au contraire.

Deux choses m’inquiètent. La première n’est pas nouvelle, mais c’est la première fois qu’elle occasionne des conséquences aussi regrettables. Dans ce monde de compétition qui est le nôtre, où la fin justifie les moyens dans la course effrénée vers la plus haute marche du podium, on a pour une énième fois déclaré l’élection de quelqu’un, alors qu’une infime fraction des boîtes de scrutin avait été dépouillée. Sauf que cette fois-ci, malgré une confortable avance à un moment de la soirée et après avoir prononcé son discours de victoire, une candidate à la mairie de Québec a subi l’humiliation de voir un de ses adversaires remonter la pente et la coiffer au fil d’arrivée. Les médias s’excuseront peut-être, mais conserveront la même façon de faire. Après tout, le taux de succès de leurs déclarations de vainqueurs est excellent, voire presque parfait. Dans ce cas, par contre, l’exception risque d’avoir des répercussions sur Marie-Josée Savard.

L’autre chose qui m’inquiète particulièrement, c’est l’anémique taux de participation de 38,7 % des électeurs québécois à ces élections. Le manque d’intérêt de près de deux personnes sur trois peut s’expliquer, mais il ne s’excuse pas. Pas quand les gens élus ont le pouvoir de taxation.

Le désintérêt s’est aussi exprimé d’une autre façon. Sur les 1 108 municipalités en élection, plus de la moitié, soit 615, ont vu leur mairesse ou leur maire être élu. e sans opposition, alors que 11 autres se retrouvent avec un siège vacant à la mairie, faute de candidatures.

C’est ce désintérêt qui m’inquiète. Que tu t’occupes d’elle ou non, la politique, elle, s’occupera de toi. Aussi bien y voir.


Dans le cours d’art dramatique

Entre 2017 et 2019, trois théâtres québécois se sont vus imposer 500 $ d’amende parce que des comédiens fumaient sur scène. Précisons que chaque fois, l’acte servait le texte de la pièce. Lors des trois occasions, c’est un membre du public qui avait porté plainte.

Cette semaine, le juge Yannick Couture, de la Cour du Québec, a maintenu les condamnations, expliquant que fumer sur scène n’entre pas dans l’expression artistique pouvant bénéficier d’une exception protégée par les chartes des droits et libertés. Le juge suggère d’utiliser des effets spéciaux pour imiter l’acte de fumer.

Le monde du spectacle s’offusque de cette décision, insistant sur le fait que les acteurs et actrices fument des cigarettes de sauge, prétendument inoffensives. Sauge ou tabac, la fumée, elle, est bien réelle et c’est ce qui incommode le public. Contrairement à un plateau de cinéma, plusieurs spectateurs s’entassent dans une salle de théâtre pour assister en direct à la mise en scène.

Certaines directions artistiques déplorent le manque de réalisme des fausses cigarettes. Au théâtre, il n’y a rien de moins réaliste qu’une épée sous l’aisselle pour simuler un coup qui traverse le corps, qu’un personnage qui lévite dans les airs en étant soutenu par des câbles très visibles, que des enfants personnifiés par des adultes, que des animaux animés par des humains. Le théâtre, c’est l’art où l’imagination entre en scène. 

Au théâtre, j’ai déjà vu Germain Houde faire mine de porter Gilles Renaud, qui jouait un enfant de six ans, sur ses épaules. Renaud était assis au bord de la scène, Houde se tenait en bas. Nous imaginions très bien la situation. Dans une autre pièce, j’ai vu l’excellent Daniel Gadouas faire semblant de boire, alors que sa chope, de toute évidence vide, avait été précédemment « remplie » par une amphore tout aussi vide. Tout le monde y croyait.

L’argument du réalisme d’une véritable cigarette, au théâtre, ne tient pas la route, en ce qui me concerne.


Et je cite :

« Ce que je comprends, c’est que sur scène on a le droit d’insulter un jeune handicapé, mais on n’a pas le droit de fumer une cigarette, c’est ça ? »

Patrick Masbourian, animateur à ICI Radio-Canada Première, le 10 novembre 2021.

Dans le cours d’univers social

Une belle complicité entre collègues de 6e année, à l’école où je travaille, me permet d’enseigner l’univers social aux quatre groupes. Malgré le fait que j’œuvre au primaire, je deviens en quelque sorte le spécialiste de la géographie, de l’histoire et de l’éducation à la citoyenneté. Cette année, comme un des quatre groupes est composé en partie d’élèves de 5e année, j’ai le privilège de transmettre les programmes des deux années scolaires. J’ai ainsi l’occasion de renouer avec l’histoire du 18e siècle.

Le matériel que j’utilise offre une illustration de la place Royale, à Québec, partiellement détruite par les bombardements britanniques, vers 1759. Lors de mon dernier séjour dans la Vieille Capitale, il y a quelques semaines, je me suis rendu faire un égoportrait devant l’église Notre-Dame-des-Victoires, édifice central de l’endroit, afin de montrer aux élèves un pan de notre histoire qui a traversé les derniers siècles.

Bien sûr, on est encore loin de certaines architectures européennes, africaines ou asiatiques, dont la longévité s’étire sur une beaucoup plus longue période. Toutefois, l’église Notre-Dame-des-Victoires revendique le titre de première église construite au Canada. Sa construction a commencé en 1688, pour se terminer en 1723.


Dans le cours de musique

C’est durant mes vacances d’été, l’an dernier, que j’ai découvert Lou-Adriane Cassidy. Amateur de musique émergente québécoise, j’avais alors accroché sur la pièce Ça va ça va, de son premier album. Ce que j’apprécie de l’artiste, c’est qu’elle touche à tous les styles de musique.

La tendance se poursuit dans son deuxième album, Lou-Adriane Cassidy vous dit : Bonsoir, sorti vendredi dernier. En #musiquebleue, voici la chanson Oui le serpent nous guette.

Lou-Adriane Cassidy – Oui le serpent nous guette – Lou-Adriane Cassidy vous dit : Bonsoir – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Au moment où j’écris ces lignes, aucun consensus important ne semble être sur le point de se dégager de la COP26. Toutefois, le Canada y figure parmi les leaders les plus à l’avant-garde, alors que de l’intérieur, le Québec s’affiche comme chef de file. Les nouvelles en ce sens pleuvent, depuis les dernières semaines. La plus récente, c’est ici qu’on produit la moitié du maraichage biologique canadien.

La quantité de terres vouées à ce genre d’agriculture a doublé au cours des cinq dernières années, ce qui suit à peine la hausse de la consommation des produits bios pour la même période, selon le rapport annuel 2020 de la Filière biologique du Québec. Les chiffres de l’organisme indiquent que 26,7 % des ménages québécois inséraient plus de 30 % de ces aliments dans leurs paniers d’épicerie, il y a deux ans, comparativement à 11,6 % neuf ans plus tôt.

Consulter le rapport annuel 2020 de la Filière biologique du Québec

Cette tendance est excellente non seulement pour la santé de la population, mais également pour l’environnement.

En supplément à cette bonne nouvelle hebdomadaire, la journaliste Marie-Claude Lortie a lancé cette semaine une série en six épisodes qui fait le point sur l’état de l’agriculture au Québec. Entre autres choses, elle y relate les importants changements dans l’industrie. Il y est bien sûr question de la production bio. L’émission s’intitule À travers champs et est diffusée sur savoir. media.

Visionner la série À travers champs, sur savoir.media


Billet du 5 novembre 2021 : Sans égard

Je ne critiquerai pas Michael Rousseau, président et chef de la direction d’Air Canada, parce qu’il est unilingue anglophone. Je ne le critiquerai pas non plus parce qu’il n’a jamais appris la langue de Molière, malgré le fait que sa mère et sa conjointe soient francophones. Pas plus que je ne jugerai le fait qu’il vive en anglais, au Québec, depuis 14 ans. Avant de se raviser, il a mentionné qu’il n’avait pas l’intention d’apprendre le français ? C’est son droit le plus strict.

La pierre, les tomates, la pluie d’injures, les critiques sévères, c’est Air Canada qui les mérite. Jamais Michael Rousseau n’aurait dû être retenu pour ce poste s’il est incapable de s’exprimer dans les deux langues officielles canadiennes.

Depuis deux jours, l’histoire fait les manchettes. Et sur les réseaux sociaux, plusieurs ont raconté leurs mésaventures personnelles avec les difficultés de l’entreprise à servir adéquatement sa clientèle francophone. J’ai moi-même vécu cette mauvaise expérience avec eux. Je vous la résume.

Il y a une vingtaine d’années, j’effectuais la liaison Vancouver-Taipei sur un vol d’Air Canada. Comme pour toutes les traversées vers l’Asie, l’avion était gros et bondé. Mon voisin de siège était un homme d’affaires torontois. D’une gentillesse remarquable, il s’exprimait en deux langues, l’anglais et le mandarin. Aussi avons-nous tenu plusieurs conversations, dans la langue de Shakespeare, au cours des nombreuses heures qu’a duré notre voyage. Parmi les agents de bord, un seul s’exprimait en français. Choisissant mes combats, j’ai à plusieurs reprises préféré adresser en anglais mes demandes au personnel, plutôt que d’attendre que le seul membre d’équipage apte à s’exprimer dans ma langue ne se libère.

À l’époque, Air Canada éprouvait d’importantes difficultés financières et avait procédé à près de 4 000 mises à pied. Dans sa restructuration, l’entreprise avait annoncé vouloir sabrer dans ses services en français. Devant le tollé que cette déclaration avait suscité, elle avait pris la décision de sonder ses voyageurs. C’est ainsi qu’un court questionnaire écrit avait été soumis à tous les passagers du vol sur lequel je me trouvais.

À la question demandant si je tenais au maintien des services en français sur les vols d’Air Canada, j’ai bien entendu répondu par l’affirmative. Mais j’ai aussi convaincu mon voisin de siège de l’importance de maintenir ces services. Il a donc coché la même case que moi sur sa feuille. Le reste s’inscrit dans la lignée du mépris. Parce qu’il avait fourni cette réponse, on lui a affecté l’agent de bord s’exprimant en français, prétextant qu’il avait exigé d’être servi dans cette langue. J’ai dû servir d’interprète, non sans faire remarquer à l’employé le ridicule de la situation.

Le manque d’égard d’Air Canada envers sa clientèle francophone est établi depuis longtemps. Depuis les derniers jours, certains recommandent de boycotter la compagnie, ce qui s’avérerait plutôt difficile. Disposant d’un quasi-monopole, le transporteur s’impose souvent comme le seul choix vers plusieurs destinations.

La vigilance et la pression populaire demeurent essentielles. Et quand les acteurs politiques se mêlent au débat, comme c’est le cas actuellement, le mouvement de masse prend de la puissance. C’est, selon moi, la meilleure façon de faire passer le message.


Et je cite :

« Je leur dis : apprenez le Québec par cœur. Vous avez la langue, vous en avez parfois deux, c’est très très précieux. Dans le mot « apprendre », il y a le mot « prendre ». Bien apprendre sa langue, c’est prendre le pays. »

Gilles Vigneault, le 31 octobre 2021.

Dans le cours d’univers social

Croyez-le ou non, j’ai déjà soutenu financièrement le Parti communiste français. Sur une longue période, en plus. Précisons tout de suite que c’était à mon insu et que j’étais jeune. Pas jeune adulte, mais enfant et préadolescent.

Peut-être l’avez-vous fait aussi, à bien y penser.

Chaque semaine, je courais au dépanneur du coin pour me procurer le dernier numéro de Pif Gadget, un magazine français qui offrait, à chaque parution, un petit jouet à assembler ou une expérience scientifique à réaliser. Toutefois, le bidule était secondaire pour moi. Je dévorais la revue d’une couverture à l’autre. C’est beaucoup à partir de cette lecture hebdomadaire que j’ai développé ma culture générale.

Mais voilà, Pif Gadget était publié par le Parti communiste français. C’est quelque chose que j’ai appris au cours des dernières années, quand la chaîne Arte a diffusé un reportage sur le phénomène.

Voir la bande annonce du reportage d’Arte

En repensant à tout ce que j’y ai lu et appris, je constate que le magazine prêchait des valeurs humanistes, innovatrices pour l’époque, comme le respect des minorités et l’écologie. On était loin de l’endoctrinement politique. Je préfère penser que c’est ce que mon argent de poche a contribué à promouvoir.


Dans le cours de musique

Je l’ai déjà mentionné, je suis un inconditionnel de Klô Pelgag. Son talent est indéniable. Non seulement peut-elle adopter tous les styles, mais sa voix enchanteresse rend admirablement bien les vers qu’elle écrit sur les mélodies qu’elle compose. Avec son album Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, lancé l’an dernier, elle sera sans doute l’artiste la plus récompensée au Gala de l’ADISQ, ce dimanche. De cet album, voici Mélamine, en #musiquebleue.

Klô Pelgag – Mélamine – Notre-Dame-des-Sept-Douleurs – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Les gouvernements québécois et canadien investiront conjointement une somme totale de 5 milliards $ afin d’aider le Québec à atteindre son objectif d’électrifier 55 % de son parc d’autobus, d’ici la prochaine décennie. Qui plus est, les entreprises québécoises Novabus et Lion Électrique seront mises à contribution pour la construction des nouveaux véhicules.

Une fois l’objectif atteint, ce sont 131 500 tonnes de CO2 qui, annuellement, cesseront d’être produites. La beauté de la chose, c’est que le Québec possède toutes les ressources pour s’affirmer comme chef de file dans ce créneau technologique.