Billet du 26 février 2021

Difficile de ne pas commenter la semaine du Canadien de Montréal, notamment avec les congédiements de Claude Julien et de Kirk Muller. Plus souvent qu’autrement, je déplore les renvois d’entraîneurs, considérant que les problèmes se situent plus au niveau de la glace que derrière le banc. Je serai plus nuancé cette fois-ci, Claude Julien ayant effectué certains choix douteux sur les unités spéciales et dans les fins de matchs, au cours des dernières semaines.

Je me réjouis de la nomination de Dominique Ducharme au poste d’entraîneur-chef. L’ayant vu à l’oeuvre avec Halifax et Drummondville, alors que je couvrais les activités de l’Armada de Blainville-Boisbriand dans la LHJMQ, j’ai pu constater à quel point il savait soutirer le meilleur de ses joueurs. Après quelques saisons comme adjoint à Julien, il mérite sa chance comme entraîneur-chef. Qu’il ait été nommé par intérim n’est pas trop préoccupant. En 1992, les Expos de Montréal avaient nommé Felipe Alou gérant par intérim de l’équipe. Cet intérim avait duré dix saisons.

Pour celles et ceux qui auraient souhaité voir Patrick Roy revenir dans le giron des Glorieux, soyez patients. Je demeure persuadé que c’est lui qui succédera à Marc Bergevin à titre de directeur général, le moment venu. La personnalité et l’ego de Roy le destinent à un rôle de premier plan dans la direction de l’équipe. Il pourra toujours se réserver le travail d’entraîneur en parallèle, s’il le désire.

Un mot en terminant sur Carey Price. Je maintiens qu’au niveau du talent, Price est probablement le meilleur gardien de but de la LNH. Toutefois, il n’a pas cette attitude qu’avaient Roy et Martin Brodeur, cet instinct du tueur qui faisait se lever les deux autres dans le vestiaire, après deux périodes d’un match serré, pour lancer aux coéquipiers de marquer des buts et de les laisser faire le reste, qu’aucune autre rondelle n’entrerait dans leur filet. Et en accordant en moyenne un mauvais but par match, Price force ses coéquipiers à inscrire au moins deux buts pour espérer une victoire. Il y a un travail à considérer à ce niveau.


Et je cite :

« Je me souviens de 2015. Nous avions commencé la saison avec une fiche de 9-0-1 et nous n’avions pas fait les séries. »

Dale Weise, ex-joueur du Canadien de Montréal, le 20 février 2021.

Dans le cours de français

Le site de Radio-Canada a publié un reportage, dimanche, sur la perception qu’ont les trentenaires face au statut de la langue française, au Québec. C’est du moins ce que laisse entrevoir le titre. À la lecture du reportage, on constate que seulement trois personnes ont fait part de leur point de vue, ce qui est loin de représenter l’opinion d’une génération. Deux d’entre elles, un couple, prétendent qu’il faut investir dans la culture francophone, mais que le français n’est pas menacé. Une étudiante à l’Université Concordia prétend le contraire et invite tous les paliers de gouvernement à légiférer et réglementer afin de protéger la langue française.

C’est toutefois un encadré présentant des statistiques qui a le plus retenu mon attention. Ainsi, un rapport de l’Office québécois de la langue française, publié en avril 2019, stipule que :

  • La proportion d’anglophones et d’allophones déclarant avoir une connaissance suffisante du français pour soutenir une conversation a augmenté au cours des vingt dernières années;
  • En 2016, 94 % des Québécoises et des Québécois déclarent être en mesure de soutenir une conversation en français;
  • En 2015, 90 % des élèves fréquentaient une école de langue française;
  • En 2017, le taux de service en français atteignait 96 % dans les commerces de l’île de Montréal, même si le français comme langue d’accueil dans ces mêmes commerces a diminué de 9% depuis 2010, passant de 84% à 75%.

Jusqu’ici, les données sont encourageantes et laissent penser que, contrairement à l’opinion de plusieurs, le français n’est pas menacé au Québec, même à Montréal. Le pica suivant nous ramène cependant à une autre dimension :

  • La proportion de personnes éprouvant de l’indifférence face à un service dans une autre langue que le français a fortement augmenté depuis 2012, tout particulièrement chez les jeunes francophones.

S’il y a menace, c’est là qu’elle se trouve. Face à l’indifférence de sa population, il n’est pas grand chose qu’un gouvernement puisse faire, n’en déplaise à la jeune étudiante de Concordia. Investir temps et argent dans la culture m’apparaît concret et plus efficace comme solution. Dépêchons-nous d’y voir, en tant que société, pendant que la population y voue encore un intérêt substantiel.


Dans le cours de musique

Une crise cardiaque a emporté l’auteur-compositeur-interprète Philippe Chatel, vendredi dernier. Si son nom est plutôt méconnu au Québec, il en est autrement d’une de ses oeuvres, le conte musical Émilie Jolie. À travers quatre enregistrements de ce conte, en 1979, 1997, 2002 et 2018, Chatel a réuni plusieurs grands artistes sur un même album. Notons seulement, sur la version originale, Henri Salvador, Georges Brassens, Julien Clerc, Françoise Hardy, Sylvie Vartan et Robert Charlebois.

Philippe Chatel avait 72 ans.


Dans le cours de musique, deuxième période

C’est à mon tour, cette semaine, de rendre hommage à Raymond Lévesque, décédé il y a une dizaine de jours. Je l’admets en toute humilité, le répertoire de Lévesque m’est beaucoup plus inconnu que ceux des Leclerc, Vigneault, Charlebois et Ferland. D’aucuns prétendent que Quand les hommes vivront d’amour devrait être sacrée plus belle chanson de la francophonie. Peut-être. C’est cependant une autre chanson de Raymond Lévesque, Les trottoirs, que je vous propose en #musiquebleue. Pour l’interpréter, une auteure-compositrice-interprète à qui je voue une immense admiration, Marie-Pierre Arthur.

#musiquebleue

Voir le bon côté des choses

Personne ne pourra jamais accuser Denis Coderre de manquer de transparence, ni de gratitude.

#GarderCertainesChosesPrivées

La bonne nouvelle de cette semaine

Le début de la vaccination au Québec constitue certes la meilleure nouvelle de la semaine. Mais une autre courte bonne nouvelle est venue capter mon attention. En ces temps de pandémie, quand une petite entreprise québécoise réussit à bien tirer son épingle du jeu, c’est digne de mention.

L’entreprise Bilodeau Canada, installée au Lac-Saint-Jean, donne dans la manufacture d’articles en fourrure et dans la taxidermie. La situation mondiale actuelle a eu une incidence très négative sur son chiffre d’affaires, établi à partir d’une clientèle internationale. Qu’à cela ne tienne, la PME s’est lancée dans la production d’animaux naturalisés pour le cinéma et la télévision, décrochant ainsi quelques contrats avec de grandes maisons américaines, dont HBO. Les pertes n’en sont que très partiellement comblées, mais cela a permis à l’entreprise de survivre et de garder ses employés occupés.


Billet du 19 février 2021 : Mille mercis !

Ce billet est le cinquante-deuxième à être publié sur ce blogue. Comme mes billets sont hebdomadaires, le calcul est simple : ce cinquante-deuxième billet marque le premier anniversaire de mes publications sur jeanfredericmartin.com ! Merci à celles et ceux qui me lisent régulièrement.

Pourquoi met-on un trait d’union à cinquante-deux ? Simplement parce que le nombre est inférieur à cent. Tous les nombres supérieurs à cent s’écrivent-ils donc sans trait d’union ? Là, la règle est moins simple. Cent trois, cinq cents et mille trois cents s’écrivent sans traits d’union, mais cent soixante-quinze mille six cent vingt-deux, par exemple, s’écrit avec cinq espaces et deux traits d’union. Comment savoir où les mettre ? Il faut regrouper les déterminants numéraux par deux. Ainsi,
cent soixante (supérieur à cent, espace);
soixante-quinze (inférieur à cent, trait-d’union);
quinze mille (supérieur à cent, espace);
mille six (supérieur à cent, espace);
six cent (supérieur à cent, espace);
cent vingt (supérieur à cent, espace);
vingt-deux (inférieur à cent, trait-d’union).

Le Conseil supérieur de la langue française de France a statué, en 1990, que pour simplifier la chose, on pouvait aussi mettre des traits d’union partout. Donc, cent-soixante-quinze-mille-six-cent-vingt-deux est maintenant accepté selon les normes françaises.

Quant à la marque du pluriel, elle s’applique pour vingt et cent lorsqu’ils sont multipliés et non suivis d’un autre déterminant numéral. Ainsi, on écrira quatre-vingts, mais quatre-vingt-trois; on écrira quatre cents, mais quatre cent trois. À noter que mille demeure invariable. On écrira trois mille, sans la marque du pluriel.


Dans le cours de français

Le quotidien Le Devoir a publié une lettre d’opinion, cette semaine, à l’intérieur de laquelle son auteur émet une position qui rejoint en tout point celle que je prêche depuis des années : au-delà de la préservation de la langue française, c’est l’amélioration de sa qualité, tant parlée qu’écrite, qu’il faut viser. Et c’est en tant que société que nous devons poser les gestes pertinents pour y parvenir. Toute loi ou règlement en ce sens sera d’une faible utilité si la prise de conscience sociale n’est pas au rendez-vous.

Ce qui m’a d’autant plus réjoui, c’est que l’auteur de cette missive est nul autre que le président et chef de la direction du Conseil du patronat du Québec, Karl Blackburn.

L’organisme, historiquement, ne nous a pas habitués à faire de la défense du français son principal cheval de bataille. Encore moins la promotion de mesures visant à accroître sa qualité. Statistiques à l’appui, notamment en ce qui concerne les taux d’analphabétisme, de décrochage scolaire et d’exigences des entreprises en matière de maîtrise de la langue, Monsieur Blackburn reflète la surprenante position de ses membres et insiste sur l’urgence d’agir, lançant au passage quelques suggestions qui alimenteront sans doute le débat.

J’ai toujours été d’avis qu’il était faux de croire qu’une législation sur l’affichage et autres mesures coercitives allaient protéger efficacement le français en Amérique du Nord. Comme n’importe quel changement à nos habitudes, c’est en travaillant à la base que la société devra et pourra se doter d’une fierté qui l’incitera non seulement à protéger sa langue, mais aussi à l’embellir et la présenter sous son meilleur jour. Heureux de constater que le CPQ l’a bien compris.


Dans le cours de mathématiques

Un premier pays s’est lancé dans un bras de fer avec les GAFAM, les géants du Web, au sujet du partage des revenus de publicité. L’Australie a ainsi légiféré afin de forcer Facebook et Google à verser des redevances aux médias de ce pays, afin de compenser l’utilisation de leurs contenus. Si Google a négocié une entente et est parvenu à un accord, Facebook a plutôt opté pour la confrontation et a bloqué les contenus des médias australiens sur sa plateforme.

Rappelons que le Canada travaille actuellement à rédiger un projet de loi similaire à celui de l’Australie. Le site de La Presse révélait hier que selon le professeur Jean-Hugues Roy, Google et Facebook auraient dû verser 280 millions $ aux entreprises d’information canadiennes, l’an dernier. L’organisme Médias d’info Canada estime quant à lui cette somme à 620 millions $, alors que Google stipule que les revenus de publicité tirés de son moteur de recherches s’élèvent à 9 millions $ annuellement. Cette lutte sera déterminante pour l’avenir de l’information sur la planète.


Dans le cours d’univers social

Une école secondaire britannique rebaptisera un de ses bâtiments portant le nom de Winston Churchill. La décision ne vient pas de la direction, ni d’un conseil d’administration. Elle vient des élèves qui ont convaincu les autorités de l’institution de procéder, avançant des propos racistes que l’ex-premier ministre aurait tenus. Je salue au passage l’implication des élèves. Qu’on soit d’accord ou non avec l’objectif de leur démarche, ils ont entretenu un fort lien d’appartenance à leur école.

Churchill était-il raciste ? Disons qu’il aurait prononcé certaines paroles qui échoueraient le test de l’acceptabilité sociale de nos jours, mais qui de toute évidence n’ont guère fait sourciller les civilisations de l’époque. Et même prises dans le contexte d’aujourd’hui, il faut à tout le moins se questionner pour déterminer si ces propos sont d’une gravité telle qu’ils doivent rayer de l’histoire le nom de celui qui a tenu tête, longtemps en solitaire, à Adolph Hitler et à l’Allemagne nazie. S’opposer à Hitler comme Churchill l’a fait, c’était en soi une forme de combat contre le racisme.


Dans le cours d’univers social, deuxième période

La pandémie de Covid-19 aura eu raison du Musée Stewart, qui vient de fermer définitivement ses portes après 66 ans. Je me souviens y avoir fait une ou deux sorties de fin d’année, avec des groupes d’élèves. Ceux-ci y découvraient concrètement une partie du programme d’histoire vu en cours d’année. Les collections seront déplacées vers un autre musée, mais je souhaite que la Ville de Montréal sache maintenir l’animation militaire à l’intérieur du fort. C’est à la fois impressionnant et instructif.


Dans le cours de musique

Je considère que la voix de Dominique Fils-Aimé figure parmi les plus belles du Québec. La finaliste de l’émission La Voix en 2015 et Révélation jazz de Radio-Canada en 2019-2020 a lancé cette semaine son quatrième album, Three Little Words. La chanson While We Wait, tirée de cet album, cultive la bonne humeur. La première partie de la pièce n’est pas sans rappeler le New Soul, de Yael Naïm, popularisé dans les publicités de la compagnie Apple, à la fin des années 2000.

En #musiquebleue, voici While We Wait.

#musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

J’hésitais entre deux, cette semaine. J’ai rapidement mis fin à la tergiversation et pris la décision de vous présenter les deux. Deux fois plus de positif dans cette section du billet hebdomadaire, pourquoi pas ?

D’abord, pour une très rare fois au cours des 80 dernières années, le nombre de fermes a augmenté au Québec, selon les chiffres de 2020. Si 1076 fermes ont cessé leurs activités au cours de la dernière année, il y en a 1163 nouvelles qui ont vu le jour, pour une augmentation nette de 87. La hausse est minime, mais elle contraste avec les baisses drastiques annuelles vécues depuis 1940. Le nombre de fermes d’élevage d’animaux poursuit cependant sa baisse, les nouvelles installations étant surtout vouées à la culture des produits végétaux, incluant l’érable. Le Québec comptait 154 669 fermes en 1941. Il en compte 27 442 aujourd’hui.

Ensuite, au cours des prochaines semaines, la Société des alcools du Québec démarrera un projet pilote de consigne de bouteilles, dans six endroits au Québec. L’objectif est de pouvoir recycler les bouteilles à grande échelle, d’ici l’an prochain. Les infrastructures automatisées devraient être installées dans des endroits extérieurs, à proximité des succursales de la SAQ. Actuellement, les bouteilles de vin et de spiritueux figurent parmi les rares à ne pas être étiquetées d’une consigne au Québec, bien qu’elles le soient ailleurs au Canada. Il s’agit d’une excellente nouvelle pour l’environnement.


Image en titre du billet : Shutterstock

Billet du 12 février 2021 : Éviter de copier-coller la relâche de l’an dernier

D’abord, qui a sursauté en voyant un temps de lecture de 12 minutes, sous le titre de ce billet ? Vous pouvez respirer et diviser au moins par deux le temps qu’il vous faudra pour vous rendre jusqu’au point final ! C’est que vous constaterez qu’une longue section pourra être défilée rapidement. Vous verrez un peu plus loin.

Une autre chose qui risque d’arriver rapidement, c’est l’annonce du resserrement des mesures sanitaire en vue de la relâche scolaire, début mars. En général, lorsque François Legault lance un objet de réflexion en point de presse, il ne met que quelques jours à le transformer en annonce officielle. Et si on se fie à ses propos de mercredi, sa réflexion semble très avancée.

Qui peut blâmer le premier ministre de vouloir restreindre les déplacements des Québécoises et des Québécois durant cette semaine de vacances ? Il est clair que le mauvais souvenir de l’an dernier demeure frais dans sa mémoire. Le premier cas de Covid-19 au Québec a été officialisé le 28 février 2020, soit le dernier jour d’école avant la relâche. À partir de la fin de cette relâche, une semaine plus tard, les cas se sont multipliés et on connaît la suite.

Depuis quelques semaines, plusieurs craignent ou prédisent une troisième vague en mars, en raison des variants britannique et sud-africain du virus. Alors que nous ne sommes pas encore à la mi-février, deux cas du variant sud-africain ont été confirmés en Abitibi et on pense avoir décelé un foyer d’une quarantaine de cas du variant britannique dans la région montréalaise. Et comme les variants semblent se propager plus rapidement que le virus initial, il faut prendre les bonnes décisions maintenant pour éviter de revivre une situation similaire à celle de l’an dernier.

Le loup se trouve déjà dans la bergerie. L’isoler dans un coin devient notre meilleure chance.


Dans le cours de mathématiques

Combien de fois a-t-on entendu qu’on pouvait faire dire ce qu’on voulait à des chiffres ? Qu’on soit d’accord ou non avec cette affirmation, Le Devoir et le Journal de Québec ont abordé la même nouvelle de façon presque contradictoire, cette semaine. Alors que le premier faisait état de la hausse marquée du taux d’échec chez les élèves du secondaire en cette année scolaire, le second mentionnait plutôt que les résultats demeuraient « moins alarmants que prévu ». Les deux reflètent pourtant bien la réalité.

En mathématiques, le taux d’échec est de 25,6 %, alors qu’il se situe entre 17 % (secondaire 4) et 20 % (secondaires 1 et 2) en français. Ces chiffres sont en hausse par rapport à l’an dernier, mais demeurent en-deçà des 30 % attendus par les experts, d’où le titre du Journal de Québec.

Dans les écoles primaires, les taux de réussite et d’échec sont les mêmes qu’avant la pandémie. Si on combine le primaire et le secondaire et qu’on considère toutes les matières, le taux de réussite est de 90 %, soit le même que l’an dernier. On remarque donc que la situation est loin d’être catastrophique. Pour le moment, du moins.

Parce que le nombre d’élèves et d’étudiants qui prétendent avoir une santé mentale précaire a bondi de 11 % à 30 % depuis un an. La hausse est également très prononcée en ce qui concerne le taux d’anxiété et rien ne permet de croire que cette tendance s’inversera à court terme. Les chiffres le démontrent et je le constate sur le terrain.

Devant cet état de fait, il faut relâcher la pression. Une des façons de faire, tout en rattrapant le retard dû à la pandémie, est de diminuer les évaluations et de réinvestir le temps ainsi gagné dans les apprentissages. Les évaluations sont une importante source de stress et d’anxiété pour qui les subit. En diminuer le nombre et la fréquence ne peut qu’être bénéfique, dans le contexte actuel.


Et je cite :

« Et si, au milieu d’une pandémie, on ralentissait le gavage d’informations, de tests et d’attentes afin de permettre aux enfants de respirer, d’explorer et de rêver, et ainsi d’y faire face, même encore mieux ? »

Donald Clark, professeur, conférencier et auteur, le 6 février 2021.

Dans le cours de français

Dans mon billet de vendredi dernier, je mentionnais qu’une collègue et moi avions lancé un défi à nos groupes d’élèves respectifs, soit celui de former le plus de mots possible à partir des lettres du mot romantique. J’ignorais que ce défi susciterait un tel engouement ! Non seulement les élèves ont-ils pris l’exercice très au sérieux, mais des lecteurs se sont également lancés dans l’aventure, m’écrivant pour me demander si des noms propres ou des verbes conjugués pouvaient être considérés.

En comptabilisant toutes ces possibilités, c’est beaucoup plus que les 71 mots supposés qu’on pouvait former. Mes élèves en ont trouvé 73, alors que ceux de ma collègue ont remporté le défi avec 92. Une lectrice m’a suggéré d’entrer les lettres du mot sur le site langue-au-chat.fr, ce que j’ai fait. Il en est sorti 891 mots !

Les voici :

ROQUAIENT – NUMEROTAI – MOURAIENT – MOQUERAIT – MOQUAIENT – MAROTIQUE – MAROQUINE – MAQUERONT – TRONQUAI – TOURAINE – TOQUERAI – TAQUINER – ROUMAINE – ROUAIENT – ROQUETIN – ROMANITE – ROMAIQUE – RETOQUAI – RENOUAIT – RENAQUIT – REMONTAI – RAMEQUIN – OUATINER – NUMEROTA – NOUERAIT – NOMARQUE – MUTINERA – MURAIENT – MOURANTE – MOQUERAI – MONTERAI – MONITEUR – MONARQUE – MINUTERA – MARQUENT – MAROQUIN – MARONITE – MANTIQUE – MANOQUER – INQUARTO – EQUATION – ENTOURAI – ENROUAIT – AUMONIER – ATONIQUE – ATOMIQUE – AORTIQUE – ANOMIQUE – AMUIRONT – AMUIRENT – AIMERONT – URANITE – UNIRAME – TUNERAI – TROQUAI – TRONQUE – TRONQUA – TRINQUE – TRINQUA – TRINOME – TOURNAI – TOUERAI – TORIQUE – TOQUERA – TONIQUE – TOMERAI – TIQUERA – TINAMOU – TERMINA – TAURINE – TAQUOIR – TAQUINE – TANIQUE – TAMOURE – RUMINAT – RUAIENT – ROUTINE – ROUMAIN – ROQUENT – ROQUANT – ROQUAIT – ROMAINE – RETOQUA – RENOUAT – RENOUAI – RENOTAI – REMUANT – REMUAIT – REMONTA – RAQUENT – OUIRENT – OUATINE – OUARINE – ORIENTA – ONTIQUE – OMIRENT – NUERAIT – NOUERAI – NOTERAI – NOTARIE – NOTAIRE – NORMAIT – NIQUERA – NIAQUER – NATRIUM – MUTINER – MUTERAI – MURIATE – MURETIN – MUERONT – MUERAIT – MUAIENT – MOUTIER – MOURANT – MOURAIT – MORTEAU – MORAINE – MOQUERA – MOQUENT – MOQUANT – MOQUAIT – MONTURE – MONTRAI – MONTEUR – MONTERA – MOITEUR – MOIRENT – MOIRANT – MOINEAU – MINUTER – MINORAT – MINARET – MERANTI – MENTIRA – MATRONE – MATINER – MARTIEN – MAROUTE – MARIENT – MAQUENT – MANQUER – MANOQUE – MANITOU – MANIQUE – MANIEUR – MAINOTE – INQUART – ETRIQUA – ENTOURA – ENROUAT – ENROUAI – ENOUAIT – AUTOMNE – ARTIMON – ARQUENT – AOUTIEN – ANTIQUE – AMURENT – AMORTIE – AMNIOTE – UTERIN – URINAT – URANIE – UNIATE – UNAIRE – TURION – TUNERA – TUERAI – TROUAI – TROQUE – TROQUA – TRONAI – TRIQUE – TRIQUA – TRAQUE – TRAINE – TOURNE – TOURNA – TOURIN – TOURIE – TOURAI – TOUERA – TORQUE – TOREAI – TOQUER – TOQUAI – TOMIEN – TOMERA – TIQUER – TIMORE – TEMOIN – TAURIN – TARINE – TAQUIN – TAQUER – TAMIER – RUTINE – RUMINE – RUMINA – RUINAT – ROUTAI – ROUMIE – ROUENT – ROUANT – ROUAIT – ROQUET – ROQUAT – ROQUAI – ROMANI – ROMANE – ROMAIN – RIMENT – RIMANT – RIANTE – REUNIT – REQUIT – REQUIN – RENTAI – RENOUA – RENOTA – RENIAT – RENAIT – REMUAT – REMUAI – RATION – RATINE – RANIME – RAMONE – RAMENT – RAIENT – QUIRAT – QUINTO – QUINTE – QUINOA – QUETAI – QUATRE – QUATER – QUARTO – QUARTE – OUTRAI – OUATER – OTIQUE – OTERAI – OTARIE – ORNAIT – ORMEAU – ORMAIE – ORIENT – ORANTE – OMERTA – NUMERO – NUERAI – NOUERA – NOUAIT – NOTERA – NORMAT – NORMAI – NOIERA – NIQUER – NIQUAT – NIAQUE – NATURE – NATRUM – NAQUIT – NAITRE – MUTINE – MUTINA – MUTERA – MURINE – MURENT – MURANT – MURAIT – MURAIE – MUNIRA – MUERAI – MOTEUR – MOREAU – MOQUER – MOQUAT – MOQUAI – MONTRE – MONTRA – MONTER – MONTAI – MOIRAT – MOIERA – MOIENT – MITRON – MITERA – MIRENT – MIRANT – MINUTE – MINUTA – MINQUE – MINOTE – MINORE – MINORA – MINEUR – MINERA – MEURON – METRAI – MERITA – MERINA – MENTOR – MENTIR – MENORA – MENAIT – MATURE – MATOIR – MATINE – MATEUR – MARTIN – MARQUE – MARINE – MAQUER – MAORIE – MANQUE – MANOIR – MANIER – MAITRE – MAINTE – MAIEUR – IOURTE – INERTA – ENTRAI – ENTOUR – ENTOIR – ENROUA – ENQUIT – ENOUAT – ENOUAI – EMIRAT – EMIANT – AURONT – AUMONE – ATRIUM – ATONIE – ARMENT – ARETIN – AOUTER – ANURIE – ANOURE – ANOMIE – ANIMER – AMORTI – AIRENT – AINOUE – AIMENT – AERIUM – URINE – URINA – URATE – URANE – UNITE – UNIRA – TURNE – TUNER – TUNAI – TUERA – TRUIE – TROUE – TROUA – TRONE – TRONA – TRINE – TRIME – TRIMA – TREMA – TRAME – TRAIN – TRAIE – TOURE – TOURA – TOUER – TOUAI – TOREA – TOQUE – TOQUA – TONIE – TONER – TOMER – TOMAN – TOMAI – TIQUE – TIQUA – TIMON – TIARE – TERNI – TENOR – TENIR – TENIA – TAURE – TAUON – TARIN – TARIE – TAQUE – TAIRE – TAINO – RUMEN – RUINE – RUINA – RUENT – RUANT – RUAIT – ROUTE – ROUTA – ROUMI – ROUIT – ROUIE – ROUET – ROUAT – ROUAN – ROUAI – ROTIN – ROTIE – ROTAI – ROQUE – ROQUA – ROMAN – RIOTE – RIOTA – RIMAT – RIENT – RIANT – REUNI – RENTA – RENOM – RENIA – REMUA – REMIT – REANT – REAIT – RATON – RATIO – RAQUE – RAOUT – RAMIN – RAMIE – RAMEN – RAINE – QUOTA – QUINT – QUINE – QUIET – QUETA – QUENA – QUART – QUANT – OUTRE – OUTRA – OUIRA – OUATE – OTERA – ORTIE – ORQUE – ORNAT – ORNAI – ORMET – ORANT – OINTE – OIENT – NUIRE – NUIRA – NUERA – NUAIT – NOUET – NOUER – NOUAT – NOUAI – NOTRE – NOTER – NOTAI – NORME – NORMA – NORIA – NOIRE – NITRO – NITRE – NITRA – NIQUE – NIQUA – NIERA – MUTIN – MUTER – MUTAI – MURON – MURIT – MURIN – MURIE – MURET – MURAT – MURAI – MUNIT – MUNIR – MUNIE – MUERA – MUENT – MUANT – MUAIT – MORUE – MORTE – MORNE – MORNA – MOQUE – MOQUA – MONTE – MONTA – MOITE – MOIRE – MOIRA – MOINE – MITRE – MITON – MITER – MITAN – MIRAT – MIQUE – MINOU – MINOT – MINET – MINER – MINAT – MIAOU – MEURT – METRO – METRA – MEROU – MENTI – MENAT – MENAI – MAURE – MATOU – MATON – MATIR – MATIN – MATIE – MATER – MARTE – MARNE – MARIN – MARIE – MAQUE – MAORI – MANTE – MANOU – MANIE – MAIRE – MAINT – ITERA – IRONT – IRONE – INTRO – INTER – INEAT – ETRON – ETIRA – ETAIN – EQUIN – ENTRA – ENTAI – ENOUA – EMIAT – AUTRE – AUNER – ATOUR – ATONE – ATOME – ATEMI – ARQUE – AROME – ARMON – ARMET – ARIEN – AOUTE – AORTE – ANTRE – ANITE – ANIME – ANIER – AMURE – AMUIT – AMUIR – AMUIE – AMOUR – AMONT – AMINE – AINOU – AIMER – AIENT – URNE – UNIT – UNIR – UNIE – TUNE – TUNA – TUER – TUAI – TROU – TRIO – TRIN – TRIE – TRIA – TRAM – TOUR – TOUE – TOUA – TORE – TOME – TOMA – TIRE – TIRA – TINE – TIEN – TIAN – TENU – TEAM – TARO – TARI – TARE – TAON – TAIN – TAIE – RUNE – RUAT – RUAI – ROUI – ROUE – ROUA – ROTI – ROTE – ROTA – RITE – RIME – RIMA – RIEN – REIN – REAT – REAI – RATE – RANI – RAMI – RAME – RAIT – RAIE – QUOI – QUIA – QUAI – OUIT – OUIR – OUIN – OUIE – OTER – OTAI – ORNE – ORNA – ORME – ORIN – OMRA – OMIT – OMET – OINT – NUIT – NUER – NUAT – NUAI – NOUE – NOUA – NOTE – NOTA – NORI – NOME – NOMA – NOIR – NOIE – NIET – NIER – NIAT – NEMI – NAIT – MUTE – MUTA – MURI – MURE – MURA – MUON – MUNI – MUET – MUER – MUAT – MUAI – MOUT – MOUE – MORT – MORE – MONT – MOIE – MOAI – MITE – MITA – MIRO – MIRE – MIRA – MINE – MINA – MIEN – MEUT – META – MENU – MENT – MENA – MEAT – MATU – MATI – MATE – MARI – MARE – MAIN – MAIE – ITOU – ITEM – IOTA – IMAN – EURO – ETUI – ETAU – ETAI – ENTA – EMUT – EMOU – EMOI – EMIT – EMIR – EMIA – AUTO – AUNE – ATRE – ARUM – ARME – AREU – AOUT – ANTE – AMUI – AMIE – AMER – AMEN – AIRE – AINE – AIME – UTE – URE – UNI – UNE – TUE – TUA – TRI – TON – TOM – TOI – TIR – TIN – TER – TAU – TAR – TAO – TAN – RUT – RUE – RUA – ROT – ROM – ROI – RIT – RIO – RIE – RIA – REM – REA – RAT – RAM – RAI – QUI – QUE – QIN – QAT – OUT – OUI – OTE – OTA – ORE – ONT – OIT – OIE – NUI – NUE – NUA – NOM – NIT – NIM – NIE – NIA – NET – NEO – NEM – MUT – MUR – MUE – MUA – MOU – MOT – MOR – MON – MOI – MOA – MIT – MIR – MIN – MIE – MET – MER – MEO – MAT – MAO – MAN – MAI – IRE – IRA – ION – EUT – ETA – EON – EMU – EAU – ART – ARE – ANI – ANE – AMI – AME – AIT – AIR – AIE – UT – UN – TU – TO – TE – TA – RU – RI – RE – RA – QI – OU – OR – ON – OM – NU – NO – NI – NE – NA – MU – MI – ME – MA – IN – EU – ET – EN – AU – AN – AI.

Vous devinerez que j’ai utilisé ici le bon vieux « copier-coller ». Et si vous avez défilé tous les mots sans les lire, vous venez de vous éviter six minutes de lecture !


Dans le cours de français, deuxième période

Est-ce que le verbe copier-coller fera un jour son entrée dans le Bescherelle ?

Je copie-colle, tu copies-colles, il copie-colle, …


Dans le cours de musique

Jesuslesfilles est un groupe qui a vu le jour dans le quartier Hochelaga, à Montréal, en 2008. Bien que leur album Tête de mort ait été lancé en 2020, c’est un extrait de leur album précédent, Daniel, que je vous propose cette semaine. Que raconte la pièce Hôpital ? Je n’en ai aucune idée, les paroles étant difficiles à percevoir à travers les notes des instruments dont le volume dépasse largement celui du chant. Ce qui a retenu mon attention, c’est le rythme et le son qui rappellent ceux de Billy Idol dans ses belles années. Et un vidéoclip des plus intéressants.

#musiquebleue

À l’impératif :

Copie-colle, copions-collons, copiez-collez.


La bonne nouvelle de cette semaine

Le sport professionnel ouvre de plus en plus ses portes à la présence féminine, dans les ligues masculines. Au baseball majeur, les Giants de San Francisco ont nommé une femme dans leur personnel d’instructeurs, alors que les Marlins de Miami sont devenus la première formation à embaucher une directrice générale.

Arbitre dans la NFL, au football américain, depuis la saison 2015, Madame Sarah Thomas est devenue dimanche la première femme à officier dans un match du Super Bowl. C’est une première digne de mention.

Photo : nfl.com

Au subjonctif imparfait :

Que je copiasse-collasse, que tu copiasses-collasses, qu’elle copiât-collât, …


Billet du 5 février 2021 : Nettoyage attendu

Dans mon billet du 18 décembre dernier, je mentionnais que je préférais laisser courir dix coupables que de condamner une personne innocente. Je ne connais pas tous les tenants et aboutissants qui ont mené à l’arrestation de Mamadi Camara, ainsi qu’aux accusations d’agression et de tentative de meurtre à l’endroit d’un policier déposées contre lui. Ce que je sais, cependant, c’est que quelqu’un a convaincu le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) que les preuves étaient suffisamment solides pour accuser Monsieur Camara, avant qu’une volte-face ne lui fasse conclure le contraire, six jours plus tard. L’homme aura été détenu inutilement durant tout ce temps.

Aujourd’hui, plusieurs personnes ont l’air plus ridicule que Monsieur Camara n’a l’air d’un criminel. Mais contrairement à Mamadi Camara, ces personnes qui ont l’air ridicule n’ont pas vu leurs noms et visages être diffusés publiquement.

Six jours, c’est encore loin des cinq ans de Réjean Hinse ou des trente-sept ans de Roméo Phillion, deux victimes d’erreurs judiciaires très médiatisées, mais c’est suffisant pour voir son nom et sa réputation être ternis. J’espère que Monsieur Camara recevra des excuses et tout le soutien nécessaire.


Dans le cours de français

En ce mois de la Saint-Valentin, une collègue m’a appris qu’il était possible de former 71 autres mots à partir des lettres du mot romantique. Il s’agit de mots de deux à dix lettres. Nous avons donc lancé le défi à nos groupes d’élèves respectifs, qui ont pris la compétition très au sérieux !

Et vous, combien pouvez-vous en former ?

Je publierai les 71 mots dans mon billet de vendredi prochain.


Dans le cours d’univers social

Volet éducation à la citoyenneté.

En août 2019, j’ai eu le privilège, durant une dizaine de jours, d’accompagner Marc Boyer et Yvon Jackson, deux cyclistes qui ont traversé le Canada à vélo afin d’amasser des fonds pour soutenir la recherche et aider les malades atteints de la sclérose en plaques. Ils avaient déjà roulé de Vancouver à Montréal lorsque je me suis joint à eux et à leur responsable de la logistique, Michel Bergeron.

Marc m’a dit un soir que le nom qu’ils avaient lu le plus souvent en chemin était Tim Horton. Je croyais qu’il parlait du grand nombre de succursales de cette chaîne de restauration, alors qu’il évoquait plutôt l’immense quantité de tasses en carton ciré affichant le même symbole, jetées et dispersées dans la nature.

Depuis les dernières semaines, je remarque autre chose qui pollue la nature après avoir été jeté au vent :

Cet objet, qui prévient la propagation de virus lorsqu’il est utilisé à bon escient, peut devenir un agent contaminant lorsqu’on n’en dispose pas de façon correcte. Pensons-y.


Dans le cours de musique

C’est avec l’album P.O.P., sorti il y a quelques années, que j’ai découvert le trio montréalais Le Couleur. Donnant dans l’électro-pop, le groupe a doté plusieurs de ses pièces d’un son qui rappelle celui du disco du début des années 1980. C’est le cas de Désert, chanson tirée de l’album Concorde, lancé en septembre dernier. La voici en #musiquebleue.

#musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Elle sera courte et simple, aujourd’hui. Lorsque Mikaël Kingsbury s’est fracturé deux vertèbres, en novembre dernier, j’ai vraiment craint que cette blessure ne compromette sa carrière, même si je ne doutais pas de sa guérison. Moins de trois mois plus tard, le Québécois a remporté hier l’épreuve des bosses de la Coupe du monde de ski acrobatique de Deer Valley.

Il reprend donc là où il avait laissé. Un gagnant le demeurera toujours.