Billet du 29 octobre 2021 : Dérapages

J’ai sourcillé, cette semaine, quand j’ai entendu le premier ministre François Legault affirmer qu’il n’attendait qu’un aval de ses conseillers juridiques pour communiquer aux différents CISSS et CIUSSS les listes des médecins de famille qui ne voient pas suffisamment de patients. Même si le problème est criant, ce n’est pas le genre de gouvernance que je souhaite pour une société qui se veut libre et démocratique.

Toutefois, je déplore la réaction du président de l’Association des médecins omnipraticiens du Québec, le Docteur Louis Godin, qui a victimisé ses membres lors d’une entrevue radiophonique avec l’animateur Patrick Masbourian. Les derniers mois se sont avérés très durs pour tout le personnel de la santé, mais lorsque je pense à des groupes d’individus persécutés, ce ne sont pas exactement les médecins qui me viennent en tête. Aussi, d’entendre Louis Godin employer le mot inquisition contribue, en ce qui me concerne, à discréditer sa cause.

Écouter l’entrevue donnée par le Docteur Louis Godin à Patrick Masbourian


Dans le cours d’éthique et culture religieuse

Trop peu, trop tard, diront certains, mais c’est un véritable acte de contrition, païen plutôt que catholique, que le metteur en scène Serge Denoncourt a livré, cette semaine. Dans une missive publiée dans La Presse+, l’homme de 59 ans admet que lui-même et à peu près tout le milieu artistique québécois savaient qu’Edgar Fruitier, le Loup-Garou du Pirate Maboule, « était un prédateur sexuel ».

Lire la lettre ouverte de Serge Denoncourt

Le plus troublant, c’est que les propos de Denoncourt reflètent une réalité qui s’est étalée sur plusieurs époques, jusqu’à tout récemment, alors que les victimes de gestes de nature sexuelle étaient pointées du doigt et que leurs agresseurs étaient perçus en martyrs. Ayant lui-même subi les attouchements d’Edgar Fruitier, selon ce qu’il mentionne, l’acteur et metteur en scène démontre de l’empathie envers celui qui l’a dénoncé et fait condamner, et pourfend les défenseurs, nombreux en raison de son âge avancé, de l’agresseur.

À défaut d’avoir porté plainte de façon officielle quand il avait l’occasion de le faire, je constate cependant que le contexte de l’époque aurait pu nuire à sa carrière, la sortie de Serge Denoncourt a au moins le mérite de confirmer une situation et d’établir que l’âge, la réputation et l’orientation sexuelle n’ont pas à être pris en considération dans les cas d’abus.


Et je cite :

« Pauvre Edgar ? Pour ses fugues en sol mineur, Edgar doit faire face à la musique. »

Daniel L’Heureux, journaliste à la retraite, le 24 octobre 2021.

Dans le cours d’éthique et culture religieuse, deuxième période

Cet intertitre ne sera plus, d’ici deux ans. C’est parce que le cours d’éthique et culture religieuse (É.C.R.) laissera sa place au nouveau cours de culture et citoyenneté québécoise, tant dans le programme primaire que dans celui du secondaire. Ceci s’inscrit dans un continuum logique. Il y a une douzaine d’années, le cours d’É.C.R. avait lui-même succédé au cours d’enseignement moral et religieux, dont l’offre se déclinait en trois catégories : l’enseignement moral, l’enseignement moral et religieux catholique, de même que l’enseignement moral et religieux protestant.

Les principales religions feront toujours partie du curriculum dans le nouveau cours, mais céderont de l’espace à des sujets qui se doivent également d’être enseignés. Parmi eux, notons la citoyenneté numérique et l’éducation à la sexualité, cette dernière étant actuellement obligatoire, mais peu encadrée.

Bien que le ministre de l’Éducation ait mentionné que les différents acteurs du milieu aient été consultés dans le cadre de cette réforme, personne n’a eu vent de cette consultation. Cependant, les bribes de contenus qui ont été rendues publiques me semblent des plus pertinentes et en lien avec ce qu’une école moderne doit offrir à sa clientèle.


Dans le cours de mathématiques

La parité se rapproche de l’égalité, si elle ne l’atteint pas. Histoire d’assurer un équilibre des genres sur les conseils d’administration des sociétés d’État, le gouvernement du Québec a déposé cette semaine un projet de loi visant à s’assurer que les proportions d’hommes et de femmes y siégeant se situent toujours entre 40 % et 60 %. Par exemple, si un CA compte dix personnes, pas moins de quatre et pas plus de six devront être des femmes.

Le hic, c’est que sur les conseils d’administration d’Hydro-Québec, de Bibliothèque et Archives nationales du Québec, ainsi que de Loto-Québec, la proportion de femmes dépasse actuellement les 60 %. C’est donc dire que si le libellé du projet de loi demeure tel quel, une fois adopté, des femmes devront laisser leur siège à des hommes.

Sur une patinoire, on dirait que le gouvernement a marqué dans son propre filet.


Dans le cours de musique

Cette semaine marquait le début de la Série mondiale de baseball. Il m’est très difficile de penser à ce sport sans y associer le grand Jacques Doucet qui, à 81 ans, décrit encore des matchs à la télévision. Le commentateur s’est vu offrir l’occasion d’immortaliser sa voix dans une pièce musicale, et c’est celle que je vous présente en #musiquebleue.

Membre du groupe de hip-hop Dead Obies, 20some a lancé l’enregistrement simple Home Run, au début du mois d’octobre. Avant d’écouter la pièce, je croyais qu’il avait capté la voix de Jacques Doucet à travers ses descriptions, mais je me trompais ! Les expressions de Monsieur Doucet sont originales et ont été enregistrées pour l’œuvre de l’artiste.

20some – Home Run (avec Jacques Doucet) – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Aujourd’hui, je laisse parler un gazouillis du Média Positif.

Existe-t-il des initiatives du genre, chez nous ? Je serais curieux de les connaître et heureux de les diffuser ici !


Billet du 22 octobre 2021 : Faire long feu. Ou pas.

Le directeur général et l’entraîneur ne feront peut-être pas long feu si l’équipe continue de perdre, mais avec ses cinq défaites en autant de joutes, les Canadiens de Montréal font actuellement long feu. L’expression consacrée ne pas faire long feu établit la courte durée d’un événement. Cependant, faire long feu ne constitue pas son contraire.

Faire long feu signifie manquer son objectif. L’expression réfère aux anciennes armes à feu dans lesquelles on insérait de la poudre. Si cette poudre était humide ou mal tassée, le coup faisait long feu et la cible était ratée. Partant d’un sens propre, on a créé un figuré.

Alors, en effet, quelqu’un qui fait long feu à répétition risque de ne pas faire long feu dans sa position. Les beautés de la langue française !


Dans le cours d’éthique et culture religieuse

Connaissez-vous le test des trois passoires, de Socrate ? On s’en sert, à l’école, pour enseigner aux élèves à faire attention aux ragots qu’ils entendent. Mais aussi, et surtout, pour ne pas propager des rumeurs malveillantes. 

Voici le test :

Malheureusement, même certains scribes parmi les plus notables passent outre cette sagesse. J’ai bien failli me faire prendre avec la chronique de Richard Martineau, dimanche. 

Lire la chronique de Richard Martineau du 17 octobre 2021

Nous connaissons tous quelqu’un qui refuse de se faire vacciner et dont les arguments manquent de logique quand on les confronte à ses faits et gestes. Aussi est-il possible d’associer une connaissance à l’un ou l’autre des exemples de Martineau. Mais en y allant d’une longue liste de faits anonymes, ce dernier ne traverse même pas la première passoire de Socrate, celle de la vérité. J’aurais préféré voir le chroniqueur du Journal de Montréal établir une liste moins exhaustive, mais citant des exemples concrets et des liens bien réels.

Les couteaux ont volé bas, il y a quelques mois, entre Martineau et son ex-collaborateur, Patrick Lagacé. 

Lire pour en connaître davantage sur le conflit Martineau-Lagacé

Loin de moi l’idée de prendre position dans ce conflit. Les deux ont tenu des propos que je déplore. Cependant, ce que je dois concéder à Lagacé, c’est que dans chacune de ses chroniques (pas nécessairement sur sa page Facebook), ses affirmations sont bien documentées et appuyées par des liens nous permettant d’en vérifier les sources. La vérité y étant démontrée, le lecteur peut ainsi juger de la bienveillance et de l’utilité de ce qui est avancé.

Dans une société de plus en plus nourrie à la désinformation, la première passoire de Socrate revêt une importance primordiale. Et dans un monde qui s’engouffre dans le négativisme, les deux autres passoires s’avèrent essentielles au maintien d’une certaine mansuétude.


Dans le cours de science et technologie

Facebook a annoncé cette semaine la création de 10 000 emplois en Europe, afin de développer son fameux « metaverse ». Cette technologie permettra à un individu, doté d’un casque de réalité virtuelle, de vivre et de fonctionner dans un univers parallèle, parfois réel, bien qu’éloigné, parfois entièrement virtuel.

Lire l’article

Que penser de cette annonce ? Tout dépend de ce qu’on en fera. J’ai toujours dit qu’un bâton de baseball peut être une source d’extase pour quiconque s’en sert pour propulser une balle dans un stade. Par contre, si on l’utilise pour frapper quelqu’un, il devient une arme redoutable. On doit s’assurer que la technologie demeure entre bonnes mains.


Dans le cours de musique

Une #musiquebleue qui allait de soi, cette semaine. Les chansons du plus récent album de Cœur de pirate se feront entendre longtemps. Impossible à aimer, c’est son titre, se laisse écouter du début à la fin. En voici un aperçu avec la pièce On s’aimera toujours.

Coeur de pirate – On s’aimera toujours – Impossible à aimer – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Il s’appelle Bruce Xiaoyu Liu, il a 24 ans, il est né à Paris et a grandi à Montréal. Il est aussi diplômé du Conservatoire de musique de Montréal. Pianiste virtuose, il a coiffé au fil d’arrivée les 11 autres finalistes, lors du 18e concours international de piano Chopin, tenu récemment à Varsovie. Ce concours, organisé tous les cinq ans depuis 1927, possède la réputation de lancer de prestigieuses carrières. Lors de la précédente édition, en 2015, un autre Québécois, Charles Richard-Hamelin, avait terminé deuxième, derrière un Sud-Coréen.

Pour le bonheur de nos oreilles, voici la prestation de Bruce Xiaoyu Liu, lors de la ronde finale du concours, mercredi dernier.


Billet du 15 octobre 2021 : Réalité amplifiée

Plusieurs acteurs des médias québécois sont tombés dans l’hyperbole, cette semaine. En voici quelques exemples, suivis des commentaires qui me sont spontanément venus en tête, après en avoir pris connaissance.

«Un drame national» — Normand Baillargeon, évoquant la pénurie d’enseignantes et d’enseignants. Le Devoir, 9 octobre 2021.

Un drame national ? C’est un problème épouvantable, certes, dont les conséquences à long terme peuvent s’avérer très importantes si on n’y remédie pas. J’en sais quelque chose. Mais drame, pris en ce sens, est un synonyme de tragédie. Est-ce réaliste de qualifier ainsi la situation ? Même l’enseignant que je suis en doute.

«Les antivax ont gagné» — Patrick Lagacé, à propos du report d’un mois de la date butoir pour la vaccination obligatoire des employés du secteur de la santé. La Presse, 13 octobre 2021.

Les antivax n’ont pas gagné. Ils exultent, pensant sans doute avoir remporté la victoire, mais ils n’obtiennent qu’un sursis d’une trentaine de jours. La réalité rattrapera tout le monde un mois plus tard, c’est tout.

«2225 $, un loyer “abordable” à Montréal, selon Ottawa»La Presse, 12 octobre 2021.

En effet. Et 75 $, un montant réaliste pour une épicerie complète, selon un ex-premier ministre du Québec.

« L’homme de 64 millions $ » — Félix Séguin, plusieurs fois, faisant allusion à Nick Suzuki et son nouveau contrat de 8 saisons. TVA Sports, le 13 octobre 2021.

Erreur, Félix. C’est un contrat de 63 millions $. Tu t’emballes encore.


Dans le cours de français

Petit débat, dans mon entourage, autour du mot éligible, cette semaine. Est-ce un anglicisme ? N’est-ce qu’un calque de l’anglais ? Est-ce correct de l’inclure dans un vocabulaire français ?

Si vous avez répondu oui à toutes ces questions, vous avez entièrement raison.

Le mot éligible est accepté en français s’il est employé dans un contexte électoral. Ainsi, on dira d’une personne qu’elle est éligible si elle respecte toutes les conditions lui permettant de présenter sa candidature à une élection. En ce sens, éligible signifie «qui peut être élu»

Dans un autre contexte, dire de quelqu’un qu’il est éligible, plutôt qu’admissible, constitue une erreur de français. Par exemple, on est admissible, et non éligible, à une promotion. 


Question sportive de la semaine

Avant Samuel Montembeault, hier soir, qui était le dernier gardien de but québécois à avoir amorcé un match pour le Canadien de Montréal ? Réponse à la fin du billet.


Dans le cours de musique

Il y avait longtemps que je voulais faire une petite place à Mea Culpa jazz, à l’intérieur de cet humble espace hebdomadaire. Ce quatuor originaire de la Mauricie s’est surtout fait connaître grâce à des reprises de pièces connues, apprêtées à la note bleue. Spécialisé dans les événements corporatifs, c’est uniquement sur YouTube qu’on peut entendre le groupe, à moins, bien sûr, de faire appel à ses services. 

Le groupe rock français Noir Désir n’a pas survécu à l’incarcération pour meurtre de son chanteur et principal auteur-compositeur. Un de ses plus grands succès, Le vent nous portera, a cependant connu plusieurs vies, étant repris par bon nombre d’artistes. C’est cette pièce, interprétée par Mea Culpa jazz, qui prend la vedette de notre #musiquebleue, cette semaine.

Mea Culpa jazz – Le vent nous portera – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

On trouve une bibliothèque dans toutes les écoles où j’ai enseigné. Comme dans une bibliothèque municipale, un certain nombre de livres y sont élagués, annuellement. Si on parle de quelques dizaines dans le cas d’une bibliothèque scolaire, qu’en est-il pour une bibliothèque publique ?

Un reportage publié dans La Presse, mardi, nous apprend qu’à la Grande Bibliothèque de Montréal, ce sont plus de 80 000 bouquins qui sont, chaque année, retirés des étagères. Où est la bonne nouvelle, alors ? La bonne nouvelle, c’est que tous ces livres, ou presque, continuent de vivre.

Ils sont remis à des organismes sans but lucratif, qui voient à en disposer dans le cadre d’activités de financement, ou encore à des associations culturelles. C’est ainsi que les mots butinent et que la littérature se répand.


Réponse à la question de la semaine

José Théodore, en 2006, est le dernier gardien de but d’origine québécoise à avoir amorcé un match dans l’uniforme du Canadien de Montréal. Toutefois, le 2 janvier 2009, Marc Denis est venu en relève à Jaroslav Halak, en troisième période d’une rencontre disputée au New Jersey. Avant Samuel Montembeault, il était le dernier Québécois à avoir gardé la cage du Tricolore.


Billet du 8 octobre 2021 : Agencement de styles et de couleurs

Une nouvelle importante a été annoncée par le gouvernement du Québec, en début de semaine. Dans le cadre d’un projet-pilote, des ambulanciers de la Montérégie seront appelés à aller prêter main-forte au personnel médical des hôpitaux.

Lire le reportage de L’actualité

Il était temps que les paramédicaux soient mis à contribution. On néglige beaucoup trop souvent leurs compétences. Au début de ma carrière, j’ai reçu une formation sur la façon d’injecter de l’adrénaline à un élève en réaction allergique aiguë. J’avais alors été étonné d’apprendre que les enseignants étaient autorisés à administrer l’ÉpiPen, mais pas les ambulanciers. La situation a depuis été corrigée et ceux-ci peuvent enfin le faire.

Le parallèle avec la pénurie de personnel dans le système d’éducation est facile à établir. Cependant, les gens qui viennent nous aider, aussi dévoués soient-ils, sont moins familiers avec l’enseignement que les brancardiers peuvent l’être avec les enjeux de la santé. 

Est-ce que ces lacunes laisseront leurs traces sur la formation de nos élèves ? Je le crains, malheureusement.


Question de la semaine

Avec le retrait de la compétition de Carey Price pour au moins un mois, le Canadien de Montréal commencera vraisemblablement la saison avec Jake Allen et Samuel Montembeault comme gardiens de but. Les deux sont des produits de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ).

À quand remonte la dernière fois où le Tricolore a commencé une saison avec deux gardiens issus de la LHJMQ ?

Réponse à la fin du billet.


Dans le cours d’arts plastiques

Avez-vous remarqué l’image qui coiffe ce billet hebdomadaire ? C’est une œuvre réalisée par des élèves de sixième année de l’école primaire où j’enseigne. Il s’agit d’un projet de land art, sous la supervision d’une de mes collègues. J’ai tenté, sans succès, de trouver une appellation française au land art. J’ai songé à art de la terre, mais cette expression appartient déjà à une autre forme artistique.

Cela consiste à agencer toutes sortes d’objets trouvés dans la nature pour en faire une représentation artistique. À la lumière de leurs résultats, je constate que nos élèves possèdent un talent certain. Vous pourrez en juger par vous-mêmes en admirant la galerie ci-dessous.


Dans le cours d’univers social

Dans une manchette de La Presse du 28 septembre dernier :

Source : La Presse

Puis, dans une manchette du Journal de Montréal du 4 octobre :

La « commotion » a duré six heures. Imaginez une semaine !


Dans le cours de français

Avec le décès d’Andrée Boucher, plus tôt cette semaine, le Québec a perdu une excellente actrice, qui a su laisser sa marque à travers de grands feuilletons télévisés. Toutefois, l’hommage que lui a rendu l’Agence QMI, notamment sur le site de TVA Nouvelles, m’a fait saigner des yeux.

Source : TVA Nouvelles

#LeProfCorrige

Ici, à la fin de la deuxième ligne, on aurait dû voir déclenche et non d’éclanche. Pour réussir à laisser passer deux fautes dans un même mot, il faut presque faire exprès.


Dans le cours d’univers social, deuxième période

François Amalega Bitondo est cet activiste anti-mesures sanitaires qui manifeste devant les écoles pour tenter de convaincre les élèves de ne pas se faire vacciner. Lorsqu’il fait référence au port du couvre-visage, il parle d’esclavagisme et de torture. Lors de son procès, cette semaine, il a été reconnu coupable d’entrave au travail des policiers. 

Dans son jugement, le juge Randall Richmond a évoqué Henry David Thoreau, l’auteur du premier essai sur la désobéissance civile. Celui-ci luttait contre l’esclavagisme et a été emporté par la tuberculose. Le juge Richmond a déclaré : «C’est une maladie qui est pratiquement inexistante grâce à un vaccin. Je ne pense pas que Thoreau s’opposerait aux mesures sanitaires adoptées par le gouvernement pour le bien de tous».

Le message est clair.


Dans le cours de musique

C’est un pur bonheur de se laisser bercer au son de la musique acoustique du groupe montréalais The Franklin Electric. Les membres ont lancé un quatrième album, intitulé This Time I See It, en septembre. Ils entreprennent une tournée qui les mènera un peu partout au Canada, avec comme point de départ le Théâtre Lionel-Groulx, à Sainte-Thérèse, le vendredi 15 octobre. Tiré de ce dernier opus, je vous suggère, en #musiquebleue, le titre You and I.

The Franklin Electric – You and I – This Time I See It – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Avec l’automne vient la remise des différentes récompenses littéraires. Parmi les finalistes du prix Médicis, on retrouve le Québécois Kevin Lambert. Originaire du Saguenay, l’auteur, qui aura 29 ans la semaine prochaine, est en lice pour son premier roman, Tu aimeras ce que tu as tué, publié au Québec en 2017, mais seulement cette année en France. Il a depuis édité et lancé un autre récit, Querelle de Roberval, en 2018. Cette dernière œuvre avait d’abord été retenue pour la compétition du Médicis 2019, avant que le jury ne se ravise, prétextant une erreur.

Si Kevin Lambert devait remporter la prestigieuse récompense, il deviendrait le troisième lauréat québécois du Médicis, après Marie-Claire Blais, en 1966, et Dany Laferrière, en 2009. Le jury annoncera le résultat de ses délibérations le 26 octobre.


Réponse à la question de la semaine

Il faut remonter à la saison 2003-2004 pour trouver deux gardiens issus de la LHJMQ en début de campagne, avec le Canadien de Montréal. Cette année-là, José Théodore et Mathieu Garon étaient les cerbères de confiance de l’entraîneur-chef Claude Julien.


Image en titre du billet : Marie Lou Charbonneau

Billet du 1er octobre 2021 : Après les mouches noires, les mouches roses

Le titre du billet vous intrigue-t-il ? Vous comprendrez quand vous arriverez à la rubrique de la bonne nouvelle de la semaine.

Cependant, les mouches noires ont obtenu un répit, en cet été 2021. Bien qu’il y ait eu dans l’histoire du Québec des mois de septembre plus chauds que celui qui s’est terminé hier, celui-ci nous a quand même permis de vivre une première en 80 ans : aucun gel au sol n’y a été enregistré par les stations météorologiques de la province. Il faut en effet remonter à 1941, en pleine Deuxième Guerre mondiale, pour trouver un neuvième mois de l’année où le mercure n’est pas passé sous la barre des 0 °C.

Selon les régions, le mois de septembre a présenté des températures se situant entre 1 et 2,5 degrés au-dessus des moyennes saisonnières, ce qui est normal.


Dans le cours de mathématiques

Cette semaine, la météo a fourni ses statistiques pour septembre, mais l’International Journal of Epidemiology y est également allé de quelques chiffres intéressants, quoique beaucoup moins réjouissants. On pouvait s’y attendre, mais la réalité frappe tout de même : selon une étude effectuée dans 29 pays, la COVID-19 a causé un important recul de l’espérance de vie.

Ce recul a été constaté dans 27 des 29 pays à l’étude. Qui plus est, l’espérance de vie des hommes recule de plus d’un an dans onze de ces pays. Chez les femmes, une aussi importante marche arrière est observée dans huit pays. Le plus lourd déclin est remarqué aux États-Unis, où les hommes ont perdu 2,2 années d’espérance de vie.

Comme pour le gel au sol en septembre au Québec, il faut remonter à la Seconde Guerre mondiale pour trouver des chiffres aussi effarants. L’étude a été menée aux États-Unis, au Chili, ainsi que dans plusieurs pays d’Europe.

Lire l’article du International Journal of Epidemiology


Dans le cours de sciences et technologie

Si Guillaume Lemay-Thivierge veut prendre le temps de choisir son vaccin contre la COVID-19, au risque de perdre des contrats, c’est son droit le plus strict. 

Entendre les explications de Guillaume Lemay-Thivierge

De mon côté, j’ai reçu le vaccin qu’on m’a proposé. Je fais confiance à la science et je suis d’avis que le vaccin est un élément important qui contribuera à nous sortir de la pandémie.

Et je cite :

« Si j’ai le cancer un jour, je vais dire à mon oncologue d’attendre que je décide quelle chimio je veux du haut de ma non-éducation en médecine. »

Sébastyen Dugas, auteur, le 25 septembre 2021.

Ici, je pense que Sébastyen se paie un peu la tête de Guillaume.


Dans le cours d’éthique et culture religieuse

Il y a quelques semaines, on s’est insurgé parce qu’un conseil scolaire ontarien avait brûlé 5 000 livres contenant des préjugés envers les autochtones. Le sujet avait fait les bulletins de nouvelles durant plusieurs jours.

La semaine dernière, l’émission Enquête, à Radio-Canada, révélait que des femmes noires et des femmes autochtones avaient récemment, au Québec, été stérilisées contre leur gré. Si je compare le traitement médiatique réservé aux deux nouvelles, je constate qu’on a passé moins de temps à parler de la seconde.

J’ai comme un malaise.


Dans le cours de français

Samedi dernier, le titre d’une chronique d’Antoine Robitaille, publié dans le Journal de Montréal, a piqué ma curiosité. Au-delà de l’en-tête et du contenu, c’est le style de l’auteur qui m’a le plus étonné. 

Lire la chronique d’Antoine Robitaille

C’est que le commentateur du Journal de Montréal écrit au passé simple ! Évidemment, ceci est très correct, mais il y avait des lustres que je n’avais pas lu un texte récent rédigé à ce temps de verbe, exclusif au littéraire. Paradoxalement, autant je trouve ce style vieillot, autant j’ai trouvé rafraîchissant de le redécouvrir.


Dans le cours de musique

Il m’est déjà arrivé de présenter des artistes autochtones en #musiquebleue, mais c’était tout indiqué de le faire de nouveau aujourd’hui, au lendemain de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation. Voici donc une jeune auteure-compositrice-interprète d’origine micmaque et installée à Montréal, Anna-Khesic Kway Harper. Fonctionnant au quotidien sous le nom de Kiki Harper, c’est le pseudonyme Anachnid qu’elle a emprunté pour la scène et pour son album Dreamweaver, lancé en février 2020. 

Si les instruments et les orchestrations de l’album sont très contemporains, les paroles et le style des chansons laissent aisément transparaître l’ascendance aborigène de l’artiste. La pièce que j’ai choisie s’intitule Braids.

Anachnid – Braids – Dreamweaver – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Alors que plusieurs pesticides toxiques pour l’humain sont en voie d’être interdits un peu partout sur le territoire québécois, des agriculteurs de la Montérégie ont mis au point une technique tout à fait naturelle pour contrer la prolifération de la mouche de l’oignon. Chaque année, c’est de 10 % à 20 % de la récolte qui se perd à cause de ce parasite.

La technique consiste à stériliser une mouche mâle et à la teindre en rose afin de la distinguer de la femelle. Ainsi, la mouche rose s’accouple avec la mouche de l’oignon, mais les œufs ne seront jamais fécondés et ne produiront pas de larves. Il semble que les premiers résultats se soient avérés à ce point concluants que le même processus est envisagé pour lutter contre des insectes s’attaquant à d’autres légumes. Adieu toxicité !

Voir à quoi ressemblent les mouches roses