J’enseigne depuis 27 ans et jamais, devant mes classes, je n’ai eu à le répéter aussi souvent qu’au cours des deux dernières années, sur les réseaux sociaux où je suis actif. Encore cette semaine, quelqu’un me mentionnait être certain que la Terre était ronde, mais que plusieurs arguments de celles et ceux qui la croient plate s’avéraient suffisamment solides pour semer le doute.
On part de loin.
Dans le cours de sciences et technologie
Alors que je commençais dans l’enseignement, une émission de vulgarisation pour jeune public faisait fureur, sur la chaîne France 3. L’émission C’est pas sorcier est demeurée en ondes durant 21 ans. À travers ces années, j’ai présenté en classe plusieurs épisodes, tous légalement déposés sur YouTube. Avec la pandémie de COVID-19, l’animateur principal, Jamy Gourmaud, a repris du service et s’est mis à diffuser, avec la collaboration de son épouse, le même genre de capsules, enregistrées à partir de chez eux.
Coïncidence, cette semaine, Jamy en a diffusé une destinée à en finir une fois pour toutes avec les théories platistes. Je la dépose à mon tour ici, de manière à la rendre disponible pour quiconque aurait à démontrer à quelqu’un que la Terre est bien ronde.
Merci Jamy !
Dans le cours de français
La cocasserie a fait le tour d’à peu près tous les réseaux sociaux, cette semaine. Il n’y a donc rien d’original à la reprendre ici, mais je pouvais difficilement passer outre.
Source : Le Journal de Québec, le 11 décembre 2022.
Alors que la une du Journal de Québec fait grand état des fautes de français de la communauté étudiante collégiale, elle en commet toute une dans le titre de son autre nouvelle.
#LeProfCorrige
Ici, on aurait dû lire Miracle au Mont-Sainte-Anne, avec le mot Sainte au féminin, plutôt qu’au masculin. Rigueur, rigueur, rigueur, pour reprendre une expression consacrée dans une autre aile de Québecor.
Dans le cours de musique
Aujourd’hui, je triche. Un peu, pas beaucoup. Le compositeur à l’origine de la #musiquebleue de ce billet est un Québécois de cœur, en ce sens où il vit à Montréal, ville qui a vu naître Oscar Peterson, depuis plus de 15 ans. Taurey Butler est officiellement un Américain du New Jersey, où il a grandi et étudié, avant de passer bon nombre d’années dans plusieurs vastes villes d’Asie et d’Afrique avec son épouse de l’époque, la chanteuse saguenéenne Nadja.
Marié de 2000 à 2016, le couple est ensuite revenu s’établir ici. Butler a alors signé un contrat avec la maison montréalaise Justin Time Records, avec qui il a produit deux albums. Aujourd’hui, il vit de ses nombreux spectacles en terre québécoise.
Invité par le maestro Yannick Nézet-Séguin, le trio de Taurey Butler a collaboré avec l’Orchestre métropolitain, dans le cadre d’un spectacle de musique de Noël, à la Maison symphonique de Montréal. Leur prestation sera d’ailleurs diffusée ce dimanche soir 18 décembre, sur les ondes de la télévision de Radio-Canada.
Tirée de l’album One Of The Others, sorti en octobre dernier, voici la pièce du même titre.
Taurey Butler Trio – One Of The Others – One Of The Others – #musiquebleue
La bonne nouvelle de cette semaine
Yoshua Bengio est reconnu internationalement pour ses recherches en intelligence artificielle. Né à Paris, il a grandi à Montréal et y a fait la presque totalité de ses études. Depuis maintenant une trentaine d’années, il œuvre à l’Université de Montréal, où il mène une quête vers d’importantes découvertes sur l’intelligence en général.
Au cours des dernières semaines, deux dictionnaires, celui d’Antidote et Le Petit Larousse illustré, ont annoncé que le scientifique montréalais disposerait, dès 2023, de sa biographie dans leurs ouvrages respectifs. Il rejoint ainsi une multitude de personnes de tous les horizons qui ont laissé leur marque dans l’histoire.
J’enseigne dans un bâtiment vétuste. Ce n’est pas moi qui le prétends, mais une étude publiée dans Le Journal de Québec1, mardi. Mon école, construite en 1994, me semble pourtant bien entretenue. Toutefois, son indice de vétusté de 22 % est considéré comme mauvais. Les travaux prévus, sur un horizon de cinq ans, s’élèvent à près de 5 millions $.
J’ai sursauté lorsque j’ai pris connaissance de la cote D, accolée à mon lieu de travail. Néanmoins, quand on se compare, on se console. En parcourant la liste des 2 775 écoles répertoriées, on découvre qu’une vaste majorité d’entre elles nagent dans les mêmes eaux, oscillant entre le C et le E.
Le défi des infrastructures scolaires, que je voyais grand, s’annonce plutôt colossal pour le gouvernement du Québec. Et onéreux pour les contribuables.
Selon Le Robert, un pléonasme est un «terme ou expression qui répète ce qui vient d’être énoncé.»
Parmi les pléonasmes les plus couramment utilisés dans la langue française, on trouve une construction nouvelle, rentrer dedans, prévoir à l’avance, monter en haut, descendre en bas, pleurer des yeux, se moucher le nez, il pleut dehors, tourner en rond, avoir un bel avenir devant soi, un bref résumé, suivre derrière, un futur projet, solidaires les uns des autres, rédiger par écrit et réserver d’avance.
Le site La langue française en répertorie plus de 300. Si vous avez envie de sourire un peu, je vous invite à y jeter un coup d’œil. C’est la panacée universelle !
Michel Villeneuve a longtemps travaillé à la radio et à la télévision, tant à Québec qu’à Montréal. En plus d’animer plusieurs tribunes sportives, il a décrit des joutes de hockey et de baseball. Maintenant retraité, il publie ses états d’âme sur Twitter. Chacun de ses écrits me fournit presque autant d’occasions d’activer mon stylo rouge. En voici deux exemples.
Ici, on aurait dû lire Assemblée nationale, avec un n minuscule, plutôt que Assemblée Nationale. Le deuxième mot étant un adjectif qui qualifie le nom propre, la majuscule n’est pas requise.
Également, il aurait fallu lire tu n’es pas payé, plutôt que tu n’est pas payé. Ainsi se conjugue le verbe être à la 2e personne du singulier du présent de l’indicatif.
Ici, on aurait dû lire Pourquoi veut-on, et non Pourquoi veux-t-on. Il aurait aussi fallu voir un accent grave sur le a de à tout prix. Il s’agit d’une préposition et non du verbe avoir.
Dans le cours de musique
J’ai découvert cette semaine l’ensemble Tea for 20’s, un projet musical dirigé par Lily Thibodeau, inspiré de la musique des années 1920. Au cours des derniers jours, le groupe a lancé une compilation de pièces du temps des Fêtes. En #musiquebleue, voici Dans nos vieilles maisons.
Tea for 20’s – Dans nos vieilles maisons – Reviens-moi à temps pour Noël – #musiquebleue
La bonne nouvelle de cette semaine
Au Canada, l’athlète de l’année 2022 est la hockeyeuse Marie-Philip Poulin. Octroyé annuellement depuis 1936, le trophée Étoile du Nord, appelé Lou-Marsh jusqu’à l’an dernier, a de nombreuses fois été remis à des femmes. Plusieurs joueurs de hockey l’ont également reçu. Mais il s’agit de la première fois qu’une femme qui pratique notre sport national en est la récipiendaire. Et pourtant, ce ne sont pas les occasions qui ont manqué, quand on constate les excellentes performances de notre équipe féminine, tant lors des Championnats du monde que durant les Jeux olympiques.
Il s’agit d’un honneur pleinement mérité pour Marie-Philip Poulin qui, à 31 ans, domine la compétition depuis longtemps.
Lou Marsh est décédé en 1936, première année où le Canada a choisi d’honorer ses athlètes. Il était journaliste au Toronto Star. On lui avait alors rendu hommage en donnant son nom au nouveau prix créé. Une controverse a cependant été soulevée quand des propos racistes dans les écrits de Marsh ont récemment refait surface. C’est la raison pour laquelle le trophée a été rebaptisé.
C’est le lundi 10 janvier prochain que mes collègues et moi commencerons à temps complet notre enseignement à distance, pour au moins cinq jours. Le retour sur les lieux physiques des écoles est en effet prévu pour le 17 janvier, soit une semaine plus tard. Sera-t-il repoussé ? J’en doute. Malgré le nombre record de cas et les hospitalisations qui franchissent un seuil critique à dix jours de l’événement, gérer l’école à la maison constitue un casse-tête imposant pour bon nombre de parents.
Il faudra donc s’attendre à plusieurs autres éclosions dans les écoles québécoises. En cette année scolaire, j’en suis déjà à mon quatrième segment de calendrier en enseignement à distance, mon deuxième pour la classe complète. Je me considérerai comme chanceux si ça s’arrête là. Je le souhaite. Mais si apprendre à vivre avec le virus signifie basculer d’une manière à l’autre au gré de ses floraisons, mes collègues et moi aurons développé une magnifique expertise en quelques mois.
Dans le cours de français
Le mot de la semaine est ostrogoth.
C’est un mot que j’ai lu et entendu plusieurs fois dans ma vie, sans jamais connaître sa véritable signification, outre son usage comme nom propre. L’amateur de Tintin que je suis a depuis longtemps noté son utilisation courante dans les litanies injurieuses du capitaine Haddock. Le mot s’écoute également dans la chanson Vade retro, un vieux succès de Joe Dassin.
Un ostrogoth, selon le Robert, est une personne ignorante et bourrue. On lui accole le synonyme d’olibrius, une autre injure du vieux compagnon de Tintin. Chez Larousse, on précise qu’il s’agit d’un homme qui ignore les bienséances et la politesse. En guise d’équivalences, on y mentionne butor, énergumène, malotru, mufle et pignouf.
Si le capitaine Haddock s’était recyclé en commandant de bord d’un avion, sans doute aurait-il vociféré cette suite d’épithètes à un certain groupe de passagers.
Dans la cour de récréation
Le Canadien de Montréal a créé une rare et positive unanimité, cette semaine, en recrutant la journaliste Chantal Machabée comme vice-présidente aux communications. Certaines mauvaises langues ont prétendu qu’il aura fallu le congédiement de Trevor Timmins pour qu’enfin l’équipe repêche un élément clé pour sa formation, ce qui m’a quand même fait esquisser un léger sourire. Au-delà des qualités de madame Machabée et de la bourrasque de fraîcheur qu’elle fera entrer avec elle au Centre Bell, je me réjouis pour les jeunes et talentueuses Andrée-Anne Barbeau et Daphnée Malboeuf, qui auront toutes les deux l’occasion de prendre du galon au Réseau des sports (RDS). Avec Élizabeth Mantha qui, cette semaine aussi, est devenue la première femme à intégrer le groupe d’arbitres de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ), c’est un pas de géant vers l’avenir pour les femmes, le hockey et le sport en général qui a été effectué.
Dans le cours de français, deuxième période
Fini les données officielles quotidiennes sur la COVID !
Finies les données officielles quotidiennes sur la COVID !
Fini, les données officielles quotidiennes sur la COVID !
Finies, les données officielles quotidiennes sur la COVID !
C’est une phrase que j’ai envoyée par message texte, cette semaine, quand j’ai appris que le gouvernement du Québec laissait tomber le bilan quotidien des nouveaux cas, tout en maintenant celui des décès et des hospitalisations. Mais au-delà de la décision gouvernementale, grammaticalement parlant, comment devais-je écrire ma phrase ? En accordant Fini avec données, ou en le gardant invariable ? En le faisant suivre d’une virgule, ou pas ?
Réponse après la bonne nouvelle de la semaine.
Dans le cours de mathématiques
Nous remarquons tous que le prix des aliments grimpe en flèche. Un reportage diffusé sur le site de Radio-Canada vient affirmer que de suivre plus convenablement le Guide alimentaire canadien permettrait à une famille d’économiser plus de 650 $, annuellement.
L’idée consiste à diminuer la quantité de viande. La nutritionniste interrogée rappelle que le Guide suggère que les protéines animales ne devraient constituer que le quart de l’assiette. C’est en respectant cette proportion et en la remplaçant par des protéines végétales dans trois repas hebdomadaires que les économies se font substantielles. Elle précise qu’il faut toutefois éviter les produits végétariens transformés, souvent plus coûteux.
Un petit reggae un peu «jazzy» pour commencer l’année ? Pourquoi pas ! Surtout que Moto, sorti en octobre, m’offre l’occasion de vous suggérer pour la première fois une pièce de Caracol, une artiste que j’aime beaucoup.
Caracol – Moto – #musiquebleue
La bonne nouvelle de cette semaine
Belle histoire de don de soi relatée par Le Journal de Québec, lundi. La scène s’est toutefois déroulée en avril dernier. Au péril de sa vie, un homme atteint de fibrose kystique, avec 20 % de ses capacités respiratoires, a parcouru une certaine distance en courant, avant d’escalader la clôture qui le séparait de la cour arrière de la résidence de sa voisine, afin de venir en aide au fils de cette dernière. L’enfant de trois ans avait perdu conscience après s’être étouffé en avalant un objet qui était demeuré coincé dans sa gorge. L’intervention de Samuel Boisvert a sauvé la vie du jeune garçon.
Alors que le moindre rhume aurait pu lui être fatal, l’homme de 34 ans, habitué de manquer d’air, n’a pensé qu’à l’enfant qui n’arrivait plus à respirer. Monsieur Boisvert a depuis été greffé des deux poumons.
Les quatre manières d’écrire la phrase mentionnée plus haut sont acceptées. Réglons d’abord le cas de la virgule. La pause qu’elle permet est correcte, sans être essentielle. Son emploi est donc facultatif.
Quant à l’accord, ou pas, de Fini, on peut lire la phrase de deux façons.
En sous-entendant un C’est en début de phrase, (C’est) fini les données officielles quotidiennes sur la COVID!, le participe passé Fini doit demeurer invariable. Alors que si on donne plutôt à la phrase le sens Les données officielles quotidiennes sur la COVID sont finies!, le Fini, même en commencement de phrase, doit s’accorder en genre et en nombre avec données et s’écrire Finies.
Dans le cours de français, quatrième période
Anthony Calvillo est de retour dans le giron des Alouettes de Montréal, ayant accepté le poste d’entraîneur des quarts-arrière de l’équipe. Si je le mentionne ici, c’est parce que Calvillo, un Américain, s’est adressé aux médias dans un très bon français. Il s’est même permis une entrevue de plus de 16 minutes, presque entièrement dans la langue de Molière, sur les ondes du 91,9 Sports.
Exemple de courage et de détermination, Loïc Bydal, 17 ans, deviendra dans quelques semaines le premier élève à obtenir un diplôme d’études secondaires, avec un parcours scolaire entièrement réalisé à partir de sa chambre d’hôpital. Atteint d’une maladie dégénérative rare, l’Hôpital de Montréal pour enfants est devenu le lieu permanent de résidence pour Loïc, quand il n’avait que 8 ans.
Appuyé par tous les membres de sa famille, notamment par son père enseignant, et mû par une immense soif d’apprendre, Loïc relèvera un nouveau défi en septembre, alors qu’il entamera des études collégiales en informatique.
Pionniers dans l’enseignement à distance, avant même la pandémie, lui et ses enseignants méritent toute notre admiration. Un immense bravo à eux.
Cette semaine, j’enseignais l’impératif présent à mes élèves. Les règles de base sont simples :
Il n’y a que trois personnes, soit la 2e du singulier, la 1re du pluriel et la 2e du pluriel;
Tous les verbes conjugués à la 1re ou à la 2e personne du pluriel se terminent respectivement par _ons et _ez;
À la 2e personne du singulier, les verbes en _er se terminent par _e, les autres se terminent par _s 1;
Il n’y a pas de pronom sujet.
Ainsi, à l’impératif présent, on écrit profite, profitons, profitez, comme on écrit finis, finissons, finissez. Toutefois, qu’arrive-t-il quand un verbe conjugué à l’impératif est suivi d’un pronom comme en ou y ? La question ne se pose pas avec finir : on ajoute un trait d’union et on écrit finis-en.
Mais que fait-on avec profite ? Si on applique la même règle, on devrait écrire profite-en, comme plusieurs font, malheureusement. C’est à proscrire ! Dans un cas comme celui-ci, afin de favoriser la prononciation, il faut ajouter un s à la fin du verbe et le faire suivre de -en. On écrira donc profites-en.
Ce sont ses difficultés qui rendent la langue française si belle !
1Il y a quelques exceptions. Ainsi, le verbe aller se termine par _a (va), alors que les verbes cueillir, accueillir, recueillir, souffrir, tressaillir, recouvrir, couvrir, découvrir, ouvrir, entrouvrir, assaillir et offrir se terminent par _e.
Dans le cours d’univers social
Il existe un certain nombre de règles fondamentales en journalisme. Parmi elles, la vérification des faits et l’objectivité. Dans le premier cas, on a l’habitude de ne rien avancer tant qu’une nouvelle n’a pas été confirmée par deux sources. Quant à l’objectivité, il demeure possible de la contourner à travers les pages éditoriales, mais jamais dans la nouvelle.
Cette semaine, le Journal de Montréal et le Journal de Québec, deux des trois quotidiens du groupe Québecor, ont fait fi de ces deux règles essentielles en information.
En premier lieu, dans sa chronique de samedi dernier, Denise Bombardier affirmait que la Mairie de Montréal refusait de nommer une allée piétonnière du nom de l’ex-ministre Camille Laurin, sous prétexte qu’il était un homme blanc. L’histoire a été reprise par Richard Martineau, Normand Lester et Benoit Dutrizac, tous chez Québecor, soulevant l’indignation dans la population et l’ire des élus du Parti québécois, que le Docteur Laurin représentait. Or, les faits sont tout autre. Le comité de toponymie a effectivement refusé de donner le nom Camille-Laurin à cette artère, avant de se raviser, mais c’était pour éviter la confusion avec une rue qui porte déjà ce nom, dans la quartier Pointe-aux-Trembles. Je mentionne que le père de la Loi 101 a également donné son nom à une école et un édifice, toujours à Montréal. Jamais n’a-t-il été question du genre ou de la couleur de peau de l’ex-ministre. La mairesse Valérie Plante a eu beau l’affirmer publiquement, il a fallu le travail professionnel de la chroniqueuse Isabelle Hachey, à La Presse, pour rétablir les faits et dissiper les doutes. Madame Hachey s’est d’ailleurs entretenue avec Denise Bombardier, avant de publier son long texte.
Ensuite, dans son édition d’hier, le 22 avril, le Journal de Montréal affichait en UNE une photo du premier ministre Justin Trudeau vêtu de l’accoutrement particulier qu’il portait lors d’un voyage en Inde, il y a quelques années. S’adressant à lui en l’appelant par son prénom, le Journal établit un lien entre cette photo et l’origine du plus récent variant de la COVID-19.
Bonjour l’objectivité. Une publication similaire via une caricature, à l’intérieur du quotidien, aurait pu être drôle, mais une telle page frontispice est tout sauf professionnelle. Je précise ici que les journalistes ne sont aucunement responsables de ce manquement. Le contenu de la UNE appartient à la direction du journal.
Cette direction qui, en fin de journée, a publié une mise au point à l’intérieur de laquelle elle prétexte laconiquement avoir dû composer avec « un choix limité de mots et de photos » et exprime des regrets si certaines personnes ont été heurtées.
Personnellement, s’il s’agissait de mon entreprise, j’aurais été fortement ébranlé par le tollé soulevé et son expression sur les réseaux sociaux. Il faut croire que la suffisance est plus présente chez certains que chez d’autres.
Dans le cours de mathématiques
Inutile, le couvre-feu au Québec ? Pas si on en croit les résultats de deux études menées d’une part par des chercheurs de l’Université de Toronto et la Direction de la santé publique de l’Ontario, et d’autre part par le Canadian Medical Association Journal. Ainsi, des données fournies par les compagnies de téléphonie mobile stipulent que le couvre-feu québécois aurait eu pour effet de réduire de plus de 30% les déplacements en soirée. Selon une des études, une hausse de 10% des déplacements serait associée à une hausse de 25% des infections hebdomadaires.
Les chercheurs avancent donc que c’est l’instauration du couvre-feu, lors de la deuxième vague de la COVID-19, qui aurait permis au Québec d’afficher de meilleurs résultats que les autres provinces canadiennes.
Lancé il y a trois ans, l’album M. Chandler est issu de la rencontre de plusieurs artistes québécois, dont Ian Kelly et Rick Haworth. Sa musique propose un son indie rock, teinté de puissantes notes de blues. En #musiquebleue, voici la pièce Vieillir à mort.
M. Chandler – Vieillir à mort – M. Chandler – #musiquebleue
La bonne nouvelle de cette semaine
Ceux qui me connaissent le savent, je suis un inconditionnel de Yannick Nézet-Séguin. Aujourd’hui âgé de 46 ans, il n’en comptait que 25 lorsqu’il est devenu directeur de l’Orchestre Métropolitain de Montréal. Il a également été appelé à diriger, comme chef invité ou comme chef principal, de nombreux autres orchestres symphoniques à travers le monde, dont le prestigieux Metropolitan Opera de New York.
Samedi dernier, Yannick Nézet-Séguin annonçait sur sa page Facebook l’accomplissement d’un autre rêve, celui d’effectuer ses débuts comme pianiste solo. Et c’est la prestigieuse étiquette Deutsche Grammophon qui publiera les enregistrements. Il s’agit d’un privilège tant pour l’un que pour l’autre.
L’album s’intitule Introspection : Solo Piano Sessions et compte 21 pièces, notamment de Brahms, Debussy, Rachmaninoff, Schubert, Bach, Shostakovich et Haydn. La variété des styles est au rendez-vous. Pour le moment, il est possible de télécharger l’Opus 16 numéro 3 en si mineur de Rachmaninoff sur les principales plateformes. Les 20 autres oeuvres seront disponibles pour le téléchargement dès le 4 juin.
D’abord, qui a sursauté en voyant un temps de lecture de 12 minutes, sous le titre de ce billet ? Vous pouvez respirer et diviser au moins par deux le temps qu’il vous faudra pour vous rendre jusqu’au point final ! C’est que vous constaterez qu’une longue section pourra être défilée rapidement. Vous verrez un peu plus loin.
Une autre chose qui risque d’arriver rapidement, c’est l’annonce du resserrement des mesures sanitaire en vue de la relâche scolaire, début mars. En général, lorsque François Legault lance un objet de réflexion en point de presse, il ne met que quelques jours à le transformer en annonce officielle. Et si on se fie à ses propos de mercredi, sa réflexion semble très avancée.
Qui peut blâmer le premier ministre de vouloir restreindre les déplacements des Québécoises et des Québécois durant cette semaine de vacances ? Il est clair que le mauvais souvenir de l’an dernier demeure frais dans sa mémoire. Le premier cas de Covid-19 au Québec a été officialisé le 28 février 2020, soit le dernier jour d’école avant la relâche. À partir de la fin de cette relâche, une semaine plus tard, les cas se sont multipliés et on connaît la suite.
Depuis quelques semaines, plusieurs craignent ou prédisent une troisième vague en mars, en raison des variants britannique et sud-africain du virus. Alors que nous ne sommes pas encore à la mi-février, deux cas du variant sud-africain ont été confirmés en Abitibi et on pense avoir décelé un foyer d’une quarantaine de cas du variant britannique dans la région montréalaise. Et comme les variants semblent se propager plus rapidement que le virus initial, il faut prendre les bonnes décisions maintenant pour éviter de revivre une situation similaire à celle de l’an dernier.
Le loup se trouve déjà dans la bergerie. L’isoler dans un coin devient notre meilleure chance.
Dans le cours de mathématiques
Combien de fois a-t-on entendu qu’on pouvait faire dire ce qu’on voulait à des chiffres ? Qu’on soit d’accord ou non avec cette affirmation, Le Devoir et le Journal de Québec ont abordé la même nouvelle de façon presque contradictoire, cette semaine. Alors que le premier faisait état de la hausse marquée du taux d’échec chez les élèves du secondaire en cette année scolaire, le second mentionnait plutôt que les résultats demeuraient « moins alarmants que prévu ». Les deux reflètent pourtant bien la réalité.
En mathématiques, le taux d’échec est de 25,6 %, alors qu’il se situe entre 17 % (secondaire 4) et 20 % (secondaires 1 et 2) en français. Ces chiffres sont en hausse par rapport à l’an dernier, mais demeurent en-deçà des 30 % attendus par les experts, d’où le titre du Journal de Québec.
Dans les écoles primaires, les taux de réussite et d’échec sont les mêmes qu’avant la pandémie. Si on combine le primaire et le secondaire et qu’on considère toutes les matières, le taux de réussite est de 90 %, soit le même que l’an dernier. On remarque donc que la situation est loin d’être catastrophique. Pour le moment, du moins.
Parce que le nombre d’élèves et d’étudiants qui prétendent avoir une santé mentale précaire a bondi de 11 % à 30 % depuis un an. La hausse est également très prononcée en ce qui concerne le taux d’anxiété et rien ne permet de croire que cette tendance s’inversera à court terme. Les chiffres le démontrent et je le constate sur le terrain.
Devant cet état de fait, il faut relâcher la pression. Une des façons de faire, tout en rattrapant le retard dû à la pandémie, est de diminuer les évaluations et de réinvestir le temps ainsi gagné dans les apprentissages. Les évaluations sont une importante source de stress et d’anxiété pour qui les subit. En diminuer le nombre et la fréquence ne peut qu’être bénéfique, dans le contexte actuel.
Et je cite :
« Et si, au milieu d’une pandémie, on ralentissait le gavage d’informations, de tests et d’attentes afin de permettre aux enfants de respirer, d’explorer et de rêver, et ainsi d’y faire face, même encore mieux ? »
Donald Clark, professeur, conférencier et auteur, le 6 février 2021.
Dans le cours de français
Dans mon billet de vendredi dernier, je mentionnais qu’une collègue et moi avions lancé un défi à nos groupes d’élèves respectifs, soit celui de former le plus de mots possible à partir des lettres du mot romantique. J’ignorais que ce défi susciterait un tel engouement ! Non seulement les élèves ont-ils pris l’exercice très au sérieux, mais des lecteurs se sont également lancés dans l’aventure, m’écrivant pour me demander si des noms propres ou des verbes conjugués pouvaient être considérés.
En comptabilisant toutes ces possibilités, c’est beaucoup plus que les 71 mots supposés qu’on pouvait former. Mes élèves en ont trouvé 73, alors que ceux de ma collègue ont remporté le défi avec 92. Une lectrice m’a suggéré d’entrer les lettres du mot sur le site langue-au-chat.fr, ce que j’ai fait. Il en est sorti 891 mots !
Vous devinerez que j’ai utilisé ici le bon vieux « copier-coller ». Et si vous avez défilé tous les mots sans les lire, vous venez de vous éviter six minutes de lecture !
Dans le cours de français, deuxième période
Est-ce que le verbe copier-coller fera un jour son entrée dans le Bescherelle ?
Je copie-colle, tu copies-colles, il copie-colle, …
Dans le cours de musique
Jesuslesfilles est un groupe qui a vu le jour dans le quartier Hochelaga, à Montréal, en 2008. Bien que leur album Tête de mort ait été lancé en 2020, c’est un extrait de leur album précédent, Daniel, que je vous propose cette semaine. Que raconte la pièce Hôpital ? Je n’en ai aucune idée, les paroles étant difficiles à percevoir à travers les notes des instruments dont le volume dépasse largement celui du chant. Ce qui a retenu mon attention, c’est le rythme et le son qui rappellent ceux de Billy Idol dans ses belles années. Et un vidéoclip des plus intéressants.
#musiquebleue
À l’impératif :
Copie-colle, copions-collons, copiez-collez.
La bonne nouvelle de cette semaine
Le sport professionnel ouvre de plus en plus ses portes à la présence féminine, dans les ligues masculines. Au baseball majeur, les Giants de San Francisco ont nommé une femme dans leur personnel d’instructeurs, alors que les Marlins de Miami sont devenus la première formation à embaucher une directrice générale.
Arbitre dans la NFL, au football américain, depuis la saison 2015, Madame Sarah Thomas est devenue dimanche la première femme à officier dans un match du Super Bowl. C’est une première digne de mention.
Évidemment, on aurait dû voir « même si des propos pouvaient être véridiques », et non « pourraient ». Les si n’aiment pas les _raient, Me Bernier.
Bonjour, hi ! Bon matin, good morning
Je suis de nouveau intervenu dans un débat sur l’expression bon matin, cette semaine. En français, bon matin est une expression incorrecte, en ce sens où elle est un calque de l’expression anglaise good morning. Mais je ne me gêne quand même pas pour l’utiliser à peu près tous les jours. Vous avez bien lu.
L’Office québécois de la langue française explique, en plus de ce que j’ai mentionné plus haut, que le mot bonjour fait le travail que prétend faire bon matin et appelle à l’inutilité de cette dernière expression. Je suis en désaccord. Le jour, par définition, se déroule du lever du soleil jusqu’à son coucher. Le matin est le début du jour. Le bon matin se veut donc spécifique à ce moment de la journée.
Ajoutez que les expressions bon avant-midi, bon après-midi, bonne journée, bonsoir, bonne soirée et bonne nuit sont toutes acceptées en français. Ne retrouve-t-on pas dans ce lot des calques de good day, good afternoon, good evening et good night ? Pourquoi tant de fermeture devant bon matin ?
Chaque année, l’usage populaire permet d’intégrer dans les grands dictionnaires de la langue française une multitude de nouveaux mots et nouvelles expressions. Mes billets du 5 juin et du 12 juin en ont d’ailleurs fait état. Chaque année, parmi ces nouveautés, se trouvent non seulement des calques de l’anglais, mais carrément des anglicismes. Et pourtant, à peu près tous ont déjà un équivalent français.
Bon matin, c’est une consonance harmonieuse, c’est sympathique, c’est jovial ! Alors disons-le !
Le prof explique…
Une nouvelle rubrique voit le jour, cette semaine. Intitulée Le prof explique…, cette rubrique apparaîtra à l’occasion dans mon billet hebdomadaire. À travers une capsule vidéo plutôt ludique, je commenterai un sujet d’actualité.
Trois sujets ont principalement retenu l’attention des médias québécois, au cours de la dernière semaine. Martin Carpentier demeurant introuvable, je m’abstiendrai d’élaborer sur cette triste histoire dans cette édition. Alors que tout le monde redoute une deuxième vague de Covid-19, c’est une deuxième vague de #MoiAussi qui a pris tout le monde par surprise, depuis les derniers jours. Et comme le coronavirus, cette vague déferle rapidement, emportant plusieurs personnes, des personnalités principalement, dans son tourbillon. J’attendrai donc avant de commenter, si je trouve à le faire.
C’est donc l’autre sujet qui fera l’objet de cette première capsule, soit le port obligatoire du couvre-visage dans tous les lieux publics fermés, à partir de demain. Le débat est très polarisé. D’un côté, celles et ceux pour qui la lutte au virus doit primer sur tout le reste. Et de l’autre côté, les gens pour qui les libertés individuelles sont plus importantes.
Les libertés individuelles sont très importantes pour moi. Mais c’est justement parce que j’ai hâte de recouvrer la mienne, pleine et entière, que je fais ce qu’il faut pour vaincre cette satanée Covid.
Voici la capsule de cette semaine :
Fêtes estivales (suite)
Il y a deux semaines, je faisais mention sur cette page des fameux « Covid partys », tenus dans l’état de l’Alabama, chez nos voisins du Sud. En fin de rubrique, j’exprimais le souhait que ces étourderies ne résultent pas en hausse significative des infections, tout en mentionnant que je reviendrais aujourd’hui sur les statistiques. Eh bien nous y sommes.
Ces chiffres sont frais du 15 juillet. En 13 jours, donc, on parle d’une augmentation 20 977 cas et de 389 décès supplémentaires, pour une population de 4,9 millions d’habitants, comparativement à 8,5 millions pour le Québec. Durant ce temps, le gouverneur de l’état voisin de la Géorgie poursuit la mairesse d’Atlanta parce qu’elle a imposé le port du couvre-visage dans sa ville.
Cette semaine, une abondance de personnes ont qualifié de « moutons » les gens qui portent le couvre-visage. Si je me fie aux statistiques rapportées ci-dessus, je pense me rapprocher de la vérité en affirmant que ça ne semble pas être les moutons qui se dirigent vers l’abattoir.
Et je cite :
Je partage les craintes des gens qui sont concernés par la liberté, mais il y a d’autres valeurs aussi, telles que la vie et la sécurité de la personne. Malheureusement, dans ce cas-ci, je pense que le droit de ne pas porter de masque ne peut pas prévaloir sur les preuves médicales selon lesquelles le masque ralentit substantiellement la propagation du virus.
Julius Gray, juriste, le 15 juillet 2020
Un bol d’air frais
Pas tout à fait. Pas du tout un bol d’air frais, en fait. Mais aux gens qui prétendent que le masque bloque l’oxygène, le docteur Alain Vadeboncoeur s’est prêté à une expérience intéressante :
D’accord, nous sommes loin de l’air pur et frais du sommet d’une montagne, mais cette expérience s’avère concluante. L’air circule très bien à travers un couvre-visage.