Billet du 24 mars 2023 : Des souvenirs en forme de cicatrices

En tant qu’enseignant, je me sens toujours un peu ébranlé par les écarts de mes pairs. Ce sentiment amplifie ce que je peux éprouver en tant qu’être humain quand une personne adulte profite de son lien d’attachement avec des jeunes pour poser sur eux des gestes criminels. Le mois de mars qui s’achève n’a pas épargné ma profession.

Le mois a commencé avec le plaidoyer de culpabilité d’un enseignant de 28 ans d’une école de Montréal-Nord. Durant cinq ans, il s’est livré à une kyrielle d’infractions à caractère sexuel sur des jeunes filles de 11 et 12 ans. 1

Puis, dans la même semaine, autre plaidoyer de culpabilité, cette fois de la part d’une éducatrice spécialisée qui, au vu et au su des proches de sa jeune victime de 13 ans, affirmait être en couple avec elle. 2 La pauvre adolescente s’est trouvée bien malgré elle au centre d’un entourage adulte des plus toxiques.

Finalement, une nouvelle du même acabit m’a secoué plus que les deux autres, cette semaine, quand l’enseignant et journaliste Alexandre Gagné a été arrêté et accusé d’exploitation sexuelle des personnes mineures. 3 Passionné d’histoire et d’actualité internationale, Gagné était ma référence principale sur le conflit en Ukraine et les alliances qui en découlent. Je le lisais quotidiennement.

Travailler au bien-être des jeunes et les détruire sur un autre front constitue pour moi quelque chose d’incompatible. Je souhaite aux victimes un retour rapide à un environnement sain et une vie agréable.

1 Crimes sexuels sur des élèves: un prof au primaire de Montréal-Nord plaide coupable. Le Journal de Montréal. Le 7 mars 2023.

2 En «couple» avec une élève de 13 ans: une éducatrice spécialisée coupable d’exploitation sexuelle. Le Journal de Montréal. Le 8 mars 2023

3 Un enseignant du Collège Stanislas accusé de crimes sexuels. Ici.radio-canada.ca. Le 21 mars 2023.


Dans une beaucoup moindre mesure, c’est un doigt d’honneur bien dressé par un enseignant qui a été à l’origine d’un jugement de la Cour du Québec, qui a stipulé que ce geste fait partie de nos droits et libertés. 4 C’est contraire aux règles de civisme et de bienséance que mes pairs et moi devons inculquer à nos élèves, mais comme nous sommes d’abord et avant tout des êtres humains, je me réjouis d’être ainsi protégé des conséquences d’un élan d’impulsivité.

4 Faire un doigt d’honneur est un droit fondamental, estime un juge québécois. Le Devoir. Le 8 mars 2023.


Dans le cours de français

Deux erreurs ont été commises par le ministre Mathieu Lacombe, dans une publication sur Twitter, dimanche dernier. Il est à noter que cette note a depuis été retirée du réseau social.

Source : Twitter (@lacombemathieu)

#LeProfCorrige

Ici, deux anglicismes. D’abord, en français, contrairement à l’anglais, les noms propres ne doivent pas prendre la marque du pluriel. On aurait donc dû lire Les Olivier, sans le s.

Ensuite, le mot nominé est un calque du verbe anglais to nominate. Il aurait fallu voir les nommés ou les sélectionnés.


Dans le cours de mathématiques

Le budget du gouvernement du Québec a été déposé cette semaine. On y a annoncé des baisses d’impôts pour les contribuables. Au départ, j’aimerais mentionner que j’aurais préféré voir nos dirigeants élus investir la somme détournée du Fonds des générations être investie dans différents programmes, notamment en éducation, plutôt que dans un allègement fiscal moins substantiel. Cependant, cette mesure avait été annoncée depuis longtemps et la formation politique au pouvoir y a justement été portée sur cette base. Je conçois donc qu’il était correct d’y donner suite.

Également, je rejette les arguments de certains membres de l’opposition qui ont dénoncé le fait que les baisses d’impôts s’avéraient plus importantes pour les mieux nantis et négligeables pour les plus pauvres. À cet égard, j’ai retrouvé une analogie pertinente avancée par l’ex-chroniqueur Claude Picher, publiée en 2007 dans le quotidien La Presse. 5 Je la reprends ici.

Supposons que tous les jours, 10 hommes se retrouvent pour boire une bière et que l’addition se monte à 50$ (normalement, 5$ chacun). S’ils payaient la note de la façon que l’on paie les impôts, selon les revenus de chacun, on aurait l’exemple suivant:

Les quatre premiers, les plus pauvres, ne paieraient rien, zéro cent.

Le cinquième paierait 50 cents.

Le sixième paierait 1,50$.

Le septième paierait 3,50$.

Le huitième paierait 6$.

Le neuvième paierait 9$.

Le dernier, le plus riche, devrait payer 29,50$ à lui tout seul.

On arrive donc bien à 50$.

Ils décidèrent de procéder comme décrit. Les dix hommes se retrouvèrent chaque jour pour boire leur bière et semblèrent assez contents de leur arrangement. Jusqu’au jour où le tenancier du bar les plaça devant un dilemme: «Comme vous êtes de bons clients, dit-il, j’ai décidé de vous faire une remise de 10$. Vous ne paierez donc vos dix bières que 40$.»

Le groupe décida de continuer à payer la nouvelle somme de la même façon. Les quatre premiers continuèrent à boire gratuitement. Mais comment les six autres, les clients payants, allaient-ils diviser les 10$ de remise de façon équitable? Ils réalisèrent que 10$ divisés par 6 faisaient 1,66$.

Mais s’ils soustrayaient cette somme de leur partage, alors le cinquième et le sixième homme allaient être payés pour boire leur bière (1,16$ et 16 cents). Le tenancier suggéra qu’il serait plus judicieux de réduire l’addition de chacun selon le même barème et fit donc les calculs.

Alors?

Le cinquième homme, comme les quatre premiers, ne paya plus rien, Un pauvre de plus.

Le sixième paya 1$ au lieu de 1,50$ (33% de réduction).

Le septième paya 2,50$ au lieu de 3,50$ (28% de réduction).

Le huitième paya 4,50$ au lieu de 6$ (25% de réduction).

Le neuvième paya 7,50$ au lieu de 9$ (17% de réduction).

Le dixième paya 24,50$ au lieu de 29,50$ (16% de réduction).

On arrive bien à un total de 40$.

Chacun des six clients payants paya moins qu’avant, et les quatre premiers continuèrent à boire gratuitement.

Mais une fois hors du bar, chacun compara son économie.

«J’ai seulement eu 50 cents sur les 10$ de remise», dit le sixième et il ajouta, montrant du doigt le dixième: «Lui, il a eu 5$!!!»

«C’est vrai», s’exclama le septième. «Pourquoi il aurait eu 5$ de rabais alors que moi je n’ai eu que 1$? Le plus riche a eu la plus grosse réduction!»

«Attendez une minute, cria le premier homme. Nous quatre n’avons rien eu du tout. Le système exploite les pauvres».

Les neuf hommes cernèrent le dixième et l’insultèrent.

Le jour suivant, le dixième homme ne vint pas. Les neuf autres s’assirent et burent leur bière sans lui. Mais quand vint le moment de payer, ils découvrirent quelque chose d’important: ils n’avaient pas assez d’argent pour payer ne serait-ce que la moitié de l’addition.

Et cela est le reflet de notre système d’imposition. Les gens qui paient le plus d’impôts tirent le plus de bénéfice d’une réduction de taxe et, c’est vrai, ils resteront plus riches. Mais si vous les taxez encore plus fort et les condamnez à cause de leur richesse, ils risquent de ne plus se montrer.

Claude Picher, La Presse, le 13 novembre 2007

Et le chroniqueur d’ajouter :

Pour ceux qui ont compris, aucune explication n’est nécessaire. Pour ceux qui n’ont pas compris, aucune explication n’est possible.

L’explication est claire.

5 Picher, Claude. Petit cours de fiscalité… La Presse. Montréal. Le 13 novembre 2007.


Dans le cours de musique

J’aime trop Alain Bashung pour apprécier pleinement les reprises de ses chansons par Isabelle Boulay, que j’aime beaucoup également, je le précise. Je trouve quand même intéressante sa version de La nuit je mens. Ça s’arrête ici en ce qui me concerne.

Isabelle Boulay – La nuit je mens – Les chevaux du plaisir (Boulay chante Bashung) – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

À l’image du corridor de l’automobile entre Detroit et Windsor, les gouvernements canadien et américain seraient sur le point d’annoncer la création d’un corridor des semi-conducteurs, cette fois entre Albany et Bromont. 6 Voilà quelque chose qui stimulera grandement notre économie.

6 Un corridor Albany-Bromont va s’ouvrir. La Presse. Montréal. Le 23 mars 2023.


Billet du 17 mars 2023 : Autoreverse

Et je cite :

« Parlez-en en bien, parlez-en en mal, parlez-en, en français ! »

Jean-François Roberge, ministre de la Langue française, le 16 mars 2023

Voilà le leitmotiv du ministre Roberge depuis les débuts de la diffusion de Renversons la tendance, la publicité proposée par son ministère pour sensibiliser la population québécoise au déclin du français sur son territoire. Si, à tout hasard, cette annonce vous a échappé, je vous la montre ici :

Source : YouTube (Ministère de la Langue française)

Ai-je envie d’en parler en bien ou en mal ? Disons que cette publicité reflète une situation actuelle, dans certains milieux, suggérant implicitement qu’elle s’avère inacceptable. Sans grande clarté, on affiche surtout ce qu’il ne faut pas faire.

Mais que faudrait-il donc faire ? Il semble que nous devrons attendre une autre annonce gouvernementale pour le savoir.

Si je peux me permettre une suggestion au ministre Roberge, pointer du doigt le fait que des expressions anglaises viennent s’insérer ponctuellement dans des phrases en français est une chose, mais ce sont les lacunes orthographiques et grammaticales qui devraient d’abord le préoccuper. Il n’a qu’à tendre ses antennes pour en découvrir un lot impressionnant de démonstrations. À l’écrit, chaque tour de ses réseaux sociaux devrait réussir à le convaincre. À l’oral, je le mets au défi de corriger tous ses collègues lorsqu’ils s’expriment à l’Assemblée nationale ou dans les médias. Je parie que son ancienne vie d’enseignant lui manquera soudainement.


Vous vous questionnez sur le titre de ce billet ? En effet, autoreverse est tiré de l’anglais, mais il est admis tant par Larousse que par le Robert. Bien que le mot puisse sembler douteux, je trouvais le choix pertinent.


Dans le cours d’univers social
Volet histoire

Robert Monckton (1726-1782) a fait carrière comme officier de l’armée britannique. Il a fini sa vie en terres canadiennes, à titre de lieutenant-gouverneur de la Nouvelle-Écosse. Il occupait ce poste qu’il fut l’un des initiateurs de la déportation des Acadiens. Le nom de la ville de Moncton, au Nouveau-Brunswick, réfère à ce personnage historique.

Son nom a également été donné à l’Université de Moncton, institution francophone. Ceci fait réagir plusieurs personnalités acadiennes, qui souhaitent un changement de nom pour ce lieu d’enseignement supérieur.

Dans une pétition regroupant plus de 850 signatures, dont celles d’Antonine Maillet, de Zachary Richard et de l’ancien recteur Denis Prud’homme, de même que de nombreuses figures du monde de la politique, on évoque l’absurdité et la méprise liées à cette dénomination.

Jusqu’à maintenant, les cadres de l’université avaient rejeté les demandes passées à ce sujet. Le mouvement revient cependant de façon cyclique, plus fort chaque fois. Selon Denis Prud’homme 1, il faudrait une modification à la loi pour procéder au changement de nom.

1De nombreuses personnalités réclament le changement du nom de l’Université de Moncton. ici.radio-canada.ca. Le 6 mars 2023.

Wikipédia – Robert Monckton.

La Charte de l’Université de Moncton.


Dans le cours d’éducation physique

Au football, bouffée d’air frais chez les Alouettes de Montréal, alors que Pierre-Karl Péladeau, à titre personnel, s’est porté acquéreur de l’équipe. Elle redevient donc une propriété québécoise.

Au ballon coup de pied, c’est plutôt un nuage sombre qui plane au-dessus du CF Montréal. Après une saison de 65 points en 2022, qui conférait à l’équipe la troisième meilleure fiche parmi les 28 organisations de la Major League Soccer (MLS), la formation dirigée par Olivier Renard, qui a remplacé Wilfried Nancy, n’a pas été en mesure d’inscrire un seul but en trois rencontres cette saison, s’inclinant chaque fois.

Et je cite :

« Trois matchs pour le CF Montréal de Joey Saputo. Aucun but, aucun point, trois défaites. Mais bon sang que Saputo a montré à Wilfried Nancy qui était le patron, n’est-ce pas ? »

Jack Todd, auteur et journaliste, le 12 mars 2023.

Dans le cours de musique

Un an après avoir lancé l’album Aubades, Jean-Michel Blais revient cette fois avec Sérénades, paru vendredi dernier. Le pianiste québécois est en train de devenir un habitué de la rubrique #musiquebleue de mes billets hebdomadaires. Sa plus récente œuvre constitue une bénédiction sonore quand on veut s’offrir un moment de calme et de zénitude. Comme il ne fallait qu’un extrait, j’ai opté pour 117.

Jean-Michel Blais – 117 – Sérénades – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, les employeurs doivent user d’ingéniosité pour dénicher les bonnes ressources qui viendront faire rouler leur entreprise. D’un autre côté, pour une question de survie, des milliers de personnes aptes au travail ont fui la guerre en Ukraine pour se réfugier un peu partout dans le monde.

Parmi ces endroits, il y a la région de la Beauce, au Québec. Plus de 75 réfugiés y ont retrouvé la paix, en plus de combler des emplois disponibles. Accueillis par la population locale, ils s’intègrent bien à la communauté.

C’est là une correspondance qui approche la perfection !

La Beauce séduit les réfugiés ukrainiens. ici.radio-canada.ca. Le 23 février 2023.


Billet du 3 mars 2023 : Fin de relâche

Au moment où les premiers clics mèneront à ce billet, je me trouverai à un bureau de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), avant même son heure d’ouverture, afin d’y réaliser une transaction. Avec ce que je lis et entends depuis une dizaine de jours, j’espère ne pas m’y trouver encore quand mon billet de la semaine prochaine sera publié.


Il n’y a pas qu’à la SAAQ qu’on effectue des transactions. Avec la quantité qui a déjà eu lieu dans la Ligue nationale de hockey au cours de la dernière semaine, j’espère qu’il restera quelque chose à annoncer quand mon ami Yanick Bouchard entrera en ondes pour son émission spéciale à la date limite des échanges dans la LNH, à RDS, aujourd’hui !


J’aimerais offrir mes plus sincères condoléances à la grande famille de l’Armada de Blainville-Boisbriand, que j’ai côtoyée de 2011 à 2017 comme membre de la galerie de presse, ainsi qu’aux proches de Jocelyn Dugas, décédé subitement cette semaine. Jocelyn faisait partie de cette courte liste de personnes dont les fonctions paradoxales exigeaient à la fois une exubérance caricaturale et une discrétion exemplaire. Il accomplissait son travail avec brio.

Avec le départ du président Mario Marois, souligné quelques jours plus tôt, le décès de Jocelyn Dugas laisse un deuxième trou béant dans l’équipage de la Flotte blainvilloise boisbriannaise.


Ça passe vite, une semaine de relâche scolaire.


Dans le cours de musique

Fondée en 2004 sous le nom de Misteur Valaire, la formation musicale qui donne dans plusieurs styles s’appelle simplement Valaire depuis 2016. Ce changement de dénomination coïncidait avec la parution de son cinquième album, Oobopopop.

Le 24 février dernier, Valaire lançait son sixième opus, Jazz Futon, un projet fidèle aux variations musicales du groupe. Parmi les seize pièces de l’album, j’ai retenu BEZU, en guise de #musiquebleue pour le billet de cette semaine.

BEZU ? Lisez le mot à l’envers !

C’est bien un hommage à UZEB et à son jazz fusion. Le résultat est formidable.

Valaire – BEZU – Jazz Futon – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Un nom : Mikaël Kingsbury. L’athlète de Deux-Montagnes a inscrit un troisième doublé consécutif aux Championnats du monde de ski acrobatique, remportant l’or à l’épreuve en solo, ainsi qu’à celle des bosses en parallèle, le week-end dernier.

Combinés à sa victoire en solo en 2013 et à celle en parallèle en 2015, ces six titres acquis lors des trois derniers Championnats du monde lui procurent à ce jour huit consécrations, auxquelles s’ajoutent trois médailles d’argent et deux de bronze, depuis 2011.


Billet du 24 février 2023 : Histoire d’eau

L’été dernier, des camions-citernes avaient dû alimenter en eau plus d’une centaine de communes françaises, les nappes phréatiques, fournissant les deux tiers de l’eau potable, ayant atteint un niveau historiquement bas. La situation s’annonce encore plus inquiétante pour cette année.

Alors que les précipitations de l’automne et de l’hiver permettent généralement aux nappes de se remplir, plus des trois quarts de celles de France demeurent sous les normales mensuelles. 1 Cela signifie qu’à moins d’un mois de mars exceptionnellement pluvieux, la pénurie d’eau potable touchera une plus grande partie du territoire à l’été 2023, inscrivant ainsi un autre record historique. Et si les canicules des dernières années reviennent accabler les populations européennes, la situation pourrait s’annoncer très difficile chez nos cousins.

Au Nord de l’Amérique, nous avons le privilège de résider sur des terres baignées par des quantités de cours d’eau, desquelles nous puisons cette source de vie. Il n’y a rien d’inquiétant ici à ce chapitre, du moins pour l’instant. Mais rappelons-nous que les changements climatiques surviennent rapidement et que leurs conséquences bouleversent toute la planète. Évitons le gaspillage et protégeons nos ressources.

1 Nappes d’eau souterraine au 1er janvier 2023. Gouvernement français. Le 13 janvier 2023.


Dans le cours de français

C’est aujourd’hui, 24 février, qu’on souligne le premier anniversaire de la guerre en Ukraine. Dans un contexte orthographique, doit-on écrire les un an de l’événement ou les un ans de l’événement ?

Avec un autre nombre, on ne s’interrogerait pas : on célèbrera les trente ans de La petite vie en tournant de nouveaux épisodes. Avec trente, le nom an doit s’inscrire au pluriel. Mais dans l’exemple du paragraphe précédent, où deux déterminants, un pluriel et l’autre singulier précèdent le nom, avec lequel doit-on accorder ce dernier ?

Il faut ici écrire les un an, en conservant an au singulier. Comme il s’agit d’une seule année écoulée, le singulier doit l’emporter.


Dans le cours de français, deuxième période

Le polémiste Jeff Fillion publie beaucoup sur Twitter. Et ses fautes de français sont nombreuses. La tentation s’est souvent montrée forte de les corriger ici, mais l’effet pervers aurait alors été de donner une certaine importance à ses insanités, qui volent généralement plus bas que ses erreurs orthographiques et grammaticales. Comme une fois n’est pas coutume, je le ferai cette semaine.

#LeProfCorrige

Ici, on aurait dû lire recevoir, sans la cédille sous le c. Français de premier cycle du primaire, Jeff.

J’aurais aussi préféré lire emploi à la place de job, de même que groupe au lieu de gang, mais les deux anglicismes choisis par Fillion sont quand même admis dans nos dictionnaires.


Dans le cours de musique

Depuis vingt ans, ils s’amusent et font ce qu’ils aiment, c’est-à-dire des reprises et des compositions originales pop rock, avec un son rappelant la belle époque du new wave. Le groupe Les Incendiaires, créé par Rudy Berhnard et Frédéric Otis, s’inspire de toute évidence des notes musicales d’Indochine et de The Cure.

Son plus récent album, In abstracto, est disponible depuis le 17 février dernier. Troisième plage parmi les douze qu’il contient, voici, en #musiquebleue, Le parfum du Tao.

Les Incendiaires – Le parfum du Tao – In abstracto – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Il n’y a pas lieu de se réjouir quand une personne perd quelque chose d’aussi précieux que sa liberté. Si on est une victime réelle ou potentielle d’un acte criminel que cette personne a posé, par contre, on est en droit de ressentir un soulagement si on obtient confirmation qu’elle sera hors d’état de nuire pour un certain temps.

En écrivant ces lignes, je pense aux victimes de Harvey Weinstein, qui ont vu cette semaine 16 années de prison s’ajouter aux 23 qu’il purge déjà. J’arrête ici.


Déjeuner en paix

Stephan Eicher – Déjeuner en paix – Hôtel S

Billet du 17 février 2023 : Des adultes persévérants pour amener les jeunes à persévérer

C’est aujourd’hui que prennent fin les Journées de la persévérance scolaire, pour l’année 2023. En fait, c’est aujourd’hui que se terminent les activités annuelles visant à les souligner, parce que la cause, elle, doit être promue de septembre à juin.

Cette année, pour la première fois, c’est à titre de conférencier que j’ai pu m’impliquer dans l’événement. À l’invitation du psychopédagogue Richard Robillard, lui-même convié par l’Instance régionale de concertation de la Montérégie (IRCM), deux autres enseignants et moi avons débattu, durant deux heures, de l’importance qu’occupe la persévérance des adultes dans l’influence de celle des jeunes, devant les acteurs scolaires, économiques et communautaires de la région.

Selon ce que j’ai mentionné, développer la persévérance chez les élèves nécessite trois ingrédients essentiels : un lien d’attachement avec l’adulte, un sentiment de sécurité dans l’environnement scolaire et une bonne coopération entre tous les intervenants. Lorsque tout est établi, on peut commencer à travailler la persévérance des jeunes.

Mais la mise en place de ces trois éléments nécessite temps et efforts. Il faut donc des adultes persévérants pour amener les jeunes à persévérer. Le travail doit d’abord se faire sur nous-mêmes.


Dans le cours de français

Quand un élan déjà entrepris continue sa poussée, parle-t-on d’un air d’aller, d’une ère d’aller ou d’une erre d’aller ? Bonne question.

Il faut d’abord savoir que l’expression se veut typiquement québécoise et n’est guère utilisée dans le reste de la francophonie. Pour connaître la bonne orthographe, il suffit d’analyser les mots qui la composent. Premièrement, air est de genre masculin, alors qu’ère et erre sont féminines.

Air peut désigner au moins trois éléments, soit le gaz qu’on respire, une mélodie ou l’apparence d’une personne. Dans les trois cas, on s’éloigne de l’élan ou de la poussée.

Une ère constitue un espace de temps ou une époque. Rien à voir avec une force de propulsion.

Quant à erre, elle définit la vitesse résiduelle par laquelle un véhicule ou un bateau continue d’avancer, alors qu’il n’est plus propulsé ou tiré par une autre force. Tiens, tiens. C’est aussi le seul des trois mots à partir duquel on peut former un verbe, soit errer, qui peut prendre deux significations. Outre commettre une erreur, errer réfère à un déplacement sans but précis. Il s’agit donc d’un mouvement sans grande poussée, cette fois au sens figuré.

L’erre d’aller est donc la bonne chose à écrire. Et on l’emploie au féminin.


Dans le cours de musique

«La solastalgie est une forme de souffrance et de détresse psychique ou existentielle causée par les changements environnementaux passés, actuels ou attendus, en particulier concernant la destruction des écosystèmes et de la biodiversité, et par extension le réchauffement climatique.» (Source : Wikipédia)

Solastalgie est également le nom d’un projet musical initié par Jérôme Dupras, bassiste du groupe Les Cowboys fringants, accompagné par Jérôme Dupuis-Cloutier et Guillaume St-Laurent. Regroupant huit plages instrumentales composées sous la trame de l’écoanxiété, la première compilation du trio est parue il y a tout juste une semaine. En #musiquebleue, voici la pièce titre de l’album éponyme.

Solastalgie – Solastalgie – Solastalgie – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Il fut une époque où on ne mangeait que des légumes de saison, au Québec. Ce qui signifie que le nombre de végétaux pouvant être consommés en hiver et au printemps s’avérait plutôt limité. Puis, des techniques de conserves se sont développées, ce qui a permis à nos ancêtres d’étirer le plaisir pour quelques mois supplémentaires.

Depuis quelques générations, l’évolution des moyens de transport nous permet de savourer à peu près tous les fruits et légumes, y compris ceux qu’on peut qualifier d’exotiques, durant toute l’année.

Puis, il y a une dizaine de jours, un reportage de Radio-Canada est venu démontrer qu’à partir d’abris d’automobiles, on pouvait cultiver certains légumes même en hiver, sans autre chauffage que les rayons de soleil frappant les parois de plastique. Malgré le froid extérieur, la température sous la bâche est naturellement maintenue au-dessus du point de congélation, permettant à des légumes robustes, comme la laitue ou le radis, de croître.

Des abris d’auto pour faire pousser des légumes verts en hiver. Radio-Canada. Le 7 février 2023.


Billet du 10 février 2023 : Déjeuner en paix

«J’abandonne sur une chaise le journal du matin
Les nouvelles sont mauvaises d’où qu’elles viennent»

Cette chanson de Stephan Eicher a joué en boucle dans ma tête, tout au long de la semaine. L’actualité me l’inspirait chaque matin, avant même les premières lueurs, en écoutant les informations.

«Je vais à la fenêtre et le ciel ce matin
N’est ni rose ni honnête pour la peine»

Pendant qu’un an plus tard la population ukrainienne continue de lutter pour repousser les attaques russes, au moins deux ballons-espions chinois ont été repérés dans les cieux des Amériques. Les États-Unis, après en avoir abattu un, ont émis la conclusion qu’il faisait partie d’une flotte comprenant une quarantaine d’engins du genre, capables de capter et de géolocaliser des communications sur cinq continents.1

«Cette fois je ne lui annoncerai pas
La dernière hécatombe»

Au moment où j’écris ces lignes, les séismes qui ont secoué la Turquie et la Syrie, lundi, auraient fait un minimum de 21 000 morts et 68 000 blessés, selon Reuters.2 Pour des raisons strictement politiques, Bachar el-Assad empêche l’aide humanitaire internationale de franchir ses frontières pour venir au secours de la population syrienne.3

«Est-ce que tout va si mal?
Est-ce que rien ne va bien?
L’homme est un animal, me dit-elle»

À propos de l’animal, après Paris et New York, c’est maintenant au tour de Montréal d’être infestée par les rats.4

Et pour garnir le tout, l’innommable tragédie de Laval.5

«Plus rien ne la surprend sur la nature humaine
C’est pourquoi elle voudrait enfin si je le permets
Déjeuner en paix»

Le grand Doris Lussier a dit un jour que la seule chose qui manquait à son bonheur était celui de tous les autres. C’est un peu ce que je ressens. Oui, déjeuner en paix, dans le sens le plus propre de l’expression. Je nous le souhaite.

Merci, Stephan Eicher.

1 Le ballon chinois abattu était «clairement» équipé d’outils d’espionnage, selon les États-Unis. Le Figaro. Le 9 février 2023.

2 Séismes de 2023 en Turquie et Syrie. Google.

3 Séisme : les secours bloqués dans la Syrie de Bachar el-Assad. LCI sur YouTube. Le 7 février 2023.

4 Les rats pullulent à Montréal. Radio-Canada. Le 30 janvier 2023.

5 Drame de la garderie de Sainte-Rose à Laval. Google Actualités.


Dans le cours de français

Y a-t-il une faute dans cette publication d’Éric Duhaime ?

Eh bien non ! La personne qui a porté ceci à mon attention se demandait si M. Duhaime n’aurait pas dû écrire la lettre que j’ai faite parvenir, étant donné que le participe passé employé avec l’auxiliaire avoir s’accorde généralement avec le complément direct si celui-ci est placé avant le verbe, comme c’est le cas ici. Il importe cependant de préciser que ce même participe passé doit demeurer invariable s’il est suivi d’un verbe à l’infinitif, comme c’est également le cas dans ce libellé. Qu’elle est belle notre langue, avec toutes ses complications ! Le chef conservateur québécois a donc bien rédigé cet extrait.

En fait, un peu plus bas, il aurait été préférable d’écrire du professeur de l’Université Laval, mais l’utilisation de la préposition à, dans ce contexte, ne constitue pas une faute.


Dans le cours de musique

Si j’avais possédé les talents d’un auteur-compositeur, je les aurais exploités comme le fait David Höff ! J’aurais lâché mon fou en conjuguant des paroles absurdes avec de la musique rock, en plus de jouer à l’hurluberlu dans mes entrevues avec les médias.

De son récent premier album 40th Deluxe Edition, qu’il jure avoir écrit en 1982, voici Modèle européen.

David Höff – Modèle européen – 40th Deluxe Edition – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Il est toujours agréable, du moins pour moi, de voir des Québécoises et des Québécois s’illustrer sur la scène internationale. Surtout lorsqu’ils y parviennent en franchissant les barrières de milieux plutôt fermés.

Après Serban Ghenea, Daniel Lanois, Céline Dion, Walter Ostanek, Kaytranada, Leonard Cohen, Arcade Fire et François Girard, le maestro Yannick Nézet-Séguin est devenu, dimanche dernier, le neuvième artiste québécois à remporter un prix Grammy. Au surplus, il s’en est vu octroyer un deuxième au cours de la même soirée.

Comme directeur musical des orchestres et des chœurs du Metropolitan Opera, il a d’abord reçu le Grammy du Meilleur enregistrement d’opéra pour Fire Shut Up in My Bones. Puis, comme pianiste-accompagnateur de Renee Fleming, on lui a remis celui du Meilleur album solo vocal classique pour Voice Of Nature — The Anthropocene.

Un prix Grammy est déjà difficile à remporter, particulièrement pour quelqu’un qui est né hors du pays de l’Oncle Sam. Accomplir l’exploit, deux fois plutôt qu’une, dans un domaine comme l’opéra, tient du remarquable.


Stephan Eicher – Déjeuner en paix – Hôtel S

Billet du 3 février 2023 : Dans une forme majuscule

«Comment vas-tu?» est une question à laquelle je réponds quotidiennement. Je vais bien. Je vais même très bien.

Mon passeport demeurera en règle pour encore quelques années. À court terme, je n’aurai donc pas à m’engager dans des démarches compliquées et interminables pour le renouveler. Aussi, je pratique une profession dont le salaire, bien que non indexé à l’inflation, me permet toujours de me procurer les denrées alimentaires essentielles, incluant des fruits et des légumes. J’occupe justement un emploi, ce qui fait que je n’ai pas à m’embourber dans les méandres congestionnés du système d’assurance-emploi.

Tous les membres de ma famille bénéficient actuellement d’une bonne santé. Il en est de même pour moi. Je n’ai donc pas à affronter un milieu hospitalier dont les ressources déclinent et s’amenuisent, et qui croule sous une pression insoutenable.

Je possède une maison que je suis capable de payer, parce qu’achetée à un prix abordable, il y a dix ans.

Oui, je vais bien, tout en étant conscient que je demeure, du moins pour l’instant et pour toutes ces raisons, dans une classe privilégiée. Ajoutons que je dispose encore de mille motifs pour rire et sourire, tous les jours, et que mon entourage démontre très adéquatement sa présence et son attention.

Serai-je en mesure d’écrire la même chose le mois prochain ou dans un an ? On verra. Développer ma pleine conscience constitue l’une de mes plus belles réalisations des deux dernières années.

Aujourd’hui, je vais très bien.


Dans le cours de français

En chronique à Rouge FM, cette semaine, Jean-René Dufort y est allé d’une critique des incongruités de la langue française, à travers un discours dont j’aurais aimé être l’auteur ! Si vous disposez de cinq minutes, je vous invite à l’écouter. Sourires et hausse du bagage intellectuel assurés. Probablement quelques éclats de rire, aussi.

Jean-René Dufort sur les ondes de Rouge FM – Le 27 janvier 2023.


Dans le cours de français, deuxième période

Plusieurs corrections à effectuer, cette semaine. Je souligne en premier lieu que d’ordinaire, le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, maîtrise de brillante façon son français, tant à l’oral qu’à l’écrit. Il a cependant commis deux impairs dans ses publications, au cours des derniers jours.

Voici le premier :

#LeProfCorrige

Ici, on aurait dû lire Canadien avec un c majuscule. Être (un) Canadien implique que le mot fait partie de la classe des noms. Dans ce cas, comme il fait référence à un peuple, il s’agit d’un nom propre.

Ensuite :

#LeProfCorrige

Ici, à l’inverse, on aurait dû voir Parti québécois, avec un q minuscule. Pourquoi ? Parce que le mot québécois est employé comme adjectif, qui vient qualifier le nom Parti. De la même manière, on écrira Parti libéral, Parti conservateur, Parti vert et Assemblée nationale, tel que monsieur St-Pierre Plamondon l’a fait, à l’intérieur de la même publication.

À sa défense, cependant, dans ses documents officiels, le Parti québécois utilise également les majuscules aux deux mots. La grande majorité des médias et ouvrages de référence, de leur côté, emploient la règle de grammaire convenablement.


L’autre faute est tirée d’un article diffusé sur le site de TVA Nouvelles.

La nouvelle est terrible, je sais.

#LeProfCorrige

Ici, il aurait fallu employer le pluriel et lire une allergie sévère aux produits laitiers. Si elle n’était allergique qu’à un seul produit laitier, une précision se serait avérée nécessaire.


Dans le cours de musique

À peu près toutes les chansons de Sébastien Lacombe me rejoignent, tant pour les paroles que pour les mélodies et orchestrations. Aussi ai-je été heureux d’apprendre, cette semaine, que son plus récent album, Le chemin des possibles, lui valait d’être nominé à titre d’auteur-compositeur francophone de l’année aux Prix de la musique folk canadienne. Les galas de dévoilement des récipiendaires auront lieu à Vancouver, les 1er et 2 avril 2023.

En #musiquebleue, tirée de cet album, voici la pièce Far West.

Sébastien Lacombe – Far West – Le chemin des possibles – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

J’étais un élève de secondaire 5, en 1984, alors que le Québec tout entier acclamait Gaétan Boucher qui, aux Jeux olympiques de Sarajevo, remportait deux médailles d’or et une de bronze en patinage de vitesse. Aujourd’hui, à moins de cinq années de ma retraite de l’enseignement, ce même Gaétan Boucher a gagné les Jeux mondiaux des maîtres, dans la même discipline.

Dans la catégorie des 65 ans et plus, il a terminé premier aux 500 m et 1 000 m, deuxième au 1 500 m et quatrième au 3 000 m, ce qui lui a permis de devancer un Hollandais au classement. Heureux de ce retour fructueux, il envisage des participations à d’autres compétitions, au cours de la prochaine année.


Photo de l’en-tête : Sophie Lussier


Billet du 27 janvier 2023 : Défectuosité humaine

Un article signé par Louise Leduc1 et publié dans La Presse, mardi, a semblé prendre tout le monde par surprise, tant dans la classe politique que dans la population. Et pourtant.

Ai-je déjà été témoin d’une situation où un élève de 5e année passait directement au secondaire, après son année scolaire, parce qu’il avait déjà repris une année ?

Réponse : Oui !

J’en suis à ma 27e année d’enseignement, ma 17e comme enseignant de 6e année, et j’ai constaté cette aberration à quelques reprises. J’espère que quelqu’un, enfin, y verra.

1 Leduc, Louise. Pas de 6année pour des enfants en difficulté. La Presse, Montréal. Le 24 janvier 2023.


Dans le cours d’éthique et culture religieuse
Volet éthique

Il y a quelques années, une défectuosité électronique a coûté la vie à la mère de Gilles Duceppe. Décès atroce, s’il en fut un, alors que madame Duceppe est morte gelée sur un balcon.

Il y a quelques mois, c’est la défectuosité d’un système bien humain, et non mécanique ou électronique, qui est responsable des souffrances endurées par madame Andrée Simard Bourassa, veuve de l’ex-premier ministre du Québec, dans les trois derniers jours de sa vie. J’ai expliqué la situation en quelques mots à mes élèves.

Madame Simard Bourassa, en fin de vie, aurait dû être admise à l’unité des soins palliatifs pour y recevoir des soins de confort. Comme elle avait contracté la COVID, elle n’a pas pu être admise à l’unité des soins palliatifs. Comme elle n’a pas pu être admise à l’unité des soins palliatifs, on ne lui a pas administré les soins de confort, parce qu’il semble qu’il soit écrit quelque part qu’il n’y a qu’à l’unité des soins palliatifs qu’un patient puisse recevoir les soins de confort.

— À quel hôpital était-ce?, m’a demandé un élève.

— À St.Mary’s, ai-je répondu, avant de préciser que c’est un gouvernement dirigé par Robert Bourassa, le mari de la défunte, qui avait doté le Québec de son régime d’assurance maladie, en fin de Révolution tranquille.

— Je suis née à l’hôpital St.Mary’s et j’ai honte, a alors rétorqué une autre élève.

Ça dit tout.


Dans le cours de musique

C’est le retour de la chanson à texte, quoiqu’un peu cru. C’est aussi un retour à la sonorité des années 1970, sous des rythmes flirtant avec le blues et le folk. Elle s’appelle Mélisande Archambault, mais s’exprime musicalement avec le pseudonyme Madame Autruche. Au cours de la dernière semaine, elle a lancé l’album Réveillez-moi quand il fera beau, un titre tout désigné pour se dégager de longs mois d’hiver. La pièce, elle, s’intitule Les vieilles cassettes. Le vidéoclip vaut le coup d’œil.

Madame Autruche – Les vieilles cassettes – Réveillez-moi quand il fera beau – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Dans une décision qui est passée plutôt inaperçue, il y a quelques semaines, le gouvernement du Canada a prolongé de vingt ans la protection du droit d’auteur. Cela signifie donc qu’aucune œuvre littéraire, artistique ou musicale n’entrera dans le domaine public au cours des vingt prochaines années.

Jusqu’à la fin de 2022, une œuvre était protégée durant toute la vie de son auteur, puis pour 50 autres années après sa mort. La protection après le décès passe maintenant à 70 ans, en vertu d’une entente avec les États-Unis et le Mexique, qui ont adopté la même mesure.

Une œuvre qui passe dans le domaine public peut être récupérée par quiconque veut en disposer. C’est ainsi que, par exemple, des suites contemporaines ont été créées pour des classiques comme Le petit prince ou Anne… La maison aux pignons verts.


Image d’en-tête : Martin Gagner (Marqueurs au feutre sur tableau blanc).


Billet du 20 janvier 2023 : Avec persévérance et entrain

Le 16 février prochain, j’aurai l’immense privilège de participer à un webinaire organisé par l’Instance régionale de concertation en persévérance scolaire et réussite éducative de la Montérégie. Invité sur le panel par le psychopédagogue Richard Robillard, nous discuterons durant deux heures de l’influence que la persévérance des adultes peut opérer sur celle des enfants.

Cet événement se déroulera dans le cadre des Journées de la persévérance scolaire, tenues annuellement en février, partout au Québec.


Dans le cours de français

Parmi les erreurs qui reviennent souvent dans les messages qui me sont envoyés, on trouve celle où on altère l’expression en train de. Tant chez les enfants que chez les adultes, plusieurs ont tendance à souder les mots pour en faire entrain de.

Être en train signifie être en mouvement. Quand on exécute une action, on est donc en train de faire quelque chose.

Quant au mot entrain, il existe bel et bien, mais désigne de la joie ou de la bonne humeur. Comme quoi un simple espace peut changer tout un sens.


Dans le cours de musique

Du classique, en #musiquebleue, pour une deuxième semaine consécutive ? Pourquoi pas ! Cette fois, il s’agit cependant d’un mini récital donné sur NPR Music, une radio publique américaine vouée à la musique, par le pianiste et compositeur montréalais Marc-André Hamelin, dans le cadre d’un Tiny Desk Concert. Ces concerts intimes, diffusés par la station, produisent les plus grands artistes de la planète, tous styles confondus.

Pour sa prestation, Hamelin a choisi le Rondo en do mineur de Carl Philipp Emanuel Bach, Graceful Ghost Rag de William Bolcom, ainsi qu’une de ses compositions, L’homme armé (Toccata).

Marc-André Hamelin – Tiny Desk Concert sur NPR Music – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Celle-ci m’apparaissait évidente : l’écrivaine québécoise Kim Thúy a reçu cette semaine le grade de Chevalière dans l’Ordre des Arts et des Lettres, par la France. On reconnaît ainsi son parcours exceptionnel, de même que son apport à la littérature. Elle avait obtenu le même honneur au Québec, en 2015.


Billet du 13 janvier 2023 : À considérer gravement

Gravement ou grièvement ?

Pourquoi dit-on qu’on est gravement malade, mais grièvement blessé ? Ces deux adverbes peuvent-ils être considérés comme des synonymes ?

Eh bien non !

Dans le cours de français

Une façon de former un adverbe se terminant en ment est de prendre un adjectif sous sa forme féminine et de lui ajouter le suffixe ment. C’est le cas, par exemple, de lentement. L’adverbe gravement est formé de la même manière.

Mais comment définit-on précisément l’adjectif grave ? Le Larousse1 lui donne dix définitions différentes, alors que le Robert2 lui en donne à peine un peu moins. Parmi les plus courantes, notons celles qui soulignent l’importance, le sérieux ou la dangerosité. L’adverbe gravement se range dans le même créneau.

Quant à grièvement, il se construit à partir de l’ancien adjectif grief, ou plutôt de son féminin griève, qui signifiait douloureux ou accablant. Il constitue donc l’adverbe précisant le mieux une atteinte physique comme une blessure ou une brûlure.

1 Définitions de l’adjectif grave selon Larousse.

2 Définitions de l’adjectif grave selon Robert.


Dans le cours de musique

Originaire de Montréal, Maxime Goulet compose la musique de trames sonores et de jeux vidéo. En collaboration avec l’Orchestre classique de Montréal, sous la direction de Jacques Lacombe, il a récemment produit l’album Symphonie de la Tempête de verglas. En voici le deuxième mouvement, intitulé Chaleur.

Maxime Goulet et l’Orchestre classique de Montréal (sous la direction de Jacques Lacombe) – Chaleur – Symphonie de la Tempête de verglas – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Les revues scientifiques l’ont annoncé en grande pompe, cette semaine, les trous dans la couche d’ozone seraient sur le point de se refermer. Les changements apportés dans l’activité humaine à cet égard semblent porter leurs fruits. Selon le site Futura, cette portion de l’atmosphère terrestre devrait retrouver son état d’avant 1980 d’ici 2040, pour la majeure partie du globe, et vers 2066 pour l’Antarctique.

Le trou dans la couche d’ozone devrait se résorber complètement avant 2066. Futura, Fréjus. Le 11 janvier 2023.

Source : YouTube (Radio-Canada Info)