Billet du 10 mai 2024 : 1990 et l’heure de la conscientisation

Selon un rapport publié par le Journal de Québec, 4880 enseignants permanents ont démissionné au cours des cinq dernières années. 1 Cette tendance est inquiétante, car elle représente une hausse de 76 % par rapport à la période précédente. Pendant ce temps, le nombre total d’enseignants réguliers a augmenté de seulement 7 %. Bien que le taux de démission reste relativement bas (à environ 1,8 % sur 70 000 enseignants), il est crucial de reconnaître l’urgence d’agir pour préserver la qualité de l’éducation au Québec.

La pénurie d’enseignants est un problème criant dans les écoles publiques québécoises. Nous devons faire face à plusieurs défis quotidiens : les classes surchargées, le manque de temps pour un suivi individualisé et l’augmentation constante de la charge de travail. Ces conditions de travail difficiles poussent de nombreux collègues à démissionner, ce qui fragilise davantage le système et met en péril la qualité de l’éducation offerte aux élèves.

Il importe aussi de souligner que ces chiffres ne tiennent pas compte des professeurs contractuels et des suppléants. Pourtant, ces enseignants jouent également un rôle essentiel dans le système d’éducation. Il est donc impératif que des mesures soient prises pour soutenir l’ensemble du corps enseignant et garantir une éducation de qualité pour les générations futures. L’urgence d’agir est réelle.

1 Dion-Viens, Daphnée. Écoles publiques du Québec: 4880 enseignants ont démissionné depuis cinq ans. Le Journal de Québec. Le 6 mai 2024.


Sur le réseau X (anciennement Twitter), cette semaine, quelqu’un a osé une question pertinente, directement liée à ce qui précède : que demande-t-on aux enseignants en 2024 qu’on ne leur demandait pas en 1990 ?

La réponse de Sylvain Duclos, enseignant et influenceur, est complète. Je me retiens pour ne pas écrire parfaite. Je vous invite à la lire en entier.


Dans le cours de français

Toujours sur X, mais particulièrement lorsqu’il s’appelait Twitter, je savourais chacune des publications de Bernard Pivot, décédé cette semaine. Son érudition, exprimée de la manière la plus profonde, avec en prime une touche de poésie et une dose d’humour, me rejoignait plus de cette façon que lors des émissions qu’il animait. Un simple coup d’œil sur la biographie qui coiffe son compte permet d’en saisir toute l’ampleur.

Source : X (@bernardpivot1)

Il faut remonter au 5 juin de l’an dernier pour trouver sa dernière intervention, une publication de quelqu’un d’autre qu’il avait relayée. La précédente, originale, avait été publiée deux mois plus tôt, soit le 5 avril 2023. Elle constitue en quelque sorte un court testament littéraire.

Sa complaisance envers l’écrivain Gabriel Matzneff, qui vantait à travers sa littérature ses crimes pédophiles, est cependant venue l’entacher plus de 30 ans après les faits. La publication du livre Le consentement, en 2020, écrit par une victime de Matzneff, puis le décès de Denise Bombardier, en 2023, ont tour à tour fait ressortir des archives un extrait de 1990 de l’émission Apostrophes, qu’il animait, et où il questionne l’écrivain sur un ton badin, avant que madame Bombardier ne devienne la seule personne sur le plateau à s’insurger.

Bernard Pivot fera amende honorable en 2019, juste avant la publication du livre de la victime de Matzneff, Vanessa Springora. 2 Sa sortie avait alors été effectuée trois jours après une première, dans laquelle il avait maladroitement rejeté la faute sur la mentalité qui prévalait en 1990.

2 Gibert, Vincent. Matzneff: Bernard Pivot « regrette » de « ne pas avoir eu les mots qu’il fallait ». Huffpost. Le 30 décembre 2019.


Dans le cours de français, deuxième période

Tous les matins, j’arrive très tôt sur mon lieu de travail. J’y suis chaque fois accueilli par le concierge et mes collègues du service de garde de l’école. Une de celles-ci m’a appris un nouveau mot, il y a quelques jours.

Ce mot est fifrelin. Qu’est-ce qu’il signifie ? Réponse après la bonne nouvelle de la semaine.


Dans le cours de musique

Avec les journées qui allongent et le temps plus doux qui se pointe, je vous propose cette semaine des rythmes cubains, avec Habana Café. Après des sorties en 2009 et 2014, où le groupe s’est même permis une adaptation d’un succès de La Bolduc, le mini-album Mami como me gusta a vu le jour, le 3 mai dernier. L’extrait que je vous suggère a pour titre La Mañanita.

Habana Café – La Mañanita – Mami como me gusta – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

L’histoire est simple. Une restauratrice du Bas-Saint-Laurent, en visite à Montréal, s’est fait voler son véhicule. C’est un modèle prisé par les voleurs, en édition spéciale, de surcroît. Les policiers n’ayant laissé que peu d’espoir à la victime (environ un véhicule volé sur 10 000 est retrouvé), cette dernière s’est tournée vers les réseaux sociaux.

Le réseau québécois des restaurateurs a mis la main à la pâte (quel jeu de mots !) et a rapidement propagé l’information. L’un d’eux a retrouvé le véhicule et a même fait fuir le voleur, durant l’attente des policiers.

La restauratrice récupérera bientôt son véhicule, après quelques réparations.

Bérubé, Nicolas. Des gastronomes retrouvent un VUS volé en un temps record. La Presse, Montréal. Le 8 mai 2024.


Dans le cours de français, deuxième période (réponse)

Un fifrelin est une babiole, une petite chose sans valeur. Selon Larousse, le mot est familier et vieux.


Billet du 3 mai 2024 : Ce qui vole bas et ce qui vole plus haut, plus loin

Le 30 avril dernier, le président de la Chambre des Communes du Canada, Greg Fergus, a pris une décision audacieuse en expulsant le chef du Parti conservateur, Pierre Poilievre, de la période des questions. Cette décision a été prise suite à l’utilisation par Poilievre du terme « wacko » pour décrire le premier ministre Justin Trudeau. Certains chroniqueurs, comme Thomas Mulcair et Mathieu Bock-Côté, ont remis en question cette expulsion en réclamant même la démission du président Fergus, mais je soutiens fermement que l’expression utilisée par Poilievre, qu’on peut traduire par dingue, taré ou cinglé, était antiparlementaire.

Premièrement, il est essentiel de rappeler que la Chambre des Communes est un lieu de débat politique où les échanges doivent se faire dans le respect des règles et des normes parlementaires. Les députés ont la responsabilité de maintenir un niveau de langage approprié, même lorsqu’ils expriment leur désaccord. En qualifiant le premier ministre de « wacko », Poilievre a franchi une ligne qui ne peut être tolérée dans un contexte parlementaire.

Deuxièmement, l’expulsion de Poilievre n’est pas une atteinte à la liberté d’expression. Au contraire, elle renforce l’intégrité du processus démocratique. Les parlementaires doivent être conscients de l’impact de leurs mots sur l’image de l’institution et sur la qualité des débats. En maintenant les débats à un niveau respectueux, le président de la Chambre des Communes préserve l’intégrité du Parlement et favorise des échanges constructifs.

Bien que certains puissent considérer l’expulsion de Poilievre comme une mesure sévère, elle est justifiée. Les expressions antiparlementaires ne devraient pas avoir leur place dans notre démocratie, à Ottawa comme à Québec. Les députés ont la responsabilité de maintenir un niveau de respect et de civilité, et le président Fergus a agi en conséquence. Il est temps de reconnaître que la politique ne doit pas être un terrain de jeu pour les insultes, mais plutôt un espace où les idées et les arguments peuvent s’affronter de manière constructive.


Dans le cours d’art dramatique

Il semble que la Cinémathèque québécoise se cherche une plateforme numérique pour diffuser ses films. Il est vrai que le concept des projections en salles n’est probablement plus le mieux adapté pour contribuer au rayonnement de notre patrimoine cinématographique. Les moyens financiers de l’organisme ne se comparant pas à ceux de l’Office national du film, par exemple, un partenariat devient l’option la plus viable.

Personnellement, c’est avec l’application de Télé-Québec que j’aimerais voir ce partenariat se concrétiser. Elle est déjà très conviviale, intéressante, en plus de posséder un répertoire de films déjà bien garni, mais qui pourrait certes accroître son offre en s’associant avec la Cinémathèque.

Sous l’égide du ministère de la Culture, ceci pourrait constituer un guichet culturel des plus considérables.


Dans le cours de français

Prenez le temps de visionner ce qui suit. Je parie que, comme moi, vous ne pourrez réprimer un large sourire !


Dans le cours de musique

J’y vais cette semaine avec une #musiquebleue de circonstance. C’était difficile de choisir autre chose. Cette version, seize ans plus tard, me donne toujours des frissons.

Céline Dion, Jean-Pierre Ferland et Ginette Reno – Un peu plus haut, un peu plus loin – Spectacle de la Saint-Jean sur les plaines d’Abraham (2008) – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Voici à quoi ressemblaient les palmarès des albums et des chansons sur iTunes, dimanche dernier.

Un peu plus haut dans ce billet, j’évoquais le rayonnement de notre culture cinématographique. Grâce aux Cowboys Fringants (et à Andréanne A. Malette), notre culture musicale resplendit.


Billet du 26 avril 2024 : À plus tard !

Je me trouve actuellement au colloque des enseignants-mentors de mon centre de services scolaire. J’anime l’atelier sur le rôle du mentor dans la mise en place d’une éducation développementale, relationnelle et positive dans son école. Qu’est-ce que l’éducation développementale, relationnelle et positive ? J’y reviendrai en détail dans une prochaine parution, mais je mentionnerai ici deux éléments. Le premier est qu’elle se place en opposition à l’éducation comportementale. Le second est que je l’applique depuis plusieurs années et qu’elle donne d’excellents résultats.

Mais surtout, elle fait de moi un meilleur enseignant. C’est à suivre !


Dans le cours de français

Doit-on écrire tout à l’heure, tout-à-l’heure, toute à l’heure ou toute-à-l’heure ?

Prenez le temps d’y penser. Réponse après la bonne nouvelle de cette semaine.


Dans le cours de musique

Je demande aux artistes émergeants de me pardonner, parce que pour une deuxième semaine consécutive, je présente une nouveauté d’un nom bien établi. Après Corneille vendredi dernier, ce sera les Cowboys Fringants aujourd’hui. Écoutez bien les paroles de la chanson La fin du show, tirée de l’album Pub Royal, vieux d’une trentaine d’heures au moment de la publication de ce billet. C’est le testament musical de Karl Tremblay.

Les Cowboys Fringants – La fin du show – Pub Royal – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Tout ce qui peut contrer la désinformation constitue pour moi une bonne nouvelle. Trois jeunes professionnels de la santé ont décidé d’offrir une formation aux influenceurs québécois, afin d’éviter que ces derniers ne fassent la promotion de produits inutiles, dangereux ou nocifs. C’est souvent sans bien connaître un produit qu’ils y associent leur nom.

Le quotidien La Presse leur consacre un article.

Cazzaniga, Constance. Une formation pour lutter contre la désinformation. La Presse, Montréal. Le 25 avril 2024.


Dans le cours de français
Réponse à la question

On écrit tout à l’heure. Cependant, on écrit à toute heure.


Billet du 19 avril 2024 : Ça gaze ?

Il est difficile d’éviter les sarcasmes quand on parle de la hausse du prix de l’essence. Jeudi matin, réveil brutal avec une hausse de 0,15 $ à 0,20 $ le litre que seul un très petit groupe d’initiés avaient vue venir.

Les raisons évoquées ? D’abord, des tensions mondiales. Ça fait tout de même 26 mois que la guerre en Ukraine fait rage, alors que celle à Gaza a repris il y a déjà six mois. Pourquoi une telle hausse soudaine ? Parce que l’Iran est entré dans la danse le week-end dernier ? On aime spéculer, il faut croire. S’il fallait que nos producteurs d’ici se fient aux seules prévisions météorologiques à long terme pour déterminer plusieurs semaines à l’avance le prix de la conserve de sirop d’érable ou du panier de fraises, il y a probablement quelques pays partenaires économiques du Québec qui crieraient à la sottise.

Ensuite, on a soumis l’argument du passage à l’essence d’été. L’essence d’été ? Il paraît qu’on ajoute un additif à l’essence, à la veille des chaleurs, afin de la rendre moins volatile. C’est la première fois que j’entends parler qu’il existe une essence d’été et une essence d’hiver, avec en prime une différence de prix à la pompe. Et si je me fie à la réaction des membres de l’équipe de l’émission Tout un matin, sur ICI Première, il semble que nous étions plusieurs à l’apprendre.

Alors ça gaze ? Au sens populaire, j’espère que oui. Au sens propre, je souhaite que ce soit de moins en moins le cas. Le climat et le portefeuille ne s’en porteront que mieux.


Dans le cours d’univers social
Volet éducation à la citoyenneté

Avez-vous remarqué un changement de ton chez Paul St-Pierre Plamondon, au cours de la dernière semaine ? Moi aussi.

Sans doute galvanisé par ses troupes réunies en conseil national, lors de la dernière fin de semaine, il semble être passé à l’étape suivante en présentant le gouvernement du Canada comme un persécuteur du Québec, l’accusant au passage de mépris pour ingérence dans nos champs de compétences. Parallèlement, il talonne François Legault afin qu’il admette que la souveraineté est la seule option viable et promet un référendum avant la fin de la présente décennie.

Afficher une grande confiance apporte généralement son lot de bénéfices. Sombrer dans l’excès peut toutefois être perçu comme de l’arrogance et créer l’effet contraire. Le chef du Parti québécois doit toujours garder en tête un certain nombre d’éléments, dont la plupart sont confirmés dans le sondage Léger publié le 19 mars dernier. 1

D’abord, Monsieur St-Pierre Plamondon doit sa position confortable dans les sondages (34 %) à deux éléments importants : sa personnalité qui a su plaire à la population et le fait que le taux d’insatisfaction à l’égard du gouvernement de la CAQ se situe à 64 %. La prochaine élection n’aura lieu que dans deux ans et demi et beaucoup de choses peuvent survenir d’ici là. Rappelons-nous qu’il y a un an et demi à peine, le PQ ne faisait élire que trois députés, avec 14,6 % des suffrages exprimés.

Ensuite, l’appui au projet indépendantiste plafonnant à 36 %, il faudra se montrer plus inclusif si on veut y faire adhérer une majorité de la population. Jusqu’à présent, aucun des récents discours péquistes n’a démontré d’ouverture en ce sens. Sans l’inclusion des communautés culturelles et autres groupes reflétant les réalités du Québec d’aujourd’hui, l’aboutissement du projet reste impossible.

Finalement, si Paul St-Pierre Plamondon persiste à promouvoir un projet souverainiste contre le Canada plutôt que pour le Québec, il est voué à l’échec. Le gouvernement fédéral nous tape parfois sur les nerfs (comme le gouvernement provincial, d’ailleurs) ; mais la hargne que lui voue le chef du Parti québécois n’est pas partagée de façon aussi prononcée par l’ensemble de la population québécoise. D’entendre les différentes réactions lors de l’annonce du programme d’aide pour les services de garde le démontre bien. Si une grande partie des acteurs politiques dénonçaient une ingérence du fédéral dans un champ de compétences des provinces, la plupart des bénéficiaires tenaient un discours beaucoup plus nuancé et se réjouissaient de l’aide financière annoncée, nonobstant la main qui la tendra.

1 Rapport Léger. INTENTIONS DE VOTE, PRÉFÉRENCES POLITIQUES ET MESURES BUDGÉTAIRES. Montréal, le 19 mars 2024.


Dans le cours de musique

Je n’ai pas cherché une #musiquebleue très longtemps, cette semaine. Un nouvel album de Corneille a suffi à confirmer mon choix. Voici Bora Bora.

Corneille – Bora Bora – L’écho des perles – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

L’intelligence artificielle est une bête qu’il faut apprivoiser. Si on est en droit de craindre les dommages qu’elle peut causer, il faut aussi savoir apprécier le bien qu’elle procure.

Une entreprise montréalaise a créé une application pour traduire les pleurs d’un bébé. Appelée Nanny IA, la nouvelle technologie exprime avec des mots bien compréhensibles par des parents les besoins émis par bébé à travers ses pleurs.

Les communications n’ont ainsi plus beaucoup de barrières. Si un jour on assiste à la création d’une application similaire pour communiquer avec les animaux, je suggère de la baptiser Doolittle IA !


Billet du 12 avril 2024 : La relève et le vieux sage à Birdie

Aujourd’hui, ma stagiaire complète son stage dans ma classe. C’est son troisième et avant-dernier. Je me fais un devoir d’accueillir des stagiaires chaque année. Un devoir et un plaisir, devrais-je mentionner. Parce que ces jeunes enseignantes et enseignants en formation m’apportent autant que ce que je peux leur apporter.

Mes stagiaires me permettent de découvrir et d’expérimenter les nouvelles tendances en éducation. On me garnit de même mon coffre à outils avec du matériel très utile pour ma tâche enseignante, des applications numériques, notamment. Et puis d’observer la jeunesse enseignante permet une extraordinaire introspection, un retour tant sur ce que je suis que sur les chemins menant à mes objectifs professionnels.

De mon côté, je leur offre un mentorat qui s’apparente à la relation entre un entraîneur et son athlète. Nous regardons ensemble les objectifs à atteindre, j’écoute leurs stratégies, je propose généralement quelques ajustements et nous effectuons ensemble une rapide rétroaction, à la fin de chaque demi-journée. Il s’agit d’un formidable enrichissement mutuel.

Elle est belle, notre relève. Mon plus grand souhait est que sa passion demeure. Et qu’en tant que société, on sache l’appuyer convenablement, afin que son énergie lui permette de vivre une longue carrière.


Dans le cours de français

Dans les différentes éphémérides, il est souvent question de chansons sorties telle ou telle année. On les associe à une naissance ou à un événement en particulier. Cette semaine, j’ai appris que, pour son cinquantième anniversaire, le Petit Robert avait publié une liste de mots avec l’année de leur première attestation dans un ouvrage de référence, allant de 1950 à l’année en cours.

Moi qui me fais un devoir d’utiliser le mot affiche, je suis né la même année que l’introduction officielle dans nos dictionnaires de son pendant anglais poster. Le mot hippie, reliquat d’une époque historique et révolue, a également mon âge.

Le site du magazine Femme Actuelle en dresse la liste complète.1

Quels mots sont nés la même année que vous ?

1 Lisle, Hélène. Découvrez quels nouveaux mots ont été créés l’année de votre naissance. Femme Actuelle, Gennevilliers. Le 10 octobre 2017.


Dans le cours de musique

Originaire de Québec et titulaire d’un baccalauréat en musicologie, Simon Veilleux compose et joue dans différents projets. Ses textes et sa musique lui ont valu une bourse du Conseil des arts et des lettres du Québec, ainsi qu’un prix du lieutenant-gouverneur. C’est sous le pseudonyme de Birdie Veilleux qu’il a lancé son premier album, Chansons tristes pour les gens heureux, au cours de la dernière semaine.

Tiré de cet album, voici Le vieux sage.

Birdie Veilleux – Le vieux sage – Chansons tristes pour les gens heureux – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Les propriétaires de 48 copropriétés à Saint-Jérôme vivaient dans l’anxiété depuis près de trois ans quand les deux édifices qui les abritent se sont mis à décrépir très rapidement. Les montants à investir pour réparer et rénover s’élèvent au-delà de la valeur des unités, qui deviennent inhabitables. Comme il s’agissait de contrats de vente entre les propriétaires et un constructeur ayant depuis mis la clé sous la porte de sa compagnie, le litige dirigeait les premiers vers de lourdes pertes financières.

Toutefois, un jeune entrepreneur ayant fait fortune au Vieux-Port de Montréal a convaincu toutes les institutions financières impliquées de libérer les propriétaires du solde de leur hypothèque, moyennant un rachat des unités par lui-même, à un prix variant de 20 000 $ à 30 000 $ chacune. Samuel Cadotte compte ainsi faire raser les édifices et entreprendre la construction de logements à prix abordables sur les terrains devenus vacants. 2

2 McEvoy, Julien. Du film d’horreur à Hollywood pour 48 propriétaires de Saint-Jérôme sauvés de la faillite. TVA Nouvelles, Montréal. Le 8 avril 2024.


Photo en couverture : Marc-Étienne Martin


Billet du 5 avril 2024 : Le vivre et le promouvoir

Pour qu’une langue reste vivante, il faut l’utiliser et la promouvoir, oralement comme par écrit. En ce qui concerne la promotion du français, au Québec, beaucoup de travail reste à faire. Dans la saga des messages rédigés uniquement en anglais sur des chandails et les murs des vestiaires de certaines équipes de la LHJMQ, les gens qui les ont défendues ou excusées sont autant à blâmer que les équipes elles-mêmes. En ce qui me concerne, prétendre préparer les joueurs à la réalité de la Ligue nationale de hockey est une bien piètre excuse, surtout lorsque le col du chandail du Canadien de Montréal arbore un LNH et non un NHL comme les autres équipes. Bravo à la formation montréalaise.

Pour ce qui est de l’usage du français, cependant, une étude de l’Office québécois de la langue française (OQLF), publiée hier, nous fournit des chiffres plutôt encourageants, si on fait partie du groupe qui considère que le français décline. Ainsi, la proportion de personnes s’exprimant en français dans l’espace public québécois est demeurée stable à 79 %, entre 2007 et 2022. Sur la même période, celles qui s’expriment en anglais sont passées de 10 % à 8 %, alors que celles qui le font dans les deux langues ont récupéré ces 2 %, allant de 11 % à 13 %.

Source : OQLF

Et le rapport ajoute :

« Chez les anglophones, la proportion de personnes utilisant le plus souvent le français a augmenté (de 20 % à 25 %), alors que la proportion de celles utilisant l’anglais a diminué (de 57 % à 43 %). Chez les allophones, la proportion de personnes utilisant le plus souvent le français a augmenté (de 54 % à 57 %), et celle des personnes utilisant l’anglais a diminué (de 27 % à 23 %). Chez les personnes parlant le français et l’anglais à la maison, la proportion de personnes utilisant le plus souvent le français a augmenté (de 40 % à 48 %), tandis que la proportion de celles utilisant le plus souvent l’anglais a diminué (de 17 % à 6 %). »

L’ombre au tableau touche la langue de service, alors que 8 % des personnes interrogées ont affirmé ne pas pouvoir être servies en français dans un commerce. Cette proportion grimpe à 10 % pour les régions de Montréal et de Gatineau. Lorsqu’on regarde l’évolution des plaintes à L’OQLF concernant la langue de service, celles-ci constituaient 26 % des plaintes totales en 2020-2021, avant de grimper à 34 % en 2021-2022 et 38 % en 2022-2023.

Au Québec, la loi impose à la base le service en français dans tous les commerces. Tant mieux si ces derniers sont en mesure de servir également dans d’autres langues. Mais face à ceux qui dérogent à cet aspect de la loi, il faut insister. Insister pour être servi en français, que ce soit dans un commerce montréalais ou dans un aréna de Drummondville ou de Chicoutimi, constitue une des nombreuses façons de le promouvoir. Et de le vivre.

Office québécois de la langue française. Langue de l’espace public au Québec en 2022. Avril 2024. 52 pages.


Dans le cours de français

J’étais dans la jeune vingtaine quand j’ai rédigé une note à un collègue, lui indiquant qu’un autre camarade de travail voulait ravoir quelque chose. Le papier en avait fait rire plusieurs, pour qui j’avais « inventé » un mot. Je m’étais défendu en affirmant qu’il était possible de ravoir. On m’avait alors répondu en essayant de conjuguer le verbe pour me montrer le ridicule de la situation. Certain de ce que j’avançais, j’avais alors ouvert un Bescherelle pour découvrir que ravoir est un verbe défectif, c’est-à-dire un verbe qui ne se conjugue pas ou qui se conjugue partiellement. Dans le cas qui nous occupait alors, le verbe n’existe qu’à l’infinitif.

Au cours des derniers jours, on m’a lancé le défi de conjuguer le verbe frire à l’imparfait. Après quelques hypothèses, je me suis lancé dans une recherche sur internet, qui m’a dirigé du côté des verbes défectifs. Sauf qu’au contraire de ravoir, frire se conjugue à plusieurs modes, temps et personnes. Si on ne regarde que le mode indicatif, frire se conjugue entièrement au passé composé, au passé antérieur, au plus-que-parfait et au futur antérieur. Au présent et au futur simple, il ne se conjugue qu’aux trois personnes du singulier. À l’imparfait et au passé simple, pas du tout ! Pour ce qui est des autres modes, les situations sont comparables. Dans l’usage courant, on préférera conjuguer faire frire plutôt que frire, pour les modes, temps et personnes où il est impossible de l’employer.

Quels sont les autres verbes défectifs ? Wikipédia en dresse une liste. J’ai été étonné d’y trouver clore, dissoudre, extraire et soustraire, entre autres.

Wikipédia, l’encyclopédie libre. Le verbe défectif.


Dans le cours de musique

On écoute Alexandra Stréliski qui, le 24 mars dernier, lors du gala des prix Juno, rendait hommage à sa façon au regretté Karl Tremblay, le chanteur des Cowboys Fringants. Voici une variation sur le thème Les étoiles filantes.

Alexandra Stréliski – Les étoiles filantes (variation) – Gala des prix Juno 2024 – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Deux pour le prix d’une, cette semaine. Une qui m’a échappé à l’automne passé, ainsi qu’une fraiche de quelques jours. Dans les deux cas, c’est le Québec qui s’illustre à l’international.

D’abord, qui produit le meilleur chocolat au lait au monde ? Non, ce n’est pas une maison suisse, encore moins une entreprise de la Côte-Ouest américaine. Ce sont les artisans de la compagnie Chaleur B (chaleurb.com), sise dans notre Gaspésie bien à nous. Au cours des dernières années, leurs différents chocolats ont remporté plusieurs prix au International Chocolate Awards. Lors de la compétition tenue en novembre 2023, en Italie, le premier prix leur a été décerné grâce à leur chocolat au lait, dont la teneur en cacao est de 51 %. L’entreprise développe ses saveurs à partir de fèves d’Amérique Centrale et d’aliments québécois.

Du chocolat, on passe à la photographie. Cette semaine, Charles-Frédérick Ouellet (charlesouellet.ca) est devenu le premier photographe québécois depuis 25 ans à voir une de ses photos être primée par le prestigieux World Press Photo. Organisation reconnue depuis 1955 pour son exposition annuelle vouée au photojournalisme, elle fait escale à chaque fin d’été à Montréal pour y accueillir de nombreux visiteurs. La photo retenue, dans la catégorie Images uniques (Amérique du Nord et Amérique Centrale), est celle d’un pompier debout sur un rocher, lors des feux de forêt de l’été dernier. Le cliché est en noir et blanc.

Monsieur Ouellet saura le 18 avril prochain si son oeuvre passe au-delà du prix régional et est sélectionnée pour une reconnaissance à l’échelle mondiale.


Billet du 29 mars 2024 : Quelque chose de beau

Le printemps 2024 est arrivé le 19 mars dernier. La pleine lune, c’était le 25 mars. Le Québec célébrera donc Pâques ce dimanche 31 mars. Pourquoi ? Parce que, dans les États à tradition chrétienne, sauf chez les orthodoxes, Pâques est célébrée le dimanche suivant la première pleine lune du printemps.

Dans le monde de l’éducation, la fin de semaine de Pâques marque le début de la dernière étape de l’année scolaire. C’est à partir de cette date, qu’elle arrive en mars ou en avril, que le calendrier semble s’accélérer et nous propulser vers les vacances d’été, après avoir traversé une série d’examens et d’activités éducatives, à l’école ou ailleurs.

Plusieurs y voient une période intense, marquée par le stress, alors que d’autres y savourent un compte à rebours bien amorcé. Dans un cas comme dans l’autre, c’est le soleil, la verdure, l’air frais et les chants d’oiseaux qui se pointent. Quelque chose de beau renaît.


Dans le cours de français

Éric Duhaime se montre très actif sur les réseaux sociaux. J’ai déjà constaté des fautes bien pires sur certaines de ses publications, mais une a attiré mon attention, au cours des derniers jours.

#LeProfCorrige

Bon. Il y a d’abord « la gang », dans le quatrième paragraphe. Je soulignerais l’expression à grands traits rouges si elle était employée dans le travail d’un de mes élèves, mais c’est surtout sur une erreur au paragraphe suivant que je veux attirer votre attention.

« Les Québécois ne veulent pourtant rien savoir des libéraux centralisateurs, ni d’un 3e référendum perdant du PQ. »

La conjonction ni, qu’on emploie pour exprimer une négation, ne doit pas être précédée d’une virgule dans une phrase. On aurait donc dû lire :

« Les Québécois ne veulent pourtant rien savoir des libéraux centralisateurs ni d’un 3e référendum perdant du PQ. »


Dans le cours de français, deuxième période

Une expression heurte mes oreilles chaque fois que je l’entends. Cette semaine, elle a été prononcée par Paul Larocque, sur les ondes de TVA Nouvelles, ainsi que par Évelyne Charuest, à ICI Première. Les deux ont évoqué le « domaine pécunier ».

#LeProfCorrige

Quelle terrible faute ! L’adjectif s’écrit et se prononce pécuniaire. On aurait donc dû entendre « le domaine pécuniaire ». Cette erreur est tellement courante que je commence à craindre que l’usage en modifie la règle.


Dans le cours de musique

Un premier album tout en contraste pour le Montréalais Olivier Faubert. Neuf chansons aux paroles mélancoliques ou carrément tristes, sur des musiques rythmées et entraînantes. Voici la huitième plage de l’album, Perséides.

Olivier Faubert – Perséides – Pour ne pas mourir en hiver – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

C’est un véritable conte de fées.

Elle, 40 ans, Américaine, ex-patineuse artistique qui, 16 ans après avoir quitté son sport, écoule des jours heureux en administrant une boutique de manucure et d’esthétisme.

Lui, 32 ans, Québécois aux prises avec un trouble du déficit d’attention doublé d’hyperactivité (TDAH), se cherche désespérément une partenaire de danse sur glace pour poursuivre une carrière amateur en couple.

Elle enfile de nouveau les patins, ils se rencontrent, la chimie opère ! Deanna Stellato-Dudek et Maxime Deschamps ont remporté la médaille d’or en couple lors des Championnats du monde de patinage artistique tenus à Montréal, la semaine dernière. C’était contre toute attente.

Madame Stellato-Dudek, qui baragouine quelques mots de français, attend maintenant sa nouvelle citoyenneté : celle qui lui permettra de représenter le Canada aux Jeux olympiques d’hiver de 2026 en Italie. Elle sera alors âgée de 42 ans.


Billet du 22 mars 2024 : Des chiffres (absents) et des lettres (doublées)

Il y a plusieurs années, j’avais vu un reportage à la télévision de Radio-Canada. On y expliquait que les nouvelles annonçant le décès d’un grand nombre de personnalités, toujours vivantes, étaient déjà montées et conservées quelque part dans une voûte de la société d’État. Ainsi, lorsque le décès survient, on n’a qu’à récupérer les bandes, mettre à jour la surimpression et envoyer le tout, très rapidement, à la salle de l’information.

Dans cette même émission, on a laissé Pierre Bourgault, qui était encore bien vivant, visionner et commenter son propre reportage nécrologique. Il l’avait fait avec la verve, l’esprit critique et la dose d’humour qu’on lui connaît.

Je présume qu’il en est de même pour les parutions en ligne sur Radio-Canada.ca, selon ce que j’ai pu constater mercredi, lors du décès d’Yves Michaud. Même si le sujet a été préparé, il faut procéder à une dernière relecture pour assurer un professionnalisme minimal avant de le diffuser. Voici ce qui a été publié :

On a fini par remplacer la parenthèse par 2024, quelques heures plus tard. Mais sur mon téléphone cellulaire, à tout le moins, l’alerte de Radio-Canada a été la première à s’afficher. À vouloir à tout prix remporter la course contre la montre, c’est celle du travail sérieux et compétent qu’on se met à risque de perdre.


Dans le cours de français

Il y a des enseignants qui nous marquent plus que d’autres. Si mon style d’enseignement est fortement influencé par celui de mon enseignant de français de première secondaire, ma professeure de sixième année m’a laissé quelques conseils utiles pour transmettre les règles de l’orthographe.

Elle est celle qui nous disait qu’on avait beau avoir deux yeux, il n’en faut qu’un seul pour apercevoir. Le verbe apercevoir ne prend donc qu’un seul p. Par contre, il faut deux mains pour applaudir. Le verbe applaudir en prend donc deux.

J’ai pensé à elle lorsque j’ai vu apparaître ceci sur un de mes réseaux sociaux, cette semaine.

J’ignore la source, mais je l’en remercie !


Dans le cours de musique

Quand Maude Audet arrive avec du nouveau matériel, je me le procure et je l’écoute. Et presque toujours, j’en diffuse un extrait ici. Elle nous fait cadeau, cette semaine, d’un mini-album de trois chansons. Il s’intitule tout simplement Chansons pour toi. En mettant le titre au singulier, on obtient celui de la pièce que je vous suggère, Chanson pour toi.

Maude Audet – Chanson pour toi – Chansons pour toi – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Il faut avoir côtoyé quelqu’un souffrant de fibrose kystique pour comprendre à quel point cette maladie a un impact colossal non seulement sur la personne malade, mais aussi sur sa famille. Les recherches des dernières années ont permis de déboucher sur des avancées importantes qui leur donnent de l’espoir et améliorent grandement leur qualité de vie.

Le Trikafta est un médicament qui agit sur la source de la maladie, plutôt que sur ses symptômes. Il permet de liquéfier les muqueuses et d’éviter nombre d’infections chez les gens atteints de fibrose kystique. Plus de 90 % d’entre eux peuvent le recevoir. Il n’agit toutefois pas sur les dommages déjà causés.

C’est pourquoi Fibrose kystique Canada demande aux provinces et aux territoires de rembourser ce médicament prescrit aux enfants âgés de 2 à 5 ans. On estime ainsi pouvoir permettre à plusieurs d’entre eux de vivre une vie presque normale. Jusqu’ici, depuis l’automne dernier, l’Alberta, la Colombie-Britannique, l’Ontario et le Nunavut ont répondu favorablement.


Billet du 15 mars 2024 : Économies de bouts de chandelles

Cinq jours après le passage à l’heure d’été, ressentez-vous encore les effets de ce changement ? De mon côté, j’ai l’impression que oui. Chez mes élèves, c’est indéniable. Quant à mon chien, c’est terrible.

Il faut remonter dans le temps de deux siècles et demi pour trouver les origines du changement d’heure. C’est Benjamin Franklin qui, le premier, aurait proposé cette solution pour économiser des chandelles, à l’époque. Ce n’est cependant que durant les deux Guerres mondiales que l’usage s’est propagé un peu partout sur la planète, toujours pour des raisons d’éclairage et d’économies d’énergie.

Cette réalité est-elle toujours actuelle ? Selon des études récentes européennes, les changements d’heure entraîneraient effectivement des économies modestes dans l’éclairage, mais pas dans le chauffage ni la climatisation 1. Toujours les mêmes économies de bouts de chandelles !

D’un autre côté, depuis les dernières années, plusieurs scientifiques et intervenants du domaine médical évoquent les effets néfastes des changements d’heure chez l’humain.

Enfin, la météorologue Ève Christian a publié ceci sur X, anciennement Twitter, cette semaine :

Le changement d’heure, vous, ça vous fait quoi ?

-> Actuellement, AVEC les changements d’heure :

  • le soleil se lève le plus tôt à 5 h 5 (l’été) et le plus tard à 7 h 35 (l’hiver)
  • le soleil se couche le plus tard à 20 h 48 (l’été) et le plus tôt à 16 h 11 (l’hiver)

-> Si on était à l’HEURE NORMALE à l’année :

  • le soleil se lèverait le plus tôt à 4 h 5 (l’été) et le plus tard à 7 h 35 (l’hiver)
  • le soleil se coucherait le plus tard à 19 h 48 (l’été) et le plus tôt à 16 h 11 (l’hiver)

-> Si on était à l’HEURE AVANCÉE à l’année :

  • le soleil se lèverait le plus tôt à 5 h 5 (l’été) et le plus tard à 8 h 35 (l’hiver)
  • le soleil se coucherait le plus tard à 20 h 48 (l’été) et le plus tôt à 17 h 11 (l’hiver)

Alors ? Vous préférez quoi ?

Source : X (Eve_Christian)

Personnellement, j’opte pour l’heure normale toute l’année. Je suis d’avis qu’une luminosité tôt le matin est beaucoup plus bénéfique pour le corps humain. Et puis en été, je considère que de pouvoir profiter de la lumière solaire jusqu’à 19 h 48 est largement suffisant. En hiver, la différence entre 16 h 11 et 17 h 11 m’apparaît bien mince.

Et surtout, on éviterait les bouleversements causés par le changement d’heure. Une fois ce débat derrière nous, on en ouvrira un autre pour déterminer deux nouvelles dates pour les changements de piles des détecteurs de fumée. 😊

1 Tassart, Anne-Sophie. Changement d’heure : quels effets sur le corps et sur la consommation d’énergie ? Sciences et avenir, Paris. Le 4 mars 2019.


Dans le cours d’univers social

Si le monde entier était représenté par 100 personnes (première partie) :

  • 50 seraient des femmes, 50 seraient des hommes;
  • 26 seraient âgés de 0 à 14 ans, 66 entre 15 et 64 ans, 8 de plus de 65 ans;
  • Il y aurait 33 chrétiens, 22 musulmans, 14 hindous, 7 bouddhistes, 12 d’une autre religion et 12 sans religion;
  • 83 sauraient lire et écrire, alors qu’il y aurait 17 analphabètes;
  • 7 posséderaient un diplôme universitaire ou collégial, 93 n’en auraient pas.

Suite dans le prochain billet.

(Source : 100people.org)


Dans le cours de musique

Il a tout juste 22 ans, il est originaire de Longueuil et il en est déjà à son quatrième album. Donnant dans le rap et le hip-hop, Fredz écrit, compose et chante en français. L’album s’intitule Demain il fera beau et la pièce a pour titre Mauvais rêve.

Fredz – Mauvais rêve – Demain il fera beau – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

L’Arabie saoudite n’est pas nécessairement reconnue pour sa promotion de l’égalité des genres. Elle a pourtant soumis une proposition étonnante aux circuits de tennis féminin (WTA Tour) et masculin (ATP Tour). Son offre, qui expirera dans trois mois si elle n’a pas été acceptée d’ici là, comprend une enveloppe de 2 milliards $ pour la fusion des deux circuits. On maintiendrait 14 tournois, dont les quatre du Grand Chelem, répartis sur 20 semaines. Cependant, on n’y inviterait que les 100 premiers joueurs classés et les 100 premières joueuses classées, reléguant les autres dans des circuits inférieurs.

Là où je vois une bonne nouvelle, c’est que les montants des bourses accordées aux femmes seraient exactement les mêmes que ceux des hommes. Il y aurait enfin une équité salariale dans un sport professionnel, et pas le moindre.

Le projet à deux milliards de dollars de l’Arabie saoudite qui peut bouleverser le visage du tennis. Le Figaro, Paris. Le 13 mars 2024


Billet du 8 mars 2024 : Pause bénéfique

La relâche scolaire fait du bien ! Elle est trop courte pour être qualifiée de vacances, mais trop longue pour être considérée comme un congé ; toutefois, elle constitue une pause bénéfique tant pour les élèves que pour le personnel des écoles. À moi, elle sert de mise à jour des obligations professionnelles, mais à un rythme plus lent. Elle me permet aussi de gérer quelques affaires personnelles. Mais surtout, elle permet également de m’accorder du temps personnel, du temps trop peu souvent disponible pour accomplir certaines activités durant l’année scolaire.

Instaurée à certains endroits dès les années 1970, ce n’est qu’au début des années 1980 que la semaine de relâche s’est étendue partout au Québec. Ce sont cinq jours de vacances d’été qui ont été déplacés à la fin de l’hiver. C’est la raison pour laquelle la rentrée scolaire commence à la fin du mois d’août plutôt qu’après la fête du Travail, comme c’était le cas auparavant.


Dans le cours d’éthique et culture religieuse

La semaine dernière, la Cour d’appel du Québec a confirmé la validité de la Loi 21, la Loi sur la laïcité de l’État. Dans les heures qui ont suivi, voici ce que le Bloc québécois a publié sur les réseaux sociaux :

Venant d’une formation politique qui se targue depuis toujours de représenter les intérêts des Québécoises et des Québécois, la boutade est indigne, inutilement arrogante, méprisante et condescendante. En manifestant sa satisfaction avec une expression on ne peut plus chrétienne (Alléluia signifie « Louez Dieu »), le Bloc envoie un pied de nez aux tenants des autres religions, comme si on leur confirmait que leurs signes religieux étaient plus dérangeants que ceux qui ont longtemps orné le décor d’un Québec catholique.

Le principe de la laïcité de l’État rallie environ les deux tiers de la population, selon les principaux sondages. S’il s’agit d’une majorité nette, on demeure quand même loin du consensus social. Retenons de plus que le gouvernement québécois a dû recourir à la clause dérogatoire, la fameuse clause « nonobstant », pour adopter sa Loi 21. « Il n’y a rien de nouveau sous le Soleil », rétorquerez-vous peut-être. Pourtant, un précédent a bien été créé ! Parce que jusqu’à l’adoption de cette loi, nos seuls recours à la clause dérogatoire consistaient à nous soustraire à l’application de la Charte canadienne des droits et libertés. Pour la Loi sur la laïcité de l’État, on a également dû, pour la première fois, se soustraire aux articles de la Charte des droits et libertés de la personne, celle-ci adoptée en 1975 par l’Assemblée nationale du Québec. Le gouvernement a ainsi délibérément contrevenu à sa propre charte.

Par cette réaction inconvenante, le Bloc québécois a raté une belle occasion d’agir avec unité et inclusion. Son attitude de crois ou meurs est déplorable.


Dans le cours de musique

Nicolas Boulerice écrit, compose et chante des airs de musique traditionnelle. Avec le groupe Le Vent du Nord, il a produit dix albums. Il en a également produit un en solo, un autre avec deux collaborateurs et deux avec Frédéric Samson.

Frédéric Samson est contrebassiste. De son côté, il a participé à quatre albums de Small World Project, en plus de ses collaborations avec Nicolas Boulerice.

Sorti le 1er mars dernier, CoolTrad constitue le deuxième album des deux collaborateurs. Il regroupe douze titres qui mêlent le chant traditionnel aux airs de jazz et de blues. Le résultat m’a immédiatement séduit. Amateur des trois styles, mais avec un léger penchant vers le blues, j’ai opté cette semaine pour Testament.

Nicolas Boulerice et Frédéric Samson – Testament – CoolTrad – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Je vous fais une petite révélation, je suis malentendant. À un faible degré, il est vrai, mais suffisamment pour porter des prothèses auditives. Pour les personnes atteintes d’une surdité totale, il est maintenant possible d’assister à un concert ou d’aller danser. La musique est ressentie… par la peau !

Jay Zimmerman, un musicien ayant perdu l’ouïe lors des attentats du 11 septembre 20011, s’est adjoint des ingénieurs afin de mettre sur pied le projet Music : Not Impossible. Ensemble, ils ont développé une technologie permettant à des personnes sourdes de ressentir la musique à travers leur peau, un peu comme si elle remplaçait les tympans, grâce à des appareils placés aux poignets, aux chevilles et sur le tronc2. Le collectif a organisé un concert auquel des centaines de spectateurs ont assisté. La moitié d’entre eux étaient sourds.

L’expérience s’est avérée concluante : tous ont affirmé l’avoir vécue de la même façon.

1 Jay’s Silent Symphony: When a Musician Goes Deaf (vidéo en anglais)

2 Music: Not Impossible Origin Story (vidéo en anglais)