Billet du 9 avril 2021 : Les écoles sont ouvertes

À partir de maintenant, je change de vocabulaire. Je cesse de dire qu’une classe ou qu’une école ferme en raison de la COVID. Je dirai désormais qu’elle bascule en enseignement à distance. C’est beaucoup plus fidèle à la réalité et ça évite des interprétations. Et quelques justifications.

Si j’ai vécu l’enseignement à distance de mars à juin 2020, ainsi que durant quatre jours en décembre dernier, j’ai eu l’occasion d’expérimenter l’enseignement hybride, cette semaine, avec 21 de mes 24 élèves en classe et trois qui ont suivi mes cours en direct de la maison, en visioconférence, avec les mêmes documents, fournis via une plateforme numérique.

Aurai-je à revivre une telle situation au cours des prochains mois, des prochaines années ? Probablement. Et l’expérience de cette semaine s’étant avérée concluante, je suis prêt.


Dans le cours de français

Lorsque j’ai démarré #LeProfCorrige, en août 2018, c’était pour dénoncer celles et ceux qui aspiraient à nous diriger, mais qui publiaient sans prendre le temps de se relire, laissant passer des fautes de français souvent grossières. J’ai cependant toujours reconnu le droit à l’erreur et je me suis abstenu de reprendre les gens qui prenaient la peine de souligner leurs propres erreurs et de s’autocorriger.

Loin d’être parfait, j’ai moi-même commis mes bourdes grammaticales. J’ai toujours vu à les effacer ou à les corriger, dès que j’en prenais connaissance. Comme quoi personne n’est à l’abri, c’est aussi arrivé au grand Bernard Pivot, cette semaine.

D’abord, doit-on écrire Paul et Marie se sont regardé dans les yeux, ou Paul et Marie se sont regardés dans les yeux ?

Ensuite, doit-on écrire Paul et Marie se sont succédé à la présidence de cet organisme, ou Paul et Marie se sont succédés à la présidence de cet organisme ?

Pas évident, non ? Mais attendez de lire la suite…

Dans le premier cas, on doit choisir le pluriel et écrire Paul et Marie se sont regardés dans les yeux.

Dans le second cas, il faut y aller avec le singulier et écrire Paul et Marie se sont succédé à la présidence de cet organisme.

L’explication est la suivante :

Dans Paul et Marie se sont regardés dans les yeux, le participe passé regardés s’accorde avec le complément direct se, pronom remplaçant Paul et Marie. Il doit donc être masculin pluriel. Si on avait eu Mélanie et Marie, on aurait écrit Mélanie et Marie se sont regardées dans les yeux.

Dans l’autre phrase, Paul et Marie se sont succédé à la présidence de cet organisme, l’un a succédé à l’autre, faisant du pronom se un complément indirect, plutôt qu’un complément direct (… a succédé à qui ? À se, mis pour Marie, ou l’inverse, se désignant Paul). Le participe passé demeure donc invariable.

Et je cite :

« Dans Les enfants de la télé, mon compliment sur Trapenard est entaché d’une faute « parmi tous les journalistes littéraires qui se sont succédés … ». Pas de s à succédé ! »

Bernard Pivot, ex-animateur d’Apostrophes et de Bouillon de culture, le 4 avril 2021.

Dans le cours d’univers social

Le sigle des Ligues majeures de baseball est MLB. Celui du mouvement Black Lives Matter est BLM.

Le match des étoiles 2021 du baseball majeur devait avoir lieu à Atlanta, en Géorgie. Dans la foulée de la loi adoptée par cet état américain le mois dernier, loi qui aura pour effet de limiter le droit de vote des minorités, la MLB a décidé de relocaliser son match des étoiles. On ne sait pas encore où il se déroulera, mais l’hommage à Hank Aaron, qui a évolué à Atlanta et qui est décédé plus tôt cette année, aura lieu ailleurs.

C’est dommage pour les partisans de baseball à Atlanta, mais devant la grossièreté des mesures adoptées par le gouverneur républicain de la Géorgie, en réplique au vote majoritairement démocrate des électeurs de cet état lors des élections présidentielles de l’automne dernier, le commissaire du baseball majeur a répondu par un électrochoc que l’autre n’a jamais vu venir. Ceci constitue tout un appui aux athlètes noirs du baseball, héritiers de Jackie Robinson, dont Hank Aaron faisait partie.

La Guerre de Sécession a pris fin il y a 156 ans jour pour jour, en ce 9 avril. Après tout ce temps, est-il normal de voir encore autant de ségrégation dans les actions et les décisions américaines ? Poser la question, c’est y répondre.


Dans le cours de français, deuxième période

– Comment écrit-on Outaouais ?

– Comme ça se prononce.

– Et comment prononce-t-on Outaoauis ?


Dans le cours d’éthique et culture religieuse

D’un côté, une dame dans la soixantaine se fait rouer de coups, sous les yeux d’un gardien de sécurité même pas foutu d’appeler de l’aide, encore moins d’intervenir.

D’un autre côté, l’égo d’un chat en prend pour son rhume, après que deux poules se soient entraidées(1) pour se défendre d’une attaque du même type.

J’admire les poules.

(1) Participe passé s’accordant avec le complément direct se, mis pour poules, féminin pluriel.


Dans le cours de musique

Belle surprise des Cowboys fringants, il y a trois semaines, alors qu’ils ont lancé un nouvel album, moins de 18 mois après Les antipodes, l’album qui nous avait offert L’Amérique pleure. Le groupe récidive cette fois avec Les nuits de Repentigny, qui rassemble 23 chansons originales relatant ses débuts. Le son, les mélodies, les paroles, rien n’a été réinventé ici, on reconnaît Les Cowboys fringants dès les premières notes de n’importe laquelle des pièces. Ce qui est intéressant, toutefois, c’est de constater que les membres du quatuor ont lâché leur fou à travers plusieurs d’entre elles, y injectant une bonne dose de souvenirs.

Avec l’embarras du choix, mon aiguille s’est arrêtée sur Fin d’hiver, une chanson de circonstance. La voici en #musiquebleue.

Les Cowboys fringants – Fin d’hiver – Les nuits de Repentigny – #musiquebleue

Et je cite :

« Matière à réflexion: Du temps des jukebox, vous vous souvenez de combien on était prêt à payer pour écouter UNE toune, UNE fois ? »

Stéphane Venne, auteur-compositeur et conseiller en communications, le 31 mars 2021.

La bonne nouvelle de cette semaine

C’est le genre de nouvelle qui fait du bien. Samedi, un garçon de trois ans a été retrouvé sain et sauf dans une forêt au nord de Kingston, en Ontario, après s’y être perdu durant trois jours. L’enfant aurait échappé durant moins d’une minute à la vigilance de son grand-père, avec qui il construisait une balançoire. La suite immédiate constitue le cauchemar de tout parent : région sauvage, froid, pluie, noirceur. Ce sont finalement des policiers qui l’ont trouvé, en bonne santé, après 72 heures de recherches.

Comme quoi il faut toujours garder espoir.

Lisez le compte rendu de Radio-Canada.


Billet du 27 novembre 2020 : Exhibitionnisme 2.0

Retirer son couvre-visage dans un lieu public, en 2020, s’apparente de plus en plus à se dévêtir complètement dans ce même lieu : ça choque et ça scandalise. Avec raison.

Quand un groupe de personnes procède ainsi, en se dandinant au surplus au rythme de la musique, le geste provocateur se confirme. Si elles le faisaient en retirant tous leurs vêtements, elles contreviendraient à la décence et à l’ordre public. En retirant le masque, c’est à la santé publique qu’elles s’attaquent.

Je suis un partisan des libertés individuelles. Toutefois, le principe est simple et connu, la liberté d’une personne s’arrête là où commence celle d’une autre. C’est un adage que celles et ceux qui se sont donnés en spectacle à la Place Rosemère, cette semaine, ont sûrement dû entendre à plusieurs reprises, si je me fie au groupe d’âge auquel ces gens semblent appartenir.

En passant, malgré le mépris démontré, je déplore le qualificatif employé par certains médias pour désigner les membres de ce groupe. Une subjectivité si directe n’a pas sa place dans un journal ou un bulletin de nouvelles. Et le mot n’est encore entré dans aucun ouvrage de référence !


Et je cite :

« Il se méfie beaucoup de la 5G, il n’a pas confiance dans les vaccins anti-Covid, il tient le télétravail pour une supercherie, il n’accorde aucun crédit au gouvernement, mais il croit qu’un jour il gagnera au Loto. »

Bernard Pivot, le 19 novembre 2020

Dans la cour d’école

Il avait déjà neigé, plus tôt cette année, mais nous avons eu droit cette semaine à une première neige demeurée au sol, une neige suffisamment dense et volumineuse pour des sculptures, une neige pour amuser les élèves. Et ils en ont tous profité. Une seule bordée de neige suffit pour varier les activités extérieures, pour modifier le paysage, pour embellir les humeurs des enfants. Il y a des moments où je pense avoir oublié de vieillir.


Dans le cours de mathématiques

Quelqu’un peut m’expliquer quelque chose ? Je pense m’être égaré dans les statistiques…

Bon an, mal an, le taux d’efficacité des vaccins contre le virus de la grippe saisonnière se situe entre 30% et 35%. En date d’aujourd’hui, quatre industries pharmaceutiques ont annoncé avoir mis au point un vaccin contre le virus de la Covid-19. Selon elles, l’efficacité de ces différents vaccins, fruits d’une douzaine de mois de recherches et de travail, varie entre 70% et 95%.

Comment interpréter cet écart si important ?


Dans le cours de sciences et technologie

Une théorie diffusée à la fin du mois dernier a piqué ma curiosité lorsque j’en ai pris connaissance, il y a quelques jours. Un chercheur australien, le professeur Ian M. Mackay suggère le modèle du fromage suisse pour lutter contre la pandémie.

Sa suggestion constitue en fait une adaptation d’une stratégie britannique de communication, établie il y a une trentaine d’années. Elle part du fait qu’en superposant plusieurs tranches de fromage suisse, aucun des trous ne pourrait laisser passer quoi que ce soit. Ainsi, comme aucune des protections contre la Covid-19 n’est efficace à 100%, c’est en adoptant une série d’entre elles simultanément que l’on parviendra à bien se protéger.

L’image est intéressante :

Les cinq tranches de gauche représentent les responsabilités individuelles, comme porter le couvre-visage et se laver les mains régulièrement. Les cinq tranches de droite représentent les responsabilités collectives, comme les facilités de dépistage, l’aide gouvernementale et, en bout de ligne, le vaccin.

« Chaque intervention (tranche) comporte ses lacunes (trous). Superposer plusieurs tranches augmente les chances de succès. »


Dans le cours de musique

Au début, je croyais que Françoise était une chanteuse française. J’ai finalement réalisé que Françoise est en fait un duo québécois, formé de Jacinthe Riopel et de Marc-André Beaudoin. À travers un son rock and roll des années 1960, grassement teinté d’une influence country, le jeune duo insère une pièce qui se distingue des autres par ses notes yéyé des plus enjouées. La chanson, Chat melon, résonne longtemps dans ma tête chaque fois que je l’entends. C’est celle que je vous présente cette semaine, en #musiquebleue.


La bonne nouvelle de cette semaine

La situation présente incite à peu près tout le monde à se serrer les coudes pour éviter la fermeture d’une multitude de commerces et d’entreprises. Je l’ai mentionné plusieurs fois dans mes écrits, l’actuelle pandémie de Covid-19, à travers nombre de difficultés et de jours pénibles, offre un lot substantiel d’éléments positifs. Un de ceux-ci a été révélé hier, sous la plume du journaliste Louis Cloutier.

Une entreprise de Louiseville, en Mauricie, l’imprimerie Marquis, fonctionne à plein régime depuis les derniers mois. Spécialisée dans l’impression de livres, cette imprimerie a connu une production record en septembre, alors que plus de deux millions de livres sont sortis de ses presses. Non seulement les 160 employés sont-ils assurés de conserver leur emploi à court et moyen termes, à tout le moins, mais force est de constater la hausse importante des ventes de livres francophones. Ceci constitue non pas une, mais deux excellentes nouvelles.


Billet du 30 octobre 2020 : Hocus POTUS

À quel genre de magie aurons-nous droit, cette semaine ? Premièrement, les enfants québécois seront autorisés à passer l’Halloween, samedi, en pleine deuxième vague de la pandémie de coronavirus, alors que nos mesures sanitaires font des mécontents et que l’Europe reconfine. Un an après le cafouillage de l’an dernier, quand les pluies diluviennes du 31 octobre avaient incité certaines municipalités à repousser au 1er novembre, au milieu d’un vent à écorner les boeufs, la traditionnelle cueillette de bonbons, la situation permettra-t-elle aux enfants de retrouver cette ambiance festive automnale et une récolte abondante ? Réponse demain, dans nos rues et les bulletins de nouvelles de fin de soirée.

Dans le cours d’univers social

Ensuite, le réveil de mercredi matin en sera-t-il un d’euphorie ou de dur lendemain de veille pour les États-Unis et la planète, suivant l’élection à la présidence américaine ? L’ère Trump se poursuivra-t-elle quatre années de plus ou fera-t-elle place à un nouveau POTUS, en l’occurence Joe Biden ?

La seule prédiction à laquelle je me risque, c’est que Biden remportera le vote populaire. Mais le système électoral américain étant ce qu’il est, alors que 48 des 50 états accordent la totalité des votes des grands électeurs à un seul des deux candidats, Donald Trump dispose d’excellentes chances de demeurer à la Maison-Blanche. Rappelons qu’en 2016, il avait remporté le vote du collège électoral 304 contre 227, alors que son adversaire Hillary Clinton avait obtenu, au niveau de la population, près de 3 millions de votes de plus que lui.


Dans le cours de français

Triste nouvelle, mercredi matin, alors que la francophonie apprenait le décès d’Alain Rey, le rédacteur en chef des éditions Le Robert. Il n’avait que 24 ans lorsqu’il a été engagé par Paul Robert, en 1952, demeurant au sein de l’entreprise jusqu’à sa mort. On lui doit tous les dictionnaires de la maison, en collaboration avec différents linguistes.

Ce qu’il y a de particulier avec Alain Rey, c’est que seul son amour de la langue française l’a guidé tout au long de son parcours. En effet, bien qu’il eût fait des études en lettres, il n’a jamais reçu de diplômes universitaires.

Il y a quelques mois à peine, il s’était prononcé sur le genre du mot Covid. J’y avais d’ailleurs fait allusion dans mon billet du 5 juin dernier.

Et je cite :

« Les verbes pleurent, les adjectifs sont tristes, les noms versent des larmes, les adverbes sont infiniment chagrins, le français est en deuil: Alain Rey a refermé ses précieux dictionnaires. »

Bernard Pivot, le 29 octobre 2020

Dans la salle du personnel

Excellente nouvelle pour nous, enseignants, en milieu de semaine, alors que le gouvernement du Québec annonçait la conversion de trois journées de classe de la présente année scolaire en journées pédagogiques. Contrairement à ce que plusieurs croient, les journées pédagogiques ne sont pas des jours de congé pour les enseignants. Ce sont des journées de formation, de réunion, de planification, parfois de correction.

Il y a deux ans, en raison de fermetures des écoles lors de tempêtes de neige ou d’importantes chutes de verglas, nos journées pédagogiques situées entre la mi-février et le début du mois de juin avaient toutes été rayées du calendrier, à l’école où j’enseigne. Durant cette période, il y avait eu la relâche scolaire, les congés de Pâques et celui de la Fête de Dollard-Reine-Patriotes (appelez-le comme vous voulez), mais aucun de ceux-ci ne nous permettait de nous réunir entre collègues, à l’école. Il avait donc fallu le faire sur notre temps personnel, durant près de cinq mois.

Avec la surcharge de travail que la situation actuelle nous demande, en ce temps de Covid, cette décision est vraiment bienvenue.


Dans le cours d’éducation physique

Le 7 octobre dernier, un jeune hockeyeur américain de 18 ans, Mitchell Miller, réalisait son grand rêve alors qu’il était repêché en 4e ronde par les Coyotes de l’Arizona. Trois semaines plus tard, il ne fait déjà plus partie de l’organisation et ne jouera probablement jamais dans la LHN. Alors qu’il avait 14 ans, Miller a intimidé un camarade de classe de race noire et présentant des retards de développement. Il faut préciser que les gestes posés étaient graves et ont résulté en accusations devant une cour de jeunesse.

Ce qu’il y a de malheureux, en plus de ce qu’ont subi la victime et sa famille, c’est que les Coyotes avaient fait le pari de prendre part à la réhabilitation complète de Miller, considérant son attitude, sans l’excuser, comme une erreur de jeunesse. La pression populaire s’est cependant montrée plus forte et la formation professionnelle n’a eu d’autre choix que de couper les ponts avec son jeune défenseur.

Les conséquences sont lourdes pour tous les acteurs, dans cette histoire. J’espère qu’elle servira d’exemple dans certains milieux.


Dans le cours d’univers social, deuxième période

À travers les pages de ce blogue, je me suis généralement gardé une réserve sur les questions politiques. Je transgresserai ma propre règle aujourd’hui. Dans un rassemblement au Michigan, mardi, Donald Trump a évoqué devant ses partisans le 25e Amendement qui ferait de Kamala Harris la première femme à la présidence des États-Unis, la ridiculisant au passage. Vous pouvez écouter l’entièreté de son discours en suivant ce lien, mais entre 12:25 et 12:50, Trump déclare : « Après trois semaine à la présidence, Joe se fera descendre. Alors Kamala, tu es prête ? »

Quand on connaît les liens de Trump avec les Proud Boys, cette milice armée prête à le maintenir au pouvoir coûte que coûte, on peut se demander où cette déclaration l’aurait mené, quelques minutes à peine après l’avoir prononcée, s’il n’avait pas été président des États-Unis.


Extrait de Monsieur Bellum, par Hergé (1939)

Et je cite :

– Vous trouvez pas ça bizarre que ce ne soit que des républicains qui testent positif à la COVID-19?

– Pas plus étrange que lorsque mon chum Jimmy, au CEGEP, qui répétait toujours que le condom n’était pas confortable, a attrapé la gonorrhée.

Louis T., humoriste, le 25 octobre 2020

Jouons avec les mots

Dans mon dernier billet, je vous demandais de me nommer le plus long mot de la langue française dont on ne prononce aucune des lettres. La réponse est oiseaux, dont on ne prononce ni le [o], ni le [i], ni le [s] (qui se prononce [z]), ni le [e], ni le [a], ni le [u], ni le [x].

Cette semaine, je vous demande de me nommer le mot le plus court contenant toutes les voyelles, à l’exception du y. C’est facile ! Réponse dans mon billet du 6 novembre.


Dans le cours de musique

Cette semaine, je me suis vraiment amusé en découvrant l’album Le camp de vacances de Jérôme 49, de Jérôme 50. Pourquoi celui qui s’affiche sous le pseudonyme de Jérôme 50 a-t-il choisi de s’appeler Jérôme 49 dans le titre de cet album ? Je l’ignore. Quoi qu’il en soit, l’artiste y revisite les grands classiques des camps de vacances avec des paroles contemporaines et franchement moins innocentes que les originales. J’admets avoir éclaté de rire par moments, lors de l’écoute.

Pour l’extrait de cette semaine, en #musiquebleue, je vous propose sa version de Trois p’tits chats. Amusez-vous !


La bonne nouvelle de cette semaine

Joey Moss est décédé. En soi, cela n’a rien d’une bonne nouvelle, au contraire. La bonne nouvelle, c’est tout ce qui entoure la vie de cet homme. Comment il a su faire sa place dans la cour des grands. Comment les grands ont donné sa chance à la différence et largement bénéficié des retombées positives de leur action.

Joey Moss est né avec la trisomie 21, en 1963. Un jour de 1984, un certain Wayne Gretzky, qui le connaissait, a proposé aux Oilers d’Edmonton de l’engager comme préposé au vestiaire de l’équipe. Dès le départ, aux dires de plusieurs, Moss accomplissait ses tâches avec une rigueur incomparable. Au point où les Eskimos d’Edmonton, de la Ligue canadienne de football, lui ont offert le même emploi, quelques années plus tard. Heureux et reconnu dans toute l’Alberta, Joey Moss a cumulé les deux fonctions jusqu’à lundi dernier, jour de son décès.

Tant au hockey qu’au football, les joueurs et autres éléments de l’organisation le considéraient comme un membre de l’équipe à part entière. Mourir à 57 ans, c’est jeune. Mais pour quelqu’un atteint de trisomie 21, cet âge est vénérable. La considération qu’il a reçue a-t-elle eu un effet sur sa longévité ? J’ose croire que oui. En fait, j’en suis certain.

Photo : Page Facebook des Oilers d’Edmonton.

Image en titre du billet : Shutterstock


Billet du 23 octobre 2020 : Je suis prof

Dure semaine pour ma profession. Depuis la mise en ligne de mon billet de vendredi dernier, un enseignant français a été assassiné pour avoir montré des caricatures et une professeure de l’Université d’Ottawa voit sa carrière compromise, et sa sécurité menacée, pour avoir prononcé un mot dans un contexte précis. Je prendrai position rapidement : dans les deux cas, les conséquences sont démesurées par rapport aux actes reprochés.

Dans le cours de français

Qu’est-ce que Verushka Lieutenant-Duval et moi avons en commun ? Plusieurs choses. D’abord, nous enseignons. À des niveaux différents, mais le travail comporte des similitudes. Mais aussi, à peu près au même moment où elle prononçait le fameux mot dans un de ses cours, j’écrivais et publiais moi-même le même mot, cinq fois plutôt qu’une, dans un de mes billets hebdomadaires. Ainsi, si vous relisez mon texte du 25 septembre dernier, vous constaterez que je l’emploie également dans un contexte très précis, soit celui de l’origine du mot, son évolution, son emploi incorrect, tout comme les situations où la langue française le considère encore comme étant correct.

Reprendre textuellement ce mot ici, cette semaine, tiendrait de la provocation, après l’actualité des derniers jours. Ce n’est ni mon intention, ni mon habitude. Mais est-ce que je considère toujours l’avoir employé correctement, sans malveillance, le mois dernier ? Bien sûr.

Faut-il mettre tabou dans nos institutions un mot figurant dans tous les dictionnaires et manuels d’histoire ? Répondre par l’affirmative tiendrait de la déresponsabilisation. Dans le contexte qui nous préoccupe, je serais même porté à parler d’infantilisation.

Dans le bureau de la direction

J’ai connu Jacques Frémont, le recteur de l’Université d’Ottawa, il y a une trentaine d’années. Avant de bifurquer vers l’éducation, j’étudiais le droit à l’Université de Montréal, où il était professeur. Nous avons tenu quelques conversations, tant en classe qu’en privé. Dans tous les cas, il demeurait clair que se tenait devant moi un homme lucide, sensé. Aussi, quand j’ai pris connaissance de son blâme à l’endroit de la professeure Lieutenant-Duval, je n’ai pu m’empêcher de me dire qu’il y avait probablement dans l’histoire deux ou trois éléments inconnus du grand public. Force est maintenant d’admettre que ce n’était pas le cas, la professeure ayant été réintégrée dans ses fonctions, après une humiliation lui ayant fait perdre l’ensemble de sa classe, une étudiante exceptée.

Un bon nombre de collègues de Verushka Lieutenant-Duval se sont au contraire portés publiquement à sa défense. La majorité étant des francophones, les insultes racistes, notamment le mot en F désignant un batracien, ont paradoxalement pullulé sur les réseaux sociaux. Toutes ces personnes ont vu leurs coordonnées personnelles être publiées en ligne. La principale intéressée se dit apeurée, après avoir reçu des menaces à son intégrité physique.

Peu importe où se situe notre opinion dans ce dossier, à partir du moment où on admet que la professeure n’avait aucune intention malveillante, il est devenu évident qu’elle subit un tort considérable. Plus grand que celui qu’elle aurait elle-même fait subir ? Fort probablement.

Et je cite :

« À voir ce qui se passe à l’Université d’Ottawa, les vrais racistes doivent se bidonner, quand même… »

Frédéric Bérard, journaliste, auteur et conférencier, le 20 octobre 2020

Dans le cours d’univers social

Les sensibilités exprimées dans le cadre de l’affaire Lieutenant-Duval reflèteraient une situation vécue de plus en plus dans les institutions québécoises de haut savoir. Dans sa chronique d’hier à l’émission Tout un matin, le journaliste Paul Journet a fait état d’une série de témoignages reçus de professeurs ayant dû composer avec des étudiants mécontents de certains propos.

Parmi eux, une professeure qui prétend avoir été interrompue par un étudiant se présentant comme queer chaque fois qu’elle prononçait le mot homme ou le mot femme. L’étudiant en question serait même venu un jour perturber le cours avec des étudiants non inscrits. La professeure aurait finalement décidé d’arrêter de le donner.

Les dérives et débordements demeurent exception. Il faudrait s’assurer qu’il en reste ainsi. Le cas contraire annoncerait des années pénibles pour la profession. Le débat doit être mené rapidement.


Dans le cours d’éthique et culture religieuse

Conflans-Sainte-Honorine, France, le 6 octobre 2020. Dans un collège où il enseigne à des élèves de 14 et 15 ans, Samuel Paty donne un cours sur la liberté d’expression et montre en classe des caricatures du prophète Mahomet. Un père mécontent diffuse sur Internet le nom et plusieurs autres renseignements personnels de Samuel Paty. Le jeu du téléphone fait en sorte que de fausses informations commencent à circuler.

Dix jours plus tard, un ressortissant tchétchène issu d’une autre région de la France se présente dans la localité, paie des élèves pour qu’ils lui indiquent qui est Samuel Paty, suit ce dernier, le poignarde et le décapite.

Je pose une question : qu’est-ce qui laissera les plus grandes séquelles psychologiques chez les élèves, le fait d’avoir vu des caricatures de Mahomet, ou le fait de savoir leur professeur assassiné puis décapité ?


Et je cite :

« Quand un homme perd tragiquement la vie parce qu’il répand la lumière, c’est que la barbarie enténèbre de plus en plus d’esprits. D’où l’urgence de diffuser la lumière. »

Bernard Pivot, le 17 octobre 2020

Jouons avec les mots

Alors, avez-vous réussi à rassembler une dizaine de mots ne rimant avec aucun nom commun en langue française ? C’est le cas de belge, goinfre, larve, meurtre, monstre, pauvre, quatorze, quinze, simple et triomphe.

Cette semaine, nous jouons surtout avec les lettres. Dans le mot eau, on ne prononce aucune des lettres. C’est l’assemblage des trois voyelles qui donne le son [o] au mot. La question de cette semaine, quel est le plus long mot de la langue française dont on ne prononce aucune des lettres ?

Réponse dans mon billet de vendredi prochain !


Dans le cours de musique

Lauréat en 2019 du Festival international de la chanson de Granby, c’est dans les rues du Vieux-Québec que le musicien Philippe Gagné, durant sept années, a d’abord fait connaître son art. C’est à la pièce qu’il lance depuis ses chansons. La dernière en lice, que je vous propose cette semaine en #musiquebleue, c’est Instababe, dans laquelle il dénonce la recherche de vedettariat instantané sur les réseaux sociaux (« Parle-moi pas si t’es pas une Instababe »).

À travers un son R&B acoustique à la fois chaud et rafraîchissant, c’est sous le pseudonyme le.Panda que Philippe Gagné a choisi de se faire connaître et de présenter son matériel. Il s’inscrit parmi mes coups de coeur de la dernière année. (le.Panda sur Bandcamp)


La bonne nouvelle de cette semaine

Aujourd’hui, je laisse parler Hubert Reeves qui, à 88 ans, n’a rien perdu de sa verve. Il y a trois ans, le magazine Québec Science le qualifiait d’optimiste lucide. Aucune autre expression ne saurait si bien décrire celui qui, malgré des prises de position alarmistes quant au traitement réservé à la nature, n’a jamais perdu foi en l’humanité.

Il se livre en vidéo à un testament rempli d’espoir devant la force de la nature et celle des humains, dans un contexte de collectivité avec tous les êtres vivants. Le groupe post-rock français Bravery in Battle l’accompagne en musique dans cet enregistrement. Permettez-vous cette pause méditative de cinq minutes pour bien démarrer la fin de semaine.


Billet du 2 octobre 2020 : Présent !

Dans le cours d’univers social

Tout a été dit, écrit, remâché et dit de nouveau au sujet de Joyce Echaquan, cette mère atikamekw de sept enfants décédée au Centre hospitalier régional de Lanaudière (CHRDL), sous les injures et autres propos atroces d’une infirmière et d’une préposée aux bénéficiaires. Pas question d’évoquer ici le ouï-dire, tout ou presque a été enregistré et diffusé non seulement au Québec, mais autour du monde.

Le Québec est un état ouvert. Mais sa société, ou à tout le moins certains de ses éléments, peut parfois s’adonner à des démonstrations de racisme que je suis incapable de concevoir, surtout à notre époque, et qui m’embarrassent au plus haut point.

Deux femmes se sont fait pincer. Elles ont pour le moment perdu leur emploi, en attendant de savoir si des accusations criminelles seront déposées contre elles. Mais n’est-ce là que la pointe de l’iceberg ? Oui, si on en croit le chef du Conseil des Atikamekw de Manawan, Paul-Émile Ottawa, qui affirme que ses membres sont régulièrement victimes de tels propos dans plusieurs services publics de la région de Joliette. Et sûrement que l’événement de cette semaine au CHRDL serait demeuré lettre morte n’eût été de la présence d’esprit de Madame Echaquan qui, quelques minutes avant de rendre l’âme, a eu l’idée de diffuser sur Facebook Live son agonie et les invectives dont elle a été victime.

S’il se trouve du personnel pour agir de la sorte avec une membre de la communauté atikamekw, peut-on penser que de telles évacuations de frustration et manques de retenue pourraient également viser d’autres communautés, des démunis, des aînés ? Poser la question, c’est y répondre.


Et je cite :

« J’ai vu beaucoup de choses au cours de ma carrière de plus de 60 ans en journalisme. Mais je n’ai jamais rien vu de semblable à ce qui s’est passé ce soir. Plutôt que d’avoir obtenu des réponses, je demeure accroché à une seule question : Vraiment ??? »

Dan Rather, journaliste et animateur à la retraite, à propos du débat entre Donald Trump et Joe Biden, le 29 septembre 2020

Dans le cours d’éducation physique

Je me suis désintéressé du hockey de la LNH il y a déjà plusieurs années. Pourquoi ? Pour tout et pour rien. Mais c’est la première fois que je rate les matchs d’une finale de la Coupe Stanley. Et je me rends compte que je suis en train de rater les séries de championnat du baseball majeur, chose que j’aurais qualifiée d’impensable il y a un an à peine. Chaque dimanche après-midi, depuis deux ou trois semaines, j’allume mon téléviseur pour regarder les matchs de la NFL et je n’accroche pas. La saison de l’Impact ? Je n’en ai rien vu.

Ou bien le sport professionnel a emprunté une tangente que j’ai du mal à suivre, ou bien la Covid ravage à plusieurs niveaux.


Dans le cours d’univers social, deuxième période

Si plusieurs publicités laissent à désirer, souvent en raison d’un humour douteux, il s’en trouve d’autres que je considère comme des bijoux. Ces publicités savent rejoindre l’auditoire par leur originalité et leur façon claire et concise de diffuser leur message. L’une d’elles, qui tourne beaucoup à la télé actuellement, est Répondez présent !, pour promouvoir la carrière enseignante. Conçue par l’Agence Cartier et produite par le ministère de l’Éducation du Québec, le concept constitue l’un des plus beaux appels à la profession dont j’ai pu être témoin.

En réponse à une voix d’enfant qui procède à l’appel des présences, de véritables travailleuses et travailleurs de l’éducation affichent leur fierté d’avoir fait ce choix de carrière. Cartier a vu à équilibrer les genres en choisissant autant des hommes que des femmes, bien que ces dernières soient largement majoritaires en nombre dans la profession.

Si vous n’avez pas eu l’occasion de visionner cette publicité, la voici.


Et je cite :

« 2012, une bactérie circule dans la classe de mon fils et je perds 4 membres. Zéro responsable, il s’est senti coupable pareil. 2020, je pense à tous les enfants… Appliquons les règles sanitaires à la lettre, c’est bien peu d’efforts comparé aux conséquences sur une famille ! »

Marie-Sol St-Onge, artiste-peintre amputée des bras et des jambes, le 30 septembre 2020

Dans le cours d’éthique et culture religieuse

Témoignage poignant de la Docteure Cynthia Lauriault, cette semaine. Dans une lettre ouverte intitulée Comme médecin, j’ai peur et je ne sais plus comment vous le dire, elle relate ses états d’âme, qui vont bien au-delà des simples craintes, face à la deuxième vague de Covid-19 dans laquelle nous sommes plongés. Le début de sa lettre est d’ailleurs sans équivoque quant au contenu qui s’ensuit : « J’ai peur de la COVID-19, j’ai peur de la deuxième vague… mais par-dessus tout, j’ai peur de nous. »

Je vous invite à investir trois minutes de votre temps dans la lecture de ce texte, dans les pages du HuffPost.


Et je cite :

« Le coronavirus est sans foi ni loi. Il se fout du vendredi des musulmans, du samedi des juifs, du dimanche des chrétiens. Il tue tous les jours et peut-être profite-t-il des prières pour contaminer davantage. »

Bernard Pivot, le 27 septembre 2020

Jouons avec les mots

Donc, quelle est l’anagramme du mot endolori ? Si vous avec répondu indolore, vous avez raison !

La question de cette semaine est plus difficile. Dans la langue française, un seul nom commun masculin se termine en _ette. Quel est-il ? Réponse sur cette page, vendredi prochain.


Dans le cours de musique

La semaine dernière, j’ignorais qui était Or et Grenat. Cette semaine, je suis un admirateur. Des chansons à texte, propulsées sur un rythme rock ou sublimées à travers des notes de folk, donnent un savoureux mélange musical qui a su m’accrocher dès la première écoute. Le son de quelques pièces de l’album lancé en février dernier, Autopsie d’un amour, n’est pas sans rappeler celui des Parfaits salauds, autre formation québécoise dont j’ai abondamment écouté l’oeuvre dans les années 1990. La pièce que je suggère aujourd’hui, Un feu, donne dans le folk et la pop. Je l’ai choisie en raison des paroles poétiques et légèrement sarcastiques qui, bien qu’un peu moroses, ont su m’arracher un petit sourire amusé.

#Musiquebleue


La bonne nouvelle de cette semaine

Même quand il s’agit de coronavirus, on peut trouver de bonnes nouvelles. Ainsi, un test de dépistage plus simple et plus rapide sera distribué au Canada, au cours des prochaines semaines. Nouvellement autorisé par Santé Canada, le test de la compagnie Abbott Rapid Diagnostics peut analyser un échantillon prélevé dans le nez ou la gorge d’une personne et livrer un diagnostic négatif ou positif à la Covid-19 après environ 13 minutes. Les provinces canadiennes détermineront les endroits où le test pourra être subi. Il semble déjà acquis que les cliniques médicales seront du nombre, mais certains évoquent la possibilité qu’on puisse offrir le service en pharmacie. Santé publique Canada, par la voix de la Docteure Theresa Tam, a déjà indiqué que les régions rurales seraient traitées prioritairement pour la livraison du produit.


Billet du 5 juin 2020 : Entendez-vous ?

Dans le cours de français

C’est hier, le 4 juin, que Le Petit Robert 2021 et Le Robert illustré 2021 sont apparus sur les rayons des librairies. Comme chaque année, le pédagogue et rédacteur en moi s’intéresse aux nouveaux mots et nouvelles expressions qui y sont admis. Cette année, l’actualité s’est montrée particulièrement influente. Parmi les nouveautés, on y retrouve covid, déconfiner, déconfinement et distanciation (sociale et physique), mots et expressions dont il a été question dans mes billets des dernières semaines.

Ainsi, covid peut maintenant s’écrire en lettres minuscules. L’ouvrage semble également se diriger vers l’omission du trait d’union, lorsqu’il s’agit d’un covid en particulier, comme le covid 19. Lorsqu’il s’agit d’un covid, viens-je de mentionner ? Comme le covid 19 ? Alors qu’il n’y a pas si longtemps, j’insistais sur son genre féminin ? Le Petit Robert n’a pas statué et lui a octroyé les deux genres. On pourra donc continuer d’évoquer la covid, autant que le covid. À noter ici qu’aux dires mêmes d’Alain Rey, linguiste et rédacteur en chef des éditions Le Robert, seul l’usage populaire en France justifie le genre masculin de covid. L’Organisation mondiale de la Santé, l’Office québécois de la langue française et, nouvellement, l’Académie française, recommandent plutôt le genre féminin.

J’ai également eu l’occasion de livrer mon analyse bien humble et personnelle sur le verbe déconfiner et son pendant nominal déconfinement, mais également sur le nom distanciation. Dans le billet où je m’exprimais sur ce dernier mot, j’en arrivais à la conclusion qu’une distanciation ne pouvait être ni sociale, ni physique, dans le contexte grammatical lié à la maladie à coronavirus. Ainsi, dans son édition 2021, Le Petit Robert vient actualiser sa définition du mot. Dans un premier temps, il ajoute le mot quelqu’un (qqn) à sa définition initiale de distanciation, qui est maintenant ainsi libellée : « Recul, détachement pris par rapport à qqn, qqch. ». Ensuite, il insère pour la première fois l’expression distanciation sociale, la définissant comme le « fait de maintenir une distance de sécurité entre les personnes pour des motifs sanitaires. » Une référence officielle permet donc maintenant les aspects physique et social à la distanciation.

Parmi les autres mots qui entrent dans Le Petit Robert par la grande porte, notons télétravail, téléconsultation, technophile et technophobe, détox, THC, hypercentre, halloumi, kombucha, IPA, veggie, mocktail, sexto, savoir-être, présentéisme, polyamour, pansexuel, se désâmer, cloud, blacklister, cluster, brainstormer, trackeur, spammer et story.

Certains anglicismes vous font sourciller ? Moi aussi.


« Une grande nation n’est pas jugée par son nombre de milliardaires ou ses allégements fiscaux. Elle est jugée par la façon dont elle traite ses personnes les plus vulnérables. »

Bernie Sanders, le 29 mai 2020

Dans le cours de mathématiques

Un nombre, 21. Comme dans 21 secondes. Et un calcul. Un calcul politique.

Un habile calcul politique ? C’est la question que je me suis posée quand j’ai entendu le long silence du premier ministre Justin Trudeau, lorsque interrogé sur la menace du président américain de déployer son armée face aux manifestants dans son propre pays. Le calcul politique ne suscitait aucun doute pour moi. Mais était-ce habile ?

Écouter les réflexions des analystes peut certes contribuer à se forger une idée. Se tourner vers les réactions de l’opposition donne généralement une bien meilleure indication. L’opposition critiquera, c’est presque un automatisme. Mais la force ou la faiblesse de ses arguments poivrera une plaie ouverte ou témoignera au contraire d’un agacement devant un adversaire qui vient de marquer des points.

Comment a donc réagi l’opposition ? D’abord, les Conservateurs et les Verts sont demeurés plutôt avares de commentaires. Les chefs du Bloc québécois et du NPD ont réagi. Mais si Justin Trudeau a pris 21 secondes avant de répondre à une question, Yves-François Blanchet et Jagmeet Singh ont mis 25 heures avant de réagir.

Suite aux premiers commentaires des analystes qui, de façon consensuelle, avançaient que le long silence parlait beaucoup, monsieur Blanchet a évoqué le passé de professeur de théâtre du premier ministre, tout en lui reprochant son manque de courage. De son côté, monsieur Singh a plutôt comparé le silence de Justin Trudeau au silence de ceux qui ne réagissaient pas quand lui-même était victime de racisme.

En bout de ligne, est-ce le premier ministre qui en sort égratigné ou l’opposition qui semble agacée ? En ce qui me concerne, on se rapproche plus de la seconde option.


« Vu sur Nat Géo Wild. Un lion tient dans ses crocs le cou d’un buffle jusqu’à sa mort, étouffé. Vu sur les télés. Un policier blanc de Minneapolis appuie son genou sur la gorge de George Floyd jusqu’à sa mort, asphyxié. Une différence: l’homme noir a dit: »Je ne peux pas respirer. » »

Bernard Pivot, le 4 juin 2020

Dans le cours d’éthique et culture religieuse

Dans la foulée de l’affaire George Floyd, aux États-Unis, le tennisman québécois Félix Auger-Aliassime a relaté sur ses réseaux sociaux une histoire de profilage racial vécue par son père, dans les rues de Québec. Selon ses dires, rapportés par Radio-Canada, l’homme était au volant de sa Mercedes, lorsqu’il a été interpellé par la police locale.

« La policière a dit à mon père qu’il s’agissait d’une simple vérification, puisqu’il est plutôt rare de voir une personne de couleur noire à bord d’un véhicule de luxe dans ce quartier », a précisé l’athlète.

Nous avons pu lire et entendre toutes sortes de statistiques, au cours de la dernière semaine, sur des interventions policières de tout acabit concernant des personnes blanches, noires, arabes, hispaniques ou asiatiques. Effectivement, les chiffres semblent plus lourds dans un sens que dans l’autre. Différents corps de police ont déjà pris l’engagement de se pencher sur la question et d’apporter des correctifs à cette situation inacceptable.

Au-delà de la couleur de la peau du père de Félix Auger-Aliassime, un fait me dérange énormément. Ne vit-on pas dans une société où s’applique la présomption d’innocence ? Dans le cas qui nous préoccupe, on a interpellé quelqu’un qui n’avait commis aucun crime, seulement pour vérifier si par hasard il n’en avait pas commis un. C’est un geste que je trouve également condamnable. La technologie permet depuis plusieurs années de dicter un numéro de plaque minéralogique et d’obtenir rapidement les informations recherchées. Ceci contrevient tout autant au principe de présomption d’innocence, mais c’est définitivement plus discret.


Dans le cours de musique

Deux des plus grands rappeurs québécois, Koriass et FouKi, ont uni leurs talents pour produire l’album Génies en herbe, lancé la semaine dernière. Fidèles à ce qu’ils ont pu offrir dans le passé, les deux artiste présentent un produit doté d’une poésie exceptionnelle. En #musiquebleue, voici la pièce éponyme.


Les bonnes nouvelles de cette semaine

Je vous soumets trois bonnes nouvelles, plutôt qu’une seule, cette semaine. La première me touche particulièrement. Étant impliqué depuis longtemps dans la communauté des Basses-Laurentides, je peux témoigner du dévouement et de la générosité de la famille Farsa, propriétaire du restaurant du même nom. Dans la région, on ne compte plus les heures de bénévolat de Simon Farsa et de son entourage auprès des organismes sociaux et communautaires, pas plus qu’on ne continue de compter ses nombreux dons en nourriture.

L’an dernier, suites aux inondations à Sainte-Marthe-sur-le-Lac, la famille Farsa avait offert des centaines de repas aux sinistrés et aux bénévoles. Eh bien ceux qui en ont bénéficié ont récemment orchestré un retour d’ascenseur. Les résidents locaux ont ainsi convenu d’encourager en bloc le restaurant Farsa, durement touché par la crise de la covid 19, en budgétant l’achat régulier de repas pour emporter. Cet élan de solidarité est hors du commun.

Un Québécois à la tête de Twitter

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le réseau social Twitter a défrayé les manchettes, cette semaine. Après s’être dressé devant les publications du président américain, le géant du microblogage a nommé le Québécois Patrick Pichette à la présidence de son conseil d’administration. À son actif, monsieur Pichette revendique l’expérience des conseils d’administration chez Bombardier, Google et la Fondation Pierre-Elliott-Trudeau, entre autres.

M’entends-tu ?

L’excellente série québécoise M’entends-tu ?, créée par Florence Longpré, était déjà diffusée sur les plateformes TOU.TV et Club Illico, en plus du site de son diffuseur, Télé-Québec. Voilà qu’elle sera maintenant disponible sur Netflix, devenant ainsi accessible dans plus de 190 pays. C’est un autre beau rayonnement pour la culture québécoise.


Billet du 24 avril 2020 : Éloignement physique, qu’en pensez-vous ?

Dans le cours de français

Quand on parle de COVID-19, quel genre doit-on employer ?

Dans les médias francophones canadiens, on utilise le féminin. Les médias français, de leur côté, utilisent les deux genres, mais penchent plutôt vers le masculin. Alors, doit-on parler du COVID-19 ou de la COVID-19 ?

L’Office québécois de la langue française constitue le seul organisme linguistique à avoir statué sur la question, et il a opté pour le féminin. Ses raison sont clairement expliquées et je les résume ici. D’abord, COVID-19 est la contraction de Coronavirus Disease 2019, que l’on traduit par maladie à coronavirus 2019. Déjà, maladie étant un nom féminin, on dit naturellement la maladie à coronavirus. D’où la COVID-19.

En France, aucun organisme ne s’est officiellement prononcé. Toutefois, coronavirus étant un nom masculin, l’usage outre-mer a étendu son genre à la contraction COVID-19. C’est pourquoi les Français ont d’abord adopté massivement le masculin, avant que quelques scientifiques, ainsi que le site Éduscol, ne commencent à utiliser le féminin.

Qu’est-ce qui a donc pu les inciter à modifier le genre ? C’est simplement que l’Organisation mondiale de la Santé, dans sa littérature rédigée en français, a officiellement adopté le féminin, évoquant les mêmes arguments que l’Office québécois de la langue française.

#LeProfCorrige

Ici, bien qu’aucune position officielle n’ait été adoptée par les autorités linguistiques de France, on aurait dû lire « les quelque 500 morts quotidiens de la COVID-19 », plutôt que « les quelque 500 morts quotidiens du covid ». Aussi, le sigle n’ayant pas encore été lexicalisé, les majuscules s’imposent (Source).

Viens-je vraiment de reprendre Bernard Pivot sur une question de grammaire ? J’ai chaud, tout à coup. J’ai très chaud !

Dans le cours d’univers social

De toute évidence, plusieurs enseignantes et enseignants du Québec seront appelés à reprendre du service sur leur lieu de travail, d’ici la mi-mai. L’annonce officielle devrait en être faite la semaine prochaine. Le premier ministre s’est cependant avancé en mentionnant que d’ici l’été, l’école serait optionnelle pour les élèves.

J’ai hâte de voir le plan dans son ensemble. Actuellement, je maintiens des contacts quotidiens avec mes élèves, à partir d’activités que je leur fais parvenir et pour lesquelles je leur donne une rétroaction. Et je garde un contact hebdomadaire avec la classe, via une vidéoconférence à laquelle nous participons à chaque début de semaine. Me sera-t-il possible de maintenir ces liens et activités en me présentant en classe avec une partie de mon groupe seulement ?

Égide Royer, une des plus grandes sommités québécoises en matière d’éducation et d’enseignement, insiste pour qu’un éventuel retour à l’école avant septembre ne s’effectue qu’en suivant un motif pédagogique. Il laisse entendre que ce ne serait toutefois pas le cas, se basant sur les informations que François Legault a laissé filtrer, et que les écoles seraient transformées en garderies, le temps de quelques semaines. Il recommande plutôt que le gouvernement du Québec utilise le reste du printemps et l’été pour s’assurer que le corps enseignant dispose de compétences suffisantes pour la formation à distance. Parallèlement, il recommande qu’on s’assure que chaque élève reçoive un outil technologique adéquat pour suivre ses cours à partir de la maison.

Tout porte à croire qu’en effet, les enseignantes et les enseignants seront appelés à jouer un rôle qui s’apparentera plus à celui des éducatrices et éducateurs en milieu de garde qu’au leur. Si ce scénario se confirme, je demande seulement au premier ministre la même franchise envers nous qu’envers les médecins spécialistes, la semaine dernière, lorsqu’il leur a expressément demandé d’effectuer un travail d’infirmière ou de préposé aux bénéficiaires, dans les CHSLD. Cette franchise me donnerait l’impression de contribuer au plan de reprise de façon utile. Et nous serions plusieurs à le prendre positivement, j’en suis convaincu.

Dans le cours de français, deuxième période

Suite à mon billet de la semaine dernière, une amie me demandait mon avis sur l’expression distanciation sociale. Elle mentionnait ne l’avoir jamais entendue avant l’actuelle crise. Je ne crois pas l’avoir lue ou entendue auparavant non plus.

Je me souviens cependant qu’au début du confinement, un intervenant à la télévision indiquait qu’il fallait plutôt parler de distanciation physique, car les interactions sociales demeuraient possibles, notamment grâce aux moyens électroniques.

Alors d’où partons-nous ?

Il faut d’abord savoir que le mot distanciation implique un recul ou un repli de soi face à quelque chose d’abstrait, comme un événement. C’est comme la distinction nécessaire entre les verbes distancer et distancier. Distancer ou se distancer sous-tend l’augmentation d’un écart physique entre des personnes, des objets ou les deux. Alors que distancier, plus souvent qu’autrement employé à sa forme pronominale se distancier, signifie prendre ses distances devant quelque chose qui n’est pas physique, comme les paroles de quelqu’un, par exemple.

Selon l’Office québécois de la langue française, le nom distanciation est directement relié au verbe (se) distancier.

En toute logique, ceci vient donc invalider l’expression distanciation physique, étant donné qu’il est impossible à une distanciation d’être physique.

Peut-elle être sociale, maintenant ? Comme l’adjectif social est lié au nom société, il faut se demander jusqu’à quel point ce nom est concret ou abstrait. Dans le cas qui nous occupe, c’est plutôt concret. La logique voudrait donc, encore une fois, que l’expression distanciation sociale soit incorrecte.

Par quoi pourrait-on la remplacer ? Je ne suis pas linguiste, mais j’opterais pour éloignement physique.

Dans le cours de musique

J’ai aimé la voix et le style de Beyries dès ma première écoute d’une de ses interprétations. Son histoire n’est pas banale. Malgré le fait qu’elle ait, depuis son plus jeune âge, composé des chansons, elle les conservait pour elle, sans jamais les enregistrer. Elle destinait sa carrière à un autre domaine lorsqu’elle fut frappée, dans la vingtaine, par un cancer du sein. Durant ses traitements, elle a exprimé ses émotions à travers notes et poésie, produisant ainsi son premier album, Landing, sorti en 2017. S’ensuivit un excellent album éponyme, en français, en 2018. Ce que je vous propose aujourd’hui, c’est une chanson tirée d’un monoplage lancé le 7 avril dernier, Out of Touch.

Beyries est originaire de Montréal. #musiquebleue (Source)

La bonne nouvelle de cette semaine

Cette semaine, j’ai moins envie de vous transmettre une bonne nouvelle que de souligner trois beaux gestes. Trois personnes qui ont trouvé le moyen de se rendre utiles durant ce temps de pandémie. Trois personnes qui font la différence pour des gens âgés, pour des jeunes, pour des travailleuses et des travailleurs de la santé.

D’abord, Saïd Akjour. Il est un survivant de l’attentat à la grande mosquée de Québec. Atteint d’une balle tirée par l’auteur de la fusillade, le 29 janvier 2017, il a pu reprendre une vie presque normale, malgré une vive douleur chronique qui continue de l’accabler. Cet ex-enseignant est très occupé, par les temps qui courent. En effet, il agit comme préposé aux bénéficiaires dans un CHSLD de la Vieille Capitale. Son histoire a été relatée sur lapresse.ca, plus tôt cette semaine. Son dévouement est remarquable.

Ensuite, Marie-Ève Lévesque. Enseignante dévouée, elle a pris le taureau par les cornes dès le début de la période de confinement et a créé La classe en ligne, un lieu où elle donne quotidiennement des capsules pédagogiques pour tous les élèves du primaires. Avant la mise en circulation des trousses hebdomadaires du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, bien avant la réquisition des ondes de Télé-Québec, Marie-Ève Lévesque offrait un service similaire pour tous les élèves québécois âgés entre six et douze ans. Voilà une action proactive qui mérite d’être soulignée.

Finalement, une autre action proactive à souligner est celle du député et ex-hockeyeur professionnel Enrico Ciccone. Dès les premiers appels à la mobilisation, non seulement s’est-il porté volontaire pour aider en CHSLD, mais il a également encouragé et obtenu des membres de son personnel de circonscription qu’ils fassent de même. Avant sa première affectation, Enrico Ciccone avait déclaré publiquement qu’il était prêt à exécuter des tâches ménagères si c’était ce qu’on demandait de lui. Il a finalement fait plus. Beaucoup plus. Il en est resté marqué et c’est avec beaucoup d’émotion qu’il a raconté cette première expérience, sur les ondes de RDI.

Je le mentionnais il y a quelques semaines, la situation actuelle fait souvent ressortir le meilleur de l’être humain. La solidarité s’exprime, comme les constats d’iniquités. La prise de conscience est réelle et plusieurs, comme Madame Lévesque, comme Messieurs Akjour et Ciccone, comme plusieurs autres, n’attendent pas qu’on leur donne la formation de pompier pour sauter sur les lances et arroser l’incendie. Chapeau à vous tous.

Billet du 13 mars 2020 : Un retour de relâche occupé

Dans le cours de français

Il y a des semaines comme ça. On ne cherche pas et on trouve. Comme un pêcheur qui jette son filet à l’eau le temps de le nettoyer, mais qui l’en ressort contenant une manne abondante. Twitter m’a fourni beaucoup de matériel à correction, en seulement quelques coups d’oeil.

#LeProfCorrige

Ici, il aurait fallu lire « mon discours vous a convaincus », avec un S à convaincus. Le participe passé employé avec l’auxiliaire avoir s’accorde avec le complément direct qui le précède. Dans ce cas, le complément direct est le pronom vous, qui réfère aux jeunes du PQ. Il est donc masculin pluriel.

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#LeProfCorrige

Ici, il aurait fallu voir « Envoyez un message » et non « Envoyer un message ». Dans ce contexte, au départ, l’impératif est préférable à l’emploi de l’infinitif. Quand, en plus, on conjugue un autre verbe à l’impératif dans la même phrase, soit dites-lui, utiliser l’impératif pour le premier verbe devient… impératif !

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Un franglais douteux

Je m’interroge sur l’emploi de l’expression « Education Center », en anglais, dans une publication en français du musée d’Orsay, une institution bien parisienne. Comme il s’agit d’un centre pédagogique, tel que rapporté dans plusieurs médias de France, pourquoi ne pas l’avoir présenté comme tel ? L’appellation anglaise est définitivement inutile, ici.

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Un franglais plus que douteux

Ici, « harmonieux » mélange de mauvaise traduction et de fautes de français. Que les Sénateurs d’Ottawa prennent soin de s’adresser dans leur langue à leurs partisans francophones démontre une bonne intention. Mais comme disait ma grand-mère, tout ce qui mérite d’être fait mérite d’être bien fait.

Il leur aura fallu deux heures avant de corriger, mais la formation de la LNH a finalement fait amende honorable en publiant de nouveau le message, cette fois dans un bien meilleur français. Une erreur de conjugaison est cependant demeurée et je leur ai signifié.

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Dans la semaine de relâche

L’enseignant skieur que je suis a bien profité de sa relâche scolaire, la semaine dernière, pour pratiquer son sport d’hiver préféré. Une employée de la station Mont-Tremblant a voulu me complimenter, au moment où j’allais m’asseoir dans le remonte-pente, en me qualifiant de « sexy senior », ou aîné sexy.

J’en ai été flatté à 50%.

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Coronavirus

La crise du COVID-19 donne lieu à de bonnes blagues sur les réseaux sociaux. J’en ai retenu deux, que je relaie ici :

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La bonne nouvelle de cette semaine

Une jeune skieuse de 19 ans a eu la vie sauve grâce au sang froid d’un de ses collègues de travail, lundi, dans les Alpes françaises. Descendant la piste en tête d’un groupe de cinq skieurs, la jeune femme a chuté et s’est retrouvée enterrée tête première sous une épaisse couche de neige dont elle était incapable de se dégager.

Le collègue, âgé de 23 ans, est rapidement arrivé sur les lieux. Avec l’aide d’une pelle portative et d’un autre skieur, il a pu sortir son amie de sa fâcheuse position avant que l’air ne lui manque complètement. Une caméra fixée sur le casque du sauveteur a filmé toute la scène.

C’était le deuxième sauvetage du genre en un mois, dans les Alpes. Le premier s’était déroulé du côté suisse.