Billet du 27 novembre 2020 : Exhibitionnisme 2.0

Retirer son couvre-visage dans un lieu public, en 2020, s’apparente de plus en plus à se dévêtir complètement dans ce même lieu : ça choque et ça scandalise. Avec raison.

Quand un groupe de personnes procède ainsi, en se dandinant au surplus au rythme de la musique, le geste provocateur se confirme. Si elles le faisaient en retirant tous leurs vêtements, elles contreviendraient à la décence et à l’ordre public. En retirant le masque, c’est à la santé publique qu’elles s’attaquent.

Je suis un partisan des libertés individuelles. Toutefois, le principe est simple et connu, la liberté d’une personne s’arrête là où commence celle d’une autre. C’est un adage que celles et ceux qui se sont donnés en spectacle à la Place Rosemère, cette semaine, ont sûrement dû entendre à plusieurs reprises, si je me fie au groupe d’âge auquel ces gens semblent appartenir.

En passant, malgré le mépris démontré, je déplore le qualificatif employé par certains médias pour désigner les membres de ce groupe. Une subjectivité si directe n’a pas sa place dans un journal ou un bulletin de nouvelles. Et le mot n’est encore entré dans aucun ouvrage de référence !


Et je cite :

« Il se méfie beaucoup de la 5G, il n’a pas confiance dans les vaccins anti-Covid, il tient le télétravail pour une supercherie, il n’accorde aucun crédit au gouvernement, mais il croit qu’un jour il gagnera au Loto. »

Bernard Pivot, le 19 novembre 2020

Dans la cour d’école

Il avait déjà neigé, plus tôt cette année, mais nous avons eu droit cette semaine à une première neige demeurée au sol, une neige suffisamment dense et volumineuse pour des sculptures, une neige pour amuser les élèves. Et ils en ont tous profité. Une seule bordée de neige suffit pour varier les activités extérieures, pour modifier le paysage, pour embellir les humeurs des enfants. Il y a des moments où je pense avoir oublié de vieillir.


Dans le cours de mathématiques

Quelqu’un peut m’expliquer quelque chose ? Je pense m’être égaré dans les statistiques…

Bon an, mal an, le taux d’efficacité des vaccins contre le virus de la grippe saisonnière se situe entre 30% et 35%. En date d’aujourd’hui, quatre industries pharmaceutiques ont annoncé avoir mis au point un vaccin contre le virus de la Covid-19. Selon elles, l’efficacité de ces différents vaccins, fruits d’une douzaine de mois de recherches et de travail, varie entre 70% et 95%.

Comment interpréter cet écart si important ?


Dans le cours de sciences et technologie

Une théorie diffusée à la fin du mois dernier a piqué ma curiosité lorsque j’en ai pris connaissance, il y a quelques jours. Un chercheur australien, le professeur Ian M. Mackay suggère le modèle du fromage suisse pour lutter contre la pandémie.

Sa suggestion constitue en fait une adaptation d’une stratégie britannique de communication, établie il y a une trentaine d’années. Elle part du fait qu’en superposant plusieurs tranches de fromage suisse, aucun des trous ne pourrait laisser passer quoi que ce soit. Ainsi, comme aucune des protections contre la Covid-19 n’est efficace à 100%, c’est en adoptant une série d’entre elles simultanément que l’on parviendra à bien se protéger.

L’image est intéressante :

Les cinq tranches de gauche représentent les responsabilités individuelles, comme porter le couvre-visage et se laver les mains régulièrement. Les cinq tranches de droite représentent les responsabilités collectives, comme les facilités de dépistage, l’aide gouvernementale et, en bout de ligne, le vaccin.

« Chaque intervention (tranche) comporte ses lacunes (trous). Superposer plusieurs tranches augmente les chances de succès. »


Dans le cours de musique

Au début, je croyais que Françoise était une chanteuse française. J’ai finalement réalisé que Françoise est en fait un duo québécois, formé de Jacinthe Riopel et de Marc-André Beaudoin. À travers un son rock and roll des années 1960, grassement teinté d’une influence country, le jeune duo insère une pièce qui se distingue des autres par ses notes yéyé des plus enjouées. La chanson, Chat melon, résonne longtemps dans ma tête chaque fois que je l’entends. C’est celle que je vous présente cette semaine, en #musiquebleue.


La bonne nouvelle de cette semaine

La situation présente incite à peu près tout le monde à se serrer les coudes pour éviter la fermeture d’une multitude de commerces et d’entreprises. Je l’ai mentionné plusieurs fois dans mes écrits, l’actuelle pandémie de Covid-19, à travers nombre de difficultés et de jours pénibles, offre un lot substantiel d’éléments positifs. Un de ceux-ci a été révélé hier, sous la plume du journaliste Louis Cloutier.

Une entreprise de Louiseville, en Mauricie, l’imprimerie Marquis, fonctionne à plein régime depuis les derniers mois. Spécialisée dans l’impression de livres, cette imprimerie a connu une production record en septembre, alors que plus de deux millions de livres sont sortis de ses presses. Non seulement les 160 employés sont-ils assurés de conserver leur emploi à court et moyen termes, à tout le moins, mais force est de constater la hausse importante des ventes de livres francophones. Ceci constitue non pas une, mais deux excellentes nouvelles.


Billet du 20 novembre 2020

Bonne nouvelle, les abus du temps des Fêtes seront limités, cette année ! La décision du gouvernement du Québec de permettre les rassemblements du 24 au 27 décembre représente un bon compromis, dans la situation actuelle, alliant la tradition et les festivités à la protection de la santé de la population. Je préfère voir le bon côté de la chose, le repos se voudra bénéfique et les vêtements demeureront plus amples et confortables !

Mais surtout, je suis heureux de conserver un calendrier scolaire quasi intact. Ce qui me rapproche le plus de la normalité, en ces temps anormaux, c’est de me trouver tous les jours dans une classe. Mes élèves tiennent le même discours. La pandémie a tout de même ses bon côtés, jamais je n’ai vu un aussi grand nombre d’enfants apprécier autant l’école.


Dans le cours de français

Les disciples d’Alexis Cossette-Trudel ont lancé cette semaine, sur un site de vente en ligne, une série d’articles promotionnels à l’effigie de leur organe de diffusion. Le slogan qui y est inscrit reflète une qualité du français particulière, disons-le.

#LeProfCorrige

Ici, on aurait dû lire La pandémie est finie !, ou encore La pandémie, c’est fini !, avec une virgule après pandémie et fini au masculin. Dans ce second cas, le participe passé fini s’accorde avec c’, mis pour cela.


Et je cite :

« À tous ceux qui croient nécessaire de baptiser leur compagnie en anglais pour réussir à l’international, je rappelle qu’Ikea vend des meubles au nom imprononçable dans 41 pays. »

Biz, auteur-compositeur-interprète et écrivain, le 17 novembre 2020

Dans le cours de sciences et technologie

Je relaie ici un article très intéressant publié sur le site de Radio-Canada. L’article explique en détails les risques de contagion à la Covid-19 liés à chacune de nos activités quotidiennes. Surtout, il aide à comprendre certaines décisions moins populaires de l’Institut national de santé publique du Québec.

Covid-19 : Quels sont les risques associés à vos activités ?


Dans le cours d’éducation physique

L’an dernier, les Giants de San Francisco devenaient la première équipe du baseball majeur à embaucher une femme, Alyssa Nakken, dans son personnel d’entraîneurs. La semaine dernière, les Marlins de Miami, toujours au baseball majeur, sont devenus la première équipe professionnelle majeure, tous sports confondus, à confier les rênes de leur formation à une représentante de la gente féminine, alors qu’ils ont nommé madame Kim Ng au poste de directrice générale.

Je m’étonne en constatant que c’est le baseball majeur qui s’est approprié ce rôle de précurseur, mais j’en suis fort heureux. Un pan très conservateur de ce milieu vient de pâlir et de paver la voie à d’autres nominations similaires. Bravo aux Giants, aux Marlins et à la MLB.


Dans le cours de musique

Que ce soit à travers des cantiques ou des airs populaires, j’ai toujours aimé la musique de Noël. C’est la raison pour laquelle, annuellement, j’en ajoute à ma collection. Le premier album que je me suis procuré cette année est celui du pianiste de jazz montréalais Chilly Gonzales, A Very Chilly Christmas. Ses versions uniques des classiques du plus beau temps de l’année consacreront rapidement cet album parmi mes préférés de tous les temps. La tâche de choisir la pièce que je présenterais cette semaine en #musiquebleue s’est avérée des plus ardues. J’ai finalement opté pour sa version de Last Christmas, du groupe britannique Wham! Mais peu importe celle que j’aurais choisie, elle n’aurait jamais à elle seule rendu justice à la grande qualité de l’album entier, encore moins au plaisir que j’éprouve à chaque écoute.


La bonne nouvelle de cette semaine

Le 6 avril 2018, seize joueurs et membres de l’organisation des Broncos de Humboldt, une équipe de la Ligue de hockey junior de la Saskatchewan, perdaient la vie quand un train routier est entré en collision avec l’autobus qui les transportait. Parmi les treize survivants se trouvait Layne Matechuk, à ce point défiguré que ses parents ont dû l’identifier à partir du tatouage qu’il arbore à l’avant-bras gauche. Souffrant de multiples fractures à la tête et de lésions au cerveau, la réhabilitation s’annonçait déjà longue pour Matechuk.

Conscient que sa carrière de joueur s’est terminée avant même d’avoir véritablement pris son envol, le jeune homme de 20 ans a vu son rêve de demeurer dans le monde du hockey franchir un pas de plus, la semaine dernière, quand il a pu effectuer une sortie sur patins, dans un aréna de la province de l’Ouest canadien.⁦

« Je voulais d’abord être chiropraticien et enseignant, mais maintenant, ce que j’aimerais, c’est devenir entraîneur personnel afin de pouvoir former des joueurs de hockey », a-t-il mentionné. Avec autant de détermination, nul doute qu’il y parviendra.


Image en titre du billet : Shutterstock


Billet du 13 novembre 2020 : Peser les maux

Une personne de mon entourage répète régulièrement qu’il n’y a rien de plus stable que le changement. Encore hier, les événements lui ont donné raison. Alors qu’il y a quelques jours à peine le premier ministre du Québec martelait pour une ixième fois qu’il n’était pas question de fermer les écoles en raison de la deuxième vague de Covid-19, François Legault ouvrait la porte à cette possibilité, il y a moins de 24 heures. Et si je me fie à ses autres décisions prises depuis le début de la pandémie, ce genre de déclaration annonce généralement un passage aux actes à court terme.

Dans le cours de mathématiques

D’abord, l’Europe est très durement touchée par cette deuxième vague, depuis plusieurs semaines. Aux États-Unis, les nouveaux cas quotidiens sont à 76 000 et pourraient atteindre les 300 000 avant la fin du mois. Le Québec commence à présenter des chiffres alarmants, mais contrairement à ce qui fut le cas lors de la première vague, les autres provinces sont aussi heurtées fortement. L’Alberta et le Manitoba ont maintenant dépassé la moyenne canadienne, une première, alors que l’Ontario s’en rapproche dangereusement.

Source : Radio-Canada.ca

Dans les écoles québécoises, il y a actuellement 1214 classes fermées en raison du coronavirus, dont 324 depuis les 48 dernières heures. C’est ce qui a fait dire au premier ministre que le congé des Fêtes pourrait être prolongé, une solution qu’il avait balayée du revers de la main pas plus tard que la semaine dernière. Selon ce qu’il a mentionné, les journées perdues devraient être reprises, en tout ou en partie, avant de clore l’année scolaire.

Mais quand ? Prolonger l’année jusqu’en juillet inclusivement serait hasardeux avec un personnel scolaire déjà à bout de souffle en novembre. Et si je me fie au taux élevé d’absentéisme des élèves qu’on constate annuellement en juin, j’ose à peine imaginer ce qu’il en serait en juillet.

Rayer des journées pédagogiques du calendrier ? Ce serait plutôt incongru, quelques jours à peine après en avoir ajouté trois. Éliminer la semaine de relâche ? C’est le tourisme québécois qui en souffrirait, particulièrement les stations de glisse qui ont besoin de cette clientèle.

La solution est pourtant simple. Le gouvernement nous a demandé de nous préparer à basculer en enseignement à distance à n’importe quel moment. Nous l’avons fait, nous sommes prêts. Ce n’est pas l’idéal, j’en conviens, mais la transmission des contenus des programmes continuerait de s’effectuer et pour quelques semaines, aucun n’aurait un retard important à rattraper. Le professionnalisme du personnel scolaire n’est plus à démontrer. Les élèves font preuve d’une résilience incomparable. Que le gouvernement nous fasse confiance et chacun continuera d’avancer.

On pèse ses mots pour épargner les sensibilités. Il est temps de peser les maux et d’y aller avec le moindre.


Dans le cours d’univers social

Lorsque j’ai publié mon billet de vendredi dernier, le dépouillement des votes de l’élection américaine se poursuivait pour une troisième journée. Ce n’est que le lendemain, samedi, que Joe Biden a été proclamé président élu et que Donald Trump s’est replié dans le déni, vociférant quotidiennement sur Twitter qu’il était gagnant, que les Démocrates lui avaient volé l’élection et qu’il allait le prouver devant la Cour suprême des États-Unis.

Dès lors, on s’est mis à interpréter tous ses faits et gestes, autant que son mutisme hors Twitter. Le renvoi de son secrétaire à la Défense, en début de semaine, est même perçu par certains comme les premiers pas d’un coup d’état. Dans d’autres cercles, on murmure que le prochain président, au nom de la paix sociale, pourrait gracier Trump, avec ou sans conditions. Est-ce que Joe Biden le ferait ? Très possiblement. Mais le geste pourrait aussi venir de Mike Pence.

En 1974, Gerald Ford, successeur de Richard Nixon après sa démission, avait accordé le pardon présidentiel à ce dernier, afin de lui éviter toute poursuite fédérale. Une hypothèse avance donc que Trump pourrait quitter ses fonctions avant le 20 janvier. Mike Pence deviendrait alors automatiquement président et pourrait gracier le magnat de l’immobilier de toute accusation fédérale potentielle. Ceci ne l’immuniserait cependant pas contre des poursuites intentées par des états ou des intérêts privés.

En ce qui me concerne, je penche plutôt vers quelque chose de plus simple. Trump a définitivement mal digéré sa défaite. Ses publications virulentes sur Twitter et les traits tirés qu’il présentait lors des cérémonies de la Journée des anciens combattants, sa seule sortie publique en dix jours, le démontrent. Je suis d’avis qu’il est probablement déjà en train de préparer l’élection de 2024, où il tentera de nouveau de représenter les Républicains. Deux questions importantes demeurent : L’establishment républicain voudra-t-il encore de lui ? De quelle manière continuera-t-il d’entretenir sa base, soit les 72 millions d’électeurs qui l’ont appuyé ? Les réponses à ces questions causeront à tout le moins quelques remous, au pire, un raz-de-marée.


Et je cite :

« Arrêter Trump n’est qu’une solution à court terme. La solution à long terme, et ce sera plus difficile, consiste à réparer le système d’éducation qui a créé tant de gens suffisamment ignorants pour voter pour Trump. »

Andy Borowitz, auteur et comédien, le 4 novembre… 2016

Dans le cours d’anglais

Aujourd’hui, nous allons traduire une phrase d’un communiqué de l’ambassade des États-Unis à Abidjan, en Côte d’Ivoire, diffusé sur Twitter le 4 novembre dernier. Voici le communiqué :

Source : Twitter

La première phrase du deuxième paragraphe, « The United States calls on Côte d’Ivoire’s leaders to show commitment to the democratic process and the rule of law. », devrait se traduire comme suit : « Les États-Unis appellent les dirigeants de la Côte d’Ivoire à démontrer leur engagement envers le processus démocratique et l’état de droit. »

Le 4 novembre 2020, c’était au lendemain de quoi, déjà ?


Dans le cours d’anglais, deuxième période

Des organismes de plusieurs pays avaient pris l’habitude, à la fin d’une année, de se prononcer sur le mot de l’année, désignant ainsi un mot qui avait vu son utilisation augmenter considérablement au cours des mois précédents. Si la tradition s’est peu à peu perdue (la France, entre autres, y a mis fin après 2017), le dictionnaire britannique Collins poursuit l’exercice et a dévoilé son mot de l’année 2020, cette semaine. Quel est-il ?

Je vous le donne en mille. Il s’agit de lockdown. En français, on dit confinement.


Jouons avec les mots

Des mots qui possèdent la même orthographe mais qui ont des classes ou des sens différents sont appelés des homographes. Par exemple, le nom son et le déterminant possessif son sont des homographes. Ceux-ci donnent parfois lieu à quelques difficultés. Par exemple, avec la phrase J’aime cet instrument, mais son son est trop fort, il faut user d’adresse pour en expliquer l’analyse à un groupe d’élèves.

Donc, si je pars de la phrase Nous cuisinions et ensachions quelques repas, puis nous portions nos portions jusque dans le congélateur, les mots portions appartiennent à des classes très différentes. Dans le premier cas, il s’agit du verbe porter, conjugué à la première personne du pluriel de l’imparfait, alors que le second est un nom commun accordé au pluriel.


Dans le cours de musique

Cette semaine, je vous présente Myëlle, une auteure-compositrice-interprète de 37 ans. Connue dans l’industrie depuis plus d’une dizaine d’années, elle a lancé un premier court album en 2014, avant d’enchaîner en février dernier avec la chanson Arizona. C’est toutefois la chanson Les miroirs, sortie la semaine dernière, que je vous présente en #musiquebleue. Les deux dernières pièces figureront sur un album qui nous arrivera en 2021.


La bonne nouvelle de cette semaine

À certains égards, le confinement du printemps dernier a offert quelques bénéfices à plusieurs personnes. Parmi elles, Flavie Légaré, une jeune Montréalaise âgée de 11 ans, de même qu’Hubert Jasmin, 8 ans, jeune résident de Longueuil. De lecteurs discrets, ils sont passés à la postérité.

C’est que J. K. Rowling, l’auteure des sept tomes de la populaire série Harry Potter, a lancé sur Internet un roman inédit, longtemps inachevé, qu’elle a complété au fur et à mesure qu’elle en diffusait le contenu. Histoire d’intéresser davantage son vert lectorat, la maison d’édition Gallimard Jeunesse a lancé un concours d’illustration afin d’agrémenter les pages de ce qui allait devenir la version imprimée du roman L’Ickabog, qui paraîtra début décembre. Les dessins de Flavie et d’Hubert ont ainsi été sélectionnés. Flavie a dessiné un pied de bois au crayon feutre, qu’elle mentionne avoir réalisé en 5 minutes seulement, alors qu’Hubert a utilisé les crayons de bois et le fusain pour donner un corps au capitaine Blatt, un personnage de l’histoire.

Les deux enfants ont reçu une édition de luxe du roman, dédicacée par l’auteure, ainsi qu’un lot de livres Gallimard Jeunesse qui seront remis à la bibliothèque des écoles qu’ils fréquentent.


Image en titre du billet : Shutterstock


Billet du 6 novembre 2020 : Amère America

Au moment où j’écris ces lignes, la course à la présidence des États-Unis demeure ouverte, même si plusieurs choses se précisent. Mais les paroles de Luc De Larochellière prennent une toute autre importance, 30 ans plus tard. L’Amérique est amère.


Dans le cours d’univers social

Le cours d’univers social regroupe trois matières scolaires : la géographie, l’histoire et l’éducation à la citoyenneté. C’est sous ces trois angles que j’aborderai ici l’élection à la présidence américaine.

Dans le cours de géographie

Qui a dit, suite aux dernières élections québécoises, que Montréal était isolé du reste de la province ? Et c’est vrai, Montréal est rouge, alors que l’ailleurs québécois est couvert d’une nappe bleu pâle, tachetée de quelques marques bleu foncé ou orangées.

La carte américaine établit clairement une lutte de classes sociales. Presque toutes les grandes villes, notamment les villes universitaires, ont voté pour Joe Biden, alors que les municipalités rurales et les banlieues plus éloignées ont majoritairement opté pour Donald Trump.

Dans le cours d’histoire

J’enseigne en 6e année du primaire. Mardi matin, j’ai mentionné à mes élèves que peu importe le résultat de l’élection, nous étions en train de vivre un moment historique. Je maintiens cette affirmation.

Quelques heures plus tard, Trump exigeait l’arrêt du dépouillement des votes, tout en incitant ses partisans à le manifester. Il mandatait ses avocats pour intenter des procédures judiciaires dans au moins quatre états, avançant sa théorie des votes illégaux et des votes légaux. Perturber un processus démocratique de cette façon est digne des grands dictateurs.

Hier soir, il en a ajouté une couche en point de presse. Après une journée où Twitter a brouillé une grande partie de ses publications en les qualifiant de fausses, ce sont les réseaux NBC, CBS, ABC et MSNBC qui ont arrêté la diffusion du point de presse avant la fin, pour les mêmes raisons. Quelques heures auparavant, son fils Donald Jr y allait d’une sortie en règle sur Twitter, accusant tous les Républicains, sauf deux qu’il a nommés dans des messages subséquents, de laisser tomber son père.

Depuis hier, Trump est officiellement censuré par les médias et semble isolé par son parti. Il ne faut toutefois pas négliger l’importante base militante dont il dispose et qui est sans doute prête à donner suite à ce qu’il commandera.

Dans le cours d’éducation à la citoyenneté

Plusieurs choses vécues cette semaine me laissent perplexe. Joe Biden est un Démocrate plutôt à droite. S’il était un homme politique canadien, il serait un Conservateur et pas nécessairement le plus modéré. Il est aux Démocrates ce que Mitt Romney est aux Républicains : les deux ont de bons amis dans l’autre clan. Le pari des Démocrates d’y aller avec lui comme candidat à la présidence s’est avéré payant, nombre de Républicains, dont Romney, préférant voter pour l’adversaire plutôt que pour Trump. Malgré ses positions plus à droite, Biden a été qualifié de socialiste par Trump tout au long de la campagne.

Maintenant, en date d’hier soir, le sénat était divisé 48-48, alors que la Chambre des représentants, toujours à majorité démocrate, a vu augmenter son nombre de représentants républicains. Biden est en voie d’obtenir le pourcentage d’appuis que les sondages lui attribuaient, soit un peu plus de 50 %. Le hic, c’est que la performance de Trump se situe juste sous la barre des 50 %, autour de 48 %, ce qui donne à penser que tous les indécis se sont rangés de son côté.

Il est acquis que Donald Trump est un mythomane, menteur compulsif, dont les commentaires misogynes, racistes et méprisants étaient légion au cours des dernières années. Malgré cela, près d’un Américain sur deux a préféré l’appuyer plutôt que de se tourner vers un candidat qu’on a faussement dépeint comme un socialiste. C’est déjà inquiétant.

Si on ajoute l’appel à l’arrêt du décompte lancé par le président, ainsi que le discrédit qu’il a jeté jeudi soir sur le processus électoral, on a tout lieu de craindre qu’une réélection de Donald Trump pourrait mener à un climat tendu, dans un contexte où il en serait à un deuxième et dernier mandat, durant lequel il aurait les coudées franches n’ayant pas à se préoccuper de la campagne électorale suivante.


Et je cite :

« Les Blancs qui scandent «arrêtez de compter» profitent de leur privilège. Si les Noirs et les gens d’autres origines essayaient de renverser notre démocratie de la sorte, ils seraient qualifiés de terroristes et de hooligans. Le fait que les votes soient comptés n’est pas scandaleux, c’est un droit. »

Assal Rad, chercheure au Conseil national irano-américain, le 4 novembre 2020

Dans le cours d’univers social, deuxième période

L’avocat personnel de Trump, Rudolph Giuliani, dans sa sortie publique de mercredi, a accusé les Démocrates de malhonnêteté, mentionnant au passage qu’ils faisaient voter des morts. Je ne sais pas si les Démocrates font voter des morts, mais les Républicains en font élire.

David Andahl, candidat à la Chambre des représentants du Dakota du Nord, est décédé de la Covid-19 le 5 octobre dernier. Son nom est demeuré sur les bulletins de vote et il a été élu ! C’était la seconde fois en deux ans que cela se produisait chez les Républicains. Lors des élections de mi-mandat, en 2018, un certain Dennis Hof avait été élu à la Chambre des représentants du Nevada, même s’il avait rendu l’âme quelques semaines auparavant.


Dans le cours de français

Dans la course à savoir qui sera le premier à publier la nouvelle, les médias sont tellement pressés de publier qu’ils en oublient souvent la qualité de la langue.

LaPresse.ca, le 31 octobre 2020

#LeProfCorrige

Ici, on aurait dû lire « …le premier acteur à incarner James Bond… », et non « …le premier acteur a incarné James Bond… ».


Dans le cours d’éthique et culture religieuse

Une déclaration de Justin Trudeau a créé une polémique, cette semaine. Il a déclaré que « [la] liberté d’expression n'[était] pas sans limites ». À tort ou à raison, plusieurs lui ont ainsi reproché de laisser entendre que l’enseignant Samuel Paty n’aurait peut-être pas dû montrer des caricatures de Mahomet à ses élèves.

Sur le fond, quand on sort la phrase de son contexte, Trudeau a raison : la liberté d’expression n’est pas sans limites. Les propos diffamatoires ou ceux qui incitent à la haine n’ont pas leur place dans une société civilisée.

Maintenant, est-ce correct d’afficher ou de diffuser des caricatures de Mahomet ? Personnellement, je ne le ferais pas. Le fait de savoir que cela heurte certaines personnes est déjà un sérieux incitatif à m’abstenir. Expliquer, dans le cadre d’un cours, que ces caricatures ont déjà causé plusieurs conflits meurtriers est suffisant pour faire comprendre la situation, sans avoir besoin de montrer les dessins en appui.

Toutefois, si une collègue ou un collègue était d’un autre avis et choisissait de le faire, la pleine liberté devrait lui revenir. Nous vivons dans une société laïque et les Samuel Paty de ce monde n’ont pas à subir les conséquences d’un geste qui, jusqu’à preuve du contraire, respecte les normes sociales.


Jouons avec les mots

Le calembour de la semaine : « Les moulins, c’était mieux à vent ? »

La semaine dernière, je vous demandais quel était le mot le plus court contenant toutes les voyelles de la langue française, à l’exception du y. Ce mot est oiseau.


Dans le cours de musique

On interroge souvent les réseaux sociaux pour connaître l’avis des internautes à savoir quelle chanson québécoise serait la plus belle de tous les temps. À travers les Quand les hommes vivront d’amour et Ordinaire, mon choix personnel s’arrête sur Les étoiles filantes, des Cowboys Fringants. Les paroles, la mélodie, les orchestrations, je trouve que cette chanson frôle la perfection.

Moins entraînante mais plus engagée, leur chanson L’Amérique pleure, de leur dernier album intitulé Les Antipodes, est fondue dans le même moule. C’est elle qui a remporté le Félix de la chanson de l’année, dimanche dernier, au Gala de l’ADISQ. C’est aussi celle que je vous présente cette semaine, en #musiquebleue.


La bonne nouvelle de cette semaine

L’amateur de café que je suis a été heureux de lire cette semaine que la compagnie Nespresso poursuivait son chemin vers l’écoresponsabilité. Entreprise carboneutre depuis plus de trois ans, Nespresso prévoit planter des arbres autour de ses plantations de café, au Costa Rica et en Indonésie, étendant ainsi son modèle à l’ensemble de sa chaîne d’approvisionnement.

Rappelons que Nespresso a également innové en matière de récupération de capsules de café, en vertu d’ententes avec plusieurs municipalités et centres de tri. Elle fabrique et vend aussi des cafetières faites d’aluminium entièrement recyclé.