Billet du 13 novembre 2020 : Peser les maux

Une personne de mon entourage répète régulièrement qu’il n’y a rien de plus stable que le changement. Encore hier, les événements lui ont donné raison. Alors qu’il y a quelques jours à peine le premier ministre du Québec martelait pour une ixième fois qu’il n’était pas question de fermer les écoles en raison de la deuxième vague de Covid-19, François Legault ouvrait la porte à cette possibilité, il y a moins de 24 heures. Et si je me fie à ses autres décisions prises depuis le début de la pandémie, ce genre de déclaration annonce généralement un passage aux actes à court terme.

Dans le cours de mathématiques

D’abord, l’Europe est très durement touchée par cette deuxième vague, depuis plusieurs semaines. Aux États-Unis, les nouveaux cas quotidiens sont à 76 000 et pourraient atteindre les 300 000 avant la fin du mois. Le Québec commence à présenter des chiffres alarmants, mais contrairement à ce qui fut le cas lors de la première vague, les autres provinces sont aussi heurtées fortement. L’Alberta et le Manitoba ont maintenant dépassé la moyenne canadienne, une première, alors que l’Ontario s’en rapproche dangereusement.

Source : Radio-Canada.ca

Dans les écoles québécoises, il y a actuellement 1214 classes fermées en raison du coronavirus, dont 324 depuis les 48 dernières heures. C’est ce qui a fait dire au premier ministre que le congé des Fêtes pourrait être prolongé, une solution qu’il avait balayée du revers de la main pas plus tard que la semaine dernière. Selon ce qu’il a mentionné, les journées perdues devraient être reprises, en tout ou en partie, avant de clore l’année scolaire.

Mais quand ? Prolonger l’année jusqu’en juillet inclusivement serait hasardeux avec un personnel scolaire déjà à bout de souffle en novembre. Et si je me fie au taux élevé d’absentéisme des élèves qu’on constate annuellement en juin, j’ose à peine imaginer ce qu’il en serait en juillet.

Rayer des journées pédagogiques du calendrier ? Ce serait plutôt incongru, quelques jours à peine après en avoir ajouté trois. Éliminer la semaine de relâche ? C’est le tourisme québécois qui en souffrirait, particulièrement les stations de glisse qui ont besoin de cette clientèle.

La solution est pourtant simple. Le gouvernement nous a demandé de nous préparer à basculer en enseignement à distance à n’importe quel moment. Nous l’avons fait, nous sommes prêts. Ce n’est pas l’idéal, j’en conviens, mais la transmission des contenus des programmes continuerait de s’effectuer et pour quelques semaines, aucun n’aurait un retard important à rattraper. Le professionnalisme du personnel scolaire n’est plus à démontrer. Les élèves font preuve d’une résilience incomparable. Que le gouvernement nous fasse confiance et chacun continuera d’avancer.

On pèse ses mots pour épargner les sensibilités. Il est temps de peser les maux et d’y aller avec le moindre.


Dans le cours d’univers social

Lorsque j’ai publié mon billet de vendredi dernier, le dépouillement des votes de l’élection américaine se poursuivait pour une troisième journée. Ce n’est que le lendemain, samedi, que Joe Biden a été proclamé président élu et que Donald Trump s’est replié dans le déni, vociférant quotidiennement sur Twitter qu’il était gagnant, que les Démocrates lui avaient volé l’élection et qu’il allait le prouver devant la Cour suprême des États-Unis.

Dès lors, on s’est mis à interpréter tous ses faits et gestes, autant que son mutisme hors Twitter. Le renvoi de son secrétaire à la Défense, en début de semaine, est même perçu par certains comme les premiers pas d’un coup d’état. Dans d’autres cercles, on murmure que le prochain président, au nom de la paix sociale, pourrait gracier Trump, avec ou sans conditions. Est-ce que Joe Biden le ferait ? Très possiblement. Mais le geste pourrait aussi venir de Mike Pence.

En 1974, Gerald Ford, successeur de Richard Nixon après sa démission, avait accordé le pardon présidentiel à ce dernier, afin de lui éviter toute poursuite fédérale. Une hypothèse avance donc que Trump pourrait quitter ses fonctions avant le 20 janvier. Mike Pence deviendrait alors automatiquement président et pourrait gracier le magnat de l’immobilier de toute accusation fédérale potentielle. Ceci ne l’immuniserait cependant pas contre des poursuites intentées par des états ou des intérêts privés.

En ce qui me concerne, je penche plutôt vers quelque chose de plus simple. Trump a définitivement mal digéré sa défaite. Ses publications virulentes sur Twitter et les traits tirés qu’il présentait lors des cérémonies de la Journée des anciens combattants, sa seule sortie publique en dix jours, le démontrent. Je suis d’avis qu’il est probablement déjà en train de préparer l’élection de 2024, où il tentera de nouveau de représenter les Républicains. Deux questions importantes demeurent : L’establishment républicain voudra-t-il encore de lui ? De quelle manière continuera-t-il d’entretenir sa base, soit les 72 millions d’électeurs qui l’ont appuyé ? Les réponses à ces questions causeront à tout le moins quelques remous, au pire, un raz-de-marée.


Et je cite :

« Arrêter Trump n’est qu’une solution à court terme. La solution à long terme, et ce sera plus difficile, consiste à réparer le système d’éducation qui a créé tant de gens suffisamment ignorants pour voter pour Trump. »

Andy Borowitz, auteur et comédien, le 4 novembre… 2016

Dans le cours d’anglais

Aujourd’hui, nous allons traduire une phrase d’un communiqué de l’ambassade des États-Unis à Abidjan, en Côte d’Ivoire, diffusé sur Twitter le 4 novembre dernier. Voici le communiqué :

Source : Twitter

La première phrase du deuxième paragraphe, « The United States calls on Côte d’Ivoire’s leaders to show commitment to the democratic process and the rule of law. », devrait se traduire comme suit : « Les États-Unis appellent les dirigeants de la Côte d’Ivoire à démontrer leur engagement envers le processus démocratique et l’état de droit. »

Le 4 novembre 2020, c’était au lendemain de quoi, déjà ?


Dans le cours d’anglais, deuxième période

Des organismes de plusieurs pays avaient pris l’habitude, à la fin d’une année, de se prononcer sur le mot de l’année, désignant ainsi un mot qui avait vu son utilisation augmenter considérablement au cours des mois précédents. Si la tradition s’est peu à peu perdue (la France, entre autres, y a mis fin après 2017), le dictionnaire britannique Collins poursuit l’exercice et a dévoilé son mot de l’année 2020, cette semaine. Quel est-il ?

Je vous le donne en mille. Il s’agit de lockdown. En français, on dit confinement.


Jouons avec les mots

Des mots qui possèdent la même orthographe mais qui ont des classes ou des sens différents sont appelés des homographes. Par exemple, le nom son et le déterminant possessif son sont des homographes. Ceux-ci donnent parfois lieu à quelques difficultés. Par exemple, avec la phrase J’aime cet instrument, mais son son est trop fort, il faut user d’adresse pour en expliquer l’analyse à un groupe d’élèves.

Donc, si je pars de la phrase Nous cuisinions et ensachions quelques repas, puis nous portions nos portions jusque dans le congélateur, les mots portions appartiennent à des classes très différentes. Dans le premier cas, il s’agit du verbe porter, conjugué à la première personne du pluriel de l’imparfait, alors que le second est un nom commun accordé au pluriel.


Dans le cours de musique

Cette semaine, je vous présente Myëlle, une auteure-compositrice-interprète de 37 ans. Connue dans l’industrie depuis plus d’une dizaine d’années, elle a lancé un premier court album en 2014, avant d’enchaîner en février dernier avec la chanson Arizona. C’est toutefois la chanson Les miroirs, sortie la semaine dernière, que je vous présente en #musiquebleue. Les deux dernières pièces figureront sur un album qui nous arrivera en 2021.


La bonne nouvelle de cette semaine

À certains égards, le confinement du printemps dernier a offert quelques bénéfices à plusieurs personnes. Parmi elles, Flavie Légaré, une jeune Montréalaise âgée de 11 ans, de même qu’Hubert Jasmin, 8 ans, jeune résident de Longueuil. De lecteurs discrets, ils sont passés à la postérité.

C’est que J. K. Rowling, l’auteure des sept tomes de la populaire série Harry Potter, a lancé sur Internet un roman inédit, longtemps inachevé, qu’elle a complété au fur et à mesure qu’elle en diffusait le contenu. Histoire d’intéresser davantage son vert lectorat, la maison d’édition Gallimard Jeunesse a lancé un concours d’illustration afin d’agrémenter les pages de ce qui allait devenir la version imprimée du roman L’Ickabog, qui paraîtra début décembre. Les dessins de Flavie et d’Hubert ont ainsi été sélectionnés. Flavie a dessiné un pied de bois au crayon feutre, qu’elle mentionne avoir réalisé en 5 minutes seulement, alors qu’Hubert a utilisé les crayons de bois et le fusain pour donner un corps au capitaine Blatt, un personnage de l’histoire.

Les deux enfants ont reçu une édition de luxe du roman, dédicacée par l’auteure, ainsi qu’un lot de livres Gallimard Jeunesse qui seront remis à la bibliothèque des écoles qu’ils fréquentent.


Image en titre du billet : Shutterstock


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