Billet du 28 mai 2021 : Retour à la vie

Et puis ? Remarquez-vous le changement ?

Personnellement, oui, je le sens. Le couvre-feu est maintenant chose du passé, au Québec. Les terrasses des restaurants rouvrent aujourd’hui et j’espère qu’elles seront bondées. Il y a quelques jours, c’est dans la boutique spécialisée d’où il provient que mon vélo a reçu sa mise au point. L’an dernier, j’avais dû y procéder moi-même. À moindres frais, certes, mais à moindre efficacité également.

Et en prime, le Canadien de Montréal jouera devant 2 500 spectateurs, demain, au Centre Bell. Ce sera une première en plus de quatorze mois pour une équipe sportive canadienne.

L’été s’annonce beau. À nous de voir, en poursuivant le respect des mesures sanitaires, à ce que le soleil continue de briller au-delà de la saison estivale.


Question de la semaine

Qu’ont en commun ces quatre images ?

Réponse au bas du billet, après la bonne nouvelle de cette semaine.


Dans le cours d’univers social

Ou dans le cours de littérature, c’est selon.

James Bond, ornithologue de renom, est celui qui a inspiré à Ian Flemming le nom de son célèbre, mais fictif, agent secret britannique. J’ai appris récemment que l’auteur avait puisé dans une autre source bien réelle plusieurs éléments descriptifs de l’agent 007. 

Le type s’appelait Dušan Popov, surnommé Tricycle, car il travaillait à la fois pour les Allemands, les Britanniques et les Serbes. Connaissance de Flemming, c’est devant ce dernier que Popov a misé l’entièreté de ses frais de mission à une table de baccarat, bluffant ainsi avec succès un riche client lithuanien. On dit aussi de cet agent triple qu’il était un grand séducteur. Ce sont là des éléments importants du roman Casino Royale, le premier d’une longue série signée Ian Flemming.

Ce genre d’anecdotes me passionne.


Dans le cours de français

Dimanche dernier, la chroniqueuse Annie-Soleil Proteau était présente sur le plateau de l’émission Tout le monde en parle, afin de présenter son documentaire La dernière maison, qui sera diffusé sous peu. Le lendemain, son conjoint, l’homme politique Pascal Bérubé, a publié ceci sur Twitter :

Madame Proteau m’impressionne aussi. Ce qui me dérange, ce sont les fautes de français que son conjoint a publiées.

#LeProfCorrige

Ici, on aurait dû lire « … quand vous la rencontrez ». Le verbe doit se conjuguer à la 2e personne du pluriel, pas être mis à l’infinitif. Aussi, « Celle que vous avez vue à l’écran… », avec vue qui s’accorde au féminin avec le déterminant Celle, complément direct employé avec l’auxiliaire avoir et précédant le participe passé.

Je l’ai déjà mentionné, tout le monde a droit à l’erreur. Mais à défaut de se relire avant de publier, il faut savoir se corriger. Surtout quand, comme Monsieur Bérubé, on défend les couleurs d’un groupe politique qui se targue de bien promouvoir la langue française. Et surtout quand, comme Monsieur Bérubé, on est enseignant de formation.


Dans le cours de musique

J’ai complètement raté la sortie du plus récent album de Daniel Bélanger, l’automne dernier. C’est par hasard que j’en ai entendu un extrait, cette semaine. Ce que j’estime surtout chez Daniel Bélanger, c’est qu’il cherche d’abord à se faire plaisir. Ensuite, qui l’aime le suive ! S’il m’avait refroidi avec Déflaboxe, il y a une quinzaine d’années, j’ai vraiment apprécié le reste de son œuvre.

Cette fois, il nous arrive avec un premier titre instrumental. Il n’est pas sans rappeler les musiques de film et il évoque très certainement Ennio Morricone. L’album s’intitule Travelling et est enregistré en collaboration avec un orchestre dirigé par Achille Cassel. La pièce que je vous propose s’appelle Froide était la gâchette. Avec le banjo et la voix qui fredonne, on pense assurément aux westerns de Sergio Leone. 

Daniel Bélanger – Froide était la gâchette – Travelling – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Celle que je vous suggère cette fois est directement tirée de la chronique de Patrick Lagacé, dimanche dernier. Une histoire qui aurait pu s’avérer dramatique, mais qui, en parallèle, a donné lieu à un remarquable élan de solidarité humaine.

Lire Du vin et des miracles – La chronique de Patrick Lagacé du 23 mai 2021

Un couple de vignerons de l’Estrie en arrivait à une étape cruciale de l’entretien de ses vignes, à la cinquième année de sa viticulture. Un accident causant un important traumatisme crânien au fils adolescent de ce couple est venu perturber le calendrier, les parents devant se trouver à son chevet. Tout interrompre ruinerait probablement le travail des quatre premières années.

Un appel lancé par un ami du père à un autre vigneron a tôt fait de réunir une imposante main-d’œuvre des viticulteurs environnants, qui ont bénévolement procédé à la taille de la culture du vignoble des parents. Ces derniers ont ainsi pu concentrer leurs efforts au soutien de leur fils.

Après avoir frôlé la mort, ce dernier est maintenant hors de danger.


Réponse à la question de la semaine :

Qu’ont en commun les quatre images ? Elles représentent les quatre emblèmes officiels du Québec. Enfin, presque. Parce que si l’iris versicolore, le harfang des neiges et le bouleau jaune revendiquent déjà ce titre, ce n’est qu’après une adoption complète à l’Assemblée nationale que le papillon amiral se joindra à eux. Ceci se fera cependant très prochainement, puisque le projet de loi en ce sens a été déposé cette semaine par la députée d’Argenteuil. Son dépôt a été adopté à l’unanimité.


Image en titre du billet : Shutterstock


Billet du 21 mai 2021 : Un tour du monde en quatre minutes

Dans le cours d’univers social

L’éternel conflit israélo-palestinien est entré dans une nouvelle phase, au cours des derniers jours, avec les bombardements israéliens sur la Bande de Gaza. Ce conflit perdure depuis 1947, quand l’ONU a reconnu l’existence d’un état israélien, mais pas celui d’un état palestinien. Bien sûr, la communauté internationale reconnaît une autorité palestinienne, dirigée d’abord par Yasser Arafat, puis par Mahmoud Abbas, mais sans lui reconnaître un territoire. Celui que l’autorité palestinienne occupait et qu’elle revendique toujours a été pris par Israël lors de la guerre de 1967.

Si ce conflit a donné naissance à des groupes perçus comme terroristes du côté arabe, le Hamas en est un exemple, ce sont bel et bien des cibles civiles qui sont visées par Israël, depuis le 10 mai dernier. L’une de ces cibles, samedi, était un immeuble abritant plusieurs médias, dont l’Associated Press et Al-Jazeera. Les différentes frappes ont fait des centaines de victimes innocentes et s’inscrivent dans la lignée des crimes de guerre. J’aimerais bien qu’une nation importante sur l’échiquier mondial finisse par le reconnaître. Le problème est que depuis toujours, lorsqu’il s’agit d’Israël, la communauté internationale marche sur des œufs. Et actuellement, elle fait l’autruche.


Dans le cours de science et technologie

À travers une série de sautes d’humeur météorologiques, le réchauffement climatique montre ses effets depuis plusieurs années. Cette semaine, c’est d’une façon beaucoup plus impressionnante qu’il en a donné une démonstration. Jeudi matin, un bloc de glace de 4 320 km2 s’est détaché de l’Antarctique et s’est jeté dans la mer de Weddell. Pour vous situer, une superficie de 4 320 km2 représente environ neuf fois celle de l’île de Montréal.

Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), la température moyenne à la surface de la planète aurait grimpé de 0,85 °C depuis 1850. Toutefois, la hausse aurait été de plus du double dans la région de l’Antarctique. Contrairement à la fonte des glaces au pôle Nord, celle du pôle Sud contribue à augmenter le niveau d’eau des océans, étant donné que les glaces à cet endroit se détachent d’un continent.

Les scientifiques affirment que le nouvel iceberg, de loin le plus gros flottant en mer, se brisera en deux ou en trois.

Source : Agence spatiale européenne et AFP.

Dans le cours d’univers social, deuxième période

L’automne dernier, on a abondamment fait état de l’adolescence québécoise de la nouvelle vice-présidente américaine, Kamala Harris. L’histoire s’est répétée au cours des dernières semaines, quand Elena McLeod-Whitham a fait son entrée au parlement écossais. Madame Whitham a vécu 15 ans au Canada, dont 10 au Québec, où elle a entre autres étudié le journalisme à l’Université Concordia.

Francophile et s’exprimant dans un excellent français, elle admet avoir voté OUI au référendum de 1995. De retour en Écosse l’année suivante, elle a milité au sein de différents groupes sociaux, avant d’intégrer le Parti national écossais, sous la bannière duquel elle a joint la députation le 8 mai dernier. C’est donc à titre d’élue qu’elle poursuivra sa lutte pour l’indépendance de l’Écosse.


Dans le cours de science et technologie, deuxième période

Analyse intéressante d’Olivier Bernard, dit le Pharmachien, qui a stipulé que la démarche conspirationniste se défilait exactement à l’inverse de la démarche scientifique. Avec l’humour et le talent artistique qu’on lui connaît, il a produit cette affiche :

Dans le cours de musique

Ex-concurrente à l’émission La Voix, alors qu’elle était adolescente, Marilyne Léonard a enregistré une série de reprises, tout en poursuivant ses études. Mercredi, elle a publié une première œuvre originale, Bateaux. La pièce n’est pas sans rappeler le son pop-rock français des années 1980. C’est la #musiquebleue que je vous propose cette semaine. Elle est disponible sur toutes les plateformes.

Marilyne Léonard – Bateaux – #musiquebleue

Dans le cours de musique, deuxième période

Franco-Ontarien d’origine, Damien Robitaille est connu au Québec, où il a décidé de faire carrière, depuis plusieurs années. Phénomène particulier, le confinement lié à la pandémie de COVID-19 l’a propulsé sur la scène internationale, alors qu’il a fait valoir ses talents d’homme-orchestre sur YouTube. Ses vidéos ont été visionnées par des dizaines de milliers de personnes et lui ont mérité des apparitions dans plusieurs émissions de variétés, à plusieurs endroits dans le monde.

Pour sa 200e prestation, Damien Robitaille a voulu frapper un grand coup. Après avoir consulté son auditoire, il a finalement arrêté son choix sur une reprise de We Are The World, à l’intérieur de laquelle il répète les lignes de chacun des artistes originaux. Son travail était déjà phénoménal. Cette fois, il s’est surpassé. Bravo !

Damien Robitaille – We Are The World

La bonne nouvelle de cette semaine

On tue la UNE !

Je suis d’avis que la meilleure nouvelle de la semaine demeure le plan de déconfinement présenté par le premier ministre du Québec, mardi dernier. Après plus de 14 mois, on peut enfin espérer un retour à la vie normale d’ici quelques mois. On entreprend les assouplissements dès la semaine prochaine.

Ce qui m’interpelle le plus, c’est cette phrase toute simple dans la colonne de droite du résumé graphique : « Retour vers une organisation normale au primaire et au secondaire ». Ceci est prévu à la fin du mois d’août. Prétendre que j’en trépigne d’impatience serait peut-être exagéré, mais juste un peu !


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Billet du 14 mai 2021 : « Se caresser et manger sur les terrances »

Au moment où j’écris ces lignes, le Kraken de Seattle, nouvelle formation de la Ligue nationale de hockey qui entamera ses activités l’automne prochain, n’aligne qu’un seul joueur. Il s’agit de Luke Henman, le capitaine de l’Armada de Blainville-Boisbriand, dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec. Bien sûr, l’équipe se garnira au cours des prochains mois. On construira autour de Henman. Comme quoi il y a du talent dans la LHJMQ.

Le Canadien de Montréal l’a aussi reconnu, cette semaine, quand il a fait signer un contrat d’entrée à Rafaël Harvey-Pinard. Ironie du sort, cette signature est survenue quelques heures seulement après que le CH ait été pointé du doigt pour n’avoir disposé d’aucun joueur Québécois en uniforme lors d’un match, cette semaine, une première en 112 ans d’histoire. Il faut cependant préciser que si aucun joueur de sa formation n’était né au Québec, trois d’entre eux, Jake Allen, Paul Byron et Michael Frolik, sont des produits de la LHJMQ.

Faut-il s’en insurger ? Peut-être pas, il n’y a après tout rien d’étonnant dans cette situation et on s’y habitue rapidement, malheureusement. Pensez à la fois où on a fait grand éclat de l’absence totale de mots en français, même dans ses salutations, dans le premier discours de Saku Koivu à titre de capitaine de l’équipe. Inacceptable, c’était. Non seulement Koivu a-t-il poursuivi dans la même veine durant son long règne de capitaine du Tricolore, mais la plupart de ceux qui lui ont succédé ont suivi la tendance. Alors sans nécessairement s’en insurger, il faut constater que des correctifs peuvent être apportés et que la situation peut être facilement améliorée.

Quelqu’un me faisait remarquer qu’il n’y avait peut-être pas de joueurs québécois chez le Canadien, mais qu’il n’y avait pas plus de joueurs albertains chez les Oilers d’Edmonton, son adversaire, ce soir-là. Peut-être. Mais le Canadien de Montréal se doit de puiser dans son fief pour construire ses alignements. Cette obligation, il la doit à son histoire, la plus grandiose et la plus prestigieuse de toutes les équipes sportives d’Amérique du Nord, avec celle des Yankees de New York. Ses équipes victorieuses de 24 Coupes Stanley, la Sainte-Flanelle les a bâties avec des joueurs d’ici et des joueurs qui ont été développés par l’organisation. Actuellement, les proportions sont faibles dans les deux catégories. Il suffit de lire les premières pages du livre Georges Vézina : L’habitant silencieux, de Mikaël Lalancette, pour comprendre que le Canadien de Montréal était l’équipe des francophones, des Canadiens français, dès le début de son histoire. Quand on parle de Tradition avec un grand T, chez le Canadien, ce n’est pas seulement celle des bras meurtris qui tendent le flambeau, c’est celle des Georges Vézina, des Maurice Richard, des Jean Béliveau, des Guy Lafleur, des Patrick Roy, des Stéphane Richer et des nombreux autres joueurs d’ici qui ont vu leur nom être gravé sur la Coupe.

J’ai couvert les activités de l’Armada de Blainville-Boisbriand durant ses six premières saisons. La loge des dépisteurs des équipes de la LNH n’est pas très loin de la galerie de presse, au Centre d’excellence sports Rousseau. Je peux affirmer y avoir vu des représentants de plusieurs équipes beaucoup plus souvent que ceux du Canadien.

Bien sûr, le nombre de joueurs de la LHJMQ ayant gradué dans la LNH a considérablement chuté, au cours des dernières décennies. On parle d’une cinquantaine, actuellement, soit une moyenne d’un peu plus d’un joueur par équipe. Mais il se trouve quand même des Penguins de Pittsburgh ou un Lightning de Tampa Bay qui ont su donner leur chance à plusieurs jeunes joueurs issus du Québec et qui en comptent en ce moment plus que le Canadien. Les Penguins ont même procédé, à Pittsburgh, à une soirée entièrement francophone, il y a deux ou trois ans.

Chaque année, au repêchage amateur, le talent se situe dans les deux premières rondes. Au-delà de la deuxième ronde, le repêchage devient pratiquement un coup de dés. Marc Bergevin et Trevor Timmins devraient comprendre qu’ils ont tout intérêt à ne pas laisser les autres équipes venir leur damer le pion dans leur propre cour. Après tout, quand on regarde le peu de joueurs repêchés par le Canadien qui ont joué 100 matchs et plus dans la LNH au cours des 15 dernières années, on se dit qu’il n’y a pas grand chose à perdre à tenter sa chance avec les talents locaux.


Dans le cours de français

Je le mentionne chaque année à mes élèves, le Nouveau-Brunswick est la seule province officiellement bilingue au Canada. Les neuf autres provinces n’ont qu’une seule langue officielle, le français pour le Québec, l’anglais pour les autres.

La ville ontarienne d’Ottawa possède cependant le statut de ville bilingue, en tant que capitale du Canada qui, lui, est un pays fondé à partir de deux langues officielles. Ceci en théorie, bien sûr, parce qu’en pratique, l’une des deux langues peut se retrouver avec quelques imperfections.

C’est ainsi que jeudi après-midi, Santé publique Ottawa a diffusé un message dans un français plutôt approximatif sur Twitter. En voici un extrait :

Difficile de ne pas avoir certaines images dans sa tête…

#LeProfCorrige

Je n’aurai pas à mettre de trop grands efforts pour corriger, Santé publique Ottawa ayant fait amende honorable moins d’une heure plus tard. L’organisme a d’abord présenté ses excuses, avant de publier des phrases revues et corrigées.

On remarque que ces phrases ne sont toujours pas très bien construites, mais elles se tiennent beaucoup mieux.


Dans le cours de mathématiques

Cette semaine, je me suis replongé dans mes souvenirs du début de mon secondaire, alors que je devais enseigner à mes élèves l’ensemble des entiers naturels et l’ensemble des entiers relatifs. Bien entendu, en 6e année du primaire, on ne parle que des nombres entiers, sans préciser s’ils sont naturels ou relatifs.

Comme il m’arrive souvent de le faire, j’ai toutefois procédé à une incursion dans la matière du secondaire, histoire de montrer aux élèves les fameuses lettres à pattes supplémentaires que j’aimais beaucoup dessiner. Ainsi, les nombres entiers naturels étaient représentés par un , alors les entiers relatifs s’affichaient avec un .

Les nombres entiers naturels sont les nombres entiers de 0 jusqu’à l’infini.

ℕ = {0, 1, 2, 3, 4, …}

Il y avait aussi le fameux ℕ *, qu’on appelait N étoilé, qui comprenait la même séquence, à l’exception du 0.

ℕ * = {1, 2, 3, 4, …}

Quant à l’ensemble des entiers relatifs, il comprend tous les entiers négatifs et tous les entiers positifs.

= {…, −3, −2, −1, 0, 1, 2, 3, …}

Évidemment, on pousse plus loin au secondaire, avec les nombres rationnels et les nombres réels. Mais là-dessus, je me garde une réserve devant mes jeunes élèves. Chaque chose en son temps !


Dans le cours de musique

Depuis les dernières années, la tendance est aux « covers », ces reprises musicales de chansons ou de pièces instrumentales plus ou moins anciennes. Plusieurs artistes de tous azimuts s’y sont ainsi adonnés. Parmi les derniers en lice, Tire le coyote et Jeannot Bournival, qui ont lancé la semaine dernière un court recueil de reprises acoustiques de six chansons québécoises, ayant pour titre Le temps des autres. Dans le lot, mon coup de coeur va à Boom boom, ce merveilleux poème musical de Richard Desjardins.

C’est cependant La vie d’factrie, de Clémence Desrochers, que je vous propose aujourd’hui. Si cette chanson vieille de près de 60 ans a connu quelques reprises à travers les années, je pense entre autres à celles de Renée Claude et de Marie Michèle Desrosiers, c’est à ma connaissance la première fois qu’elle est interprétée par un homme, alors que Tire le coyote lui prête sa voix.

Tire le coyote et Jeannot Bournival – La vie d’factrie – Le temps des autres – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Cette nouvelle, j’ai bien failli ne pas l’inclure dans cette rubrique, pour une question environnementale. Les arrangements convenus entre les diverses parties impliquées me permettent toutefois d’en faire mention ici.

C’est à Beauharnois, en Montérégie, que Google implantera son premier centre de données au Canada. L’investissement de l’entreprise s’élèvera à 735 millions $ et créera une trentaine d’emplois permanents, après que la construction ait nécessité l’embauche de plusieurs centaines de travailleurs d’ici. Des zones infonuagiques sont exploitées à Montréal et à Toronto depuis les deux dernières années.

Le centre sera érigé sur un terrain appartenant actuellement à Hydro-Québec, et de cela auraient pu découler quelques conséquences politiques, en lien avec la question environnementale. C’est que le terrain en question est situé en zone agricole et que malgré l’interdiction de la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) d’y construire le bâtiment, le gouvernement du Québec a décrété une mesure d’exception et outrepassé la décision de la CPTAQ en autorisant la construction en zone verte.

Hydro-Québec a ainsi imposé son terrain, malgré l’offre de la ville voisine de Salaberry-de-Valleyfield d’offrir un terrain similaire en zone dédiée aux télécommunications. La société d’état compensera en offrant d’autres terres pour au moins l’équivalent des pertes de territoires agricoles, alors que le gouvernement du Québec investira plus de 6 millions $ dans des organismes et projets voués à l’agriculture. Au final, il semble que tout le monde soit heureux.


Billet du 7 mai 2021 : Quand un message passe mal

Comme plusieurs, j’ai écouté l’entrevue donnée par Maripier Morin à l’émission Tout le monde en parle, dimanche dernier. Elle s’y est présentée pour commenter un reportage publié la veille dans La Presse, dans lequel il est avancé que ce qui peut lui être reproché va bien au-delà de l’agression physique, du harcèlement sexuel et des propos racistes qu’elle aurait dirigés à l’endroit de la chanteuse Safia Nolin. La Presse élabore sur d’autres gestes posés par Madame Morin, d’autres victimes.

Sur le plateau de Tout le monde en parle, Maripier Morin n’a pas nié, mais n’a pas confirmé non plus. Elle s’est excusée auprès de celles et ceux qui auraient pu être offensés par ses paroles et ses gestes. Elle aspire à reprendre toutes ses activités, autant qu’elle espère tourner la page après avoir vécu son purgatoire et sa cure fermée.

Je n’ai pas l’intention d’utiliser ce billet hebdomadaire pour pardonner ou condamner Maripier Morin. Ni pour statuer si elle a droit à une autre chance ou non. Ce que je ressens le besoin d’écrire, cependant, c’est qu’il faut toujours garder en tête la considération des victimes dans cette histoire, comme dans toutes les histoires similaires, d’ailleurs.

Maripier Morin elle-même affirmait avoir cette considération pour les victimes d’Éric Salvail, lors d’une visite précédente à l’émission, en 2017, en souhaitant que les mesures prises pour condamner les gestes à caractère sexuel soient appliquées et suivies à long terme.

Dimanche soir dernier, j’aurais aimé entendre Guy A. Lepage lui poser une ou deux questions sur ses propos de 2017.

Écoutez un extrait de l’entrevue accordée par Maripier Morin, dans la foulée de l’affaire Salvail – Radio-Canada – Novembre 2017


Dans le cours de français

L’étude des compléments m’a toujours fasciné. Je reviendrai ultérieurement sur les compléments de phrases, pour m’attarder aujourd’hui sur le complément du verbe et l’attribut du sujet.

Lorsque j’ai fait mes études primaires et secondaires, on trouvait trois sortes de compléments du verbe : le complément d’objet direct (qui répondait aux questions qui? ou quoi?), le complément d’objet indirect (qui répondait aux questions à qui?, à quoi?, de qui?, de quoi?, avec qui?, avec quoi?, … qui?, … quoi?, etc.) et le complément circonstanciel (qui répondait à où?, pourquoi?, quand? ou comment?).

Le temps que je devienne enseignant, on avait fait disparaître les compléments circonstanciels, ainsi que le mot « objet ». Depuis, quand un complément du verbe peut être remplacé par quelqu’un ou quelque chose, il s’agit d’un complément direct. Et tous les compléments des verbes d’action qui ne sont pas directs sont automatiquement des compléments indirects. Dans les deux cas, on parle de compléments du verbe, car ils précisent ou complètent le verbe.

Lorsque le verbe est un verbe attributif (qu’on appelait autrefois verbe d’état), comme être, paraître, sembler, ressembler, devenir, demeurer, rester, avoir l’air, le complément qui suit est appelé attribut du sujet, car c’est ce dernier, et non le verbe, qu’il précise.

Ainsi, dans les exemples suivants :

Rita mange une tomate, les mots soulignés forment un complément direct, car ils peuvent être remplacés par quelque chose (Rita mange quelque chose).

Rita mange avec Marcel ou Rita mange dans la cuisine, les mots soulignés sont des compléments indirects du verbe, car ils ne peuvent pas être remplacés par quelqu’un ou quelque chose.

Rita semble heureuse, le mot souligné est un attribut du sujet car il suit un verbe attributif.

Ceci constitue la façon de faire au Québec. Qu’en est-il de la France ? Eh bien on y compose encore avec les compléments d’objet direct, les compléments d’objet indirect, les compléments d’objet second, les compléments circonstanciels, les compléments d’agent et les attributs ! J’aimerais bien tous les enseigner. Mais à bien y penser, peut-être ailleurs qu’au primaire !


Dans le cours de mathématiques

L’analyste politique Philippe J. Fournier y est allé d’une publication lourde de sens sur Twitter, lundi. La maison de sondages Angus Reid a sondé 2 008 répondants entre les 20 et 25 avril 2021. Après s’être enquis du choix de vote lors des élections fédérales de 2019, le sondeur a posé une seule question : « Croyez-vous que les changements climatiques soient réels et qu’ils soient en grande partie causés par l’activité humaine ? ».

Chez les partisans du Bloc québécois, du Parti libéral du Canada, du NPD et du Parti vert, les réponses affirmatives tournent toutes autour des 90%, variant de 89% à 92%. Elles se situent toutes dans la même marge d’erreur de 3%.

Du côté des sympathisants du Parti conservateur du Canada, on a répondu oui à… 34%.

Le clivage est évident.


Dans le cours de science et technologie

Avec la maladresse commise par le Comité consultatif national de l’immunisation (CCNI), cette semaine, il a beaucoup été question du vaccin à ARN messager. La thérapie génique basée sur l’ARN messager a été avancée par Katalin Karikó, dont j’ai fait mention dans la rubrique La bonne nouvelle de cette semaine de mon billet du 15 janvier dernier. On parle trop peu de Madame Karikó, qui est directement à l’origine des vaccins Pfizer-BioNTech et Moderna, contre le virus de la COVID-19.

Mardi, une autre femme que j’admire, la Docteure Sonia Lupien, a pris une douzaine de minute pour expliquer à l’émission de Pénélope McQuade, qui était Katalin Karikó et lui rendre l’hommage qu’elle mérite.

Écoutez la capsule de Sonia Lupien – Radio-Canada – 4 mai 2021


Dans le cours de musique

Aujourd’hui, 7 mai 2021, sort le premier album d’Étienne Dufresne. Autodidacte, il a par lui-même appris la guitare et la composition musicale par ordinateur, tout en effectuant quelques boulots dans des domaines connexes au monde du spectacle. Ce premier album a pour titre Excalibur.

Il est difficile d’associer Étienne Dufresne à un style musical. La pièce que je vous propose aujourd’hui, Jolicoeur, est constituée d’un amalgame de rock progressif, de blues et de pop. Mais surtout, les paroles sont belles, alors que le vidéoclip, conçu par l’auteur-compositeur-interprète, est des plus intéressants.

Étienne Dufresne – Jolicoeur – Excalibur – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Il faut une première pierre pour établir une fondation. Une ferme laitière beauceronne renaît de ses cendres, littéralement, autour de la seule vache ayant survécu au violent incendie l’ayant détruite, il y a deux ans. Tout le reste du bétail, 184 bêtes au total, a péri dans le sinistre.

La vache miraculée, qui n’a même pas été blessée ou incommodée, a été confiée à une ferme voisine, où elle a donné naissance à deux veaux. De retour dans le giron familial, entièrement reconstruit, elle en attend un autre qui recevra le nom de… Phénix !

Lisez Une vie de travail part en fumée pour un producteur laitier beauceron – Radio-Canada – 23 mars 2019

Lisez Une vache miraculée – La Presse – 2 mai 2021


Bonne Fête des mères

En cette fin de semaine de la Fête des mères, j’aimerais souhaiter un magnifique dimanche à toutes celles qui jouent ce magnifique rôle. J’ai une pensée spéciale pour la mienne, qui comme les autres, vivra une deuxième Fête des mères consécutive isolée des siens. Nous nous verrons quand même quelque part à l’extérieur, masqués et à deux mètres de distance.

J’ai aussi une pensée particulière pour mon amie et ex-collègue Johanne Valade, que j’ai sacrée partisane numéro un de mon blogue, récemment. Sa mère s’est éteinte subitement et paisiblement, cette semaine. Le poète et écrivain suisse Jean-Antoine Petit-Senn a écrit un jour « La mort d’une mère est le premier chagrin qu’on pleure sans elle ». À mon amie et lectrice assidue je souhaite bon courage.


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