Billet du 25 novembre 2022 : Une bonne bouffée d’air frais

Selon ce que je constate, les médias sentent le besoin de s’éloigner, au moins le temps d’une pause, des nouvelles concernant l’Ukraine et la COVID. De quoi a-t-il été question, au cours de la dernière semaine ? De la Coupe du Monde de la FIFA, de sa présence au Qatar, de l’enquête publique sur l’occupation d’Ottawa par les camionneurs, de la carrière de Jean Lapointe, de la coupe Grey, des remous créés par le lancement du livre de Pierre Gervais et d’un troupeau de vaches qui s’est enfui dans la nature, en Mauricie.

Personnellement, ça me fait du bien de lire et d’entendre autre chose. Prenons une bonne bouffée d’air frais.


Dans le cours de français

Voyez-vous la faute dans le titre de cet article publié dans La Presse, le dimanche 20 novembre ?

#LeProfCorrige

Bien sûr, il aurait fallu lire Pourquoi tous les chemins y mènent, avec le tous au pluriel. Le mot étant ici employé comme déterminant indéfini, il doit prendre le genre et le nombre du nom qu’il accompagne, c’est-à-dire chemins, qui est masculin pluriel.

Après plusieurs heures en ligne, la faute a finalement été corrigée par le quotidien.


Dans le cours de français, deuxième période

Cette faute d’accord de La Presse a cependant été supplantée par une grotesque erreur de vocabulaire publiée par Le Devoir. Voici ce que le quotidien a imprimé, le 18 novembre, dans son édition papier, tel que rapporté sur Twitter par le député Alexandre Leduc :

#LeProfCorrige

Il faut bien sûr évoquer les luttes intestines, plutôt qu’intestinales. Bien que les deux plongent les belligérants dans la saleté, un seul des deux mots est propre à l’expression.

Le Devoir n’a évidemment pas pu apporter un correctif dans son édition papier, mais l’a fait sur Internet.1


Et je cite :

« Quand tu comprends qu’il n’y a rien à attendre du monde, alors tu peux commencer à vivre une vie délicieuse. »

Olivier de Kersauson, écrivain et navigateur, le 24 novembre 2022.

Dans le cours de musique

Pour souligner les 40 ans de carrière de Jean Leloup, ICI Musique a invité plusieurs artistes d’ici à reprendre ses plus grands succès. C’est donc une de ces pièces que je propose en #musiquebleue, cette semaine. Ayant l’embarras du choix, j’ai opté pour 1990, moins pour la chanson elle-même que pour ses interprètes, Salomé Leclerc et Marie-Pierre Arthur.

Marie-Pierre Arthur et Salomé Leclerc – 1990 – ICI Musique – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

« Moi, si j’avais des enfants qui étaient obligés de quitter le pays pour être en sécurité, pour avoir un avenir, j’aimerais ça qu’une autre maman dans un autre pays prenne la relève. Moi, je suis ta maman de ce côté-ci de l’Amérique… Si tu es mal prise, tu m’appelles. Si tu as besoin de quelque chose, tu m’appelles. Je suis là comme une maman. »

Ces paroles sont celles d’une infirmière retraitée de Brossard, qui a pris sous son aile une famille mexicaine ayant demandé l’asile au Canada. J’ai toujours voué une grande admiration aux gens dotés d’une âme missionnaire. Consacrer une partie de sa vie à améliorer le sort des autres est pour moi la plus belle expression du don de soi.

Le dévouement de cette dame est relaté dans un reportage signé Rima Elkouri, publié dimanche dernier.2

S’il y a de la place pour ajouter une autre belle bouffée d’air frais dans votre journée, je vous invite à en prendre connaissance. Sa lecture ne vous demandera que deux minutes. Peut-être trois.


1 La lourde responsabilité du chef intérimaire. Le Devoir. Le 18 novembre 2022.

2 Comme une maman de secours. La Presse. Le 20 novembre 2022.


Billet du 18 novembre 2022 : La Fée des étoiles peut dormir tranquille

Encore un billet bref, en ce vendredi matin. Après les bulletins de la semaine dernière, ce sont cette fois les rencontres de parents qui amputent mon temps. Personnellement, c’est un moment de l’année que j’apprécie grandement. Rencontrer un à un les parents des élèves permet d’établir ou de consolider une collaboration très utile au mieux-être des enfants.

C’est souvent le point de départ d’une montée vers de plus grands succès pour plusieurs d’entre eux. Loin de constituer une perte de temps, les nombreuses heures ainsi investies s’avèrent chaque fois profitables.


Dans le cour de musique

Si j’étais plus sarcastique, j’en ferais ma bonne nouvelle de la semaine. Toutefois, ça n’entre pas dans mes critères de positivisme, auxquels je tiens.

Cette semaine, un tribunal américain a rejeté une requête de la chanteuse Mariah Carey, qui voulait s’octroyer les appellations exclusives Reine de Noël, Princesse Noël et RDN (lire Queen of Christmas, Princess Christmas et QOC) 1. Il faut comprendre que si la demande avait été retenue, l’artiste aurait pu poursuivre quiconque aurait utilisé une de ces expressions à son profit, peu importe le médium.

Ceci n’est pas sans rappeler les recours des Industries Lassonde, il y a quelques années, contre tout ce qui portait le nom Oasis, une de leurs marques. Parmi les nombreux intimés, on comptait les stations-service Oasis, ainsi que les savons Olivia’s Oasis, établis depuis longtemps, parfois même avant les jus de l’entreprise québécoise2.

1Lire le reportage du USA Today (en anglais).

2Lire l’article de La Presse.


Dans le cours de musique, deuxième période

Dans le même thème, Guillaume Arsenault a lancé l’album Oasis Station-Service, il y a quelques années. Du même auteur-compositeur-interprète, voici Fragments.

Guillaume Arsenault – Fragments – #musiquebleue

Billet du 11 novembre 2022 : Être sur son X

Il y a quelques semaines, j’avais dû prendre une pause COVID. Cette semaine, c’est la pause bulletins. J’aimerais bien écrire un billet hebdomadaire comme j’ai l’habitude de le faire, mais même ce temps personnel doit cette fois être consacré à mes élèves. C’est là une partie du quotidien de l’enseignant. Des regrets ? Aucun ! Je suis sur mon X, comme on dit.

La semaine prochaine, ce sera les rencontres de parents.


C’est donc Geluck qui parlera pour moi, dans ce billet. Je souscris entièrement à ses propos.


Billet du 4 novembre 2022 : La logique mathématique

Nous sommes dans la soirée du 29 septembre 2004, au Stade olympique de Montréal. Dans les gradins, le long de la ligne de démarcation du champ droit, nous sommes un groupe d’amis venus assister au dernier match des Expos dans la métropole québécoise. Parmi nous se trouve un journaliste du cahier des sports du quotidien La Presse. S’il est question de baseball dans presque toutes nos discussions, nous abordons quand même le thème de la politique québécoise, notamment parce que ses représentants des années précédentes ont choisi de se retirer du projet de construction d’un nouvel amphithéâtre, rendant ainsi imminent le départ de l’équipe. Au fil de nos paroles, le scribe nous lance qu’un de ses collègues lui a déjà affirmé qu’un reporter de la tribune parlementaire pouvait bénéficier d’une carrière complète à partir de trois sujets : le débat linguistique, le débat constitutionnel et les chicanes au Parti québécois.

Force est d’admettre, depuis les derniers jours, que le PQ ne détient plus le monopole des luttes intestines amenées dans l’arène publique. Historiquement, et son existence est vieille d’un siècle et demi, le Parti libéral du Québec a toujours pris un soin jaloux de conserver à l’interne les discussions discordantes vis-à-vis de ses chefs. Jusqu’à cette semaine.

Désolant ? Ce l’était pour le PQ, ce l’est autant pour le PLQ. Puis on réalise que ces deux formations, qui se sont partagé le pouvoir en alternance durant 48 ans, n’occupent maintenant qu’un total de 23 des 125 sièges de l’Assemblée nationale. C’est une logique mathématique : à force de diviser, les quotients s’amenuisent.


Dans le cours de français

Encore cette année, dans des publicités et autres documents plus ou moins officiels, j’ai vu passer des Joyeuse Halloween et des Joyeux Halloween. Alors, quelle est la bonne orthographe ? Comme Halloween est un nom féminin, l’adjectif qui l’accompagne prend le même genre. Il faut donc opter pour joyeuse.

Également, s’il est recommandé d’écrire Halloween avec un H majuscule, plusieurs auteurs, ne lui reconnaissant pas le statut de fête officielle, utilisent la première lettre minuscule. L’événement faisant partie des mœurs au Québec, on parlera de l’Halloween, alors qu’en France, on laissera tomber le déterminant, pour fêter Halloween.


Dans le cours de français, deuxième période

La plus haute distinction littéraire accordée par le gouvernement du Québec est le prix Athanase-David. Depuis 1968, il récompense annuellement l’ensemble de l’œuvre d’une écrivaine ou d’un écrivain.

Cette semaine, pour la première fois, ce prix a été octroyé à un auteur de romans graphiques. Michel Rabagliati, à qui l’on doit la série des Paul, en est le récipiendaire. Ceci s’ajoute aux nombreuses distinctions déjà obtenues par Rabagliati. Et au-delà de tout cela, il s’agit d’une reconnaissance sans équivoque de la bande dessinée dans l’univers littéraire. Peu importe sa forme, la lecture demeure la lecture. Cette ouverture mérite d’être soulignée.


Dans le cours de musique

J’aime quand Patrice Michaud sort du nouveau matériel. Je le considère comme l’un de nos meilleurs auteurs-compositeurs-interprètes. Ses plus récentes pièces originales remontent à 2021. Toutefois, la semaine dernière, il nous a offert un mini-album dans lequel cinq de ses chansons sont revues par d’autres artistes d’ici, en collaboration avec lui.

Le mini-album s’intitule Petit voyage organisé. Pour la #musiquebleue de cette semaine, mon choix s’est arrêté sur la pièce Je t’aime quand je mens, d’après une relecture d’Alex McMahon.

Patrice Michaud – Je t’aime quand je mens (relecture d’Alex McMahon) – Petit voyage organisé – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Jamais deux sans trois ! Après Florence et Anvers, Félix Auger-Aliassime a remporté le tournoi de Bâle, en plus de gagner son premier affrontement au Masters de Paris. À 22 ans, il occupe maintenant le huitième rang au classement de l’ATP. Un autre joueur canadien est-il déjà monté aussi haut dans ce palmarès ? En double, Daniel Nestor et Grant Connell ont jadis occupé le premier rang. En simple, le Montréalais Greg Rusedski est monté jusqu’au 4e échelon, mais c’était en 1997, soit deux ans après qu’il eut troqué l’unifolié canadien pour le Drapeau royal de l’Union britannique. Milos Raonic est actuellement le tennisman canadien ayant grimpé le plus haut chez les professionnels, franchissant la troisième position.