Billet du 19 mars 2021 : Les couleurs du temps

Dure semaine pour l’acceptation et la tolérance. Il me semble que c’est à tous les jours que les médias ont fait état d’un événement à connotation raciste au Québec ou envers des Québécois. J’en ai retenu quatre, que je commenterai brièvement ici.

Jocelyne Ottawa

D’abord, le cas de Jocelyne Ottawa, cette membre de la communauté atikamekw humiliée par deux infirmières au CLSC de Joliette, six mois après que Joyce Echaquan, une autre membre de cette communauté, soit décédée dans un établissement de santé situé à quelques pas de là, sous les injures et les insultes d’une infirmière et d’une préposée aux bénéficiaires. Le cas de Joyce Echaquan avait coûté leur emploi à quatre employés du CISSS Lanaudière, dont son directeur général. On attribue à Confucius une citation très pertinente : « L’homme sage apprend de ses erreurs; l’homme plus sage apprend des erreurs des autres ». Quels sont les antonymes de sage ? Mon site favori des synonymes et antonymes en a répertorié 39. Parmi ces antonymes, notons crétin, hurluberlu, idiot et imbécile. Après les 5e et 6e congédiements en six mois au CISSS Lanaudière, j’ose croire que celles et ceux qui restent ont maintenant acquis une grande sagesse.

Amir Attaran

L’histoire de Jocelyne Ottawa n’a pas manqué d’alimenter les propos belliqueux du professeur Amir Attaran, un Californien d’origine ayant immigré au Canada afin d’enseigner à l’Université d’Ottawa. Au cours de la semaine, il s’en est pris sur Twitter à François Legault, au Parti québécois, aux politiques québécoises et, moins directement, à toute la société québécoise. Décidément, après l’histoire de Verushka Lieutenant-Duval, l’automne dernier, l’Université d’Ottawa attire encore des projecteurs dont elle se serait bien passé. Doit-elle congédier Amir Attaran pour autant ? La réponse est non. Si je tenais des propos similaires aux siens dans ma classe, mon employeur m’indiquerait sans doute la porte, avec raison. Mais si je les tenais dans mes billets hebdomadaires ou sur mes comptes Twitter, Facebook ou Instagram, il ne pourrait rien faire, à moins de démontrer hors de tout doute que je l’ai fait sur mon temps de travail. En passant, un coup d’oeil sur le compte Twitter d’Amir Attaran permet de constater qu’il ne s’en prend pas qu’au Québec. Il insulte tous ceux qui ne pensent pas comme lui, peu importe leur origine. Il y a fort à parier qu’il ira un jour trop loin et qu’on signalera ses publications. Si Twitter a suspendu indéfiniment le compte d’un président américain, un professeur d’université pourrait sans doute subir le même sort.

L’Hôpital de Saint-Eustache

Il est inconcevable d’imaginer qu’un employeur puisse tenter de recruter une femme à la peau blanche pour combler un poste normalement ouvert aux gens de tous les genres et de toutes les origines ethniques. C’est pourtant ce qu’a fait l’Hôpital de Saint-Eustache, dix fois plutôt qu’une. On prétend qu’un « patient difficile » exige un profil précis de préposée aux bénéficiaires pour recevoir ses soins. Il est vrai que dans certains cas, notamment pour des raisons religieuses, on accepte des accommodements raisonnables. De choisir parmi le personnel en poste qui s’occupera de tel patient peut constituer un accommodement raisonnable, avec ses bénéfices tant pour le patient que pour les employés. De prévoir un échange de bons procédés avec une entité voisine peut demeurer dans les limites de l’acceptable. Mais de partir en recrutement avec des exigences spécifiques quant au genre et à la couleur de peau dépasse tous les cadres légaux du Québec et du Canada. Le CISSS Laurentides ne pouvait pas l’ignorer.

MDC Canada

MDC Canada est une entreprise privée oeuvrant dans le domaine de l’immigration, c’est-à-dire qu’elle offre ses services de consultation pour faciliter les démarches de toute personne étrangère désirant immigrer au Canada. Hier matin, voici la publicité qu’elle diffusait sur sa page Facebook :

Donc, selon MDC Canada, ce sont là les principaux bienfaits et inconvénients de vivre au Canada. Alors qu’on fait l’éloge d’une société multiculturelle dans la colonne des bons côtés, on déplore le grand nombre de francophones dans la colonne de droite. La lettre d’excuses du président fondateur de l’entreprise, qui prétend être lui-même un francophone originaire de Montréal, explique que le mandat de publicité avait été confié à un tiers et que le rédacteur en chef n’avait pas pu l’approuver avant la diffusion, en raison de problèmes de santé. Bon. Si cette histoire est inventée, nous faisons face à un mépris hors de l’ordinaire non seulement envers les Québécoises et les Québécois, mais envers tous les francophones du Canada. Si elle est vraie, elle démontre une carence organisationnelle évidente dans l’entreprise et il serait légitime de douter de sa crédibilité. Il demeure quand même plaisant de constater que MDC considère la poutine comme faisant partie des bons côtés du Canada. Reste à voir comment elle présentera les francophones, à partir de maintenant. Comme disait Confucius, « L’homme sage apprend de ses erreurs ».


Dans le cours de français

La direction de Twitter a fait subir un sociomuselage à Donald Trump. Le mot sociomuselage est maintenant accepté par l’Office québécois de la langue française. Il signifie Action concertée visant à empêcher l’expression d’idées jugées contraires à la morale.

Ce que je trouve formidable, c’est que ce mot a été suggéré par des élèves de l’École internationale de Montréal, dans le cadre du concours de créativité lexicale. Outre sociomuselage, les mots clicophobie et montage postfestif font également leur entrée dans Le grand dictionnaire terminologique.

Clicophobie, proposé par les élèves de la Polyvalente Armand-Corbeil, à Terrebonne, désigne la crainte de cliquer sur un hyperlien. Montage postfestif, suggéré par les élèves du Collège Sainte-Anne, à Lachine, définit une Vidéo promotionnelle constituée de séquences filmées lors d’une manifestation commerciale, culturelle ou sportive.


Dans le cours de musique

Le sacre d’Eli Rose comme révélation de l’année au dernier Gala de l’ADISQ était un peu passé inaperçu en raison de la pandémie, même si Alexandra Stréliski, Elisapie et elle avaient été les trois seules femmes à recevoir un Félix, ce soir-là. Si elle ne revendique qu’un seul album solo, un éponyme sorti en 2019 et sur lequel on retrouvait son grand succès Carrousel, Eli Rose a tout de même lancé quelques simples, depuis. Alors que je me proposais de vous faire entendre Alibi, une chanson sortie en décembre en deux versions, française et anglaise, j’ai eu la surprise de voir apparaître, hier, une collaboration entre elle et le rappeur français Kemmler, intitulée Loin de toi. Le résultat est intéressant. Le voici en #musiquebleue.

Loin de toi – Eli Rose et Kemmler – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Une entreprise québécoise, Lion Électrique, basée à Saint-Jérôme, s’est vue octroyer un prêt totalisant 100 millions $ par les gouvernements fédéral et provincial, pour la construction d’une usine d’assemblage de batteries. Lion Électrique, spécialisée dans la construction d’autobus scolaires et de camions lourds électriques, produira ainsi elle-même les blocs d’énergie nécessaires au fonctionnement de ses véhicules, alors qu’elle doit actuellement les importer de l’étranger. La mise en marche de cette usine créera 150 emplois à court terme, alors qu’autant seront créés à plus long terme, quand l’usine de batteries commencera à alimenter directement celle d’autobus et de camions.

Les bonne nouvelles s’empilent pour la compagnie québécoise, elle qui, en janvier, inscrivait dans son carnet une commande de 2 500 camions électriques pour le géant américain Amazon. Elle devrait prochainement effectuer son entrée en bourse.


Image en titre du billet : Shutterstock

Billet du 5 mars 2021 : Sous les cheveux, sur les cheveux et … mal aux cheveux !

Pour un enseignant, du moins pour celui que je suis, la relâche scolaire est synonyme de repos, de décrochage du quotidien, de sports d’hiver et de lecture. Et parmi mes lectures de la semaine, une a particulièrement retenu mon attention.

Publiée sur le site 01net.com, elle fait état de quatre dangers psychologiques des visioconférences, selon des chercheurs. Il faut bien comprendre qu’il s’agit ici de dangers pour certaines personnes et non d’effets néfastes pour l’ensemble des utilisateurs. On mentionne que le fait de regarder un mur de visages, plutôt que seulement la personne qui parle, peut causer une sur-stimulation du cerveau. Ensuite, on affirme que de se voir soi-même, comme devant un miroir, sur une aussi longue période, peut causer des « conséquences émotionnelles négatives ». Troisièmement, on stipule que de rester assis devant un écran impose une moins grande mobilité qu’une conversation téléphonique ou une présence physique, ce qui aurait des effets sur l’efficacité de la pensée. Vraiment ? Finalement, les chercheurs avancent qu’il faut fournir des efforts supplémentaires pour saisir le non-verbal des autres participants et que, de ce fait, la charge cognitive s’en trouve alourdie.

Peut-on effectivement qualifier tout cela de dangers ? Pour avoir vécu souvent l’expérience de la visioconférence, le mot me semble considérablement exagéré. Tout comme les quatre conclusions me semblent tirées par les cheveux.

Le prof ne corrige pas

Et ce n’est pas parce qu’il est en relâche scolaire !

La fin de semaine dernière, on a porté à mon attention un article publié sur le site de TVA Nouvelles. L’intérêt se portait sur un mot en particulier, ici souligné en rouge :

Source : TVA Nouvelles

Bonbon et bonbonnière ne sont-ils pas les seuls mots de la langue française où on trouve un n, et non un m, devant un b ou un p ? Eh bien non ! Il y a d’autres exceptions, embonpoint en est une. Quant au mot qui nous préoccupe, même si bombonne est la façon dont on le voit plus souvent orthographié, l’orthographe bonbonne est acceptée par tous les ouvrages de référence. Il n’y a donc pas faute dans cet article de TVA Nouvelles.


Et je cite :

« J’ai compris à quel point le règne de Trump avait été traumatisant à ma réaction lorsque j’ai entendu sa voix tout à l’heure aux infos. »

Nathalie Collard, journaliste à La Presse, le 28 février 2021.

Même chose pour moi, Madame Collard. C’était comme un lendemain de veille.


Passion printanière

La relâche scolaire coïncide chaque année avec le début des matchs de la Ligue des pamplemousses et de la Ligue des cactus, dans le baseball majeur. Le grand amateur en moi s’y intéresse au plus haut point, ainsi qu’à tout ce qui entoure les camps d’entraînement des équipes de la MLB. C’est ainsi que j’ai découvert un article léger et intéressant, justement sur le site MLB.com, dans lequel il était question des plus belles casquettes. En fait, l’auteur de l’article passait en revue toutes les casquettes portées par les joueurs de chacune des 30 équipes dans leur histoire, et se prononçait sur celle qui, selon lui, marquait l’oeil plus que les autres.

Dans le paragraphe sur les Nationals de Washington, l’auteur a mentionné que malgré la belle allure de chacune des casquettes de l’équipe basée dans la capitale américaine, c’est celle portée par son ancêtre, les Expos de Montréal, qui remportait la palme, haut la main.

Source : MLB Shop

Encore aujourd’hui, 17 ans après le départ de l’équipe vers Washington, la casquette des Expos demeure l’une des plus vendues sur le site de la Major League Baseball. Ma fierté est grande.


Et je cite :

« Avec deux buts cette année et bientôt six ans sans séries, si Jack Eichel jouait à Montréal, on voudrait l’échanger pour n’importe quoi au plus sacrant. Parce qu’il joue ailleurs, on viderait le club pour l’obtenir… »

Mathias Brunet, journaliste sportif à La Presse, le 2 mars 2021.

Comme quoi tout est relatif, dans la vie.


Dans mes écouteurs

Avec la présence accrue de Laurence Nerbonne dans les médias et sur les réseaux sociaux, au cours de la dernière semaine, il était impossible de la manquer ! Étant en relâche scolaire, je me suis offert l’écoute de son dernier album, OMG, sorti vendredi dernier. Pour la #musiquebleue de ce billet, j’ai retenu la pièce Porto Rico, qui intègre d’intéressants accents du Sud au son électro-pop de l’auteure-compositrice-interprète.


La bonne nouvelle de cette semaine

Le World Alzheimer Reports est une publication annuelle produite par l’Alzheimer’s Disease International, depuis 2009. Chaque numéro comporte une série d’articles et de reportages en lien avec un sujet lié à la maladie d’Alzheimer. Ces articles et reportages sont rédigés par des chercheuses et chercheurs de partout à travers le monde. Pour la rédaction des publications des années 2021 et 2022, l’association a mandaté l’équipe du neurologue Serge Gauthier, un chercheur montréalais affilié à l’Université McGill.

C’est qu’une équipe composée en majeure partie de scientifiques québécois a mis au point un protocole permettant de détecter plus tôt la maladie chez un individu. Ce dernier pourra ainsi gagner deux ou trois ans de traitements visant à stabiliser son état, ce qui est crucial pour la suite des choses. Un traitement découvert par un médecin montréalais et relégué aux oubliettes, il y a quelques années, pourra également être réhabilité avec l’avancée des dernières recherches.


Billet du 22 janvier 2021 : Une pause attendue

Hier, le premier ministre François Legault s’est quelque peu avancé sur sa position quant à l’annulation ou non de la semaine de relâche scolaire. Il a mentionné vouloir respecter la convention collective, ce qui laisse prévoir qu’il optera pour le maintien du congé printanier. C’est la bonne décision à prendre.

L’annulation est surtout promue par des animateurs d’une station radiophonique montréalaise, qui mentionnent y voir une occasion d’ainsi restreindre considérablement les voyages à l’étranger et de compenser partiellement, pour les élèves, les apprentissages ralentis par les confinements. J’admets que si je ne connaissais pas si bien la réalité du milieu de l’éducation, ces arguments m’apparaîtraient intéressants. Mais la réalité, pour plusieurs raisons, suggère autre chose.

D’abord, il faut vivre la situation dans les écoles pour réaliser à quel point tant les élèves que le personnel sont à bout de souffle. On prétend que tout ce beau monde s’est reposé de mars à septembre, rien n’est plus faux. Déjà, au début du premier confinement, plusieurs enseignants, j’en suis, ont entrepris des contacts académiques à distance avec leurs élèves. Deux semaines plus tard, et jusqu’à la fin du mois de juin, une forte majorité d’enseignants ont emboîté le pas, malgré le manque de ressources matérielles. À travers tout cela, les élèves apprenaient une nouvelle façon d’apprendre.

Depuis septembre, le travail s’accomplit presque normalement, malgré des mesures sanitaires qui bousculent nos horaires et augmentent considérablement la tâche de tout le personnel. Et sincèrement, dans un milieu où les échanges verbaux sont omniprésents et essentiels, le port du couvre-visage par tous rend l’exercice épuisant. La pause sera donc bienvenue tant pour les élèves que pour le personnel, avant d’entreprendre les treize ou quatorze dernières semaines de l’année scolaire.

Ensuite, a-t-on pensé aux stations de ski ? Déjà privées d’une part importante de leur clientèle, la perte de leur semaine la plus lucrative de la saison risque de causer un tort irréparable à plusieurs d’entre elles et à un secteur de l’économie québécoise.

La plupart des gens l’ignorent, mais la semaine de relâche n’est pas rémunérée pour les enseignants. Bien sûr, l’étalement de notre salaire sur 26 périodes de paie nous assure un revenu régulier, mais je me demande quel argument, en période de négociation de convention collective de surcroît, serait assez solide pour nous convaincre d’aller enseigner bénévolement durant la première semaine de mars.

Ajoutez à cela la pénurie d’enseignants. Il y a une dizaine d’années, près du quart (24%) des nouveaux enseignants quittaient la profession après cinq années ou moins. J’ignore les statistiques plus récentes à ce niveau, mais ce que je sais, c’est que les arrêts de travail pour maladie sont plus nombreux et se comptent maintenant en mois et en années avant le retour au travail, lorsque retour il y a. Je constate également l’importante baisse d’inscriptions dans les facultés d’éducation des universités québécoises. La relève n’est pas au rendez-vous. Chaque décision allant à l’encontre des bonnes conditions de travail revêt donc une grande importance, qui s’avère néfaste pour le recrutement.

La transformation de la première semaine de mars en jours d’école aurait-elle un impact positif sur les apprentissages des élèves ? Dans ce contexte, je doute qu’il soit important, s’il s’avère. Mon expérience me dicte également que le taux d’absentéisme risque d’être élevé. Quant à l’autre argument, celui de restreindre les voyages à l’étranger, plusieurs autres outils s’offrent à nos deux gouvernements. Le Nouveau-Brunswick n’a pas eu besoin du fédéral pour fermer ses frontières. Imposer une quarantaine dans un endroit défini et surveillé, aux frais du voyageur, est aussi une solution envisageable et qui se voit ailleurs.

Parce qu’entre vous et moi, si l’annulation de la semaine de relâche scolaire permettait effectivement de restreindre la quantité de voyages familiaux pour des gens de la classe moyenne, aurait-elle le même impact chez d’autres, comme certains élus avides de soleil et de plages, par exemple ? Je serais curieux d’entendre la réponse d’un des animateurs de la station de radio montréalaise qui a lancé cette suggestion.


Dans le cours d’éducation physique

L’apprentissage de la vie en société trouve une grande place à travers les cours d’éducation physique, à l’école. Très jeune, on y apprend le partage de l’équipement, l’entraide, le jeu de groupe. On y apprend à bien gagner, en respectant l’adversaire et en saluant sa performance. De la même manière, on y apprend aussi qu’être bon perdant, ce n’est pas d’aimer perdre, mais de reconnaître que l’autre a livré une joute légitime qui l’a conduit vers une victoire méritée.

Mercredi, la journaliste Weijia Jiang, correspondante à la Maison-Blanche pour CBS News, a relayé sur son compte Twitter le texte du discours d’adieu de Donald Trump, tel que remis à la presse américaine. Selon ce texte, le président défait devait pour la première fois nommer le président élu Joe Biden et sa vice-présidente Kamala Harris, leur souhaitant bon succès dans leur travail pour garder le pays fort, prospère et libre. De toute évidence, Trump a sauté cette ligne dans son discours.

Je me demande quels étaient les résultats du petit Donald dans ses cours d’éducation physique, à l’école élémentaire.


Et je cite :

« En rejoignant l’Accord de Paris sur le climat, le président Biden confirme qu’il est plus préoccupé par les intérêts des citoyens de Paris que par les emplois des citoyens de Pittsburgh. »

Ted Cruz, sénateur du Texas, le 20 janvier 2021

Si vous pensez que ces propos du sénateur Cruz auraient peut-être été mal rapportés ou mal traduits, je vous invite à en consulter la source.


Dans le cours de musique… et de français

Voici une #musiquebleue toute particulière, cette semaine. Une #musiquebleue où la musique est accessoire, où les paroles se dressent à l’avant-scène. David Goudreault est travailleur social, écrivain et poète. Il y a dix ans, il est devenu le premier Québécois à remporter la Coupe du monde de poésie, à Paris. Deux autres allaient suivre, en 2013 et 2016. Donnant dans le slam, David Goudreault revendique quatre albums. Son dernier, Le nouveau matériel, a vu le jour en décembre. Pour la pièce Mémoires, extraite de cet album, l’artiste s’est adjoint la belle et puissante voix de Luce Dufault, ainsi que le talent de la comédienne Francine Ruel pour incarner le personnage central d’un vidéoclip des plus touchants.

Mémoires, de David Goudreault, tiré de l’album Le nouveau matériel.

La bonne nouvelle de cette semaine

Il y a plusieurs façons de répandre le bien autour de soi. Un dénommé Donald Hargray a su le faire avec brio. Après l’importante accumulation de neige de samedi dernier, l’homme de 65 ans s’est rendu dans le stationnement de l’Hôpital régional de Saint-Jérôme pour déneiger les automobiles du personnel de l’endroit. Au total, ce sont plus de 180 travailleuses et travailleurs de la santé qui ont pu quitter leur lieu de travail sans avoir à se préoccuper de cette tâche, Monsieur Hargray étant passé le faire à la fin de deux quarts de travail.

Au total, il en aura coûté quelques heures de travail et aucune implication pécuniaire. Mais surtout, le temps investi a rapporté joie et soulagement à plusieurs dizaines de personnes.


Billet du 8 janvier 2021 : Un départ sur les chapeaux de roues

L’année 2021 n’est vieille que d’une semaine que, déjà, elle nous étourdit. À la blague, Simon-Olivier Fecteau écrivait sur Twitter, mercredi, qu’après six jours en 2021, il disposait de suffisamment de matériel pour écrire le prochain Bye bye. À elle seule, cette journée de mercredi a marqué l’actualité pour longtemps. Le couvre-feu imposé par le gouvernement du Québec et l’invasion du Capitole à Washington ont monopolisé presque l’intégralité des bulletins de nouvelles et des fils d’information. Ceci est sans compter l’appel téléphonique particulier du président américain au secrétaire d’État de la Géorgie.

Que retiendrons-nous de tout cela l’an prochain, à pareille date ?


Dans le cours d’univers social

Pour la première fois de son histoire, le Québec se voit imposer un couvre-feu. Ainsi, dès demain, et au moins jusqu’au 9 février, toute personne trouvée hors de chez elle entre 20:00 et 5:00 le lendemain devra se justifier et risquera une amende variant entre 1 000 $ et 6 000 $ en cas de justification insuffisante. Si cette mesure soulève des interrogations chez plusieurs, j’admets n’être aucunement étonné. Selon un sondage Léger, près d’un Canadien sur deux (48%) a rendu visite à des membres de sa famille vivant dans une autre bulle, durant le dernier temps des Fêtes.

L’étude ne mentionne pas les chiffres pour le Québec uniquement, mais on peut supposer, à la lumière des statistiques canadiennes, que les règles y ont également été transgressées au-delà du raisonnable. À partir de là, il devenait plus facile de les faire appliquer avec une mesure comme un couvre-feu qu’en demandant aux forces de l’ordre de frapper aux portes pour trouver les rassemblements illégaux. Ainsi, une personne devra se justifier non pas si elle se trouve ailleurs, mais dès qu’elle n’est pas chez elle, même sur la voie publique. Et les dernières statistiques québécoises montrent que si les aînés sont encore les plus durement touchés par le virus, celui-ci atteint les plus jeunes dans une beaucoup plus grande proportion qu’il ne le faisait lors de la première vague.

Ces plus jeunes sont possiblement plus enclins à se trouver à l’extérieur en soirée et ainsi hausser les risques de propagation.

Maintenant, il s’agit là d’une interprétation de ma part. Comme l’a mentionné le Docteur Arruda, aucune donnée scientifique ne vient pour le moment confirmer l’efficacité d’un couvre-feu. Je suis toutefois porté à faire confiance aux gens qui ont avancé cette solution. En autant qu’ils sachent reculer advenant l’absence de résultats tangibles.


Dans le cours d’univers social, deuxième période

L’autre nouvelle me laisse sans mots. Presque tout a été dit sur l’insurrection de mercredi, à Washington.

Où se situent les États-Unis dans la liste des plus grandes puissances économiques, militaires et nucléaires au monde ? En tête ou tout près. Cette grande puissance a maintenant acquis le statut de risée mondiale. Après avoir incité ses ouailles à commettre ce saccage et cet affront à la démocratie, par pur narcissisme, Donald Trump a maintenant officiellement du sang sur les mains. Au moment où j’écris ces lignes, cinq personnes ont trouvé la mort dans ce soulèvement.

Au-delà des tractations pour le destituer et le priver de ses derniers jours de mandat présidentiel, une question se pose : qu’allons-nous retenir de ces événements ? Le despotisme du 45e président ou la date du 6 janvier 2021 ? Le fait de tout lier à l’individu fermera le chapitre dès qu’il aura quitté ses fonctions. Par contre, si ses disciples poursuivent la « mission », le 6 janvier 2021 risque de passer à l’histoire comme d’autres dates célèbres qui ont secoué le monde.

Sur la photo de gauche, des manifestants pro-Trump qui ont facilement pu pénétrer dans l’enceinte du Capitole, mercredi. Sur la photo de droite, l’escalier à l’extérieur de ce même Capitole, en juin dernier, lors de la manifestation Black Lives Matter. Le traitement est nettement différent, selon les groupes impliqués, la garde nationale ayant été appelée d’avance en juin et beaucoup trop tard cette semaine.


Et je cite :

« C’est lui qui a causé la double défaite républicaine en Georgie, mais il se fout de la Georgie, il se fout du pays, il s’occupe de Donald J. Trump. »

Michael Ian Krauss, professeur de droit à l’Université George Mason, à propos de Donald Trump, le 6 janvier 2021

Dans le cours de français

Je l’ai mentionné plusieurs fois et je le répète, la plupart des fautes d’orthographe ou de grammaire que je dénonce et que je corrige dans les pages de mon blogue sont dues à un laxisme dans la révision de la publication. Quand il s’agit d’un grand média, c’est d’autant plus déplorable. Vendredi dernier, j’ai lu cet article sur lapresse.ca. Le dernier paragraphe en contient une belle, qui n’est toujours pas corrigée, une semaine plus tard.

#LeProfCorrige

Ici, on aurait dû lire «…les tribunaux ont systématiquement rejeté les recours…», et non «…les tribunaux ont systématiquement rejetés les recours…». Le participe passé employé avec l’auxiliaire avoir s’accorde avec le complément direct seulement si celui-ci est placé avant le verbe. Dans ce cas-ci, le complément direct (les recours du président) est placé après le verbe. Le participe passé rejeté demeure donc invariable.

En voulez-vous une autre ? Celle-ci vient du compte Twitter du sondeur Jean-Marc Léger.

#LeProfCorrige, encore

Ici, les verbes infecter et tuer n’ont aucune raison d’être conjugués au pluriel. Ils s’accordent avec pandémie, qui est au singulier. On aurait donc dû lire « Pendant que la pandémie infecte plus de 200 000 personnes par jour et en tue 3 000, …», sans les virgules dans les nombres. Les virgules dans les nombres entiers, c’est la façon anglaise de les écrire.


Dans le cours de musique

Un peu de musique baroque pour commencer l’année ? Le trio montréalais Les Barocudas a lancé en octobre l’album La Peste, regroupant neuf extraits d’oeuvres de compositeurs moins connus que les Bach, Vivaldi ou Albinoni. L’album est disponible sur toutes les plateformes, ainsi que chez les disquaires, mais on peut l’écouter en entier sur la chaîne YouTube de la violoniste du groupe.

Avec Marie Nadeau-Tremblay au violon, Nathan Mondry au clavecin et Ryan Gallagher à la viole de gambe, voici en #musiquebleue Sonatae unarum fidium seu (Excerpts) : No. 3, du compositeur autrichien Johann Heinrich Schmelzer.


La bonne nouvelle de cette semaine

On reste dans la musique classique. La nouvelle est tombée hier, Rafael Payare, 40 ans, succédera à Kent Nagano à titre de directeur musical de l’Orchestre symphonique de Montréal. Depuis l’annonce du départ du maestro Nagano, je souhaitais l’arrivée d’un successeur qui poursuivrait son travail de démocratisation de l’OSM. Son style un peu excentrique n’est pas sans rappeler celui de Yannick Nézet-Séguin à ses débuts avec l’Orchestre métropolitain.

Rafael Payare a déjà dirigé l’OSM à quelques reprises, à titre de chef invité. Il le fera une fois de plus dimanche après-midi, lors d’un concert gratuit sur Facebook Live, alors qu’il dirigera la 1re Symphonie de Brahms.


Billet du 25 décembre 2020 : Journal de vacances des Fêtes (1 de 2)

Je m’étais pris des notes toute la semaine. Il y a plein de sujets que j’aurais voulu aborder cette semaine. Rozon, Salvail et la présomption d’innocence. Les rassemblements pour Noël, les voyages dans le Sud et la hausse des cas de Covid. Mais c’est Noël, aujourd’hui. Oublions pour un moment la Covid, mettons de côté Rozon et Salvail, concentrons-nous sur la joie, l’allégresse, le partage et le pardon. Parce qu’en ce temps de l’année, particulièrement, il faut savoir pardonner. Même Donald Trump l’a fait toute la semaine… Oups !


Spectacle de Noël

C’est le temps de l’année où, habituellement, les Grands Ballets Canadiens présentent Casse-Noisette à la Place des Arts de Montréal. Pour la première fois en près de 60 ans, le spectacle sur scène a fait relâche, cédant la place à deux représentations télévisuelles, sur les ondes de ICI ARTV. La première a eu lieu le 18 décembre, alors que la seconde prendra place lundi soir prochain, 28 décembre, à 20 heures.

Mais comme nous avons pu en être témoins à plusieurs moments depuis le début de la pandémie, certaines personnes démontrent de la créativité et une très grande originalité. C’est le cas du Washington County School District, dans l’état américain de l’Utah, qui a synchronisé les phares et les feux de ses autobus scolaires avec la Danse de la Fée Dragée, de l’oeuvre de Tchaïkovski. Le spectacle mérite d’être vu et revu.

Source

Lecture de vacances

J’achève la lecture de Papy : le peintre amoureux, de Claude Desjardins. Le livre raconte l’histoire de Clément Gravel, dit Papy, un nonagénaire qui s’est mis à peindre des tableaux afin de susciter les rires de son épouse mourante. Ce simple synopsis sert de toile de fond à une fresque des plus captivantes, l’auteur relatant à la manière d’un roman la vie du peintre amoureux jusqu’à son crépuscule, en passant par sa rencontre avec celle qui allait l’accompagner et l’inspirer durant plus de soixante années. Doté d’une personnalité forte et rebelle, même à une époque où l’obéissance était de mise, Clément Gravel a couché son univers, dans la réalité et sur toile, autour de son épouse Pauline, sa muse depuis leur première rencontre dans les rues de Québec, en 1952.

Journaliste de profession, Claude Desjardins en est à son premier livre. L’actrice Marie Tifo en assure la préface.

Papy : le peintre amoureux
Claude Desjardins, Les éditions de l’Ours qui dort, Blainville, 2020, 166 pages.


Dans mes écouteurs

Pour ma #musiquebleue de cette semaine, je me suis demandé quelle était la plus belle chanson de Noël québécoise. Le choix est vaste. Il y a des classiques comme le Noël au camp, de Tex Lecor, ou Le sentier de neige, des Classels. Il y a aussi les chansons des deux albums de Maryse Letarte, qui a particulièrement bien mené sa mission de créer des pièces de Noël originales, en 2008 et 2015. Mon choix s’est finalement arrêté sur celle qui est pour moi la plus poétique, mélodieuse et naïve, Marie-Noël. Popularisée par Robert Charlebois, qui en a composé la mélodie, c’est par son auteur Claude Gauthier qu’elle a d’abord été endisquée, en 1965. Elle a depuis été reprise par une multitude d’artistes.

La version que je vous offre en est une de Robert Charlebois, accompagné par les Petits Chanteurs du Mont-Royal.


La bonne nouvelle de cette semaine

Il fait toujours bon de constater qu’il n’y a pas qu’au Québec que l’on défende et protège la langue française, sur le continent nord-américain. Un groupe de jeunes louisianais, qui ont eux-mêmes décidé d’apprendre la langue de leurs ancêtres, alors qu’elle n’est plus parlée par leurs parents, a lancé un mini-album de chants de Noël, le 4 décembre dernier.

Intitulé Joyeux Noël, Bon Chrismeusse, l’oeuvre regroupe six chansons américaines, adaptées en français ou en créole louisianais. En tout, une vingtaine de personnes ont participé à l’élaboration de cet intéressant projet, sous la direction du parolier et guitariste Chas Justus. Le résultat est original et très agréable à entendre.

Vous pouvez écouter ou télécharger ce mini-album à partir de sa page Bandcamp.


En ce 25 décembre, je voudrais vous souhaiter un très joyeux Noël. Merci de m’accompagner chaque vendredi à travers les billets de ce blogue. Profitez de chaque moment de joie que cette période de l’année nous offre, même si la version 2020 se souligne à plus petite échelle. Le retour à la normale n’en sera que plus apprécié !


Image en titre du billet : Shutterstock


Billet du 11 décembre 2020 : La distance a de l’importance

La semaine prochaine marquera le retour de l’enseignement à distance, pour les élèves et les membres du personnel des écoles primaires du Québec. Pour toutes les classes n’ayant subi aucun isolement préventif cet automne, ce sera une première depuis le printemps dernier. Durant quatre jours, les 17, 18, 21 et 22 décembre, les cours aux élèves se donneront via des plateformes de visioconférence, dans le cas qui m’implique.

Comme je l’expliquais dans un billet antérieur, nous sommes prêts. Technologiquement, du moins. Académiquement aussi. Psychologiquement ? C’est ce qui reste à voir. Les élèves ont été tellement marqués par le confinement du printemps qu’ils auraient préféré demeurer à l’école. Et que dire de mes collègues et moi.

Respectons les règles et restons chacun chez soi, en ce temps des Fêtes. C’est un grand coup à donner, mais il est nécessaire. Et surtout, nous mettons ainsi toutes les chances de notre côté pour voir les écoles rouvrir à la date prévue, le 6 janvier 2021.


Dans le cours de français

La lecture que je dévore quotidiennement, depuis les dernières semaines, se trouve ailleurs que dans un bouquin. C’est sur Twitter qu’elle est publiée. À la manière d’un roman-feuilleton, le journaliste franco-américain William Reymond diffuse tous les matins ses observations et enquêtes du jour sur les suites de la dernière élection américaine. Le contenu est très captivant !

Le flair de William Reymond pour prédire les actions à venir de Donald Trump et de son entourage est impressionnant. Il a été le premier à qualifier de coup d’état tous les accrocs à la démocratie dont Trump s’est rendu responsable. Il tient également le compte des gains et revers du camp présidentiel dans les différentes cours américaines, alors que ce dernier tente de faire reconnaître une fraude électorale lors du scrutin de novembre. En date d’hier matin, le compte était d’une victoire contre 55 défaites.

Je me surprends à me rendre chaque jour sur son compte Twitter pour prendre connaissance du dernier épisode (c’est ainsi qu’il les appelle). L’angle abordé par William Reymond diffère de celui de tous les autres médias, en plus d’être teinté d’une grande dose d’humour. C’est un rendez-vous quotidien, au moins jusqu’au 20 janvier prochain.


Dans le cours de mathématiques

Des statistiques horrifiantes ont circulé sur les médias sociaux, cette semaine. Celles-ci en constituent un exemple. Voici le palmarès des dix journées les plus meurtrières dans l’histoire des États-Unis.

1- Le 8 septembre 1900 – L’ouragan de Galveston – 8 000 morts;
2- Le 17 septembre 1862 – La bataille d’Antietam, durant la guerre de Sécession – 3 600 morts
3- Le 9 décembre 2020 – Décès liés à la Covid-19 – 3 157 morts
3- Le 11 septembre 2001 – Attaques de l’État islamique en sol américain – 2 977 morts
4- Le 10 décembre 2020 – Décès liés à la Covid-19 – 2 900 morts
5- Le 2 décembre 2020 – Décès liés à la Covid-19 – 2 885 morts
6- Le 3 décembre 2020 – Décès liés à la Covid-19 – 2 857 morts
7- Le 8 décembre 2020 – Décès liés à la Covid-19 – 2 821 morts
8- Le 4 décembre 2020 – Décès liés à la Covid-19 – 2 637 morts
9- Le 1er décembre 2020 – Décès liés à la Covid-19 – 2 610 morts
10- Le 7 décembre 1941 – Attaque de Pearl Harbor – 2 403 morts

Ces chiffres donnent froid dans le dos.


Dans le cours de français, deuxième période

L’Office québécois de la langue française a publié un message qui a fait couler beaucoup d’encre, le 30 novembre dernier.

Plusieurs ont réagi, notamment des anglophones québécois, dont certains estimaient que des mots français, comme rendez-vous ou déjà-vu, étaient courants dans la langue de Shakespeare et que de ce fait, il n’y avait pas de quoi faire un plat (sans mauvais jeu de mots) avec l’utilisation de « take out » dans une publicité francophone.

Ma position dans ce débat est cohérente avec ce que je répète à mes élèves chaque fois qu’ils me demandent l’autorisation d’utiliser un anglicisme dans une situation d’écriture. Premièrement, le mot doit figurer dans un dictionnaire de langue française. Deuxièmement, il ne doit pas y avoir d’équivalent en français. Dans le cas qui nous préoccupe, aucune de ces deux conditions n’est respectée.

Et en réponse à celles et ceux qui reprochent à l’OQLF d’être trop pointilleux et de gaspiller des deniers publics en publicités inutiles, je répondrai que ce genre d’intervention fait clairement partie de son mandat.


#LeProfCorrige

Deux coquilles à l’intérieur d’une publication de l’animateur Bernard Drainville, cette semaine :

À la dernière ligne, on aurait dû lire « (…) on a réussi », plutôt que « (…) on a réussit ». Réussir est un verbe de 2e groupe, dont le participe passé s’écrit réussi. C’est ce participe passé qui constitue le troisième élément, après le pronom personnel et l’auxiliaire, d’un verbe conjugué au passé composé, comme c’est le cas ici.

Et juste au-dessus, on aurait dû voir « prête-noms » et non « prêtes-noms ». La portion verbe d’un nom composé demeure invariable au pluriel. Par exemple, le pluriel de casse-tête est casse-têtes.


Dans le cours de musique

Pour la #musiquebleue de cette semaine, mon choix s’arrête sur la chanson À ma manière, de Roxane Bruneau. La pièce fait partie de l’album Acrophobie, lancé le mois dernier. Les paroles d’À ma manière sont lourdes de sens et appellent à l’affirmation de soi. Mais au-delà des paroles, chantées sur un rythme pop-rock des plus entraînants, Roxane Bruneau a conçu un vidéoclip qui met en lumière (sous les néons) une douzaine de personnalités, de tous les âges et de tous les genres, qui ont été des précurseurs dans plusieurs domaines, souvent en nageant à contre-courant. Des personnes qui s’affirment et qui permettent à la société d’évoluer, grâce à leurs messages sincères et audacieux. Un vidéoclip simple, sans artifice, mais à voir.


La bonne nouvelle de cette semaine

Il y en a une qui éclipse toutes les autres, c’est l’homologation par Santé Canada du vaccin contre la Covid-19 de Pfizer et BioNTech. La vaccination pourra donc commencer dès la semaine prochaine. Tout est dit !


Billet du 13 novembre 2020 : Peser les maux

Une personne de mon entourage répète régulièrement qu’il n’y a rien de plus stable que le changement. Encore hier, les événements lui ont donné raison. Alors qu’il y a quelques jours à peine le premier ministre du Québec martelait pour une ixième fois qu’il n’était pas question de fermer les écoles en raison de la deuxième vague de Covid-19, François Legault ouvrait la porte à cette possibilité, il y a moins de 24 heures. Et si je me fie à ses autres décisions prises depuis le début de la pandémie, ce genre de déclaration annonce généralement un passage aux actes à court terme.

Dans le cours de mathématiques

D’abord, l’Europe est très durement touchée par cette deuxième vague, depuis plusieurs semaines. Aux États-Unis, les nouveaux cas quotidiens sont à 76 000 et pourraient atteindre les 300 000 avant la fin du mois. Le Québec commence à présenter des chiffres alarmants, mais contrairement à ce qui fut le cas lors de la première vague, les autres provinces sont aussi heurtées fortement. L’Alberta et le Manitoba ont maintenant dépassé la moyenne canadienne, une première, alors que l’Ontario s’en rapproche dangereusement.

Source : Radio-Canada.ca

Dans les écoles québécoises, il y a actuellement 1214 classes fermées en raison du coronavirus, dont 324 depuis les 48 dernières heures. C’est ce qui a fait dire au premier ministre que le congé des Fêtes pourrait être prolongé, une solution qu’il avait balayée du revers de la main pas plus tard que la semaine dernière. Selon ce qu’il a mentionné, les journées perdues devraient être reprises, en tout ou en partie, avant de clore l’année scolaire.

Mais quand ? Prolonger l’année jusqu’en juillet inclusivement serait hasardeux avec un personnel scolaire déjà à bout de souffle en novembre. Et si je me fie au taux élevé d’absentéisme des élèves qu’on constate annuellement en juin, j’ose à peine imaginer ce qu’il en serait en juillet.

Rayer des journées pédagogiques du calendrier ? Ce serait plutôt incongru, quelques jours à peine après en avoir ajouté trois. Éliminer la semaine de relâche ? C’est le tourisme québécois qui en souffrirait, particulièrement les stations de glisse qui ont besoin de cette clientèle.

La solution est pourtant simple. Le gouvernement nous a demandé de nous préparer à basculer en enseignement à distance à n’importe quel moment. Nous l’avons fait, nous sommes prêts. Ce n’est pas l’idéal, j’en conviens, mais la transmission des contenus des programmes continuerait de s’effectuer et pour quelques semaines, aucun n’aurait un retard important à rattraper. Le professionnalisme du personnel scolaire n’est plus à démontrer. Les élèves font preuve d’une résilience incomparable. Que le gouvernement nous fasse confiance et chacun continuera d’avancer.

On pèse ses mots pour épargner les sensibilités. Il est temps de peser les maux et d’y aller avec le moindre.


Dans le cours d’univers social

Lorsque j’ai publié mon billet de vendredi dernier, le dépouillement des votes de l’élection américaine se poursuivait pour une troisième journée. Ce n’est que le lendemain, samedi, que Joe Biden a été proclamé président élu et que Donald Trump s’est replié dans le déni, vociférant quotidiennement sur Twitter qu’il était gagnant, que les Démocrates lui avaient volé l’élection et qu’il allait le prouver devant la Cour suprême des États-Unis.

Dès lors, on s’est mis à interpréter tous ses faits et gestes, autant que son mutisme hors Twitter. Le renvoi de son secrétaire à la Défense, en début de semaine, est même perçu par certains comme les premiers pas d’un coup d’état. Dans d’autres cercles, on murmure que le prochain président, au nom de la paix sociale, pourrait gracier Trump, avec ou sans conditions. Est-ce que Joe Biden le ferait ? Très possiblement. Mais le geste pourrait aussi venir de Mike Pence.

En 1974, Gerald Ford, successeur de Richard Nixon après sa démission, avait accordé le pardon présidentiel à ce dernier, afin de lui éviter toute poursuite fédérale. Une hypothèse avance donc que Trump pourrait quitter ses fonctions avant le 20 janvier. Mike Pence deviendrait alors automatiquement président et pourrait gracier le magnat de l’immobilier de toute accusation fédérale potentielle. Ceci ne l’immuniserait cependant pas contre des poursuites intentées par des états ou des intérêts privés.

En ce qui me concerne, je penche plutôt vers quelque chose de plus simple. Trump a définitivement mal digéré sa défaite. Ses publications virulentes sur Twitter et les traits tirés qu’il présentait lors des cérémonies de la Journée des anciens combattants, sa seule sortie publique en dix jours, le démontrent. Je suis d’avis qu’il est probablement déjà en train de préparer l’élection de 2024, où il tentera de nouveau de représenter les Républicains. Deux questions importantes demeurent : L’establishment républicain voudra-t-il encore de lui ? De quelle manière continuera-t-il d’entretenir sa base, soit les 72 millions d’électeurs qui l’ont appuyé ? Les réponses à ces questions causeront à tout le moins quelques remous, au pire, un raz-de-marée.


Et je cite :

« Arrêter Trump n’est qu’une solution à court terme. La solution à long terme, et ce sera plus difficile, consiste à réparer le système d’éducation qui a créé tant de gens suffisamment ignorants pour voter pour Trump. »

Andy Borowitz, auteur et comédien, le 4 novembre… 2016

Dans le cours d’anglais

Aujourd’hui, nous allons traduire une phrase d’un communiqué de l’ambassade des États-Unis à Abidjan, en Côte d’Ivoire, diffusé sur Twitter le 4 novembre dernier. Voici le communiqué :

Source : Twitter

La première phrase du deuxième paragraphe, « The United States calls on Côte d’Ivoire’s leaders to show commitment to the democratic process and the rule of law. », devrait se traduire comme suit : « Les États-Unis appellent les dirigeants de la Côte d’Ivoire à démontrer leur engagement envers le processus démocratique et l’état de droit. »

Le 4 novembre 2020, c’était au lendemain de quoi, déjà ?


Dans le cours d’anglais, deuxième période

Des organismes de plusieurs pays avaient pris l’habitude, à la fin d’une année, de se prononcer sur le mot de l’année, désignant ainsi un mot qui avait vu son utilisation augmenter considérablement au cours des mois précédents. Si la tradition s’est peu à peu perdue (la France, entre autres, y a mis fin après 2017), le dictionnaire britannique Collins poursuit l’exercice et a dévoilé son mot de l’année 2020, cette semaine. Quel est-il ?

Je vous le donne en mille. Il s’agit de lockdown. En français, on dit confinement.


Jouons avec les mots

Des mots qui possèdent la même orthographe mais qui ont des classes ou des sens différents sont appelés des homographes. Par exemple, le nom son et le déterminant possessif son sont des homographes. Ceux-ci donnent parfois lieu à quelques difficultés. Par exemple, avec la phrase J’aime cet instrument, mais son son est trop fort, il faut user d’adresse pour en expliquer l’analyse à un groupe d’élèves.

Donc, si je pars de la phrase Nous cuisinions et ensachions quelques repas, puis nous portions nos portions jusque dans le congélateur, les mots portions appartiennent à des classes très différentes. Dans le premier cas, il s’agit du verbe porter, conjugué à la première personne du pluriel de l’imparfait, alors que le second est un nom commun accordé au pluriel.


Dans le cours de musique

Cette semaine, je vous présente Myëlle, une auteure-compositrice-interprète de 37 ans. Connue dans l’industrie depuis plus d’une dizaine d’années, elle a lancé un premier court album en 2014, avant d’enchaîner en février dernier avec la chanson Arizona. C’est toutefois la chanson Les miroirs, sortie la semaine dernière, que je vous présente en #musiquebleue. Les deux dernières pièces figureront sur un album qui nous arrivera en 2021.


La bonne nouvelle de cette semaine

À certains égards, le confinement du printemps dernier a offert quelques bénéfices à plusieurs personnes. Parmi elles, Flavie Légaré, une jeune Montréalaise âgée de 11 ans, de même qu’Hubert Jasmin, 8 ans, jeune résident de Longueuil. De lecteurs discrets, ils sont passés à la postérité.

C’est que J. K. Rowling, l’auteure des sept tomes de la populaire série Harry Potter, a lancé sur Internet un roman inédit, longtemps inachevé, qu’elle a complété au fur et à mesure qu’elle en diffusait le contenu. Histoire d’intéresser davantage son vert lectorat, la maison d’édition Gallimard Jeunesse a lancé un concours d’illustration afin d’agrémenter les pages de ce qui allait devenir la version imprimée du roman L’Ickabog, qui paraîtra début décembre. Les dessins de Flavie et d’Hubert ont ainsi été sélectionnés. Flavie a dessiné un pied de bois au crayon feutre, qu’elle mentionne avoir réalisé en 5 minutes seulement, alors qu’Hubert a utilisé les crayons de bois et le fusain pour donner un corps au capitaine Blatt, un personnage de l’histoire.

Les deux enfants ont reçu une édition de luxe du roman, dédicacée par l’auteure, ainsi qu’un lot de livres Gallimard Jeunesse qui seront remis à la bibliothèque des écoles qu’ils fréquentent.


Image en titre du billet : Shutterstock


Billet du 6 novembre 2020 : Amère America

Au moment où j’écris ces lignes, la course à la présidence des États-Unis demeure ouverte, même si plusieurs choses se précisent. Mais les paroles de Luc De Larochellière prennent une toute autre importance, 30 ans plus tard. L’Amérique est amère.


Dans le cours d’univers social

Le cours d’univers social regroupe trois matières scolaires : la géographie, l’histoire et l’éducation à la citoyenneté. C’est sous ces trois angles que j’aborderai ici l’élection à la présidence américaine.

Dans le cours de géographie

Qui a dit, suite aux dernières élections québécoises, que Montréal était isolé du reste de la province ? Et c’est vrai, Montréal est rouge, alors que l’ailleurs québécois est couvert d’une nappe bleu pâle, tachetée de quelques marques bleu foncé ou orangées.

La carte américaine établit clairement une lutte de classes sociales. Presque toutes les grandes villes, notamment les villes universitaires, ont voté pour Joe Biden, alors que les municipalités rurales et les banlieues plus éloignées ont majoritairement opté pour Donald Trump.

Dans le cours d’histoire

J’enseigne en 6e année du primaire. Mardi matin, j’ai mentionné à mes élèves que peu importe le résultat de l’élection, nous étions en train de vivre un moment historique. Je maintiens cette affirmation.

Quelques heures plus tard, Trump exigeait l’arrêt du dépouillement des votes, tout en incitant ses partisans à le manifester. Il mandatait ses avocats pour intenter des procédures judiciaires dans au moins quatre états, avançant sa théorie des votes illégaux et des votes légaux. Perturber un processus démocratique de cette façon est digne des grands dictateurs.

Hier soir, il en a ajouté une couche en point de presse. Après une journée où Twitter a brouillé une grande partie de ses publications en les qualifiant de fausses, ce sont les réseaux NBC, CBS, ABC et MSNBC qui ont arrêté la diffusion du point de presse avant la fin, pour les mêmes raisons. Quelques heures auparavant, son fils Donald Jr y allait d’une sortie en règle sur Twitter, accusant tous les Républicains, sauf deux qu’il a nommés dans des messages subséquents, de laisser tomber son père.

Depuis hier, Trump est officiellement censuré par les médias et semble isolé par son parti. Il ne faut toutefois pas négliger l’importante base militante dont il dispose et qui est sans doute prête à donner suite à ce qu’il commandera.

Dans le cours d’éducation à la citoyenneté

Plusieurs choses vécues cette semaine me laissent perplexe. Joe Biden est un Démocrate plutôt à droite. S’il était un homme politique canadien, il serait un Conservateur et pas nécessairement le plus modéré. Il est aux Démocrates ce que Mitt Romney est aux Républicains : les deux ont de bons amis dans l’autre clan. Le pari des Démocrates d’y aller avec lui comme candidat à la présidence s’est avéré payant, nombre de Républicains, dont Romney, préférant voter pour l’adversaire plutôt que pour Trump. Malgré ses positions plus à droite, Biden a été qualifié de socialiste par Trump tout au long de la campagne.

Maintenant, en date d’hier soir, le sénat était divisé 48-48, alors que la Chambre des représentants, toujours à majorité démocrate, a vu augmenter son nombre de représentants républicains. Biden est en voie d’obtenir le pourcentage d’appuis que les sondages lui attribuaient, soit un peu plus de 50 %. Le hic, c’est que la performance de Trump se situe juste sous la barre des 50 %, autour de 48 %, ce qui donne à penser que tous les indécis se sont rangés de son côté.

Il est acquis que Donald Trump est un mythomane, menteur compulsif, dont les commentaires misogynes, racistes et méprisants étaient légion au cours des dernières années. Malgré cela, près d’un Américain sur deux a préféré l’appuyer plutôt que de se tourner vers un candidat qu’on a faussement dépeint comme un socialiste. C’est déjà inquiétant.

Si on ajoute l’appel à l’arrêt du décompte lancé par le président, ainsi que le discrédit qu’il a jeté jeudi soir sur le processus électoral, on a tout lieu de craindre qu’une réélection de Donald Trump pourrait mener à un climat tendu, dans un contexte où il en serait à un deuxième et dernier mandat, durant lequel il aurait les coudées franches n’ayant pas à se préoccuper de la campagne électorale suivante.


Et je cite :

« Les Blancs qui scandent «arrêtez de compter» profitent de leur privilège. Si les Noirs et les gens d’autres origines essayaient de renverser notre démocratie de la sorte, ils seraient qualifiés de terroristes et de hooligans. Le fait que les votes soient comptés n’est pas scandaleux, c’est un droit. »

Assal Rad, chercheure au Conseil national irano-américain, le 4 novembre 2020

Dans le cours d’univers social, deuxième période

L’avocat personnel de Trump, Rudolph Giuliani, dans sa sortie publique de mercredi, a accusé les Démocrates de malhonnêteté, mentionnant au passage qu’ils faisaient voter des morts. Je ne sais pas si les Démocrates font voter des morts, mais les Républicains en font élire.

David Andahl, candidat à la Chambre des représentants du Dakota du Nord, est décédé de la Covid-19 le 5 octobre dernier. Son nom est demeuré sur les bulletins de vote et il a été élu ! C’était la seconde fois en deux ans que cela se produisait chez les Républicains. Lors des élections de mi-mandat, en 2018, un certain Dennis Hof avait été élu à la Chambre des représentants du Nevada, même s’il avait rendu l’âme quelques semaines auparavant.


Dans le cours de français

Dans la course à savoir qui sera le premier à publier la nouvelle, les médias sont tellement pressés de publier qu’ils en oublient souvent la qualité de la langue.

LaPresse.ca, le 31 octobre 2020

#LeProfCorrige

Ici, on aurait dû lire « …le premier acteur à incarner James Bond… », et non « …le premier acteur a incarné James Bond… ».


Dans le cours d’éthique et culture religieuse

Une déclaration de Justin Trudeau a créé une polémique, cette semaine. Il a déclaré que « [la] liberté d’expression n'[était] pas sans limites ». À tort ou à raison, plusieurs lui ont ainsi reproché de laisser entendre que l’enseignant Samuel Paty n’aurait peut-être pas dû montrer des caricatures de Mahomet à ses élèves.

Sur le fond, quand on sort la phrase de son contexte, Trudeau a raison : la liberté d’expression n’est pas sans limites. Les propos diffamatoires ou ceux qui incitent à la haine n’ont pas leur place dans une société civilisée.

Maintenant, est-ce correct d’afficher ou de diffuser des caricatures de Mahomet ? Personnellement, je ne le ferais pas. Le fait de savoir que cela heurte certaines personnes est déjà un sérieux incitatif à m’abstenir. Expliquer, dans le cadre d’un cours, que ces caricatures ont déjà causé plusieurs conflits meurtriers est suffisant pour faire comprendre la situation, sans avoir besoin de montrer les dessins en appui.

Toutefois, si une collègue ou un collègue était d’un autre avis et choisissait de le faire, la pleine liberté devrait lui revenir. Nous vivons dans une société laïque et les Samuel Paty de ce monde n’ont pas à subir les conséquences d’un geste qui, jusqu’à preuve du contraire, respecte les normes sociales.


Jouons avec les mots

Le calembour de la semaine : « Les moulins, c’était mieux à vent ? »

La semaine dernière, je vous demandais quel était le mot le plus court contenant toutes les voyelles de la langue française, à l’exception du y. Ce mot est oiseau.


Dans le cours de musique

On interroge souvent les réseaux sociaux pour connaître l’avis des internautes à savoir quelle chanson québécoise serait la plus belle de tous les temps. À travers les Quand les hommes vivront d’amour et Ordinaire, mon choix personnel s’arrête sur Les étoiles filantes, des Cowboys Fringants. Les paroles, la mélodie, les orchestrations, je trouve que cette chanson frôle la perfection.

Moins entraînante mais plus engagée, leur chanson L’Amérique pleure, de leur dernier album intitulé Les Antipodes, est fondue dans le même moule. C’est elle qui a remporté le Félix de la chanson de l’année, dimanche dernier, au Gala de l’ADISQ. C’est aussi celle que je vous présente cette semaine, en #musiquebleue.


La bonne nouvelle de cette semaine

L’amateur de café que je suis a été heureux de lire cette semaine que la compagnie Nespresso poursuivait son chemin vers l’écoresponsabilité. Entreprise carboneutre depuis plus de trois ans, Nespresso prévoit planter des arbres autour de ses plantations de café, au Costa Rica et en Indonésie, étendant ainsi son modèle à l’ensemble de sa chaîne d’approvisionnement.

Rappelons que Nespresso a également innové en matière de récupération de capsules de café, en vertu d’ententes avec plusieurs municipalités et centres de tri. Elle fabrique et vend aussi des cafetières faites d’aluminium entièrement recyclé.


Billet du 30 octobre 2020 : Hocus POTUS

À quel genre de magie aurons-nous droit, cette semaine ? Premièrement, les enfants québécois seront autorisés à passer l’Halloween, samedi, en pleine deuxième vague de la pandémie de coronavirus, alors que nos mesures sanitaires font des mécontents et que l’Europe reconfine. Un an après le cafouillage de l’an dernier, quand les pluies diluviennes du 31 octobre avaient incité certaines municipalités à repousser au 1er novembre, au milieu d’un vent à écorner les boeufs, la traditionnelle cueillette de bonbons, la situation permettra-t-elle aux enfants de retrouver cette ambiance festive automnale et une récolte abondante ? Réponse demain, dans nos rues et les bulletins de nouvelles de fin de soirée.

Dans le cours d’univers social

Ensuite, le réveil de mercredi matin en sera-t-il un d’euphorie ou de dur lendemain de veille pour les États-Unis et la planète, suivant l’élection à la présidence américaine ? L’ère Trump se poursuivra-t-elle quatre années de plus ou fera-t-elle place à un nouveau POTUS, en l’occurence Joe Biden ?

La seule prédiction à laquelle je me risque, c’est que Biden remportera le vote populaire. Mais le système électoral américain étant ce qu’il est, alors que 48 des 50 états accordent la totalité des votes des grands électeurs à un seul des deux candidats, Donald Trump dispose d’excellentes chances de demeurer à la Maison-Blanche. Rappelons qu’en 2016, il avait remporté le vote du collège électoral 304 contre 227, alors que son adversaire Hillary Clinton avait obtenu, au niveau de la population, près de 3 millions de votes de plus que lui.


Dans le cours de français

Triste nouvelle, mercredi matin, alors que la francophonie apprenait le décès d’Alain Rey, le rédacteur en chef des éditions Le Robert. Il n’avait que 24 ans lorsqu’il a été engagé par Paul Robert, en 1952, demeurant au sein de l’entreprise jusqu’à sa mort. On lui doit tous les dictionnaires de la maison, en collaboration avec différents linguistes.

Ce qu’il y a de particulier avec Alain Rey, c’est que seul son amour de la langue française l’a guidé tout au long de son parcours. En effet, bien qu’il eût fait des études en lettres, il n’a jamais reçu de diplômes universitaires.

Il y a quelques mois à peine, il s’était prononcé sur le genre du mot Covid. J’y avais d’ailleurs fait allusion dans mon billet du 5 juin dernier.

Et je cite :

« Les verbes pleurent, les adjectifs sont tristes, les noms versent des larmes, les adverbes sont infiniment chagrins, le français est en deuil: Alain Rey a refermé ses précieux dictionnaires. »

Bernard Pivot, le 29 octobre 2020

Dans la salle du personnel

Excellente nouvelle pour nous, enseignants, en milieu de semaine, alors que le gouvernement du Québec annonçait la conversion de trois journées de classe de la présente année scolaire en journées pédagogiques. Contrairement à ce que plusieurs croient, les journées pédagogiques ne sont pas des jours de congé pour les enseignants. Ce sont des journées de formation, de réunion, de planification, parfois de correction.

Il y a deux ans, en raison de fermetures des écoles lors de tempêtes de neige ou d’importantes chutes de verglas, nos journées pédagogiques situées entre la mi-février et le début du mois de juin avaient toutes été rayées du calendrier, à l’école où j’enseigne. Durant cette période, il y avait eu la relâche scolaire, les congés de Pâques et celui de la Fête de Dollard-Reine-Patriotes (appelez-le comme vous voulez), mais aucun de ceux-ci ne nous permettait de nous réunir entre collègues, à l’école. Il avait donc fallu le faire sur notre temps personnel, durant près de cinq mois.

Avec la surcharge de travail que la situation actuelle nous demande, en ce temps de Covid, cette décision est vraiment bienvenue.


Dans le cours d’éducation physique

Le 7 octobre dernier, un jeune hockeyeur américain de 18 ans, Mitchell Miller, réalisait son grand rêve alors qu’il était repêché en 4e ronde par les Coyotes de l’Arizona. Trois semaines plus tard, il ne fait déjà plus partie de l’organisation et ne jouera probablement jamais dans la LHN. Alors qu’il avait 14 ans, Miller a intimidé un camarade de classe de race noire et présentant des retards de développement. Il faut préciser que les gestes posés étaient graves et ont résulté en accusations devant une cour de jeunesse.

Ce qu’il y a de malheureux, en plus de ce qu’ont subi la victime et sa famille, c’est que les Coyotes avaient fait le pari de prendre part à la réhabilitation complète de Miller, considérant son attitude, sans l’excuser, comme une erreur de jeunesse. La pression populaire s’est cependant montrée plus forte et la formation professionnelle n’a eu d’autre choix que de couper les ponts avec son jeune défenseur.

Les conséquences sont lourdes pour tous les acteurs, dans cette histoire. J’espère qu’elle servira d’exemple dans certains milieux.


Dans le cours d’univers social, deuxième période

À travers les pages de ce blogue, je me suis généralement gardé une réserve sur les questions politiques. Je transgresserai ma propre règle aujourd’hui. Dans un rassemblement au Michigan, mardi, Donald Trump a évoqué devant ses partisans le 25e Amendement qui ferait de Kamala Harris la première femme à la présidence des États-Unis, la ridiculisant au passage. Vous pouvez écouter l’entièreté de son discours en suivant ce lien, mais entre 12:25 et 12:50, Trump déclare : « Après trois semaine à la présidence, Joe se fera descendre. Alors Kamala, tu es prête ? »

Quand on connaît les liens de Trump avec les Proud Boys, cette milice armée prête à le maintenir au pouvoir coûte que coûte, on peut se demander où cette déclaration l’aurait mené, quelques minutes à peine après l’avoir prononcée, s’il n’avait pas été président des États-Unis.


Extrait de Monsieur Bellum, par Hergé (1939)

Et je cite :

– Vous trouvez pas ça bizarre que ce ne soit que des républicains qui testent positif à la COVID-19?

– Pas plus étrange que lorsque mon chum Jimmy, au CEGEP, qui répétait toujours que le condom n’était pas confortable, a attrapé la gonorrhée.

Louis T., humoriste, le 25 octobre 2020

Jouons avec les mots

Dans mon dernier billet, je vous demandais de me nommer le plus long mot de la langue française dont on ne prononce aucune des lettres. La réponse est oiseaux, dont on ne prononce ni le [o], ni le [i], ni le [s] (qui se prononce [z]), ni le [e], ni le [a], ni le [u], ni le [x].

Cette semaine, je vous demande de me nommer le mot le plus court contenant toutes les voyelles, à l’exception du y. C’est facile ! Réponse dans mon billet du 6 novembre.


Dans le cours de musique

Cette semaine, je me suis vraiment amusé en découvrant l’album Le camp de vacances de Jérôme 49, de Jérôme 50. Pourquoi celui qui s’affiche sous le pseudonyme de Jérôme 50 a-t-il choisi de s’appeler Jérôme 49 dans le titre de cet album ? Je l’ignore. Quoi qu’il en soit, l’artiste y revisite les grands classiques des camps de vacances avec des paroles contemporaines et franchement moins innocentes que les originales. J’admets avoir éclaté de rire par moments, lors de l’écoute.

Pour l’extrait de cette semaine, en #musiquebleue, je vous propose sa version de Trois p’tits chats. Amusez-vous !


La bonne nouvelle de cette semaine

Joey Moss est décédé. En soi, cela n’a rien d’une bonne nouvelle, au contraire. La bonne nouvelle, c’est tout ce qui entoure la vie de cet homme. Comment il a su faire sa place dans la cour des grands. Comment les grands ont donné sa chance à la différence et largement bénéficié des retombées positives de leur action.

Joey Moss est né avec la trisomie 21, en 1963. Un jour de 1984, un certain Wayne Gretzky, qui le connaissait, a proposé aux Oilers d’Edmonton de l’engager comme préposé au vestiaire de l’équipe. Dès le départ, aux dires de plusieurs, Moss accomplissait ses tâches avec une rigueur incomparable. Au point où les Eskimos d’Edmonton, de la Ligue canadienne de football, lui ont offert le même emploi, quelques années plus tard. Heureux et reconnu dans toute l’Alberta, Joey Moss a cumulé les deux fonctions jusqu’à lundi dernier, jour de son décès.

Tant au hockey qu’au football, les joueurs et autres éléments de l’organisation le considéraient comme un membre de l’équipe à part entière. Mourir à 57 ans, c’est jeune. Mais pour quelqu’un atteint de trisomie 21, cet âge est vénérable. La considération qu’il a reçue a-t-elle eu un effet sur sa longévité ? J’ose croire que oui. En fait, j’en suis certain.

Photo : Page Facebook des Oilers d’Edmonton.

Image en titre du billet : Shutterstock


Billet du 9 octobre 2020 : Le premier bergevinisme

D’abord, en ce début d’octobre, ma famille et moi avons décidé d’apporter notre soutien d’une nouvelle façon aux personnes atteintes du cancer du sein (environ 27 400 femmes et 240 hommes recevront ce diagnostic au Canada, en 2020), en nous procurant l’ampoule rose nous permettant de participer au mouvement Le Québec s’illumine en rose, de la Fondation du cancer du sein du Québec. On peut obtenir plus de détails sur la page Facebook de la Fondation.

Dans le cours de français

Cette semaine, on m’a consulté pour me demander la façon de traduire Happy Thanksgiving, dans une missive rédigée en français. J’ai suggéré Bonne fête de l’Action de grâces. Il est à noter que l’épellation du nom de cette fête annuelle requiert un A majuscule à Action, ainsi qu’un g minuscule et la marque du pluriel à grâces.


Dans le cours d’éthique et culture religieuse

Il suffit de peu de choses, parfois, pour discréditer quelqu’un. En toute objectivité, je trouvais que le vice-président américain, Mike Pence, s’était très bien tiré d’affaires face à sa rivale Kamala Harris, mercredi soir, lors de leur débat télévisé. Mais malgré sa performance, c’est la mouche dans les cheveux de Pence qui a retenu l’attention et fait l’objet des commentaires, pendant et après l’événement, reléguant aux oubliettes les messages républicains.

Source : Yahoo

Ceci m’a rappelé une anecdote vécue alors que j’étais arbitre à Baseball Québec. Un collègue sans expérience s’attirait les foudres des équipes et les railleries des spectateurs à tous les matchs où il officiait. Après la saison, histoire de ne pas revivre la même situation l’année suivante, l’arbitre en question a suivi une formation rigoureuse et s’est entraîné de manière à offrir un travail de qualité. Et je dois mentionner qu’il y est finalement parvenu.

Toutefois, lors du premier match de la saison suivante, avant même le premier lancer, il s’est penché pour épousseter le marbre et a ainsi fendu la fourche de son pantalon de l’arrière jusqu’à l’avant, soulevant l’hilarité générale. Il avait enfin arbitré un excellent match ce soir-là, mais cette cocasserie avait fait en sorte que sa crédibilité s’était fait attendre encore longtemps.

Même chose pour Pence et les Républicains. Tout ce qu’ils auraient pu aller chercher de positif mercredi soir a été gobé… par une mouche !


Dans le cours de français, deuxième période

De la grande classe de la part de l’organisation des Rangers de New York, qui ont accueilli Alexis Lafrenière en français, dans la Grosse Pomme, après l’avoir repêché.


Dans le cours de français, troisième période

Comme pour plusieurs, mes oreilles ont saigné, mardi soir, en entendant Marc Bergevin annoncer « Le Canadien de Montréal est fier de sélecter Kaiden Guhle ».

#LeProfCorrige

Ici, on aurait dû entendre « Le Canadien de Montréal est fier de sélectionner… ». Après les perronismes, j’octroie le statut de premier bergevinisme au « verbe » sélecter.


Dans le cours d’univers social

Allan Lichtman, professeur d’histoire dans une université de Washington, a créé dans les années 1980 un modèle à 13 clés lui permettant de prédire le résultat d’une campagne présidentielle américaine. Testé pour la première fois lors de l’élection de 1984, soit celle qui a résulté en la réélection de Ronald Reagan, ce modèle affiche à ce jour une note parfaite de neuf prédictions exactes. Monsieur Lichtman avait ainsi prédit l’élection de George Bush père six mois avant l’élection de 1988, alors que celui-ci tirait de l’arrière par 17 points dans les sondages. De même, il fut l’un des rares à prédire l’élection de Donald Trump, en 2016, quand tous les sondages accordaient la victoire à Hillary Clinton.

Les 13 clés présentent des caractéristiques politiques, économiques ou sociales, formulées sous forme d’autant de questions à réponses vrai ou faux. Le modèle stipule que six réponses « faux » entraîneront la défaite du parti présidentiel. Le « faux », répondant actuellement à 7 des 13 clés, fait prédire à Allan Lichtman une victoire de Joe Biden, le 3 novembre prochain.

L’historien prévient toutefois que deux impondérables pourraient faire de sa dixième prédiction la première qui s’avérerait peut-être inexacte. Ces deux impondérables sont la limitation du vote, le sabotage du vote postal par exemple, ainsi que l’ingérence russe qui, selon le FBI, serait encore bien réelle.

Les sondages actuels indiquent qu’à un peu plus de trois semaines de l’élection, l’avance de Joe Biden est telle que même s’il perdait tous les états pivots, il recueillerait suffisamment de grands électeurs pour assurer sa victoire. Ceci combiné à l’application du modèle du professeur Lichtman me fait dire que seul un sérieux accroc à la démocratie pourrait justifier le fait que Donald Trump demeure à la Maison-Blanche au-delà du 20 janvier prochain.


Dans le cours d’univers social, deuxième période

La région de la Gaspésie a été plutôt épargnée par la première vague de Covid-19, au printemps. Pourtant, trois municipalités de la Baie-des-Chaleurs sont passées en zone rouge, la semaine dernière, devenant ainsi un des épicentres de la deuxième vague. L’explication se trouverait-elle dans le fait que l’endroit a accueilli, au cours des derniers mois, de nombreux et imprudents touristes québécois en mal de plages américaines ? Je demande pour un ami.


Jouons avec les mots

C’est bien vrai, un seul mot de la langue française se terminant en _ette est masculin. Certaines personnes ont répondu avec succès sur la page Facebook #LeProfCorrige. Si votre réponse est squelette, vous tombez pile dessus !

Pour cette semaine, une bonne colle. À part l’adverbe , qui peut aussi être un pronom, pouvez-vous nommer un autre mot dont l’orthographe contient un u accent grave ? Réponse dans mon billet du 16 octobre.


Dans le cours de musique

Il s’appelle Marc-Antoine Beaudoin. Il chante avec la voix de Gilles Rivard, la qualité des textes de Marc Déry et le son rock des Parfaits salauds. Mais il demeure unique et fidèle à lui-même. De son album Déséquilibre, lancé il y a un an, le voici avec la pièce Marie (le feu de l’été).

#Musiquebleue


La bonne nouvelle de cette semaine

Après Les Parent, Un gars, une fille et Like-moi!, voilà qu’une autre série québécoise obtiendra son adaptation française. En effet, le feuilleton 30 vies, écrit par Fabienne Larouche et diffusé durant cinq ans sur les ondes de Radio-Canada, aura son pendant sur France 2. Le tournage des épisodes est amorcé depuis une semaine. Contrairement à la version originale québécoise, l’édition française ne sera pas une quotidienne, mais une série en six épisodes d’une heure. Il fait toujours plaisir d’être témoin de l’exportation d’un produit culturel de chez nous.