Voici la recette d’un bon plan de communications.
Lundi soir, les médias annoncent la démission du directeur national de la santé publique, le docteur Horacio Arruda. Vérification faite, ce dernier a écrit une lettre dans laquelle il offre au premier ministre la possibilité de le remplacer, tout en mentionnant clairement son intention de continuer de servir la population québécoise. Le premier ministre accepte la « démission ».
Mardi, le premier ministre précise que le départ d’Arruda suit une décision prise d’un commun accord. Au cours de la même rencontre de presse, François Legault annonce l’imposition d’une « contribution santé » aux non-vaccinés. La surprise est grande et le départ d’Horacio Arruda est éclipsé.
Mercredi, autre effet de surprise quand le ministre Éric Girard déclare qu’il a un rendez-vous à distance avec le commissaire de Ligue nationale de hockey, Gary Bettman, afin de parler d’un éventuel retour des Nordiques de Québec. Une nouvelle sortie de nulle part écarte encore une fois des discussions le départ d’Horacio Arruda.
Mercredi soir, alors que le monde de l’éducation commence à s’impatienter en attendant qu’on lui confirme si, oui ou non, le retour des cours dans les écoles aura bel et bien lieu le lundi 17 janvier, la nouvelle fuit dans les médias. Arruda passe de nouveau au second plan.
Jeudi, un point de presse initialement prévu à 17 heures est devancé à 15 heures. Le premier ministre confirme la réouverture des écoles, mais également la levée du couvre-feu et, autre élément surprise, l’imposition du passeport vaccinal dans la plupart des commerces à grande surface. Du coup, Docteur Horacio sombre dans l’oubli.
Et personne ne relève que son successeur, le docteur Luc Boileau, malgré ses grandes compétences, est aussi le père de Marjaurie Côté-Boileau, la directrice des communications du ministre de la Santé. On se trouve à tout le moins dans une situation d’apparence de conflit d’intérêts, à partir du moment où un débat s’ouvre sur l’indépendance du directeur national de la santé publique.
Horacio Arruda s’est attiré son lot de critiques au cours des 22 derniers mois. Admettons-le, plusieurs d’entre elles trouvaient leur justification. Cependant, nous devons dans l’ensemble lui reconnaître un bilan positif, dans une situation inconnue et difficile. Tout ceci s’ajoute à son travail lors de la tragédie de Lac-Mégantic, ainsi qu’à son expertise fournie lors des gestions des crises du SRAS, en 2003, et de la grippe H1N1, en 2009. Il s’est donné corps et âme dans ses fonctions et de sincères remerciements de tout le Québec lui reviennent de tout droit.
Pour une rare fois, on peut se désoler qu’une recette ait connu un franc succès.
Dans le cours de français
Quand on se compare, on se console.
Les mesures sanitaires imposées aux enseignants français sont à l’origine d’une grève d’une journée et d’une grogne généralisée chez mes collègues de l’Hexagone. Un directeur d’école a utilisé une expression qui a retenu mon attention, dans une déclaration qui a fait le tour de la francophonie.
Et je cite :
« Le gouvernement annonce des choses, mais on ne réfléchit pas à ce que cela signifie pour les personnels sur le terrain : c’est infernal ce qu’on nous demande et donc ça part à vau-l’eau. »
Olivier Flipo, directeur d’une école parisienne, le 13 janvier 2022.
Que signifie partir à vau-l’eau ?
Au sens propre, on va à vau-l’eau quand on suit le courant d’une rivière, dans une vallée. Au sens figuré, une situation va à vau-l’eau quand elle se dégrade, ou lorsqu’elle part à la dérive.
J’ajoute l’expression à mon lexique.
Dans le cours d’univers social
La situation mondiale jette une morosité de plus en plus prononcée sur les différentes populations. Et pour cause. Vivons-nous actuellement les pires années de l’histoire de l’humanité ? Probablement pas. En 2018, une équipe de l’Université Harvard, dirigée par l’historien et archéologue Michael McCormick, avait statué que le titre de pire année vécue sur Terre revenait à l’an 536 après Jésus-Christ. Bien sûr, cette recherche a été menée avant la pandémie de COVID-19. Mais quand on regarde la liste des événements et catastrophes qui ont marqué la planète durant plusieurs décennies à partir de 536, on constate que le coronavirus a encore beaucoup de chemin à parcourir pour créer autant de ravages.
D’abord, une grande partie de la planète s’est trouvée privée de chaleur et de lumière pendant plus de dix-huit mois, en raison d’un mystérieux brouillard de poussière qui s’est répandu et a persisté. C’est tout un chaos, dans l’humanité, qui s’en serait suivi. Il semble évident pour les historiens que c’est du résultat de plusieurs éruptions volcaniques que proviendrait la situation.
Quoi qu’il en soit, les années subséquentes ont été marquées par d’imposantes vagues de froid, des famines et, culminant le tout, la peste de Justinien, responsable de plus de 25 000 000 de morts durant deux siècles, ainsi que de la chute de quelques empires.
Quand on se compare …
Lire (en anglais) le reportage du 15 novembre 2018 du Science Magazine
Dans le cours de musique
Il s’appelle Patrick Donovan, elle se nomme Paméla Lajoie. Elle est originaire de Saint-Eustache, il a grandi à Québec. Couple sur scène comme dans la vie, ils forment le duo Kingdom Street. Leur popularité a pris un certain élan quand ils ont assuré la première partie du spectacle du rappeur Flo Rida, en juillet 2019. Leur premier album, Love à donner, regroupe douze chansons, pour la plupart bilingues. Il a été lancé en octobre dernier.
Tirée de cet album, voici la pièce Feu de paille, en #musiquebleue.
La bonne nouvelle de cette semaine
Un adolescent de 14 ans de Mississauga, en Ontario, a trouvé une façon utile et bienfaisante de meubler ses temps libres, durant les dernières vacances des Fêtes. Désirant participer aux efforts communautaires pour améliorer la qualité de l’air, en ces temps de COVID, Shiven Taneja s’est renseigné sur une manière peu coûteuse de construire des purificateurs d’air. Son choix s’est arrêté sur le modèle Corsi-Rosenthal.
Une fois son premier modèle assemblé, le jeune homme a offert ses services sur les réseaux sociaux, s’adressant particulièrement aux aînés et aux petites entreprises. Le prix demandé ? Un maigre montant de 150 $, soit exactement le coût des matériaux. Il offre gracieusement le temps requis pour les achats, la construction et la livraison des prototypes. Il a ainsi reçu plus d’une vingtaine de commandes.
De la graine d’ingénieur et déjà un grand philanthrope.
Voir le projet de Shiven Taneja (Vidéo en anglais)