Billet du 10 décembre 2021 : Le haro d’Umberto

Dans mon dernier billet, j’ai évité de m’exprimer sur le congédiement de Marc Bergevin. J’avais mon opinion sur le sujet, mais disons que cette saison, mes intérêts sont ailleurs que chez le Canadien de Montréal. Alors je résumerai très rapidement ma réflexion. L’amateur de baseball que je suis ne peut s’empêcher de comparer le remerciement du directeur général à un retrait sur trois prises.

Ainsi, selon moi, les trois prises qui l’ont envoyé aux douches sont :

  • Le fait de s’être entêté à garder Trevor Timmins à son poste;
  • Avoir négligé de renouveler le contrat de Joël Bouchard;
  • Avoir repêché Logan Mailloux, en première ronde, de surcroît.

À partir de là, la question n’était plus de savoir si Bergevin allait être congédié. La question était de savoir quand il le serait. Timmins repêchait mal, mais Bouchard développait bien. On a gardé le premier durant quinze longues années et laissé aller le second après trois ans. Quand on a deux prises contre soi, on n’a plus droit à l’erreur.


Dans le cours de français

Vu sur le site de France Info : 

Puis, sur celui de Radio-Canada :

Le premier mentionne un boycott, alors que le second indique un boycottage. C’est ce qui m’a incité à rechercher la bonne expression.

Le Larousse affirme que les deux formes sont admises en français, mais recommande boycottage, comme l’emploie Radio-Canada. Le dictionnaire précise qu’il s’agit ici de la forme francisée et suggère qu’elle soit utilisée dans l’expression soignée, notamment à l’écrit.


Et je cite :

« Les réseaux sociaux ont donné le droit de parole à des légions d’imbéciles qui, auparavant, ne faisaient que discuter au bar après un verre de vin, sans causer de tort à la collectivité. On les faisait taire tout de suite, alors qu’aujourd’hui ils ont le même droit de parole qu’un prix Nobel. C’est l’invasion des imbéciles. »

Umberto Eco, écrivain, 2015.

Ce n’est qu’au cours de la semaine que j’ai pris connaissance de cette citation de l’auteur du populaire roman Le Nom de la rose, paru en 1980. Ce coup de gueule, émis quelques mois avant sa mort, avait, semble-t-il, soulevé toute une polémique. Sans endosser entièrement les épithètes utilisées, force est d’admettre que l’abondante désinformation véhiculée par les réseaux sociaux, depuis les dernières années, pourrait nous tenter d’adhérer à sa position.

Je m’inscris cependant en faux face à certains aspects de la citation. D’abord, j’estime que les réseaux sociaux ont démocratisé les communications. En ce sens, ils n’ont pas donné le droit de parole qu’à ces imbéciles, mais également à des personnes très sensées qui, loin d’une candidature à un prix Nobel, ont tout de même su contribuer à l’avancement de plusieurs causes ou alimenté positivement nombre de débats.

Ensuite, qui a déjà réussi à faire taire un imbécile ? Que ce soit au bar, sur les réseaux sociaux ou à quelque autre endroit où il choisit de se manifester, tant la rebuffade que la solide argumentation ne trouveraient un effet suffisamment fort pour l’empêcher de s’exprimer. Sur internet, au moins, les antithèses de ses balivernes, répliquées par centaines, peuvent exposer à la planète entière un étayage ferme des théories maintes fois démontrées par des experts, mais décriées par ce faible d’esprit qui, une fois de plus, aura trop parlé ou trop écrit.

Si Eco le qualifie sévèrement, Desproges le conseille directement.

Et je cite :

« Il vaut mieux se taire et passer pour un con plutôt que de parler et de ne laisser aucun doute sur le sujet. »

Pierre Desproges, humoriste.

Dans le cours de musique

Pour la deuxième fois, je retiens en #musiquebleue une pièce de l’album Chansons hivernales, de Pierre Lapointe. Après le Maman, papa de l’an dernier, chanson particulièrement touchante, je vous propose cette semaine d’entendre ou de réentendre Ce qu’on sait déjà, un air beaucoup plus festif.

Pierre Lapointe – Ce qu’on sait déjà – Chansons hivernales – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Les essais cliniques étant enfin terminés, la société biopharmaceutique québécoise Medicago soumettra très prochainement à Santé Canada la demande d’homologation de son vaccin contre la COVID-19. S’il est approuvé, il deviendra le premier vaccin conçu à partir de plantes, la société se spécialisant dans le développement et la commercialisation de médicaments à base de tabac. Le déploiement pourrait commencer aussi rapidement qu’au début de 2022.

C’est l’attente de ce vaccin qui aura coûté à Guillaume Lemay-Thivierge son poste de porte-parole de Hyundai, ainsi que sa collaboration dans l’équipe de réalisateurs de la populaire série District 31.


L’image d’en-tête de mon billet de cette semaine est une photographie d’un projet d’art réalisé par les élèves et le personnel du service de garde de l’école où j’enseigne. La création artistique m’impressionnera toujours.


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