Billet du 28 avril 2023 : À l’ordre, s’il vous plaît

J’en suis à ma 27e année d’enseignement. Ai-je déjà travaillé avec des titulaires de classe inadéquats dans leur pédagogie ou leurs comportements ? Oui.

Les ai-je dénoncés ? Quand j’étais moi-même témoin de paroles ou de gestes récurrents et inacceptables dirigés vers les enfants, oui.

Est-ce que quelque chose a été fait ? Oui, chaque fois. Toutes les directions avec qui j’ai travaillé avaient à cœur le bien-être de leur personnel, mais celui des élèves et la mission de l’école primaient.

Maintenant, entendons-nous. Je fais ici allusion à une infime proportion de toutes les personnes avec qui j’ai travaillé, à travers ces années. Quelques individus, que l’on peut probablement compter sur les doigts d’une seule main, parmi plus de deux centaines. Dans tous ces cas qui me viennent en tête, la direction colligeait les éléments au dossier et assurait les interventions nécessaires. Qu’arrivait-il ensuite ? Chaque cas est unique. Mais sans faute professionnelle grave, pouvant être concrètement démontrée, le congédiement est difficilement envisageable et incombe à la direction du centre de services scolaire, pas à celle de l’école.

J’ai tout de même été témoin d’au moins une suspension et de quelques retraites anticipées. Est-ce que d’autres ont réussi à s’accrocher et à demeurer en poste, malgré tout ? Malheureusement, oui.


Avec les événements des derniers jours, il est beaucoup question de la création d’un ordre professionnel pour les enseignantes et les enseignants. Je me suis personnellement toujours prononcé en faveur, chaque fois que j’ai eu à le faire. À chacune de ces fois, nous étions peu nombreux dans ce camp.

Je considère que l’adhésion à un tel regroupement pourrait nous apporter beaucoup. L’exemple que je cite souvent est celui des nombreux et volumineux rapports qui nous sont demandés par des spécialistes de la santé qui suivent certains de nos élèves. Ces questionnaires sont remplis sur notre temps personnel, souvent à la maison, bénévolement. Pourtant, lorsque nous demandons au même médecin de prendre quelques secondes pour nous écrire un billet visant à motiver notre absence du travail pour venir le rencontrer, il nous facture une cinquantaine de dollars parce que la Régie de l’assurance maladie ne rembourse pas ce type de frais. C’est là une différence notable entre un corps d’emploi sous l’égide d’un ordre professionnel et un autre qui n’en dispose pas.

Parce que pour la protection des citoyens, voire des élèves, le ministre Drainville a entièrement raison lorsqu’il affirme que les mécanismes actuels permettent de l’assurer. À ce niveau, l’ordre professionnel ne ferait que les regrouper vers un guichet unique.


Dans le cours d’éthique et culture religieuse
Volet éthique

Et je cite :

« Si demain matin il y avait une élection dans Camille-Laurin, sans vol de dépliant du PQ, est-ce que le député de Camille-Laurin serait le député qui est ici devant nous aujourd’hui ? »

François Legault, à propos de Paul St-Pierre Plamondon, le 25 avril 2023.

C’est vrai, la campagne du chef du Parti québécois dans la circonscription de Camille-Laurin ne levait pas avant le vol de ce dépliant. C’est le renvoi de la coupable, la candidate de Québec solidaire, qui a probablement assuré la victoire de M. St-Pierre Plamondon. Qu’un analyste politique ou un humoriste le rappelle, dans un contexte où une telle remarque s’y prête, ne m’aurait pas heurté. Que cela vienne du premier ministre est différent. S’abaisser à cette mesquinerie n’est pas digne de la position qu’il occupe.


Dans le cours de musique

Peu d’artistes québécois donnent dans le RnB. Parmi eux, on compte Emmanuel Travis, originaire de Châteauguay. Oeuvrant dans l’industrie depuis près de 25 ans, il vient de lancer son sixième album, Dopamine. Tirée de cet album, voici la pièce Les sabliers.

Emmanuel Travis – Les sabliers – Dopamine – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

C’est fait, une loi oblige maintenant les géants de la diffusion en ligne à soutenir davantage les contenus canadiens. Ceci implique l’inclusion, la promotion et la mise en valeur de musique, de films et d’émissions en français, en anglais, ainsi que dans les langues autochtones. Le Conseil de la télédiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) acquiert ainsi des pouvoirs qui lui permettront de sanctionner financièrement les plateformes qui y dérogeront.

Dans un autre volet, le gouvernement fédéral étudie actuellement la possibilité d’imposer à ces mêmes géants du web de verser des redevances aux médias canadiens lorsqu’ils utilisent leurs contenus.


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