Billet du 31 janvier 2025 : De la banalisation des symboles violents à la beauté du verbe

Calvin Robinson est un prêtre anglican, commentateur politique, écrivain et animateur britannique. Ordonné dans l’Église catholique anglicane, il est connu pour ses positions conservatrices et ses apparitions médiatiques controversées sur des chaînes comme GB News. Actuellement, Robinson officie comme vicaire d’une paroisse à Grand Rapids, une ville de l’État du Michigan, après avoir quitté le Royaume-Uni pour rejoindre l’Église catholique anglicane aux États-Unis.

Mais pourquoi diable est-ce qu’il est question de lui dans mon billet de cette semaine ?

Mercredi, lors du Sommet national pro-vie à Washington, Robinson a suscité une vive controverse en imitant à son tour, une semaine après Elon Musk, un salut nazi. À la fin de son discours, où il déclarait que l’Amérique était « le seul pays à se battre pour la vie », il a placé sa main sur sa poitrine avant de tendre le bras droit, paume vers le bas, dans un geste rappelant justement le salut nazi. Ceci a été accueilli par des rires et des applaudissements du public présent. De leur côté, de nombreux observateurs ont dénoncé cet acte comme étant non seulement de mauvais goût, mais aussi potentiellement dangereux, soulignant les risques de banalisation des symboles fascistes.

Cette escalade de gestes et de symboles à connotation fasciste est profondément troublante. Le retour de Donald Trump à la présidence semble avoir ouvert une boîte de Pandore, légitimant des comportements encore récemment considérés comme inacceptables. L’incident impliquant Calvin Robinson n’est malheureusement qu’un exemple parmi tant d’autres de cette tendance alarmante. On ne peut s’empêcher de s’interroger sur les conséquences à long terme de cette banalisation des symboles d’extrême droite sur le tissu social américain et sur la démocratie elle-même. Il est crucial que nous restions vigilants et que nous condamnions fermement ces actes, car l’histoire nous a déjà montré les dangers qui guettent une société qui tolère la montée du fascisme. La frontière entre la provocation et l’adhésion réelle à ces idéologies dangereuses devient de plus en plus floue, et c’est précisément ce qui devrait nous inquiéter tous.


Dans le cours de français

Une chaîne commerciale connue dans tout le Canada tient dans ses rayons une marque de cartes de souhaits dont je tairai le nom ici. Je me contenterai de mentionner qu’au dos des cartes, il est inscrit qu’elle est produite par « une petite entreprise détenue et gérée par une femme ».

Le site web de cette entreprise nous fournit des détails supplémentaires : « Fondatrice et experte en multitâches ; mère célibataire de jumeaux adolescents et d’un animal de compagnie.  A transformé un diplôme en littérature anglaise en une entreprise. N’a pas accepté un non pour réponse lorsqu’on lui a dit qu’une femme ne pouvait pas manipuler une presse de 2 500 livres, puis a montré à une bande de compagnons comment s’y prendre. Génération X assumée. »

Jusqu’ici, je salue le travail de cette entrepreneuse. Là où ça se gâte, c’est quand on prend le temps de scruter la marchandise.

#LeProfCorrige

Sur la première carte, en admettant qu’on ferme les yeux sur j’veux (plutôt que je veux), sur je t’aime au bout (au bout’, en bon québécois) et sur le fait qu’il n’y a pas de point à la fin, il aurait fallu lire Tu es mon meilleur et non Tu est mon meilleur. Cette conjugaison est enseignée en troisième année du primaire.

Sur la deuxième carte, il aurait fallu lire Brillante et non Brilliante.

Il existe plusieurs outils pour vérifier la grammaire et l’orthographe. Là comme ailleurs, il est dommage qu’on ne se donne pas la peine de s’en prévaloir. Je refuse de donner à qui que ce soit une carte de souhaits affichant des fautes !


Dans le cours de musique

Avec Dix chansons démodées pour ceux qui ont le cœur abîmé, Pierre Lapointe tisse une œuvre à la fois nostalgique et profondément intime, où chaque note semble caresser les âmes en peine. Dans cet album, il revisite avec élégance l’esprit des grandes chansons d’autrefois, s’appuyant sur des orchestrations feutrées et une écriture ciselée qui évoquent les amours fanées, les espoirs brisés et la beauté du chagrin. Lapointe ne cherche pas à suivre les tendances, il les ignore avec panache, préférant offrir une musique qui traverse le temps plutôt que de s’y conformer. Une collection de ballades mélancoliques qui, plutôt que d’appartenir au passé, rappellent que certaines émotions, elles, ne se démoderont jamais.

Extraite de cet album lancé au cours des derniers jours, voici la pièce Hymne pour ceux qui ne s’excusent pas.

Pierre Lapointe – Hymne pour ceux qui ne s’excusent pas – Dix chansons démodées pour ceux qui ont le cœur abîmé – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Entre les lubies et les insanités de Donald Trump, et à travers les folies meurtrières de Benyamin Netanyahou, en subissant le silence inquiétant de Vladimir Poutine, il y a eu l’éclat de soleil de Chloé, la caricaturiste du Devoir. Je le dépose ici.

Il est inutile d’en écrire davantage.


Billet du 8 novembre 2024 : Les politiques qu’on mérite (2e partie)

Aux États-Unis, ce sera donc Donald Trump. Avec lui à la présidence et une majorité républicaine tant au Sénat et qu’à la Chambre des représentants. J’aurais préféré un autre scénario, mais la démocratie a parlé. Et la démocratie, même malade, demeure le plus beau des régimes politiques.

Et je cite :
« Faites attention, quand une démocratie est malade, le fascisme vient à son chevet, mais ce n’est pas pour prendre de ses nouvelles. »

– Albert Camus

Et le fascisme a récemment été aperçu chez nos voisins du Sud. Non seulement John Kelly, ancien chef de cabinet de Trump, prétend-il avoir entendu plus d’une fois ce dernier faire l’éloge d’Hitler et de son armée, mais Trump lui-même a déclaré en entrevue qu’il entrevoyait instaurer une dictature « pour une journée », en début de mandat. Le problème n’est pas Trump. Il a droit à ses opinions, autant qu’il a le droit de les exprimer. Le problème, c’est le peuple américain, qui l’a élu en toute connaissance de cause.

Et je cite :

« Hitler a pris le pouvoir en 1933 par nomination, et non par un vote. Il n’a jamais remporté la majorité lors d’une élection libre. Trump, en revanche, a remporté une élection libre après avoir clairement exprimé son désir de devenir dictateur. Ce qui rend le peuple américain plus favorable à la dictature que les Allemands de 1933. »

– Mark Jacob, auteur et ex-éditeur du Chicago Tribune, le 6 novembre 2024.

Je n’en veux pas aux Américains de l’avoir élu une première fois, en 2016. Il agissait déjà comme un personnage coloré et hors norme, mais on cherchait à contrer l’establishment démocrate, notamment en y purgeant les Clinton une fois pour toutes, et le milliardaire répondait à cette requête, en plus d’afficher l’image d’un homme d’affaires prospère, malgré ses faillites.

Depuis, toutefois, il a tenu des propos condescendants, haineux, sexistes, misogynes, racistes et homophobes. Il a fait reculer son pays de plusieurs décennies au chapitre du statut et des droits des femmes, notamment en invalidant l’arrêt Roe contre Wade. Il a été condamné pour des fraudes, des diffamations et au moins un cas d’abus sexuel, en plus d’avoir été inculpé pour vol de documents classifiés et interférences électorales. Il est aussi responsable d’avoir incité l’insurrection du 6-janvier, qui a causé cinq morts, dont celle d’un policier. Contrairement à 2016, c’est à un criminel établi que les Américains ont ouvert toutes grandes les portes de la Maison-Blanche, en plus de lui donner les coudées franches pour faire adopter ce qu’il veut.

Et je cite :

« Les États-Unis, la première puissance mondiale, ont élu, pour la seconde fois et, en toute connaissance de cause, un admirateur de Vladimir Poutine, un climatosceptique avéré, un ami de Netanyahou, un homme qui piétine les droits humains, le droit des femmes, le droit à l’avortement, un homme ouvertement raciste, un homme qui manipule l’information et fabrique des fake news à longueur de journée, un homme à l’origine de l’attaque du Capitole et un homme condamné pénalement. Sacré tableau de chasse. Il devrait être derrière les barreaux. En taule avec sa tenue orange. À la place, il se réinstalle tranquille à la Maison-Blanche. Les deux pieds sur le Bureau ovale. On dirait le scénario catastrophe d’un mauvais blockbuster et pourtant, c’est la réalité. La vraie vie. Les dominos de la haine tombent les uns après les autres un peu partout aux quatre coins du monde. Cette planète fait peur. Cette planète me dégoûte. Indignons-nous. »

– Gauvin Sers, auteur-compositeur-interprète français, le 6 novembre 2024.

On a les politiques qu’on mérite, comme on a les politiciens qu’on mérite. Il ne faut pas chercher de raisons à la victoire de Trump ou de causes à la défaite de Kamala Harris. Les Américains méritent Trump, point. C’est en lui qu’ils se reconnaissent. Ça en dit long sur leur évolution.

Ce qui est le plus dérangeant, c’est qu’en lui confiant les rênes de la plus grande puissance mondiale, c’est à toute la planète qu’ils l’imposent.

Et je cite :

« Ce n’est pas seulement que Trump a gagné. C’est que Joe Rogan, Dana White et Brett Favre ont gagné. Les insurgés emprisonnés ont gagné. Les Alito et les Thomas ont gagné. Vladimir Poutine a gagné. Le racisme a gagné. La misogynie a gagné. Le sexisme a gagné. Le réchauffement climatique a gagné. La xénophobie a gagné. Mais surtout : la peur a gagné. C’est ce qui fait mal. »

– Mike Wise, auteur, journaliste sportif et présentateur à la télévision américaine, le 6 novembre 2024.


Dans le cours de musique

Trêve d’artistes émergents, cette semaine. Rendons plutôt hommage au regretté poète Lucien Francoeur. Voici la chanson Nelligan, un poème musical adapté d’une œuvre de celui qui l’a inspiré.

Lucien Francoeur – Nelligan – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Il est rare qu’on prenne le temps de complimenter une collègue. C’est encore plus rare de pouvoir le faire sur les ondes de la télévision d’État. Et c’est d’autant plus particulier de prendre tout le temps d’antenne qui nous est alloué pour le faire.

Ce qui suit constitue plus un moment de gratitude et de bienveillance qu’une bonne nouvelle en soi. La bonne nouvelle, c’est justement d’avoir pu assister, en direct ou en différé, à cette séquence rafraîchissante. Celle où l’analyste Raphaël Jacob utilise l’entièreté de son segment pour souligner l’excellence du travail de sa collègue correspondante de Radio-Canada à Washington, Azeb Wolde-Giorghis.


Journal de vacances du 19 juillet 2024 : Le cirque

Je commence ce billet avec un coup de gueule, cette semaine.

L’actualité américaine est marquée par des dérapages en série, exacerbés par la récente tentative d’assassinat de Donald Trump, le 13 juillet dernier. Les réactions à cet incident sont révélatrices des tensions profondes qui secouent nos voisins du Sud. D’un côté, certains et certaines voient la protection divine dans la survie de Trump, tandis que d’autres se moquent de sa blessure à l’oreille. Ces comportements illustrent à quel point le débat politique peut devenir extrême et déraisonnable.

Se lancer en politique nécessite une force intérieure immense et un courage à toute épreuve. Les attaques personnelles, les menaces, et même les tentatives d’assassinat font partie des risques que prennent celles et ceux qui choisissent de servir le public. Malgré mon aversion totale pour Donald Trump et tout ce qu’il représente, il est crucial de rappeler que la violence ne doit jamais être une réponse à la dissidence politique.

Même quand un politicien comme Trump semble porter atteinte aux fondements démocratiques de sa propre société, il est impératif de respecter le cadre légal et un dialogue comprenant un minimum de civilité. L’assassinat ne fait qu’engendrer plus de chaos et de division. C’est en défendant nos idéaux par des moyens constructifs que nous pourrons espérer un avenir plus juste et plus harmonieux.


Nous vivons actuellement un moment historique. Les États-Unis se trouvent à un moment charnière de leur histoire. Les tensions internes et les divergences politiques semblent atteindre un point de non-retour, exacerbées par des événements internationaux majeurs tels que la guerre entre la Russie et l’Ukraine. D’un côté, Joe Biden et les démocrates insistent sur la nécessité de maintenir et même de renforcer l’aide à l’Ukraine, tout en critiquant fermement Vladimir Poutine. De l’autre, Donald Trump et les républicains ne cachent pas leur admiration pour Poutine et laissent entendre qu’ils couperont l’aide à l’Ukraine s’ils reviennent au pouvoir, tout en menaçant de retirer les États-Unis de l’OTAN.

Ces divisions profondes au sein de la population américaine pourraient avoir des conséquences graves et durables. Si les États-Unis réduisent leur soutien à l’Ukraine et se retirent de l’OTAN, cela pourrait affaiblir l’alliance occidentale et laisser le champ libre à des régimes autoritaires comme celui de Poutine. De plus, sur le plan intérieur, cette polarisation pourrait intensifier les conflits sociaux et politiques, miner la confiance dans les institutions démocratiques, et surtout provoquer d’autres actes de violence.

Quel camp choisira le peuple américain, le 5 novembre prochain ? Je demeure optimiste en me disant que beaucoup d’événements peuvent encore survenir et que les chances demeurent qu’une majorité privilégie celui du dialogue et du respect des principes démocratiques. Il en va de l’avenir stable et pacifique d’une grande partie de la planète.


Sortie de vacances

Mercredi soir avait lieu la première de l’hommage à l’œuvre de Rock et Belles Oreilles, par le Cirque du Soleil. Intitulé RBO : The Cirque, l’événement est à l’affiche jusqu’au 17 août, à l’Amphithéâtre Cogeco, à Trois-Rivières. J’y suis allé jeudi.

D’abord, je mentionne avoir été grandement impressionné par l’Amphithéâtre Cogeco. Mes connaissances du lieu se limitaient à un spectacle de la Fête nationale qui s’y est tenu sans spectateurs, en temps de COVID, et dont la télédiffusion nationale avait suscité de nombreuses critiques en raison de l’absence du fleurdelisé ailleurs que sur scène. 1 L’endroit, sis sur les berges du Saint-Laurent, est simplement magnifique. Aucun siège n’offre une mauvaise vue sur la scène et le son est excellent.

Ceci étant mentionné, le spectacle est conçu pour rejoindre les inconditionnels de RBO. Heureusement, j’en suis. La première partie du spectacle a su me divertir, sans plus. L’accent était mis sur les chansons et les gags du groupe, rendus de façon plus ou moins habile par les clowns du Cirque.

La seconde partie, malgré quelques longueurs, a toutefois su offrir une prestation des plus époustouflantes, les acrobates contribuant à une performance beaucoup plus digne du Cirque du Soleil, suscitant de belles réactions du public. Les chansons du groupe humoristique passaient au second plan et servaient de toile de fond à la production, laissant entièrement la scène aux artistes.

Finalement, je recommande ce spectacle. Les prix des billets sont abordables, le lieu est magnifique et le spectacle vaut le déplacement.

1 Billet du 26 juin 2020 : Le plus présent des absents


Dans mes écouteurs

Fille de l’auteur-compositeur-interprète Tomás Jensen, Avril Jensen a suivi les traces de son père. Elle écrit en français et en anglais, tout en utilisant le studio familial pour ses enregistrements. Dans sa nouvelle sortie, Nowhere To Be Found, elle chante en anglais, alors que son collaborateur Erwan lui donne la réplique en français. Le résultat musical est des plus intéressants.

Avril Jensen et Erwan – Nowhere To Be Found – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Chaque année, le prix de musique Polaris récompense le meilleur album canadien de l’année. Pour 2024, la liste des artistes sélectionnés a été dévoilée au cours des derniers jours. Non seulement les femmes y sont représentées en grand nombre, mais le Québec y trouve une large place également.

Sur la courte liste des dix artistes nommés, notons les présences d’Elisapie, de Charlotte Cardin, d’Allison Russell, ainsi que du groupe NOBRO, entièrement composé de Montréalaises.

Le gala aura lieu le 17 septembre prochain, au Massey Hall de Toronto.


Billet du 30 décembre 2022 : Journal de vacances des Fêtes (1er de 2)

L’année 2023 se pointera le bout du nez dans moins de 48 heures. Selon nos traditions, qui dit jour de l’An dit nouvelles résolutions. Personnellement, j’ai l’habitude d’en prendre que je suis capable de tenir, aussi simples soient-elles. Pour la prochaine année, ce sera de diminuer mon temps d’utilisation des réseaux sociaux, une tendance chez moi déjà bien enclenchée depuis les six derniers mois.

Comprenez bien, il ne s’agit pas d’abandonner mes réseaux sociaux. J’en ai même ajouté un nouveau, Mastodon, au cours des derniers jours. Il s’agit plutôt de les utiliser selon ce pour quoi ils ont été conçus, afin de faire autre chose que de constamment tenir mon téléphone cellulaire entre mes mains.

D’abord, Snapchat et TikTok. Je ne diffuse rien sur ces réseaux. Je n’y possède des comptes que pour suivre les activités de personnes en particulier. Ma famille dans le premier cas, le médecin Mathieu Nadeau-Vallée dans l’autre.

Je possède deux comptes Instagram, un personnel et un professionnel. Le premier n’est disponible qu’à un nombre restreint de gens, alors que le second est ouvert à tout le monde. J’y publie des photos et quelques vidéos de mes activités, à quelques reprises durant la semaine. C’est pour moi la version moderne des albums-photos et des spicilèges, communément appelés scrapbooks.

Je dispose également de deux comptes Facebook, un personnel et un autre pour #LeProfCorrige. Le but de Facebook est de donner des nouvelles et d’en prendre des personnes qui nous suivent. Le fait de toucher leur cœur, leurs yeux ou leurs oreilles suscite généralement de belles réactions. Adopter un ton éditorial, par exemple en relayant une caricature ou en commentant une chronique, implique une plus grande indifférence de la part des abonnés. Après tout, Facebook s’inscrit dans la lignée du principe qu’il faut éviter de parler de religion ou de politique autour d’un repas !

LinkedIn est un réseau professionnel et doit être utilisé comme tel. J’y diffuse mes billets hebdomadaires et j’y relaie des articles concernant l’éducation, en les commentant avec une seule phrase, bien concise. J’y félicite également mes connaissances pour une promotion, par exemple, et leur souhaite bon succès à chaque changement de statut d’emploi.

Twitter est le réseau ayant subi la plus grande évolution. On peut presque parler de révolution. À l’origine, le but de Twitter était de diffuser des nouvelles, de les commenter et de débattre. Durant mes années de journalisme, le réflexe était instantané : dès qu’un nouvel élément s’ajoutait à une de mes couvertures, il se retrouvait sous le petit oiseau bleu. Pour les gens qui me suivaient régulièrement, il s’agissait d’un puissant incitatif à aller lire l’article qui allait s’ensuivre. Toutefois, les trolls se sont emparés de la plateforme, les débats ont perdu toute civilité et le réseau a fini par prendre la forme d’un lieu de rencontres et de publication d’histoires personnelles. Il est devenu un genre de Facebook pour des individus qui ne se connaissent pas.

Twitter est ainsi passé du réseau social sur lequel je passais le plus clair de mon temps (un peu trop, je le réalise aujourd’hui), à celui que j’ouvre machinalement pour quelques instants, en n’y intervenant presque plus. C’est la raison pour laquelle j’ai commencé un compte Mastodon, qui reprend la mission première de Twitter, soit d’informer et de débattre en toute civilité. Le billet que vous lisez actuellement sera le premier que j’y publierai. Je tenterai maintenant de ne pas retomber dans le piège des longs moments perdus à y fureter.

Ceci constituera probablement le plus gros défi, tout en étant relatif, de ma résolution pour 2023 !


Lectures de vacances

Je plonge dans le chaos, durant mes vacances. En lecture, du moins.

Les revues littéraires ont fait état du roman Le mage du Kremlin, de Giuliano Da Empoli, que je me suis procuré. Ce dont on a moins parlé, c’est de son œuvre précédente, Les Ingénieurs du chaos, un essai portant sur le même thème, soit les conseillers politiques influents, de qui découlent les grands mouvements populistes mondiaux des dernières années. Né en France et possédant la nationalité suisse, l’auteur y avance l’hypothèse que l’Italie constitue, depuis plusieurs générations, le plus imposant laboratoire de courants politiques. Je termine l’essai avant de passer au roman, qui traite du principal conseiller de Vladimir Poutine.

En parallèle, un ami m’a refilé les trois premiers tomes du roman graphique Hedge Fund, un suspense financier dont le troisième épisode s’intitule La Stratégie du chaos. Là encore, je constate que les auteurs explorent une situation mondiale sous un angle différent, laissé pour compte par les grands médias.

Comme quoi le chaos, inconfortable lorsque subi, possède ses côtés instructifs.


Sur mes écrans

D’un point de vue plus léger, il m’aura fallu plus de deux ans, mais j’ai finalement commencé la série télévisée Ted Lasso. À travers un humour désopilant et souvent très songé, on découvre une psychologie tout aussi brillante.

J’ai maintenant trois saisons à rattraper !


Dans mes écouteurs

Quand Yves Lambert, de La Bottine souriante, et Shauit, un auteur-compositeur-interprète originaire de Maliotenam, s’unissent pour nous offrir une chanson sur un rythme traditionnel, ça donne Ka Utapanashkutshet, une excellente pièce bilingue, soit en innu et en français. En cette fin d’année, elle s’avère de circonstance.

Shauit et Yves Lambert – Ka Utapanashkutshet – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Il y a deux semaines, il était ici question de Yoshua Bengio, un maître québécois de l’intelligence artificielle. Il sera encore question de l’IA dans cette rubrique, cette semaine. Cette fois, la nouvelle provient de Grande-Bretagne, où les personnes ayant subi un accident vasculaire cérébral (AVC) sont trois fois moins nombreuses à en conserver des séquelles, grâce à un système qui permet de diagnostiquer et d’intervenir plus rapidement.

Lire le communiqué de l’AFP sur Radio-Canada.ca


Lecture de vacances, deuxième partie

Je me suis délecté avec la chronique de Paul Journet, publiée ce matin1. Le sarcasme y est omniprésent, mais il s’agit d’une revue de l’année originale, présentée sous forme de nouvelles (et fictives) définitions du dictionnaire. Mes préférées sont Serment au roi, Pierre Poilievre et Woke, sous deux versions. Et Père Noël. Et toutes les autres !

1 Les maux de 2022. La Presse, Montréal. Le 30 décembre 2022.


Billet du 13 mai 2022 : Anges et démons

Récapitulons :

D’un côté, Vladimir Poutine et ses sbires menacent l’occident de représailles nucléaires si elle continue d’aider l’Ukraine. D’un autre côté, l’armée russe serait sur le point de faire appel à ses réservistes pour aller combattre dans ce pays qu’elle attaque depuis février, et dont la prise ne devait être que formalité.

Poutine jappe fort et montre ses crocs. Mais en ne parvenant pas à s’imposer face à un seul état qu’il attaque, je l’imagine mal réussir à le faire devant les forces de l’OTAN.


Les décès de Mike Bossy et de Guy Lafleur en ont éclipsé deux autres, ceux des comédiens Yves Massicotte et André Richard, qui ont ainsi été soulignés de bien modeste façon. Avec leur envol, c’est tout un pan de ma jeunesse qui continue de s’éteindre. Le premier s’est fait connaître sous les traits de Centour, dans une des premières émissions produites par le ministère de l’Éducation du Québec. Le second a personnifié Fanfan Dédé.

Quant à André Arthur, contrairement à beaucoup d’autres, je me suis gardé d’émettre des commentaires sur les réseaux sociaux, à la suite de son décès. C’est cependant Dany Turcotte qui a le mieux exprimé ce que j’aurais eu envie d’écrire.

Et je cite :

« André Arthur est décédé. Un grand communicateur, un talent immense malheureusement au service du cynisme improductif ! Que l’on se repose en paix ! »

Dany Turcotte, humoriste et animateur, le 9 mai 2022.

Dans le cours de français, première période

Mes yeux d’enseignant ont saigné, cette semaine, quand j’ai aperçu une horreur orthographique dans le congélateur d’un supermarché près de chez moi.

(Photo d’un emballage alimentaire)

Constatez-vous la faute ?

#LeProfCorrige

Ici, on aurait dû voir «Porc effiloché style carnitas», et non «Porc éffiloché style carnitas». On ne doit jamais (jamais x 1000) mettre un accent aigu sur un e précédent une double consonne.


Dans le cours de français, deuxième période

Un jeune rorqual s’est pointé à Montréal, dans les eaux du fleuve Saint-Laurent, cette semaine. Quelques jours plus tard, un deuxième rorqual est venu l’y rejoindre. Il y a maintenant deux rorquals ou deux rorquaux ?

Il y a bien deux rorquals. Ce mammifère possède un nom en -al qui fait son pluriel en -als, contrairement à la plupart des autres. En passant, il est faux de prétendre que chevals est maintenant accepté dans l’orthographe française. La seule façon d’écrire cheval au pluriel est chevaux.


Dans le cours d’anglais

J’ai éclaté de rire, jeudi, quand j’ai vu passer cette publication du prolifique auteur américain Stephen King, sur Twitter.

Qu’est-ce qui avait bien pu inciter le maître de l’horreur à emprunter une expression aussi québécoise, doublée de l’accent, par-dessus le marché ?

La réponse se trouvait dans son gazouillis précédent.

Traduction : «Si les hommes pouvaient porter des bébés, l’avortement serait un sacrement.»

Monsieur King a ainsi voulu corriger sa faute de frappe, ayant sauté le premier a de sacrament, façon d’écrire sacrement dans la langue de Shakespeare. Si je me fie aux nombreux commentaires, son erreur, bien innocente, a amusé tout un pan de la twittosphère !


Dans le cours de musique

Il y a environ un an, dans cette rubrique, je vous suggérais la pièce Bateaux, une première composition originale pour Marilyne Léonard. Sa voix et son style, tant dans les paroles que pour sa musique, avaient alors su capter mon attention. La semaine dernière, la jeune artiste a lancé son premier album, Vie d’ange. Dans la même lignée que Bateaux, j’ai savouré tous les titres.

Cette semaine, je me gâte en vous proposant un blues qui en est extrait, Seule.

Marilyne Léonard – Seule – Vie d’ange – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Merveilleuse histoire que celle de Gerda Cole et de Sonya Grist. La première est âgée de 98 ans. Elle en avait 18 lorsqu’elle a donné naissance à la seconde, en Angleterre, avant de la confier à l’adoption et de migrer vers le Canada, où elle a obtenu trois diplômes universitaires.

Les deux cherchaient à se retrouver depuis plusieurs années. Le contact a finalement été établi grâce aux recherches du fils de madame Grist, et la rencontre s’est concrétisée à Toronto le samedi 7 mai, veille de la fête des Mères.

Lire le reportage sur radio-canada.ca


Billet du 18 mars 2022 : De Popeye à Dirty Plotte

Il sera question de bandes dessinées au début et à la fin de ce billet hebdomadaire. Si la seconde est bien québécoise et plutôt contemporaine, la première est directement tirée du répertoire américain. Le personnage de Popeye, créé en 1929 par Elzie Crisler Segar, est inspiré par Frank Fiegel, un célibataire natif de Chester, Illinois, tout comme Segar.

Bagarreur et fumant la pipe de maïs, Fiegel amusait l’enfant qu’était Segar. C’est pourquoi il s’en est inspiré pour créer ce qui fut d’abord un personnage secondaire de sa bande dessinée The Thimble Theatre, avant de devenir la vedette de ses propres aventures. Généreux et reconnaissant, E.C. Segar a partagé avec Fiegel une partie de la fortune que lui ont rapportée la bande dessinée Popeye et ses produits dérivés.

Illustration réalisée à partir d’une photo floue de Frank Fiegel. (Source : Baskerville Productions)

Lire Sur les traces du vrai Popeye, magazine Sphères, 23 mars 2020.


L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) est en voie de rejeter la demande de recommandation du vaccin québécois Medicago, contre la COVID-19. C’est Guillaume Lemay-Thivierge qui sera déçu. Mais beaucoup d’autres à travers le monde aussi.

La raison ? Un des actionnaires de Medicago, dont les produits sont tous à base d’herbes, est le cigarettier Philip Morris. Depuis longtemps, l’OMS rejette toute collaboration et toute entente avec des acteurs de l’industrie du tabac. Les règles du jeu étaient claires et Medicago a décidé de s’essayer quand même.

J’ose croire qu’aucun des actionnaires de Johnson & Johnson, Pfizer ou Moderna n’œuvre dans une industrie dont les produits s’avèrent néfastes pour la santé des humains. Sinon, ce serait un tantinet hypocrite.


Dans le cours de français

Un Chromebook est un ordinateur portable fonctionnant sans système d’exploitation. Il constitue un terminal internet offrant plusieurs possibilités à partir d’applications, plutôt que de logiciels.

Dans l’exercice de mes fonctions, je dois régulièrement écrire Chromebook au pluriel. Comme il s’agit d’un nom propre, j’avais d’abord tendance à lui garder son C majuscule et à le laisser invariable, mais quelque chose me dérangeait chaque fois. D’autres marques, comme Frigidaire et Mobylette, sont devenues tellement courantes dans l’usage qu’on en a fait des noms communs. On peut ainsi oublier la majuscule et les accorder en nombre.

Du côté de mes collègues, qui attachent la même importance que moi à la qualité de la langue française, les avis sont partagés. Certains accordent, d’autres non. Je me suis donc décidé à demander l’avis de l’Office québécois de la langue française (OQLF). Voici un extrait de la réponse que j’ai reçue :

Chromebook étant une marque de commerce, il faut considérer le mot comme un nom propre réservé dont l’usage est destiné à une utilisation précise dans un contexte commercial. Ces noms s’écrivent en romain et prennent généralement une majuscule initiale marquant leur caractère propre. Puisqu’il s’agit d’un nom propre, Chromebook ne prendra pas la marque du pluriel. En contexte, nous vous suggérons d’écrire, par exemple : «n’oubliez pas de vous présenter en classe demain avec vos Chromebook» ou «je vous invite à ouvrir vos portables Chromebook».

OQLF, le 16 mars 2022.

C’est maintenant clair, on n’accorde pas !


Dans le cours d’économie

Il n’y a pas de cours d’économie à l’école primaire, mais bon.

Voulez-vous un bel exemple d’investissement à long terme qui, 15 ans plus tard, rapporte encore d’importants dividendes ?

En février 2007, le Canadien de Montréal échangeait son défenseur Craig Rivet aux Sharks de San Jose, en retour de Josh Gorges et d’un choix de première ronde au repêchage. Ce choix allait permettre au tricolore de mettre la main sur son futur capitaine, Max Pacioretty.

Onze ans plus tard, en 2018, Pacioretty a pris le chemin de Las Vegas, moyennant Tomas Tatar, qui a rendu de fiers services au CH, et Nick Suzuki. Ce dernier représente le futur de l’équipe, celui qui en sera la grande vedette, probablement le capitaine. Il est sous contrat jusqu’en 2030 avec le Canadien. S’il se rend jusqu’à terme, l’échange de Craig Rivet, réalisé par Bob Gainey, aura échelonné ses retombées sur 23 ans. Rien de moins.


Dans le cours d’univers social, section histoire

En 1991, l’Ukraine a voté à 90 % son retrait de l’URSS. D’aucuns prétendent que Vladimir Poutine est actuellement en train de lui faire payer l’éclatement de l’URSS.

Pourtant, le grand responsable de l’éclatement de l’URSS est Mikhaïl Gorbachev, aujourd’hui âgé de 91 ans. À voir le président russe bombarder sans scrupule les civils ukrainiens, incluant de nombreux enfants, je me demande ce qu’il pense de la situation.


Dans le cours d’art dramatique

Le président de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky, s’est adressé au Parlement canadien et au Congrès américain, cette semaine.

Aux Canadiens, il a dit et répété : «Imaginez si…».

Aux Américains, il a montré des images.

Dans les deux cas, il a touché les cœurs. Il a démontré à quel point il est un excellent communicateur.


Dans le cours de musique

J’ai appris que le groupe montréalais Men Without Hats avait lancé un nouvel album, le 11 mars. Celui-ci a pour titre Again, part 2. Le nom m’a ainsi incité à fouiller sa discographie afin de dénicher le « part 1 » qui m’avait complètement échappé. Ce dernier est en fait un EP paru en 2021, alors que la sortie de la semaine dernière constitue la première compilation de nouveautés en plus de dix ans pour le groupe.

À travers la pièce If the World Should End Today, que je vous suggère en #musiquebleue dans ce billet hebdomadaire, le son new wave que Men Without Hats nous avait offert dans ses succès des années 1980 nous revient immédiatement en tête. C’est un retour dans le passé, celui de mon adolescence, avec du matériel entièrement nouveau.

Men Without Hats – If the World Should End Today – Again, part 2 – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

On appelle fanzine une publication créée par des passionnés, pour des passionnés. Parmi les plus populaires, il y a les bandes dessinées. Et dans le lot, se trouve la série Dirty Plotte, de l’auteure québécoise Julie Doucet, publiée entre 1991 et 1998 par Drawn & Quarterly. C’est pour l’ensemble de cette œuvre que madame Doucet, le 16 mars, a remporté le Grand Prix du Festival de la BD d’Angoulême, en France.

Ce festival est à la bande dessinée ce que le prix Goncourt est au reste de la littérature. Établi depuis 1974, c’est la première fois qu’il remet sa plus haute distinction à une personne originaire du Québec, et la troisième fois qu’il sacre une femme. Michel Rabagliati a déjà été récompensé deux fois lors de cet événement annuel, mais dans d’autres catégories que le Grand Prix.

En entrevue à France Culture, Julie Doucet a dû expliquer au journaliste Tewfik Hakem la signification du nom de sa série. Ceci a donné lieu à un moment de radio des plus amusants !

Lire le reportage et entendre l’entrevue de Julie Doucet sur France Culture.


Billet du 11 mars 2022 : 🇺🇦 🕊

J’ignore jusqu’où ira Vladimir Poutine dans ses visées territoriales, mais une armée qui bombarde un hôpital et une maternité démontre qu’elle est capable des pires atrocités.

Dans le cours de français

Il y a quelques semaines, j’expliquais ici la distinction entre Pékin et Beijing, pour désigner la capitale chinoise.

Lire mon billet du 11 février dernier.

Une situation très similaire se présente pour désigner la capitale de l’Ukraine. Doit-on écrire Kiev ou Kyiv ? Et comment doit-on prononcer le nom ?

Alors que Kiev apparaît sur à peu près toutes les mappemondes et tous les atlas, de plus en plus de médias optent pour l’appellation Kyiv. La réalité est que Kiev ressemble davantage à la prononciation russe. Du temps de l’URSS, soit de 1922 à 1991, la prédominance lui était accordée. Kyiv, ou Kyïv, en revanche, constitue la manière ukrainienne de nommer la cité.

Sous la plume de Jean-Benoit Nadeau, le magazine L’actualité fournit une explication détaillée et complète sur la question. Un article des plus intéressants qui relate également les origines, dans plusieurs langues, des noms France, Allemagne, Espagne et Toronto, entre autres.

Lire l’article de Jean-Benoit Nadeau dans L’actualité.


Dans le cours d’éthique et culture religieuse
Section Ouverture sur le monde

Certains reculent pour mieux bondir, d’autres le font pour rétrograder. Le gouverneur de la Floride, Ron DeSantis, appartient à la seconde catégorie. En l’espace de quelques jours, le républicain a posé deux gestes qui démontrent sa fermeture tant face aux positions des autres que devant les réalités d’aujourd’hui.

Il a d’abord fustigé un groupe d’étudiants parce que ceux-ci portaient le couvre-visage, alors qu’ils se trouvaient tous à moins d’un mètre de distance l’un de l’autre, pendant qu’il prononçait un discours dans une université.

Voir la vidéo.

Ensuite, il a endossé une loi votée par le Sénat de son État, loi interdisant les enseignements sur l’identité de genre et l’orientation sexuelle dans les écoles primaires. Ces cours, dans les milieux où j’ai enseigné, ont pourtant permis aux élèves de développer et entretenir une grande ouverture non seulement devant les communautés LGBTQ+, mais également entre eux.

Le gouverneur DeSantis fait partie de celles et ceux qui, prétendant prôner la liberté, n’assurent en réalité que la leur.


Dans le cours de musique

C’est au cours des derniers jours que j’ai découvert Le Portier, un duo composé de l’auteur-compositeur-interprète Jesse Proteau et du directeur musical Vincent Réhel. Les acolytes, confinés durant la pandémie, ont travaillé à distance à la production de l’album Cérémonie, sorti vendredi dernier. Son relaxant, paroles intéressantes, instruments acoustiques, l’agencement des pièces mérite au moins une écoute attentive. En #musiquebleue, voici Petite boîte.

Le Portier – Petite boîte – Cérémonie – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Cette semaine, les gouvernements canadien et québécois ont annoncé des investissements majeurs pour la région Centre-du-Québec, alors que les compagnies BASF (Allemagne), General Motors (États-Unis) et Posco Chemicals (Corée du Sud) viendront s’y établir afin d’y concevoir un parc de développement de composantes pour batteries au lithium, qui fournissent l’énergie aux véhicules électriques. Avec cette annonce de l’arrivée de trois joueurs de grande importance, on espère attirer un assembleur et faire du Québec un pôle nord-américain dans la fabrication de ces batteries.

Avec l’entreprise Lion Électrique déjà établie à Saint-Jérôme, c’est toute une expertise dans le domaine qui est en train de se développer chez nous.


Billet du 25 février 2022 : Un espace bombardé, une espace sur papier

Les cours d’univers social que je donnerai à mes élèves dans les prochaines semaines risquent de prendre une tangente différente de celle prescrite par le programme. La Russie qui envahit l’Ukraine marque un important tournant dans l’histoire, comme lorsque l’Allemagne avait pris la Pologne, en 1939. On sait ce qui a suivi.

Si la communauté internationale condamne massivement les attaques russes, plusieurs gros joueurs sur l’échiquier mondial ont préféré s’abstenir. C’est le cas notamment de la Chine, de l’Iran, de l’Inde et du Brésil. Une des origines du conflit est la demande d’obtention d’un siège pour l’Ukraine à l’OTAN. Si ce privilège lui avait été accordé, tous les pays membres auraient eu l’obligation de la défendre contre toute attaque d’un autre pays. Il est probable que Vladimir Poutine ait misé sur le fait que l’absence de cette représentation fournirait une excuse parfaite pour rester chez eux aux états frileux de s’en prendre à lui.

Après les premières salves russes, le Canada a annoncé que 120 soldats de la base militaire de Valcartier allaient être déployés en Lettonie, pays voisin de l’Ukraine, se joignant ainsi aux centaines d’autres membres des Forces armées canadiennes déjà présents dans la région.


Et je cite :

« Prendre le parti de Poutine, de quelque manière que ce soit, c’est prendre le parti d’un ennemi de la paix. »

Dan Rather, journaliste et animateur à la retraite, le 24 février 2022.

Dans le cours de français

Le mot espace est-il masculin ou féminin ? Prenez le temps d’y penser.

Dans un précédent billet, j’expliquais que les mots amour, délice et orgue devaient être accordés au masculin lorsqu’employés au singulier, mais au féminin quand ils prennent le nombre pluriel.

Voir mon billet du 28 août 2020.

Il existe certains mots dont le genre varie selon le contexte. Ainsi, orge sera féminin, sauf lorsqu’il est question d’orge perlé, qui prendra alors le genre masculin. L’hymne national d’un pays est masculin, mais l’hymne que l’on chante à Dieu est accepté dans les deux genres. Oeuvre est généralement féminin, mais il faut le voir au masculin dans un contexte d’art, d’architecture ou d’alchimie. Quant au mot espace, la plupart des dictionnaires lui confèrent un genre masculin dans tous les contextes, sauf en typographie. Ainsi, entre deux mots, sur un texte imprimé, on trouvera une espace.

Il existe aussi une multitude d’autres mots qui portent les deux genres. Nous les aborderons la semaine prochaine.


Dans le cours d’éducation physique

Je me réjouis en constatant l’excellent travail effectué par Samuel Montembeault, avec le Canadien de Montréal. J’ai eu l’occasion de le rencontrer et de l’interviewer à plusieurs reprises lors de ses années passées dans le hockey junior, toutes avec l’Armada de Blainville-Boisbriand. Il se distinguait comme l’un des meilleurs gardiens de but de la LHJMQ et en tant que personne fort sympathique.

Repêché par les Panthers de la Floride en 2015, il n’a jamais vraiment réussi à s’imposer avec l’équipe. Le Canadien l’a réclamé au ballotage l’automne dernier, suite à l’annonce du retrait de la compétition de Carey Price. La blessure de Jake Allen l’a ensuite établi comme gardien numéro un pour la saison. Malgré les déboires du club montréalais, Montembeault a su conserver d’excellentes statistiques devant son filet, remportant la Coupe Molson pour le mois de janvier.

Mercredi soir, il a obtenu son premier blanchissage en carrière, bloquant les 32 tirs des Sabres de Buffalo dans une victoire de 4-0 du CH. Avec ses performances de la saison, Samuel vient probablement d’assurer son avenir dans la LNH. Si le Canadien ne retient pas ses services au terme de la présente campagne, je demeure persuadé qu’une autre formation lui ouvrira la porte.

Plusieurs gardiens du Canadien ont obtenu des jeux blancs, au cours des précédentes saisons. À quand remonte la dernière fois qu’un portier québécois en avait réussi un dans l’uniforme tricolore ? Réponse après la bonne nouvelle de la semaine.


Dans le cours de musique

Une collaboration entre Corneille et Les Louanges peut paraître improbable, mais loin de sembler inintéressante. Dans Crash, pièce de l’album du même titre, Vincent Roberge, alias Les Louanges, nous offre ce plaisir. La voici en #musiquebleue.

Les Louanges (avec Corneille) – Crash – Crash – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

C’est plus qu’un cliché, c’est une réalité : il faut croire en ses rêves. Et la persévérance est la noblesse de l’obstination. Pierre Normandin s’est fixé un objectif et a tout mis en œuvre, sans découragement, pour l’atteindre. Aujourd’hui, il y a du fleurdelysé dans les blocs LEGO.

Enfant, Pierre Normandin s’amusait ferme avec ce jouet, sans se douter que sa créativité le mènerait un jour jusqu’à cette entreprise. Géographe de formation, c’est dans ce domaine, à l’emploi de plusieurs instances municipales, qu’il a œuvré la majeure partie de sa carrière. À la fin des années 1990, alors qu’Internet se trouvait en plein essor, il a joint quelques groupes d’adeptes du LEGO, en plus d’en fonder un pour le Québec.

Entre 2004 et 2008, Normandin a frappé trois fois à la porte de l’entreprise située au Danemark. Il y a rencontré des dizaines de cadres, à qui il a présenté son portfolio. Invité à créer une structure de son choix à partir d’un bac de blocs, le Québécois a ainsi reçu une convocation pour une entrevue formelle, au bout de laquelle on lui a offert l’emploi de ses rêves. Embauché comme concepteur débutant, il a acquis huit ans plus tard, le titre de concepteur sénior.

Établi à Billund, au Danemark, depuis 2008, Pierre Normandin vit maintenant de sa passion d’enfance.

Accéder à la page Linkedin de Pierre Normandin.


Mercredi soir dernier, Samuel Montembeault est devenu le premier gardien de but québécois en 17 ans à obtenir un blanchissage dans l’uniforme du Canadien de Montréal. Le précédent avait été réussi en 2005, par Yann Danis.