La littérature jeunesse québécoise s’est retrouvée sur la sellette, ce jeudi.
D’abord au Missouri, quand Valentina Gomez, candidate républicaine au poste de secrétaire d’État de l’endroit, dans un geste d’éclat, a brûlé au lance-flammes un exemplaire du livre Naked, version traduite de Tout nu !, un lexique de 150 mots sur la sexualité s’adressant aux adolescents. Ce bouquin, écrit par Myriam Daguzan Bernier et illustré par Cécile Gariépy, aborde différents thèmes comme l’identité et l’estime de soi, mais aussi la masturbation, l’avortement et les infections transmises sexuellement.
C’est ce que madame Gomez, une militante MAGA (Make America Great Again), veut combattre. Je précise ici que sa mise en scène survient au lendemain d’un vote au Sénat du Missouri, où les avortements sont interdits depuis deux ans. Ce vote stipule que les interruptions de grossesse demeurent illégales même dans les cas de viols et d’inceste. 1 On ne peut même plus qualifier ces politiques de conservatrices. Elles reculent le temps en ramenant une population plus d’un demi-siècle en arrière.
L’autre nouvelle relate un événement qui s’est produit à Montréal. La Bibliothèque juive de Montréal a fait retirer de ses rayons tous les livres de l’autrice et illustratrice Élise Gravel. Non, ce n’est pas parce que madame Gravel a parlé de fesses dans un de ses livres. C’est plutôt en raison de cette publication, le 2 janvier dernier, sur sa page Facebook :

Aïe, aïe, aïe ! Et je m’aperçois que je me suis même permis un « J’adore » quand elle a publié. Je souscris toujours à ses propos cinq semaines plus tard. Le peuple juif a souffert de l’Holocauste. Je dénonce l’Holocauste. Le peuple palestinien souffre de ce que lui fait subir le gouvernement israélien. Je dénonce les attaques israéliennes qui, effectivement, peuvent maintenant être qualifiées de génocide, quoi qu’en disent plusieurs personnalités politiques d’ici et d’ailleurs. Je dénonce aussi les violences du Hamas. Mais le Hamas, ce n’est pas la Palestine. Et le gouvernement israélien n’est pas tout le peuple juif. Je dénonce haut et fort les récentes attaques à l’arme à feu contre des écoles juives de Montréal.
Élise Gravel s’affiche comme pacifiste, ce qui a valu la mise à l’index de ses œuvres par une institution littéraire montréalaise. Quel message faut-il y décoder ?
J’espère que les dérapages s’arrêteront ici.
Dans le cours de français
Mes élèves écrivaient, cette semaine. L’un d’eux m’a demandé s’il pouvait utiliser le mot week-end. Je le fais moi-même parfois, mais dans un contexte scolaire francophone, c’est différent. Je lui ai mentionné que, comme le mot cool, week-end est un mot de langue anglaise maintenant intégré dans les dictionnaires francophones. Toutefois, s’il existe une expression française équivalente, c’est cette dernière qui doit être employée dans sa composition.
Qu’est-ce que le premier ministre aurait dû dire, ici ?
#LeProfCorrige
Les jeunes trouvent ça amusant, ou sympathique, plutôt que cool.
En passant, monsieur Déry, « priceless » ne se trouve dans aucun dictionnaire francophone, contrairement au cool de François Legault !
Dans le cours de musique
Elle est Montréalaise, elle possède toute une voix et elle a remporté un prix Grammy, dimanche dernier. Avec sa chanson Eve Was Black, voici Allisson Russell.
La bonne nouvelle de cette semaine
Je ne me lasserai jamais de voir des Québécois nous faire rayonner sur la planète. La chanteuse folk Allisson Russell et le maestro Yannick Nézet-Séguin l’ont fait dimanche dernier, remportant chacun un prix Grammy à la grand-messe de la musique américaine.
Allisson Russell a remporté le prestigieux trophée dans la catégorie Roots americana, grâce à sa chanson Eve Was Black, alors que Yannick Nézet-Séguin, avec le Metropolitan Opera, a remporté celui du meilleur album d’opéra, avec Blanchard : Champion.

