Si une chose me déçoit dans l’actuelle campagne électorale québécoise, c’est l’absence de discussions sur l’éducation. Les aspirants au poste de premier ministre insistent tous sur le fait qu’il s’agit d’une priorité, mais aucun ne le démontre.
J’ai suivi le débat de jeudi soir expressément parce qu’un segment était réservé au sujet. Là encore, la substance a passé son tour, malheureusement.
Après le témoignage d’une jeune enseignante qui songeait déjà à quitter la profession après seulement deux ans, faute de ressources dans sa classe, la question du modérateur Patrice Roy s’est avérée d’une clarté limpide : « Qu’allez-vous faire pour encourager les jeunes enseignantes et les jeunes enseignants à poursuivre ? »
François Legault a mentionné que son gouvernement avait déjà fait beaucoup.
Dominique Anglade a fait bifurquer le débat vers les services de garde.
Paul St-Pierre Plamondon n’a parlé que de la place du français et a mentionné qu’il investirait pour contrer l’analphabétisme.
Gabriel Nadeau-Dubois et Éric Duhaime, à mon avis, demeurent les seuls ayant répondu directement à la question, le premier stipulant qu’un éventuel gouvernement issu de son parti couperait les vivres à l’école privée et réinvestirait les sommes dans les services à l’école publique.
Quant au second, il a expliqué que, bien que cela ne fasse pas partie du programme de sa formation politique, il envisageait d’exiger de certains fonctionnaires qu’ils aillent enseigner pour contrer la pénurie de personnel enseignant. La question de leurs compétences pour le faire n’a jamais été soulevée.
Une priorité, l’éducation ? Vraiment ?
Je suis d’un naturel optimiste, mais ces réponses me permettent difficilement d’espérer un meilleur taux de rétention des nouvelles enseignantes et des nouveaux enseignants. Les statistiques le démontrent, 25 % abandonnent la profession avant la cinquième année.
Il reste un peu plus d’une semaine à la campagne. Souhaitons qu’un des partis en profite pour relancer la question.
Pendant que le débat se déroulait, un autre événement digne de mention était télédiffusé, cette fois à TVA Sports. Il s’agissait du dernier match de baseball décrit par Jacques Doucet. Le commentateur de 82 ans a ainsi définitivement fermé son microphone.
Fervent amateur de baseball depuis mon enfance, la voix unique de monsieur Doucet m’a suivi de la fin des années 1970, à travers ma première radio transistor, jusqu’à mes applications d’aujourd’hui, en passant par les haut-parleurs de tous mes véhicules automobiles et mes téléviseurs. Il a décrit presque tous les matchs des Expos, durant leurs 34 années d’existence, mais également des affrontements des Capitales de Québec, des Blue Jays de Toronto, ainsi que bon nombre de séries d’après-saisons, toujours dans un français impeccable.
Monsieur Doucet, vous méritez de ralentir un peu et de vous consacrer entièrement aux vôtres et à votre autre passion, la pêche. Bravo et merci.
Dans le cours de français
Une publication sur Twitter de la députée et candidate péquiste Méganne Perry Mélançon a attiré mon attention, cette semaine.
Je me suis demandé s’il existait un mot en français pour désigner le mansplain. La réponse est affirmative. On en trouve même deux. Toutefois, il est hors de question pour moi de critiquer la députée pour avoir utilisé l’expression anglaise, d’autant qu’elle a pris soin de la mettre entre guillemets.
D’abord, le mansplaining est un concept apparu sur Internet en 2008. Plusieurs attribuent l’origine du mot à une écrivaine américaine, alors que d’autres la reconnaissent plutôt à une blogueuse néerlandaise. La définition est cependant la même. Elle désigne une situation où un homme explique à une femme, avec condescendance, quelque chose qu’elle connaît déjà.
Les Français traduisent l’expression par mecsplication. Au Québec, on suggère pénisplication.
Au passage, je souligne qu’on appelle mot-valise un mot composé de parties de deux ou de plusieurs mots. Un exemple contemporain est courriel, formé de courrier et électronique.
Dans le cours de mathématiques
Je me rends presque quotidiennement sur le site Qc125, qui compile les sondages et prédit les résultats électoraux pour chaque circonscription.
À une dizaine de jours du vote, voici ce que le site prévoit comme nouvelle répartition des sièges, à l’Assemblée nationale :
En ce qui concerne le vote populaire, le graphique est intéressant :
Avec un mode de scrutin entièrement basé sur la proportionnelle,
La CAQ obtiendrait de 42 à 55 sièges, plutôt que 94 ;
Québec solidaire obtiendrait de 16 à 24 sièges, plutôt que 12 ;
Le Parti conservateur du Québec obtiendrait de 15 à 23 sièges, plutôt qu’aucun ;
Le Parti libéral du Québec obtiendrait également de 15 à 23 sièges, soit sensiblement ce qui lui est prédit ;
Le Parti québécois obtiendrait de 12 à 20 sièges, plutôt que les 3 qui sont prévus.
Il en résulterait un gouvernement de coalition probablement difficile à diriger, mais plus représentatif de la réalité québécoise. Il serait peut-être temps de repenser la structure de notre démocratie.
Dans le cours de musique
Ils créent, ils reprennent, ils s’amusent. Leur musique est envoutante et transporte. C’est un quatuor qui s’appelle De Lònga. Avec leur album Codex XXI, ils ont regroupé toutes leurs créations des dernières années. La pièce qui en est tirée s’intitule Lac des esclaves.
La bonne nouvelle de cette semaine
Le 10 septembre dernier, lors d’une joute de soccer de la Liga entre Barcelone et Cadix, le gardien de but de Cadix, Conan Ledesma, a été attiré par des bruits d’émoi dans la foule, derrière lui. Il a vite réalisé qu’un spectateur subissait un malaise cardiaque. En plein match, il a alors quitté sa position pour courir chercher un défibrillateur et le lancer dans les gradins. Son action a contribué à sauver la vie de l’homme.