Billet du 18 février 2022 : Logan, Kamila et les intérêts supérieurs

Je ne peux m’empêcher d’établir un parallèle entre la jeune patineuse Kamila Valieva et le plus récent choix de première ronde du Canadien de Montréal, Logan Mailloux. Dans les deux cas, de hauts responsables ont rendu des décisions susceptibles de compromettre la suite de leur carrière.

Kamila a 15 ans et a échoué un test antidopage avant les Jeux olympiques. Logan avait 17 ans lorsqu’il a été dénoncé pour distribution de photos de nature sexuelle, sans le consentement de la personne concernée. C’est en raison de son jeune âge qu’on a permis à Kamila de demeurer aux Jeux, malgré le fait que l’enquête se poursuive. Logan avait personnellement communiqué avec les équipes de la LNH pour leur demander de ne pas le repêcher en 2021, le temps qu’il gère sa réhabilitation.

Avec pour résultat que Kamila, bien placée pour obtenir une médaille d’or, a croulé sous la pression et a complètement raté sa sortie en patinage artistique. Devant le monde entier, elle s’est montrée inconsolable. Si on l’avait disqualifiée, rien de tout cela ne se serait produit. La tache à son dossier se serait effacée plus vite que son humiliation.

Quant à Logan, le Canadien n’a pas respecté sa demande et l’a repêché. Jusque là, à peu près personne n’avait eu vent de ses agissements hors glace. À partir de là, tout le monde l’a appris et sa ligue lui a imposé des sanctions supplémentaires.

Ces deux athlètes sont jeunes et bourrés de talent. Parce que des adultes ont pris de mauvaises décisions, ils ont été plongés dans l’embarras et ne s’en sortiront peut-être pas. J’espère qu’on saura en tirer des leçons. L’avenir des jeunes doit toujours passer avant les intérêts pécuniaires.


Dans le cours de français

Qui donc possède un accent, les Français ou les Québécois ?

Dans une capsule diffusée par France Culture, l’historien Gérard Noiriel indique, à juste titre, qu’il est ethnocentrique que d’affirmer que telle ou telle population s’exprime avec un accent. Tous les parlers possèdent leurs déclinaisons et les élocutions diffèrent même d’une région à l’autre. On en compte quelques dizaines sur le seul territoire québécois.

Noiriel rappelle également ce que tous les linguistes savent, c’est-à-dire que le français parlé au Québec ressemble beaucoup à celui qui s’exprimait à Paris jusqu’au 17e siècle. En ce sens, et il l’affirme, ce sont plutôt les Français qui ont fini par prendre un accent.

Écouter la capsule de Gérard Noiriel sur France Culture


Dans le cours de français, deuxième période

Au-delà de l’accent, il y a la qualité de la langue. L’Office québécois de la langue française a longtemps et souvent été critiqué pour ses excès de zèle, mais force est d’admettre que plusieurs anglicismes, au cours des dernières décennies, ont grâce à lui été remplacés dans l’usage par les bonnes expressions françaises. C’est tout le contraire qui se produit de l’autre côté de l’Atlantique, alors que l’anglais est en train de ravager tout l’espace publicitaire de l’Hexagone.

Il était temps que l’Académie française rappelle tout le monde à l’ordre, cette semaine. Dans un rapport de 31 pages, à l’intérieur duquel elle dénonce les lignes publicitaires truffées d’anglicismes d’un grand nombre d’entreprises et d’organismes du pays, elle exhorte également les responsables à «tenir compte de la réalité sociale», dans le cadre d’une communication «claire et efficace».

Elle se montre sévère envers les entreprises de communication et les diffuseurs : « La communication actuelle est caractérisée par une dégradation qu’il est essentiel de ne pas considérer comme une fatalité. Il est de la responsabilité mais aussi de l’intérêt de ceux qui disposent des canaux d’information et de diffusion de veiller à redonner à la communication institutionnelle la qualité et l’efficacité que l’ensemble des publics est en droit d’attendre. Ils disposent des moyens de renverser la tendance actuelle. »

Je m’en réjouis.

Lire le rapport de la commission d’étude sur la communication institutionnelle en langue française, de l’Académie française


Dans le cours de musique

J’avais hâte d’entendre du nouveau matériel de Benoit Pinette, alias Tire le coyote. C’est le 11 février dernier que son plus récent album, Au premier tour de l’évidence, a vu le jour. J’ai pu l’écouter en entier et je n’en pense que du bien !

Si le falsetto de l’auteur-compositeur-interprète peut déranger l’ouïe de certaines personnes, sa poésie et ses mélodies s’intègrent parfaitement à mes goûts musicaux. Voici donc, en musique bleue, la pièce titre de l’album.

Tire le coyote – Au premier tour de l’évidence – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Il est des choses que l’on souhaite au plus profond de notre être. Quand une série de résultats surpasse l’ensemble de ces attentes, la plénitude qui s’ensuit apporte son lot de joie et de moments de bonheur. Un fil conducteur relie ce genre d’éléments, cette semaine. Il a pour nom Charles Hamelin.

Il vient de clore sa cinquième et dernière participation à des Jeux olympiques d’hiver. Il l’a fait de brillante façon en remportant une sixième médaille, une quatrième en or. Déjà, c’est une gloire personnelle et une fierté collective qui rejaillissent sur l’ensemble d’un pays. Si on ajoute une touche technologique du diffuseur télévisuel, l’exaltation comble tant l’athlète et sa famille que les témoins de la scène.

Créant l’illusion que les trois se trouvaient dans la même pièce, Radio-Canada a virtuellement réuni Hamelin, à Pékin, avec sa conjointe Geneviève Tardif et leur fille, à Montréal. Ceci a donné lieu à un moment de télé des plus touchants.


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