Billet du 10 juin 2022 : Une balade dans le trafic ?

Ç’aurait pu être ma bonne nouvelle de la semaine : le ministre québécois de l’Environnement déposera un projet de loi qui visera à hausser les redevances sur l’utilisation de l’eau pour les industries qui en puisent quotidiennement 75 000 litres et plus. La taxe actuelle, dérisoire, n’apporte pratiquement rien à l’État et n’impacte aucunement les budgets des grandes entreprises, multinationales pour la plupart, qui profitent de notre richesse naturelle.

Ce n’est qu’un petit pas, certes, mais il va dans la bonne direction. Je me suis d’ailleurs toujours demandé pourquoi aucun des différents gouvernements qui se sont succédé sur la colline parlementaire québécoise n’avait pris l’initiative de nationaliser l’industrie de l’eau potable, comme l’avait fait celui de Jean Lesage avec l’hydroélectricité, lors de la Révolution tranquille. Si on regarde les cinq plus grands acteurs de l’embouteillage sur notre territoire, il n’y a qu’Amaro et Naya qui s’enregistrent dans le répertoire québécois. Et je précise qu’entre 2009 et 2021, Naya était passée à des intérêts américains, avant de revenir dans notre giron. Les trois autres sont Pepsi, Coca-Cola et Eska, toutes inscrites aux États-Unis.

Avec d’aussi gros joueurs, la nationalisation de l’industrie de l’eau potable s’annoncerait sans doute longue et ardue. Mais tous les profits de l’exploitation de l’or bleu reviendraient à celles et ceux à qui la ressource appartient, les Québécoises et les Québécois.

Après tout, nationalisme n’était-il pas un mot tendance, cette semaine ?


Dans le cours de français

Dans la catégorie Ce mot prend-il une double consonne ?, deux noms m’ont longtemps donné du fil à retordre. Il s’agit de trafic et balade.

Réglons d’abord le cas de trafic. Qu’on évoque le trafic d’armes, le trafic de drogues ou le trafic routier, ce mot ne s’écrit qu’avec un seul f. Sous l’influence du vocabulaire français, la langue anglaise a fini par l’adopter et lui a accolé un second f. C’est donc uniquement en anglais qu’on écrira traffic.

Quant à balade, c’est différent. Avec un seul l, balade est synonyme de promenade. Si on lui en donne un deuxième, une ballade devient un poème ou une œuvre instrumentale qui en est inspirée.


Dans le cours de musique

J’ai découvert Amélie Veille il y a dix ans, avec sa superbe reprise de la chanson Mon cœur pour te garder. Guitariste et chanteuse à la voix magnifique, elle écrit, compose et enregistre des pièces originales, tout en s’amusant à publier ses versions de plusieurs succès mondiaux sur YouTube. Sur chacun de ses cinq albums se trouve d’ailleurs au moins une de ces reprises.

C’est d’ailleurs un succès de Gilbert Bécaud qu’elle reprend sur son album Nos possibles, lancé la semaine dernière. Je vous le propose en #musiquebleue.

Amélie Veille – Je reviens te chercher – Nos possibles – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

C’est une première dans l’histoire des traitements du cancer, tous les patients atteints d’un cancer du rectum et impliqués dans un essai clinique sont aujourd’hui en rémission. Ils sont douze et ont répondu favorablement au dostarlimab, un médicament notamment employé dans les thérapies pour soigner le cancer de l’endomètre.

Le dostarlimab n’attaque pas directement le cancer, mais renforce le système immunitaire du patient afin qu’il puisse lui-même combattre la maladie.

Lire l’article du New England Journal of Medicine (en anglais).


Billet du 3 juin 2022 : Partager, to share

Dans le cours de français

Voici quatre phrases qui emploient le verbe partager.

  1. Je partage l’opinion de Jean sur cette question.
  2. Mes collègues et moi partageons la même imprimante, au bureau.
  3. Chaque dimanche matin, mon grand-père nous partage ses souvenirs de jeunesse.
  4. Comme leurs parents sont séparés, ces enfants partagent leur temps entre la résidence de leur mère et celle de leur père.

Trois de ces phrases sont exprimées dans un français correct, une est déconseillée. Laquelle ?

Réponse à la fin du billet.


Dans le cours d’éthique et culture religieuse

Tous les grands empires ont fini par s’effondrer. L’Empire romain, l’Empire ottoman, l’empire allemand, l’empire russe et l’empire austro-hongrois n’en sont que quelques exemples. L’empire américain montre de son côté des signes de déclin.

Avec ses 2,4 milliards d’adhérents à travers le monde, le christianisme demeure la religion la plus pratiquée. Plus de la moitié de ses adeptes, 1,3 milliard, sont catholiques.

La fermeture et la vente des bâtiments du patrimoine religieux ont cours depuis plus de vingt ans, au Québec. La désertion des églises catholiques était déjà bien entreprise et les scandales des dernières années viennent accélérer le travail. Cette semaine, un reportage diffusé sur radio-canada.ca nous apprenait que ce sont tous les bâtiments de l’Église catholique de Terre-Neuve-et-Labrador qui sont mis en vente dans cette province, histoire d’engranger les 50 millions $ qu’elle a été condamnée à verser aux orphelins du Mount Cashel, victimes des abus sexuels perpétrés par les frères de la congrégation. Dans le lot, la deuxième plus grande église du Canada, après l’oratoire Saint-Joseph. Les fidèles en paient le prix.

Le pouvoir crée une dépendance. Plus on boit à cette coupe, plus on a soif. Et plus on se croit irrécusable.

Lire Vendre ses églises pour racheter ses péchés, sur radio-canada.ca .


Dans le cours de musique

Mélangez du Jethro Tull, du Harmonium, du Gilbert O’Sullivan, ajoutez une voix comparable à celle de Hubert Lenoir et vous obtenez Allô Fantôme, un projet musical qui vient de lancer un premier mini-album. Les instrumentations des années 1970 offrent un son des plus rafraîchissants. Tiré de ce mini-album éponyme, voici Edgar.

Allô Fantôme – Edgar – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

C’est pour moi une excellente nouvelle. Les fonctionnaires français devront franciser leur vocabulaire dans tous les documents gouvernementaux où il est question de jeux vidéo.

Depuis longtemps, dans plusieurs autres secteurs, nos cousins de l’Hexagone ont intégré une multitude d’emprunts à la langue de Shakespeare. Par sa nature et ses origines, l’industrie du jeu vidéo ajoute à cet état de fait et contribue à l’effritement de la langue française. C’est donc avec l’objectif de freiner cette dégradation que le gouvernement, de concert avec l’Académie française, a entrepris cette démarche de francisation.

Au Québec, il y a maintenant dix ans que l’Office québécois de la langue française a publié un premier lexique sur le sujet.


Dans le cours de français, réponse à la question

Si vous avez répondu 3. Chaque dimanche matin, mon grand-père nous partage ses souvenirs de jeunesse, vous avez visé juste. Lorsqu’employé dans un sens de communication, le verbe partager est un calque de l’anglais to share et doit être évité.

Ici, on aurait dû lire Chaque dimanche matin, mon grand-père nous raconte ses souvenirs de jeunesse.


Billet du 27 mai 2022 : Pendant ce temps, au Texas…

L’histoire se répète.

Et je cite :

« L’unique possibilité d’arrêter un gars méchant portant une arme, c’est un gars gentil avec une arme. »

Wayne LaPierre, vice-président exécutif de la National Rifle Association (NRA), le 21 décembre 2012, une semaine après la tuerie à l’école primaire Sandy Hook, au Connecticut.

Du même souffle, à l’époque, Wayne LaPierre avait exigé qu’on poste un policier armé à l’intérieur de chaque école des États-Unis.

Si, au moment où j’écris ces lignes, la NRA n’a toujours pas réagi suite à l’attentat d’Uvalde, certains de ses sympathisants, comme le sénateur Ted Cruz, n’ont pas tardé à le faire. En plus de revenir avec l’option du policier armé, cet hurluberlu a demandé à ce que toutes les nouvelles écoles construites ne disposent que d’un seul accès, voire une seule porte d’entrée et sortie. Je me demande ce que son service des incendies en pense.

Farfelue, l’idée de Cruz ? C’est le moins qu’on puisse dire. Mais que penser de celle du procureur général de son état, Ken Paxton, qui prône l’armement et la formation en maniement obligatoire de tous les enseignants ? Pas certain que mes consœurs et confrères du sud de la frontière soient très chauds à l’idée d’ajouter cette corde manquante à leur arc.

Fusillade dans une école au Texas : un élu républicain propose d’armer les enseignants

Il y a quand même quelques incongruités sur lesquelles les élus américains devraient se pencher avant de chercher à imposer des solutions irréfléchies. Que le deuxième amendement de leur constitution leur garantisse le droit de porter une arme est une chose. Mais à l’époque de son adoption, les armes devaient encore être bourrées à la poudre explosive avant d’être utilisées. On était loin des armes automatiques et semi-automatiques d’aujourd’hui.

Ensuite, est-ce normal de constater qu’une personne de 18 ans puisse se procurer ce genre d’arme en toute légalité, mais que cette même personne doive encore patienter trois ans, jusqu’à 21 ans, avant de pouvoir acheter ou consommer de l’alcool ?

Est-ce normal de pouvoir se procurer une arme d’assaut aussi facilement aux États-Unis, mais que la vente des chocolats Kinder Surprise y soit interdite sous prétexte que le jouet qu’ils contiennent risque d’étouffer les enfants ?

La Cour suprême des États-Unis s’apprête à renverser un arrêt historique vieux de 49 ans et à criminaliser de nouveau l’avortement. D’un autre côté, les tragédies de Sandy Hook et d’Uvalde ont, à elles seules, causé la mort de 48 personnes, presque toutes des enfants. Entre les deux événements, il s’est produit 71 autres tueries de masse, avec des armes à feu, chez nos voisins du Sud (source : Statista.com). C’est donc dire que ce pays cherche coûte que coûte à protéger l’enfant qui se trouve dans l’utérus de sa mère, au détriment des droits de cette dernière, mais n’est pas foutu de le faire convenablement une fois qu’il en est sorti. Et ce pays prétend être celui de toutes les libertés.

Actuellement, aux yeux du reste du monde, il se couvre de ridicule. Un ridicule meurtrier.


Dans le cours de français

Dans ma classe, cette semaine, j’ai donné un cours sur l’apostrophe. Lorsque je l’ai annoncé, certains de mes élèves ont réagi : «Avons-nous vraiment besoin de revoir l’apostrophe en 6e année?»

À la lumière des textes que je corrige, oui. Une erreur qui revient très souvent est celle du si il ou du si ils. Devant le pronom personnel masculin de la 3e personne, tant au singulier qu’au pluriel, le i du si doit s’élider et être remplacé par une apostrophe.

C’est d’ailleurs le but de l’apostrophe : indiquer qu’une voyelle a été supprimée dans un mot. L’emploi le plus fréquent est avec les déterminants la et le qui, devant un nom ou un adjectif commençant par une voyelle ou un h muet, devient l’. En fait, tous les mots se terminant par un a ou un e précédant un mot commençant par une voyelle ou un h muet doivent voir leur a ou leur e céder leur place à l’apostrophe.

Une notion que mes élèves trouvaient si simple se complexifiait soudainement. Quelques exercices auront tôt fait de leur rendre leur assurance.

Il est à noter, en terminant, que le mot apostrophe est de genre féminin.


Dans le cours de musique

Un peu de jazz, pas mal de country et beaucoup de rock. Ajoutez des paroles crues et une pincée d’humour et vous obtenez la recette des pièces musicales de Bill Boquet. Après quelques simples, le groupe nous arrive avec un premier album complet, intitulé Ailleurs qu’icitte. Longtemps après Le moustique de Joe Dassin, voici, en #musiquebleue, Le maringouin. C’est signé Bill Boquet.

Bill Boquet – Le maringouin – Ailleurs qu’icitte – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Il peut aussi se produire de très bonnes choses au Texas. Par exemple, une enzyme, mise au point par un groupe de scientifiques de l’Université du Texas à Austin, aurait la faculté de dévorer le plastique et le liquéfier en moins de 24 heures. Ceci constitue une avancée importante dans la lutte pour contrer la crise du plastique. Enfin une bonne nouvelle pour l’environnement.

Lire le reportage de l’American Chemical Society (en anglais).


Billet du 20 mai 2022 : Les saisons du cœur

Cette semaine, deux classiques de la musique québécoise me sont venus en tête. D’abord, l’album Si on avait besoin d’une cinquième saison, d’Harmonium. Ensuite, celui de Daniel Bélanger, Quatre saisons dans le désordre.

Pour être franc, la musique de ces deux œuvres, bien qu’excellente, demeure ici plutôt secondaire. Ce sont les titres des albums qui, en ce qui me concerne, s’accolent parfaitement à la météo des derniers jours. J’ai entendu certaines personnes qualifier mère Nature à l’aide d’épithètes frôlant la violence verbale, alors que d’autres l’affublaient d’un trouble mental en particulier.

La réalité climatique rattrape l’humanité, l’évidence s’affiche dans toutes les actualités. Mais plutôt que d’entendre les sobriquets à l’endroit de mère Nature, je préfère m’en remettre au génie d’Harmonium et de Daniel Bélanger. C’est ce qui permet, l’espace d’un court moment, Le Déni de l’évidence. Ça, c’est de Mes Aïeux.


Dans le cours de français

Au Québec, le mot garde-robe possède les deux genres. On peut l’employer tant au masculin qu’au féminin. Mais qu’en est-il de son pluriel ? On doit écrire garde-robes, le garde demeurant invariable. Même chose pour garde-fou qui, au pluriel s’écrit garde-fous.

Par contre, garde-chasse et garde-côte forment leur pluriel en accordant le garde. Ils doivent donc s’écrire gardes-chasse et gardes-côte.

Pourquoi cette distinction ?

Quand le garde désigne un objet qui réfère au verbe garder, cette portion du mot composé reste invariable. Toutefois, lorsqu’il prend la signification de gardien, s’appliquant alors à une personne, il doit s’accorder.

Il demeurera ainsi invariable pour les pluriels de garde-boue et de garde-manger. Notez cependant que la boue et la nourriture ne pouvant être dénombrées, on écrira des garde-boue et des garde-manger, en n’accordant aucune des deux parties du mot composé.


Dans le cours de mathématiques

Comment calculer un pourboire ? À qui doit-on le donner ?

Quiconque ayant le moindrement voyagé a pu le constater, les Canadiens en général et les Québécois en particulier ont la réputation d’être plutôt avares en ce domaine. Personnellement, je me rends compte que je laisse parfois un pourboire à quelqu’un qui n’en attend pas. Et j’hésite régulièrement entre le montant fixe ou le pourcentage de la facture.

Cette semaine, j’ai pu voir passer un reportage du journal 24 heures qui, en quelques paragraphes, démystifie la science du pourboire. Je l’ai sauvegardé dans mes favoris. Si cela peut vous être également utile, en voici la référence.

Coiffeur, livreur, barista: voici un guide pour savoir combien il faut donner de pourboire (et à qui) – 24heures.ca


Dans le cours de musique

Voici une belle découverte pour moi. Il s’agit d’Éric Charland, un auteur-compositeur-interprète qui a lancé la semaine dernière un premier album complet, Maladresse. Un rock québécois qui résonne, propulsant des paroles qui raisonnent, cette œuvre possède tout ce qu’il faut pour me plaire.

Finaliste au Festival international de la chanson de Granby ainsi qu’au concours Ma première Place des Arts, Éric Charland a remporté des prix aux Francofolies de Montréal, de même qu’au Festival en chanson de Petite-Vallée. En #musiquebleue, voici la pièce Ça va.

Éric Charland – Ça va – Maladresse – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Il est de ces initiatives, portées par de jeunes personnes, pour lesquelles je manque de qualificatifs tellement elles m’impressionnent. À l’âge de 8 ans, en 1990, Alisha Wissanji a commencé à enseigner le français et les mathématiques aux enfants d’une famille afghane que ses parents avaient accueillie, dans sa ville natale de Granby. Dès lors, elle n’a jamais cessé de pourvoir à l’éducation d’enfants défavorisés.

Est-elle devenue enseignante au primaire ? Aucunement !

Après des études supérieures (elle possède un doctorat et un postdoctorat), Alisha Wissanji enseigne dans un cégep. Mais c’est à travers une fondation qu’elle a créée, la Fondation W., qu’elle continue son œuvre. Tous les samedis matin de l’année scolaire, des autobus emmènent les élèves bénéficiaires vers un cégep près de chez eux, où des cégépiens volontaires leur offrent d’abord le petit-déjeuner, avant d’entreprendre une journée de mentorat en français et en mathématiques.

Il existe une multitude d’exemples de jeunes ayant développé un emploi d’été au point de le convertir en PME. Le cas de Alisha Wissanji, qui a découvert sa vocation à l’âge de 8 ans et qui y a ensuite investi temps et énergie, est loin d’être unique. Toutefois, il mérite plus d’attention qu’il n’en a reçu jusqu’à maintenant. C’est toute une communauté qui en récoltera les bénéfices.


Billet du 13 mai 2022 : Anges et démons

Récapitulons :

D’un côté, Vladimir Poutine et ses sbires menacent l’occident de représailles nucléaires si elle continue d’aider l’Ukraine. D’un autre côté, l’armée russe serait sur le point de faire appel à ses réservistes pour aller combattre dans ce pays qu’elle attaque depuis février, et dont la prise ne devait être que formalité.

Poutine jappe fort et montre ses crocs. Mais en ne parvenant pas à s’imposer face à un seul état qu’il attaque, je l’imagine mal réussir à le faire devant les forces de l’OTAN.


Les décès de Mike Bossy et de Guy Lafleur en ont éclipsé deux autres, ceux des comédiens Yves Massicotte et André Richard, qui ont ainsi été soulignés de bien modeste façon. Avec leur envol, c’est tout un pan de ma jeunesse qui continue de s’éteindre. Le premier s’est fait connaître sous les traits de Centour, dans une des premières émissions produites par le ministère de l’Éducation du Québec. Le second a personnifié Fanfan Dédé.

Quant à André Arthur, contrairement à beaucoup d’autres, je me suis gardé d’émettre des commentaires sur les réseaux sociaux, à la suite de son décès. C’est cependant Dany Turcotte qui a le mieux exprimé ce que j’aurais eu envie d’écrire.

Et je cite :

« André Arthur est décédé. Un grand communicateur, un talent immense malheureusement au service du cynisme improductif ! Que l’on se repose en paix ! »

Dany Turcotte, humoriste et animateur, le 9 mai 2022.

Dans le cours de français, première période

Mes yeux d’enseignant ont saigné, cette semaine, quand j’ai aperçu une horreur orthographique dans le congélateur d’un supermarché près de chez moi.

(Photo d’un emballage alimentaire)

Constatez-vous la faute ?

#LeProfCorrige

Ici, on aurait dû voir «Porc effiloché style carnitas», et non «Porc éffiloché style carnitas». On ne doit jamais (jamais x 1000) mettre un accent aigu sur un e précédent une double consonne.


Dans le cours de français, deuxième période

Un jeune rorqual s’est pointé à Montréal, dans les eaux du fleuve Saint-Laurent, cette semaine. Quelques jours plus tard, un deuxième rorqual est venu l’y rejoindre. Il y a maintenant deux rorquals ou deux rorquaux ?

Il y a bien deux rorquals. Ce mammifère possède un nom en -al qui fait son pluriel en -als, contrairement à la plupart des autres. En passant, il est faux de prétendre que chevals est maintenant accepté dans l’orthographe française. La seule façon d’écrire cheval au pluriel est chevaux.


Dans le cours d’anglais

J’ai éclaté de rire, jeudi, quand j’ai vu passer cette publication du prolifique auteur américain Stephen King, sur Twitter.

Qu’est-ce qui avait bien pu inciter le maître de l’horreur à emprunter une expression aussi québécoise, doublée de l’accent, par-dessus le marché ?

La réponse se trouvait dans son gazouillis précédent.

Traduction : «Si les hommes pouvaient porter des bébés, l’avortement serait un sacrement.»

Monsieur King a ainsi voulu corriger sa faute de frappe, ayant sauté le premier a de sacrament, façon d’écrire sacrement dans la langue de Shakespeare. Si je me fie aux nombreux commentaires, son erreur, bien innocente, a amusé tout un pan de la twittosphère !


Dans le cours de musique

Il y a environ un an, dans cette rubrique, je vous suggérais la pièce Bateaux, une première composition originale pour Marilyne Léonard. Sa voix et son style, tant dans les paroles que pour sa musique, avaient alors su capter mon attention. La semaine dernière, la jeune artiste a lancé son premier album, Vie d’ange. Dans la même lignée que Bateaux, j’ai savouré tous les titres.

Cette semaine, je me gâte en vous proposant un blues qui en est extrait, Seule.

Marilyne Léonard – Seule – Vie d’ange – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Merveilleuse histoire que celle de Gerda Cole et de Sonya Grist. La première est âgée de 98 ans. Elle en avait 18 lorsqu’elle a donné naissance à la seconde, en Angleterre, avant de la confier à l’adoption et de migrer vers le Canada, où elle a obtenu trois diplômes universitaires.

Les deux cherchaient à se retrouver depuis plusieurs années. Le contact a finalement été établi grâce aux recherches du fils de madame Grist, et la rencontre s’est concrétisée à Toronto le samedi 7 mai, veille de la fête des Mères.

Lire le reportage sur radio-canada.ca


Billet du 22 avril 2022 : Pause printanière

Il y a des moments où je ressens le besoin de m’exprimer sur une foule de sujets, mais je manque de temps pour écrire. C’est la rançon de l’enseignant ! C’est le cas cette semaine. Je reporte donc à la semaine prochaine au moins une part de ce que j’ai placé en réserve. Appelons ça une courte pause printanière.


Dans le cours de musique

Impossible d’ignorer la première sortie en dix ans des Vulgaires Machins. Le groupe reviendra cet automne avec un album complet, mais pour l’instant, en #musiquebleue, en voici un premier extrait : Je lève mon verre. Pour mon plus grand plaisir !

Vulgaires Machins – Je lève mon verre – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

De nombreuses écoles transforment leur cour en jardin, avec tous les effets bénéfiques de ce changement tant pour l’environnement que pour les élèves. En ce 22 avril, jour de la Terre, je vous invite à prendre connaissance du reportage publié dans le Journal de Montréal, sur le sujet.

Lire le reportage du Journal de Montréal


Billet du 15 avril 2022 : Repos pascal

La longue fin de semaine de Pâques commence aujourd’hui. Pour les enfants, Pâques est la fête des œufs en chocolat. Pour les chrétiens, elle est celle qui célèbre la passion et la résurrection du Christ. Si on plonge dans l’histoire, on y trouve quelques autres significations.

La Pâque juive, d’abord, réfère à la sortie d’Égypte du peuple hébreu qui, guidé par Moïse, se libérait ainsi de l’esclavage. Le mot vient du grec Paskha (ou pasah, en hébreu), qui signifie passage. C’est durant ces festivités commémoratives que Jésus aurait vécu la dernière Cène, son arrestation et sa mise à mort.

Toujours dans l’Antiquité, Pâques constituait l’occasion de remercier les divinités pour les différentes renaissances apportées par l’arrivée du printemps. On leur offrait ainsi les premières moissons de la saison. La déesse Éostre est celle qui aurait laissé son nom à la fête de Pâques anglo-saxonne. D’Éostre à Easter, le dérivé est court.

À noter que dans la langue française, la Pâque juive s’écrit sans le s de la fin. Pour les significations chrétienne et païenne, Pâques prend la marque du pluriel.

Peu importe ce que vous célébrez à partir d’aujourd’hui, je vous souhaite un long week-end heureux et reposant.


Dans le cours de musique

Les sorties musicales de l’année 1969 ont plus que marqué l’industrie, elles l’ont révolutionnée. Cette année-là a vu naître, pour ne citer que quelques exemples, les albums Yellow Submarine et Abbey Road, des Beatles ; Québec Love, de Robert Charlebois ; Space Oddity, de David Bowie ; Led Zeppelin II, de Led Zeppelin ; Désormais, de Charles Aznavour ; Les Champs-Élysées, de Joe Dassin ; de même que Il était une fois dans l’Ouest, d’Ennio Morricone. On peut également ajouter le classique Je t’aime… moi non plus, de Serge Gainsbourg et Jane Birkin.

Intrigué par le « son » 1969 qui a donné tant de succès, le producteur montréalais Connor Seidel a projeté durant quelques années une compilation d’œuvres originales reprenant le style, les accords et l’innocence de l’époque. Pour ce faire, il s’est entouré d’une pléiade d’artistes d’ici, dont Ariane Moffatt, Elliot Maginot, Half Moon Run et Elisapie. L’album de 13 chansons s’intitule 1969. Tirée de cette trame, je vous propose la pièce Tu danses, condessa, de Seidel et Safia Nolin.

En passant, l’album complet vaut la peine d’être écouté.

Tu danses, condessa – 1969 Collective, Safia Nolin – 1969 – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Le quotidien La Presse rapportait jeudi que les statistiques de l’année 2020, première année de la pandémie, démontrent une baisse de 66 millions de tonnes dans les émissions de gaz à effet de serre (GES), au Canada. En pourcentage, ceci représente une diminution de 9 %.

On peut supposer que la reprise des activités économiques, qui verra renaître le transport routier et aérien, viendra annuler une partie de cette diminution. Toutefois, la baisse des émissions de GES déjà observée dans les secteurs énergétiques et pétrogaziers devrait se poursuivre de manière constante, au cours des prochaines années.


Billet du 8 avril 2022 : Bêtise humaine

Il faut se méfier des apparences, elles sont souvent trompeuses.

Je me félicite de m’être retenu de condamner les propriétaires du CHSLD Herron, dans mon billet du 17 avril 2020. Nombreux étaient celles et ceux qui les pointaient du doigt pour l’hécatombe qui a causé la mort d’une cinquantaine de leurs résidents, lors de la première vague de la COVID-19. En toute honnêteté, je me demandais comment ils pouvaient à ce point nier leur responsabilité, mais je me suis gardé de leur lancer la pierre, au moins le temps de l’enquête.

Lire mon billet du 17 avril 2020

Le chat est maintenant sorti du sac. Une équipe d’enquête de La Presse a d’abord relaté que les propriétaires de l’endroit avaient, en désespoir de cause, appelé deux fois le 811, le CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal n’ayant pas répondu à leurs appels à l’aide. Vingt-quatre heures plus tard, c’était au tour de Thomas Gerbet, de Radio-Canada, d’y aller de nouvelles révélations. Le 7 avril 2020, une semaine après la mise en tutelle du CHSLD Herron par le CIUSSS de l’Ouest, une employée-cadre de ce même centre intégré de santé et services sociaux s’est présentée à Herron pour des motifs personnels et a trouvé l’endroit pratiquement désert, ainsi que des bénéficiaires très mal en point. Les tuteurs, qui se dégageaient de leurs responsabilités en accusant les propriétaires, n’avaient envoyé personne sur les lieux.

Lire le reportage de La Presse

Lire le reportage de Radio-Canada, comprenant des extraits audio du témoignage de l’employée cadre du CIUSSS

Qui, en fin de compte, doit être tenu responsable de cette situation épouvantable ? Les apparences actuelles sont définitivement différentes de celles d’il y a deux ans, mais elles peuvent demeurer trompeuses. Il faudra attendre le rapport de la coroner, lorsqu’elle aura conclu son enquête publique, pour obtenir la réponse à cette question. Chose certaine, il y en a qui doivent un peu mieux dormir, tandis que d’autres…


Dans le cours de français

Cette semaine, quelques états, dont l’Espagne et la Pologne, n’ont pas hésité à qualifier de génocide le massacre de Boutcha, en Ukraine, par l’armée russe. Dès lors, plusieurs observateurs et médias ont contesté l’utilisation du terme : s’agit-il vraiment d’un génocide ?

Pour ma part, au-delà des quelques analyses dont j’ai pu prendre connaissance, j’ai opté pour la bonne vieille définition du dictionnaire avant d’envisager une réponse à cette question. Voyons d’abord comment le Robert définit le génocide :

Génocide : (Nom masculin) Destruction méthodique d’un groupe humain.

La définition est simple et concise, alors que le mot méthodique revêt une grande importance. La destruction du groupe ukrainien sis à Boutcha s’est-elle effectuée selon la méthode russe ? Il est permis de le supposer, mais seule une étude plus approfondie nous permettrait de l’affirmer hors de tout doute.

Observons maintenant ce qu’en pense le Larousse :

Génocide : (Nom masculin) Crime contre l’humanité tendant à la destruction totale ou partielle d’un groupe national, ethnique, racial ou religieux; sont qualifiés de génocide les atteintes volontaires à la vie, à l’intégrité physique ou psychique, la soumission à des conditions d’existence mettant en péril la vie du groupe, les entraves aux naissances et les transferts forcés d’enfants qui visent à un tel but.

Cette définition, plus détaillée, ne laisse planer aucun doute. En considérant les événements de Boutcha et la définition du Larousse, l’armée russe a bel et bien commis un génocide.


Dans le cours d’univers social
Section Éducation à la citoyenneté

Il existe des remarques ou des prises de position qu’à peu près n’importe quelle personne peut avancer, mais pas un premier ministre ou quelqu’un qui aspire à le devenir. Le premier exemple qui me vient en tête est Jacques Parizeau, quand le soir de la défaite référendaire, en octobre 1995, il avait affirmé que l’argent et les votes ethniques lui avaient coûté la victoire. À la décharge de Parizeau, cependant, il avait démissionné le lendemain. Cela n’excuse pas ses paroles, mais on peut y trouver une certaine justification.

Les derniers jours se sont toutefois avérés riches en bourdes du genre, chez nos leaders politiques. D’abord, j’y faisais allusion la semaine dernière, le premier ministre de l’Alberta qui publiait un mème pour se moquer des énergies renouvelables. Tout le monde comprendrait que Jason Kenney promeuve les énergies fossiles produites par sa province, mais le dénigrement, ma foi immature, de ce qui constitue assurément la puissance de l’avenir est indigne de la fonction qu’il occupe.

Vient ensuite le cas de Pierre Poilievre. Selon tous les observateurs, il possède une telle avance dans la course à la chefferie du Parti conservateur du Canada qu’il serait étonnant qu’un de ses adversaires ne parvienne même à s’en approcher. Ce qui signifie que dès l’été prochain, il deviendra probablement aspirant premier ministre du Canada. Et voilà que mercredi, il s’est mis à faire l’éloge du bitcoin comme monnaie alternative. Il s’agit ici d’un sérieux désaveu de la Banque du Canada. C’est comme si Pierre-Karl Péladeau s’était mis à vanter la qualité de Netflix ou que le Cercle des Grands entrepreneurs du Québec dissertait sur l’importance d’Amazon. De toute évidence, monsieur Poilievre a oublié un des adages les plus importants lorsqu’on dirige un état : «Pas de taxation sans représentation». Donner cours légal à une cryptomonnaie sans que des élus ou leurs représentants ne puissent participer aux décisions concernant ses orientations constitue un jeu très dangereux.

Finalement, je touche du bois, je n’ai pas encore attrapé la COVID. Il semble par contre que ses symptômes s’apparentent à un simple rhume, selon notre premier ministre. Après deux années de lutte contre ce virus, les justifications des mesures sanitaires, les argumentaires contre leurs opposants et cette volonté obstinée de maintenir en place certaines règles de l’état d’urgence, cette remarque de François Legault en a offusqué plusieurs, notamment dans le milieu de la santé.

Steve de Saint-Lin aurait pu dire la même chose et personne n’aurait sourcillé. Mais venant de celui qui a eu à imposer une série de mesures impopulaires, la pilule est plutôt difficile à avaler.


Je déteste le constater, et encore plus l’écrire, mais c’est la bêtise humaine qui a guidé mon inspiration pour les trois premiers segments de ce billet hebdomadaire. Je change de fréquence à partir de maintenant.


Dans le cours de français, deuxième période

Je suis tombé sur une publication politique qui affichait une grossière erreur de français, cette semaine. Je renoue donc avec une vieille habitude qui me manque quand même un peu !

#LeProfCorrige

Ici, on aurait dû lire «Nous avons même dû installer…», avec installer à l’infinitif, plutôt que d’en avoir employé le participe passé. La bonne vieille règle du mordre et mordu. Si on peut remplacer par mordre, comme c’est le cas ici, le mot doit se terminer en _er. Et mordu rime avec accent aigu.


Dans le cours de musique

Les gens qui me connaissent savent à quel point, depuis longtemps, je demeure un inconditionnel de Yannick Nézet-Séguin. Leader brillant, il n’était âgé que de 25 ans lorsqu’il a pris les rênes de l’Orchestre métropolitain, en 2000. Toujours en poste, il a depuis fait de même avec l’Orchestre de Philadelphie, le Metropolitan Opera, l’Orchestre philharmonique de Rotterdam et l’Orchestre de chambre d’Europe.

Le dimanche 3 avril, nommé dans trois catégories, il a remporté le Grammy pour la meilleure performance orchestrale. C’est pour l’enregistrement des 1re et 3e Symphonies de Florence Price, avec l’Orchestre de Philadelphie, qu’il a reçu cet honneur. Il a obtenu une autre nomination à titre de musicien accompagnateur, puis une autre comme chef d’orchestre du Metropolitan Opera.

Une fois de plus, il y a tout lieu de se réjouir de constater le succès québécois sur la scène culturelle internationale.


Dans le cours de musique, deuxième période

Edgar Bori est à mon avis un des meilleurs poètes québécois de notre époque. Méconnu du grand public, c’est à travers des collaborations avec d’autres artistes, tels Michel Rivard et Jean-François Groulx, qu’il a su inscrire son nom dans l’industrie. Auteur et compositeur d’une quinzaine d’albums qui lui sont propres, depuis, il a lancé son plus récent, Poésinutiles, le 22 mars dernier.

Je vous en propose un extrait, dont la pièce a pour titre Poésideveil.

Edgar Bori – Poésideveil – Poésinutiles – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Cette nouvelle est vieille de près d’un an, mais ce n’est que le week-end dernier que j’en ai pris connaissance. Un bébé phoque, né en très mauvaise condition physique le 1er avril 2021, a vu sa vie être sauvée par le personnel de l’aquarium Kaiyukan d’Osaka, au Japon. Dans cette course contre la montre, les employés lui ont appris à nager, le 26 mai suivant.

La scène donne lieu à des moments des plus touchants. Les yeux du blanchon, lorsqu’il entre dans l’eau du bassin, parlent beaucoup.


Billet du 1er avril 2022 : Quand la réalité (ou le canular) frappe

Nous sommes le 1er avril !

Selon la tradition, plusieurs blagues devraient mettre en évidence la naïveté d’un grand nombre de personnes. L’édit de Roussillon, promulgué en 1564 par le roi Charles IX, consacrait officiellement la date du 1er janvier comme le premier jour de chaque année. La confirmation chez les catholiques est venue en 1582, sous le pape Grégoire XIII, lorsqu’il a institué son calendrier grégorien.

Dans plusieurs communautés, le Premier de l’an était jusque là célébré le 1er avril. Histoire de maintenir un climat festif à cette date, la légende veut que le poisson d’avril ait été instauré pour cette raison.

Deux nouvelles, diffusées au cours des dernières heures, me laissent perplexe et me permettent de supposer qu’il s’agit de blagues pour l’occasion. D’abord, l’ex-dragon François Lambert, contrarié, qui quitte précipitamment le plateau de l’émission La semaine des 4 Julie.

Voir l’extrait.

Ensuite, la retraite annoncée, après 60 ans de loyaux services, des emblématiques oursons du beurre d’arachide Kraft.

Comment distinguer le vrai du faux ? Personnellement, je préfère laisser le temps faire son œuvre. Nous le saurons d’ici demain !


Dans le cours de français
Section Écriture

Il existe quatre types de phrases. Il y a la phrase déclarative, la phrase impérative, la phrase interrogative et la phrase exclamative.

La phrase déclarative se décline elle-même en deux catégories : il y a la phrase déclarative affirmative (exemple : Rita mange une tomate) et la phrase déclarative négative (exemple : Rita ne mange pas une tomate). Ce qui distingue les deux phrases, c’est la présence de mots de négation (exemple : ne […] pas) dans la seconde.

Une phrase négative bien écrite, et bien prononcée aussi, doit toujours contenir ces mots de négation. Regardons cette publication du Comité national des jeunes du Parti québécois :

#LeProfCorrige

Ici, on aurait dû lire «Moi, je ne veux pas la CAQ (…)», avec les mots ne et pas qui encadrent le verbe vouloir, et non «Moi je veux pas la CAQ (…)». L’omission de l’adverbe ne, tant à l’oral qu’à l’écrit, constitue une faute.


Dans le cours de français
Section Lecture

Dans mon billet du 25 mars, je rapportais que le personnage de Gaston Lagaffe était sur le point de revivre, sous la plume de l’auteur et dessinateur québécois Delaf.

Lire mon billet du 25 mars 2022.

En une seule semaine, depuis, nous avons pu assister à deux rebondissements. D’abord, Isabelle Franquin, fille et unique détentrice des ayants droit du créateur de Gaston Lagaffe, a intenté une poursuite contre les éditions Dupuis, afin de les empêcher de donner suite au projet. Elle prétend que son illustre père, André Franquin, aurait maintes fois répété ne pas vouloir que son personnage lui survive.

Ensuite, malgré la démarche de madame Franquin, l’édition du 6 avril du Journal Spirou, sorti une semaine à l’avance, publie bel et bien une première planche originale produite par Delaf. Les éditions Dupuis ont cependant précisé que les gags hebdomadaires suivants seraient suspendus au moins jusqu’au 19 mai, date où la cause sera entendue.

C’est à suivre.

Planche dessinée par Delaf et publiée en 2017, dans le cadre d’un hommage à Franquin.
Source : maville.com

Dans le cours d’univers social
Section Éducation à la citoyenneté

Le premier ministre de l’Alberta, Jason Kenney, a repris de manière douteuse la gifle de Will Smith à Chris Rock, en publiant un mème dans lequel la réalité frappe les politiques sur les énergies renouvelables.

Bien sûr, la publication a suscité de nombreuses réactions, pour plusieurs raisons. Serge Chapleau, caricaturiste à La Presse, a quant à lui trouvé une excellente façon d’illustrer la tendance générale de ces réactions.


Dans le cours de musique

Diplômée du Conservatoire de musique de Montréal, ainsi que de la Royal Academy of Music de Londres, Lysandre Ménard, ou Lysandre tout court, vient de lancer un premier album, intitulé Sans oublier. Musicienne classique et comédienne, on a notamment pu la voir dans le film La passion d’Augustine, elle a opté pour le style pop dans la création de cet enregistrement.

L’extrait s’appelle Le paon impossible. Le voici en #musiquebleue.

Lysandre Ménard – Le paon impossible – Sans oublier – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

C’est une nouvelle qui m’a été présentée par une de mes élèves, cette semaine. En Afrique du Sud, un rhinocéros laissé pour mort après s’être fait arracher sa corne par des braconniers a pu être réintégré dans son milieu naturel, le 28 mars. Il lui aura fallu une convalescence de six années, au cours desquelles il a dû subir 30 interventions chirurgicales. Il demeurera sous surveillance dans un rayon déterminé, où deux femelles ont également été emmenées afin de favoriser son accouplement.

Lire et voir le reportage de La Presse.


Billet du 25 mars 2022 : M’enfin !

M’enfin quoi ? M’enfin, quoi ! M’enfin qui peut exprimer la surprise de ne voir qu’une seule fois les mots COVID et Ukraine dans mon billet d’aujourd’hui (c’est fait !). Une mention unique pour signifier qu’il n’en sera pas question autrement. Une semaine de pause pour passer à autre chose, pour commenter, surtout, de beaux événements qui trouvent éclipse derrière les drames qui monopolisent l’espace médiatique des derniers jours.

Parmi ces nouvelles, notons celle qui nous apprend que l’industrie de la vente du livre a connu un essor incroyable au cours de la dernière année. Après une hausse de 2,5 % en 2020, c’est un bond vertigineux de 16,3 % qui a été annoncé pour 2021. Les auteurs Michel Jean et Élise Gravel se sont notamment distingués respectivement dans les catégories littérature et littérature jeunesse.

Le titre Un café avec Marie, du regretté Serge Bouchard, aurait largement contribué à l’augmentation des chiffres de vente des essais, dont la hausse en 2021 atteint les 90 %. Autre bond remarquable, celui de 85 % de la littérature spirituelle, ésotérique et religieuse. Hausse de même ampleur du côté de la bande dessinée, tonifiée par la popularité des mangas, mais également par le battage publicitaire autour du Festival d’Angoulême. Et la BD québécoise qui tire son épingle du jeu mieux que jamais.

Tellement bien, en fait, que les bédéistes d’ici sont maintenant reconnus à travers la planète. Des exemples ? Relisez ma bonne nouvelle de la semaine dernière et voyez celle de cette semaine.

M’enfin !


Dans le cours de français

J’ai toujours pensé que le mot grapefruit ne constituait que l’appellation anglaise d’un pamplemousse. Peut-être serez-vous autant que moi étonnés d’apprendre que ce nom est accepté en français. On peut l’écrire de deux façons, soit grapefruit ou grape-fruit, et on le prononce [gʀɛpfʀut] (grèp-froutt).

Il désigne un pomélo, autre nom d’un agrume issu du croisement d’un oranger et avec un pamplemoussier. Eh bien !


Dans le cours de musique

Le 2 juillet 2021, je vous présentais en #musiquebleue une pièce d’Ariane Roy, dont le parcours musical demeure pour le moins singulier. Elle a suivi sa passion, qui l’amène lentement mais sûrement vers les sommets.

Lire mon billet du 2 juillet 2021.

Il y a quelques semaines, Ariane nous arrivait avec du nouveau matériel, groupé sous le titre medium plaisir. De cet album, je vous propose la pièce Ce n’est pas de la chance.

Ariane Roy – Ce n’est pas de la chance – medium plaisir – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Pour un deuxième billet consécutif, ma bonne nouvelle de la semaine réfère au Festival de la bande dessinée d’Angoulême. Lors de la dernière édition, la maison Dupuis a publié un communiqué de presse pour le moins intéressant. Gaston Lagaffe revivra et son auteur sera Québécois.

Le dernier tome du célèbre baba cool a été publié en décembre 1996, quelques semaines avant le décès de son créateur, André Franquin, le 5 janvier 1997. Vingt-six ans plus tard, c’est sous la plume du Sherbrookois Marc Delafontaine, dit Delaf, que Gaston sévira de nouveau. Son retour s’effectuera d’abord dans l’édition du 6 avril prochain du Journal Spirou, puis dans un seizième album dont la sortie est prévue pour le 19 octobre 2022.

Le répertoire des jurons québécois étant bien garni, j’ai hâte de constater si le célèbre « ROGNTUDJUU ! » de Prunelle, le patron de Gaston, prendra une couleur bien de chez nous !

Lire le communiqué des Éditions Dupuis.