Billet du 24 novembre 2023 : Journal de grève, 1re semaine

Depuis que j’ai démarré ce blogue, en février 2020, on peut y lire mes billets hebdomadaires, mes journaux de vacances d’été et mes journaux de vacances des Fêtes. Voici mon premier journal de grève.

Contrairement à mes journaux de vacances, dont je connais d’avance le nombre et les dates de publication, j’ignore complètement à quel moment je cesserai la publication de mes journaux de grève pour reprendre mes billets périodiques, ce débrayage dans lequel nous sommes entrés se réclamant général et illimité.

Allons-y donc une semaine à la fois !


À la manifestation
(Clin d’œil aux Cowboys Fringants)

Combien étions-nous à Montréal, hier, 23 novembre ? Au moment où j’écris ces lignes, j’attends toujours qu’un média s’avance sur les chiffres. Les images diffusées impressionnent, cependant.

La mobilisation est grande. En vingt-huit ans d’enseignement, j’ai vécu quelques journées de grève, bien réparties à travers les années. Chaque fois, même si une majorité de membres du syndicat votaient pour l’arrêt de travail, plusieurs choisissaient l’option inverse. Cet automne, sur une proposition de grève générale illimitée, c’est avec une quasi-unanimité que les 12 syndicats affiliés à la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) ont voté en faveur.

Hier, le premier ministre a offert de bonifier l’offre salariale aux enseignants, à condition que nous démontrions plus de flexibilité dans les conventions collectives. Par plus de flexibilité, il entend de ramener à la convention nationale un des éléments les plus importants des conventions locales, soit les affectations dans les écoles. Ceci dans le but d’éviter des situations comme lors des dernières rentrées scolaires, alors que plusieurs centaines de postes d’enseignants n’étaient pas pourvus. Le gouvernement imposerait alors de tenir les affectations en mai ou en juin, plutôt qu’en août.

Le problème est que les affectations se tiennent déjà en mai. Si les centres de services scolaire ont été obligés d’en instaurer une autre en août, de moindre envergure, c’est parce que cette dernière est rendue nécessaire à la suite de changements survenus en été, notamment par des ouvertures de classes faisant suite à des déménagements ou des révisions de zones de desserte. Oui, il est vrai que des enseignantes ou enseignants permanents peuvent damer le pion à des collègues à statut précaire lors de l’affectation d’août, ce qu’ont dénoncé Gaétan Barrette et Marc-André Leclerc lors de l’émission La Joute, à TVA1. Toutefois, je précise ici que, n’en déplaise aux panélistes de La Joute, qui hier ont erré dans plusieurs de leurs propos, l’ancienneté demeure le seul élément pouvant permettre aux titulaires d’améliorer leurs conditions en choisissant un milieu de travail qui leur convient. Contrairement à d’autres corps d’emplois, il est impossible en enseignement de négocier un meilleur salaire ou d’autres avantages avec son employeur.

Autre problème, l’offre salariale n’est qu’un des éléments de nos revendications. Et j’oserais ajouter que cet élément se voudrait négligeable, n’eût été la hausse astronomique du taux d’inflation, depuis la signature de notre dernière convention. L’élément le plus important de nos demandes concerne l’allégement de la tâche et l’aide professionnelle. Là-dessus, la ministre Sonia LeBel s’est montrée directe en affirmant que même si elle disposait des ressources financières nécessaires, le manque de main-d’œuvre l’empêcherait de donner suite à un potentiel engagement en ce sens. Nous en sommes conscients. Mais peut-on commencer dès maintenant à établir une structure qui, à plus long terme, ira dans cette direction ? Nous nous trouvons actuellement dans ce bourbier parce que les différents gouvernements qui se sont succédé ont fait la sourde oreille quand les premiers signaux d’alarme, et tous les suivants, ont été lancés. En toute chose, laisser aller un problème par souci d’économie résulte généralement en investissements majeurs dans des rénovations. C’est là où nous en sommes.

Enfin, pour tous les Mario Dumont de ce monde qui stipulent qu’une réponse favorable à nos demandes coûterait des milliards de dollars, je réplique qu’il en coûtera des dizaines de milliards avant longtemps si on n’agit pas maintenant. Nous en sommes aujourd’hui à plus de 40 % des nouveaux enseignants qui décrochent du milieu dans les cinq premières années de leur carrière, alors qu’un nombre de plus en plus grandissant de vétérans quittent également l’enseignement pour préserver leur santé physique ou mentale. Ajoutons que les facultés de l’éducation des universités québécoises se vident de plus en plus chaque année, quand 50 % des étudiants abandonnent après la première année et que 50 % de ceux qui restent abandonnent à leur tour après la deuxième 2. Si les investissements nécessaires ne sont pas effectués dès maintenant pour rendre la profession attrayante, on se dirige à toute vitesse vers un mur de béton.

Et je cite :

« Si vous trouvez que l’éducation coûte cher, essayez l’ignorance ».

Abraham Lincoln

C’est l’avenir du réseau de l’éducation au Québec qui se joue actuellement. Rien de moins.

1 La Joute, TVA. Grève des enseignants: «Ça va se finir avec le « cash »». Le 23 novembre 2023.

2 Chartrand, Suzanne-G. Comprendre les causes de la pénurie d’enseignants. Le Devoir, Montréal. Le 13 novembre 2021.


Dans mes écouteurs

Le sentier de neige n’est pas la chanson du temps des Fêtes qui a le plus marqué la discographie québécoise, mais elle a très bien vieilli. D’abord interprétée par les Classels au milieu des années 1960, elle a été reprise dans plusieurs versions, toutes enregistrées au cours des quelques dernières années.

La dernière en lice est celle de Klô Pelgag. C’est elle que je vous propose cette semaine, en #musiquebleue.

Klô Pelgag – Le sentier de neige – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Vous aimez Foresta Lumina et Montréal en histoire ? Moi aussi !

Si certains investissements annoncés par le gouvernement du Québec peuvent paraître douteux, je considère que celui de 34 millions $ dans l’industrie numérique constitue une excellente nouvelle. Il s’agit d’un domaine en pleine expansion pour lequel le Québec possède toutes les chances de développer son expertise et de devenir un leader mondial.

Billet du 25 août 2023 : Je ne suis pas qu’un simple adulte, je suis un enseignant qualifié !

Il y a beaucoup à commenter dans l’actualité touchant le monde de l’éducation, depuis les dernières semaines. Pour n’aborder que deux sujets, jetons-nous dans ceux de la pénurie de personnel dans les écoles et dans l’interdiction des téléphones cellulaires en classe.

Les données se contredisent, mais on estime qu’à dix jours de la rentrée des enseignantes et des enseignants, il en manquait près de 8 600. Ce nombre s’avère largement supérieur à celui d’il y a pareille date, l’an dernier. La raison est simple : chaque année, un plus grand nombre de titulaires quittent le milieu comparativement à celles et ceux qui l’intègrent. Cette situation était prévisible depuis un quart de siècle, et même davantage. Tout le monde pouvait en effet prédire que cette hécatombe se produirait une fois tous les baby-boomers à la retraite. Les différents gouvernements, qu’ils aient été issus du PQ, du PLQ ou de la CAQ, n’ont adopté aucune mesure proactive pour prévenir et contrer la crise que nous vivons actuellement.

Où cela nous a-t-il menés ? À un ministre de l’Éducation qui s’engage à ce qu’il y ait un « adulte » par classe lors de la rentrée des élèves. Accepterait-on de confier son intervention chirurgicale, son véhicule à réparer ou ses économies à quelqu’un qui ne possède pas les compétences nécessaires pour s’en occuper ? Poser la question, c’est y répondre. Le message qu’on envoie actuellement à la société est qu’à partir du moment où l’école assume son rôle de gardienne d’enfants, la pédagogie peut attendre. Nos élèves sont pourtant nos chirurgiens, nos garagistes et nos banquiers de demain.

Quelles sont donc les solutions ? Il faut d’abord chercher à arrêter la saignée. Rappeler les retraitées et retraités n’a pas donné les résultats escomptés, et pour cause. La profession épuise. Elle épuise parce qu’elle implique beaucoup plus que de l’enseignement. La ramener à la base constituerait déjà un excellent début.

Ensuite, je suis d’avis qu’il faudrait reconduire le baccalauréat à trois années d’études, plutôt qu’aux quatre pour lesquelles il avait été élevé, il y a une vingtaine d’années. La relève arriverait ainsi plus rapidement, et légalement formée, dans le milieu.

Finalement, afin de financer les mesures engendrées pour régler la situation, peut-être faudrait-il repenser les subventions aux écoles privées. Plus des deux tiers d’entre elles reçoivent de l’aide gouvernementale à la hauteur de 60 %. Je ne remets aucunement en cause l’existence de l’école privée, j’en suis moi-même issu. Mais quand ton propre réseau éprouve d’aussi grandes difficultés, tu te dois de rapatrier toutes tes ressources pour le renflouer.


Les téléphones cellulaires sont maintenant interdits dans les salles de classes du primaire et du secondaire. Vous êtes presque unanimes à applaudir. Pas moi, pourtant.

Depuis trois ans, je travaille sur un projet visant à en faire un outil de travail, en classe. Avec les besoins numériques qui se montrent de plus en plus présents, ces appareils auraient constitué un complément valable aux quelques stations informatiques qui nous sont fournies.

Un tel projet connaît déjà du succès dans plusieurs classes pilotes du secondaire. Avec une conseillère pédagogique et l’accord de la direction de l’école où j’enseigne, nous tentions de l’implanter au primaire. L’éducation plutôt que l’interdiction.

Ce sera dans une autre vie.


Dans le cours de français

Quand on révise un texte, il faut revoir la ponctuation, les accords, la conjugaison et l’orthographe d’usage. Certains médias, comme TVA Nouvelles ici, laissent passer quelques belles perles.

#LeProfCorrige

Ici, il aurait fallu lire compte-gouttes, et non compte goûte. J’ai des images qui me viennent en tête.


Dans le cours de musique

Maude Audet en est aujourd’hui à sa troisième présence dans mes billets hebdomadaires, depuis que j’y ai fait une place pour la #musiquebleue. Contrairement aux deux premières fois, elle revient avec une reprise. Si je ne me suis jamais lassé de la version originale du groupe Corbeau, l’interprétation qu’elle offre d’Illégal nous permet d’en savourer une mouture des plus délectables.

Maude Audet – Illégal – Illégal – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Cela fait maintenant dix ans qu’on a arrêté la journée du 12 août pour mousser la vente de livres québécois. Le mouvement fait boule de neige, puisque l’édition de cette année est celle qui, de loin, a connu le plus de succès.

Les rapports de ventes des librairies indépendantes, qui excluent celles des grandes chaînes, affirment que 80 % des livres vendus le 12 août dernier étaient des livres d’auteurs d’ici. Il y a de quoi s’en réjouir.

Le 12 août dernier, on a acheté encore plus de livres québécois. Le Devoir, Montréal. Le 22 août 2023.


Journal de vacances du 11 août 2023

Si vous pensiez que c’était terminé, détrompez-vous ! La COVID est toujours présente. Et je suis bien placé pour en parler.

À la mi-juillet, je me suis rendu en vacances à l’étranger. J’ai voyagé par avion. Au lendemain de mon retour, j’ai roulé à vélo sur une trentaine de kilomètres, suivant un trajet qui m’est très familier. Mon corps a trouvé l’exercice inhabituellement difficile. Comme la gorge me grattait également, ma conjointe m’a suggéré de passer un test rapide. Je l’ai passé par acquit de conscience, convaincu qu’il s’avérerait négatif. Erreur ! Les deux lignes s’affichaient de façon très évidente.

Ai-je été victime du nouveau sous-variant Éris1 ? Je n’obtiendrai probablement jamais cette confirmation. Toutefois, les chiffres ne mentent pas, il y a actuellement recrudescence de cas et une nouvelle vague, vers la rentrée scolaire, demeure possible.

Depuis les dernières semaines, plusieurs personnes de mon entourage ont manifesté la même réaction quand je leur ai annoncé mon état : «Je pensais que c’était fini». Eh non, ce n’est pas fini. Continuons d’être vigilants et d’appliquer les règles sanitaires les plus élémentaires.

1 Que sait-on sur le sous-variant Éris du virus de la COVID-19 ? Le Devoir. Le 10 août 2023.


Lectures de vacances

Qu’est-ce que vous lisez, cet été ? Personnellement, en plus de quelques romans, j’ai renoué avec la bande dessinée et le roman graphique. Le répertoire québécois n’a d’ailleurs plus rien à envier à la Belgique, à la France et aux États-Unis, dans ce domaine. Je reviendrai prochainement sur le contenu de mes lectures des dernières semaines.

Des livres québécois, j’en achète plusieurs chaque année. Chaque 12 août2, depuis dix ans, j’en achète au moins un de plus. Demain sera la journée annuelle qui y est consacrée. L’important est d’encourager une autrice ou un auteur œuvrant au Québec. Et si je peux me permettre, encourageons par la même occasion nos librairies québécoises. Elles ont besoin de notre soutien, beaucoup plus que les magasins à grande surface.

En passant, la plupart de ces librairies disposent d’un système de vente en ligne très simple d’utilisation. La contrainte de temps n’est donc pas une excuse !

2 Le 12 août, j’achète un livre québécois ! Ministère de la Culture et des Communications. Gouvernement du Québec.


Se coucher plus intelligent

J’ai toujours considéré qu’il y avait deux grandes parties dans un supermarché : celle qui longe les murs et celle qui, divisée en allées, comble environ les trois quarts du magasin. Dans la première, on trouve les fruits et les légumes, les viandes, les produits laitiers et les produits surgelés. Ceci est en grande partie constitué de produits locaux. Dans la seconde, il y a tout le reste. Et ce « reste » appartient à dix grandes entreprises multinationales. Elles sont Nestlé, Coca-Cola, Pepsico, General Mills, Unilever, Kellogg’s, Danone, Associated British Foods, Mondelez International et Mars. Oxfam a d’ailleurs produit un tableau très intéressant illustrant à qui appartiennent les différentes marques. Je le relaie ci-dessous. Vous pouvez cliquer pour le grossir.

Je m’étonne toujours de découvrir des liens qui existent entre différentes étiquettes. J’en ai découvert une de plus, cette semaine.

Au gré d’un furetage sur Internet, je suis tombé sur une publicité française qui disait «Carglass répare, Carglass remplace». Était-ce possible qu’une entreprise située outre-mer ait subtilisé le slogan et la ritournelle de notre Lebeau vitres d’autos à nous ? J’ai donc effectué une recherche sur Carglass et j’ai rapidement compris. Pour vous aiguiller, voyez d’abord le logo de Carglass

puis celui de Lebeau.

Il y a ainsi un autre lien évident entre les deux. J’ai donc creusé un peu plus profondément et découvert que les deux entreprises, à l’instar d’une dizaine d’autres, appartiennent à Belron, une compagnie sud-africaine fondée en 1897. D’abord vouée à la conception de miroirs et de verreries décoratives, Belron s’est réorientée vers les pare-brise avec l’essor de l’industrie de l’automobile. De là, elle s’est portée acquéreuse d’une multitude de bannières œuvrant dans le même domaine, à travers le monde.

J’ai encore appris quelque chose.


Déformation professionnelle

Deux belles coquilles, diffusées au cours des derniers jours, n’auraient pas dû être. La première nous vient du Réseau des sports (RDS), alors que l’autre a été commise par Éric Duhaime.

#LeProfCorrige, même en vacances

Sur la publication de gauche, ce sont les petites victoires qui redonnent. Le verbe aurait donc dû être conjugué à la troisième personne du pluriel.

Sur celle de droite, étant donné qu’il s’agit ici du compte municipal et que ce dernier contient plusieurs taxes, il aurait fallu lire taxes, au pluriel.


Dans mes écouteurs

De la musique nouvel âge, il s’en produit peu au Québec. J’ai découvert Jo B, qui donne dans ce créneau. Extraction, propulsé en mai, constitue son premier album. L’œuvre complète mérite d’être écoutée. Cependant, comme je ne publie qu’une seule plage, j’ai opté pour Tombé du ciel.

Jo B – Tombé du ciel – Extraction – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Denrées de plus en plus rares, les exemples d’entraide et d’humanité sont toujours agréables à accueillir. Ceci est d’autant plus vrai en contexte de crise du logement. Ainsi, à Joliette, deux communautés religieuses, dont les survivantes n’avaient plus la force et l’énergie pour administrer leurs bâtiments et leur immense terrain, ont uni leurs avoirs et rassemblé des expertises externes pour créer PAX Habitat 3,4, un complexe visant à héberger les religieuses et les aînés moins bien nantis de la communauté. En plus d’un appartement à prix modique, les résidents reçoivent des services adaptés à leurs besoins.

3 Site de PAX Habitat

4 Une petite révolution à Joliette. La Presse. Le 8 juillet 2023.


Billet du 19 mai 2023 : Improvisations mixtes

Je paie des cotisations syndicales depuis une trentaine d’années. Pour ce qui est du militantisme, cependant, je laisse ça à d’autres collègues. Cette semaine, le temps d’une soirée, j’ai reconsidéré ce choix. Les énormités proférées par le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, en entrevue au Devoir, n’avaient d’égales que ses improvisations, sa condescendance et la méconnaissance de ses dossiers. Dans l’actualité, il a été abondamment question de sa déclaration concernant la non-comparaison possible entre le travail de députation et celui de l’enseignement. Au-delà de cet impair, qui n’a meublé que quelques-unes des 59 minutes qu’a duré l’enregistrement de la rencontre, ses positions concernant la formation continue du personnel enseignant, le futur Institut national de l’excellence en éducation (INEE) et l’éducation à trois vitesses s’avèrent inquiétantes. C’est comme si on confiait à n’importe quel gérant d’estrade la direction du Canadien de Montréal, sur la simple base de ses connaissances des chroniques de Mathias Brunet, de Richard Labbé et de Réjean Tremblay, et que l’énergumène en question se lançait sur-le-champ dans un vaste chantier en prétendant connaître la recette infaillible pour ramener la Coupe Stanley dans la métropole.

Le seul endroit où Drainville a marqué un point, c’est lorsque les journalistes Marie-Michèle Sioui et Michel David l’ont défié sur l’absence d’indépendance de l’INEE par rapport au ministre. Après une partie de bras de fer, il a sorti l’extrait du projet de loi qui décrit les grandes lignes du mandat de l’Institut, et dont un seul des neuf éléments stipule qu’il doit être réalisé de concert avec le ministre de l’Éducation.

Pour le reste, il n’a pas été en mesure d’expliquer convenablement les raisons pour lesquelles il préfère se doter de l’INEE plutôt que de revoir certains mandats du Conseil supérieur de l’éducation (CSE) et de lui confier ce rôle, comme il voit dans la formation continue des enseignantes et enseignants la solution magique à la complexité de leur tâche en raison de la hausse de la diversité dans les classes. Pourtant, les 30 heures de formation sur deux ans sont déjà exigées (et remplies), sans que l’ombre d’un début de résultat à ce niveau se pointe à l’horizon. Remarquez qu’il prétend néanmoins le contraire sur la vidéo, évoquant un endroit, sans avancer de sources ni de statistiques. Lorsque, plus tard durant l’entrevue, il est question de sa mesure visant à inclure dans les classes des surveillantes et des surveillants déjà à l’emploi dans les écoles, le ministre insiste sur son importance et son utilité, mais la lie aux actuelles négociations de la prochaine convention collective.

Lorsqu’a été mentionnée la disparité entre l’école publique, l’école publique avec projets particuliers et l’école privée, notamment en ce qui concerne la facilité d’accès à l’université, Bernard Drainville a on ne peut plus clairement mentionné que la pratique d’un métier était aussi valorisante que celle d’une profession, et que la situation actuelle permettait justement l’octroi de diplômes d’études professionnelles et d’études collégiales, autant que de diplômes universitaires. Quand, par deux fois, Michel David lui a demandé de commenter le fait que les chiffres récents indiquaient que les taux de réussite scolaire dans les écoles privées permettaient à ses élèves un choix beaucoup moins offert à ceux qui fréquentent le secteur public pour les études postsecondaires, il a chaque fois esquivé la question et martelé l’importance des métiers.

À de nombreuses reprises, durant l’entrevue, le ministre a hésité et bafouillé avant de fournir des réponses peu convaincantes. Lorsqu’il le faisait, aucune source ne venait étayer ses propos, ce qui s’avère plutôt étonnant pour un journaliste de carrière. En toute fin d’exercice, alors qu’il venait de défendre bec et ongles la formation rapide pour qualifier de nouveaux titulaires de classes, Marie-Michèle Sioui lui a demandé si, justement, ces personnes obtiendraient le même salaire que celles qui ont fait quatre années de baccalauréat. Il a figé, hésité et a finalement mentionné n’avoir aucune réponse pour l’instant. Ce qui s’avère là aussi étonnant pour un ministre de l’Éducation en poste depuis sept mois.


Et je cite :

« Michel, tu permets, je vais te tutoyer. Tu compares vraiment la job d’une enseignante à la job d’un député ? T’es en train de me dire que ça se compare, ça, là ? »

Le ministre de l’Éducation Bernard Drainville au chroniqueur Michel David, le 15 mai 2023.

Michel David venait de lui demander de commenter le fait que le personnel enseignant québécois n’obtiendrait pas encore la parité salariale avec ses collègues ontariens, alors que les députés de l’Assemblée nationale s’apprêtent à se voter une augmentation qui fera d’eux les mieux payés au Canada, exception faite de ceux de la Chambre des communes.

Et je cite :

« J’ai été prof à l’université et malgré cette expérience, j’étais brûlée après une semaine à titre d’enseignante dans une classe de 5e année. Après plusieurs mois de suppléance, je peux affirmer qu’un enseignant peut être un excellent député, mais l’inverse est moins vrai ! »

Marwah Rizqy, députée de St-Laurent, le 16 mai 2023.

Différents extraits de l’entrevue de Bernard Drainville au journal Le Devoir ont circulé sur les réseaux sociaux, cette semaine. Pour éviter toute ambiguïté, je diffuse ici la version intégrale d’une heure.


Et je cite :

« En aucun cas, j’ai voulu insinuer que le travail d’enseignant a moins d’importance que celui de député. À mes yeux, toutes les professions et tous les métiers méritent le même respect qu’on soit enseignante, infirmière, machiniste, plombier, etc. »

Bernard Drainville, ministre de l’Éducation, le 17 mai 2023.

Dans le cours de français

Grammaticalement, il n’y a aucun problème à utiliser l’expression je m’excuse. Dans les faits, toutefois, il s’avère incongru, voire arrogant, de s’excuser soi-même pour un mauvais geste commis ou une plate parole prononcée. Il vaut mieux dire je vous présente mes excuses ou encore veuillez m’excuser.

Et je cite :

« Je me suis mal exprimé. C’est une maladresse. Si certaines personnes se sont senties blessées, surtout des enseignants et des enseignantes, oui, je m’excuse auprès d’elles. »

Bernard Drainville, ministre de l’Éducation, le 18 mai 2023.

#LeProfCorrige

Ici, on aurait dû lire oui, je leur présente mes excuses, plutôt que oui, je m’excuse auprès d’elles.


Quant à la sincérité des excuses, je veux bien laisser le bénéfice du doute au ministre, mais je suis déçu. Le conditionnel employé dans son libellé ajoute à sa désinvolture et exprime une situation qui diffère grandement de la réalité perçue sur le terrain, croyez-moi. Personnellement, je me suis senti beaucoup plus méprisé que blessé.

Après ces différentes bourdes, appelons-les comme ça, à l’endroit du principal groupe avec lequel il doit composer, je me demande sérieusement ce qu’il reste de crédibilité à Bernard Drainville pour mener à bien le renouvellement de la convention collective des enseignantes et enseignants du Québec.


Dans le cours de musique

Soif est le quatrième album de l’autrice-compositrice-interprète Ariane Brunet, qui travaille sous le nom de L’Isle. Son style musical et le son qu’elle produit ne sont pas sans rappeler une certaine Vanessa Paradis. Toutefois, Ariane est une artiste québécoise à part entière, dont le talent demeure original et indéniable.

Voici le vidéoclip de la pièce Vanille.

L’Isle – Vanille – Soif – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Diane Dufresne fait maintenant partie du Panthéon de la musique canadienne. Elle y a été introduite cette semaine. Établi en 1978, l’organisme accueille ainsi sa première femme interprète québécoise et francophone. Les autres membres francophones sont Luc Plamondon et Daniel Lanois, ce dernier étant né d’un père francophone et d’une mère anglophone. Outre Plamondon et Lanois, Oliver Jones, Oscar Peterson, Corey Hart et Leonard Cohen font partie des personnalités québécoises membres du Panthéon.


Source : Éric Godin – Le Devoir – Le 18 mai 2023

Billet du 25 novembre 2022 : Une bonne bouffée d’air frais

Selon ce que je constate, les médias sentent le besoin de s’éloigner, au moins le temps d’une pause, des nouvelles concernant l’Ukraine et la COVID. De quoi a-t-il été question, au cours de la dernière semaine ? De la Coupe du Monde de la FIFA, de sa présence au Qatar, de l’enquête publique sur l’occupation d’Ottawa par les camionneurs, de la carrière de Jean Lapointe, de la coupe Grey, des remous créés par le lancement du livre de Pierre Gervais et d’un troupeau de vaches qui s’est enfui dans la nature, en Mauricie.

Personnellement, ça me fait du bien de lire et d’entendre autre chose. Prenons une bonne bouffée d’air frais.


Dans le cours de français

Voyez-vous la faute dans le titre de cet article publié dans La Presse, le dimanche 20 novembre ?

#LeProfCorrige

Bien sûr, il aurait fallu lire Pourquoi tous les chemins y mènent, avec le tous au pluriel. Le mot étant ici employé comme déterminant indéfini, il doit prendre le genre et le nombre du nom qu’il accompagne, c’est-à-dire chemins, qui est masculin pluriel.

Après plusieurs heures en ligne, la faute a finalement été corrigée par le quotidien.


Dans le cours de français, deuxième période

Cette faute d’accord de La Presse a cependant été supplantée par une grotesque erreur de vocabulaire publiée par Le Devoir. Voici ce que le quotidien a imprimé, le 18 novembre, dans son édition papier, tel que rapporté sur Twitter par le député Alexandre Leduc :

#LeProfCorrige

Il faut bien sûr évoquer les luttes intestines, plutôt qu’intestinales. Bien que les deux plongent les belligérants dans la saleté, un seul des deux mots est propre à l’expression.

Le Devoir n’a évidemment pas pu apporter un correctif dans son édition papier, mais l’a fait sur Internet.1


Et je cite :

« Quand tu comprends qu’il n’y a rien à attendre du monde, alors tu peux commencer à vivre une vie délicieuse. »

Olivier de Kersauson, écrivain et navigateur, le 24 novembre 2022.

Dans le cours de musique

Pour souligner les 40 ans de carrière de Jean Leloup, ICI Musique a invité plusieurs artistes d’ici à reprendre ses plus grands succès. C’est donc une de ces pièces que je propose en #musiquebleue, cette semaine. Ayant l’embarras du choix, j’ai opté pour 1990, moins pour la chanson elle-même que pour ses interprètes, Salomé Leclerc et Marie-Pierre Arthur.

Marie-Pierre Arthur et Salomé Leclerc – 1990 – ICI Musique – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

« Moi, si j’avais des enfants qui étaient obligés de quitter le pays pour être en sécurité, pour avoir un avenir, j’aimerais ça qu’une autre maman dans un autre pays prenne la relève. Moi, je suis ta maman de ce côté-ci de l’Amérique… Si tu es mal prise, tu m’appelles. Si tu as besoin de quelque chose, tu m’appelles. Je suis là comme une maman. »

Ces paroles sont celles d’une infirmière retraitée de Brossard, qui a pris sous son aile une famille mexicaine ayant demandé l’asile au Canada. J’ai toujours voué une grande admiration aux gens dotés d’une âme missionnaire. Consacrer une partie de sa vie à améliorer le sort des autres est pour moi la plus belle expression du don de soi.

Le dévouement de cette dame est relaté dans un reportage signé Rima Elkouri, publié dimanche dernier.2

S’il y a de la place pour ajouter une autre belle bouffée d’air frais dans votre journée, je vous invite à en prendre connaissance. Sa lecture ne vous demandera que deux minutes. Peut-être trois.


1 La lourde responsabilité du chef intérimaire. Le Devoir. Le 18 novembre 2022.

2 Comme une maman de secours. La Presse. Le 20 novembre 2022.


Billet du 15 octobre 2021 : Réalité amplifiée

Plusieurs acteurs des médias québécois sont tombés dans l’hyperbole, cette semaine. En voici quelques exemples, suivis des commentaires qui me sont spontanément venus en tête, après en avoir pris connaissance.

«Un drame national» — Normand Baillargeon, évoquant la pénurie d’enseignantes et d’enseignants. Le Devoir, 9 octobre 2021.

Un drame national ? C’est un problème épouvantable, certes, dont les conséquences à long terme peuvent s’avérer très importantes si on n’y remédie pas. J’en sais quelque chose. Mais drame, pris en ce sens, est un synonyme de tragédie. Est-ce réaliste de qualifier ainsi la situation ? Même l’enseignant que je suis en doute.

«Les antivax ont gagné» — Patrick Lagacé, à propos du report d’un mois de la date butoir pour la vaccination obligatoire des employés du secteur de la santé. La Presse, 13 octobre 2021.

Les antivax n’ont pas gagné. Ils exultent, pensant sans doute avoir remporté la victoire, mais ils n’obtiennent qu’un sursis d’une trentaine de jours. La réalité rattrapera tout le monde un mois plus tard, c’est tout.

«2225 $, un loyer “abordable” à Montréal, selon Ottawa»La Presse, 12 octobre 2021.

En effet. Et 75 $, un montant réaliste pour une épicerie complète, selon un ex-premier ministre du Québec.

« L’homme de 64 millions $ » — Félix Séguin, plusieurs fois, faisant allusion à Nick Suzuki et son nouveau contrat de 8 saisons. TVA Sports, le 13 octobre 2021.

Erreur, Félix. C’est un contrat de 63 millions $. Tu t’emballes encore.


Dans le cours de français

Petit débat, dans mon entourage, autour du mot éligible, cette semaine. Est-ce un anglicisme ? N’est-ce qu’un calque de l’anglais ? Est-ce correct de l’inclure dans un vocabulaire français ?

Si vous avez répondu oui à toutes ces questions, vous avez entièrement raison.

Le mot éligible est accepté en français s’il est employé dans un contexte électoral. Ainsi, on dira d’une personne qu’elle est éligible si elle respecte toutes les conditions lui permettant de présenter sa candidature à une élection. En ce sens, éligible signifie «qui peut être élu»

Dans un autre contexte, dire de quelqu’un qu’il est éligible, plutôt qu’admissible, constitue une erreur de français. Par exemple, on est admissible, et non éligible, à une promotion. 


Question sportive de la semaine

Avant Samuel Montembeault, hier soir, qui était le dernier gardien de but québécois à avoir amorcé un match pour le Canadien de Montréal ? Réponse à la fin du billet.


Dans le cours de musique

Il y avait longtemps que je voulais faire une petite place à Mea Culpa jazz, à l’intérieur de cet humble espace hebdomadaire. Ce quatuor originaire de la Mauricie s’est surtout fait connaître grâce à des reprises de pièces connues, apprêtées à la note bleue. Spécialisé dans les événements corporatifs, c’est uniquement sur YouTube qu’on peut entendre le groupe, à moins, bien sûr, de faire appel à ses services. 

Le groupe rock français Noir Désir n’a pas survécu à l’incarcération pour meurtre de son chanteur et principal auteur-compositeur. Un de ses plus grands succès, Le vent nous portera, a cependant connu plusieurs vies, étant repris par bon nombre d’artistes. C’est cette pièce, interprétée par Mea Culpa jazz, qui prend la vedette de notre #musiquebleue, cette semaine.

Mea Culpa jazz – Le vent nous portera – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

On trouve une bibliothèque dans toutes les écoles où j’ai enseigné. Comme dans une bibliothèque municipale, un certain nombre de livres y sont élagués, annuellement. Si on parle de quelques dizaines dans le cas d’une bibliothèque scolaire, qu’en est-il pour une bibliothèque publique ?

Un reportage publié dans La Presse, mardi, nous apprend qu’à la Grande Bibliothèque de Montréal, ce sont plus de 80 000 bouquins qui sont, chaque année, retirés des étagères. Où est la bonne nouvelle, alors ? La bonne nouvelle, c’est que tous ces livres, ou presque, continuent de vivre.

Ils sont remis à des organismes sans but lucratif, qui voient à en disposer dans le cadre d’activités de financement, ou encore à des associations culturelles. C’est ainsi que les mots butinent et que la littérature se répand.


Réponse à la question de la semaine

José Théodore, en 2006, est le dernier gardien de but d’origine québécoise à avoir amorcé un match dans l’uniforme du Canadien de Montréal. Toutefois, le 2 janvier 2009, Marc Denis est venu en relève à Jaroslav Halak, en troisième période d’une rencontre disputée au New Jersey. Avant Samuel Montembeault, il était le dernier Québécois à avoir gardé la cage du Tricolore.


Billet du 23 avril 2021 : La détermination de Loïc

Exemple de courage et de détermination, Loïc Bydal, 17 ans, deviendra dans quelques semaines le premier élève à obtenir un diplôme d’études secondaires, avec un parcours scolaire entièrement réalisé à partir de sa chambre d’hôpital. Atteint d’une maladie dégénérative rare, l’Hôpital de Montréal pour enfants est devenu le lieu permanent de résidence pour Loïc, quand il n’avait que 8 ans.

Appuyé par tous les membres de sa famille, notamment par son père enseignant, et mû par une immense soif d’apprendre, Loïc relèvera un nouveau défi en septembre, alors qu’il entamera des études collégiales en informatique.

Pionniers dans l’enseignement à distance, avant même la pandémie, lui et ses enseignants méritent toute notre admiration. Un immense bravo à eux.

Lire la note du CSSDM.


Dans le cours de français

Cette semaine, j’enseignais l’impératif présent à mes élèves. Les règles de base sont simples :

  1. Il n’y a que trois personnes, soit la 2e du singulier, la 1re du pluriel et la 2e du pluriel;
  2. Tous les verbes conjugués à la 1re ou à la 2e personne du pluriel se terminent respectivement par _ons et _ez;
  3. À la 2e personne du singulier, les verbes en _er se terminent par _e, les autres se terminent par _s 1;
  4. Il n’y a pas de pronom sujet.

Ainsi, à l’impératif présent, on écrit profite, profitons, profitez, comme on écrit finis, finissons, finissez. Toutefois, qu’arrive-t-il quand un verbe conjugué à l’impératif est suivi d’un pronom comme en ou y ? La question ne se pose pas avec finir : on ajoute un trait d’union et on écrit finis-en.

Mais que fait-on avec profite ? Si on applique la même règle, on devrait écrire profite-en, comme plusieurs font, malheureusement. C’est à proscrire ! Dans un cas comme celui-ci, afin de favoriser la prononciation, il faut ajouter un s à la fin du verbe et le faire suivre de -en. On écrira donc profites-en.

Ce sont ses difficultés qui rendent la langue française si belle !

1 Il y a quelques exceptions. Ainsi, le verbe aller se termine par _a (va), alors que les verbes cueilliraccueillirrecueillirsouffrirtressaillirrecouvrircouvrirdécouvrirouvrirentrouvrirassaillir et offrir se terminent par _e.


Dans le cours d’univers social

Il existe un certain nombre de règles fondamentales en journalisme. Parmi elles, la vérification des faits et l’objectivité. Dans le premier cas, on a l’habitude de ne rien avancer tant qu’une nouvelle n’a pas été confirmée par deux sources. Quant à l’objectivité, il demeure possible de la contourner à travers les pages éditoriales, mais jamais dans la nouvelle.

Cette semaine, le Journal de Montréal et le Journal de Québec, deux des trois quotidiens du groupe Québecor, ont fait fi de ces deux règles essentielles en information.

En premier lieu, dans sa chronique de samedi dernier, Denise Bombardier affirmait que la Mairie de Montréal refusait de nommer une allée piétonnière du nom de l’ex-ministre Camille Laurin, sous prétexte qu’il était un homme blanc. L’histoire a été reprise par Richard Martineau, Normand Lester et Benoit Dutrizac, tous chez Québecor, soulevant l’indignation dans la population et l’ire des élus du Parti québécois, que le Docteur Laurin représentait. Or, les faits sont tout autre. Le comité de toponymie a effectivement refusé de donner le nom Camille-Laurin à cette artère, avant de se raviser, mais c’était pour éviter la confusion avec une rue qui porte déjà ce nom, dans la quartier Pointe-aux-Trembles. Je mentionne que le père de la Loi 101 a également donné son nom à une école et un édifice, toujours à Montréal. Jamais n’a-t-il été question du genre ou de la couleur de peau de l’ex-ministre. La mairesse Valérie Plante a eu beau l’affirmer publiquement, il a fallu le travail professionnel de la chroniqueuse Isabelle Hachey, à La Presse, pour rétablir les faits et dissiper les doutes. Madame Hachey s’est d’ailleurs entretenue avec Denise Bombardier, avant de publier son long texte.

Ensuite, dans son édition d’hier, le 22 avril, le Journal de Montréal affichait en UNE une photo du premier ministre Justin Trudeau vêtu de l’accoutrement particulier qu’il portait lors d’un voyage en Inde, il y a quelques années. S’adressant à lui en l’appelant par son prénom, le Journal établit un lien entre cette photo et l’origine du plus récent variant de la COVID-19.

Bonjour l’objectivité. Une publication similaire via une caricature, à l’intérieur du quotidien, aurait pu être drôle, mais une telle page frontispice est tout sauf professionnelle. Je précise ici que les journalistes ne sont aucunement responsables de ce manquement. Le contenu de la UNE appartient à la direction du journal.

Cette direction qui, en fin de journée, a publié une mise au point à l’intérieur de laquelle elle prétexte laconiquement avoir dû composer avec « un choix limité de mots et de photos » et exprime des regrets si certaines personnes ont été heurtées.

Personnellement, s’il s’agissait de mon entreprise, j’aurais été fortement ébranlé par le tollé soulevé et son expression sur les réseaux sociaux. Il faut croire que la suffisance est plus présente chez certains que chez d’autres.


Dans le cours de mathématiques

Inutile, le couvre-feu au Québec ? Pas si on en croit les résultats de deux études menées d’une part par des chercheurs de l’Université de Toronto et la Direction de la santé publique de l’Ontario, et d’autre part par le Canadian Medical Association Journal. Ainsi, des données fournies par les compagnies de téléphonie mobile stipulent que le couvre-feu québécois aurait eu pour effet de réduire de plus de 30% les déplacements en soirée. Selon une des études, une hausse de 10% des déplacements serait associée à une hausse de 25% des infections hebdomadaires.

Les chercheurs avancent donc que c’est l’instauration du couvre-feu, lors de la deuxième vague de la COVID-19, qui aurait permis au Québec d’afficher de meilleurs résultats que les autres provinces canadiennes.

Lire un reportage publié dans Le Devoir.


Dans le cours de musique

Lancé il y a trois ans, l’album M. Chandler est issu de la rencontre de plusieurs artistes québécois, dont Ian Kelly et Rick Haworth. Sa musique propose un son indie rock, teinté de puissantes notes de blues. En #musiquebleue, voici la pièce Vieillir à mort.

M. Chandler – Vieillir à mort – M. Chandler – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Ceux qui me connaissent le savent, je suis un inconditionnel de Yannick Nézet-Séguin. Aujourd’hui âgé de 46 ans, il n’en comptait que 25 lorsqu’il est devenu directeur de l’Orchestre Métropolitain de Montréal. Il a également été appelé à diriger, comme chef invité ou comme chef principal, de nombreux autres orchestres symphoniques à travers le monde, dont le prestigieux Metropolitan Opera de New York.

Samedi dernier, Yannick Nézet-Séguin annonçait sur sa page Facebook l’accomplissement d’un autre rêve, celui d’effectuer ses débuts comme pianiste solo. Et c’est la prestigieuse étiquette Deutsche Grammophon qui publiera les enregistrements. Il s’agit d’un privilège tant pour l’un que pour l’autre.

L’album s’intitule Introspection : Solo Piano Sessions et compte 21 pièces, notamment de Brahms, Debussy, Rachmaninoff, Schubert, Bach, Shostakovich et Haydn. La variété des styles est au rendez-vous. Pour le moment, il est possible de télécharger l’Opus 16 numéro 3 en si mineur de Rachmaninoff sur les principales plateformes. Les 20 autres oeuvres seront disponibles pour le téléchargement dès le 4 juin.


Billet du 19 février 2021 : Mille mercis !

Ce billet est le cinquante-deuxième à être publié sur ce blogue. Comme mes billets sont hebdomadaires, le calcul est simple : ce cinquante-deuxième billet marque le premier anniversaire de mes publications sur jeanfredericmartin.com ! Merci à celles et ceux qui me lisent régulièrement.

Pourquoi met-on un trait d’union à cinquante-deux ? Simplement parce que le nombre est inférieur à cent. Tous les nombres supérieurs à cent s’écrivent-ils donc sans trait d’union ? Là, la règle est moins simple. Cent trois, cinq cents et mille trois cents s’écrivent sans traits d’union, mais cent soixante-quinze mille six cent vingt-deux, par exemple, s’écrit avec cinq espaces et deux traits d’union. Comment savoir où les mettre ? Il faut regrouper les déterminants numéraux par deux. Ainsi,
cent soixante (supérieur à cent, espace);
soixante-quinze (inférieur à cent, trait-d’union);
quinze mille (supérieur à cent, espace);
mille six (supérieur à cent, espace);
six cent (supérieur à cent, espace);
cent vingt (supérieur à cent, espace);
vingt-deux (inférieur à cent, trait-d’union).

Le Conseil supérieur de la langue française de France a statué, en 1990, que pour simplifier la chose, on pouvait aussi mettre des traits d’union partout. Donc, cent-soixante-quinze-mille-six-cent-vingt-deux est maintenant accepté selon les normes françaises.

Quant à la marque du pluriel, elle s’applique pour vingt et cent lorsqu’ils sont multipliés et non suivis d’un autre déterminant numéral. Ainsi, on écrira quatre-vingts, mais quatre-vingt-trois; on écrira quatre cents, mais quatre cent trois. À noter que mille demeure invariable. On écrira trois mille, sans la marque du pluriel.


Dans le cours de français

Le quotidien Le Devoir a publié une lettre d’opinion, cette semaine, à l’intérieur de laquelle son auteur émet une position qui rejoint en tout point celle que je prêche depuis des années : au-delà de la préservation de la langue française, c’est l’amélioration de sa qualité, tant parlée qu’écrite, qu’il faut viser. Et c’est en tant que société que nous devons poser les gestes pertinents pour y parvenir. Toute loi ou règlement en ce sens sera d’une faible utilité si la prise de conscience sociale n’est pas au rendez-vous.

Ce qui m’a d’autant plus réjoui, c’est que l’auteur de cette missive est nul autre que le président et chef de la direction du Conseil du patronat du Québec, Karl Blackburn.

L’organisme, historiquement, ne nous a pas habitués à faire de la défense du français son principal cheval de bataille. Encore moins la promotion de mesures visant à accroître sa qualité. Statistiques à l’appui, notamment en ce qui concerne les taux d’analphabétisme, de décrochage scolaire et d’exigences des entreprises en matière de maîtrise de la langue, Monsieur Blackburn reflète la surprenante position de ses membres et insiste sur l’urgence d’agir, lançant au passage quelques suggestions qui alimenteront sans doute le débat.

J’ai toujours été d’avis qu’il était faux de croire qu’une législation sur l’affichage et autres mesures coercitives allaient protéger efficacement le français en Amérique du Nord. Comme n’importe quel changement à nos habitudes, c’est en travaillant à la base que la société devra et pourra se doter d’une fierté qui l’incitera non seulement à protéger sa langue, mais aussi à l’embellir et la présenter sous son meilleur jour. Heureux de constater que le CPQ l’a bien compris.


Dans le cours de mathématiques

Un premier pays s’est lancé dans un bras de fer avec les GAFAM, les géants du Web, au sujet du partage des revenus de publicité. L’Australie a ainsi légiféré afin de forcer Facebook et Google à verser des redevances aux médias de ce pays, afin de compenser l’utilisation de leurs contenus. Si Google a négocié une entente et est parvenu à un accord, Facebook a plutôt opté pour la confrontation et a bloqué les contenus des médias australiens sur sa plateforme.

Rappelons que le Canada travaille actuellement à rédiger un projet de loi similaire à celui de l’Australie. Le site de La Presse révélait hier que selon le professeur Jean-Hugues Roy, Google et Facebook auraient dû verser 280 millions $ aux entreprises d’information canadiennes, l’an dernier. L’organisme Médias d’info Canada estime quant à lui cette somme à 620 millions $, alors que Google stipule que les revenus de publicité tirés de son moteur de recherches s’élèvent à 9 millions $ annuellement. Cette lutte sera déterminante pour l’avenir de l’information sur la planète.


Dans le cours d’univers social

Une école secondaire britannique rebaptisera un de ses bâtiments portant le nom de Winston Churchill. La décision ne vient pas de la direction, ni d’un conseil d’administration. Elle vient des élèves qui ont convaincu les autorités de l’institution de procéder, avançant des propos racistes que l’ex-premier ministre aurait tenus. Je salue au passage l’implication des élèves. Qu’on soit d’accord ou non avec l’objectif de leur démarche, ils ont entretenu un fort lien d’appartenance à leur école.

Churchill était-il raciste ? Disons qu’il aurait prononcé certaines paroles qui échoueraient le test de l’acceptabilité sociale de nos jours, mais qui de toute évidence n’ont guère fait sourciller les civilisations de l’époque. Et même prises dans le contexte d’aujourd’hui, il faut à tout le moins se questionner pour déterminer si ces propos sont d’une gravité telle qu’ils doivent rayer de l’histoire le nom de celui qui a tenu tête, longtemps en solitaire, à Adolph Hitler et à l’Allemagne nazie. S’opposer à Hitler comme Churchill l’a fait, c’était en soi une forme de combat contre le racisme.


Dans le cours d’univers social, deuxième période

La pandémie de Covid-19 aura eu raison du Musée Stewart, qui vient de fermer définitivement ses portes après 66 ans. Je me souviens y avoir fait une ou deux sorties de fin d’année, avec des groupes d’élèves. Ceux-ci y découvraient concrètement une partie du programme d’histoire vu en cours d’année. Les collections seront déplacées vers un autre musée, mais je souhaite que la Ville de Montréal sache maintenir l’animation militaire à l’intérieur du fort. C’est à la fois impressionnant et instructif.


Dans le cours de musique

Je considère que la voix de Dominique Fils-Aimé figure parmi les plus belles du Québec. La finaliste de l’émission La Voix en 2015 et Révélation jazz de Radio-Canada en 2019-2020 a lancé cette semaine son quatrième album, Three Little Words. La chanson While We Wait, tirée de cet album, cultive la bonne humeur. La première partie de la pièce n’est pas sans rappeler le New Soul, de Yael Naïm, popularisé dans les publicités de la compagnie Apple, à la fin des années 2000.

En #musiquebleue, voici While We Wait.

#musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

J’hésitais entre deux, cette semaine. J’ai rapidement mis fin à la tergiversation et pris la décision de vous présenter les deux. Deux fois plus de positif dans cette section du billet hebdomadaire, pourquoi pas ?

D’abord, pour une très rare fois au cours des 80 dernières années, le nombre de fermes a augmenté au Québec, selon les chiffres de 2020. Si 1076 fermes ont cessé leurs activités au cours de la dernière année, il y en a 1163 nouvelles qui ont vu le jour, pour une augmentation nette de 87. La hausse est minime, mais elle contraste avec les baisses drastiques annuelles vécues depuis 1940. Le nombre de fermes d’élevage d’animaux poursuit cependant sa baisse, les nouvelles installations étant surtout vouées à la culture des produits végétaux, incluant l’érable. Le Québec comptait 154 669 fermes en 1941. Il en compte 27 442 aujourd’hui.

Ensuite, au cours des prochaines semaines, la Société des alcools du Québec démarrera un projet pilote de consigne de bouteilles, dans six endroits au Québec. L’objectif est de pouvoir recycler les bouteilles à grande échelle, d’ici l’an prochain. Les infrastructures automatisées devraient être installées dans des endroits extérieurs, à proximité des succursales de la SAQ. Actuellement, les bouteilles de vin et de spiritueux figurent parmi les rares à ne pas être étiquetées d’une consigne au Québec, bien qu’elles le soient ailleurs au Canada. Il s’agit d’une excellente nouvelle pour l’environnement.


Image en titre du billet : Shutterstock

Billet du 12 février 2021 : Éviter de copier-coller la relâche de l’an dernier

D’abord, qui a sursauté en voyant un temps de lecture de 12 minutes, sous le titre de ce billet ? Vous pouvez respirer et diviser au moins par deux le temps qu’il vous faudra pour vous rendre jusqu’au point final ! C’est que vous constaterez qu’une longue section pourra être défilée rapidement. Vous verrez un peu plus loin.

Une autre chose qui risque d’arriver rapidement, c’est l’annonce du resserrement des mesures sanitaire en vue de la relâche scolaire, début mars. En général, lorsque François Legault lance un objet de réflexion en point de presse, il ne met que quelques jours à le transformer en annonce officielle. Et si on se fie à ses propos de mercredi, sa réflexion semble très avancée.

Qui peut blâmer le premier ministre de vouloir restreindre les déplacements des Québécoises et des Québécois durant cette semaine de vacances ? Il est clair que le mauvais souvenir de l’an dernier demeure frais dans sa mémoire. Le premier cas de Covid-19 au Québec a été officialisé le 28 février 2020, soit le dernier jour d’école avant la relâche. À partir de la fin de cette relâche, une semaine plus tard, les cas se sont multipliés et on connaît la suite.

Depuis quelques semaines, plusieurs craignent ou prédisent une troisième vague en mars, en raison des variants britannique et sud-africain du virus. Alors que nous ne sommes pas encore à la mi-février, deux cas du variant sud-africain ont été confirmés en Abitibi et on pense avoir décelé un foyer d’une quarantaine de cas du variant britannique dans la région montréalaise. Et comme les variants semblent se propager plus rapidement que le virus initial, il faut prendre les bonnes décisions maintenant pour éviter de revivre une situation similaire à celle de l’an dernier.

Le loup se trouve déjà dans la bergerie. L’isoler dans un coin devient notre meilleure chance.


Dans le cours de mathématiques

Combien de fois a-t-on entendu qu’on pouvait faire dire ce qu’on voulait à des chiffres ? Qu’on soit d’accord ou non avec cette affirmation, Le Devoir et le Journal de Québec ont abordé la même nouvelle de façon presque contradictoire, cette semaine. Alors que le premier faisait état de la hausse marquée du taux d’échec chez les élèves du secondaire en cette année scolaire, le second mentionnait plutôt que les résultats demeuraient « moins alarmants que prévu ». Les deux reflètent pourtant bien la réalité.

En mathématiques, le taux d’échec est de 25,6 %, alors qu’il se situe entre 17 % (secondaire 4) et 20 % (secondaires 1 et 2) en français. Ces chiffres sont en hausse par rapport à l’an dernier, mais demeurent en-deçà des 30 % attendus par les experts, d’où le titre du Journal de Québec.

Dans les écoles primaires, les taux de réussite et d’échec sont les mêmes qu’avant la pandémie. Si on combine le primaire et le secondaire et qu’on considère toutes les matières, le taux de réussite est de 90 %, soit le même que l’an dernier. On remarque donc que la situation est loin d’être catastrophique. Pour le moment, du moins.

Parce que le nombre d’élèves et d’étudiants qui prétendent avoir une santé mentale précaire a bondi de 11 % à 30 % depuis un an. La hausse est également très prononcée en ce qui concerne le taux d’anxiété et rien ne permet de croire que cette tendance s’inversera à court terme. Les chiffres le démontrent et je le constate sur le terrain.

Devant cet état de fait, il faut relâcher la pression. Une des façons de faire, tout en rattrapant le retard dû à la pandémie, est de diminuer les évaluations et de réinvestir le temps ainsi gagné dans les apprentissages. Les évaluations sont une importante source de stress et d’anxiété pour qui les subit. En diminuer le nombre et la fréquence ne peut qu’être bénéfique, dans le contexte actuel.


Et je cite :

« Et si, au milieu d’une pandémie, on ralentissait le gavage d’informations, de tests et d’attentes afin de permettre aux enfants de respirer, d’explorer et de rêver, et ainsi d’y faire face, même encore mieux ? »

Donald Clark, professeur, conférencier et auteur, le 6 février 2021.

Dans le cours de français

Dans mon billet de vendredi dernier, je mentionnais qu’une collègue et moi avions lancé un défi à nos groupes d’élèves respectifs, soit celui de former le plus de mots possible à partir des lettres du mot romantique. J’ignorais que ce défi susciterait un tel engouement ! Non seulement les élèves ont-ils pris l’exercice très au sérieux, mais des lecteurs se sont également lancés dans l’aventure, m’écrivant pour me demander si des noms propres ou des verbes conjugués pouvaient être considérés.

En comptabilisant toutes ces possibilités, c’est beaucoup plus que les 71 mots supposés qu’on pouvait former. Mes élèves en ont trouvé 73, alors que ceux de ma collègue ont remporté le défi avec 92. Une lectrice m’a suggéré d’entrer les lettres du mot sur le site langue-au-chat.fr, ce que j’ai fait. Il en est sorti 891 mots !

Les voici :

ROQUAIENT – NUMEROTAI – MOURAIENT – MOQUERAIT – MOQUAIENT – MAROTIQUE – MAROQUINE – MAQUERONT – TRONQUAI – TOURAINE – TOQUERAI – TAQUINER – ROUMAINE – ROUAIENT – ROQUETIN – ROMANITE – ROMAIQUE – RETOQUAI – RENOUAIT – RENAQUIT – REMONTAI – RAMEQUIN – OUATINER – NUMEROTA – NOUERAIT – NOMARQUE – MUTINERA – MURAIENT – MOURANTE – MOQUERAI – MONTERAI – MONITEUR – MONARQUE – MINUTERA – MARQUENT – MAROQUIN – MARONITE – MANTIQUE – MANOQUER – INQUARTO – EQUATION – ENTOURAI – ENROUAIT – AUMONIER – ATONIQUE – ATOMIQUE – AORTIQUE – ANOMIQUE – AMUIRONT – AMUIRENT – AIMERONT – URANITE – UNIRAME – TUNERAI – TROQUAI – TRONQUE – TRONQUA – TRINQUE – TRINQUA – TRINOME – TOURNAI – TOUERAI – TORIQUE – TOQUERA – TONIQUE – TOMERAI – TIQUERA – TINAMOU – TERMINA – TAURINE – TAQUOIR – TAQUINE – TANIQUE – TAMOURE – RUMINAT – RUAIENT – ROUTINE – ROUMAIN – ROQUENT – ROQUANT – ROQUAIT – ROMAINE – RETOQUA – RENOUAT – RENOUAI – RENOTAI – REMUANT – REMUAIT – REMONTA – RAQUENT – OUIRENT – OUATINE – OUARINE – ORIENTA – ONTIQUE – OMIRENT – NUERAIT – NOUERAI – NOTERAI – NOTARIE – NOTAIRE – NORMAIT – NIQUERA – NIAQUER – NATRIUM – MUTINER – MUTERAI – MURIATE – MURETIN – MUERONT – MUERAIT – MUAIENT – MOUTIER – MOURANT – MOURAIT – MORTEAU – MORAINE – MOQUERA – MOQUENT – MOQUANT – MOQUAIT – MONTURE – MONTRAI – MONTEUR – MONTERA – MOITEUR – MOIRENT – MOIRANT – MOINEAU – MINUTER – MINORAT – MINARET – MERANTI – MENTIRA – MATRONE – MATINER – MARTIEN – MAROUTE – MARIENT – MAQUENT – MANQUER – MANOQUE – MANITOU – MANIQUE – MANIEUR – MAINOTE – INQUART – ETRIQUA – ENTOURA – ENROUAT – ENROUAI – ENOUAIT – AUTOMNE – ARTIMON – ARQUENT – AOUTIEN – ANTIQUE – AMURENT – AMORTIE – AMNIOTE – UTERIN – URINAT – URANIE – UNIATE – UNAIRE – TURION – TUNERA – TUERAI – TROUAI – TROQUE – TROQUA – TRONAI – TRIQUE – TRIQUA – TRAQUE – TRAINE – TOURNE – TOURNA – TOURIN – TOURIE – TOURAI – TOUERA – TORQUE – TOREAI – TOQUER – TOQUAI – TOMIEN – TOMERA – TIQUER – TIMORE – TEMOIN – TAURIN – TARINE – TAQUIN – TAQUER – TAMIER – RUTINE – RUMINE – RUMINA – RUINAT – ROUTAI – ROUMIE – ROUENT – ROUANT – ROUAIT – ROQUET – ROQUAT – ROQUAI – ROMANI – ROMANE – ROMAIN – RIMENT – RIMANT – RIANTE – REUNIT – REQUIT – REQUIN – RENTAI – RENOUA – RENOTA – RENIAT – RENAIT – REMUAT – REMUAI – RATION – RATINE – RANIME – RAMONE – RAMENT – RAIENT – QUIRAT – QUINTO – QUINTE – QUINOA – QUETAI – QUATRE – QUATER – QUARTO – QUARTE – OUTRAI – OUATER – OTIQUE – OTERAI – OTARIE – ORNAIT – ORMEAU – ORMAIE – ORIENT – ORANTE – OMERTA – NUMERO – NUERAI – NOUERA – NOUAIT – NOTERA – NORMAT – NORMAI – NOIERA – NIQUER – NIQUAT – NIAQUE – NATURE – NATRUM – NAQUIT – NAITRE – MUTINE – MUTINA – MUTERA – MURINE – MURENT – MURANT – MURAIT – MURAIE – MUNIRA – MUERAI – MOTEUR – MOREAU – MOQUER – MOQUAT – MOQUAI – MONTRE – MONTRA – MONTER – MONTAI – MOIRAT – MOIERA – MOIENT – MITRON – MITERA – MIRENT – MIRANT – MINUTE – MINUTA – MINQUE – MINOTE – MINORE – MINORA – MINEUR – MINERA – MEURON – METRAI – MERITA – MERINA – MENTOR – MENTIR – MENORA – MENAIT – MATURE – MATOIR – MATINE – MATEUR – MARTIN – MARQUE – MARINE – MAQUER – MAORIE – MANQUE – MANOIR – MANIER – MAITRE – MAINTE – MAIEUR – IOURTE – INERTA – ENTRAI – ENTOUR – ENTOIR – ENROUA – ENQUIT – ENOUAT – ENOUAI – EMIRAT – EMIANT – AURONT – AUMONE – ATRIUM – ATONIE – ARMENT – ARETIN – AOUTER – ANURIE – ANOURE – ANOMIE – ANIMER – AMORTI – AIRENT – AINOUE – AIMENT – AERIUM – URINE – URINA – URATE – URANE – UNITE – UNIRA – TURNE – TUNER – TUNAI – TUERA – TRUIE – TROUE – TROUA – TRONE – TRONA – TRINE – TRIME – TRIMA – TREMA – TRAME – TRAIN – TRAIE – TOURE – TOURA – TOUER – TOUAI – TOREA – TOQUE – TOQUA – TONIE – TONER – TOMER – TOMAN – TOMAI – TIQUE – TIQUA – TIMON – TIARE – TERNI – TENOR – TENIR – TENIA – TAURE – TAUON – TARIN – TARIE – TAQUE – TAIRE – TAINO – RUMEN – RUINE – RUINA – RUENT – RUANT – RUAIT – ROUTE – ROUTA – ROUMI – ROUIT – ROUIE – ROUET – ROUAT – ROUAN – ROUAI – ROTIN – ROTIE – ROTAI – ROQUE – ROQUA – ROMAN – RIOTE – RIOTA – RIMAT – RIENT – RIANT – REUNI – RENTA – RENOM – RENIA – REMUA – REMIT – REANT – REAIT – RATON – RATIO – RAQUE – RAOUT – RAMIN – RAMIE – RAMEN – RAINE – QUOTA – QUINT – QUINE – QUIET – QUETA – QUENA – QUART – QUANT – OUTRE – OUTRA – OUIRA – OUATE – OTERA – ORTIE – ORQUE – ORNAT – ORNAI – ORMET – ORANT – OINTE – OIENT – NUIRE – NUIRA – NUERA – NUAIT – NOUET – NOUER – NOUAT – NOUAI – NOTRE – NOTER – NOTAI – NORME – NORMA – NORIA – NOIRE – NITRO – NITRE – NITRA – NIQUE – NIQUA – NIERA – MUTIN – MUTER – MUTAI – MURON – MURIT – MURIN – MURIE – MURET – MURAT – MURAI – MUNIT – MUNIR – MUNIE – MUERA – MUENT – MUANT – MUAIT – MORUE – MORTE – MORNE – MORNA – MOQUE – MOQUA – MONTE – MONTA – MOITE – MOIRE – MOIRA – MOINE – MITRE – MITON – MITER – MITAN – MIRAT – MIQUE – MINOU – MINOT – MINET – MINER – MINAT – MIAOU – MEURT – METRO – METRA – MEROU – MENTI – MENAT – MENAI – MAURE – MATOU – MATON – MATIR – MATIN – MATIE – MATER – MARTE – MARNE – MARIN – MARIE – MAQUE – MAORI – MANTE – MANOU – MANIE – MAIRE – MAINT – ITERA – IRONT – IRONE – INTRO – INTER – INEAT – ETRON – ETIRA – ETAIN – EQUIN – ENTRA – ENTAI – ENOUA – EMIAT – AUTRE – AUNER – ATOUR – ATONE – ATOME – ATEMI – ARQUE – AROME – ARMON – ARMET – ARIEN – AOUTE – AORTE – ANTRE – ANITE – ANIME – ANIER – AMURE – AMUIT – AMUIR – AMUIE – AMOUR – AMONT – AMINE – AINOU – AIMER – AIENT – URNE – UNIT – UNIR – UNIE – TUNE – TUNA – TUER – TUAI – TROU – TRIO – TRIN – TRIE – TRIA – TRAM – TOUR – TOUE – TOUA – TORE – TOME – TOMA – TIRE – TIRA – TINE – TIEN – TIAN – TENU – TEAM – TARO – TARI – TARE – TAON – TAIN – TAIE – RUNE – RUAT – RUAI – ROUI – ROUE – ROUA – ROTI – ROTE – ROTA – RITE – RIME – RIMA – RIEN – REIN – REAT – REAI – RATE – RANI – RAMI – RAME – RAIT – RAIE – QUOI – QUIA – QUAI – OUIT – OUIR – OUIN – OUIE – OTER – OTAI – ORNE – ORNA – ORME – ORIN – OMRA – OMIT – OMET – OINT – NUIT – NUER – NUAT – NUAI – NOUE – NOUA – NOTE – NOTA – NORI – NOME – NOMA – NOIR – NOIE – NIET – NIER – NIAT – NEMI – NAIT – MUTE – MUTA – MURI – MURE – MURA – MUON – MUNI – MUET – MUER – MUAT – MUAI – MOUT – MOUE – MORT – MORE – MONT – MOIE – MOAI – MITE – MITA – MIRO – MIRE – MIRA – MINE – MINA – MIEN – MEUT – META – MENU – MENT – MENA – MEAT – MATU – MATI – MATE – MARI – MARE – MAIN – MAIE – ITOU – ITEM – IOTA – IMAN – EURO – ETUI – ETAU – ETAI – ENTA – EMUT – EMOU – EMOI – EMIT – EMIR – EMIA – AUTO – AUNE – ATRE – ARUM – ARME – AREU – AOUT – ANTE – AMUI – AMIE – AMER – AMEN – AIRE – AINE – AIME – UTE – URE – UNI – UNE – TUE – TUA – TRI – TON – TOM – TOI – TIR – TIN – TER – TAU – TAR – TAO – TAN – RUT – RUE – RUA – ROT – ROM – ROI – RIT – RIO – RIE – RIA – REM – REA – RAT – RAM – RAI – QUI – QUE – QIN – QAT – OUT – OUI – OTE – OTA – ORE – ONT – OIT – OIE – NUI – NUE – NUA – NOM – NIT – NIM – NIE – NIA – NET – NEO – NEM – MUT – MUR – MUE – MUA – MOU – MOT – MOR – MON – MOI – MOA – MIT – MIR – MIN – MIE – MET – MER – MEO – MAT – MAO – MAN – MAI – IRE – IRA – ION – EUT – ETA – EON – EMU – EAU – ART – ARE – ANI – ANE – AMI – AME – AIT – AIR – AIE – UT – UN – TU – TO – TE – TA – RU – RI – RE – RA – QI – OU – OR – ON – OM – NU – NO – NI – NE – NA – MU – MI – ME – MA – IN – EU – ET – EN – AU – AN – AI.

Vous devinerez que j’ai utilisé ici le bon vieux « copier-coller ». Et si vous avez défilé tous les mots sans les lire, vous venez de vous éviter six minutes de lecture !


Dans le cours de français, deuxième période

Est-ce que le verbe copier-coller fera un jour son entrée dans le Bescherelle ?

Je copie-colle, tu copies-colles, il copie-colle, …


Dans le cours de musique

Jesuslesfilles est un groupe qui a vu le jour dans le quartier Hochelaga, à Montréal, en 2008. Bien que leur album Tête de mort ait été lancé en 2020, c’est un extrait de leur album précédent, Daniel, que je vous propose cette semaine. Que raconte la pièce Hôpital ? Je n’en ai aucune idée, les paroles étant difficiles à percevoir à travers les notes des instruments dont le volume dépasse largement celui du chant. Ce qui a retenu mon attention, c’est le rythme et le son qui rappellent ceux de Billy Idol dans ses belles années. Et un vidéoclip des plus intéressants.

#musiquebleue

À l’impératif :

Copie-colle, copions-collons, copiez-collez.


La bonne nouvelle de cette semaine

Le sport professionnel ouvre de plus en plus ses portes à la présence féminine, dans les ligues masculines. Au baseball majeur, les Giants de San Francisco ont nommé une femme dans leur personnel d’instructeurs, alors que les Marlins de Miami sont devenus la première formation à embaucher une directrice générale.

Arbitre dans la NFL, au football américain, depuis la saison 2015, Madame Sarah Thomas est devenue dimanche la première femme à officier dans un match du Super Bowl. C’est une première digne de mention.

Photo : nfl.com

Au subjonctif imparfait :

Que je copiasse-collasse, que tu copiasses-collasses, qu’elle copiât-collât, …


Billet du 16 octobre 2020

Dans le cours de mathématiques

J’ignore comment s’avérera la deuxième vague de Covid-19 comparativement à la première, mais le Québec demeure, et de loin, l’endroit le plus touché au Canada en termes de nouveaux cas quotidiens et de décès. En ce qui concerne le nombre de décès dus à la Covid par 100 000 habitants, les statistiques démontrent que nous avons dépassé les États-Unis et rejoint le Brésil.

Le quotidien Le Devoir y allait d’une autre statistique, hier, indiquant que plus de 17 000 travailleuses et travailleurs du domaine de la santé avaient contracté le coronavirus depuis le début de la pandémie. De ce nombre, 13 en sont décédés et plus de 400 ont dû être hospitalisés. Et une a reçu un deuxième diagnostic.

Si la lutte à la Covid constitue une guerre, ces gens représentent les soldats qui nous défendent. Leur incapacité, même temporaire, à le faire nous place dans une situation précaire. Je leur lève mon chapeau et leur présente mes plus profonds respects.


Et je cite :

« L’insistance délibérée de nombreux partisans du CH à signer Taylor Hall même si l’équipe n’a pas l’espace salarial nécessaire : un éclairage inédit sur l’endettement des ménages québécois. »

Simon-Olivier Lorange, journaliste à La Presse, le 11 octobre 2020

Dans le cours d’éducation physique

J’ai toujours aimé voir des élèves du primaire former les équipes pour un jeu sur la cour ou au gymnase. On a beau s’attendre à les voir choisir pour gagner, étant donné qu’ils se plaignent régulièrement du manque d’équilibre des équipes, ils en viennent toujours à se regrouper prioritairement entre amis.

J’aime de moins en moins la façon dont le Canadien de Montréal repêche ses joueurs. Comprenez bien, je salue les dernières acquisitions et renouvellements de Marc Bergevin. Le directeur général vient d’améliorer grandement son équipe. Mais lui et Trevor Timmins, son adjoint et directeur du recrutement, sont de nouveau passés à côté de très bons joueurs québécois lors du repêchage de la semaine dernière, n’en sélectionnant aucun. Et pour ajouter à la situation, ils ont échangé un de leurs choix aux Blackhawks de Chicago qui, eux, l’ont utilisé pour repêcher un défenseur des Saguenéens de Chicoutimi.

Stéphane Leroux, journaliste affecté depuis des lustres à la couverture de la LHJMQ, a publié un billet sur la situation. Ce billet rejoint précisément ma pensée. Il mentionne qu’au cours des sept derniers repêchages, le Canadien n’a choisi aucun joueur québécois lors des quatre premières rondes, soit en 29 sélections. Il a ainsi levé le nez sur quelques joueurs d’impact, dont Anthony Beauvillier. Pour avoir moi-même couvert les activités de l’Armada de Blainville-Boisbriand lors de ses six premières saisons dans la LHJMQ, et m’être régulièrement informé sur les recruteurs présents lors des matchs locaux, je confirme que plusieurs équipes de la LNH y ont envoyé des représentants beaucoup plus assidûment que le Canadien.

Comme Leroux, je suis d’avis que le Tricolore ne doit pas coûte que coûte repêcher des joueurs francophones au détriment du talent et des autres critères de qualité. Toutefois, la situation commence à devenir gênante quand on constate l’intérêt plus grand des autres formations pour nos joueurs de la LHJMQ. Seuls quatre anciens joueurs du circuit Courteau (Paul Byron, Phillip Danault, Jonathan Drouin et Jake Allen) s’alignent actuellement avec le Canadien, et ils ont tous été obtenus via le marché des transactions. Le rendement très mitigé de Trevor Timmins dans ses repêchages, tel que je le démontrais dans mon billet du 6 mars dernier, devrait selon moi inciter Bergevin à faire fi à l’occasion des recommandations de son recruteur en chef, et à tenter plus souvent sa chance avec des joueurs ayant poussé dans son jardin. Le bouquet ne pourrait que le faire mieux paraître.


Dans le cours d’univers social

Au cours de la dernière semaine, Paul St-Pierre-Plamondon est devenu le 10e chef de l’histoire du Parti québécois, le 9e successeur de René Lévesque. Beaucoup de travail attend celui qui est perçu comme un identitaire. Il récupère un parti qui forme la troisième opposition à l’Assemblée nationale, avec neuf députés, et devra diriger ses troupes vers un meilleur résultat d’ici deux ans. Il devra aussi composer avec le fait qu’historiquement, le PQ s’est montré plutôt impitoyable envers ses chefs, et que cette course à la chefferie n’a pas soulevé beaucoup d’intérêt dans la population.

Je me suis posé une question quand j’ai entendu que Monsieur St-Pierre-Plamondon devenait le 10e chef de l’histoire de cette formation. Combien de chefs, depuis le départ de René Lévesque, ont mené ce parti à une victoire lors d’une élection ? Si vous avez répondu trois, vous frappez dans le mille. Et encore, Jacques Parizeau demeure le seul à pouvoir revendiquer une victoire sans équivoque. Les troupes péquistes de Lucien Bouchard avaient fait élire le plus grand nombre de députés en 1998, mais avaient perdu le vote populaire, alors que celles de Pauline Marois, en 2012, ont formé un gouvernement minoritaire qui s’est effacé après seulement 18 mois au pouvoir.

Quant à Bernard Landry, il a occupé le poste de premier ministre désigné durant 25 mois, succédant à Lucien Bouchard. Sa seule campagne électorale à titre de chef du PQ s’est soldée par une défaite, en 2003.

En 1985, Pierre Marc Johnson a fait élire 23 députés, soit 57 de moins qu’à l’élection précédente. En 2007, André Boisclair en a fait élire 36, alors qu’en 2018, Jean-François Lisée a mené ses troupes à leur pire résultat en 45 ans, avec 10 députés. Reste Pierre Karl Péladeau qui, élu chef en 2015, quittera la fonction un an plus tard, évoquant des motifs familiaux. Jusqu’à la fin de semaine dernière, il demeurait le seul chef de la formation à ne pas l’avoir dirigée au cours d’une campagne électorale.

Paul St-Pierre-Plamondon hérite d’un parti qui fait actuellement 17% dans les sondages, à mi-chemin entre Québec Solidaire (12%) et le Parti libéral du Québec (22%), face à une Coalition Avenir Québec qui trône toujours à 48%. (Source) Par où commencera-t-il la reconstruction ? La réponse à cette question sera déterminante pour l’avenir de sa formation.


Jouons avec les mots

En réponse à la question de la semaine dernière, croyez-le ou non, le mot s’avère être le seul de la langue française à contenir un u accent grave. La plupart des claviers offrent-ils donc une touche ù pour un seul mot ? Pas si on considère que cette lettre trouve également son utilité dans des mots d’origines bretonne et italienne.

La question de cette semaine, maintenant : Pouvez-vous nommer une dizaine de mots de la langue française qui ne riment avec aucun autre ? Du moins, qui ne riment avec aucun nom commun. Un indice : deux sont des nombres consécutifs.

Réponse dans mon billet du 23 octobre.


Dans le cours de musique

Nominée deux fois au Prix de la chanson de la SOCAN, en 2016 et en 2017, l’auteure-compositrice-interprète granbyenne Rosie Valland donne dans la pop, avec un son qui rappelle les succès français des années 1990. Je l’ai personnellement remarquée avec sa reprise très bien rendue de Désenchantée, de Mylène Farmer.

En #musiquebleue, je vous présente cette semaine la pièce Chaos, tirée de l’album Blue, lancé cette année, cinq ans après la parution de son premier album. À noter que le mois prochain, l’artiste fera paraître un autre album, Bleu, qui reprendra à la voix et au piano six titres de l’album Blue.


La bonne nouvelle de cette semaine

Je l’ai souvent mentionné, je ressens toujours une fierté quand je constate que des gens d’ici s’illustrent à l’étranger. Que ce soit à travers une oeuvre, une entreprise, une prestation sportive ou artistique, le talent québécois reconnu internationalement mérite d’être souligné. C’est donc pour moi une excellente nouvelle d’apprendre que la série Claire et les vieux, du réalisateur Charles Grenier, a remporté le prix de la meilleure série courte lors de la troisième édition du festival CANNESERIES, tenu cette semaine à Cannes. Ce festival honore les séries du monde entier, un peu à la manière de son pendant cinématographique, tenu au même endroit.

Diffusée en six épisodes sur TV5 au cours de l’été, la série Claire et les vieux sera reprise par Tou.tv, cet hiver. Elle raconte l’histoire de Claire (Irlande Côté), une jeune fille de 9 ans qui se voit contrainte d’aller vivre chez sa grand-mère (Muriel Dutil) dans une résidence pour aînés.


Image en titre du billet : Shutterstock