Billet du 18 avril 2025 : Panem et circenses

En ce week-end de Pâques, pendant que plusieurs se régalent de chocolat et d’un peu de repos bien mérité, je me pose une question douce-amère : que reste-t-il de notre engagement citoyen, quand la démocratie doit s’effacer poliment devant un match de hockey ?

L’expression latine panem et circenses — du pain et des jeux — provient d’un poème satirique de Juvénal, écrit au IIe siècle. Elle dénonçait la manière dont les dirigeants romains parvenaient à maintenir la paix sociale : en donnant au peuple de quoi manger et de quoi se divertir, on détournait son attention des enjeux politiques. Cette logique, vieille de près de deux millénaires, n’a rien perdu de sa pertinence. Elle s’exprime aujourd’hui sous des formes bien plus sophistiquées : consommation de masse, réseaux sociaux omniprésents, compétitions sportives mondialisées et divertissements en continu. Pendant ce temps, les enjeux profonds — inégalités sociales, crise climatique, précarité du travail — peinent à occuper l’espace public.

En Amérique du Nord, la primauté du divertissement est particulièrement marquée. Les grandes ligues sportives, comme la NFL et la LNH, génèrent des passions collectives si intenses qu’elles éclipsent souvent les débats politiques les plus fondamentaux. Au Canada, le hockey occupe une place symbolique dans l’imaginaire collectif. Parallèlement, notre filet social, aussi imparfait soit-il, joue parfois le rôle du pain : tant qu’un confort minimal est maintenu, la pression pour un changement structurel demeure limitée. Pourtant, des crises majeures, comme celle du logement ou l’épuisement du personnel dans les services publics, exigeraient une mobilisation citoyenne bien plus soutenue.

Au Québec, cette dynamique prend une forme singulière. L’identité québécoise, nourrie par une histoire particulière, est portée par des symboles affectifs puissants. Le Canadien de Montréal n’est pas qu’un club de hockey : c’est un repère culturel, un point d’ancrage transgénérationnel. Nos nombreux festivals, notre vie culturelle foisonnante et nos événements publics constituent des fiertés légitimes. Mais ces moments de célébration peuvent aussi agir comme des circenses modernes : ils créent un sentiment collectif d’appartenance et de satisfaction, sans nécessairement favoriser la réflexion sur les défis structurels que nous avons tendance à repousser — comme le sous-financement chronique des écoles, les tensions autour de la langue française ou les enjeux liés à l’intégration des nouveaux arrivants.

Un fait récent illustre bien ce glissement : en pleine campagne électorale fédérale, le débat des chefs en français a été devancé de deux heures afin de ne pas entrer en concurrence avec un match du Tricolore. Cette décision soulève une question troublante : que dit-elle de nos priorités collectives ? Quand le calendrier démocratique s’ajuste à celui du sport professionnel, n’y a-t-il pas lieu de s’interroger ? Sommes-nous, comme les citoyens de la Rome impériale, trop absorbés par nos écrans, nos spectacles et nos passions sportives pour demeurer vigilants à l’égard de ceux qui gouvernent ? À l’heure où plusieurs démocraties vacillent, il est plus que jamais nécessaire de résister à la tentation du confort intellectuel, et de réaffirmer l’importance de la participation citoyenne dans la vie publique. Ce déplacement du débat, justifié au nom de l’auditoire, a d’ailleurs suscité quelques contorsions verbales… La commission des débats des chefs a dû patiner un brin pour expliquer sa décision, et ce n’était pas sur la glace du Centre Bell.


#LeProfCorrige

Je suis convaincu que les titreurs de Radio-Canada connaissent la bonne orthographe du mot « accueil ».

Je suis cependant moins convaincu qu’ils savent bien se relire.


#musiquebleue

Quand j’étais adolescent, il fallait reculer jusqu’aux années 1930 pour trouver une chanson cinquantenaire. La musique et les paroles pouvaient exceller, mais il en était autrement de la qualité sonore de l’enregistrement, les technologies de l’époque étant alors en plein développement.

Aussi incroyable que cela puisse paraître, cette semaine, l’album Si on avait besoin d’une cinquième saison, du groupe Harmonium, a célébré ses 50 ans. Il s’agissait, en 1975, d’une des premières incursions québécoises dans la musique progressive. Comme le reste de l’opus, la chanson Dixie a bien vieilli. Gâtons-nous !

Harmonium – Dixie – Si on avait besoin d’une cinquième saison – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

On a préféré perturber notre souper plutôt que le match du Canadien, mercredi, en devançant le débat des chefs, mais la Sainte-Flanelle a au moins remporté la victoire et ainsi assuré sa place en séries éliminatoires pour la première fois depuis 2021, alors qu’elle s’était rendue jusqu’en finale de la Coupe Stanley. Nous étions conscients à l’époque que c’était soit un heureux hasard, soit une conjonction astronomique remarquable. L’équipe possédait quelques bons joueurs, mais aucune profondeur. Carey Price, Shea Weber, Brendan Gallagher, Jake Evans et sûrement quelques autres jouaient en dépit d’importantes blessures et il était acquis que plusieurs éléments n’allaient pas revenir avec l’équipe l’année suivante.

Cette fois-ci, le Canadien a encore vu les portes se refermer in extremis derrière lui. Mais, contrairement à il y a quatre ans, ceci marque le début d’une longue période de succès pour la troupe de Martin St-Louis. Les joueurs sont jeunes, ils sont sous contrat pour longtemps, ils sont enthousiastes et ils ont faim. Est-ce que le précieux trophée de Lord Stanley reviendra sous peu dans la métropole québécoise, là où il s’est retrouvé 24 fois ? Peut-être. Peut-être pas. Quoi qu’il en soit, je demeure persuadé que le CH reprendra bientôt l’appellation depuis longtemps reléguée aux oubliettes : les Glorieux.


Billet du 5 avril 2024 : Le vivre et le promouvoir

Pour qu’une langue reste vivante, il faut l’utiliser et la promouvoir, oralement comme par écrit. En ce qui concerne la promotion du français, au Québec, beaucoup de travail reste à faire. Dans la saga des messages rédigés uniquement en anglais sur des chandails et les murs des vestiaires de certaines équipes de la LHJMQ, les gens qui les ont défendues ou excusées sont autant à blâmer que les équipes elles-mêmes. En ce qui me concerne, prétendre préparer les joueurs à la réalité de la Ligue nationale de hockey est une bien piètre excuse, surtout lorsque le col du chandail du Canadien de Montréal arbore un LNH et non un NHL comme les autres équipes. Bravo à la formation montréalaise.

Pour ce qui est de l’usage du français, cependant, une étude de l’Office québécois de la langue française (OQLF), publiée hier, nous fournit des chiffres plutôt encourageants, si on fait partie du groupe qui considère que le français décline. Ainsi, la proportion de personnes s’exprimant en français dans l’espace public québécois est demeurée stable à 79 %, entre 2007 et 2022. Sur la même période, celles qui s’expriment en anglais sont passées de 10 % à 8 %, alors que celles qui le font dans les deux langues ont récupéré ces 2 %, allant de 11 % à 13 %.

Source : OQLF

Et le rapport ajoute :

« Chez les anglophones, la proportion de personnes utilisant le plus souvent le français a augmenté (de 20 % à 25 %), alors que la proportion de celles utilisant l’anglais a diminué (de 57 % à 43 %). Chez les allophones, la proportion de personnes utilisant le plus souvent le français a augmenté (de 54 % à 57 %), et celle des personnes utilisant l’anglais a diminué (de 27 % à 23 %). Chez les personnes parlant le français et l’anglais à la maison, la proportion de personnes utilisant le plus souvent le français a augmenté (de 40 % à 48 %), tandis que la proportion de celles utilisant le plus souvent l’anglais a diminué (de 17 % à 6 %). »

L’ombre au tableau touche la langue de service, alors que 8 % des personnes interrogées ont affirmé ne pas pouvoir être servies en français dans un commerce. Cette proportion grimpe à 10 % pour les régions de Montréal et de Gatineau. Lorsqu’on regarde l’évolution des plaintes à L’OQLF concernant la langue de service, celles-ci constituaient 26 % des plaintes totales en 2020-2021, avant de grimper à 34 % en 2021-2022 et 38 % en 2022-2023.

Au Québec, la loi impose à la base le service en français dans tous les commerces. Tant mieux si ces derniers sont en mesure de servir également dans d’autres langues. Mais face à ceux qui dérogent à cet aspect de la loi, il faut insister. Insister pour être servi en français, que ce soit dans un commerce montréalais ou dans un aréna de Drummondville ou de Chicoutimi, constitue une des nombreuses façons de le promouvoir. Et de le vivre.

Office québécois de la langue française. Langue de l’espace public au Québec en 2022. Avril 2024. 52 pages.


Dans le cours de français

J’étais dans la jeune vingtaine quand j’ai rédigé une note à un collègue, lui indiquant qu’un autre camarade de travail voulait ravoir quelque chose. Le papier en avait fait rire plusieurs, pour qui j’avais « inventé » un mot. Je m’étais défendu en affirmant qu’il était possible de ravoir. On m’avait alors répondu en essayant de conjuguer le verbe pour me montrer le ridicule de la situation. Certain de ce que j’avançais, j’avais alors ouvert un Bescherelle pour découvrir que ravoir est un verbe défectif, c’est-à-dire un verbe qui ne se conjugue pas ou qui se conjugue partiellement. Dans le cas qui nous occupait alors, le verbe n’existe qu’à l’infinitif.

Au cours des derniers jours, on m’a lancé le défi de conjuguer le verbe frire à l’imparfait. Après quelques hypothèses, je me suis lancé dans une recherche sur internet, qui m’a dirigé du côté des verbes défectifs. Sauf qu’au contraire de ravoir, frire se conjugue à plusieurs modes, temps et personnes. Si on ne regarde que le mode indicatif, frire se conjugue entièrement au passé composé, au passé antérieur, au plus-que-parfait et au futur antérieur. Au présent et au futur simple, il ne se conjugue qu’aux trois personnes du singulier. À l’imparfait et au passé simple, pas du tout ! Pour ce qui est des autres modes, les situations sont comparables. Dans l’usage courant, on préférera conjuguer faire frire plutôt que frire, pour les modes, temps et personnes où il est impossible de l’employer.

Quels sont les autres verbes défectifs ? Wikipédia en dresse une liste. J’ai été étonné d’y trouver clore, dissoudre, extraire et soustraire, entre autres.

Wikipédia, l’encyclopédie libre. Le verbe défectif.


Dans le cours de musique

On écoute Alexandra Stréliski qui, le 24 mars dernier, lors du gala des prix Juno, rendait hommage à sa façon au regretté Karl Tremblay, le chanteur des Cowboys Fringants. Voici une variation sur le thème Les étoiles filantes.

Alexandra Stréliski – Les étoiles filantes (variation) – Gala des prix Juno 2024 – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Deux pour le prix d’une, cette semaine. Une qui m’a échappé à l’automne passé, ainsi qu’une fraiche de quelques jours. Dans les deux cas, c’est le Québec qui s’illustre à l’international.

D’abord, qui produit le meilleur chocolat au lait au monde ? Non, ce n’est pas une maison suisse, encore moins une entreprise de la Côte-Ouest américaine. Ce sont les artisans de la compagnie Chaleur B (chaleurb.com), sise dans notre Gaspésie bien à nous. Au cours des dernières années, leurs différents chocolats ont remporté plusieurs prix au International Chocolate Awards. Lors de la compétition tenue en novembre 2023, en Italie, le premier prix leur a été décerné grâce à leur chocolat au lait, dont la teneur en cacao est de 51 %. L’entreprise développe ses saveurs à partir de fèves d’Amérique Centrale et d’aliments québécois.

Du chocolat, on passe à la photographie. Cette semaine, Charles-Frédérick Ouellet (charlesouellet.ca) est devenu le premier photographe québécois depuis 25 ans à voir une de ses photos être primée par le prestigieux World Press Photo. Organisation reconnue depuis 1955 pour son exposition annuelle vouée au photojournalisme, elle fait escale à chaque fin d’été à Montréal pour y accueillir de nombreux visiteurs. La photo retenue, dans la catégorie Images uniques (Amérique du Nord et Amérique Centrale), est celle d’un pompier debout sur un rocher, lors des feux de forêt de l’été dernier. Le cliché est en noir et blanc.

Monsieur Ouellet saura le 18 avril prochain si son oeuvre passe au-delà du prix régional et est sélectionnée pour une reconnaissance à l’échelle mondiale.


Billet du 6 octobre 2023 : Lettre à Pierre Karl Péladeau

Monsieur Péladeau,

Je vous écris aujourd’hui pour vous informer des raisons pour lesquelles j’ai résilié, après quelques heures seulement, mon abonnement à la plateforme TVA Sports pour me tourner vers celle de Sportsnet.

Je dois d’abord vous faire savoir que j’ai abandonné les services de télévision, qu’on appelait autrefois « le câble », il y a un peu plus d’un an. Un téléviseur intelligent et quelques applications gratuites nous permettent d’obtenir à peu près tout ce qu’on recherche. Avec les économies substantielles ainsi réalisées, j’ai pu m’offrir un abonnement à une chaîne sportive pour 20 $ par mois. Le choix reste très vaste, mais comme j’aime plusieurs sports et que le français demeurera toujours important pour moi, j’ai opté l’an dernier pour votre rivale, RDS, qui offre un contenu répondant mieux à mes intérêts.

Cependant, comme c’est votre chaîne qui a obtenu les droits de diffusion en français de la Série mondiale de baseball lors des années impaires, comme en 2023, je m’y suis également abonné dimanche dernier, me disant que j’aurais l’occasion d’y regarder le dernier match de la saison régulière des Blue Jays, les séries de divisions et de championnat de la Ligue américaine et la Série mondiale. En prime, avec cet abonnement d’un mois, j’aurais droit à trois matchs supplémentaires en français du Canadien de Montréal.

La déception est survenue lorsque je me suis installé pour regarder le dernier match en saison des Blue Jays. Sur un écran noir, on m’indiquait que cet événement n’était pas disponible sur la plateforme web. Je vous rappelle ici que chez votre compétiteur direct, RDS, l’application en offre au contraire souvent plus que sa diffusion télévisuelle. Pour le même prix, mais malheureusement sans le français, Sportsnet me proposait tout ce que j’énumérais plus haut, incluant la possibilité de voir les Blue Jays, dimanche après-midi.

Je veux tout de même souligner que j’ai été heureux d’obtenir une résiliation immédiate, doublée d’un remboursement presque complet, de la part de votre entreprise. J’aurais cependant préféré recevoir un service qui m’aurait permis, dans les mêmes conditions, de maintenir mon investissement dans une compagnie québécoise qui, en plus, offre ses services en français.

Je sais, monsieur Péladeau, que vous tenez au moins autant que moi à encourager le Québec et à promouvoir notre langue. Je souhaite maintenant qu’à titre de principal dirigeant de Québecor et de ses filiales, vous preniez les décisions conséquentes.

Je vous prie de recevoir mes plus cordiales salutations.


Dans le cours de français

Voici ce que j’écrivais il y a près d’un an, dans mon billet du 21 octobre 2022.1

Régulièrement, j’entends des gens lier par un z le nombre cent à un nom commençant par une voyelle ou un h muet. Par exemple : « Il y avait cent z’élèves présents à cette sortie », « On a installé cent z’antennes sur cette tour » ou « L’horloger a remonté les cent z’horloges de la ville ».

La liaison doit toujours s’opérer avec le t de cent.

Mais le fait d’insérer un z inopportun dans la liaison porte un nom. Ça s’appelle un velours. Ça vous en fait un de l’apprendre ? C’est plus doux pour certaines oreilles, mais ça peut en écorcher d’autres.

***

C’est la même chose avec le t de vingt. Et avec n’importe quel déterminant se terminant par une autre lettre que s ou z.

Cette semaine, dans l’émission matinale de la radio de Radio-Canada, j’ai entendu deux membres de l’équipe prononcer respectivement « vingt z’autobus » et « quatre z’athlètes ». C’est à cette même chaîne que sévit quotidiennement Guy Bertrand, qu’on surnomme « l’ayatollah de la langue ». J’imagine ses grincements de dents lorsqu’il entend de si mauvais accords se produire presque à répétition.

Comme quoi à la société d’État, le gant de velours ne couvre pas toujours une main de fer.

1 Billet du 21 octobre 2022 : Z comme velours


Dans le cours d’éducation physique

Je reviens sur les séries de championnat du baseball majeur. La même émission matinale à ICI Première mentionnait qu’Édouard Julien, joueur de deuxième but des Twins du Minnesota, était le seul Québécois à participer à la grand-messe d’après-saison. C’est faux.

Les Blue Jays de Toronto, qui ont été éliminés par ces mêmes Twins, comptent Vladimir Guerrero Jr dans leurs rangs. Guerrero Jr est né à Montréal et est identifié comme joueur canadien par le prestigieux site Baseball-Reference.2

Et puis chez les Braves d’Atlanta, le directeur général et président des opérations baseball se nomme Alex Anthopoulos. Il est également né à Montréal et parle couramment le français. Ses Braves sont de sérieux prétendants aux grands honneurs, cette année.

2 Baseball-Reference.com/Vladimir Guerrero Jr


Dans le cours de musique

Née d’une mère francophone et d’un père abénakis, Mimi O’Bonsawin est fière de ses racines. La semaine dernière, elle a lancé son sixième album, Boréale, qui propose des rythmes folk, rock et autochtones. En voici un extrait, Dis-moi ce que tu vois.

Mimi O’Bonsawin – Dis-moi ce que tu vois – Boréale – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Si l’auteur québécois Kevin Lambert a vu son nom être rayé de la liste des aspirants au Prix Goncourt, après avoir été retenu dans la première sélection, un autre romancier d’ici, Éric Chacour, demeure bien en selle à la fois pour le Renaudot et le Femina, tout aussi prestigieux.

C’est avec son premier roman, Ce que je sais de toi, paru en août dernier, que Chacour est en lice. Les lauréats pour le Prix Femina et pour le Prix Renaudot seront respectivement annoncés les 6 et 7 novembre prochain.


Billet du 26 mai 2023 : Un positionnement historique récent

L’éventuelle hausse de salaire de la députation québécoise continue de faire couler beaucoup d’encre. Après la maladresse du ministre de l’Éducation dont je faisais état sur cette page la semaine dernière, voilà que certains partis d’opposition ont, au cours des derniers jours, exprimé leur propre point de vue sur le sujet.

Québec solidaire s’est prononcé contre la hausse salariale des députés, mais devant la forte majorité gouvernementale, de qui découle le projet de loi, on a déposé un amendement visant à retarder cette action de trois ans. Du côté du Parti québécois, la position est plus compliquée et m’incite à apporter un important bémol.

  1. Le caucus du PQ partage la majeure partie des conclusions du rapport du comité visant à revoir le salaire des députés, appuyant ainsi les hausses salariales, mais désapprouve la façon dont le gouvernement de la CAQ a dirigé le dossier, notamment dans le cadre des actuelles négociations avec les employés du secteur public;
  2. Il votera conséquemment en faveur de la résolution de QS qui vise à repousser la hausse en 2026;
  3. Si l’augmentation de 30% des salaires des députés prenait effet au cours des prochaines semaines, les trois députés du PQ limiteraient leur propre augmentation à la moyenne de ce qu’obtiendraient les employées et employés de l’État lors du renouvellement des conventions collectives et verseraient le reste à des organismes caritatifs.

D’abord, je salue les positions de ces deux formations politiques, notamment celle du PQ qui se dit solidaire des travailleuses et travailleurs du secteur public. Cependant, le libellé de la déclaration de son chef m’incite à le contredire sur un point important.

Et je cite :

« Ainsi, en conformité avec le positionnement historique de notre formation politique et pour se montrer solidaires avec les travailleurs du secteur public, si le projet de loi est adopté tel quel, nous allons LIMITER la hausse de nos salaires à la moyenne de ce qu’obtiendront les travailleurs du secteur public, les infirmières et les profs. »

Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti québécois, le 25 mai 2023.

Le « positionnement historique » du Parti québécois est-il vraiment solidaire des travailleurs du secteur public ? Dans l’histoire contemporaine du Québec, l’action la plus sordide portée contre les employées et employés de l’État fut celle de leur imposer, par décret, un an avant l’expiration des conventions collectives alors en vigueur, une coupe salariale permanente de 20 %. Et ce geste émanait d’un gouvernement du Parti québécois, en 1982.

Une baisse de revenus de 20 %, en pleine récession économique, c’est très difficile à assumer. Ce sont 320 000 personnes, de même que leurs familles, qui avaient alors fait les frais du refus du gouvernement de l’époque de hausser les impôts ou d’augmenter le déficit.

Ces 320 000 travailleurs sont maintenant retraités ou décédés. Plusieurs d’entre eux ont toutefois été mes collègues, quand j’étais en début de carrière. L’amertume demeurait bien palpable, au point où certains avaient fait le serment, malgré les nombreux changements de garde, de ne plus jamais voter pour le PQ. Et dans au moins un cas, quelqu’un à qui je parle encore aujourd’hui, cet engagement demeure, 41 ans plus tard.

Pour le dossier dont il est question depuis les derniers jours, je crois en la sincérité des trois élus péquistes. Mais dans le contexte, il faut éviter d’abuser d’un certain vocabulaire. Leur positionnement historique réfère sans doute à une histoire plutôt récente.


Dans le cours d’art dramatique

Cette semaine, pour la première fois, j’ai entendu parler de Maurice Tillet. Né en Russie de parents français, il est décédé à Chicago, en 1954, à l’âge de 51 ans. S’il a connu des heures de gloire de son vivant, il a peu à peu sombré dans l’oubli après sa mort. Il a en quelque sorte refait surface au début du 21e siècle, quand les créateurs d’un célèbre personnage animé se sont inspirés de son physique.

Atteint d’acromégalie, une maladie qui attaque l’hypophyse, Tillet était doté de mains et de pieds aux tailles disproportionnées, ainsi que d’un visage légèrement déformé. Restreint dans les moyens de gagner sa vie, il a mis ses attributs à profit en devenant lutteur professionnel. Ceci l’a dirigé vers les plus grandes villes d’Amérique du Nord, dont Montréal, où il a été sacré champion du monde chez les poids lourds.

Quel personnage a-t-il inspiré ? La réponse viendra avant le cours de musique. En guise d’indices, je laisse quelques photos ici. Plusieurs d’entre vous devineront !

Sources des photos : historydefined.net, Reddit et The Post and Courier.


Dans le cours de mathématiques

Voici quelques chiffres.

Au cours de l’année scolaire 2020-2021, 26 743 personnes enseignaient dans les écoles québécoises sans être légalement qualifiées pour le faire1. Ce nombre représente environ 25 % de tout le personnel enseignant. Une personne sur quatre. Ce sont les statistiques les plus récentes, mais si je me fie à ce que je constate sur le terrain, je demeure persuadé que la tendance à la hausse s’est poursuivie et que la proportion est maintenant plus élevée. Alors qu’il faut quatre années d’études au baccalauréat pour obtenir un brevet, un fort pourcentage d’individus en retire à peu près tous les bénéfices sans l’avoir obtenu.

Parallèlement à la pénurie de personnel enseignant, le Québec doit aussi composer avec un manque de juges dans les tribunaux2. Songerait-on à embaucher n’importe quel bachelier, à lui donner une formation accélérée de 30 heures avant de lui permettre d’entendre des causes et de rendre un verdict, le tout dans les mêmes conditions salariales que les collègues ayant été nommés après un processus rigoureux ?

Poser la question, c’est y répondre. Il y a des domaines, l’enseignement en est un, où les décisions incongrues s’acceptent plus facilement. C’est triste et dangereux.

1 Lecavalier, Charles. Le quart des enseignants non légalement qualifiés en 2020-2021. La Presse. Le 25 mai 2023.

2 Leblanc, Daniel. La Cour supérieure dépend de « miracles » au quotidien pour gérer la pénurie de juges. ici.radio-canada.ca. Le 10 mai 2023.


Dans le cours d’éducation physique

Il y a longtemps que je n’ai pas écrit sur la Ligue nationale de hockey (LNH) dans mes billets hebdomadaires. En cette année où la LNH se dotera d’une nouvelle super vedette, Connor Bedard, le Canadien de Montréal, jusqu’à il y a quelques semaines, semblait bien positionné pour repêcher un excellent joueur, en vertu d’un choix de premier tour obtenu des Panthers de la Floride dans la transaction qui avait envoyé le défenseur Ben Chiarot sous le soleil. Dans la LNH, moins on a de succès lors d’une saison, meilleur est le choix lors de la séance de repêchage qui suit.

Les Panthers sont passés très près de ne pas participer aux séries éliminatoires, ce qui aurait assuré le Tricolore d’un des 16 premiers choix. Mais voilà que, entrés dans les séries par la porte de derrière, l’équipe floridienne a remporté ses trois premières rondes et se retrouve maintenant en finale de la Coupe Stanley ! Au mieux, Montréal repêchera au 31e rang avec la sélection des Panthers. Mais les chances de voir ces derniers remporter le précieux trophée sont excellentes, ce qui conférerait le 32e et dernier tour au CH, lors de la première ronde de l’encan amateur.

Qui aurait parié là-dessus ? À peu près personne.


Dans le cours d’art dramatique, deuxième période

Bien que Dreamworks ne l’ait jamais confirmé officiellement, de nombreuses voix dans le milieu cinématographique affirment que les traits physiques de Shrek auraient été calqués sur ceux de Maurice Tillet. Mythe ou réalité ? Tirons nos propres conclusions !


Dans le cours de musique

Artiste innu originaire de Maliotenam, Shauit chante en quatre langues et compose dans plusieurs styles. Son dernier album, Natukun, sorti en avril, poursuit dans la même veine. Malgré son titre autochtone, la chanson Kanishte est écrite et interprétée en français.

C’est son vidéoclip que je vous propose, cette semaine. Toutefois, il ne sera disponible que vers 9 heures, le vendredi 26 mai. J’invite donc les plus matinaux d’entre vous à revenir le visionner. 😊

Shauit – Kanishte – Natukun – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Cette semaine, j’opte pour la diffusion d’une beauté de la vie, en guise de bonne nouvelle. Notre univers est vraiment magnifique.


Billet du 19 mai 2023 : Improvisations mixtes

Je paie des cotisations syndicales depuis une trentaine d’années. Pour ce qui est du militantisme, cependant, je laisse ça à d’autres collègues. Cette semaine, le temps d’une soirée, j’ai reconsidéré ce choix. Les énormités proférées par le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, en entrevue au Devoir, n’avaient d’égales que ses improvisations, sa condescendance et la méconnaissance de ses dossiers. Dans l’actualité, il a été abondamment question de sa déclaration concernant la non-comparaison possible entre le travail de députation et celui de l’enseignement. Au-delà de cet impair, qui n’a meublé que quelques-unes des 59 minutes qu’a duré l’enregistrement de la rencontre, ses positions concernant la formation continue du personnel enseignant, le futur Institut national de l’excellence en éducation (INEE) et l’éducation à trois vitesses s’avèrent inquiétantes. C’est comme si on confiait à n’importe quel gérant d’estrade la direction du Canadien de Montréal, sur la simple base de ses connaissances des chroniques de Mathias Brunet, de Richard Labbé et de Réjean Tremblay, et que l’énergumène en question se lançait sur-le-champ dans un vaste chantier en prétendant connaître la recette infaillible pour ramener la Coupe Stanley dans la métropole.

Le seul endroit où Drainville a marqué un point, c’est lorsque les journalistes Marie-Michèle Sioui et Michel David l’ont défié sur l’absence d’indépendance de l’INEE par rapport au ministre. Après une partie de bras de fer, il a sorti l’extrait du projet de loi qui décrit les grandes lignes du mandat de l’Institut, et dont un seul des neuf éléments stipule qu’il doit être réalisé de concert avec le ministre de l’Éducation.

Pour le reste, il n’a pas été en mesure d’expliquer convenablement les raisons pour lesquelles il préfère se doter de l’INEE plutôt que de revoir certains mandats du Conseil supérieur de l’éducation (CSE) et de lui confier ce rôle, comme il voit dans la formation continue des enseignantes et enseignants la solution magique à la complexité de leur tâche en raison de la hausse de la diversité dans les classes. Pourtant, les 30 heures de formation sur deux ans sont déjà exigées (et remplies), sans que l’ombre d’un début de résultat à ce niveau se pointe à l’horizon. Remarquez qu’il prétend néanmoins le contraire sur la vidéo, évoquant un endroit, sans avancer de sources ni de statistiques. Lorsque, plus tard durant l’entrevue, il est question de sa mesure visant à inclure dans les classes des surveillantes et des surveillants déjà à l’emploi dans les écoles, le ministre insiste sur son importance et son utilité, mais la lie aux actuelles négociations de la prochaine convention collective.

Lorsqu’a été mentionnée la disparité entre l’école publique, l’école publique avec projets particuliers et l’école privée, notamment en ce qui concerne la facilité d’accès à l’université, Bernard Drainville a on ne peut plus clairement mentionné que la pratique d’un métier était aussi valorisante que celle d’une profession, et que la situation actuelle permettait justement l’octroi de diplômes d’études professionnelles et d’études collégiales, autant que de diplômes universitaires. Quand, par deux fois, Michel David lui a demandé de commenter le fait que les chiffres récents indiquaient que les taux de réussite scolaire dans les écoles privées permettaient à ses élèves un choix beaucoup moins offert à ceux qui fréquentent le secteur public pour les études postsecondaires, il a chaque fois esquivé la question et martelé l’importance des métiers.

À de nombreuses reprises, durant l’entrevue, le ministre a hésité et bafouillé avant de fournir des réponses peu convaincantes. Lorsqu’il le faisait, aucune source ne venait étayer ses propos, ce qui s’avère plutôt étonnant pour un journaliste de carrière. En toute fin d’exercice, alors qu’il venait de défendre bec et ongles la formation rapide pour qualifier de nouveaux titulaires de classes, Marie-Michèle Sioui lui a demandé si, justement, ces personnes obtiendraient le même salaire que celles qui ont fait quatre années de baccalauréat. Il a figé, hésité et a finalement mentionné n’avoir aucune réponse pour l’instant. Ce qui s’avère là aussi étonnant pour un ministre de l’Éducation en poste depuis sept mois.


Et je cite :

« Michel, tu permets, je vais te tutoyer. Tu compares vraiment la job d’une enseignante à la job d’un député ? T’es en train de me dire que ça se compare, ça, là ? »

Le ministre de l’Éducation Bernard Drainville au chroniqueur Michel David, le 15 mai 2023.

Michel David venait de lui demander de commenter le fait que le personnel enseignant québécois n’obtiendrait pas encore la parité salariale avec ses collègues ontariens, alors que les députés de l’Assemblée nationale s’apprêtent à se voter une augmentation qui fera d’eux les mieux payés au Canada, exception faite de ceux de la Chambre des communes.

Et je cite :

« J’ai été prof à l’université et malgré cette expérience, j’étais brûlée après une semaine à titre d’enseignante dans une classe de 5e année. Après plusieurs mois de suppléance, je peux affirmer qu’un enseignant peut être un excellent député, mais l’inverse est moins vrai ! »

Marwah Rizqy, députée de St-Laurent, le 16 mai 2023.

Différents extraits de l’entrevue de Bernard Drainville au journal Le Devoir ont circulé sur les réseaux sociaux, cette semaine. Pour éviter toute ambiguïté, je diffuse ici la version intégrale d’une heure.


Et je cite :

« En aucun cas, j’ai voulu insinuer que le travail d’enseignant a moins d’importance que celui de député. À mes yeux, toutes les professions et tous les métiers méritent le même respect qu’on soit enseignante, infirmière, machiniste, plombier, etc. »

Bernard Drainville, ministre de l’Éducation, le 17 mai 2023.

Dans le cours de français

Grammaticalement, il n’y a aucun problème à utiliser l’expression je m’excuse. Dans les faits, toutefois, il s’avère incongru, voire arrogant, de s’excuser soi-même pour un mauvais geste commis ou une plate parole prononcée. Il vaut mieux dire je vous présente mes excuses ou encore veuillez m’excuser.

Et je cite :

« Je me suis mal exprimé. C’est une maladresse. Si certaines personnes se sont senties blessées, surtout des enseignants et des enseignantes, oui, je m’excuse auprès d’elles. »

Bernard Drainville, ministre de l’Éducation, le 18 mai 2023.

#LeProfCorrige

Ici, on aurait dû lire oui, je leur présente mes excuses, plutôt que oui, je m’excuse auprès d’elles.


Quant à la sincérité des excuses, je veux bien laisser le bénéfice du doute au ministre, mais je suis déçu. Le conditionnel employé dans son libellé ajoute à sa désinvolture et exprime une situation qui diffère grandement de la réalité perçue sur le terrain, croyez-moi. Personnellement, je me suis senti beaucoup plus méprisé que blessé.

Après ces différentes bourdes, appelons-les comme ça, à l’endroit du principal groupe avec lequel il doit composer, je me demande sérieusement ce qu’il reste de crédibilité à Bernard Drainville pour mener à bien le renouvellement de la convention collective des enseignantes et enseignants du Québec.


Dans le cours de musique

Soif est le quatrième album de l’autrice-compositrice-interprète Ariane Brunet, qui travaille sous le nom de L’Isle. Son style musical et le son qu’elle produit ne sont pas sans rappeler une certaine Vanessa Paradis. Toutefois, Ariane est une artiste québécoise à part entière, dont le talent demeure original et indéniable.

Voici le vidéoclip de la pièce Vanille.

L’Isle – Vanille – Soif – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Diane Dufresne fait maintenant partie du Panthéon de la musique canadienne. Elle y a été introduite cette semaine. Établi en 1978, l’organisme accueille ainsi sa première femme interprète québécoise et francophone. Les autres membres francophones sont Luc Plamondon et Daniel Lanois, ce dernier étant né d’un père francophone et d’une mère anglophone. Outre Plamondon et Lanois, Oliver Jones, Oscar Peterson, Corey Hart et Leonard Cohen font partie des personnalités québécoises membres du Panthéon.


Source : Éric Godin – Le Devoir – Le 18 mai 2023

Journal de vacances du 8 juillet 2022

Le Canadien de Montréal a donc jeté son dévolu sur l’attaquant Juraj Slafkovsky, avec son tout premier choix du repêchage 2022 de la Ligue nationale de hockey. Comme plusieurs, j’aurais préféré Shane Wright, mais je laisserai volontiers la chance au coureur. La nouvelle équipe de recrutement mérite qu’on lui fasse confiance.

Pourquoi aurais-je préféré Wright ? Au-delà de ses statistiques plus intéressantes sur la glace, j’admirais particulièrement ses réponses en entrevue, alors qu’il était toujours question de l’équipe d’abord et de lui ensuite. Celles de Slafkovsky, au contraire, pointaient vers sa personne en premier lieu.

Côté détermination, le regard que Wright a jeté vers la table du Canadien, au moment où il a été sélectionné par le Kraken de Seattle, ne laissait planer aucun doute : il jouera assurément de l’excellent hockey face au club montréalais.


Déformation professionnelle

Lu dans LaPresse.ca, au cours de la dernière semaine :

#LeProfCorrige, même en vacances

Quand on doit effectuer une coupure syllabique sur un mot, et que deux consonnes consécutives se trouvent entre deux voyelles, chacune de ces consonnes doit appartenir à une syllabe différente. Ici, le mot hélicoptère aurait dû être séparé après le p. Hé/li/cop/tè/re.

Quant à tactique, la coupure se situe au bon endroit.


Sur ma liste d’activités estivales

J’aurai effectué au moins quatre sorties au théâtre, avant la fin de l’été. Après avoir vu Cher Tchekhov, de Michel Tremblay, en mai, c’est la pièce Symphorien qui était inscrite à mon agenda, cette semaine. Pierre Huet et Louis Saia, 45 ans plus tard, ont succédé au regretté Marcel Gamache pour faire revivre les personnages créés par ce dernier, et magnifiquement interprétés par une équipe de comédiennes et de comédiens chevronnés, dignes de la distribution originale.

C’est au Théâtre du Vieux-Terrebonne, jusqu’à la mi-août.


Dans mes écouteurs

Wesli, de son vrai nom Wesley Louissaint, est né en Haïti, mais vit à Montréal depuis plus de vingt ans. Il a lancé cette semaine l’album Tradisyon, regroupant une vingtaine de pièces presque exclusivement enregistrées dans la langue créole. De cet album, c’est cependant un titre en français que je vous présente, cette semaine. Intitulée Le soleil descend, la chanson se veut une collaboration avec l’excellent Paul Cargnello.

Wesli – Le soleil descend – Tradisyon – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

De plus en plus de femmes obtiennent des postes de direction au sein des équipes sportives professionnelles. Quand ces femmes, en plus, sont originaires du Québec, la fierté est d’autant plus grande. Bravo à Catherine Raîche qui a été nommée directrice générale adjointe avec les Browns de Cleveland, dans la NFL.


Au cas où vous auriez manqué le regard de Shane Wright :


Billet du 18 mars 2022 : De Popeye à Dirty Plotte

Il sera question de bandes dessinées au début et à la fin de ce billet hebdomadaire. Si la seconde est bien québécoise et plutôt contemporaine, la première est directement tirée du répertoire américain. Le personnage de Popeye, créé en 1929 par Elzie Crisler Segar, est inspiré par Frank Fiegel, un célibataire natif de Chester, Illinois, tout comme Segar.

Bagarreur et fumant la pipe de maïs, Fiegel amusait l’enfant qu’était Segar. C’est pourquoi il s’en est inspiré pour créer ce qui fut d’abord un personnage secondaire de sa bande dessinée The Thimble Theatre, avant de devenir la vedette de ses propres aventures. Généreux et reconnaissant, E.C. Segar a partagé avec Fiegel une partie de la fortune que lui ont rapportée la bande dessinée Popeye et ses produits dérivés.

Illustration réalisée à partir d’une photo floue de Frank Fiegel. (Source : Baskerville Productions)

Lire Sur les traces du vrai Popeye, magazine Sphères, 23 mars 2020.


L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) est en voie de rejeter la demande de recommandation du vaccin québécois Medicago, contre la COVID-19. C’est Guillaume Lemay-Thivierge qui sera déçu. Mais beaucoup d’autres à travers le monde aussi.

La raison ? Un des actionnaires de Medicago, dont les produits sont tous à base d’herbes, est le cigarettier Philip Morris. Depuis longtemps, l’OMS rejette toute collaboration et toute entente avec des acteurs de l’industrie du tabac. Les règles du jeu étaient claires et Medicago a décidé de s’essayer quand même.

J’ose croire qu’aucun des actionnaires de Johnson & Johnson, Pfizer ou Moderna n’œuvre dans une industrie dont les produits s’avèrent néfastes pour la santé des humains. Sinon, ce serait un tantinet hypocrite.


Dans le cours de français

Un Chromebook est un ordinateur portable fonctionnant sans système d’exploitation. Il constitue un terminal internet offrant plusieurs possibilités à partir d’applications, plutôt que de logiciels.

Dans l’exercice de mes fonctions, je dois régulièrement écrire Chromebook au pluriel. Comme il s’agit d’un nom propre, j’avais d’abord tendance à lui garder son C majuscule et à le laisser invariable, mais quelque chose me dérangeait chaque fois. D’autres marques, comme Frigidaire et Mobylette, sont devenues tellement courantes dans l’usage qu’on en a fait des noms communs. On peut ainsi oublier la majuscule et les accorder en nombre.

Du côté de mes collègues, qui attachent la même importance que moi à la qualité de la langue française, les avis sont partagés. Certains accordent, d’autres non. Je me suis donc décidé à demander l’avis de l’Office québécois de la langue française (OQLF). Voici un extrait de la réponse que j’ai reçue :

Chromebook étant une marque de commerce, il faut considérer le mot comme un nom propre réservé dont l’usage est destiné à une utilisation précise dans un contexte commercial. Ces noms s’écrivent en romain et prennent généralement une majuscule initiale marquant leur caractère propre. Puisqu’il s’agit d’un nom propre, Chromebook ne prendra pas la marque du pluriel. En contexte, nous vous suggérons d’écrire, par exemple : «n’oubliez pas de vous présenter en classe demain avec vos Chromebook» ou «je vous invite à ouvrir vos portables Chromebook».

OQLF, le 16 mars 2022.

C’est maintenant clair, on n’accorde pas !


Dans le cours d’économie

Il n’y a pas de cours d’économie à l’école primaire, mais bon.

Voulez-vous un bel exemple d’investissement à long terme qui, 15 ans plus tard, rapporte encore d’importants dividendes ?

En février 2007, le Canadien de Montréal échangeait son défenseur Craig Rivet aux Sharks de San Jose, en retour de Josh Gorges et d’un choix de première ronde au repêchage. Ce choix allait permettre au tricolore de mettre la main sur son futur capitaine, Max Pacioretty.

Onze ans plus tard, en 2018, Pacioretty a pris le chemin de Las Vegas, moyennant Tomas Tatar, qui a rendu de fiers services au CH, et Nick Suzuki. Ce dernier représente le futur de l’équipe, celui qui en sera la grande vedette, probablement le capitaine. Il est sous contrat jusqu’en 2030 avec le Canadien. S’il se rend jusqu’à terme, l’échange de Craig Rivet, réalisé par Bob Gainey, aura échelonné ses retombées sur 23 ans. Rien de moins.


Dans le cours d’univers social, section histoire

En 1991, l’Ukraine a voté à 90 % son retrait de l’URSS. D’aucuns prétendent que Vladimir Poutine est actuellement en train de lui faire payer l’éclatement de l’URSS.

Pourtant, le grand responsable de l’éclatement de l’URSS est Mikhaïl Gorbachev, aujourd’hui âgé de 91 ans. À voir le président russe bombarder sans scrupule les civils ukrainiens, incluant de nombreux enfants, je me demande ce qu’il pense de la situation.


Dans le cours d’art dramatique

Le président de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky, s’est adressé au Parlement canadien et au Congrès américain, cette semaine.

Aux Canadiens, il a dit et répété : «Imaginez si…».

Aux Américains, il a montré des images.

Dans les deux cas, il a touché les cœurs. Il a démontré à quel point il est un excellent communicateur.


Dans le cours de musique

J’ai appris que le groupe montréalais Men Without Hats avait lancé un nouvel album, le 11 mars. Celui-ci a pour titre Again, part 2. Le nom m’a ainsi incité à fouiller sa discographie afin de dénicher le « part 1 » qui m’avait complètement échappé. Ce dernier est en fait un EP paru en 2021, alors que la sortie de la semaine dernière constitue la première compilation de nouveautés en plus de dix ans pour le groupe.

À travers la pièce If the World Should End Today, que je vous suggère en #musiquebleue dans ce billet hebdomadaire, le son new wave que Men Without Hats nous avait offert dans ses succès des années 1980 nous revient immédiatement en tête. C’est un retour dans le passé, celui de mon adolescence, avec du matériel entièrement nouveau.

Men Without Hats – If the World Should End Today – Again, part 2 – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

On appelle fanzine une publication créée par des passionnés, pour des passionnés. Parmi les plus populaires, il y a les bandes dessinées. Et dans le lot, se trouve la série Dirty Plotte, de l’auteure québécoise Julie Doucet, publiée entre 1991 et 1998 par Drawn & Quarterly. C’est pour l’ensemble de cette œuvre que madame Doucet, le 16 mars, a remporté le Grand Prix du Festival de la BD d’Angoulême, en France.

Ce festival est à la bande dessinée ce que le prix Goncourt est au reste de la littérature. Établi depuis 1974, c’est la première fois qu’il remet sa plus haute distinction à une personne originaire du Québec, et la troisième fois qu’il sacre une femme. Michel Rabagliati a déjà été récompensé deux fois lors de cet événement annuel, mais dans d’autres catégories que le Grand Prix.

En entrevue à France Culture, Julie Doucet a dû expliquer au journaliste Tewfik Hakem la signification du nom de sa série. Ceci a donné lieu à un moment de radio des plus amusants !

Lire le reportage et entendre l’entrevue de Julie Doucet sur France Culture.


Billet du 25 février 2022 : Un espace bombardé, une espace sur papier

Les cours d’univers social que je donnerai à mes élèves dans les prochaines semaines risquent de prendre une tangente différente de celle prescrite par le programme. La Russie qui envahit l’Ukraine marque un important tournant dans l’histoire, comme lorsque l’Allemagne avait pris la Pologne, en 1939. On sait ce qui a suivi.

Si la communauté internationale condamne massivement les attaques russes, plusieurs gros joueurs sur l’échiquier mondial ont préféré s’abstenir. C’est le cas notamment de la Chine, de l’Iran, de l’Inde et du Brésil. Une des origines du conflit est la demande d’obtention d’un siège pour l’Ukraine à l’OTAN. Si ce privilège lui avait été accordé, tous les pays membres auraient eu l’obligation de la défendre contre toute attaque d’un autre pays. Il est probable que Vladimir Poutine ait misé sur le fait que l’absence de cette représentation fournirait une excuse parfaite pour rester chez eux aux états frileux de s’en prendre à lui.

Après les premières salves russes, le Canada a annoncé que 120 soldats de la base militaire de Valcartier allaient être déployés en Lettonie, pays voisin de l’Ukraine, se joignant ainsi aux centaines d’autres membres des Forces armées canadiennes déjà présents dans la région.


Et je cite :

« Prendre le parti de Poutine, de quelque manière que ce soit, c’est prendre le parti d’un ennemi de la paix. »

Dan Rather, journaliste et animateur à la retraite, le 24 février 2022.

Dans le cours de français

Le mot espace est-il masculin ou féminin ? Prenez le temps d’y penser.

Dans un précédent billet, j’expliquais que les mots amour, délice et orgue devaient être accordés au masculin lorsqu’employés au singulier, mais au féminin quand ils prennent le nombre pluriel.

Voir mon billet du 28 août 2020.

Il existe certains mots dont le genre varie selon le contexte. Ainsi, orge sera féminin, sauf lorsqu’il est question d’orge perlé, qui prendra alors le genre masculin. L’hymne national d’un pays est masculin, mais l’hymne que l’on chante à Dieu est accepté dans les deux genres. Oeuvre est généralement féminin, mais il faut le voir au masculin dans un contexte d’art, d’architecture ou d’alchimie. Quant au mot espace, la plupart des dictionnaires lui confèrent un genre masculin dans tous les contextes, sauf en typographie. Ainsi, entre deux mots, sur un texte imprimé, on trouvera une espace.

Il existe aussi une multitude d’autres mots qui portent les deux genres. Nous les aborderons la semaine prochaine.


Dans le cours d’éducation physique

Je me réjouis en constatant l’excellent travail effectué par Samuel Montembeault, avec le Canadien de Montréal. J’ai eu l’occasion de le rencontrer et de l’interviewer à plusieurs reprises lors de ses années passées dans le hockey junior, toutes avec l’Armada de Blainville-Boisbriand. Il se distinguait comme l’un des meilleurs gardiens de but de la LHJMQ et en tant que personne fort sympathique.

Repêché par les Panthers de la Floride en 2015, il n’a jamais vraiment réussi à s’imposer avec l’équipe. Le Canadien l’a réclamé au ballotage l’automne dernier, suite à l’annonce du retrait de la compétition de Carey Price. La blessure de Jake Allen l’a ensuite établi comme gardien numéro un pour la saison. Malgré les déboires du club montréalais, Montembeault a su conserver d’excellentes statistiques devant son filet, remportant la Coupe Molson pour le mois de janvier.

Mercredi soir, il a obtenu son premier blanchissage en carrière, bloquant les 32 tirs des Sabres de Buffalo dans une victoire de 4-0 du CH. Avec ses performances de la saison, Samuel vient probablement d’assurer son avenir dans la LNH. Si le Canadien ne retient pas ses services au terme de la présente campagne, je demeure persuadé qu’une autre formation lui ouvrira la porte.

Plusieurs gardiens du Canadien ont obtenu des jeux blancs, au cours des précédentes saisons. À quand remonte la dernière fois qu’un portier québécois en avait réussi un dans l’uniforme tricolore ? Réponse après la bonne nouvelle de la semaine.


Dans le cours de musique

Une collaboration entre Corneille et Les Louanges peut paraître improbable, mais loin de sembler inintéressante. Dans Crash, pièce de l’album du même titre, Vincent Roberge, alias Les Louanges, nous offre ce plaisir. La voici en #musiquebleue.

Les Louanges (avec Corneille) – Crash – Crash – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

C’est plus qu’un cliché, c’est une réalité : il faut croire en ses rêves. Et la persévérance est la noblesse de l’obstination. Pierre Normandin s’est fixé un objectif et a tout mis en œuvre, sans découragement, pour l’atteindre. Aujourd’hui, il y a du fleurdelysé dans les blocs LEGO.

Enfant, Pierre Normandin s’amusait ferme avec ce jouet, sans se douter que sa créativité le mènerait un jour jusqu’à cette entreprise. Géographe de formation, c’est dans ce domaine, à l’emploi de plusieurs instances municipales, qu’il a œuvré la majeure partie de sa carrière. À la fin des années 1990, alors qu’Internet se trouvait en plein essor, il a joint quelques groupes d’adeptes du LEGO, en plus d’en fonder un pour le Québec.

Entre 2004 et 2008, Normandin a frappé trois fois à la porte de l’entreprise située au Danemark. Il y a rencontré des dizaines de cadres, à qui il a présenté son portfolio. Invité à créer une structure de son choix à partir d’un bac de blocs, le Québécois a ainsi reçu une convocation pour une entrevue formelle, au bout de laquelle on lui a offert l’emploi de ses rêves. Embauché comme concepteur débutant, il a acquis huit ans plus tard, le titre de concepteur sénior.

Établi à Billund, au Danemark, depuis 2008, Pierre Normandin vit maintenant de sa passion d’enfance.

Accéder à la page Linkedin de Pierre Normandin.


Mercredi soir dernier, Samuel Montembeault est devenu le premier gardien de but québécois en 17 ans à obtenir un blanchissage dans l’uniforme du Canadien de Montréal. Le précédent avait été réussi en 2005, par Yann Danis.


Billet du 18 février 2022 : Logan, Kamila et les intérêts supérieurs

Je ne peux m’empêcher d’établir un parallèle entre la jeune patineuse Kamila Valieva et le plus récent choix de première ronde du Canadien de Montréal, Logan Mailloux. Dans les deux cas, de hauts responsables ont rendu des décisions susceptibles de compromettre la suite de leur carrière.

Kamila a 15 ans et a échoué un test antidopage avant les Jeux olympiques. Logan avait 17 ans lorsqu’il a été dénoncé pour distribution de photos de nature sexuelle, sans le consentement de la personne concernée. C’est en raison de son jeune âge qu’on a permis à Kamila de demeurer aux Jeux, malgré le fait que l’enquête se poursuive. Logan avait personnellement communiqué avec les équipes de la LNH pour leur demander de ne pas le repêcher en 2021, le temps qu’il gère sa réhabilitation.

Avec pour résultat que Kamila, bien placée pour obtenir une médaille d’or, a croulé sous la pression et a complètement raté sa sortie en patinage artistique. Devant le monde entier, elle s’est montrée inconsolable. Si on l’avait disqualifiée, rien de tout cela ne se serait produit. La tache à son dossier se serait effacée plus vite que son humiliation.

Quant à Logan, le Canadien n’a pas respecté sa demande et l’a repêché. Jusque là, à peu près personne n’avait eu vent de ses agissements hors glace. À partir de là, tout le monde l’a appris et sa ligue lui a imposé des sanctions supplémentaires.

Ces deux athlètes sont jeunes et bourrés de talent. Parce que des adultes ont pris de mauvaises décisions, ils ont été plongés dans l’embarras et ne s’en sortiront peut-être pas. J’espère qu’on saura en tirer des leçons. L’avenir des jeunes doit toujours passer avant les intérêts pécuniaires.


Dans le cours de français

Qui donc possède un accent, les Français ou les Québécois ?

Dans une capsule diffusée par France Culture, l’historien Gérard Noiriel indique, à juste titre, qu’il est ethnocentrique que d’affirmer que telle ou telle population s’exprime avec un accent. Tous les parlers possèdent leurs déclinaisons et les élocutions diffèrent même d’une région à l’autre. On en compte quelques dizaines sur le seul territoire québécois.

Noiriel rappelle également ce que tous les linguistes savent, c’est-à-dire que le français parlé au Québec ressemble beaucoup à celui qui s’exprimait à Paris jusqu’au 17e siècle. En ce sens, et il l’affirme, ce sont plutôt les Français qui ont fini par prendre un accent.

Écouter la capsule de Gérard Noiriel sur France Culture


Dans le cours de français, deuxième période

Au-delà de l’accent, il y a la qualité de la langue. L’Office québécois de la langue française a longtemps et souvent été critiqué pour ses excès de zèle, mais force est d’admettre que plusieurs anglicismes, au cours des dernières décennies, ont grâce à lui été remplacés dans l’usage par les bonnes expressions françaises. C’est tout le contraire qui se produit de l’autre côté de l’Atlantique, alors que l’anglais est en train de ravager tout l’espace publicitaire de l’Hexagone.

Il était temps que l’Académie française rappelle tout le monde à l’ordre, cette semaine. Dans un rapport de 31 pages, à l’intérieur duquel elle dénonce les lignes publicitaires truffées d’anglicismes d’un grand nombre d’entreprises et d’organismes du pays, elle exhorte également les responsables à «tenir compte de la réalité sociale», dans le cadre d’une communication «claire et efficace».

Elle se montre sévère envers les entreprises de communication et les diffuseurs : « La communication actuelle est caractérisée par une dégradation qu’il est essentiel de ne pas considérer comme une fatalité. Il est de la responsabilité mais aussi de l’intérêt de ceux qui disposent des canaux d’information et de diffusion de veiller à redonner à la communication institutionnelle la qualité et l’efficacité que l’ensemble des publics est en droit d’attendre. Ils disposent des moyens de renverser la tendance actuelle. »

Je m’en réjouis.

Lire le rapport de la commission d’étude sur la communication institutionnelle en langue française, de l’Académie française


Dans le cours de musique

J’avais hâte d’entendre du nouveau matériel de Benoit Pinette, alias Tire le coyote. C’est le 11 février dernier que son plus récent album, Au premier tour de l’évidence, a vu le jour. J’ai pu l’écouter en entier et je n’en pense que du bien !

Si le falsetto de l’auteur-compositeur-interprète peut déranger l’ouïe de certaines personnes, sa poésie et ses mélodies s’intègrent parfaitement à mes goûts musicaux. Voici donc, en musique bleue, la pièce titre de l’album.

Tire le coyote – Au premier tour de l’évidence – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Il est des choses que l’on souhaite au plus profond de notre être. Quand une série de résultats surpasse l’ensemble de ces attentes, la plénitude qui s’ensuit apporte son lot de joie et de moments de bonheur. Un fil conducteur relie ce genre d’éléments, cette semaine. Il a pour nom Charles Hamelin.

Il vient de clore sa cinquième et dernière participation à des Jeux olympiques d’hiver. Il l’a fait de brillante façon en remportant une sixième médaille, une quatrième en or. Déjà, c’est une gloire personnelle et une fierté collective qui rejaillissent sur l’ensemble d’un pays. Si on ajoute une touche technologique du diffuseur télévisuel, l’exaltation comble tant l’athlète et sa famille que les témoins de la scène.

Créant l’illusion que les trois se trouvaient dans la même pièce, Radio-Canada a virtuellement réuni Hamelin, à Pékin, avec sa conjointe Geneviève Tardif et leur fille, à Montréal. Ceci a donné lieu à un moment de télé des plus touchants.


Billet du 11 février 2022 : À l’école comme à Pékin, l’heure est à la persévérance

C’est aujourd’hui que se termine la semaine des enseignantes et des enseignants. Mes collègues et moi avons reçu des attentions et des témoignages tout aussi touchants les uns que les autres, au cours des derniers jours. Ce sont là des gestes et des paroles qui nous donnent l’énergie nécessaire pour entreprendre la seconde moitié de l’année scolaire.

Cependant, les élèves ont également besoin de cette vitalité renouvelée. Dès lundi, et pour toute la semaine prochaine, les activités liées aux Journées de la persévérance scolaire leur apporteront un peu de cet effet tonique. Le personnel verra à les intégrer à l’horaire des écoles primaires et secondaires.

Les adultes désirant mettre la main à la pâte pour encourager les adolescents à persévérer dans leurs études peuvent trouver les outils nécessaires dans l’espace parents du site internet des Journées.

Accéder à l’espace parents du site des Journées de la persévérance scolaire 2022


Dans le cours d’univers social
Section Géographie

Depuis une semaine, j’éprouve une grande fierté quand je vois flotter un drapeau canadien à Pékin. Je ressens tout le contraire lorsque j’aperçois ce même unifolié hissé, souvent à l’envers, sur des trains routiers aux États-Unis, en France et en Nouvelle-Zélande.


Et je cite :

« Question sérieuse : quand a-t-on déjà, aux États-Unis, autant parlé de ce qui se passe au Canada ? »

Rafael Jacob, chercheur associé à la Chaire Raoul-Dandurand, le 6 février 2022.

Dans le cours de français

Doit-on dire Pékin ou Beijing ? Pour simplifier les choses, mentionnons que Beijing est plus fidèle à la prononciation originale de l’endroit et que Pékin en constitue sa francisation. Comme un francophone dira Londres et non London, Florence plutôt que Firenze. En français, les deux appellations sont acceptées.

Peut-être avez-vous remarqué mon emploi du mot Pékin, quelques paragraphes ci-dessus. Mon choix émane simplement du gentilé, les Pékinoises et les Pékinois. En français, Beijingoises et Beijingnois n’existent pas.


Dans le cours d’univers social
Section Éducation à la citoyenneté

Mesdames les manifestantes et messieurs les manifestants, un peu de cohérence, s’il vous plaît. D’un côté, vous réclamez la liberté pour nos enfants, alors que de l’autre, vous les instrumentalisez pour bloquer un pont.

Décidez-vous.


Dans le cours d’univers social
Section Éducation à la citoyenneté

Alors qu’à l’Assemblée nationale du Québec les échanges volent tellement bas que le président ajoute régulièrement des expressions antiparlementaires à son index, on semble s’amuser un peu plus convenablement à la Chambre des communes. Le député Jacques Gourde, depuis toujours, fait partie de celles et ceux qui savent détendre l’atmosphère.

Sa question du 10 février en constitue un bel exemple. Il a réussi à me faire rire !

Source : YouTube cpac

Dans le cours d’éducation physique

Le Canadien de Montréal a un nouvel entraîneur-chef. Je risque ici deux prédictions. La première, Martin St-Louis demeurera avec l’équipe durant de nombreuses années. La seconde, c’est quelqu’un d’autre, et je ne parierais pas sur Patrick Roy, qui commencera la prochaine saison derrière le banc.

Je suis d’avis que St-Louis est là pour mettre de l’ordre dans le vestiaire et assurer une transition. La dernière fois que le Canadien avait nommé un entraîneur-chef sans expérience, c’était Mario Tremblay. Près de trente ans plus tard, c’est un souvenir que plusieurs souhaiteraient oublier. Les membres de l’organisation en sont conscients, j’en suis certain.


Dans le cours de musique

Roxane Bruneau a lancé deux albums : un en 2017, l’autre en 2020. J’ose croire qu’elle travaille sur du nouveau matériel et qu’une poésie toute fraîche signée de sa main se fera entendre sous peu dans nos écouteurs.

D’ici là, voici un extrait de son album Acrophobie, Si jamais on me cherche.

Roxane Bruneau – Si jamais on me cherche – Acrophobie – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

La guerre détruit. Rebâtir des villes bombardées est une chose, mais lorsque la destruction atteint un patrimoine culturel, la perte est immense. Ainsi, les frappes de l’État islamique, en Irak, ont anéanti nombre d’objets historiques et d’œuvres d’art.

Une collaboration des experts du Musée du Louvre avec leurs homologues de celui de Mossoul permet à ces derniers de restaurer une bonne part de ce patrimoine, dont certaines pièces datent de près de 3 000 ans. Au-delà de la récupération de ces objets précieux, une telle coentreprise, qui transcende toutes les frontières, constitue pour moi quelque chose de remarquable.