Billet du 3 septembre 2021 : Delta est toujours là

J’éviterai d’entrer dans les détails, mais l’année scolaire était à peine commencée que mon enseignement s’effectuait de manière hybride. Pour être plus clair, durant toute cette semaine, après seulement une journée et demie d’école la semaine dernière, des élèves ont suivi leurs cours dans mon local de classe, alors que d’autres l’ont fait à distance, à la maison. Je rappelle que j’enseigne au primaire. La situation est loin d’être généralisée, mais mon cas n’est pas unique.

Heureusement, les symptômes du virus s’avèrent moins sévères chez les enfants. Toutefois, ceux-ci demeurent des vecteurs de propagation. Selon le Docteur Joseph Dahine, intensiviste à la Cité-de-la-Santé, à Laval, le pic de la quatrième vague ne sera atteint qu’en janvier 2022. 

Lire le fil du Dr Dahine sur Twitter

L’automne s’annonce donc chaud, côté COVID, si on en croit les estimations canadiennes. Il faut s’accrocher à tout le positif qui se présente devant nous et qui peut nous permettre de garder la tête hors de l’eau. Parce qu’il y en a, du beau et du positif. Il suffit de tendre les antennes pour en voir apparaître.

Et, bien entendu, les deux doses de vaccin sont essentielles si on espère un retour à la normalité.


Dans le cours de français

Chaque année, je commence l’année scolaire en révisant les classes de mots avec mes élèves. Je leur demande toujours combien il y en a. Mon groupe de cette année a été parmi les plus rapides à fournir la bonne réponse. 

Dans la langue française, il existe huit classes de mots. Seriez-vous capable de les nommer ?

Réponse à la fin du billet.


Dans le cours d’éthique et culture religieuse

J’ai toujours inclus la vie du légendaire joueur de baseball Jackie Robinson dans mon programme d’enseignement d’éthique et culture religieuse. Premier joueur de race noire à accéder aux ligues majeures, il a dû affronter vents et marées pour y prendre sa place et ouvrir la route à ceux qui ont suivi. Durant quelques années, j’ai même pu présenter aux élèves l’excellent film 42, inspiré de sa carrière, avant que l’emploi du mot en N… dans le scénario ne me force à le mettre au rancart.

C’est en 1947 que Jackie Robinson a joué son premier match avec les Dodgers de Brooklyn. Il y a donc 74 ans.

Mercredi de cette semaine marquait le 50e anniversaire d’un autre haut fait d’armes de la présence des joueurs de race noire dans le sport professionnel. En effet, le 1er septembre 1971, les Pirates de Pittsburgh devenaient la première équipe de l’histoire à n’aligner que des joueurs noirs dans leur formation de départ. Parmi eux, les immortels Willie Stargell et Roberto Clemente, mais également Al Oliver et Dave Cash, qui allaient plus tard porter l’uniforme des Expos de Montréal.


Dans le cours de musique

La première fois que j’ai entendu la pièce Allosexuel.le, j’ai monté le volume de la radio. J’y trouvais un rythme et un son qui me rappelaient les musiques sur lesquelles j’ai dansé lors de mes années au cégep et à l’université, quand j’allais prendre un verre avec mes collègues d’études. Une recherche sur l’artiste, Claude L’anthrope, de son vrai nom Claude Périard, m’a permis d’apprendre qu’elle est une multi-instrumentiste, spécialiste des effets sonores, qui s’est lancé dans le folk avant de passer à la pop et à l’électro-pop. Du monoplage du même titre, je vous propose Allosexuel.le.

Claude L’anthrope – Allosexuel.le – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Le succès s’est fait attendre pour l’homme d’affaires Nicolas Duvernois. Mais lorsqu’il s’est présenté au rendez-vous, il s’est engagé pour longtemps. De nature généreuse, Duvernois a vu à redistribuer une part des fruits de sa réussite, histoire de venir en aide à ses pairs entrepreneurs. 

Au début de la pandémie, il s’était servi du matériel de sa distillerie pour produire du désinfectant pour les mains. Aujourd’hui, il annonce qu’il en offre gracieusement 48 000 bouteilles à l’industrie des restaurants et des bars, afin de soutenir ceux-ci dans leur réouverture. Voilà un bel exemple de philanthropie.

Lien vers les produits MAINFORTE


Et je cite :

« Selon moi, un bon entrepreneur doit être un généraliste. Il est de loin préférable de connaître 1 % de 100 sujets différents, plutôt que 100 % d’un seul. »

Nicolas Duvernois, entrepreneur, auteur et chroniqueur, le 30 août 2021.

Dans le cours de français, deuxième période

Les huit classes de mots sont les noms, les verbes, les pronoms, les adjectifs, les déterminants, les adverbes, les conjonctions et les prépositions.

Les trois dernières sont invariables, alors que les cinq premières peuvent être accordées ou conjuguées.


Billet du 3 avril 2020 : Quand la pédagogie n’est qu’un prétexte

Dans le cours de français

C’est de littérature dont il sera question, dans ce bloc. Parce que le contenu des prochaines lignes est directement relié à une leçon que la vie s’est chargée de me rappeler, au cours de la dernière semaine.

Le livre Comme un roman, de Daniel Pennac (éditions Gallimard, 1992), que j’ai lu pour la première fois il y a plus de 25 ans, est le seul ouvrage dont je peux réciter par cœur un chapitre complet. Le chapitre 5 va comme suit :

Quels pédagogues nous étions, quand nous n’avions pas le souci de la pédagogie!

Fin du chapitre.

Cette citation de Pennac est tout ce qu’il y a de plus véridique. Le problème, c’est qu’il se trouve toujours un intervenant du milieu qui apparaît pour nous demander une reddition de comptes, histoire de s’assurer que tout ce que nous transmettons est en lien avec les programmes. Si bien que malgré tous nos principes et notre bonne volonté, on développe généralement le réflexe inverse en se souciant davantage de la pédagogie.

C’est ainsi que dès le début du confinement, et avant la mise en ligne du site L’école ouverte, je me suis mis à envoyer de courts exercices quotidiens à mes élèves, histoire de nous permettre, à tous, de garder le nez dans la matière. Malgré le fait que ces activités se voulaient facultatives, les deux tiers des élèves de ma classe y participaient sur une base régulière.

Le changement de schème est survenu lundi dernier. Trois jours auparavant, j’avais envoyé un courriel aux élèves, ainsi qu’à leurs parents, histoire d’obtenir les autorisations d’usage afin de suggérer une rencontre par vidéoconférence. Cette fois, j’ai obtenu la participation de 24 de mes 25 élèves. Aucune pédagogie en apparence, que de la discussion, des questions et des réponses. Et beaucoup de plaisir durant plus d’une heure. Le besoin était là, celui de retrouver une situation le plus près possible de la normale, avec les amis et l’enseignant réunis en un seul lieu, virtuel, en même temps.

Des apprentissages, il y en a eu de part et d’autre. Pour eux comme pour moi. La matière n’est qu’un prétexte. C’est de garder le lien qui importe. Plus que jamais, Pennac a raison.

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Dans le cours d’univers social

Dans mon billet de vendredi dernier, je faisais allusion à quelques éléments beaux et positifs dont la crise du coronavirus nous permettait d’être les acteurs ou les témoins. On m’en a fait remarquer quelques autres, au cours des derniers jours, notamment les défilés de véhicules d’urgence en appui au personnel de la santé et la courtoisie grandissante des automobilistes.

L’actualité d’hier nous présente cependant un côté moins reluisant de l’être humain, alors que les États-Unis se seraient appropriés des masques N95 destinés à la France, après que la France ait elle-même pris possession de masques en transit vers l’Espagne et l’Italie. Des masques médicaux similaires, commandés en Chine et arrivés au Québec, ont aussi mystérieusement été redirigés vers les États-Unis. Dans son point de presse quotidien, le premier ministre François Legault a admis que les règles du jeu étaient dures et que le Québec donnerait du coude autant que les autres pour voir à combler ses besoins en équipements médicaux.

Tout ceci m’a rappelé une citation de Nelson Mandela :

Dans la vie, je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j’apprends.

Justement. Les actions posées dans les derniers jours nous en apprennent beaucoup sur certains de nos alliés. Alors pour éviter des frictions, pourquoi ne pas produire une partie du matériel nous-mêmes ? Il semble qu’au moins deux entreprises, une à Nicolet et une à Longueuil, seraient disposées à mettre leurs équipements à contribution pour produire du matériel médical, notamment des masques N95.

Tout le monde y gagnerait.

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Le confinement nous permet aussi de discuter plus longuement avec parents et amis. Par téléphone ou via un autre moyen de communication, évidemment. Une collègue avec qui je discutais m’affirmait bien profiter de la pause qui lui était accordée par les événements. Dans la même veine, elle disait souhaiter un retour à la fermeture des commerces le dimanche.

Coïncidence, le gouvernement annonçait cette semaine que pour la durée du mois d’avril, tous les commerces autres que les dépanneurs, les stations-service et les restaurants fermeraient leurs portes les dimanches. Une situation que le Québec n’avait pas vécue depuis 28 ans.

Jusqu’en 1992, c’était principalement pour des motifs religieux que les employés de la grande majorité des commerces bénéficiaient de l’assurance d’une journée de congé les fins de semaines, à l’instar de ceux des autres entreprises et des employés de l’État. On convient que la réalité n’est plus la même.

C’est pour accorder une journée de repos à celles et ceux qui exercent un travail en alimentation et en pharmacie que le gouvernement a décrété cette mesure. Pourrait-elle se prolonger au-delà d’avril ou même de la crise ? Je pense que la question donnerait lieu à un intéressant débat de société, si elle était posée par quelqu’un d’autre que moi.

Les jeunes travailleurs d’aujourd’hui, qui constituent la majeure partie des employés des commerces au détail, recherchent surtout une qualité de vie. Ceci contraste avec ceux d’il y a 30 ans, qui vouaient une plus grande importance aux revenus. Avec pour résultat qu’une rareté de la main-d’œuvre incite déjà plusieurs commerçants à réduire leurs heures d’ouverture. Uniformiser cette réduction pour tous les commerces en décrétant une journée de fermeture hebdomadaire permettrait-il vraiment de rencontrer un objectif de repos ou d’activités familiales, potentiellement souhaité par une majorité ?

En ce moment, cette question est à mille lieues de constituer une priorité. Mais ne serait-ce que pour trouver une solution à la pénurie de main-d’œuvre, elle méritera avant longtemps qu’on s’arrête pour y réfléchir.

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La bonne nouvelle de cette semaine

Avec l’actuelle situation mondiale, plusieurs bonnes nouvelles passent malheureusement sous le radar. Cette semaine, deux entreprises québécoises ont remporté des honneurs lors d’un prestigieux concours. En effet, le San Francisco World Spirit Competition a octroyé des prix à deux produits de la maison Duvernois, établie à Montréal. Ainsi, les étiquettes Pur Vodka et Pur Vodka Série Autographe édition Château Frontenac ont toutes deux remporté une médaille d’or.

Le même concours a également sacré le gin Norkōtié, produit à Baie-Comeau par la distillerie Vent du Nord, d’une double médaille d’or.

Ces honneurs rejaillissent évidemment sur toute l’industrie québécoise. Rappelons aussi que dès l’éclosion des premiers cas de la COVID-19 au Québec, l’entreprise de Nicolas Duvernois a utilisé ses installations pour créer et distribuer le désinfectant à mains Pur Vodka.