Cette semaine, alors que nous effectuions un assez long voyage en autobus dans le cadre d’une sortie scolaire de fin d’année, un problème de cyberintimidation impliquant plusieurs de nos élèves a été mis à jour. Après avoir fait les premières interventions, ma jeune collègue et moi nous sommes mis à élaborer la suite des choses. Elle est âgée de 22 ans et évoquait le fait que, selon elle, ces situations étaient maintenant pires que lorsqu’elle était en fin de primaire, il y a 10 ans.
Oui et non.
Aujourd’hui, contrairement à il y a 10 ou 20 ans, l’homophobie, la transphobie, le racisme et le rejet de la différence ne font presque plus partie des mœurs chez nos élèves. L’inclusion et la tolérance sont mieux intégrées. En revanche, les conflits autres dégénèrent plus rapidement et laissent des traces plus profondes. Alors que jadis on frappait pour faire mal, aujourd’hui on frappe pour tuer.
Plusieurs facteurs expliquent cette évolution, mais en tête de liste on trouve les réseaux sociaux et les téléréalités. En banalisant ces violences verbales, on les incruste lentement mais sûrement aux normes collectives.
Les menaces et les insultes proférées par des enfants à des pairs sur Internet se déroulent presque entièrement à partir de la maison, en dehors des heures de classe. En ce sens, la responsabilité incombe aux familles. C’est lorsque les conséquences débordent sur l’école que cette dernière a un rôle à prendre. Notre défi, à ma collègue et moi, est de régler la situation à l’intérieur des quelques jours qui restent à l’année scolaire, de manière à assurer une belle fin de primaire à nos finissantes et finissants, et ainsi de voir à ce que le secondaire s’amorce sur de bonnes bases.
Et je cite :
« Je pense que les sénateurs démocrates ne voteraient toujours pas pour destituer Joe Biden, même si vous aviez une vidéo de lui déguisé en diable, assassinant des enfants sous la pleine lune tout en chantant du Pat Benatar. »
Ted Cruz, sénateur républicain du Texas, le 15 juin 2023
Bon. Ted Cruz vient d’associer la musique de Pat Benatar au satanisme. Je devrai revoir mes standards.
Dans le cours de musique
Il a écrit et composé Le plus beau voyage, Le grand six pieds et Marie-Noël, un classique du temps des Fêtes popularisé par Robert Charlebois. Voilà qu’à 84 ans, Claude Gauthier nous surprend avec un nouvel album, Les amitiés. Dès les premières notes, les premières paroles, on reconnaît le chansonnier, au point d’en ressentir une certaine nostalgie.
Parmi les onze titres, dix constituent des chansons originales. L’autre, Matin, est une adaptation du classique Morning Has Broken, de Cat Stevens. C’est la #musiquebleue que je propose aujourd’hui.
Claude Gauthier – Matin – Les amitiés – #musiquebleue
La bonne nouvelle de cette semaine
Difficile de mentionner autre chose que la survie, en pleine jungle amazonienne, de quatre frères et sœurs âgés de 1 à 13 ans. Ils y ont erré durant 40 jours après l’écrasement de l’avion à bord duquel ils prenaient place. L’accident avait d’abord coûté la vie au pilote et à l’accompagnateur, avant que la mère des enfants ne rende l’âme à son tour, quatre jours plus tard.
On avait rapidement annoncé les avoir retrouvés, peu de temps après l’écrasement, avant de se raviser et d’admettre qu’il s’agissait d’une fausse information. Alors que les secours perdaient peu à peu l’espoir de les revoir vivants, la grande sœur de 13 ans a vu à nourrir le groupe avec du pain de manioc et des fruits sauvages. Plusieurs, parmi les sauveteurs colombiens, n’hésitent pas à évoquer le miracle.
N’allez surtout pas me caser dans le même créneau que les climatosceptiques ou les ultraconservateurs, il n’en est rien. J’estime plutôt que les changements sont chose du passé et n’ont plus rien d’actuel. Il faut maintenant évoquer l’urgence climatique. Certains pousseront même le bouchon un peu plus loin et parleront de crise climatique. Les phénomènes naturels récents, donnant lieu à des scènes parfois apocalyptiques, deviennent la norme plus que l’exception.
L’alarme est sonnée depuis longtemps. Les premiers à le faire passaient pour des illuminés. Les suivants, pour des écolos hippies. Aujourd’hui, ce sont des centaines d’organismes et de porte-parole, partout à travers le monde, qui actionnent la sonnette. Les jeunes, je suis bien placé pour en témoigner, suivent le mouvement.
Il y a une trentaine d’années, Jean Allaire a prononcé une phrase qui m’est toujours restée en tête : « Un peuple qui n’écoute pas sa jeunesse est un peuple qui n’écoute pas son avenir, et qui n’en a peut-être pas. »
Il n’a jamais cru si bien dire.
Les classes multiniveaux sont monnaie courante dans la société québécoise. On remplit les classes au maximum et quand il reste des élèves, on regroupe les surplus de deux niveaux différents dans une seule classe, obligeant la personne titulaire de cette classe à enseigner deux programmes.
Le problème est encore plus criant lorsque ce sont des élèves de deux cycles différents qui sont ainsi regroupés. Au Québec, un cycle scolaire s’étire sur deux ans, la seconde année servant à consolider les notions acquises lors de la première.
Face à cette situation, l’auteur et ex-enseignant Daniel Brouillette a interpellé le ministre de l’Éducation, cette semaine. Si j’ai relayé sa lettre sur mes réseaux sociaux, je me permets également de le faire ici. Cette cause mérite d’être entendue.
Vous n’aurez sûrement pas le temps de lire ce message, mais je me croise les doigts pour qu’il ne passe pas inaperçu au niveau de votre équipe. Je suis fort heureux que vous vous préoccupiez du français. En tant qu’ex-enseignant devenu écrivain jeunesse, je crie haut et fort depuis des années que les jeunes devraient écrire TOUS LES JOURS. Même si je demeure un brin sceptique (vos quelques prédécesseurs ont été pour le moins décevants), il reste que vos récentes annonces m’apportent un brin d’espoir. Vous êtes sur la bonne voie.
Si je vous interpelle, ce n’est pas pour vous lancer des fleurs (c’était quand même une belle façon d’amorcer le tout), mais plutôt pour vous aiguiller sur un problème qui, de l’avis de tous les spécialistes et de toutes les enseignantes, nuit à la réussite : les classes multi-intercycles. Juste dans ma petite ville de Lorraine, l’an prochain, il y aura une classe de 4-5 dans chacune de nos trois écoles primaires. Oui, trois classes rassemblant des élèves de 4e année, qui consolideront les apprentissages du 2e cycle, avec des élèves de 5e année, qui apprendront les nouvelles notions du 3e cycle. Et on présente ça comme si c’était normal, alors que c’est absolument aberrant !
Ça ne prend pas la tête à Papineau pour deviner que toutes les profs fuiront ces contrats de m****. Résultat : de jeunes profs avec peu ou pas d’expérience en hériteront. De quoi éteindre leur passion assez vite!
Dans une société où l’école est soi-disant importante, jamais on ne devrait permettre à des classes multi d’exister (en région éloignée, je peux toujours comprendre), encore moins quand les élèves ne sont pas au même cycle. Laissons la boulechite de côté : ces classes existent uniquement parce qu’on cherche à sauver d’importantes sommes d’argent. Oui, ça coûte moins cher en personnel. Oui, ça permet de régler le problème criant de manque de locaux. L’argent, encore l’argent… Et les élèves là-dedans ? L’école n’est-elle pas censée être centrée sur les besoins des jeunes ? Quand on tourne les coins ronds, on en paie le prix plus tard, vous le savez fort bien. Même pas besoin de vous en convaincre…
Monsieur Drainville, si le français est si précieux à vos yeux, ce que je crois sincèrement puisque je vous écoutais régulièrement au 98,5, ajoutez l’abolition des classes multi à votre réforme. Ce n’est pas rendre service à qui que ce soit de mélanger 12 jeunes de 4e année avec 12 jeunes de 5e année. Les directions essaient de redorer le tout pour que la pilule passe bien auprès des parents, mais on sait tous que c’est antipédagogique.
Merci et bonne continuité.»
Daniel Brouillette, auteur de littérature jeunesse.
Dans le cours de musique
En #musiquebleue, cette semaine, voici un retour dans le jazz moderne montréalais, avec le groupe Solarium. La pièce Houdini est tirée de l’album Aube/Nocturne, lancé vendredi dernier.
Les Olympiades canadiennes des métiers et des technologies réunissent, depuis 27 ans, plusieurs centaines de concurrents de partout au pays. Ces personnes rivalisent de compétences et d’expertises dans des démonstrations de plus de 40 métiers spécialisés, devant juges et spectateurs.
Cette année, la compétition a été remportée par Marie-Soleil Audiffren, étudiante en dessin du bâtiment au Centre de services scolaire des Mille-Îles (CSSMI). Là où l’exploit est d’autant plus remarquable, c’est que la nouvelle championne canadienne a suivi un parcours scolaire atypique, en raison d’une dysphasie sévère. Grâce à sa détermination, elle a su développer ses talents de dessinatrice qui lui ont fait remporter la médaille d’or lors des Jeux régionaux, le bronze aux Olympiades québécoises, et finalement la plus haute marche du podium à la compétition canadienne.
Savoir lire entre les lignes est une faculté qui s’acquiert. Quand le ministre de l’Éducation ose affirmer que de donner une classe à quelqu’un qui ne possède qu’un diplôme d’études secondaires est préférable à laisser cette classe sans enseignant1, je commence à comprendre le fond de sa pensée. La vie publique de Bernard Drainville étant ponctuée d’allers-retours entre les médias et l’Assemblée nationale, il a pourtant maintes fois dénoncé la piètre qualité des résultats en français chez les élèves du secondaire. Il ouvre maintenant la porte du statut d’enseignant aux personnes qui en sont issues, sans avoir étudié au-delà.
Dans mon billet de la semaine dernière2, j’établissais un parallèle entre la pénurie de juges à la Cour supérieure du Québec et celle dans le domaine de l’enseignement, en illustrant les différences notoires dans les manières de les gérer. Cette semaine, c’est le chroniqueur Richard Martineau qui a tenté un exercice similaire3, parodiant l’arrivée fraîche de 15 nouveaux chirurgiens dans un hôpital, après que ceux-ci aient suivi une formation accélérée de 30 crédits. La comparaison suggérée par Martineau démontre rapidement le ridicule de la situation.
Enseigner, ce n’est pas uniquement transmettre et évaluer des notions de français, de mathématiques et de quelques autres matières. C’est aussi créer des liens d’attachement avec chaque élève. C’est déceler les difficultés, académiques ou autres, de chacun d’eux. C’est collaborer avec les parents. C’est mettre en place des structures et des interventions visant la réussite scolaire et le développement des habiletés sociales. C’est participer à plusieurs comités pour stimuler l’intérêt d’un groupe en particulier ou de l’école entière. C’est contacter différents organismes chaque fois que les besoins d’un enfant le requièrent. C’est aussi entretenir les suivis qui en découlent. C’est de nombreux rapports écrits demandés par des professionnels de la santé et autres spécialistes, remplis la plupart du temps sur notre temps personnel. Et toujours gratuitement. C’est gérer les émotions des enfants et, de plus en plus, composer avec celles de leurs parents. C’est planifier chaque semaine plusieurs activités académiques en les développant à travers diverses approches pédagogiques de manière à rejoindre tous les élèves dans leurs différents styles d’apprentissage. Et j’en passe.
Après mon parallèle de la semaine dernière et la lecture de la rubrique de Richard Martineau, je me suis demandé ce qu’il adviendrait si nous procédions à l’inverse et que nous insistions pour que, comme c’est le cas en justice et en santé, le domaine de l’éducation ne fasse appel qu’à du personnel légalement qualifié. Probablement que les délais pour obtenir de l’instruction s’avéreraient longs. On devrait fermer des classes faute d’enseignants. Pour les mêmes raisons, des écoles pourraient devoir réduire leurs heures ou fermer temporairement. Dans tous ces cas, nombre d’enfants devraient demeurer à la maison, faute de pouvoir obtenir une instruction de qualité, donnée par une personne qualifiée.
Et c’est là qu’il faut lire entre les lignes. On l’a constaté durant la pandémie, notre société n’est pas équipée pour garder ses enfants à la maison. On a beau prétendre que l’école est un milieu d’apprentissage, c’est son côté service de garde qu’on recherche d’abord et avant tout. Il n’y a plus d’enseignants ? Arrangez-vous pour trouver quelqu’un qui va au moins garder mon enfant, aux frais de l’État.
Ça, le ministre Drainville l’a compris. Et l’évidence est telle qu’il peut impunément tolérer l’inacceptable, pour reprendre les mots de Marwah Rizqy. La lecture des sous-entendus n’aura jamais paru aussi limpide.
On arrive à un des quelques moments de l’année où il faut abréger l’écriture du blogue pour investir ce précieux temps dans la correction des évaluations et la compilation des bulletins. Même si on voulait qu’il en soit autrement, les paupières s’affairent à nous rappeler que le corps requiert un minimum de repos. Pas question de couper sur les heures de sommeil, donc. On limite le nombre de blocs pour cette semaine.
Dans le cours de musique
Je prends quand même le temps de vous proposer une #musiquebleue. Avec la sortie récente du dernier Half Moon Run, le choix s’avérait facile. L’album s’intitule Salt. Voici la pièce You Can Let Go.
Half Moon Run – You Can Let Go – Salt – #musiquebleue
L’éventuelle hausse de salaire de la députation québécoise continue de faire couler beaucoup d’encre. Après la maladresse du ministre de l’Éducation dont je faisais état sur cette page la semaine dernière, voilà que certains partis d’opposition ont, au cours des derniers jours, exprimé leur propre point de vue sur le sujet.
Québec solidaire s’est prononcé contre la hausse salariale des députés, mais devant la forte majorité gouvernementale, de qui découle le projet de loi, on a déposé un amendement visant à retarder cette action de trois ans. Du côté du Parti québécois, la position est plus compliquée et m’incite à apporter un important bémol.
Si la CAQ procède avec son augmentation actuelle de salaire des députés, les députés du PQ, fidèles à leurs convictions, limiteront leur augmentation à celle qui sera consentie aux enseignants, au personnel de la santé, et aux employés du secteur public. Et nous voterons contre… pic.twitter.com/61BHaeeKs0
— Paul St-Pierre Plamondon (@PaulPlamondon) May 25, 2023
Le caucus du PQ partage la majeure partie des conclusions du rapport du comité visant à revoir le salaire des députés, appuyant ainsi les hausses salariales, mais désapprouve la façon dont le gouvernement de la CAQ a dirigé le dossier, notamment dans le cadre des actuelles négociations avec les employés du secteur public;
Il votera conséquemment en faveur de la résolution de QS qui vise à repousser la hausse en 2026;
Si l’augmentation de 30% des salaires des députés prenait effet au cours des prochaines semaines, les trois députés du PQ limiteraient leur propre augmentation à la moyenne de ce qu’obtiendraient les employées et employés de l’État lors du renouvellement des conventions collectives et verseraient le reste à des organismes caritatifs.
D’abord, je salue les positions de ces deux formations politiques, notamment celle du PQ qui se dit solidaire des travailleuses et travailleurs du secteur public. Cependant, le libellé de la déclaration de son chef m’incite à le contredire sur un point important.
Et je cite :
« Ainsi, en conformité avec le positionnement historique de notre formation politique et pour se montrer solidaires avec les travailleurs du secteur public, si le projet de loi est adopté tel quel, nous allons LIMITER la hausse de nos salaires à la moyenne de ce qu’obtiendront les travailleurs du secteur public, les infirmières et les profs. »
Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti québécois, le 25 mai 2023.
Le « positionnement historique » du Parti québécois est-il vraiment solidaire des travailleurs du secteur public ? Dans l’histoire contemporaine du Québec, l’action la plus sordide portée contre les employées et employés de l’État fut celle de leur imposer, par décret, un an avant l’expiration des conventions collectives alors en vigueur, une coupe salariale permanente de 20 %. Et ce geste émanait d’un gouvernement du Parti québécois, en 1982.
Une baisse de revenus de 20 %, en pleine récession économique, c’est très difficile à assumer. Ce sont 320 000 personnes, de même que leurs familles, qui avaient alors fait les frais du refus du gouvernement de l’époque de hausser les impôts ou d’augmenter le déficit.
Ces 320 000 travailleurs sont maintenant retraités ou décédés. Plusieurs d’entre eux ont toutefois été mes collègues, quand j’étais en début de carrière. L’amertume demeurait bien palpable, au point où certains avaient fait le serment, malgré les nombreux changements de garde, de ne plus jamais voter pour le PQ. Et dans au moins un cas, quelqu’un à qui je parle encore aujourd’hui, cet engagement demeure, 41 ans plus tard.
Pour le dossier dont il est question depuis les derniers jours, je crois en la sincérité des trois élus péquistes. Mais dans le contexte, il faut éviter d’abuser d’un certain vocabulaire. Leur positionnement historique réfère sans doute à une histoire plutôt récente.
Dans le cours d’art dramatique
Cette semaine, pour la première fois, j’ai entendu parler de Maurice Tillet. Né en Russie de parents français, il est décédé à Chicago, en 1954, à l’âge de 51 ans. S’il a connu des heures de gloire de son vivant, il a peu à peu sombré dans l’oubli après sa mort. Il a en quelque sorte refait surface au début du 21e siècle, quand les créateurs d’un célèbre personnage animé se sont inspirés de son physique.
Atteint d’acromégalie, une maladie qui attaque l’hypophyse, Tillet était doté de mains et de pieds aux tailles disproportionnées, ainsi que d’un visage légèrement déformé. Restreint dans les moyens de gagner sa vie, il a mis ses attributs à profit en devenant lutteur professionnel. Ceci l’a dirigé vers les plus grandes villes d’Amérique du Nord, dont Montréal, où il a été sacré champion du monde chez les poids lourds.
Quel personnage a-t-il inspiré ? La réponse viendra avant le cours de musique. En guise d’indices, je laisse quelques photos ici. Plusieurs d’entre vous devineront !
Sources des photos : historydefined.net, Reddit et The Post and Courier.
Dans le cours de mathématiques
Voici quelques chiffres.
Au cours de l’année scolaire 2020-2021, 26 743 personnes enseignaient dans les écoles québécoises sans être légalement qualifiées pour le faire1. Ce nombre représente environ 25 % de tout le personnel enseignant. Une personne sur quatre. Ce sont les statistiques les plus récentes, mais si je me fie à ce que je constate sur le terrain, je demeure persuadé que la tendance à la hausse s’est poursuivie et que la proportion est maintenant plus élevée. Alors qu’il faut quatre années d’études au baccalauréat pour obtenir un brevet, un fort pourcentage d’individus en retire à peu près tous les bénéfices sans l’avoir obtenu.
Parallèlement à la pénurie de personnel enseignant, le Québec doit aussi composer avec un manque de juges dans les tribunaux2. Songerait-on à embaucher n’importe quel bachelier, à lui donner une formation accélérée de 30 heures avant de lui permettre d’entendre des causes et de rendre un verdict, le tout dans les mêmes conditions salariales que les collègues ayant été nommés après un processus rigoureux ?
Poser la question, c’est y répondre. Il y a des domaines, l’enseignement en est un, où les décisions incongrues s’acceptent plus facilement. C’est triste et dangereux.
Il y a longtemps que je n’ai pas écrit sur la Ligue nationale de hockey (LNH) dans mes billets hebdomadaires. En cette année où la LNH se dotera d’une nouvelle super vedette, Connor Bedard, le Canadien de Montréal, jusqu’à il y a quelques semaines, semblait bien positionné pour repêcher un excellent joueur, en vertu d’un choix de premier tour obtenu des Panthers de la Floride dans la transaction qui avait envoyé le défenseur Ben Chiarot sous le soleil. Dans la LNH, moins on a de succès lors d’une saison, meilleur est le choix lors de la séance de repêchage qui suit.
Les Panthers sont passés très près de ne pas participer aux séries éliminatoires, ce qui aurait assuré le Tricolore d’un des 16 premiers choix. Mais voilà que, entrés dans les séries par la porte de derrière, l’équipe floridienne a remporté ses trois premières rondes et se retrouve maintenant en finale de la Coupe Stanley ! Au mieux, Montréal repêchera au 31e rang avec la sélection des Panthers. Mais les chances de voir ces derniers remporter le précieux trophée sont excellentes, ce qui conférerait le 32e et dernier tour au CH, lors de la première ronde de l’encan amateur.
Qui aurait parié là-dessus ? À peu près personne.
Dans le cours d’art dramatique, deuxième période
Bien que Dreamworks ne l’ait jamais confirmé officiellement, de nombreuses voix dans le milieu cinématographique affirment que les traits physiques de Shrek auraient été calqués sur ceux de Maurice Tillet. Mythe ou réalité ? Tirons nos propres conclusions !
Dans le cours de musique
Artiste innu originaire de Maliotenam, Shauit chante en quatre langues et compose dans plusieurs styles. Son dernier album, Natukun, sorti en avril, poursuit dans la même veine. Malgré son titre autochtone, la chanson Kanishte est écrite et interprétée en français.
C’est son vidéoclip que je vous propose, cette semaine. Toutefois, il ne sera disponible que vers 9 heures, le vendredi 26 mai. J’invite donc les plus matinaux d’entre vous à revenir le visionner. 😊
Shauit – Kanishte – Natukun – #musiquebleue
La bonne nouvelle de cette semaine
Cette semaine, j’opte pour la diffusion d’une beauté de la vie, en guise de bonne nouvelle. Notre univers est vraiment magnifique.
🛰️🌍☀️ Voici à quoi ressemble un coucher de soleil vu depuis l'espace. Grandiose ! pic.twitter.com/qp5xID5Wyf
— 🌍 Le Contemplateur (@LeContempIateur) May 25, 2023
Je paie des cotisations syndicales depuis une trentaine d’années. Pour ce qui est du militantisme, cependant, je laisse ça à d’autres collègues. Cette semaine, le temps d’une soirée, j’ai reconsidéré ce choix. Les énormités proférées par le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, en entrevue au Devoir, n’avaient d’égales que ses improvisations, sa condescendance et la méconnaissance de ses dossiers. Dans l’actualité, il a été abondamment question de sa déclaration concernant la non-comparaison possible entre le travail de députation et celui de l’enseignement. Au-delà de cet impair, qui n’a meublé que quelques-unes des 59 minutes qu’a duré l’enregistrement de la rencontre, ses positions concernant la formation continue du personnel enseignant, le futur Institut national de l’excellence en éducation (INEE) et l’éducation à trois vitesses s’avèrent inquiétantes. C’est comme si on confiait à n’importe quel gérant d’estrade la direction du Canadien de Montréal, sur la simple base de ses connaissances des chroniques de Mathias Brunet, de Richard Labbé et de Réjean Tremblay, et que l’énergumène en question se lançait sur-le-champ dans un vaste chantier en prétendant connaître la recette infaillible pour ramener la Coupe Stanley dans la métropole.
Le seul endroit où Drainville a marqué un point, c’est lorsque les journalistes Marie-Michèle Sioui et Michel David l’ont défié sur l’absence d’indépendance de l’INEE par rapport au ministre. Après une partie de bras de fer, il a sorti l’extrait du projet de loi qui décrit les grandes lignes du mandat de l’Institut, et dont un seul des neuf éléments stipule qu’il doit être réalisé de concert avec le ministre de l’Éducation.
Pour le reste, il n’a pas été en mesure d’expliquer convenablement les raisons pour lesquelles il préfère se doter de l’INEE plutôt que de revoir certains mandats du Conseil supérieur de l’éducation (CSE) et de lui confier ce rôle, comme il voit dans la formation continue des enseignantes et enseignants la solution magique à la complexité de leur tâche en raison de la hausse de la diversité dans les classes. Pourtant, les 30 heures de formation sur deux ans sont déjà exigées (et remplies), sans que l’ombre d’un début de résultat à ce niveau se pointe à l’horizon. Remarquez qu’il prétend néanmoins le contraire sur la vidéo, évoquant un endroit, sans avancer de sources ni de statistiques. Lorsque, plus tard durant l’entrevue, il est question de sa mesure visant à inclure dans les classes des surveillantes et des surveillants déjà à l’emploi dans les écoles, le ministre insiste sur son importance et son utilité, mais la lie aux actuelles négociations de la prochaine convention collective.
Lorsqu’a été mentionnée la disparité entre l’école publique, l’école publique avec projets particuliers et l’école privée, notamment en ce qui concerne la facilité d’accès à l’université, Bernard Drainville a on ne peut plus clairement mentionné que la pratique d’un métier était aussi valorisante que celle d’une profession, et que la situation actuelle permettait justement l’octroi de diplômes d’études professionnelles et d’études collégiales, autant que de diplômes universitaires. Quand, par deux fois, Michel David lui a demandé de commenter le fait que les chiffres récents indiquaient que les taux de réussite scolaire dans les écoles privées permettaient à ses élèves un choix beaucoup moins offert à ceux qui fréquentent le secteur public pour les études postsecondaires, il a chaque fois esquivé la question et martelé l’importance des métiers.
À de nombreuses reprises, durant l’entrevue, le ministre a hésité et bafouillé avant de fournir des réponses peu convaincantes. Lorsqu’il le faisait, aucune source ne venait étayer ses propos, ce qui s’avère plutôt étonnant pour un journaliste de carrière. En toute fin d’exercice, alors qu’il venait de défendre bec et ongles la formation rapide pour qualifier de nouveaux titulaires de classes, Marie-Michèle Sioui lui a demandé si, justement, ces personnes obtiendraient le même salaire que celles qui ont fait quatre années de baccalauréat. Il a figé, hésité et a finalement mentionné n’avoir aucune réponse pour l’instant. Ce qui s’avère là aussi étonnant pour un ministre de l’Éducation en poste depuis sept mois.
Et je cite :
« Michel, tu permets, je vais te tutoyer. Tu compares vraiment la job d’une enseignante à la job d’un député ? T’es en train de me dire que ça se compare, ça, là ? »
Le ministre de l’Éducation Bernard Drainville au chroniqueur Michel David, le 15 mai 2023.
Michel David venait de lui demander de commenter le fait que le personnel enseignant québécois n’obtiendrait pas encore la parité salariale avec ses collègues ontariens, alors que les députés de l’Assemblée nationale s’apprêtent à se voter une augmentation qui fera d’eux les mieux payés au Canada, exception faite de ceux de la Chambre des communes.
Et je cite :
« J’ai été prof à l’université et malgré cette expérience, j’étais brûlée après une semaine à titre d’enseignante dans une classe de 5e année. Après plusieurs mois de suppléance, je peux affirmer qu’un enseignant peut être un excellent député, mais l’inverse est moins vrai ! »
Marwah Rizqy, députée de St-Laurent, le 16 mai 2023.
Différents extraits de l’entrevue de Bernard Drainville au journal Le Devoir ont circulé sur les réseaux sociaux, cette semaine. Pour éviter toute ambiguïté, je diffuse ici la version intégrale d’une heure.
Et je cite :
« En aucun cas, j’ai voulu insinuer que le travail d’enseignant a moins d’importance que celui de député. À mes yeux, toutes les professions et tous les métiers méritent le même respect qu’on soit enseignante, infirmière, machiniste, plombier, etc. »
Bernard Drainville, ministre de l’Éducation, le 17 mai 2023.
Dans le cours de français
Grammaticalement, il n’y a aucun problème à utiliser l’expression je m’excuse. Dans les faits, toutefois, il s’avère incongru, voire arrogant, de s’excuser soi-même pour un mauvais geste commis ou une plate parole prononcée. Il vaut mieux dire je vous présente mes excuses ou encore veuillez m’excuser.
Et je cite :
« Je me suis mal exprimé. C’est une maladresse. Si certaines personnes se sont senties blessées, surtout des enseignants et des enseignantes, oui, je m’excuse auprès d’elles. »
Bernard Drainville, ministre de l’Éducation, le 18 mai 2023.
#LeProfCorrige
Ici, on aurait dû lire oui, je leur présente mes excuses, plutôt que oui, je m’excuse auprès d’elles.
Quant à la sincérité des excuses, je veux bien laisser le bénéfice du doute au ministre, mais je suis déçu. Le conditionnel employé dans son libellé ajoute à sa désinvolture et exprime une situation qui diffère grandement de la réalité perçue sur le terrain, croyez-moi. Personnellement, je me suis senti beaucoup plus méprisé que blessé.
Après ces différentes bourdes, appelons-les comme ça, à l’endroit du principal groupe avec lequel il doit composer, je me demande sérieusement ce qu’il reste de crédibilité à Bernard Drainville pour mener à bien le renouvellement de la convention collective des enseignantes et enseignants du Québec.
Dans le cours de musique
Soif est le quatrième album de l’autrice-compositrice-interprète Ariane Brunet, qui travaille sous le nom de L’Isle. Son style musical et le son qu’elle produit ne sont pas sans rappeler une certaine Vanessa Paradis. Toutefois, Ariane est une artiste québécoise à part entière, dont le talent demeure original et indéniable.
Voici le vidéoclip de la pièce Vanille.
L’Isle – Vanille – Soif – #musiquebleue
La bonne nouvelle de cette semaine
Diane Dufresne fait maintenant partie du Panthéon de la musique canadienne. Elle y a été introduite cette semaine. Établi en 1978, l’organisme accueille ainsi sa première femme interprète québécoise et francophone. Les autres membres francophones sont Luc Plamondon et Daniel Lanois, ce dernier étant né d’un père francophone et d’une mère anglophone. Outre Plamondon et Lanois, Oliver Jones, Oscar Peterson, Corey Hart et Leonard Cohen font partie des personnalités québécoises membres du Panthéon.
Je me rends compte que les choses vont bien au Québec quand le plus gros débat de la semaine a porté sur la fête des Mères, la fête des Pères et la nouvelle fête des Parents. Quelques enseignantes, guidées par de bienveillantes intentions, ont simplement pris la décision d’emprunter la voie de la déclaration de l’ONU et de souligner la fête des Parents le 1er juin, plutôt que les traditionnelles fête des Mères et fête des Pères. S’en est suivi un tollé démesuré.
Pourquoi fais-je référence à des intentions bienveillantes ? Il suffit d’avoir enseigné à des orphelins ou à des enfants abusés pour sentir le malaise, parfois le mal-être, de certains élèves à qui on impose la confection d’un cadeau artisanal, destiné à un adulte disparu ou violent, pour une de ces deux fêtes. Les en exempter ne règle rien, le temps alloué pour les autres leur faisant réaliser leur différence.
Je n’ose pas imaginer ce que les enseignantes concernées ont dû ressentir en constatant la commotion que leur initiative a soulevée. Ceci sans compter les injures, les insultes et les menaces qui leur ont été adressées via les médias et les réseaux sociaux. En pleine fin d’année scolaire, elles ont beaucoup d’autres choses à gérer.
La récupération politique qu’en ont faite certaines personnes est abjecte.
En passant, pourquoi tient-on pour acquis que du temps de classe doit être utilisé pour souligner des événements hors de la mission scolaire ?
Mon hypothèse est claire et directe : l’aspect commercial a pris le dessus. À l’époque où les écoles étaient confessionnelles, il était normal d’y fêter Pâques et Noël. Un côté traditionnel s’est instauré et, bien que la société ne reflète plus exactement les mêmes réalités, un consensus réclame que nous le fassions toujours, selon un concept qui a évolué en évacuant l’histoire religieuse pour tout concentrer sur la vente de musique, de décorations monstrueuses, de cadeaux et de chocolat. Pour le reste, lire les nombreux autres événements que le consensus social nous impose de souligner, je considère à tout le moins contreproductif que nous ayons à sacrifier autant de précieuses heures de pédagogie pour faire vivre les Walmart et les Dollarama de ce monde.
Comme pour bien d’autres choses, on a transmis implicitement aux écoles un rôle qui incombe aux familles.
Dans le cours de français
On arrive au moment de l’année où les principaux dictionnaires, le Petit Robert et le Petit Larousse illustré, annoncent en grande pompe les nouveaux mots qui effectueront leur entrée dans leurs pages. Bien honnêtement, j’ai déjà constaté des entrées plus marquées que cette année. On trouve tout de même quelques éléments intéressants.
D’abord, signe de l’actualité des dernières années, on salue l’arrivée officielle du mot complosphère (Ensemble des personnes qui participent à la diffusion d’idées jugées complotistes sur Internet, selon le Petit Robert). Dans la même catégorie, on voit également apparaître covidé et covidée. Les informations françaises des derniers mois sont aussi à l’origine de l’arrivée du verbe nasser, qui signifie encercler des manifestants.
Il faut également souhaiter la bienvenue, ou pas, à quelques anglicismes, dont le nom crush, ainsi que les verbes ghoster et bader. Issu de l’univers virtuel, le mot métavers, avec l’accent aigu sur le e, est maintenant accrédité.
L’influence québécoise se fait également sentir, cette année. D’abord avec l’apparition du mot infonuagique, mais aussi avec celle de notre poète David Goudreault, dans le Petit Robert des noms propres.
Dans le cours de français, deuxième période
En fait, j’aimerais commenter une nouvelle qui concerne la chanson francophone. J’y reviendrai donc Dans le cours de musique, après la #musiquebleue.
Dans le cours de musique
Roberto « Bob » Bissonnette est mort tragiquement en septembre 2016, à l’âge de 35 ans. Après 15 saisons de hockey dans les rangs juniors, universitaires et semi-professionnels, il s’est lancé dans la chanson, enregistrant quatre albums, dont deux ont obtenu la certification disque d’or.
Impliqué dans plusieurs organisations, il s’était porté acquéreur de quelques titres de propriété des Capitales de Québec, l’équipe de baseball de la ligue Frontière. C’est trois mois plus tard qu’il a péri dans l’écrasement d’un hélicoptère, qui a également coûté la vie au pilote. Le président des Capitales, Michel Laplante, s’en est tiré miraculeusement.
Depuis, la Fondation Bob Bissonnette a été mise sur pied. Elle offre de l’aide monétaire et matérielle à des jeunes ou à des organismes œuvrant avec eux, afin de leur permettre de pratiquer un sport ou une activité culturelle. En guise de financement pour la Fondation, on a récemment édité en CD et en DVD le spectacle que Bob Bissonnette avait donné à l’Impérial de Québec, en 2011. Tiré de cet album, voici son plus grand succès, Mettre du tape su’ ma palette.
Bob Bissonnette – Mettre du tape su’ ma palette – LIVE à l’Impérial de Québec – #musiquebleue
Dans le cours de musique, deuxième période
Il semblerait que la musique francophone… Et puis non, pas ici non plus ! J’en fais ma bonne nouvelle de la semaine.
La bonne nouvelle de cette semaine
La chanson francophone se porte plutôt bien, semble-t-il ! Selon le magazine Les Inrockuptibles1, pour l’année 2022, 279 simples et 47 albums de musique francophone ont obtenu la certification d’exportation à l’étranger, soit une hausse de 38 % par rapport à 2022. Le rap et l’électro contribuent largement à cette augmentation, d’après les chiffres présentés.
Il y a déjà un bout de temps que la question se trouve sur la sellette, mais les nouvelles des derniers mois nous la rappellent maintenant constamment : faut-il craindre l’intelligence artificielle (IA) ?
D’un côté, l’IA peut être utilisée pour améliorer la vie des gens dans de nombreux domaines tels que la médecine, la recherche scientifique, l’agriculture, l’industrie manufacturière, la mobilité et les services publics. L’IA peut aider à résoudre des problèmes complexes, à fournir des solutions innovantes et à automatiser des tâches répétitives, ce qui peut libérer les humains pour des tâches plus créatives et à plus haute valeur ajoutée.
D’un autre côté, l’IA peut également être utilisée à des fins malveillantes, comme la manipulation des opinions publiques, le vol de données personnelles, la cybercriminalité ou le développement d’armes autonomes. Il est donc important de mettre en place des réglementations et des normes éthiques pour s’assurer que l’IA est utilisée de manière responsable et pour le bien commun.
Il est important d’être conscient des implications potentielles de l’IA et de travailler pour maximiser ses avantages, tout en minimisant ses risques.
Pourquoi ai-je choisi d’aborder ce sujet, cette semaine ?
Disons que l’humoriste Mathieu Portelance y a beaucoup contribué, quand il s’est servi de l’intelligence artificielle pour faire interpréter un succès du groupe Les BB par Michael Jackson. Une chanson francophone, Tu ne sauras jamais1, écrite et composée par des Québécois, chantée par une défunte icône américaine. Et le résultat est étonnant, plutôt réaliste. Suffisamment réaliste pour qu’on se sente à tout le moins préoccupé par les possibilités offertes par l’IA aux personnes tentées par des desseins malveillants.
Il y a quelques années, l’Université de Washington avait utilisé une technologie encore plus sophistiquée pour faire dire n’importe quoi à Barack Obama2. Et dans ce cas, on ne s’était pas arrêté à la voix. On avait créé de toutes pièces des extraits vidéos.
Dans la vidéo de la BBC sur le faux Barack Obama, la professeure Ira Kemelmacher-Shlizerman affirme, presque dans les mêmes mots, ce que j’aborde au début de ce billet.
Ce que j’aborde ? Pas tout à fait.
Les quatre premiers paragraphes de mon billet de cette semaine ont été rédigés par l’intelligence artificielle, soit par le prototype ChatGPT. N’ayez crainte, je n’ai aucune intention de continuer d’avoir recours à ses services. J’aime trop écrire pour confier à quelqu’un d’autre, humain ou virtuel, la tenue ne serait-ce que partielle de mon blogue hebdomadaire.
Dans le cours de français
Il arrive souvent qu’un produit acheté affiche de grossières erreurs de traduction sur son emballage ou à l’intérieur de ses instructions. Mais lorsqu’il s’agit d’une faute d’orthographe, qui de surcroit contrevient à une règle de grammaire des plus élémentaires, en plus d’avoir échoué le test de la révision, on peut se permettre d’affirmer qu’il s’agit d’une bourde impardonnable.
#LeProfCorrige
Ici, on aurait dû lire Porc effiloché et non Porc éffiloché. En français, il n’existe aucun mot dont la double consonne est précédée d’une voyelle accentuée. Aucun.
Dans le cours de musique
Pour les amateurs de jazz et de musique du Sud, voici Myo, le nouvel album de Jean-François Groulx. La pièce que j’ai retenue cette semaine s’intitule Bolerocha.
Cette semaine, on sort des sentiers battus ! La bonne nouvelle s’éloigne en tous points de celles que j’ai l’habitude de suggérer. Elle se veut plus légère. Et surtout, je l’ai choisie parce qu’elle m’a été proposée par un de mes élèves.
Du 1er au 14 mai, soit depuis quelques jours, le Canada entier vibre au rythme de la Semaine de la pizza. Pourquoi la Semaine de la pizza s’échelonne-t-elle sur deux semaines ? Je l’ignore, mais je présume que c’est pour doubler le plaisir !
Les nombreux restaurants participants soumettront à leur clientèle une pizza originale, spécialement créée pour l’événement. Le public pourra ensuite voter pour sa pizza préférée. Ce festival en est à sa troisième édition.
J’ai milité activement au sein d’un parti politique durant 10 ans, soit de 1985 à 1995. J’étais ce genre de militant qui tenait à ses convictions, mais qui respectait celles des adversaires. J’ai d’ailleurs développé quelques amitiés parmi les sympathisants et sympathisantes d’autres formations. Aujourd’hui, quelques heures après l’abandon du projet de troisième lien entre Québec et Lévis dans sa vocation initiale, c’est aux bénévoles de la Coalition avenir Québec (CAQ) que je pense.
Militer en politique, c’est choisir le véhicule qui correspond le mieux à nos aspirations, bien qu’aucun ne le fasse entièrement. C’est pourquoi il faut souvent se laisser convaincre quand une idée, un objectif ou des étapes qui y mènent nous rejoignent moins, voire pas du tout. C’est défendre le programme du parti et le bilan du gouvernement qui en est issu, même quand des éléments heurtent sérieusement nos convictions personnelles. C’est se répéter que même si un autre parti, dans un dossier particulier, rallie l’essentiel de nos pensées, la globalité de son programme n’y correspond pas.
Un chemin de traverse est un raccourci ou un chemin plus court que celui habituellement emprunté. Rien ne saurait mieux décrire autant le tunnel sous le fleuve que l’on compte construire que la saga qui l’entoure.
Dans toutes les strates de la société, il y a des adeptes et des opposants à ce fameux troisième lien. Je présume qu’il en est de même chez les militants et militantes de la CAQ. À un certain moment, plusieurs ont dû défendre bec et ongles une phase de ce projet pour laquelle il leur était difficile d’adhérer. Les élus également, me direz-vous. Mais en fin de compte, ce sont eux qui prennent les décisions et définissent les changements de cap, alors que le seul pouvoir d’un sympathisant se limite à une voix parmi plusieurs centaines, souvent quelques milliers, au congrès annuel d’orientation de son parti.
À moins de militer au sein d’un parti idéologique, on ne quitte pas sur le fond d’un seul désaccord. Plusieurs membres de la CAQ, notamment à Lévis, devront donc reprendre leur bâton du pèlerin et défendre une position en grande partie contraire à celle qu’ils défendaient encore récemment. Bien que ce soit là une peine que je ne me donnerais plus aujourd’hui, ils ont toute mon empathie.
Dans le cours de français
Il fallait bien que ça arrive. Je dois corriger une erreur de français commise dans un de mes billets. Voici la phrase :
« En date d’aujourd’hui, uniquement au centre de services scolaires qui m’emploie, vingt-neuf trajets ne peuvent être desservis. »1
Voyez-vous la faute ? Il y en a bel et bien une. Suite après la #musiquebleue.
Jazz, blues, rock et pop, la dernière sortie de Brigitte Boisjoli donne dans plusieurs styles. Depuis longtemps que j’aime sa musique et sa voix, voilà qu’elle nous arrive avec des textes originaux qu’elle a elle-même écrits. Partir, la pièce que je propose ici serait, semble-t-il, un message qu’elle adresse à son père. Dans la même lignée, l’album s’intitule Mens-moi. Le ton est donné ! La note aussi.
Brigitte Boisjoli – Partir – Mens-moi – #musiquebleue
Dans le cours de français, deuxième période
Avez-vous trouvé ?
#LeProfSeCorrige
Ici, on aurait dû lire centre de services scolaire, sans la marque du pluriel à scolaire, plutôt que centre de services scolaires. Jusqu’à récemment, lorsque j’évoquais l’organisme qui a succédé aux commissions scolaires, j’accordais l’adjectif scolaire avec le nom services. Toutefois, la loi sur la gouvernance scolaire stipule que c’est avec le nom centre, au singulier, qu’il faut accorder scolaire. Pourquoi ne parle-t-on alors pas d’un centre scolaire de services ? Il faudrait demander au législateur.
La bonne nouvelle de cette semaine
Avez-vous entendu parler du Fairphone ? Actuellement, l’appareil n’est disponible qu’en Europe, mais j’ose croire qu’il franchira les frontières de notre continent avant longtemps. Il s’agit d’un téléphone mobile fabriqué avec des matériaux recyclés. Mais surtout, il est conçu pour être réparé, plutôt que changé.
Dans un souci de développement durable, le concepteur a opté pour la production de tutoriels pour procéder à une réparation à l’aide d’un seul tournevis et de pièces de rechange. Il s’avère ainsi possible et relativement simple pour la personne propriétaire du téléphone d’effectuer elle-même sa réparation.
Il existe un côté ingrat aux postes en gestion et en administration. Les décisions doivent être prises en fonction des intérêts de l’entité et s’inscrivent souvent à l’encontre des positions, voire des valeurs, des individus qui les arrêtent. Ces derniers doivent ensuite les défendre, parfois les promouvoir, même si leur pensée prend place à l’opposé. Cette situation est d’autant plus vraie en politique. Laisser dépasser ses véritables couleurs, même sans les afficher ouvertement, peut soulever un tollé. C’est ce qu’a fait le premier ministre François Legault, cette semaine.
Voici ce qu’il a publié sur Twitter, lundi dernier, lendemain de Pâques :
En tant qu’individu, François Legault a entièrement le droit de croire en la culture de la solidarité engendrée par le catholicisme. En tant que premier ministre, il peut toujours la souligner, mais pas en lui accolant l’exclusivité qu’il lui prétend. Surtout dans le contexte de cette publication, dans laquelle il commet plusieurs fautes.
Premièrement, François Legault est le premier ministre d’un état officiellement laïque. Utiliser le nous et le notre devient hasardeux lorsqu’il associe ces mots à un groupe religieux en particulier.
Deuxièmement, il est faux de prétendre que la solidarité catholique constitue ce qui distingue le peuple québécois en Amérique du Nord. Plusieurs autres groupes religieux, implantés ici, peuvent prétendre à une mutualité à tout le moins comparable. Et puis le Québec actuel se distingue-t-il vraiment par sa solidarité catholique ? J’en doute.
Troisièmement, si le premier ministre prétend qu’il faut «distinguer la laïcité et notre patrimoine», il faut également distinguer l’histoire du Québec de son patrimoine. Depuis les dernières générations, beaucoup de nos bâtisseurs proviennent de groupes autres. Si l’Église catholique a laissé une trace indélébile dans notre histoire, celle qu’elle a léguée à notre patrimoine, de plus en plus diversifié, tend à pâlir rapidement.
Quatrièmement, en relayant une chronique de Mathieu Bock-Côté dans sa publication, François Legault s’associe à un polémiste dont les positions ultraconservatrices détonnent des valeurs qui ont jusqu’ici toujours été promues par le consensus québécois.
Certaines déclarations passées de François Legault1, sans nécessairement évoquer une nostalgie duplessiste, ont quand même l’air de vouloir rétablir une cassure provoquée et entretenue par une forte majorité des successeurs de celui qui fut premier ministre du Québec de 1936 à 1939, puis de 1944 à 1959. Rappelons qu’en plus de ses positions populistes et conservatrices, Maurice Duplessis avait fait du cardinal Jean-Marie-Rodrigue Villeneuve, archevêque de Québec, l’un de ses principaux conseillers. Le concept de laïcité prôné par François Legault semble plutôt élastique.
Qu’ont en commun les mots tennisman, rugbyman et recordman ? Plusieurs choses !
Les trois sont associés au sport. Aussi, les trois contiennent le suffixe _man.
Mais surtout, l’origine de ces trois noms est typiquement française ! On serait porté à penser qu’il s’agit d’anglicismes, mais ce n’est pas le cas. À preuve, en anglais, on dira tennis player, rugby player et record holder. La langue française s’est inspirée de noms comme fireman ou policeman, dans la langue de Shakespeare, pour forger des mots originaux dans celle de Molière. C’est ce qu’on appelle de faux anglicismes.
Dans le cours de musique
Pierre-Luc Brillant est un artiste engagé et bourré de talents. Comédien d’abord, il touche également à la musique, seul ou avec sa conjointe, l’actrice Isabelle Blais. Candidat du Parti québécois défait dans la circonscription de Rosemont, lors des élections québécoises d’octobre dernier, il a également mordu la poussière face à Tania Kontoyanni, la semaine dernière, lors du scrutin pour la présidence de l’Union des artistes.
Il nous arrive maintenant avec Des compositions, un album de pièces qu’il a composées à la guitare classique. En #musiquebleue, voici Cadavre exquis.
Pierre-Luc Brillant – Cadavre exquis – Des compositions – #musiquebleue
Les bonnes nouvelles de cette semaine
Il était clair que l’histoire de Harry Forestell, lecteur de nouvelles pour la CBC, ferait l’objet de cette rubrique, cette semaine. Puis une autre bonne nouvelle, que je ne pouvais pas passer sous silence, est aussi apparue. J’y reviendrai plus bas.
Harry Forestell, d’abord. Atteint de la maladie de Parkinson, il a offert tout un espoir à celles et ceux qui en sont également affectés. Son état l’ayant forcé à quitter ses fonctions, l’automne dernier, il a refusé de démissionner, optant plutôt pour une pause durant laquelle il irait subir une intervention chirurgicale visant à lui insérer deux électrodes dans le cerveau, ainsi qu’un stimulateur dans la poitrine, ce dernier étant relié à son téléphone cellulaire. Grâce à cette opération, il a pu recommencer à vivre normalement, tout en reprenant son emploi, les symptômes de la maladie étant maintenant contrôlés.
Je vous suggère de visionner le reportage que voici, sur le sujet.
Source : YouTube (Radio-Canada Info)
Puis le grand amateur de baseball que je suis s’est d’abord réjoui du rappel du jeune joueur québécois Édouard Julien par les Twins du Minnesota, cette semaine. Une liesse s’en est suivie quand à sa deuxième présence au bâton, il a frappé son premier coup de circuit dans le baseball majeur. Un moment marquant pour Baseball Québec, qui voit un autre des siens accéder au plus haut niveau.
La citation en titre est celle de Paul Smith, leader du groupe rock Maxïmo Park.
La vie nous réserve parfois de ces ironies. Après 20 mois d’attente, j’ai enfin pris possession du véhicule électrique que j’avais commandé en août 2021. Mais comme je l’ai acquis mercredi, jour de verglas et de pannes d’électricité, et que ma génératrice avait besoin d’un remplissage en essence, le premier arrêt de ma nouvelle automobile s’est effectué dans une station-service.
Une douce ironie, m’a fait remarquer une de mes amies. Le comble de l’ironie, lui ai-je répondu.
Et je cite :
« La meilleure arme contre le stress est notre capacité à choisir une pensée plutôt qu’une autre. »
William James (1842-1910), psychologue.
Dans le cours d’univers social Volet géographie
L’an dernier, entre les lignes d’un billet dans lequel je résumais les origines de la fête de Pâques, qui transcende les traditions dans plusieurs religions, j’expliquais son orthographe, avec ou sans le s de la fin. 1 Aujourd’hui, j’aborderai les débuts du lapin de Pâques dans la tradition païenne. Ce sera simple et concis.
Il existe deux versions pour expliquer son origine, et les deux proviennent de l’Allemagne. Selon la première, une dame pauvre, n’ayant pas les moyens d’offrir des friandises à ses enfants, aurait peint des œufs et les aurait dissimulés dans son jardin. En découvrant les œufs, les petits auraient aperçu un lapin et crurent que c’était lui qui les avait pondus. Ce fut le début d’une longue croyance, qui tient encore ses adeptes, aujourd’hui.
Dans l’autre explication, on mentionne que l’animal emblématique de la déesse Éostre, qui était célébrée au printemps et dont le nom, à peine dérivé, aurait servi à nommer la fête de Pâques en anglais (Easter), était le lièvre.
En #musiquebleue, cette semaine, le nouvel album d’Alexandra Stréliski se prête particulièrement bien au thème. Tirée de son Néo-Romance, voici la pièce Dans les bois.
Alexandra Stréliski – Dans les bois – Néo-Romance – #musiquebleue
La bonne nouvelle de cette semaine
Divers événements, dont les Jeux olympiques, nous font connaître le patinage artistique. Si on nous présente régulièrement les épreuves solos ainsi que celles en couple, on fait très peu état des compétitions synchronisées, en équipe. Depuis 23 ans, les Championnats du monde de patinage synchronisé, tenus cette année à Salt Lake City, présentent justement une compétition annuelle dans cette discipline.
Pour une deuxième année consécutive, une équipe toute québécoise, les Suprêmes de Saint-Léonard, est montée sur la première marche du podium. Ce dernier fut complété par deux formations finlandaises, qui ont respectivement remporté les médailles d’argent et de bronze.
C’était la quatrième fois dans l’histoire des Championnats du monde de patinage synchronisé qu’une équipe défendait son titre avec succès.
Voici la prestation qui a valu aux Suprêmes leur médaille d’or, le 26 mars dernier.