Billet du 29 mars 2024 : Quelque chose de beau

Le printemps 2024 est arrivé le 19 mars dernier. La pleine lune, c’était le 25 mars. Le Québec célébrera donc Pâques ce dimanche 31 mars. Pourquoi ? Parce que, dans les États à tradition chrétienne, sauf chez les orthodoxes, Pâques est célébrée le dimanche suivant la première pleine lune du printemps.

Dans le monde de l’éducation, la fin de semaine de Pâques marque le début de la dernière étape de l’année scolaire. C’est à partir de cette date, qu’elle arrive en mars ou en avril, que le calendrier semble s’accélérer et nous propulser vers les vacances d’été, après avoir traversé une série d’examens et d’activités éducatives, à l’école ou ailleurs.

Plusieurs y voient une période intense, marquée par le stress, alors que d’autres y savourent un compte à rebours bien amorcé. Dans un cas comme dans l’autre, c’est le soleil, la verdure, l’air frais et les chants d’oiseaux qui se pointent. Quelque chose de beau renaît.


Dans le cours de français

Éric Duhaime se montre très actif sur les réseaux sociaux. J’ai déjà constaté des fautes bien pires sur certaines de ses publications, mais une a attiré mon attention, au cours des derniers jours.

#LeProfCorrige

Bon. Il y a d’abord « la gang », dans le quatrième paragraphe. Je soulignerais l’expression à grands traits rouges si elle était employée dans le travail d’un de mes élèves, mais c’est surtout sur une erreur au paragraphe suivant que je veux attirer votre attention.

« Les Québécois ne veulent pourtant rien savoir des libéraux centralisateurs, ni d’un 3e référendum perdant du PQ. »

La conjonction ni, qu’on emploie pour exprimer une négation, ne doit pas être précédée d’une virgule dans une phrase. On aurait donc dû lire :

« Les Québécois ne veulent pourtant rien savoir des libéraux centralisateurs ni d’un 3e référendum perdant du PQ. »


Dans le cours de français, deuxième période

Une expression heurte mes oreilles chaque fois que je l’entends. Cette semaine, elle a été prononcée par Paul Larocque, sur les ondes de TVA Nouvelles, ainsi que par Évelyne Charuest, à ICI Première. Les deux ont évoqué le « domaine pécunier ».

#LeProfCorrige

Quelle terrible faute ! L’adjectif s’écrit et se prononce pécuniaire. On aurait donc dû entendre « le domaine pécuniaire ». Cette erreur est tellement courante que je commence à craindre que l’usage en modifie la règle.


Dans le cours de musique

Un premier album tout en contraste pour le Montréalais Olivier Faubert. Neuf chansons aux paroles mélancoliques ou carrément tristes, sur des musiques rythmées et entraînantes. Voici la huitième plage de l’album, Perséides.

Olivier Faubert – Perséides – Pour ne pas mourir en hiver – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

C’est un véritable conte de fées.

Elle, 40 ans, Américaine, ex-patineuse artistique qui, 16 ans après avoir quitté son sport, écoule des jours heureux en administrant une boutique de manucure et d’esthétisme.

Lui, 32 ans, Québécois aux prises avec un trouble du déficit d’attention doublé d’hyperactivité (TDAH), se cherche désespérément une partenaire de danse sur glace pour poursuivre une carrière amateur en couple.

Elle enfile de nouveau les patins, ils se rencontrent, la chimie opère ! Deanna Stellato-Dudek et Maxime Deschamps ont remporté la médaille d’or en couple lors des Championnats du monde de patinage artistique tenus à Montréal, la semaine dernière. C’était contre toute attente.

Madame Stellato-Dudek, qui baragouine quelques mots de français, attend maintenant sa nouvelle citoyenneté : celle qui lui permettra de représenter le Canada aux Jeux olympiques d’hiver de 2026 en Italie. Elle sera alors âgée de 42 ans.


Journal de vacances du 11 août 2023

Si vous pensiez que c’était terminé, détrompez-vous ! La COVID est toujours présente. Et je suis bien placé pour en parler.

À la mi-juillet, je me suis rendu en vacances à l’étranger. J’ai voyagé par avion. Au lendemain de mon retour, j’ai roulé à vélo sur une trentaine de kilomètres, suivant un trajet qui m’est très familier. Mon corps a trouvé l’exercice inhabituellement difficile. Comme la gorge me grattait également, ma conjointe m’a suggéré de passer un test rapide. Je l’ai passé par acquit de conscience, convaincu qu’il s’avérerait négatif. Erreur ! Les deux lignes s’affichaient de façon très évidente.

Ai-je été victime du nouveau sous-variant Éris1 ? Je n’obtiendrai probablement jamais cette confirmation. Toutefois, les chiffres ne mentent pas, il y a actuellement recrudescence de cas et une nouvelle vague, vers la rentrée scolaire, demeure possible.

Depuis les dernières semaines, plusieurs personnes de mon entourage ont manifesté la même réaction quand je leur ai annoncé mon état : «Je pensais que c’était fini». Eh non, ce n’est pas fini. Continuons d’être vigilants et d’appliquer les règles sanitaires les plus élémentaires.

1 Que sait-on sur le sous-variant Éris du virus de la COVID-19 ? Le Devoir. Le 10 août 2023.


Lectures de vacances

Qu’est-ce que vous lisez, cet été ? Personnellement, en plus de quelques romans, j’ai renoué avec la bande dessinée et le roman graphique. Le répertoire québécois n’a d’ailleurs plus rien à envier à la Belgique, à la France et aux États-Unis, dans ce domaine. Je reviendrai prochainement sur le contenu de mes lectures des dernières semaines.

Des livres québécois, j’en achète plusieurs chaque année. Chaque 12 août2, depuis dix ans, j’en achète au moins un de plus. Demain sera la journée annuelle qui y est consacrée. L’important est d’encourager une autrice ou un auteur œuvrant au Québec. Et si je peux me permettre, encourageons par la même occasion nos librairies québécoises. Elles ont besoin de notre soutien, beaucoup plus que les magasins à grande surface.

En passant, la plupart de ces librairies disposent d’un système de vente en ligne très simple d’utilisation. La contrainte de temps n’est donc pas une excuse !

2 Le 12 août, j’achète un livre québécois ! Ministère de la Culture et des Communications. Gouvernement du Québec.


Se coucher plus intelligent

J’ai toujours considéré qu’il y avait deux grandes parties dans un supermarché : celle qui longe les murs et celle qui, divisée en allées, comble environ les trois quarts du magasin. Dans la première, on trouve les fruits et les légumes, les viandes, les produits laitiers et les produits surgelés. Ceci est en grande partie constitué de produits locaux. Dans la seconde, il y a tout le reste. Et ce « reste » appartient à dix grandes entreprises multinationales. Elles sont Nestlé, Coca-Cola, Pepsico, General Mills, Unilever, Kellogg’s, Danone, Associated British Foods, Mondelez International et Mars. Oxfam a d’ailleurs produit un tableau très intéressant illustrant à qui appartiennent les différentes marques. Je le relaie ci-dessous. Vous pouvez cliquer pour le grossir.

Je m’étonne toujours de découvrir des liens qui existent entre différentes étiquettes. J’en ai découvert une de plus, cette semaine.

Au gré d’un furetage sur Internet, je suis tombé sur une publicité française qui disait «Carglass répare, Carglass remplace». Était-ce possible qu’une entreprise située outre-mer ait subtilisé le slogan et la ritournelle de notre Lebeau vitres d’autos à nous ? J’ai donc effectué une recherche sur Carglass et j’ai rapidement compris. Pour vous aiguiller, voyez d’abord le logo de Carglass

puis celui de Lebeau.

Il y a ainsi un autre lien évident entre les deux. J’ai donc creusé un peu plus profondément et découvert que les deux entreprises, à l’instar d’une dizaine d’autres, appartiennent à Belron, une compagnie sud-africaine fondée en 1897. D’abord vouée à la conception de miroirs et de verreries décoratives, Belron s’est réorientée vers les pare-brise avec l’essor de l’industrie de l’automobile. De là, elle s’est portée acquéreuse d’une multitude de bannières œuvrant dans le même domaine, à travers le monde.

J’ai encore appris quelque chose.


Déformation professionnelle

Deux belles coquilles, diffusées au cours des derniers jours, n’auraient pas dû être. La première nous vient du Réseau des sports (RDS), alors que l’autre a été commise par Éric Duhaime.

#LeProfCorrige, même en vacances

Sur la publication de gauche, ce sont les petites victoires qui redonnent. Le verbe aurait donc dû être conjugué à la troisième personne du pluriel.

Sur celle de droite, étant donné qu’il s’agit ici du compte municipal et que ce dernier contient plusieurs taxes, il aurait fallu lire taxes, au pluriel.


Dans mes écouteurs

De la musique nouvel âge, il s’en produit peu au Québec. J’ai découvert Jo B, qui donne dans ce créneau. Extraction, propulsé en mai, constitue son premier album. L’œuvre complète mérite d’être écoutée. Cependant, comme je ne publie qu’une seule plage, j’ai opté pour Tombé du ciel.

Jo B – Tombé du ciel – Extraction – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Denrées de plus en plus rares, les exemples d’entraide et d’humanité sont toujours agréables à accueillir. Ceci est d’autant plus vrai en contexte de crise du logement. Ainsi, à Joliette, deux communautés religieuses, dont les survivantes n’avaient plus la force et l’énergie pour administrer leurs bâtiments et leur immense terrain, ont uni leurs avoirs et rassemblé des expertises externes pour créer PAX Habitat 3,4, un complexe visant à héberger les religieuses et les aînés moins bien nantis de la communauté. En plus d’un appartement à prix modique, les résidents reçoivent des services adaptés à leurs besoins.

3 Site de PAX Habitat

4 Une petite révolution à Joliette. La Presse. Le 8 juillet 2023.


Billet du 10 février 2023 : Déjeuner en paix

«J’abandonne sur une chaise le journal du matin
Les nouvelles sont mauvaises d’où qu’elles viennent»

Cette chanson de Stephan Eicher a joué en boucle dans ma tête, tout au long de la semaine. L’actualité me l’inspirait chaque matin, avant même les premières lueurs, en écoutant les informations.

«Je vais à la fenêtre et le ciel ce matin
N’est ni rose ni honnête pour la peine»

Pendant qu’un an plus tard la population ukrainienne continue de lutter pour repousser les attaques russes, au moins deux ballons-espions chinois ont été repérés dans les cieux des Amériques. Les États-Unis, après en avoir abattu un, ont émis la conclusion qu’il faisait partie d’une flotte comprenant une quarantaine d’engins du genre, capables de capter et de géolocaliser des communications sur cinq continents.1

«Cette fois je ne lui annoncerai pas
La dernière hécatombe»

Au moment où j’écris ces lignes, les séismes qui ont secoué la Turquie et la Syrie, lundi, auraient fait un minimum de 21 000 morts et 68 000 blessés, selon Reuters.2 Pour des raisons strictement politiques, Bachar el-Assad empêche l’aide humanitaire internationale de franchir ses frontières pour venir au secours de la population syrienne.3

«Est-ce que tout va si mal?
Est-ce que rien ne va bien?
L’homme est un animal, me dit-elle»

À propos de l’animal, après Paris et New York, c’est maintenant au tour de Montréal d’être infestée par les rats.4

Et pour garnir le tout, l’innommable tragédie de Laval.5

«Plus rien ne la surprend sur la nature humaine
C’est pourquoi elle voudrait enfin si je le permets
Déjeuner en paix»

Le grand Doris Lussier a dit un jour que la seule chose qui manquait à son bonheur était celui de tous les autres. C’est un peu ce que je ressens. Oui, déjeuner en paix, dans le sens le plus propre de l’expression. Je nous le souhaite.

Merci, Stephan Eicher.

1 Le ballon chinois abattu était «clairement» équipé d’outils d’espionnage, selon les États-Unis. Le Figaro. Le 9 février 2023.

2 Séismes de 2023 en Turquie et Syrie. Google.

3 Séisme : les secours bloqués dans la Syrie de Bachar el-Assad. LCI sur YouTube. Le 7 février 2023.

4 Les rats pullulent à Montréal. Radio-Canada. Le 30 janvier 2023.

5 Drame de la garderie de Sainte-Rose à Laval. Google Actualités.


Dans le cours de français

Y a-t-il une faute dans cette publication d’Éric Duhaime ?

Eh bien non ! La personne qui a porté ceci à mon attention se demandait si M. Duhaime n’aurait pas dû écrire la lettre que j’ai faite parvenir, étant donné que le participe passé employé avec l’auxiliaire avoir s’accorde généralement avec le complément direct si celui-ci est placé avant le verbe, comme c’est le cas ici. Il importe cependant de préciser que ce même participe passé doit demeurer invariable s’il est suivi d’un verbe à l’infinitif, comme c’est également le cas dans ce libellé. Qu’elle est belle notre langue, avec toutes ses complications ! Le chef conservateur québécois a donc bien rédigé cet extrait.

En fait, un peu plus bas, il aurait été préférable d’écrire du professeur de l’Université Laval, mais l’utilisation de la préposition à, dans ce contexte, ne constitue pas une faute.


Dans le cours de musique

Si j’avais possédé les talents d’un auteur-compositeur, je les aurais exploités comme le fait David Höff ! J’aurais lâché mon fou en conjuguant des paroles absurdes avec de la musique rock, en plus de jouer à l’hurluberlu dans mes entrevues avec les médias.

De son récent premier album 40th Deluxe Edition, qu’il jure avoir écrit en 1982, voici Modèle européen.

David Höff – Modèle européen – 40th Deluxe Edition – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Il est toujours agréable, du moins pour moi, de voir des Québécoises et des Québécois s’illustrer sur la scène internationale. Surtout lorsqu’ils y parviennent en franchissant les barrières de milieux plutôt fermés.

Après Serban Ghenea, Daniel Lanois, Céline Dion, Walter Ostanek, Kaytranada, Leonard Cohen, Arcade Fire et François Girard, le maestro Yannick Nézet-Séguin est devenu, dimanche dernier, le neuvième artiste québécois à remporter un prix Grammy. Au surplus, il s’en est vu octroyer un deuxième au cours de la même soirée.

Comme directeur musical des orchestres et des chœurs du Metropolitan Opera, il a d’abord reçu le Grammy du Meilleur enregistrement d’opéra pour Fire Shut Up in My Bones. Puis, comme pianiste-accompagnateur de Renee Fleming, on lui a remis celui du Meilleur album solo vocal classique pour Voice Of Nature — The Anthropocene.

Un prix Grammy est déjà difficile à remporter, particulièrement pour quelqu’un qui est né hors du pays de l’Oncle Sam. Accomplir l’exploit, deux fois plutôt qu’une, dans un domaine comme l’opéra, tient du remarquable.


Stephan Eicher – Déjeuner en paix – Hôtel S

Billet du 7 octobre 2022 : Question d’équilibre

Il se pratique toutes sortes de jeux d’équipe dans une cour de récréation. D’un naturel compétitif, les enfants cherchent à bâtir ou à intégrer le groupe qui remportera la victoire. Ceux qui continuellement se trouvent du côté perdant finissent par se lasser et aller s’amuser ailleurs. Les éternels gagnants, quant à eux, en viennent à ronger leur frein, faute d’adversaires.

Il faut généralement attendre une telle situation pour voir les plus forts accepter d’envoyer quelques joueurs de l’autre côté, question d’apporter un équilibre permettant au moins de jouer.

Il serait inusité pour François Legault d’envoyer quelques-uns de ses députés garnir les rangs de l’opposition, mais s’il se rappelle l’époque où il jouait dans les cours d’école, j’imagine que cette solution doit au moins lui trotter dans la tête.


Dans le cours de mathématiques

Comme plusieurs, je trouve inadmissible qu’un parti qui reçoit 13 % des suffrages lors d’une élection n’obtienne aucun siège à l’Assemblée nationale. Il est clair qu’il faut se pencher sur une solution. À défaut de trouver du temps de parole au Salon bleu, Éric Duhaime en dénichera sur d’autres tribunes dont le statut démocratique n’a rien d’officiel.

Il faut se rendre à l’évidence que cette fois-ci, la nouvelle répartition des sièges diffère de la volonté populaire, mise à part la majorité pour la Coalition avenir Québec (CAQ). Toutefois, aucun système électoral n’est parfait et le nôtre nous a bien servi la plupart du temps. Parmi les exceptions, notons les élections fédérales de 2019, de même que les élections québécoises de 1966 et de 1998.

Dans le premier cas, les libéraux de Justin Trudeau ont obtenu un gouvernement minoritaire, malgré le fait que les conservateurs d’Andrew Scheer aient remporté le suffrage universel.

Lors des élections provinciales de 1966, le Parti libéral du Québec et Jean Lesage ont reçu 47 % d’appuis, contre 41 % pour l’Union nationale de Daniel Johnson père. Pourtant, ces résultats ont donné 50 sièges aux libéraux et 56 aux unionistes, qui remportaient ainsi une dernière victoire électorale et mettaient fin à la Révolution tranquille.

Quant au scrutin de 1998, il a vu le Parti québécois de Lucien Bouchard remporter une confortable victoire avec 76 sièges, contre 48 pour le Parti libéral du Québec, alors dirigé par Jean Charest. Pourtant, quand on regarde le suffrage populaire, on constate un léger avantage pour les libéraux, 44 % contre 43 % pour le PQ.

La distinction qu’il faut noter avec l’élection de lundi dernier, c’est la confirmation du multipartisme. Quand la formation qui termine au 5e rang le fait en obtenant 13 % de la faveur populaire, il est permis de supposer que la tendance se poursuivra et que notre système se devra d’évoluer de manière à mieux représenter le souhait des électeurs.


Dans le cours de musique

En compagnie de quelques membres de ma famille, je devais assister au spectacle de Simon Leoza, le 21 septembre dernier. La COVID a frappé une fois de plus et l’événement a été annulé. Compositeur néoclassique montréalais, il a publié quelques simples et un album complet, ce dernier en 2021. La pièce L’archange en est tirée. La voici en #musiquebleue.

Simon Leoza – L’archange – Albatross – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Est-ce que le cours «Découverte de la langue française en Amérique du Nord» vous intéresse ? Moi, oui ! Pour s’y inscrire, il faut toutefois être admis à la prestigieuse université Harvard, dans la région de Boston.

Offert depuis septembre, ce cours relate aux étudiants américains l’histoire et l’espace occupé par la langue de Molière sur notre continent, de l’arrivée des premiers colons jusqu’à nos jours. Il y est abondamment question du Québec, mais également des Acadiens et de leur assimilation, notamment en Louisiane.

Le tout dans le but de faire connaître cette communauté à nos voisins du Sud, tout en leur faisant découvrir que notre culture ne se limite pas à la neige et au sirop d’érable. Cette initiative mérite d’être soulignée.


Billet du 23 septembre 2022 : Une priorité que je voudrais plus prioritaire

Si une chose me déçoit dans l’actuelle campagne électorale québécoise, c’est l’absence de discussions sur l’éducation. Les aspirants au poste de premier ministre insistent tous sur le fait qu’il s’agit d’une priorité, mais aucun ne le démontre.

J’ai suivi le débat de jeudi soir expressément parce qu’un segment était réservé au sujet. Là encore, la substance a passé son tour, malheureusement.

Après le témoignage d’une jeune enseignante qui songeait déjà à quitter la profession après seulement deux ans, faute de ressources dans sa classe, la question du modérateur Patrice Roy s’est avérée d’une clarté limpide : «Qu’allez-vous faire pour encourager les jeunes enseignantes et les jeunes enseignants à poursuivre?»

François Legault a mentionné que son gouvernement avait déjà fait beaucoup.

Dominique Anglade a fait bifurquer le débat vers les services de garde.

Paul St-Pierre Plamondon n’a parlé que de la place du français et a mentionné qu’il investirait pour contrer l’analphabétisme.

Gabriel Nadeau-Dubois et Éric Duhaime, à mon avis, demeurent les seuls ayant répondu directement à la question, le premier stipulant qu’un éventuel gouvernement issu de son parti couperait les vivres à l’école privée et réinvestirait les sommes dans les services à l’école publique.

Quant au second, il a expliqué que, bien que cela ne fasse pas partie du programme de sa formation politique, il envisageait d’exiger de certains fonctionnaires qu’ils aillent enseigner pour contrer la pénurie de personnel enseignant. La question de leurs compétences pour le faire n’a jamais été soulevée.

Une priorité, l’éducation ? Vraiment ?

Je suis d’un naturel optimiste, mais ces réponses me permettent difficilement d’espérer un meilleur taux de rétention des nouvelles enseignantes et des nouveaux enseignants. Les statistiques le démontrent, 25 % abandonnent la profession avant la cinquième année.

Il reste un peu plus d’une semaine à la campagne. Souhaitons qu’un des partis en profite pour relancer la question.


Pendant que le débat se déroulait, un autre événement digne de mention était télédiffusé, cette fois à TVA Sports. Il s’agissait du dernier match de baseball décrit par Jacques Doucet. Le commentateur de 82 ans a ainsi définitivement fermé son microphone.

Fervent amateur de baseball depuis mon enfance, la voix unique de monsieur Doucet m’a suivi de la fin des années 1970, à travers ma première radio transistor, jusqu’à mes applications d’aujourd’hui, en passant par les haut-parleurs de tous mes véhicules automobiles et mes téléviseurs. Il a décrit presque tous les matchs des Expos, durant leurs 34 années d’existence, mais également des affrontements des Capitales de Québec, des Blue Jays de Toronto, ainsi que bon nombre de séries d’après-saisons, toujours dans un français impeccable.

Monsieur Doucet, vous méritez de ralentir un peu et de vous consacrer entièrement aux vôtres et à votre autre passion, la pêche. Bravo et merci.


Dans le cours de français

Une publication sur Twitter de la députée et candidate péquiste Méganne Perry Mélançon a attiré mon attention, cette semaine.

Je me suis demandé s’il existait un mot en français pour désigner le mansplain. La réponse est affirmative. On en trouve même deux. Toutefois, il est hors de question pour moi de critiquer la députée pour avoir utilisé l’expression anglaise, d’autant qu’elle a pris soin de la mettre entre guillemets.

D’abord, le mansplaining est un concept apparu sur Internet en 2008. Plusieurs attribuent l’origine du mot à une écrivaine américaine, alors que d’autres la reconnaissent plutôt à une blogueuse néerlandaise. La définition est cependant la même. Elle désigne une situation où un homme explique à une femme, avec condescendance, quelque chose qu’elle connaît déjà.

Les Français traduisent l’expression par mecsplication. Au Québec, on suggère pénisplication.

Au passage, je souligne qu’on appelle mot-valise un mot composé de parties de deux ou de plusieurs mots. Un exemple contemporain est courriel, formé de courrier et électronique.


Dans le cours de mathématiques

Je me rends presque quotidiennement sur le site Qc125, qui compile les sondages et prédit les résultats électoraux pour chaque circonscription.

Voir le site Qc125.

À une dizaine de jours du vote, voici ce que le site prévoit comme nouvelle répartition des sièges, à l’Assemblée nationale :

En ce qui concerne le vote populaire, le graphique est intéressant :

Avec un mode de scrutin entièrement basé sur la proportionnelle, 

La CAQ obtiendrait de 42 à 55 sièges, plutôt que 94 ;
Québec solidaire obtiendrait de 16 à 24 sièges, plutôt que 12 ;
Le Parti conservateur du Québec obtiendrait de 15 à 23 sièges, plutôt qu’aucun ;
Le Parti libéral du Québec obtiendrait également de 15 à 23 sièges, soit sensiblement ce qui lui est prédit ;
Le Parti québécois obtiendrait de 12 à 20 sièges, plutôt que les 3 qui sont prévus.

Il en résulterait un gouvernement de coalition probablement difficile à diriger, mais plus représentatif de la réalité québécoise. Il serait peut-être temps de repenser la structure de notre démocratie.


Dans le cours de musique

Ils créent, ils reprennent, ils s’amusent. Leur musique est envoutante et transporte. C’est un quatuor qui s’appelle De Lònga. Avec leur album Codex XXI, ils ont regroupé toutes leurs créations des dernières années. La pièce qui en est tirée s’intitule Lac des esclaves.

De Lònga – Lac des esclaves – Codex XXI – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Le 10 septembre dernier, lors d’une joute de soccer de la Liga entre Barcelone et Cadix, le gardien de but de Cadix, Conan Ledesma, a été attiré par des bruits d’émoi dans la foule, derrière lui. Il a vite réalisé qu’un spectateur subissait un malaise cardiaque. En plein match, il a alors quitté sa position pour courir chercher un défibrillateur et le lancer dans les gradins. Son action a contribué à sauver la vie de l’homme.


Journal de vacances du 19 août 2022

Les vacances scolaires se poursuivent pour encore deux semaines, du moins pour les élèves. Les directions d’écoles sont de retour au boulot depuis le 8 août, comme le personnel non enseignant, alors qu’en ce qui nous concerne, nous regagnerons nos classes au cours de la prochaine semaine. La liste des défis s’allonge pour nos gestionnaires et nos dirigeants.

D’abord, à ce jour, à la grandeur du Québec, ce sont officiellement 700 postes d’enseignantes et d’enseignants (mais 1400, selon l’Association québécoise du personnel de direction des écoles) qui demeurent non comblés, à deux semaines de la rentrée. Ce nombre ne comprend pas les multiples tâches confiées à du personnel non légalement qualifié, comme c’est le cas depuis les dernières années. Optimiste, le ministre Roberge a annoncé être convaincu que tous les titulaires manquants seraient engagés au cours des prochains jours.

Élément nouveau, par contre, des enjeux supplémentaires sont apparus au niveau du transport scolaire. Non seulement les négociations syndicales achoppent à plusieurs endroits, mais la pénurie de personnel s’étend maintenant de façon drastique aux chauffeurs d’autobus. En date d’aujourd’hui, uniquement au centre de services scolaires qui m’emploie, vingt-neuf trajets ne peuvent être desservis. Pour l’école où j’enseigne, c’est deux sur trois. Là encore, le ministre Roberge demeure positif et a annoncé que tous les élèves qui doivent l’être seraient véhiculés pour la rentrée.

Une chose reste certaine, un emploi assuré attend quiconque envisage une carrière dans l’un ou l’autre des domaines liés à l’éducation. Ça, c’est mon côté positif à moi !


Déformation professionnelle

C’est plus fort que moi, je continue de remarquer les erreurs de français qui devraient être corrigées avant d’être publiées. Cette semaine, j’en ai retenu deux.

La première concerne un article du journaliste Alexandre Vigneault, publié dans La Presse. Je tiens cependant à préciser que dans ce premier cas, la faute a été corrigée quelques heures après la publication initiale.

La deuxième concerne une publication de la députée Marwah Rizqy, sur Twitter. Le français de madame Rizqy est d’ordinaire impeccable. Aussi, je demeure convaincu qu’elle a publié sans s’être relue, cette fois-ci.

#LeProfCorrige, même en vacances

Dans le premier cas, comme il s’agit d’Olivia Newton-John, une personne de genre féminin, il aurait fallu écrire «est décédée», avec la marque du féminin. Je répète que la correction a finalement été effectuée, dans une édition subséquente.

Quant à Marwah Rizqy, elle a commis deux impairs. Le premier a été d’écrire argument au singulier. On aurait dû lire «À court d’arguments face à Paul Arcand». Ensuite, il aurait fallu qu’elle écrive «aux théories du complot» ou encore « à la théorie du complot ».


Encore, en 2022

Selon l’endroit où elle se trouve sur ma tête, ma chevelure est blanche, grise ou argentée. J’ai le privilège d’être un homme et de pratiquer la profession d’enseignant. Jamais on ne me discriminera pour la couleur de mes cheveux.

Je manifeste donc ma solidarité envers Lisa Laflamme. Congédiée de son rôle de lectrice de nouvelles par CTV après 11 ans (mais 35 ans au service de l’entreprise), il semble maintenant établi que le passage à la couleur naturelle de sa chevelure n’ait pas plu à son nouveau patron, qui a ainsi mis fin à son contrat deux ans avant le terme.

Lire le reportage du Globe and Mail (en anglais).

Le type s’appelle Michael Melling et est âgé de 47 ans. J’espère que durant les derniers jours, il a pu apprendre ce que mes élèves de 11 et 12 ans savent déjà depuis longtemps, au sujet des formes de discrimination. D’être témoin de celle-ci, encore en 2022, me dépasse.


Dans mes écouteurs

Pour la #musiquebleue de cette semaine, la nouvelle chanson des Trois Accords était tout indiquée ! Fidèle à ce qu’il est, tant pour son rock au son rétro que pour ses paroles hilarantes, le célèbre quatuor vient de commettre Piscine hors terre, un simple qui annonce un album prochain. Le plaisir croît avec l’usage !

Les Trois Accords – Piscine hors terre – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Une épicerie de Montréal offre à ses consommateurs la possibilité de payer trois prix différents pour ses denrées : un prix « solidaire », un prix « suggéré » et un prix « au suivant ». Dans le premier cas, le client paie un montant légèrement au-dessus du prix coûtant pour le commerçant. Le deuxième choix assure une rentabilité du produit à ce dernier. Dans le troisième cas, une facture supérieure permet aux personnes mieux nanties de compenser celles qui auraient opté pour le montant plus bas.

Cet endroit se nomme Carrefour solidaire et possède trois adresses dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve.

Site internet du Carrefour solidaire.


Journal de vacances du 5 août 2022

Un des privilèges d’enseigner, c’est qu’on peut bénéficier des plus belles températures durant nos vacances d’été. Bon, les journées pluvieuses et les quelques journées froides en font également partie, mais elles sont largement compensées par les autres. Contrairement à la plupart des salariés, nous n’avons pas à nous demander s’il fera beau pendant nos vacances : il fera beau !

C’est un bonheur dont il faut se montrer reconnaissant.


Au sujet des vacances du personnel enseignant, je pense qu’il est ici pertinent de briser une croyance populaire. Oui, nos semaines de vacances annuelles sont nombreuses. On parle de 10 ou de 11, selon les années. Toutefois, contrairement à ce que plusieurs peuvent penser, seulement deux d’entre elles sont rémunérées, soit celles du temps des Fêtes. Officiellement, notre employeur cesse de nous payer le 30 juin et recommence à le faire à notre retour au travail, fin août. Depuis les années 1990, cependant, un pourcentage de chacune de nos paies est prélevé et nous est versé durant l’été.

Quant à la semaine de relâche, instaurée au début des années 1980, elle est simplement constituée d’une semaine des vacances d’été qui a été déplacée à la fin de l’hiver.


Déformation professionnelle

Il y a deux fautes à souligner dans une publication d’Éric Duhaime. Encore une fois, j’admets mal qu’une personnalité qui aspire à un poste important au gouvernement (premier ministre, dans ce cas-ci) ne prenne pas le temps de se relire avant de diffuser.

#LeProfCorrige, même en vacances

L’acronyme CAQ signifie Coalition avenir Québec. Coalition étant un nom féminin, le déterminant qui le précède doit adopter le même genre. Il aurait donc fallu lire la CAQ et non le CAQ. Je me doute bien qu’il s’agit d’une erreur de frappe, Duhaime l’ayant écrit correctement dans le paragraphe suivant. Une relecture aurait néanmoins permis de constater la coquille et de la corriger.

Deuxièmement, il demeure inconcevable que le chef du Parti conservateur du Québec omette un des deux éléments de négation dans une phrase négative. On aurait dû voir Elle ne compte pourtant AUCUN ministre.

Troisièmement, était-il pertinent d’écrire aucun en lettres majuscules ? Pas dans un français correct, bien que je comprenne l’importance que l’auteur ait voulu donner à ce déterminant indéfini.


Dans mes écouteurs

Voici une autre de mes découvertes effectuées il y a quelques jours, alors que je sillonnais la route 132 en longeant la Baie des Chaleurs. Il s’agit du Alex Lefaivre Quartet, un quatuor jazz montréalais. Dans son dernier album, Naufragés, le groupe ose une adaptation fort réussie du Immigrant Song de Led Zeppelin, ainsi qu’une reprise format jazz de l’indicatif musical de l’émission Passe-Partout. C’est toutefois un autre extrait de cet album, Sly, que je vous propose cette semaine en #musiquebleue.

Alex Lefaivre Quartet – Sly – Naufragés – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

L’amateur de baseball en moi se réjouit de voir que le Québécois Charles Leblanc ait enfin pu atteindre les ligues majeures, en plus d’y connaître un grand succès à sa première semaine d’activité.

Repêché en 2013 par les Brewers de Milwaukee, quelques jours seulement après avoir célébré son 17e anniversaire de naissance, il a réintégré le bassin du repêchage avant de se retrouver dans l’organisation des Rangers du Texas qui en ont fait leur choix de 4e ronde, trois ans plus tard. N’ayant pu se développer au gré de l’équipe, il a été soumis au ballottage en décembre dernier, et récupéré par les Marlins de Miami qui l’ont rappelé de leur club-école le 29 juillet.

Il a frappé son premier coup sûr dans le baseball majeur le soir même, et son premier coup de circuit le lendemain. En date du jeudi 4 août, il présentait une moyenne au bâton de .353, avec deux doubles, un circuit et un point produit. Il s’est également très bien tiré d’affaire défensivement, évoluant au troisième but dans cinq des six matchs des Marlins, au cours de la dernière semaine.