Billet du 15 avril 2022 : Repos pascal

La longue fin de semaine de Pâques commence aujourd’hui. Pour les enfants, Pâques est la fête des œufs en chocolat. Pour les chrétiens, elle est celle qui célèbre la passion et la résurrection du Christ. Si on plonge dans l’histoire, on y trouve quelques autres significations.

La Pâque juive, d’abord, réfère à la sortie d’Égypte du peuple hébreu qui, guidé par Moïse, se libérait ainsi de l’esclavage. Le mot vient du grec Paskha (ou pasah, en hébreu), qui signifie passage. C’est durant ces festivités commémoratives que Jésus aurait vécu la dernière Cène, son arrestation et sa mise à mort.

Toujours dans l’Antiquité, Pâques constituait l’occasion de remercier les divinités pour les différentes renaissances apportées par l’arrivée du printemps. On leur offrait ainsi les premières moissons de la saison. La déesse Éostre est celle qui aurait laissé son nom à la fête de Pâques anglo-saxonne. D’Éostre à Easter, le dérivé est court.

À noter que dans la langue française, la Pâque juive s’écrit sans le s de la fin. Pour les significations chrétienne et païenne, Pâques prend la marque du pluriel.

Peu importe ce que vous célébrez à partir d’aujourd’hui, je vous souhaite un long week-end heureux et reposant.


Dans le cours de musique

Les sorties musicales de l’année 1969 ont plus que marqué l’industrie, elles l’ont révolutionnée. Cette année-là a vu naître, pour ne citer que quelques exemples, les albums Yellow Submarine et Abbey Road, des Beatles ; Québec Love, de Robert Charlebois ; Space Oddity, de David Bowie ; Led Zeppelin II, de Led Zeppelin ; Désormais, de Charles Aznavour ; Les Champs-Élysées, de Joe Dassin ; de même que Il était une fois dans l’Ouest, d’Ennio Morricone. On peut également ajouter le classique Je t’aime… moi non plus, de Serge Gainsbourg et Jane Birkin.

Intrigué par le « son » 1969 qui a donné tant de succès, le producteur montréalais Connor Seidel a projeté durant quelques années une compilation d’œuvres originales reprenant le style, les accords et l’innocence de l’époque. Pour ce faire, il s’est entouré d’une pléiade d’artistes d’ici, dont Ariane Moffatt, Elliot Maginot, Half Moon Run et Elisapie. L’album de 13 chansons s’intitule 1969. Tirée de cette trame, je vous propose la pièce Tu danses, condessa, de Seidel et Safia Nolin.

En passant, l’album complet vaut la peine d’être écouté.

Tu danses, condessa – 1969 Collective, Safia Nolin – 1969 – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Le quotidien La Presse rapportait jeudi que les statistiques de l’année 2020, première année de la pandémie, démontrent une baisse de 66 millions de tonnes dans les émissions de gaz à effet de serre (GES), au Canada. En pourcentage, ceci représente une diminution de 9 %.

On peut supposer que la reprise des activités économiques, qui verra renaître le transport routier et aérien, viendra annuler une partie de cette diminution. Toutefois, la baisse des émissions de GES déjà observée dans les secteurs énergétiques et pétrogaziers devrait se poursuivre de manière constante, au cours des prochaines années.


Billet du 18 juin 2021 : Sous le thème de l’élimination

Le mot élimination peut prendre différents sens. Il nous a remplis de joie, cette semaine, quand Félix Auger-Aliassime a éliminé Roger Federer au tournoi de Halle, en Allemagne. On en redemande après que le Canadien de Montréal ait éliminé deux adversaires et poursuive sa route vers la Coupe Stanley. Il y a des guerres, des conflits, de la violence et des famines qu’on voudrait bien pouvoir éliminer.

Puis, il y a l’élimination des personnes. On entre alors dans le crime.


Dans le cours de français

La racine d’un mot est composée d’un groupe de lettres qu’on retrouve chez ses mots dérivés. Ami est ainsi la racine du nom amitié ou de l’adjectif amical. À ces mots, on peut ajouter un préfixe, qui précède la racine, ou un suffixe, qui suit la racine et termine le mot.

Le suffixe -cide désigne quelque chose qui tue ce que la racine du mot indique. Par exemple, un insecticide tue les insectes. Un homicide est un meurtre. Une guerre fratricide est une guerre meurtrière entre frères, dont le sens est généralement pris au figuré.

Aujourd’hui, vendredi, à 12 h 30, aura lieu à Trois-Rivières une manifestation organisée par la Table de concertation du mouvement des femmes de la Mauricie (TCMFM), afin de sensibiliser la population au fléau des féminicides touchant le Québec. Ce sont 13 femmes qui, depuis le début de 2021, ont été assassinées par des hommes.

La marche prendra forme sous le thème À l’heure actuelle, la 14e est encore en vie. Agissons. Phrase choc, s’il en est une.


Dans le cours d’éthique et culture religieuse

Un autre mot avec le suffixe -cide est génocide. Il désigne l’extermination d’un groupe de personnes ayant les mêmes origines ethniques ou religieuses.

Cette semaine, monseigneur Christian Lépine, archevêque de Montréal, a présenté ses excuses aux communautés autochtones canadiennes suite à la découverte des restes de 215 enfants autochtones dans un charnier de Kamloops, en Colombie-Britannique. Monseigneur Lépine n’a cependant pas été suivi par les autres membres de l’Église catholique, responsable du pensionnat dont il est question. L’application du terme génocide envers les peuples autochtones du Canada ne fait plus aucun doute. Le rapport de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées apporte clairement cette conclusion.

Assisterons-nous bientôt à d’autres macabres découvertes similaires ? Une chose est certaine, des recherches seront effectuées dans les autres pensionnats autochtones, où des disparitions ont été constatées, comme à Kamloops.

J’étais en début de carrière quand une élève, dans un cours de catéchèse, m’avait demandé en classe qui étaient les martyrs canadiens. Ils étaient huit, six jésuites et deux laïcs, élevés au rang de saints parce qu’ils avaient été assassinés par des peuples autochtones, il y a près de quatre siècles. J’éprouverais un certain malaise à répondre à cette question, aujourd’hui.


Dans le cours de musique

Découverte récente de ma conjointe, qui me suggère la pièce en #musiquebleue de cette semaine. L’artiste se nomme Elliot Maginot et est Montréalais d’origine. Il a d’abord diffusé ses compositions sur les réseaux sociaux, avant de passer quelques années à effectuer la tournée des bars et des petites salles de spectacles. Le 28 mai dernier, il lançait un premier album, Easy Morning, dont je vous propose la pièce-titre aujourd’hui.

Si la musique d’Elliot Maginot est classée dans le style pop indé, on y trouve également quelques notes de folk. Le son de la pièce Easy Morning n’est pas sans rappeler celui popularisé par Kate Bush, il y a quelques décennies. La voix de soprano de Maginot n’est pas étrangère à cette analogie.

Elliot Maginot – Easy Morning – Easy Morning – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Ma bonne nouvelle de cette semaine sera purement personnelle. Il reste deux journées d’enseignement à l’actuel calendrier scolaire, auxquelles s’ajoutent trois journées pédagogiques, et je pourrai enfin dire que plusieurs de mes collègues et moi aurons réussi à passer au travers cette satanée année COVID. Dans mon billet de la semaine dernière, je rendais hommage aux élèves pour les mêmes raisons. Cette semaine, c’est à tout le personnel scolaire que je lève mon chapeau.

Était-ce vraiment si difficile, se demandent encore certaines personnes ? Oui, je le confirme. En vingt-cinq ans de carrière, j’ai connu des moments émotivement très éprouvants, mais aucune année scolaire ne s’est avérée physiquement plus pénible que celle-ci. Porter le couvre-visage est une chose, mais enseigner des journées entières en parlant à travers cet objet, répéter plusieurs fois tout en haussant le volume de la voix pour espérer être mieux entendu, négocier avec les effets du confinement sur les élèves et les membres de leurs familles, tout ceci a contribué à rendre la fatigue quotidienne plus intense qu’elle ne se manifestait précédemment.

Bon nombre de collègues sont tombés ou tombées au combat, depuis septembre 2020, et bien peu ont jusqu’à présent réintégré leurs fonctions. Les cas d’épuisement professionnel sont très sévères.

Au-delà des vacances scolaires qui prendront leur envol au cours des prochains jours, il y a cette fierté d’avoir survécu à la mission, ceci mentionné en tout respect pour celles et ceux qui ont dû interrompre leur travail. Le repos sera quand même bienvenu.