Billet du 31 janvier 2025 : De la banalisation des symboles violents à la beauté du verbe

Calvin Robinson est un prêtre anglican, commentateur politique, écrivain et animateur britannique. Ordonné dans l’Église catholique anglicane, il est connu pour ses positions conservatrices et ses apparitions médiatiques controversées sur des chaînes comme GB News. Actuellement, Robinson officie comme vicaire d’une paroisse à Grand Rapids, une ville de l’État du Michigan, après avoir quitté le Royaume-Uni pour rejoindre l’Église catholique anglicane aux États-Unis.

Mais pourquoi diable est-ce qu’il est question de lui dans mon billet de cette semaine ?

Mercredi, lors du Sommet national pro-vie à Washington, Robinson a suscité une vive controverse en imitant à son tour, une semaine après Elon Musk, un salut nazi. À la fin de son discours, où il déclarait que l’Amérique était « le seul pays à se battre pour la vie », il a placé sa main sur sa poitrine avant de tendre le bras droit, paume vers le bas, dans un geste rappelant justement le salut nazi. Ceci a été accueilli par des rires et des applaudissements du public présent. De leur côté, de nombreux observateurs ont dénoncé cet acte comme étant non seulement de mauvais goût, mais aussi potentiellement dangereux, soulignant les risques de banalisation des symboles fascistes.

Cette escalade de gestes et de symboles à connotation fasciste est profondément troublante. Le retour de Donald Trump à la présidence semble avoir ouvert une boîte de Pandore, légitimant des comportements encore récemment considérés comme inacceptables. L’incident impliquant Calvin Robinson n’est malheureusement qu’un exemple parmi tant d’autres de cette tendance alarmante. On ne peut s’empêcher de s’interroger sur les conséquences à long terme de cette banalisation des symboles d’extrême droite sur le tissu social américain et sur la démocratie elle-même. Il est crucial que nous restions vigilants et que nous condamnions fermement ces actes, car l’histoire nous a déjà montré les dangers qui guettent une société qui tolère la montée du fascisme. La frontière entre la provocation et l’adhésion réelle à ces idéologies dangereuses devient de plus en plus floue, et c’est précisément ce qui devrait nous inquiéter tous.


Dans le cours de français

Une chaîne commerciale connue dans tout le Canada tient dans ses rayons une marque de cartes de souhaits dont je tairai le nom ici. Je me contenterai de mentionner qu’au dos des cartes, il est inscrit qu’elle est produite par « une petite entreprise détenue et gérée par une femme ».

Le site web de cette entreprise nous fournit des détails supplémentaires : « Fondatrice et experte en multitâches ; mère célibataire de jumeaux adolescents et d’un animal de compagnie.  A transformé un diplôme en littérature anglaise en une entreprise. N’a pas accepté un non pour réponse lorsqu’on lui a dit qu’une femme ne pouvait pas manipuler une presse de 2 500 livres, puis a montré à une bande de compagnons comment s’y prendre. Génération X assumée. »

Jusqu’ici, je salue le travail de cette entrepreneuse. Là où ça se gâte, c’est quand on prend le temps de scruter la marchandise.

#LeProfCorrige

Sur la première carte, en admettant qu’on ferme les yeux sur j’veux (plutôt que je veux), sur je t’aime au bout (au bout’, en bon québécois) et sur le fait qu’il n’y a pas de point à la fin, il aurait fallu lire Tu es mon meilleur et non Tu est mon meilleur. Cette conjugaison est enseignée en troisième année du primaire.

Sur la deuxième carte, il aurait fallu lire Brillante et non Brilliante.

Il existe plusieurs outils pour vérifier la grammaire et l’orthographe. Là comme ailleurs, il est dommage qu’on ne se donne pas la peine de s’en prévaloir. Je refuse de donner à qui que ce soit une carte de souhaits affichant des fautes !


Dans le cours de musique

Avec Dix chansons démodées pour ceux qui ont le cœur abîmé, Pierre Lapointe tisse une œuvre à la fois nostalgique et profondément intime, où chaque note semble caresser les âmes en peine. Dans cet album, il revisite avec élégance l’esprit des grandes chansons d’autrefois, s’appuyant sur des orchestrations feutrées et une écriture ciselée qui évoquent les amours fanées, les espoirs brisés et la beauté du chagrin. Lapointe ne cherche pas à suivre les tendances, il les ignore avec panache, préférant offrir une musique qui traverse le temps plutôt que de s’y conformer. Une collection de ballades mélancoliques qui, plutôt que d’appartenir au passé, rappellent que certaines émotions, elles, ne se démoderont jamais.

Extraite de cet album lancé au cours des derniers jours, voici la pièce Hymne pour ceux qui ne s’excusent pas.

Pierre Lapointe – Hymne pour ceux qui ne s’excusent pas – Dix chansons démodées pour ceux qui ont le cœur abîmé – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Entre les lubies et les insanités de Donald Trump, et à travers les folies meurtrières de Benyamin Netanyahou, en subissant le silence inquiétant de Vladimir Poutine, il y a eu l’éclat de soleil de Chloé, la caricaturiste du Devoir. Je le dépose ici.

Il est inutile d’en écrire davantage.


Billet du 24 janvier 2025 : J’ai mis un x sur X

Près de 14 ans après l’avoir ouvert et utilisé à souhait, j’ai fermé mon compte X, dimanche soir. Si je ne l’avais pas fait dimanche, je l’aurais fait lundi soir. J’éprouvais déjà de la difficulté à m’associer à un produit d’Elon Musk, je me dissocie maintenant entièrement du personnage. Je suis capable de respecter quelqu’un qui émet des opinions ou adopte des positions différentes des miennes, mais pas quand cette personne sombre dans le racisme, le sexisme, l’homophobie ou la haine. Les deux saluts nazis que Musk a adressés à foule, lors du rassemblement républicain de lundi soir, ne passent pas.


Que fais-je avec mes comptes Facebook, Instagram et Threads, tous propriété de Meta et de Mark Zuckerberg ? Pour l’instant, j’attends. Si ces réseaux s’assombrissent comme X l’a fait, je les quitterai également.


Amazon ? C’est fini. Du moins, jusqu’à ce que son éventuel statut de quasi-monopole ne me laisse pas le choix d’y revenir. J’y trouvais mon compte parce que la compagnie livrait rapidement à domicile et possédait sept entrepôts au Québec. Elle offre également une multitude de produits d’ici. Mais fermer sans crier gare tous ses points de service québécois, mettant ainsi au chômage plus de 3 000 travailleurs, parce qu’un des entrepôts a réussi à y faire entrer le syndicat, justifie que j’élimine ce commerce de ma liste.


Je m’efforce d’acheter des produits québécois. Il m’arrive aussi d’acheter des produits d’ailleurs, dans des commerces québécois, chez Dollarama ou dans des boutiques spécialisées, par exemple. J’encourage également les produits et commerces canadiens, parce qu’ils font autant partie de notre économie. Ce que Donald Trump et ses sbires m’inspirent, depuis cette semaine, c’est de carrément éviter d’acheter leurs produits. Éviter à tout prix les produits américains, c’est quelque chose de nouveau pour moi. J’en suis rendu là.


Dans le cours de sciences et technologie

Comment notre cerveau construit-il ses connaissances ?

Disons qu’il est en constante évolution. Il apprend, se souvient et oublie chaque jour. Mais comment ces processus s’opèrent-ils au niveau neuronal ? L’apprentissage est en réalité une modification physique de notre cerveau. Lorsque nous acquérons une nouvelle information, de nouvelles connexions se créent entre nos neurones, formant ainsi de véritables réseaux. Ces connexions, appelées synapses, se renforcent à chaque rappel de l’information, consolidant ainsi notre mémoire. C’est un peu comme un sentier dans une forêt : plus on l’emprunte, plus il devient évident.

La mémoire, elle, se divise en plusieurs types. La mémoire à court terme, par exemple, nous permet de retenir un numéro de téléphone le temps de le composer. La mémoire à long terme, quant à elle, stocke nos connaissances et expériences de manière plus durable. L’oubli, loin d’être une défaillance, est un mécanisme essentiel à notre survie. Il nous permet de ne pas être submergés par une quantité excessive d’informations. Certaines informations sont éliminées, tandis que d’autres sont consolidées et conservées.

Il est important de noter que la plasticité cérébrale, c’est-à-dire la capacité du cerveau à se modifier, diminue avec l’âge. Cependant, elle peut être stimulée par diverses activités, telles que l’apprentissage de nouvelles langues, la pratique d’un instrument de musique ou la résolution d’énigmes. En comprenant les mécanismes de l’apprentissage, nous pouvons optimiser nos capacités cognitives et favoriser un vieillissement en bonne santé.

Alors, prêt à faire des synapses et à agrandir votre cerveau ? C’est l’occasion de devenir un véritable expert en matière grise !


Dans le cours de musique

Les Passagers, groupe musical hybride aux sonorités audacieuses, naviguent entre jazz, électronique et rock psychédélique avec une élégance remarquable. Fondé autour du duo Nicolas Ferron-Geoffroy et Andréanne Muzzo, accompagné du batteur Tonio Morin-Vargas, le groupe poursuit une trajectoire artistique internationale qui les a menés des scènes locales aux studios mythiques de Los Angeles, en passant par des tournées européennes. Après deux mini-albums remarqués, deux albums acclamés (Eldorado en 2016 et Les Oiseaux en 2020) distribués jusqu’au Canada et au Japon, le trio vient de lancer son nouvel opus Tu n’es pas seul. Cet autre mini-album projette une exploration musicale où les grooves entraînants côtoient des mélodies aériennes, quelque part entre Françoise Hardy, Herbie Hancock et Tame Impala. En voici un aperçu avec la pièce Coca cola.

Les Passagers – Coca cola – Tu n’es pas seul – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Martial Grisé et Maryse Pepin, auteurs passionnés et inspirants, ont récemment démontré leur générosité en offrant des livres à plus de 70 écoles des Laurentides. Grâce à leur Fondation McGray, ils ont distribué des romans de leur collection Seyrawyn, remplis de magie, de Vikings et de dragons, pour éveiller l’imaginaire des jeunes lecteurs. Ce projet littéraire, d’une valeur de 5000 $, a permis aux élèves de découvrir des histoires captivantes tout en abordant des thèmes importants, comme l’empathie, l’écologie et l’histoire des Patriotes de Saint-Eustache. Leur engagement envers l’éducation et la promotion de la langue française est un véritable cadeau pour la communauté.

En plus de leurs dons de livres, les auteurs s’investissent activement dans divers projets pour les jeunes tout au long de l’année. Que ce soit par des animations, des rencontres dans les Salons du livre ou d’autres initiatives originales, ils cherchent constamment à inspirer les générations futures. Leur dévouement à promouvoir la lecture et à partager leur amour pour la langue française est une source d’inspiration pour tous. Grâce à leur passion et à leur générosité, les jeunes des Laurentides ont la chance de plonger dans des univers fantastiques et de développer leur goût pour la lecture.

Martial Grisé et Maryse Pepin, auteurs.

Billet du 17 janvier 2025 : Une histoire à ma manière

Les Québécois se sentent-ils plus Nord-Américains ou Français ? La question méritait d’être posée, surtout dans le contexte actuel, et Léger s’en est chargé. Par ma langue, ma culture et la majeure partie de mes intérêts, je me sens personnellement plus Français. Par mon mode de vie et mon amour du baseball, je me sens plus Nord-Américain. En combinant les deux, je me sens peut-être plus français. Mais je fais partie d’une minorité.

Le récent sondage Léger, publié dans Le Devoir, révèle que la majorité des Québécois se sentent plus proches culturellement de l’Amérique du Nord que de la France.1 Il démontre que 73 % des Québécois s’identifient davantage à la culture nord-américaine, contre seulement 16 % qui se sentent plus proches de la culture française. Les résultats sont similaires indépendamment de l’âge, du genre et de la langue des répondants. Cette tendance reflète une perception croissante du Québec comme une région culturellement nord-américaine plutôt qu’européenne.

Le coup de sonde confirme une tendance que je remarque depuis de nombreuses années, principalement chez les plus jeunes générations. Leurs références musicales sont américaines, comme leurs références cinématographiques. Les influenceurs suivis sont pour la plupart québécois, mais promeuvent rarement des produits conçus ici.

Et qu’ont répondu les quelques jeunes, âgés de 11 à 22 ans, à qui j’ai demandé ce qu’ils pensaient de la proposition de Donald Trump de faire du Canada le 51e État américain ? Au mieux, ils ont affiché une indifférence. Au pire, ils aimaient l’idée.

C’est le triomphe du cheeseburger sur le camembert.

1 Baillargeon, Stéphane. Les Québécois se sentent nord-américains et loin de la France, révèle un sondage. Le Devoir, Montréal. Le 16 janvier 2025.


Dans le cours de français

Le mot de la semaine est oligarchie. Il a été employé par à peu près tous les grands médias de la planète.

Dans son discours d’adieux à titre de président des États-Unis, Joe Biden a mis en garde contre la montée d’une oligarchie aux États-Unis, où une poignée d’individus ultrariches concentrent le pouvoir et l’influence. Biden souligne que cette concentration de pouvoir menace la démocratie, les droits fondamentaux et les libertés individuelles. Il cite notamment les patrons de l’industrie technologique, comme Elon Musk, qui exercent une influence croissante sur les politiques publiques.

Ce discours a suscité un large écho dans les médias du monde entier, qui ont largement repris le terme « oligarchie » pour décrire la situation politique actuelle aux États-Unis.


Dans le cours d’art dramatique

Fanfreluche m’a raconté plein d’histoires à sa manière, pour m’amuser. Je revenais de l’école, j’allais jouer un peu dehors et je rentrais pour écouter Bobino d’abord, l’émission suivante ensuite. Une fois par semaine, c’était Fanfreluche.

Personnifiée par Kim Yaroshevskaya, la poupée commençait à lire une histoire, puis entrait dans son grand livre pour en modifier le cours. On peut dire qu’elle a largement contribué à m’initier à la littérature.

M’a-t-elle donné le goût de la lecture ? Un peu. Par contre, je lui dois une bonne part de mon goût de l’écriture, qui a commencé à se développer quand j’étais très jeune. C’est Fanfreluche qui m’a fait réaliser, la première, qu’on pouvait créer en écrivant.

Chapeau bien bas, madame Yaroshevskaya ! Bravo et merci pour votre œuvre, un merci particulier pour cette passion que vous avez contribué à m’inculquer. Avec une vie qui s’est éteinte à l’âge plus que vénérable de 101 ans, vous avez plus que mérité le droit de vous reposer.


Dans le cours de musique

Mélodie-Jade était une protégée de Corneille à l’émission La Voix. Offrant des notes de jazz versant dans la bossa-nova, avec l’accent québécois, elle vient de lancer son premier mini-album, Sens Cible. Voici la pièce Anormal.

Mélodie-Jade – Anormal – Sens Cible – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Dans un remarquable accomplissement qui fait la fierté du Québec, Myckaël Charbonneau, diplômé de l’UQAM, s’est distingué parmi 3769 candidats en remportant la médaille d’or à l’examen final des comptables professionnels agréés du Canada. Ce qui rend cette réussite encore plus inspirante, c’est que, contrairement à la tradition qui voit souvent les lauréats provenir des grands cabinets comptables, Myckaël a choisi de mettre ses talents au service du secteur communautaire en tant que comptable à la Maison d’Hérelle, un organisme qui accompagne les personnes vivant avec le VIH-Sida.

Cette victoire exemplaire illustre parfaitement comment l’excellence professionnelle peut s’allier à l’engagement social. Malgré les offres alléchantes des grands cabinets comptables suite à sa performance exceptionnelle, Myckaël reste fidèle à ses valeurs en poursuivant son travail à la Maison d’Hérelle, où il contribue activement à la mission de l’organisme tout en développant des projets novateurs en matière de gouvernance et de gestion financière. Son parcours inspire une nouvelle génération de professionnels à considérer le secteur communautaire comme un lieu d’épanouissement professionnel où les compétences peuvent avoir un impact direct sur le bien-être de la société.


Billet du 20 décembre 2024 : Aller marcher dans la neige

Au cours de la dernière semaine, dans les médias, on a beaucoup fait référence, en suggestion ou en prédiction, à la marche dans la neige que devrait faire Justin Trudeau dans un avenir rapproché. D’où vient cette métaphore de marche dans la neige, en politique ?

Elle tire son origine du père du principal intéressé, Pierre Elliott Trudeau, il y a précisément 40 ans. À l’hiver 1984, alors en réflexion quant à son avenir politique, Trudeau père s’était offert une longue randonnée en solitaire dans les rues d’Ottawa, sous une intense averse de neige. C’est au retour de cette promenade qu’il annonçait sa démission comme premier ministre et chef du Parti libéral du Canada.

Au plus bas dans les sondages depuis un bon moment, le fils est maintenant plongé dans une crise politique sans précédent, accentuée par l’abdication de sa ministre des Finances, la veille d’un important énoncé économique. D’aucuns lui suggèrent maintenant d’aller marcher dans la neige.


Un autre élément ayant largement contribué à fragiliser le leadership de Trudeau est l’entrée en poste prochaine du président américain élu, Donald Trump. Après avoir menacé le Canada de lui imposer des tarifs de 25 % sur toutes ses exportations s’il ne sécurisait pas ses frontières, Trump s’est ensuite mis à suggérer que nous devenions le 51e État américain et en qualifie déjà Trudeau de « gouverneur ». Le message ci-dessous a été publié sur Truth Social, le réseau social de Trump, dans la nuit du 17 au 18 décembre derniers. Il s’agissait du troisième sur le sujet que Trump diffusait. Il est ici traduit en français.

Premièrement, Trump écrit 100 millions de dollars alors qu’il martèle 100 milliards lorsqu’il s’adresse aux médias. L’écart est énorme. Ensuite, est-il vrai que nous paierions moins d’impôts et que nous bénéficierions d’une meilleure protection militaire ? Oui, assurément. Et on peut même avancer sans trop de risques de se tromper que nos infrastructures routières s’en trouveraient améliorées et que le passage au dollar américain s’avérerait avantageux.

D’un autre côté, devenir le 51e État américain entraînerait pour le Canada une série de changements profondément négatifs : la perte complète de notre souveraineté et de notre voix distincte sur la scène internationale, le démantèlement probable de notre système de santé universel au profit d’un modèle privatisé à l’américaine, l’érosion accélérée de notre identité culturelle unique (particulièrement pour le Québec et les communautés francophones), l’abandon du contrôle de nos vastes ressources naturelles, l’obligation d’adopter des lois américaines moins strictes en matière d’armes à feu et de protection environnementale, la fin de notre politique d’immigration indépendante et généralement plus ouverte, la nécessité d’assumer une part de l’importante dette nationale américaine, l’émergence probable de tensions sociales majeures (notamment au Québec et dans les communautés autochtones, dont les droits pourraient être menacés), et la perte du contrôle direct sur nos territoires arctiques stratégiques.

Le nombre d’inconvénients dépassant largement les quelques avantages, j’attends de moins en moins patiemment qu’une personnalité politique canadienne se décide de dire à Trump d’aller se faire cuire un œuf. Fidèle à ce qu’il est dans ses relations, je présume qu’il les aime brouillés.


Dans le cours de musique

Claude Gauthier a donné au Québec de magnifiques chansons. À l’âge vénérable de 85 ans, il nous offre un mini-album de quatre chansons originales, Je reviendrai à Noël. En voici la pièce-titre.

Claude Gauthier – Je reviendrai à Noël – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Une excellente nouvelle vient d’être annoncée sur le front de la lutte contre les changements climatiques au Canada : les émissions de gaz à effet de serre du pays ont atteint leur plus bas niveau en 27 ans, exception faite de la période pandémique. Cette réduction significative, qui place désormais les émissions sous la barre symbolique des 700 millions de tonnes, représente une amélioration de 8,5 % par rapport aux niveaux de 2005, dépassant ainsi largement les projections initiales qui prévoyaient plutôt une augmentation des émissions d’ici 2030.

Cette tendance encourageante est particulièrement remarquable dans le secteur des sources de combustion fixes, incluant la production d’électricité et le chauffage, qui a enregistré une baisse impressionnante de 5 millions de tonnes en 2023. Ces résultats démontrent que les efforts collectifs et les politiques environnementales commencent à porter leurs fruits, ouvrant la voie vers un avenir plus durable pour les générations futures. Le Canada prouve ainsi qu’il est possible de renverser la vapeur et de progresser concrètement vers ses objectifs climatiques, même si le chemin reste encore long vers la cible ambitieuse de réduction de 45 à 50 % d’ici 2035.


🎄✨ Joyeux temps des Fêtes ! ✨🎄

Alors que la magie de Noël illumine nos cœurs et nos foyers, je tiens à vous adresser mes vœux les plus chaleureux pour des Fêtes empreintes de joie, de douceur et de moments précieux avec vos proches. Que cette période soit pour vous une pause bien méritée, remplie de rires, de gourmandises et de sérénité.

Pour celles et ceux qui profiteront de vacances, je vous souhaite un repos ressourçant et des instants de bonheur simple. Prenez soin de vous, savourez chaque moment, et revenez en pleine forme pour la suite de nos rendez-vous hebdomadaires !

À très bientôt,

Jean-Frédéric


Billet du 15 novembre 2024 : Alphas et bêtas

Les valeurs conservatrices connaissent une montée en popularité chez les jeunes, tant aux États-Unis qu’au Canada. Un sondage récent montre que 43 % des jeunes Américains de 18 à 29 ans ont voté pour Donald Trump, une augmentation par rapport à 2020. Au Canada, les conservateurs de Pierre Poilievre gagnent également du terrain parmi les 18-34 ans. Cette tendance s’explique en partie par un retour à des valeurs traditionnelles et une recherche de stabilité dans un monde perçu comme incertain. Des réseaux sociaux comme X (anciennement Twitter) jouent un rôle crucial dans la diffusion de ces idées, offrant une plateforme aux influenceurs conservateurs qui séduisent une jeunesse en quête de repères.

Parallèlement, la montée des discours misogynes et antiféministes inquiète. Des figures comme Andrew Tate, avec leurs propos extrémistes, gagnent en popularité, notamment parmi les jeunes hommes. Ces discours, souvent édulcorés pour paraître plus acceptables, trouvent un écho dans les médias et sur les réseaux sociaux. Les experts soulignent le danger de normaliser ces idées en leur offrant une tribune, car cela peut renforcer des attitudes discriminatoires et violentes. La sociologue Mélissa Blais et d’autres chercheurs mettent en garde contre la banalisation de ces discours haineux qui, sous couvert de succès et de leadership, prônent en réalité la soumission des femmes. 1

Il faut s’inquiéter pour les jeunes influencés par ces idéologies et insister sur l’importance de promouvoir des valeurs d’égalité et de respect. Les influences négatives de la masculinité toxique ne peuvent être contrées que par un contrepoids éducatif. En fin de compte, il s’agit de construire une société plus inclusive et équitable, où chacun peut s’épanouir sans discrimination ni préjugés. Voilà un discours enfoui il y a plus de 30 ans qu’il faut déterrer et promouvoir de nouveau.

1 Elkoury, Rima. Parlons-en, de ces discours misogynes. La Presse, Montréal. Le 12 novembre 2024.


Dans le cours de sciences et technologie

Selon Associated Press, un récent rapport du gouvernement américain a révélé que des niveaux de fluorure dans l’eau potable, dépassant deux fois la limite recommandée, sont associés à une diminution du quotient intellectuel (QI) chez les enfants.2 Cette conclusion, basée sur une analyse approfondie de recherches antérieures, marque la première fois qu’une agence fédérale établit un lien entre une exposition élevée au fluorure et une baisse du QI. Ces résultats soulèvent des questions importantes sur la sécurité de l’eau potable et les effets à long terme du fluorure sur le développement neurologique des enfants.

Peut-être est-il temps pour nos voisins du Sud de repenser leur consommation d’eau !

2 Stobbe, Mike. US government report says fluoride at twice the recommended limit is linked to lower IQ in kids. APNews, New York. Le 22 août 2024.


Dans le cours de musique

Il a fallu attendre huit ans avant que les Dale Hawerchuk nous offrent du nouveau matériel. Le groupe originaire de Roberval nous arrive avec Attaque à cinq, son cinquième album. Tirée de ce nouvel opus, voici la pièce Megastar.

Les Dale Hawerchuk – Megastar – Attaque à cinq – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Les inondations qui ont frappé Valence à la fin octobre ont laissé leurs traces, en plus de faire de nombreuses victimes. Mais au cœur de cette épreuve, un élan de solidarité sans précédent a vu le jour. Des milliers de citoyens, venus de toute la région, se sont mobilisés pour venir en aide aux sinistrés. Armés de balais, de pelles et d’une volonté inébranlable, ils ont participé à d’immenses opérations de nettoyage. Une initiative qui a rapidement fait le tour de la ville, transformant une simple passerelle en symbole de cette union face à l’adversité. Baptisée « passerelle de la solidarité », elle est devenue le point de ralliement de tous ceux qui souhaitent apporter leur contribution.

Cette mobilisation exceptionnelle témoigne de la force du lien social et de la capacité de résilience des Valenciens. Face à la catastrophe, la communauté s’est resserrée, démontrant une fois de plus que l’entraide est la meilleure réponse face à l’adversité. Ces actes de générosité sont une source d’espoir et un bel exemple pour tous.


Billet du 8 novembre 2024 : Les politiques qu’on mérite (2e partie)

Aux États-Unis, ce sera donc Donald Trump. Avec lui à la présidence et une majorité républicaine tant au Sénat et qu’à la Chambre des représentants. J’aurais préféré un autre scénario, mais la démocratie a parlé. Et la démocratie, même malade, demeure le plus beau des régimes politiques.

Et je cite :
« Faites attention, quand une démocratie est malade, le fascisme vient à son chevet, mais ce n’est pas pour prendre de ses nouvelles. »

– Albert Camus

Et le fascisme a récemment été aperçu chez nos voisins du Sud. Non seulement John Kelly, ancien chef de cabinet de Trump, prétend-il avoir entendu plus d’une fois ce dernier faire l’éloge d’Hitler et de son armée, mais Trump lui-même a déclaré en entrevue qu’il entrevoyait instaurer une dictature « pour une journée », en début de mandat. Le problème n’est pas Trump. Il a droit à ses opinions, autant qu’il a le droit de les exprimer. Le problème, c’est le peuple américain, qui l’a élu en toute connaissance de cause.

Et je cite :

« Hitler a pris le pouvoir en 1933 par nomination, et non par un vote. Il n’a jamais remporté la majorité lors d’une élection libre. Trump, en revanche, a remporté une élection libre après avoir clairement exprimé son désir de devenir dictateur. Ce qui rend le peuple américain plus favorable à la dictature que les Allemands de 1933. »

– Mark Jacob, auteur et ex-éditeur du Chicago Tribune, le 6 novembre 2024.

Je n’en veux pas aux Américains de l’avoir élu une première fois, en 2016. Il agissait déjà comme un personnage coloré et hors norme, mais on cherchait à contrer l’establishment démocrate, notamment en y purgeant les Clinton une fois pour toutes, et le milliardaire répondait à cette requête, en plus d’afficher l’image d’un homme d’affaires prospère, malgré ses faillites.

Depuis, toutefois, il a tenu des propos condescendants, haineux, sexistes, misogynes, racistes et homophobes. Il a fait reculer son pays de plusieurs décennies au chapitre du statut et des droits des femmes, notamment en invalidant l’arrêt Roe contre Wade. Il a été condamné pour des fraudes, des diffamations et au moins un cas d’abus sexuel, en plus d’avoir été inculpé pour vol de documents classifiés et interférences électorales. Il est aussi responsable d’avoir incité l’insurrection du 6-janvier, qui a causé cinq morts, dont celle d’un policier. Contrairement à 2016, c’est à un criminel établi que les Américains ont ouvert toutes grandes les portes de la Maison-Blanche, en plus de lui donner les coudées franches pour faire adopter ce qu’il veut.

Et je cite :

« Les États-Unis, la première puissance mondiale, ont élu, pour la seconde fois et, en toute connaissance de cause, un admirateur de Vladimir Poutine, un climatosceptique avéré, un ami de Netanyahou, un homme qui piétine les droits humains, le droit des femmes, le droit à l’avortement, un homme ouvertement raciste, un homme qui manipule l’information et fabrique des fake news à longueur de journée, un homme à l’origine de l’attaque du Capitole et un homme condamné pénalement. Sacré tableau de chasse. Il devrait être derrière les barreaux. En taule avec sa tenue orange. À la place, il se réinstalle tranquille à la Maison-Blanche. Les deux pieds sur le Bureau ovale. On dirait le scénario catastrophe d’un mauvais blockbuster et pourtant, c’est la réalité. La vraie vie. Les dominos de la haine tombent les uns après les autres un peu partout aux quatre coins du monde. Cette planète fait peur. Cette planète me dégoûte. Indignons-nous. »

– Gauvin Sers, auteur-compositeur-interprète français, le 6 novembre 2024.

On a les politiques qu’on mérite, comme on a les politiciens qu’on mérite. Il ne faut pas chercher de raisons à la victoire de Trump ou de causes à la défaite de Kamala Harris. Les Américains méritent Trump, point. C’est en lui qu’ils se reconnaissent. Ça en dit long sur leur évolution.

Ce qui est le plus dérangeant, c’est qu’en lui confiant les rênes de la plus grande puissance mondiale, c’est à toute la planète qu’ils l’imposent.

Et je cite :

« Ce n’est pas seulement que Trump a gagné. C’est que Joe Rogan, Dana White et Brett Favre ont gagné. Les insurgés emprisonnés ont gagné. Les Alito et les Thomas ont gagné. Vladimir Poutine a gagné. Le racisme a gagné. La misogynie a gagné. Le sexisme a gagné. Le réchauffement climatique a gagné. La xénophobie a gagné. Mais surtout : la peur a gagné. C’est ce qui fait mal. »

– Mike Wise, auteur, journaliste sportif et présentateur à la télévision américaine, le 6 novembre 2024.


Dans le cours de musique

Trêve d’artistes émergents, cette semaine. Rendons plutôt hommage au regretté poète Lucien Francoeur. Voici la chanson Nelligan, un poème musical adapté d’une œuvre de celui qui l’a inspiré.

Lucien Francoeur – Nelligan – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Il est rare qu’on prenne le temps de complimenter une collègue. C’est encore plus rare de pouvoir le faire sur les ondes de la télévision d’État. Et c’est d’autant plus particulier de prendre tout le temps d’antenne qui nous est alloué pour le faire.

Ce qui suit constitue plus un moment de gratitude et de bienveillance qu’une bonne nouvelle en soi. La bonne nouvelle, c’est justement d’avoir pu assister, en direct ou en différé, à cette séquence rafraîchissante. Celle où l’analyste Raphaël Jacob utilise l’entièreté de son segment pour souligner l’excellence du travail de sa collègue correspondante de Radio-Canada à Washington, Azeb Wolde-Giorghis.


Billet du 1er novembre 2024 : Les politiques qu’on mérite

Un article publié dans Le Devoir, cette semaine, explore la facilité avec laquelle les jeunes consomment de la drogue à l’école, soulignant que les substances sont de plus en plus variées et dangereuses.1 On y mentionne que les réseaux sociaux facilitent l’accès aux stupéfiants, et les incidents liés à la drogue dans les écoles secondaires du Québec sont en hausse, avec plus de 2900 incidents rapportés l’année dernière. Les écoles adoptent différentes approches pour gérer ce problème, allant de la tolérance zéro à la réduction des méfaits.

Le même jour, une entrevue avec la journaliste Jessica Nadeau a mis en lumière l’augmentation de la toxicité des substances illicites qui se retrouvent dans les écoles, ce qui s’avère de plus en plus préoccupant.2 Elle explique que, bien que la présence de drogues ne soit pas nouvelle, leur dangerosité croissante, notamment avec des substances comme le fentanyl, pose de sérieux risques pour les jeunes.

Face à cette situation alarmante, il est impératif de déployer des stratégies multidimensionnelles pour prévenir la consommation de drogues chez les jeunes et réduire les risques associés. Au-delà des actions menées au sein des écoles, il est essentiel d’impliquer l’ensemble de la communauté. Des campagnes de sensibilisation ciblées, des programmes de réduction des méfaits adaptés aux réalités locales et une collaboration renforcée entre les différents acteurs du milieu (santé, éducation, justice) sont autant d’éléments clés pour faire face à ce phénomène. En investissant dans la prévention, l’éducation et le soutien aux jeunes, nous pouvons espérer créer des environnements plus sécuritaires et favoriser leur bien-être.

1 Nadeau, Jessica. Consommer à l’école, un jeu d’enfant. Le Devoir, Montréal. Le 30 octobre 2024.

2 Legendre, Jasmine et Levasseur, Guillaume. Entrevue | Des substances illicites de plus en plus inquiétantes dans les écoles. Le Devoir, Montréal. Le 30 octobre 2024.


Dans le cours d’univers social
Volet éducation à la citoyenneté

Voici ce qu’on peut lire sur la quatrième de couverture du livre On a les Politiques qu’on mérite, de Chloé Morin, publié chez Fayard, en 2022 :

Des égoïstes. Des arrivistes. Des narcisses. Des incompétents. Des traîtres. Le théâtre politique regorge de ces créatures qui nous révulsent. Nous les critiquons, nous les jugeons et déjugeons. Nous adorons détester ce monde, mais nous nous garderions bien d’y mettre ne serait-ce qu’un orteil. Et jamais nous ne nous posons la vraie question : comment en sommes-nous arrivés là ? Y aurait-il eu – comme les complotistes et les désabusés l’affirment – une confiscation du pouvoir, à tous les niveaux, jusqu’au sommet de l’État ? La réponse est à la fois banale et dérangeante : au-delà de travers institutionnels, de gaspillages publics et autres labyrinthes administratifs qu’il est urgent de corriger, nous avons peut-être tout simplement… les Politiques que nous méritons. Quand l’air politique devient irrespirable, ne peuvent subsister que les héros et les dingos. Nous les rejetons, certes, nous déplorons de ne plus avoir le choix, mais ce non-choix, nous l’avons créé en rendant la vie impossible aux engagés et aux dévoués. À la veille d’une bataille présidentielle décisive, au sortir d’un quinquennat marqué par de longues crises (Gilets jaunes, Covid-19…) et dans un contexte toujours plus dégagiste, le temps est peut-être enfin venu de balayer devant notre porte. Et qui sait ? de se réconcilier avec nos Politiques.

C’était à la veille de l’élection présidentielle française de 2022. Tout ce qui précède la dernière phrase peut également s’appliquer à l’élection présidentielle américaine de mardi. Vendredi prochain, quand je publierai mon prochain billet, serai-je en mesure de commenter l’élection de Kamala Harris ou de Donald Trump ? Peut-être. Mais peut-être pas non plus. Il y a quatre ans, ce n’est que quatre jours plus tard, le samedi, que Joe Biden avait été proclamé vainqueur.

Qui le peuple américain mérite-t-il d’avoir à la tête de son pays et de son armée ? La réponse indiquera au monde entier où loge, en 2024, la plus grande puissance de la planète. Parce qu’au-delà de la personne qui sera assermentée en janvier, cette élection indiquera l’ampleur que prendra le tournant planétaire.

Pour notre plus grande sécurité, il est souhaitable que le virage se prenne en douceur.


Dans le cours de musique

Billie du Page est la fille de la comédienne Julie du Page. Œuvrant dans la chanson, elle vient de lancer un premier mini-album éponyme. Tirée de cet album, voici la pièce Si près si loin.

Billie du Page – Si près si loin – Billie du Page – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Je laisse l’espace à Isabelle Hachey, cette semaine. La chroniqueuse de La Presse y a publié un succulent texte dans lequel elle présente les beaux côtés de l’école Bedford, qui a fait les manchettes pour d’autres raisons, au cours des dernières semaines.3 L’article raconte l’histoire de l’école, située à Côte-des-Neiges et autrefois considérée comme un modèle d’intégration et de diversité. D’anciens enseignants de l’endroit se souviennent de l’ambiance chaleureuse et de la soif d’apprendre des élèves, avant les tensions culturelles qui ont émergé avec l’arrivée de nouveaux enseignants, menant à un climat toxique et à des accusations de racisme. Ils les relatent avec un enthousiasme rafraîchissant.

Bonne lecture !

3 Hachey, Isabelle. Bedford, avant le crash. La Presse, Montréal. Le 31 octobre 2024.


Journal de vacances du 19 juillet 2024 : Le cirque

Je commence ce billet avec un coup de gueule, cette semaine.

L’actualité américaine est marquée par des dérapages en série, exacerbés par la récente tentative d’assassinat de Donald Trump, le 13 juillet dernier. Les réactions à cet incident sont révélatrices des tensions profondes qui secouent nos voisins du Sud. D’un côté, certains et certaines voient la protection divine dans la survie de Trump, tandis que d’autres se moquent de sa blessure à l’oreille. Ces comportements illustrent à quel point le débat politique peut devenir extrême et déraisonnable.

Se lancer en politique nécessite une force intérieure immense et un courage à toute épreuve. Les attaques personnelles, les menaces, et même les tentatives d’assassinat font partie des risques que prennent celles et ceux qui choisissent de servir le public. Malgré mon aversion totale pour Donald Trump et tout ce qu’il représente, il est crucial de rappeler que la violence ne doit jamais être une réponse à la dissidence politique.

Même quand un politicien comme Trump semble porter atteinte aux fondements démocratiques de sa propre société, il est impératif de respecter le cadre légal et un dialogue comprenant un minimum de civilité. L’assassinat ne fait qu’engendrer plus de chaos et de division. C’est en défendant nos idéaux par des moyens constructifs que nous pourrons espérer un avenir plus juste et plus harmonieux.


Nous vivons actuellement un moment historique. Les États-Unis se trouvent à un moment charnière de leur histoire. Les tensions internes et les divergences politiques semblent atteindre un point de non-retour, exacerbées par des événements internationaux majeurs tels que la guerre entre la Russie et l’Ukraine. D’un côté, Joe Biden et les démocrates insistent sur la nécessité de maintenir et même de renforcer l’aide à l’Ukraine, tout en critiquant fermement Vladimir Poutine. De l’autre, Donald Trump et les républicains ne cachent pas leur admiration pour Poutine et laissent entendre qu’ils couperont l’aide à l’Ukraine s’ils reviennent au pouvoir, tout en menaçant de retirer les États-Unis de l’OTAN.

Ces divisions profondes au sein de la population américaine pourraient avoir des conséquences graves et durables. Si les États-Unis réduisent leur soutien à l’Ukraine et se retirent de l’OTAN, cela pourrait affaiblir l’alliance occidentale et laisser le champ libre à des régimes autoritaires comme celui de Poutine. De plus, sur le plan intérieur, cette polarisation pourrait intensifier les conflits sociaux et politiques, miner la confiance dans les institutions démocratiques, et surtout provoquer d’autres actes de violence.

Quel camp choisira le peuple américain, le 5 novembre prochain ? Je demeure optimiste en me disant que beaucoup d’événements peuvent encore survenir et que les chances demeurent qu’une majorité privilégie celui du dialogue et du respect des principes démocratiques. Il en va de l’avenir stable et pacifique d’une grande partie de la planète.


Sortie de vacances

Mercredi soir avait lieu la première de l’hommage à l’œuvre de Rock et Belles Oreilles, par le Cirque du Soleil. Intitulé RBO : The Cirque, l’événement est à l’affiche jusqu’au 17 août, à l’Amphithéâtre Cogeco, à Trois-Rivières. J’y suis allé jeudi.

D’abord, je mentionne avoir été grandement impressionné par l’Amphithéâtre Cogeco. Mes connaissances du lieu se limitaient à un spectacle de la Fête nationale qui s’y est tenu sans spectateurs, en temps de COVID, et dont la télédiffusion nationale avait suscité de nombreuses critiques en raison de l’absence du fleurdelisé ailleurs que sur scène. 1 L’endroit, sis sur les berges du Saint-Laurent, est simplement magnifique. Aucun siège n’offre une mauvaise vue sur la scène et le son est excellent.

Ceci étant mentionné, le spectacle est conçu pour rejoindre les inconditionnels de RBO. Heureusement, j’en suis. La première partie du spectacle a su me divertir, sans plus. L’accent était mis sur les chansons et les gags du groupe, rendus de façon plus ou moins habile par les clowns du Cirque.

La seconde partie, malgré quelques longueurs, a toutefois su offrir une prestation des plus époustouflantes, les acrobates contribuant à une performance beaucoup plus digne du Cirque du Soleil, suscitant de belles réactions du public. Les chansons du groupe humoristique passaient au second plan et servaient de toile de fond à la production, laissant entièrement la scène aux artistes.

Finalement, je recommande ce spectacle. Les prix des billets sont abordables, le lieu est magnifique et le spectacle vaut le déplacement.

1 Billet du 26 juin 2020 : Le plus présent des absents


Dans mes écouteurs

Fille de l’auteur-compositeur-interprète Tomás Jensen, Avril Jensen a suivi les traces de son père. Elle écrit en français et en anglais, tout en utilisant le studio familial pour ses enregistrements. Dans sa nouvelle sortie, Nowhere To Be Found, elle chante en anglais, alors que son collaborateur Erwan lui donne la réplique en français. Le résultat musical est des plus intéressants.

Avril Jensen et Erwan – Nowhere To Be Found – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Chaque année, le prix de musique Polaris récompense le meilleur album canadien de l’année. Pour 2024, la liste des artistes sélectionnés a été dévoilée au cours des derniers jours. Non seulement les femmes y sont représentées en grand nombre, mais le Québec y trouve une large place également.

Sur la courte liste des dix artistes nommés, notons les présences d’Elisapie, de Charlotte Cardin, d’Allison Russell, ainsi que du groupe NOBRO, entièrement composé de Montréalaises.

Le gala aura lieu le 17 septembre prochain, au Massey Hall de Toronto.


Journal de vacances du 28 juillet 2023

C’était une nouvelle que j’attendais depuis plusieurs mois. Elle est tombée fin mai, mais probablement aspiré dans le tourbillon de la fin d’année scolaire, je ne l’ai pas vue passer. Nous aurons finalement droit, à l’automne, à un 22e tome des péripéties de Gaston Lagaffe. Aucune aventure originale du personnage n’avait été publiée depuis 1996, soit quelques mois avant le décès de son créateur, André Franquin.

Si l’impression de déjà-vu vous frappe en lisant ce qui précède, c’est normal. Je l’avais mentionné ici1 il y a plus d’un an avant d’expliquer, dans mon billet hebdomadaire suivant2, que le projet était remis en question parce que la fille de l’auteur défunt s’y opposait et avait renvoyé la cause devant les tribunaux. C’est finalement un arbitre qui a entendu les deux parties et rendu une décision. C’est ainsi que les éditions Dupuis pourront aller de l’avant avec les nouvelles aventures de l’employé fainéant du journal Spirou, à condition de faire approuver les planches par Isabelle Franquin, qui statuera si l’éthique et l’œuvre artistique de son père sont respectées.

Je rappelle que c’est un Québécois, Marc Delafontaine qui, sous le pseudonyme de Delaf, reprendra le travail du Belge André Franquin, pour le dessin et la scénarisation des histoires. Celles-ci, en plus d’être regroupées dans de nouveaux albums originaux, seront publiées, comme à l’origine, dans le journal Spirou.

1 Billet du 25 mars 2022 : M’enfin !

2 Billet du 1er avril 2022 : Quand la réalité (ou le canular) frappe


Dans mes haut-parleurs

Samedi dernier, au gré d’une course que je me rendais faire, j’écoutais l’émission Passion politique sur les ondes d’ICI Première, la première chaîne de Radio-Canada. L’animatrice Marie-Louise Arsenault recevait alors l’ex-ministre et députée péquiste Véronique Hivon3. C’était une entrevue captivante, durant laquelle l’accent était mis sur le côté humain de la politique en général, mais surtout sur la carrière de cette femme politique qui a su se démarquer sous plusieurs aspects. Pour moi, l’intérêt était tel que malgré la chaleur, j’écoutais l’émission dans mon véhicule éteint et immobilisé dans le stationnement du commerce où je me trouvais. Personnellement, je sentais entre les deux femmes une certaine complicité, cependant bien fixée dans le cadre professionnel duquel elle ne débordait aucunement.

Si je le mentionne ici, c’est parce que quelques heures plus tard, cette publication d’un autre ex-ministre et député péquiste m’est apparue :

Source : Twitter (@BoulericeAndre)

Bien qu’il me serait possible d’intervenir sur des fautes de français à au moins deux endroits, je garderai mes crayons rouges rangés et laisserai #LeProfCorrige vaquer à ses vacances.

Je comprends que Marie-Louise Arsenault, comme toutes les personnalités publiques, puisse taper sur les nerfs de certaines personnes. Toutefois, lors de cette entrevue avec Véronique Hivon, elle a effectué un travail remarquable. Non, elle n’a pas été complaisante envers le Parti québécois. Si elle l’avait fait, elle aurait dérogé au devoir de réserve accolé à son rôle de journaliste. A-t-elle posé quelques questions embêtantes pour l’invitée ? Oui, mais cela fait également partie de sa tâche. Prétendre qu’elle a été odieuse et insidieuse tient d’une partisanerie excessive, qu’on retrouve malheureusement trop souvent chez certains sympathisants du PQ, notamment chez les plus anciens.

Reprocher à Véronique Hivon de ne pas savoir se tenir debout va dans le même sens. Elle a maintes fois prouvé qu’elle savait s’affirmer et faire de la politique autrement. Autrement que celles et ceux qui ont rendu les électeurs cyniques face à leur rôle.

3 Passion politique – Rattrapage du 22 juillet 2023 : Véronique Hivon


Déformation professionnelle
Univers social – Volet histoire

Dans tous les pays démocratiques, il y a des conservateurs et des libéraux. Il s’agit d’ailleurs de l’appellation qui nous est familière, au Canada. Les libéraux sont d’ordinaire pragmatiques et progressistes, alors que les conservateurs s’accrochent à ce qui va bien et se montrent plutôt réfractaires au changement. En Grande-Bretagne, on trouve les conservateurs et les libéraux travaillistes. En France, grossièrement, il y a la gauche libérale et la droite conservatrice. Aux États-Unis, les démocrates sont qualifiés de libéraux, alors que les républicains sont personnifiés par les conservateurs.

Chez nos voisins du Sud, toutefois, on peut se permettre de prétendre que les libéraux-démocrates promeuvent un programme conservateur, alors que celui des républicains peut être considéré d’ultraconservateur. Dans certains états et milieux, le conservatisme fait maintenant place au négationnisme, cette idéologie par laquelle on revoit des faits moins glorieux afin de s’en affranchir.

C’est ainsi qu’en Floride, un an après avoir banni l’enseignement de l’identité de genre et de l’orientation sexuelle, on modifie maintenant les manuels scolaires afin de sensibiliser les élèves à quelques « bienfaits de l’esclavage » 4. Je ne sais même pas où mettre mes guillemets tellement je trouve ça abject.

Il y sera mentionné, entre autres, que l’esclavage aura permis aux communautés noires de développer certaines compétences, en précisant des exemples. On prend donc un épisode mondialement dénoncé de l’histoire et on voit à le justifier auprès des jeunes générations d’Américains.

Il y a six ans, Kellyanne Conway, alors conseillère de Donald Trump, avait causé toute une commotion en évoquant des « faits alternatifs » lors d’un point de presse. Avec ce qui se passe actuellement en Floride, on est en train de normer des faits décidés par les autorités.

Le passé, en étant revu et corrigé, ne peut même plus être garant de l’avenir.

4 La Floride introduit dans ses manuels scolaires l’idée de «bienfaits» de l’esclavage. Slate.fr. Le 22 juillet 2023.

5 Faits alternatifs. Wikipédia.


Dans mes écouteurs

Parmi les créneaux que je n’ai pas encore exploités en #musiquebleue, il y a celui des chansons pour enfants. C’est plutôt ironique pour un enseignant au primaire ! À ma défense, disons que les Fanfan Dédé, les Carmen Campagne et les Annie Brocoli se sont faits plutôt rares, au cours des dernières années.

Voici un nouveau venu. Il s’appelle Micah! et vient de lancer un premier album, intitulé Joue de la musique. Voici la pièce du même nom.

Micah! – Je joue de la musique – Joue de la musique – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Il est des histoires de disparition qui se terminent bien. C’est le cas de celle de Tim Shaddock et de sa chienne Bella. Partis en avril de la Basse-Californie, Shaddock et Bella devaient naviguer en catamaran jusqu’en Polynésie française. Mais voilà qu’une mer agitée est venue endommager le catamaran, ainsi que tout l’équipement de communications. L’embarcation a ainsi dérivé durant deux mois dans le Pacifique, les deux occupants se nourrissant de poisson cru et s’abreuvant d’eau de pluie.

Ce n’est que la semaine dernière qu’un bateau de pêche mexicain les a repérés et s’est présenté à leur rescousse. Les deux rescapés sont sains et saufs et en bonne santé.


Billet du 19 mars 2021 : Les couleurs du temps

Dure semaine pour l’acceptation et la tolérance. Il me semble que c’est à tous les jours que les médias ont fait état d’un événement à connotation raciste au Québec ou envers des Québécois. J’en ai retenu quatre, que je commenterai brièvement ici.

Jocelyne Ottawa

D’abord, le cas de Jocelyne Ottawa, cette membre de la communauté atikamekw humiliée par deux infirmières au CLSC de Joliette, six mois après que Joyce Echaquan, une autre membre de cette communauté, soit décédée dans un établissement de santé situé à quelques pas de là, sous les injures et les insultes d’une infirmière et d’une préposée aux bénéficiaires. Le cas de Joyce Echaquan avait coûté leur emploi à quatre employés du CISSS Lanaudière, dont son directeur général. On attribue à Confucius une citation très pertinente : « L’homme sage apprend de ses erreurs; l’homme plus sage apprend des erreurs des autres ». Quels sont les antonymes de sage ? Mon site favori des synonymes et antonymes en a répertorié 39. Parmi ces antonymes, notons crétin, hurluberlu, idiot et imbécile. Après les 5e et 6e congédiements en six mois au CISSS Lanaudière, j’ose croire que celles et ceux qui restent ont maintenant acquis une grande sagesse.

Amir Attaran

L’histoire de Jocelyne Ottawa n’a pas manqué d’alimenter les propos belliqueux du professeur Amir Attaran, un Californien d’origine ayant immigré au Canada afin d’enseigner à l’Université d’Ottawa. Au cours de la semaine, il s’en est pris sur Twitter à François Legault, au Parti québécois, aux politiques québécoises et, moins directement, à toute la société québécoise. Décidément, après l’histoire de Verushka Lieutenant-Duval, l’automne dernier, l’Université d’Ottawa attire encore des projecteurs dont elle se serait bien passé. Doit-elle congédier Amir Attaran pour autant ? La réponse est non. Si je tenais des propos similaires aux siens dans ma classe, mon employeur m’indiquerait sans doute la porte, avec raison. Mais si je les tenais dans mes billets hebdomadaires ou sur mes comptes Twitter, Facebook ou Instagram, il ne pourrait rien faire, à moins de démontrer hors de tout doute que je l’ai fait sur mon temps de travail. En passant, un coup d’oeil sur le compte Twitter d’Amir Attaran permet de constater qu’il ne s’en prend pas qu’au Québec. Il insulte tous ceux qui ne pensent pas comme lui, peu importe leur origine. Il y a fort à parier qu’il ira un jour trop loin et qu’on signalera ses publications. Si Twitter a suspendu indéfiniment le compte d’un président américain, un professeur d’université pourrait sans doute subir le même sort.

L’Hôpital de Saint-Eustache

Il est inconcevable d’imaginer qu’un employeur puisse tenter de recruter une femme à la peau blanche pour combler un poste normalement ouvert aux gens de tous les genres et de toutes les origines ethniques. C’est pourtant ce qu’a fait l’Hôpital de Saint-Eustache, dix fois plutôt qu’une. On prétend qu’un « patient difficile » exige un profil précis de préposée aux bénéficiaires pour recevoir ses soins. Il est vrai que dans certains cas, notamment pour des raisons religieuses, on accepte des accommodements raisonnables. De choisir parmi le personnel en poste qui s’occupera de tel patient peut constituer un accommodement raisonnable, avec ses bénéfices tant pour le patient que pour les employés. De prévoir un échange de bons procédés avec une entité voisine peut demeurer dans les limites de l’acceptable. Mais de partir en recrutement avec des exigences spécifiques quant au genre et à la couleur de peau dépasse tous les cadres légaux du Québec et du Canada. Le CISSS Laurentides ne pouvait pas l’ignorer.

MDC Canada

MDC Canada est une entreprise privée oeuvrant dans le domaine de l’immigration, c’est-à-dire qu’elle offre ses services de consultation pour faciliter les démarches de toute personne étrangère désirant immigrer au Canada. Hier matin, voici la publicité qu’elle diffusait sur sa page Facebook :

Donc, selon MDC Canada, ce sont là les principaux bienfaits et inconvénients de vivre au Canada. Alors qu’on fait l’éloge d’une société multiculturelle dans la colonne des bons côtés, on déplore le grand nombre de francophones dans la colonne de droite. La lettre d’excuses du président fondateur de l’entreprise, qui prétend être lui-même un francophone originaire de Montréal, explique que le mandat de publicité avait été confié à un tiers et que le rédacteur en chef n’avait pas pu l’approuver avant la diffusion, en raison de problèmes de santé. Bon. Si cette histoire est inventée, nous faisons face à un mépris hors de l’ordinaire non seulement envers les Québécoises et les Québécois, mais envers tous les francophones du Canada. Si elle est vraie, elle démontre une carence organisationnelle évidente dans l’entreprise et il serait légitime de douter de sa crédibilité. Il demeure quand même plaisant de constater que MDC considère la poutine comme faisant partie des bons côtés du Canada. Reste à voir comment elle présentera les francophones, à partir de maintenant. Comme disait Confucius, « L’homme sage apprend de ses erreurs ».


Dans le cours de français

La direction de Twitter a fait subir un sociomuselage à Donald Trump. Le mot sociomuselage est maintenant accepté par l’Office québécois de la langue française. Il signifie Action concertée visant à empêcher l’expression d’idées jugées contraires à la morale.

Ce que je trouve formidable, c’est que ce mot a été suggéré par des élèves de l’École internationale de Montréal, dans le cadre du concours de créativité lexicale. Outre sociomuselage, les mots clicophobie et montage postfestif font également leur entrée dans Le grand dictionnaire terminologique.

Clicophobie, proposé par les élèves de la Polyvalente Armand-Corbeil, à Terrebonne, désigne la crainte de cliquer sur un hyperlien. Montage postfestif, suggéré par les élèves du Collège Sainte-Anne, à Lachine, définit une Vidéo promotionnelle constituée de séquences filmées lors d’une manifestation commerciale, culturelle ou sportive.


Dans le cours de musique

Le sacre d’Eli Rose comme révélation de l’année au dernier Gala de l’ADISQ était un peu passé inaperçu en raison de la pandémie, même si Alexandra Stréliski, Elisapie et elle avaient été les trois seules femmes à recevoir un Félix, ce soir-là. Si elle ne revendique qu’un seul album solo, un éponyme sorti en 2019 et sur lequel on retrouvait son grand succès Carrousel, Eli Rose a tout de même lancé quelques simples, depuis. Alors que je me proposais de vous faire entendre Alibi, une chanson sortie en décembre en deux versions, française et anglaise, j’ai eu la surprise de voir apparaître, hier, une collaboration entre elle et le rappeur français Kemmler, intitulée Loin de toi. Le résultat est intéressant. Le voici en #musiquebleue.

Loin de toi – Eli Rose et Kemmler – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Une entreprise québécoise, Lion Électrique, basée à Saint-Jérôme, s’est vue octroyer un prêt totalisant 100 millions $ par les gouvernements fédéral et provincial, pour la construction d’une usine d’assemblage de batteries. Lion Électrique, spécialisée dans la construction d’autobus scolaires et de camions lourds électriques, produira ainsi elle-même les blocs d’énergie nécessaires au fonctionnement de ses véhicules, alors qu’elle doit actuellement les importer de l’étranger. La mise en marche de cette usine créera 150 emplois à court terme, alors qu’autant seront créés à plus long terme, quand l’usine de batteries commencera à alimenter directement celle d’autobus et de camions.

Les bonne nouvelles s’empilent pour la compagnie québécoise, elle qui, en janvier, inscrivait dans son carnet une commande de 2 500 camions électriques pour le géant américain Amazon. Elle devrait prochainement effectuer son entrée en bourse.


Image en titre du billet : Shutterstock