Il y a beaucoup à commenter dans l’actualité touchant le monde de l’éducation, depuis les dernières semaines. Pour n’aborder que deux sujets, jetons-nous dans ceux de la pénurie de personnel dans les écoles et dans l’interdiction des téléphones cellulaires en classe.
Les données se contredisent, mais on estime qu’à dix jours de la rentrée des enseignantes et des enseignants, il en manquait près de 8 600. Ce nombre s’avère largement supérieur à celui d’il y a pareille date, l’an dernier. La raison est simple : chaque année, un plus grand nombre de titulaires quittent le milieu comparativement à celles et ceux qui l’intègrent. Cette situation était prévisible depuis un quart de siècle, et même davantage. Tout le monde pouvait en effet prédire que cette hécatombe se produirait une fois tous les baby-boomers à la retraite. Les différents gouvernements, qu’ils aient été issus du PQ, du PLQ ou de la CAQ, n’ont adopté aucune mesure proactive pour prévenir et contrer la crise que nous vivons actuellement.
Où cela nous a-t-il menés ? À un ministre de l’Éducation qui s’engage à ce qu’il y ait un « adulte » par classe lors de la rentrée des élèves. Accepterait-on de confier son intervention chirurgicale, son véhicule à réparer ou ses économies à quelqu’un qui ne possède pas les compétences nécessaires pour s’en occuper ? Poser la question, c’est y répondre. Le message qu’on envoie actuellement à la société est qu’à partir du moment où l’école assume son rôle de gardienne d’enfants, la pédagogie peut attendre. Nos élèves sont pourtant nos chirurgiens, nos garagistes et nos banquiers de demain.
Quelles sont donc les solutions ? Il faut d’abord chercher à arrêter la saignée. Rappeler les retraitées et retraités n’a pas donné les résultats escomptés, et pour cause. La profession épuise. Elle épuise parce qu’elle implique beaucoup plus que de l’enseignement. La ramener à la base constituerait déjà un excellent début.
Ensuite, je suis d’avis qu’il faudrait reconduire le baccalauréat à trois années d’études, plutôt qu’aux quatre pour lesquelles il avait été élevé, il y a une vingtaine d’années. La relève arriverait ainsi plus rapidement, et légalement formée, dans le milieu.
Finalement, afin de financer les mesures engendrées pour régler la situation, peut-être faudrait-il repenser les subventions aux écoles privées. Plus des deux tiers d’entre elles reçoivent de l’aide gouvernementale à la hauteur de 60 %. Je ne remets aucunement en cause l’existence de l’école privée, j’en suis moi-même issu. Mais quand ton propre réseau éprouve d’aussi grandes difficultés, tu te dois de rapatrier toutes tes ressources pour le renflouer.
Les téléphones cellulaires sont maintenant interdits dans les salles de classes du primaire et du secondaire. Vous êtes presque unanimes à applaudir. Pas moi, pourtant.
Depuis trois ans, je travaille sur un projet visant à en faire un outil de travail, en classe. Avec les besoins numériques qui se montrent de plus en plus présents, ces appareils auraient constitué un complément valable aux quelques stations informatiques qui nous sont fournies.
Un tel projet connaît déjà du succès dans plusieurs classes pilotes du secondaire. Avec une conseillère pédagogique et l’accord de la direction de l’école où j’enseigne, nous tentions de l’implanter au primaire. L’éducation plutôt que l’interdiction.
Ce sera dans une autre vie.
Dans le cours de français
Quand on révise un texte, il faut revoir la ponctuation, les accords, la conjugaison et l’orthographe d’usage. Certains médias, comme TVA Nouvelles ici, laissent passer quelques belles perles.
#LeProfCorrige
Ici, il aurait fallu lire compte-gouttes, et non compte goûte. J’ai des images qui me viennent en tête.
Dans le cours de musique
Maude Audet en est aujourd’hui à sa troisième présence dans mes billets hebdomadaires, depuis que j’y ai fait une place pour la #musiquebleue. Contrairement aux deux premières fois, elle revient avec une reprise. Si je ne me suis jamais lassé de la version originale du groupe Corbeau, l’interprétation qu’elle offre d’Illégal nous permet d’en savourer une mouture des plus délectables.
La bonne nouvelle de cette semaine
Cela fait maintenant dix ans qu’on a arrêté la journée du 12 août pour mousser la vente de livres québécois. Le mouvement fait boule de neige, puisque l’édition de cette année est celle qui, de loin, a connu le plus de succès.
Les rapports de ventes des librairies indépendantes, qui excluent celles des grandes chaînes, affirment que 80 % des livres vendus le 12 août dernier étaient des livres d’auteurs d’ici. Il y a de quoi s’en réjouir.

