Dans le cours de français
Le 11 août dernier, l’Office québécois de la langue française publiait, de concert avec l’Institut de la statistique du Québec, un rapport intitulé Enquête sur les exigences linguistiques auprès des entreprises, des municipalités et des arrondissements de Montréal. On y trouve plusieurs constats sur la langue parlée au travail, mais une statistique est venue confirmer une situation que je dénonce depuis plus de 25 ans. Selon ce rapport, 41% des entreprises et 20% des municipalités et arrondissements situés sur l’île de Montréal exigeraient une connaissance de l’anglais pour les communications à l’interne. Ceci contraste avec la moyenne québécoise où les proportions sont respectivement de 21% et 7,5%.
J’accepte facilement le fait qu’on veuille embaucher du personnel bilingue pour répondre dans les deux langues officielles à des clients ou à des fournisseurs. Il s’agit alors de communications externes et cela se justifie très bien.
Alors que le débat sur la langue d’affichage faisait rage au Québec, dans les années 1990, je savais que de grandes entreprises d’ici, ayant pourtant obtenu leur certificat de francisation, n’utilisaient que la langue de Shakespeare pour leurs communications internes, tant verbales qu’écrites. Les médias et la société en général n’en avaient que pour l’affichage, alors qu’un problème selon moi plus important leur passait sous le nez.
Force est d’admettre que cette situation a persisté et a évolué dans le mauvais sens. La bonne nouvelle, c’est qu’un organisme y a enfin prêté attention. Le même organisme qui octroie les certificats de francisation, d’ailleurs. Reste à savoir si des actions seront posées pour y remédier.
Dans le cours d’éducation physique
Je suis un grand partisan de baseball depuis plus de 40 ans. J’ai reçu la piqûre un samedi après-midi d’avril, en 1977, alors que mon grand-père et mon père nous avaient emmenés au Stade Olympique, mon frère et moi, pour notre premier match des Expos. Je m’en souviens très bien, les locaux avaient vaincu les Phillies de Philadelphie.
Ma passion ne s’est ensuite jamais démentie. J’ai joué, j’ai entraîné, j’ai passé nombre d’étés sur les terrains de baseball, pour moi et pour mon fils. Je suis un amateur de baseball beaucoup plus que je n’étais un partisan des Expos. Depuis plusieurs années, je suis abonné à MLB.tv et en saison, mon téléviseur est branché quotidiennement sur 2, 3 ou 4 matchs.
Depuis l’an dernier, je trouve les joutes ennuyantes. Pour être franc, je trouve qu’elles ressemblent au concours de coups de circuit qui précède le match des étoiles, chaque année. Plus grand chose ne se passe sur les buts, les défensives sont de plus en plus erratiques et les frappeurs ne savent plus contrer les défensives spéciales que l’adversaire déploie constamment contre eux. La longue balle est devenue la norme et n’impressionne plus.
Pour assister à du baseball pur et stratégique, il faut se tourner vers les calibres inférieurs, comme la Ligue Frontier, où évoluent les Capitales de Québec et les Aigles de Trois-Rivières, ou encore la Ligue de baseball junior élite du Québec. La première a suspendu ses activités pour l’année en cours, en raison de la pandémie.
Il faut surtout continuer d’enseigner aux jeunes que le baseball est un sport magnifique, où l’on gagne avec des coups sûrs, de la vitesse sur les buts, des lanceurs possédant un bon répertoire de lancers et une défensive qui sait réaliser tous les jeux. Un sport, comme toute chose, peut et doit évoluer. Mais il fait fausse route quand il en perd ses repères.
Et je cite :
« J’ai rêvé que Lucie Laurier était première ministre du Québec, que Maxime Bernier était premier ministre du Canada et que Jeff Fillion était en dépression parce qu’il n’avait plus rien contre quoi s’opposer. »
Daniel Thibault, auteur, le 8 septembre 2020.
Jouons avec les mots
La dernière fois, je vous demandais quelle était la particularité du mot ressasser. Au-delà du fait qu’il s’agisse d’un verbe évoquant un retour ou une répétition à l’intérieur de soi, ressasser est aussi le plus long palindrome de la langue française, c’est-à-dire le mot le plus long pouvant se lire aussi bien à l’envers qu’à l’endroit.
Il faut toutefois noter qu’un palindrome peut aussi se trouver dans une phrase ou même dans un texte. La phrase Élu par cette crapule est un palindrome connu. Mais la palme du plus long palindrome textuel revient au génie de Georges Perec, acrobate de la langue française, qui a su pondre un texte de 1247 mots, rien de moins, pouvant se lire également à rebours.
Dans la même veine, je vous demande cette semaine de vous pencher sur le mot institutionnalisation. Selon vous, qu’est-ce que ce mot possède de particulier ?
Réponse dans mon billet de la semaine prochaine.
Dans le cours de musique
Virage aussi intéressant qu’inusité pour Dylan Phillips, le batteur du groupe rock montréalais Half Moon Run. Il n’est pas rare de voir un membre d’un groupe entreprendre une carrière solo en parallèle, mais passer de la batterie au piano, passer du rock au néo-classique, ça sort de l’ordinaire. Phillips a lancé Undercurrents, un court album de cinq pièces, le 21 août dernier. En voici la pièce titre.
#musiquebleue
La bonne nouvelle de cette semaine
Acquisition de taille pour la recherche montréalaise sur l’intelligence artificielle, avec l’arrivée d’Irina Rish à la direction d’une chaire affiliée à l’Université de Montréal. Cette sommité internationale a ainsi quitté les bureaux newyorkais d’IBM, où elle travaillait depuis 20 ans, afin de poursuivre au Québec ses travaux visant à développer des relations entre l’intelligence artificielle et le cerveau humain. Ceci confirme la place enviable de la métropole québécoise sur l’échiquier international en matière d’IA. Madame Rish disposera d’un budget de 34 millions $.
Une réflexion sur “Billet du 11 septembre 2020”