Journal de vacances du 14 juillet 2023

J’ai appris à mes dépens que mon blogue était considéré comme un média canadien par Facebook et Google. Depuis le 23 juin dernier, Facebook ne diffuse plus automatiquement mes billets sur ses pages, comme il le faisait auparavant. Rappelons que les deux géants du web ont décidé, en guise de protestation contre l’adoption du projet de Loi C-18, de cesser la diffusion de contenus d’information en provenance du Canada, sur leurs plateformes.

Si vous y avez vu apparaître mes derniers billets, c’est parce que je les y ai diffusés moi-même. Depuis le printemps, je le faisais également sur Twitter. Des principaux réseaux sociaux, seul LinkedIn me diffuse encore automatiquement. Ils étaient quatre il y a quelques mois à peine.

Qu’en penser ? Disons qu’ils semblent m’accorder une grande importance. Jamais je n’en aurais revendiqué autant !

Je continuerai donc à publier les liens moi-même à chaque parution. Il demeure cependant possible que les heures varient. Si vous aviez l’habitude de me lire tôt le vendredi matin, je vous invite à vous abonner à l’aide du formulaire au bas de cette page. Vous recevrez ainsi mes billets hebdomadaires par courriel, dès leur mise en ligne.

De mon côté, je songe à cesser toute publicité sur ces plateformes, comme d’autres l’ont fait. Je suis certain qu’avec cette menace, elles feront vite de reconsidérer leur décision ! 😄

Déformation professionnelle

On peut ne pas toujours être en accord avec ses propos, mais Pierre-Yves McSween sait rendre intéressants tous les sujets qu’il aborde. Lorsqu’il le fait par écrit, son français est excellent. Il n’est cependant pas sans failles, comme en témoigne une récente publication.

Source : Twitter (@PYMcsween)

#LeProfCorrige (même en vacances)

Cocorico ! Cocorico !, monsieur McSween. L’oeuf a beau être pondu par la poule, lorsqu’il est cuit dans sa coquille, il s’agit d’un oeuf à la coque, et non un d’oeuf à la coq.

Également, je suppose que vous faisiez ici allusion à une bannière commerciale, plutôt qu’à une bananière, ce dernier mot désignant un système politique corrompu. Ces satanés correcteurs imposés par nos téléphones intelligents, ce qu’ils peuvent souvent nous plonger dans l’embarras ! Surtout quand on ne prend pas le temps de se relire avant de diffuser.


Lectures de vacances

J’avais besoin de lectures légères, cet été, celles des trois dernières années étant presque exclusivement constituées d’essais et de biographies. J’ai récemment acheté un livre en cadeau à mon père et je me suis mis à le feuilleter avant de le lui offrir. Je l’ai rapidement racheté, cette fois pour ma propre bibliothèque.

Ce livre est l’album du 50e anniversaire de Pif Gadget. C’est sérieux. J’ai déjà mentionné ici1 que lorsque j’étais enfant, je me rendais chaque semaine dans un kiosque à journaux près de chez moi pour acheter, avec mes petites économies, le plus récent numéro de la revue. À la manière de Tintin, de Pilote et, plus tard, des Débrouillards, Pif Gadget publiait des bandes dessinées pour tous les goûts et tous les âges, des jeux et des reportages. Ce qui le distinguait des autres, c’est qu’il offrait également, chaque semaine, un gadget à partir duquel le jeune lecteur pouvait découvrir, apprendre ou simplement s’amuser. Quand j’avais terminé ma lecture de la revue, je la refilais à mon père, qui la dévorait à son tour.

L’album du 50e anniversaire reprend chacune des bandes dessinées, ainsi que chacune des rubriques ayant meublé les pages du magazine, depuis 1969. Le modèle est simple, on présente un épisode ou un échantillon, tout juste à côté d’une page complète relatant l’historique de l’aventure, la biographie de son auteur et la création des personnages. C’est d’ailleurs ce côté qui a suscité et comblé mon intérêt. Loin d’être vide de contenu, l’album fait 250 pages.

Si les Débrouillards sont toujours bien présents dans les présentoirs, tant en France qu’au Québec, Tintin et Pilote ont cessé leurs publications en 1993 et 1989, respectivement. Un numéro spécial de Tintin, hors série, devrait paraître l’automne prochain, 30 ans après la parution de son dernier numéro, afin de souligner les 77 ans de ce périodique qui s’adressait aux jeunes de 7 à 77 ans.

Quant à Pif Gadget, tel le phénix, il est rené de ses cendres pour une troisième fois, en 2020. Dans sa première mouture, de 1969 à 1993, les parutions étaient hebdomadaires. La revue est parue de nouveau de 2004 à 2008, de façon mensuelle. C’est ensuite dans une version trimestrielle qu’elle est revenue, de 2015 à 2017 d’abord, puis de 2020 à aujourd’hui.

Pif gadget, l’album des 50 ans , QUILLIEN, CHRISTOPHE
© HORS COLLECTION 2018, 248 pages.

1 Billet du 5 novembre 2021 : Sans égard


Dans mes écouteurs

Le groupe montréalais The Franklin Electric, pour mon plus grand plaisir, aura mis moins de deux ans à produire un cinquième album, après la sortie de This Time I See It, à l’automne de 2021. Toujours très acoustique, leur plus récente sortie s’intitule Oh Brother. J’ai écouté chaque pièce deux fois avant d’arrêter mon choix pour la #musiquebleue de cette semaine. Je vous propose donc la pièce titre, qui se démarque des neuf autres pour deux raisons. D’abord, il s’agit du seul morceau instrumental de l’album. Ensuite, alors que The Franklin Electric se distingue par la beauté et la qualité du son de sa guitare, c’est le piano qui est ici mis en vedette.

The Franklin Electric – Oh Brother – Oh Brother – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Alors que les éléments se déchaînent et que des inondations font rage un peu partout sur la planète, de belles histoires réussissent quand même à émerger de certaines situations fâcheuses. C’est d’ailleurs ce qui est arrivé à une vache emportée par la crue des eaux, quelque part en Turquie. C’est la vigilance du conducteur d’une pelle mécanique qui, en plus d’un synchronisme hors du commun, a permis à l’animal d’émerger de la rivière où il était en train de se noyer et de s’en tirer pratiquement indemne. Avec sa pelle, l’homme a réussi à attraper la vache au passage et à la rendre à la terre ferme, sur laquelle elle a finalement eu la vie sauve.

Voir la vidéo sur Dailymotion.


Billet du 5 novembre 2021 : Sans égard

Je ne critiquerai pas Michael Rousseau, président et chef de la direction d’Air Canada, parce qu’il est unilingue anglophone. Je ne le critiquerai pas non plus parce qu’il n’a jamais appris la langue de Molière, malgré le fait que sa mère et sa conjointe soient francophones. Pas plus que je ne jugerai le fait qu’il vive en anglais, au Québec, depuis 14 ans. Avant de se raviser, il a mentionné qu’il n’avait pas l’intention d’apprendre le français ? C’est son droit le plus strict.

La pierre, les tomates, la pluie d’injures, les critiques sévères, c’est Air Canada qui les mérite. Jamais Michael Rousseau n’aurait dû être retenu pour ce poste s’il est incapable de s’exprimer dans les deux langues officielles canadiennes.

Depuis deux jours, l’histoire fait les manchettes. Et sur les réseaux sociaux, plusieurs ont raconté leurs mésaventures personnelles avec les difficultés de l’entreprise à servir adéquatement sa clientèle francophone. J’ai moi-même vécu cette mauvaise expérience avec eux. Je vous la résume.

Il y a une vingtaine d’années, j’effectuais la liaison Vancouver-Taipei sur un vol d’Air Canada. Comme pour toutes les traversées vers l’Asie, l’avion était gros et bondé. Mon voisin de siège était un homme d’affaires torontois. D’une gentillesse remarquable, il s’exprimait en deux langues, l’anglais et le mandarin. Aussi avons-nous tenu plusieurs conversations, dans la langue de Shakespeare, au cours des nombreuses heures qu’a duré notre voyage. Parmi les agents de bord, un seul s’exprimait en français. Choisissant mes combats, j’ai à plusieurs reprises préféré adresser en anglais mes demandes au personnel, plutôt que d’attendre que le seul membre d’équipage apte à s’exprimer dans ma langue ne se libère.

À l’époque, Air Canada éprouvait d’importantes difficultés financières et avait procédé à près de 4 000 mises à pied. Dans sa restructuration, l’entreprise avait annoncé vouloir sabrer dans ses services en français. Devant le tollé que cette déclaration avait suscité, elle avait pris la décision de sonder ses voyageurs. C’est ainsi qu’un court questionnaire écrit avait été soumis à tous les passagers du vol sur lequel je me trouvais.

À la question demandant si je tenais au maintien des services en français sur les vols d’Air Canada, j’ai bien entendu répondu par l’affirmative. Mais j’ai aussi convaincu mon voisin de siège de l’importance de maintenir ces services. Il a donc coché la même case que moi sur sa feuille. Le reste s’inscrit dans la lignée du mépris. Parce qu’il avait fourni cette réponse, on lui a affecté l’agent de bord s’exprimant en français, prétextant qu’il avait exigé d’être servi dans cette langue. J’ai dû servir d’interprète, non sans faire remarquer à l’employé le ridicule de la situation.

Le manque d’égard d’Air Canada envers sa clientèle francophone est établi depuis longtemps. Depuis les derniers jours, certains recommandent de boycotter la compagnie, ce qui s’avérerait plutôt difficile. Disposant d’un quasi-monopole, le transporteur s’impose souvent comme le seul choix vers plusieurs destinations.

La vigilance et la pression populaire demeurent essentielles. Et quand les acteurs politiques se mêlent au débat, comme c’est le cas actuellement, le mouvement de masse prend de la puissance. C’est, selon moi, la meilleure façon de faire passer le message.


Et je cite :

« Je leur dis : apprenez le Québec par cœur. Vous avez la langue, vous en avez parfois deux, c’est très très précieux. Dans le mot « apprendre », il y a le mot « prendre ». Bien apprendre sa langue, c’est prendre le pays. »

Gilles Vigneault, le 31 octobre 2021.

Dans le cours d’univers social

Croyez-le ou non, j’ai déjà soutenu financièrement le Parti communiste français. Sur une longue période, en plus. Précisons tout de suite que c’était à mon insu et que j’étais jeune. Pas jeune adulte, mais enfant et préadolescent.

Peut-être l’avez-vous fait aussi, à bien y penser.

Chaque semaine, je courais au dépanneur du coin pour me procurer le dernier numéro de Pif Gadget, un magazine français qui offrait, à chaque parution, un petit jouet à assembler ou une expérience scientifique à réaliser. Toutefois, le bidule était secondaire pour moi. Je dévorais la revue d’une couverture à l’autre. C’est beaucoup à partir de cette lecture hebdomadaire que j’ai développé ma culture générale.

Mais voilà, Pif Gadget était publié par le Parti communiste français. C’est quelque chose que j’ai appris au cours des dernières années, quand la chaîne Arte a diffusé un reportage sur le phénomène.

Voir la bande annonce du reportage d’Arte

En repensant à tout ce que j’y ai lu et appris, je constate que le magazine prêchait des valeurs humanistes, innovatrices pour l’époque, comme le respect des minorités et l’écologie. On était loin de l’endoctrinement politique. Je préfère penser que c’est ce que mon argent de poche a contribué à promouvoir.


Dans le cours de musique

Je l’ai déjà mentionné, je suis un inconditionnel de Klô Pelgag. Son talent est indéniable. Non seulement peut-elle adopter tous les styles, mais sa voix enchanteresse rend admirablement bien les vers qu’elle écrit sur les mélodies qu’elle compose. Avec son album Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, lancé l’an dernier, elle sera sans doute l’artiste la plus récompensée au Gala de l’ADISQ, ce dimanche. De cet album, voici Mélamine, en #musiquebleue.

Klô Pelgag – Mélamine – Notre-Dame-des-Sept-Douleurs – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Les gouvernements québécois et canadien investiront conjointement une somme totale de 5 milliards $ afin d’aider le Québec à atteindre son objectif d’électrifier 55 % de son parc d’autobus, d’ici la prochaine décennie. Qui plus est, les entreprises québécoises Novabus et Lion Électrique seront mises à contribution pour la construction des nouveaux véhicules.

Une fois l’objectif atteint, ce sont 131 500 tonnes de CO2 qui, annuellement, cesseront d’être produites. La beauté de la chose, c’est que le Québec possède toutes les ressources pour s’affirmer comme chef de file dans ce créneau technologique.