Billet du 27 octobre 2023 : Se soucier de l’humain

Je sens le besoin de rappeler que rien n’est jamais tout noir et rien n’est jamais tout blanc. « Ou bien vous êtes avec nous, ou bien vous êtes contre nous », avait déclaré George W. Bush, au lendemain des attentats du 11 Septembre. La tension actuelle au Moyen-Orient suscite des commentaires semblables. Les communautés juives et arabes ayant toutes deux vécu des diasporas, les émotions fusent partout sur la planète, au gré des plus récents événements.

Je condamnerai toujours le terrorisme, même s’il peut convenir de se déclarer sympathique à certaines causes défendues par ceux qui le pratiquent. Partant de là, est-il possible d’être pro-israélien tout en dénonçant les morts en Palestine ? Bien sûr. Peut-on également se déclarer propalestinien tout en s’insurgeant contre ceux qui tuent les civils israéliens ? Absolument.

La paix ne sera possible qu’en se souciant de chaque vie humaine. Ça commence par nous tous.


Dans le cours d’univers social
Volet éducation à la citoyenneté

À l’école, tant lors d’une évaluation que pour un travail à rendre, ce n’est pas bien de regarder sur la copie de son voisin. Dans le second cas, on peut toujours plaider l’inspiration, mais les arguments se doivent d’être convaincants pour s’épargner les soupçons de plagiat, passible de sanctions.

Cette semaine, alors que les analystes commentaient le contenu du budget de l’an 1 d’un Québec souverain, présenté par le Parti québécois, c’est le titre du document qui m’a fait sourciller.

Remarquez-vous le discret triangle rouge, au haut de la page frontispice ? Le jupon dépasse, comme dirait l’autre ! Un Québec libre de ses choix était également le titre du rapport du comité constitutionnel du Parti libéral du Québec, publié en 1991. Pour celles et ceux qui s’en souviennent, c’est le document qu’on a longtemps et communément appelé le rapport Allaire, en référence à celui qui présidait ce comité, Jean Allaire.

J’aimerais beaucoup que quelqu’un au PQ m’explique la teneur des discussions qui ont mené ses instances à réchauffer et servir de nouveau ce titre, concocté par ses rivaux, 32 ans plus tôt. J’admets ne pas comprendre. Quand un vieux parti semble renaître de ses cendres après être passé si près d’être rayé de la carte électorale, il doit savoir se démarquer des formations politiques émergentes, notamment par son originalité. De référer aux travaux du passé d’un autre vieux parti moribond ne m’apparaît pas comme une stratégie gagnante.

Si c’est du plagiat, c’est malhabile. Si c’est de l’inspiration, c’est pire.


Dans le cours de français

Cette semaine, on m’a consulté pour l’orthographe du pluriel de trois noms composés. Il s’agit de table d’hôte, bernard-l’ermite et grille-pain.

D’abord, table d’hôte. Il faut lire l’expression comme la table de l’hôte. Au pluriel, on ferait référence aux tables de l’hôte. Plusieurs tables, un seul hôte. On écrit donc des tables d’hôte.

Je passe maintenant à grille-pain. Comme dans tous les noms composés comprenant un verbe, ce dernier demeure invariable. Grille ne prendra donc pas la marque du pluriel. Qu’en est-il de pain ? Un grille-pain grille le pain. Des grille-pain grillent le pain. Comme un porte-parole porte la parole et que des porte-parole portent la parole. Dans l’orthographe traditionnelle, grille-pain demeurera invariable et on écrira des grille-pain. Cependant, la réforme orthographique permet maintenant d’écrire des grille-pains.

Je termine avec bernard-l’ermite. Avant de préciser son pluriel, je mentionnerai que ce nom, au singulier, possède quatre orthographes différentes. On peut écrire ermite ou hermite, avec un h. Bernard-l’ermite peut également s’écrire avec ou sans le trait d’union. Au singulier, on peut donc écrire bernard-l’ermite, bernard-l’hermite, bernard l’ermite ou bernard l’hermite. Dans tous ces cas, il demeure invariable au pluriel. Personnellement, j’opte pour des bernard-l’ermite.

Il est à noter que contrairement à ce que plusieurs croient, un nom composé ne comporte pas nécessairement de traits d’union.


Dans le cours de musique

Le groupe Ta Gueule Dandy, fondé dans le quartier montréalais d’Hochelaga-Maisonneuve, nous arrive avec son deuxième album, Ouvre-moi la porte. Cette formation rock, offrant des sonorités de toutes les époques, a travaillé avec Michel Pagliaro, dont elle a intégré certaines influences. Voici la pièce Come on bébé.

Ta Gueule Dandy – Come on bébé – Ouvre-moi la porte – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

L’application Twitter, au départ, était un fil de nouvelles et un lieu de débats sur différents sujets d’actualité. Peu avant d’être achetée par Elon Musk et de devenir X, elle a graduellement bifurqué vers une autre vocation et est devenue une arène d’insultes et d’intimidation. C’est pour combler le vide créé par cette évolution dans le mauvais sens que sont nés Mastodon, Threads et Bluesky.

Des citoyens de Salaberry-de-Valleyfield ont cependant convenu de débattre respectueusement de différents sujets, périodiquement, en se rencontrant dans un restaurant de l’endroit. Ils sont aujourd’hui une quarantaine de personnes inscrites à la liste d’invitations. Les rencontres ponctuelles réunissent chaque fois entre 20 et 25 d’entre elles. En chair et en os, loin des claviers et des écrans.

Le journaliste Philippe Mercure a obtenu le privilège d’assister à une des réunions du groupe. Il en a rédigé un exposé des plus rafraîchissants 1. Ces gens ont placé l’humain au-delà du numérique. Le souci était là, la bonne humeur s’est invitée.

Pour aujourd’hui, le 27 octobre, un appel au boycottage d’une journée de la plateforme Twitter/X a été lancé. Pourquoi ne pas en profiter pour créer d’autres initiatives similaires à celles du groupe de Valleyfield ?

1 Mercure, Philippe. Juste du monde qui jase. La Presse, Montréal. Le 18 octobre 2023.


Billet du 25 août 2023 : Je ne suis pas qu’un simple adulte, je suis un enseignant qualifié !

Il y a beaucoup à commenter dans l’actualité touchant le monde de l’éducation, depuis les dernières semaines. Pour n’aborder que deux sujets, jetons-nous dans ceux de la pénurie de personnel dans les écoles et dans l’interdiction des téléphones cellulaires en classe.

Les données se contredisent, mais on estime qu’à dix jours de la rentrée des enseignantes et des enseignants, il en manquait près de 8 600. Ce nombre s’avère largement supérieur à celui d’il y a pareille date, l’an dernier. La raison est simple : chaque année, un plus grand nombre de titulaires quittent le milieu comparativement à celles et ceux qui l’intègrent. Cette situation était prévisible depuis un quart de siècle, et même davantage. Tout le monde pouvait en effet prédire que cette hécatombe se produirait une fois tous les baby-boomers à la retraite. Les différents gouvernements, qu’ils aient été issus du PQ, du PLQ ou de la CAQ, n’ont adopté aucune mesure proactive pour prévenir et contrer la crise que nous vivons actuellement.

Où cela nous a-t-il menés ? À un ministre de l’Éducation qui s’engage à ce qu’il y ait un « adulte » par classe lors de la rentrée des élèves. Accepterait-on de confier son intervention chirurgicale, son véhicule à réparer ou ses économies à quelqu’un qui ne possède pas les compétences nécessaires pour s’en occuper ? Poser la question, c’est y répondre. Le message qu’on envoie actuellement à la société est qu’à partir du moment où l’école assume son rôle de gardienne d’enfants, la pédagogie peut attendre. Nos élèves sont pourtant nos chirurgiens, nos garagistes et nos banquiers de demain.

Quelles sont donc les solutions ? Il faut d’abord chercher à arrêter la saignée. Rappeler les retraitées et retraités n’a pas donné les résultats escomptés, et pour cause. La profession épuise. Elle épuise parce qu’elle implique beaucoup plus que de l’enseignement. La ramener à la base constituerait déjà un excellent début.

Ensuite, je suis d’avis qu’il faudrait reconduire le baccalauréat à trois années d’études, plutôt qu’aux quatre pour lesquelles il avait été élevé, il y a une vingtaine d’années. La relève arriverait ainsi plus rapidement, et légalement formée, dans le milieu.

Finalement, afin de financer les mesures engendrées pour régler la situation, peut-être faudrait-il repenser les subventions aux écoles privées. Plus des deux tiers d’entre elles reçoivent de l’aide gouvernementale à la hauteur de 60 %. Je ne remets aucunement en cause l’existence de l’école privée, j’en suis moi-même issu. Mais quand ton propre réseau éprouve d’aussi grandes difficultés, tu te dois de rapatrier toutes tes ressources pour le renflouer.


Les téléphones cellulaires sont maintenant interdits dans les salles de classes du primaire et du secondaire. Vous êtes presque unanimes à applaudir. Pas moi, pourtant.

Depuis trois ans, je travaille sur un projet visant à en faire un outil de travail, en classe. Avec les besoins numériques qui se montrent de plus en plus présents, ces appareils auraient constitué un complément valable aux quelques stations informatiques qui nous sont fournies.

Un tel projet connaît déjà du succès dans plusieurs classes pilotes du secondaire. Avec une conseillère pédagogique et l’accord de la direction de l’école où j’enseigne, nous tentions de l’implanter au primaire. L’éducation plutôt que l’interdiction.

Ce sera dans une autre vie.


Dans le cours de français

Quand on révise un texte, il faut revoir la ponctuation, les accords, la conjugaison et l’orthographe d’usage. Certains médias, comme TVA Nouvelles ici, laissent passer quelques belles perles.

#LeProfCorrige

Ici, il aurait fallu lire compte-gouttes, et non compte goûte. J’ai des images qui me viennent en tête.


Dans le cours de musique

Maude Audet en est aujourd’hui à sa troisième présence dans mes billets hebdomadaires, depuis que j’y ai fait une place pour la #musiquebleue. Contrairement aux deux premières fois, elle revient avec une reprise. Si je ne me suis jamais lassé de la version originale du groupe Corbeau, l’interprétation qu’elle offre d’Illégal nous permet d’en savourer une mouture des plus délectables.

Maude Audet – Illégal – Illégal – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Cela fait maintenant dix ans qu’on a arrêté la journée du 12 août pour mousser la vente de livres québécois. Le mouvement fait boule de neige, puisque l’édition de cette année est celle qui, de loin, a connu le plus de succès.

Les rapports de ventes des librairies indépendantes, qui excluent celles des grandes chaînes, affirment que 80 % des livres vendus le 12 août dernier étaient des livres d’auteurs d’ici. Il y a de quoi s’en réjouir.

Le 12 août dernier, on a acheté encore plus de livres québécois. Le Devoir, Montréal. Le 22 août 2023.


Billet du 23 juin 2023 : Émile ou De l’éducation

Le titre de cet ouvrage de Jean-Jacques Rousseau redevient très actuel, plus de deux siècles et demi après sa publication. Allez-vous regarder le spectacle de la Fête nationale du Québec, animé par Émile Bilodeau ? De mon côté, l’habitude demeurera la même : mon téléviseur diffusera le spectacle et je l’écouterai d’une oreille pendant que je vaquerai à autre chose. Comme je le fais d’ordinaire pour les nouvelles, les événements sportifs, certaines émissions d’affaires publiques et quelques galas. Mais j’y serai branché.

L’événement des Plaines d’Abraham, comme toutes les autres festivités tenues dans le cadre de la Fête nationale, se veut rassembleur. On y célèbrera la culture, l’histoire et la musique du Québec. Ce spectacle et celui du parc Maisonneuve réuniront quelques centaines de milliers de personnes, qui seront les témoins privilégiés d’hommages aux différentes communautés qui construisent notre société.

Que le Parti québécois soit offusqué par les propos tenus à son égard par l’un des deux animateurs s’explique et se comprend très bien. Au point de boycotter l’événement, toutefois, c’est comme l’arbre qui cache la forêt : on ne considère que l’affront d’une personne, sans égard à l’occasion de recréer une belle et grande unité. S’il avait fallu que les élus libéraux, par exemple, refusent de partager les scènes où se produisent des artistes qui les ont sévèrement critiqués, souvent méprisés, leurs absences à une multitude de grands événements auraient été grandement remarquées. Et sans doute dénoncées par le PQ. Parce que oui, les absents ont toujours tort.

Émile en marquera peut-être les leçons qu’il en tirera.


Dans le cours d’éthique et culture religieuse
Volet éthique

Il y a une dizaine de jours, le naufrage d’un rafiot surchargé de migrants a fait des centaines de morts en mer Méditerranée, dans l’indifférence presque totale. Une semaine plus tard, trois pays, dont le Canada, ont mobilisé ressources et équipements militaires pour retrouver et tenter de sauver cinq milliardaires coincés dans un sous-marin à 4 km de profondeur, dans l’océan Atlantique.

Je suis d’accord avec le déploiement pour sauver les cinq hommes. Aurait-on pu en prévoir un similaire pour les migrants ? Poser la question, c’est y répondre.


Dans le cours de français

Lors de mon premier stage dans une classe, quand j’étais étudiant en éducation, les élèves disaient que j’étais le « stagier », plutôt que stagiaire, parce que j’étais un homme. Je leur avais alors expliqué que stagiaire était un nom épicène, c’est-à-dire que sa forme demeure la même au féminin comme au masculin.

Il en est de même avec l’adjectif pécuniaire. Ainsi, on mentionnera le domaine pécuniaire lorsqu’il est question d’un sujet financier. Même si on l’entend et le lit à profusion, faire état du domaine pécunier constitue une faute.


Dans le cours de musique

Cœur de slush est un film de Mariloup Wolfe qui a pris l’affiche la semaine dernière, pour une bonne partie de l’été. En trame sonore, on trouve la musique de Jean-Phi Goncalves, accompagné par la magnifique voix de Fanny Bloom.

Tirée de cette trame sonore, voici la pièce Billie Lou.

Jean-Phi Goncalves et Fanny Bloom – Billie Lou – Coeur de slush – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Chaque innovation, ou presque, constitue en soi une bonne nouvelle. Quand cette innovation possède en plus l’avantage d’être québécoise, il s’agit d’une excellente nouvelle.

De plus en plus de foyers délaissent les câblodistributeurs au profit des boîtiers télé, à partir desquels on peut projeter sur un téléviseur un contenu diffusé par un téléphone cellulaire. Chacun de ces appareils possède une technologie qui lui est propre. Mais voilà qu’une entreprise québécoise vient de créer Konek, un boîtier destiné aux hôtels canadiens.

Actuellement distribué dans 45 hôtels québécois et cinq hôtels ontariens, ce boîtier peut assurer une compatibilité à la fois avec les systèmes Android et Apple, permettant aux clients de visionner leurs contenus même lorsqu’ils se trouvent en voyage.

Voir le site internet de l’entreprise.


Billet du 4 novembre 2022 : La logique mathématique

Nous sommes dans la soirée du 29 septembre 2004, au Stade olympique de Montréal. Dans les gradins, le long de la ligne de démarcation du champ droit, nous sommes un groupe d’amis venus assister au dernier match des Expos dans la métropole québécoise. Parmi nous se trouve un journaliste du cahier des sports du quotidien La Presse. S’il est question de baseball dans presque toutes nos discussions, nous abordons quand même le thème de la politique québécoise, notamment parce que ses représentants des années précédentes ont choisi de se retirer du projet de construction d’un nouvel amphithéâtre, rendant ainsi imminent le départ de l’équipe. Au fil de nos paroles, le scribe nous lance qu’un de ses collègues lui a déjà affirmé qu’un reporter de la tribune parlementaire pouvait bénéficier d’une carrière complète à partir de trois sujets : le débat linguistique, le débat constitutionnel et les chicanes au Parti québécois.

Force est d’admettre, depuis les derniers jours, que le PQ ne détient plus le monopole des luttes intestines amenées dans l’arène publique. Historiquement, et son existence est vieille d’un siècle et demi, le Parti libéral du Québec a toujours pris un soin jaloux de conserver à l’interne les discussions discordantes vis-à-vis de ses chefs. Jusqu’à cette semaine.

Désolant ? Ce l’était pour le PQ, ce l’est autant pour le PLQ. Puis on réalise que ces deux formations, qui se sont partagé le pouvoir en alternance durant 48 ans, n’occupent maintenant qu’un total de 23 des 125 sièges de l’Assemblée nationale. C’est une logique mathématique : à force de diviser, les quotients s’amenuisent.


Dans le cours de français

Encore cette année, dans des publicités et autres documents plus ou moins officiels, j’ai vu passer des Joyeuse Halloween et des Joyeux Halloween. Alors, quelle est la bonne orthographe ? Comme Halloween est un nom féminin, l’adjectif qui l’accompagne prend le même genre. Il faut donc opter pour joyeuse.

Également, s’il est recommandé d’écrire Halloween avec un H majuscule, plusieurs auteurs, ne lui reconnaissant pas le statut de fête officielle, utilisent la première lettre minuscule. L’événement faisant partie des mœurs au Québec, on parlera de l’Halloween, alors qu’en France, on laissera tomber le déterminant, pour fêter Halloween.


Dans le cours de français, deuxième période

La plus haute distinction littéraire accordée par le gouvernement du Québec est le prix Athanase-David. Depuis 1968, il récompense annuellement l’ensemble de l’œuvre d’une écrivaine ou d’un écrivain.

Cette semaine, pour la première fois, ce prix a été octroyé à un auteur de romans graphiques. Michel Rabagliati, à qui l’on doit la série des Paul, en est le récipiendaire. Ceci s’ajoute aux nombreuses distinctions déjà obtenues par Rabagliati. Et au-delà de tout cela, il s’agit d’une reconnaissance sans équivoque de la bande dessinée dans l’univers littéraire. Peu importe sa forme, la lecture demeure la lecture. Cette ouverture mérite d’être soulignée.


Dans le cours de musique

J’aime quand Patrice Michaud sort du nouveau matériel. Je le considère comme l’un de nos meilleurs auteurs-compositeurs-interprètes. Ses plus récentes pièces originales remontent à 2021. Toutefois, la semaine dernière, il nous a offert un mini-album dans lequel cinq de ses chansons sont revues par d’autres artistes d’ici, en collaboration avec lui.

Le mini-album s’intitule Petit voyage organisé. Pour la #musiquebleue de cette semaine, mon choix s’est arrêté sur la pièce Je t’aime quand je mens, d’après une relecture d’Alex McMahon.

Patrice Michaud – Je t’aime quand je mens (relecture d’Alex McMahon) – Petit voyage organisé – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Jamais deux sans trois ! Après Florence et Anvers, Félix Auger-Aliassime a remporté le tournoi de Bâle, en plus de gagner son premier affrontement au Masters de Paris. À 22 ans, il occupe maintenant le huitième rang au classement de l’ATP. Un autre joueur canadien est-il déjà monté aussi haut dans ce palmarès ? En double, Daniel Nestor et Grant Connell ont jadis occupé le premier rang. En simple, le Montréalais Greg Rusedski est monté jusqu’au 4e échelon, mais c’était en 1997, soit deux ans après qu’il eut troqué l’unifolié canadien pour le Drapeau royal de l’Union britannique. Milos Raonic est actuellement le tennisman canadien ayant grimpé le plus haut chez les professionnels, franchissant la troisième position.


Billet du 7 octobre 2022 : Question d’équilibre

Il se pratique toutes sortes de jeux d’équipe dans une cour de récréation. D’un naturel compétitif, les enfants cherchent à bâtir ou à intégrer le groupe qui remportera la victoire. Ceux qui continuellement se trouvent du côté perdant finissent par se lasser et aller s’amuser ailleurs. Les éternels gagnants, quant à eux, en viennent à ronger leur frein, faute d’adversaires.

Il faut généralement attendre une telle situation pour voir les plus forts accepter d’envoyer quelques joueurs de l’autre côté, question d’apporter un équilibre permettant au moins de jouer.

Il serait inusité pour François Legault d’envoyer quelques-uns de ses députés garnir les rangs de l’opposition, mais s’il se rappelle l’époque où il jouait dans les cours d’école, j’imagine que cette solution doit au moins lui trotter dans la tête.


Dans le cours de mathématiques

Comme plusieurs, je trouve inadmissible qu’un parti qui reçoit 13 % des suffrages lors d’une élection n’obtienne aucun siège à l’Assemblée nationale. Il est clair qu’il faut se pencher sur une solution. À défaut de trouver du temps de parole au Salon bleu, Éric Duhaime en dénichera sur d’autres tribunes dont le statut démocratique n’a rien d’officiel.

Il faut se rendre à l’évidence que cette fois-ci, la nouvelle répartition des sièges diffère de la volonté populaire, mise à part la majorité pour la Coalition avenir Québec (CAQ). Toutefois, aucun système électoral n’est parfait et le nôtre nous a bien servi la plupart du temps. Parmi les exceptions, notons les élections fédérales de 2019, de même que les élections québécoises de 1966 et de 1998.

Dans le premier cas, les libéraux de Justin Trudeau ont obtenu un gouvernement minoritaire, malgré le fait que les conservateurs d’Andrew Scheer aient remporté le suffrage universel.

Lors des élections provinciales de 1966, le Parti libéral du Québec et Jean Lesage ont reçu 47 % d’appuis, contre 41 % pour l’Union nationale de Daniel Johnson père. Pourtant, ces résultats ont donné 50 sièges aux libéraux et 56 aux unionistes, qui remportaient ainsi une dernière victoire électorale et mettaient fin à la Révolution tranquille.

Quant au scrutin de 1998, il a vu le Parti québécois de Lucien Bouchard remporter une confortable victoire avec 76 sièges, contre 48 pour le Parti libéral du Québec, alors dirigé par Jean Charest. Pourtant, quand on regarde le suffrage populaire, on constate un léger avantage pour les libéraux, 44 % contre 43 % pour le PQ.

La distinction qu’il faut noter avec l’élection de lundi dernier, c’est la confirmation du multipartisme. Quand la formation qui termine au 5e rang le fait en obtenant 13 % de la faveur populaire, il est permis de supposer que la tendance se poursuivra et que notre système se devra d’évoluer de manière à mieux représenter le souhait des électeurs.


Dans le cours de musique

En compagnie de quelques membres de ma famille, je devais assister au spectacle de Simon Leoza, le 21 septembre dernier. La COVID a frappé une fois de plus et l’événement a été annulé. Compositeur néoclassique montréalais, il a publié quelques simples et un album complet, ce dernier en 2021. La pièce L’archange en est tirée. La voici en #musiquebleue.

Simon Leoza – L’archange – Albatross – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Est-ce que le cours «Découverte de la langue française en Amérique du Nord» vous intéresse ? Moi, oui ! Pour s’y inscrire, il faut toutefois être admis à la prestigieuse université Harvard, dans la région de Boston.

Offert depuis septembre, ce cours relate aux étudiants américains l’histoire et l’espace occupé par la langue de Molière sur notre continent, de l’arrivée des premiers colons jusqu’à nos jours. Il y est abondamment question du Québec, mais également des Acadiens et de leur assimilation, notamment en Louisiane.

Le tout dans le but de faire connaître cette communauté à nos voisins du Sud, tout en leur faisant découvrir que notre culture ne se limite pas à la neige et au sirop d’érable. Cette initiative mérite d’être soulignée.


Billet du 30 septembre 2022 : En attendant la réponse des électeurs

L’actuelle campagne électorale québécoise, tout comme la canadienne de l’an dernier, me permet d’aborder en classe, avec mes élèves, une phase exaltante du programme d’univers social, volet éducation à la citoyenneté. Leurs questions sont intéressées et pertinentes. Leurs commentaires également.

Cette semaine, l’un d’eux m’a demandé lequel des cinq principaux partis politiques était le plus ancien. Je lui ai répondu que le Parti libéral du Québec (PLQ) existait depuis les débuts du Canada actuel, soit depuis 1867. Celui qui le suit de plus près est le Parti québécois (PQ), de 101 ans (comme la Loi 101 !) son cadet. Aujourd’hui, il faut regarder dans le rétroviseur pour constater les meilleurs moments de ces deux formations. Droit devant, leur avenir semble s’engager dans un cul-de-sac.

Lors de l’élection de 1985, quand l’Assemblée nationale ne comptait que 122 sièges, comparativement aux 125 actuels, le PLQ en avait remporté 99, contre 23 pour le PQ. Je m’étais alors dit qu’un parti qui avait goûté au pouvoir ne pouvait descendre plus bas sans risquer de disparaître. Au moment de la dissolution parlementaire, au mois d’août, les deux formations disposaient respectivement de 27 et 7 députés. Si je me fie aux dernières prédictions de Qc 125, il demeure possible que les pertes réduisent encore ces nombres de moitié.

La déroute des vieux partis se poursuivra-t-elle ? Réponse lundi soir.

Voir les plus récentes prédictions de Qc 125.


Dans le cours de français

Dans une publication sur Twitter qu’il a depuis retirée, Christian Latreille, chef d’antenne à RDI, a laissé passer quelques coquilles.

Source : Twitter (@clatreil)

#LeProfCorrige

Premièrement, il y a faute au niveau des noms de trois des cinq des partis évoqués. Ainsi, on aurait dû lire Parti libéral, Québec solidaire et Parti québécois, avec le l de libéral, le s de solidaire et le q de québécois en minuscules. Les trois mots étant des adjectifs, la lettre majuscule initiale n’est aucunement justifiée.

Quant à la Coalition avenir Québec, on devrait également éviter la majuscule à avenir, bien qu’il s’agisse d’un nom. Toutefois, la formation de François Legault emploie elle-même le grand A dans ses documents officiels.

Finalement, le mot part étant de genre féminin, monsieur Latreille aurait dû accorder l’adjectif nul et écrire nulle part, plutôt que nul part. Nulle part constitue également une locution adverbiale qui doit demeurer invariable.


Dans le cours de musique

Le groupe s’appelle Crushhh et est originaire de Montréal. En juillet dernier, il a lancé un premier album, intitulé In The Clouds. Pour les nostalgiques du disco des années 1970, le son est plus qu’intéressant. Run Away est la pièce que je suggère cette semaine.

Crushhh – Run Away – In The Clouds – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

J’évoquais plus haut la dernière élection fédérale, qui s’est déroulée l’an passé. Le ministre Dominique LeBlanc avait été réélu haut la main, bien qu’il n’ait aucunement fait campagne. Il avait cependant une excellente raison : un cancer du système immunitaire le clouait au lit dans un hôpital de Moncton. À deux doigts de la mort, c’est un don de cellules souches d’un jeune inconnu allemand qui lui a sauvé la vie.

Cette semaine, le ministre a accueilli le jeune homme, qui a profité d’une relâche universitaire pour venir au Canada.

Il y a plusieurs éléments heureux dans cette histoire. D’abord, la technologie permet maintenant le don et le transfert de cellules souches. S’il était tombé malade quelques années plus tôt, monsieur LeBlanc aurait sans doute été emporté. Ensuite, des lois allemandes et un registre international ont permis aux médecins d’ici de trouver un donneur compatible. Troisièmement, des règles assouplies autorisent aujourd’hui un donneur et son receveur à se rencontrer.

Finalement, une solide amitié est née entre deux individus, malgré les quelques milliers de kilomètres et la trentaine d’années qui les séparent.

Lire le reportage de Joël-Denis Bellavance.


Je reprends ici une caricature d’André-Philippe Côté, publiée cette semaine.

Source : André-Philippe Côté.

S’il vous plaît, votez pour qui vous voulez, mais allez voter.


Billet du 16 septembre 2022 : Quand la guerre n’est pas une raison pour se faire mal

La guerre entre le Canada et le Danemark a pris fin, il y a trois mois. Cette guerre a duré 49 ans. C’est sérieux.

Les deux pays revendiquaient une île rocailleuse, l’île Hans, dans l’océan Arctique. Aucun habitant sur l’endroit, seulement une grosse roche qui émerge de l’eau, au milieu des banquises.

Aucun mort non plus. À tour de rôle, les armées des deux pays reprenaient pacifiquement possession de l’écueil. Peu après que les soldats canadiens y eurent planté l’unifolié et déposé une bouteille de whisky, l’ennemi danois passait confisquer le tout, ériger son propre drapeau et laisser une bouteille de schnaps. Et le manège recommençait.

Une entente a finalement été conclue en juin dernier. Un tracé divisera la masse, 60 % du territoire revenant au royaume du Danemark et les autres 40 % au Canada.

Ça émerveillera certainement quelques-uns de mes élèves d’apprendre que notre pays possède maintenant une frontière terrestre avec celui de la Petite Sirène.


Dans le cours de mathématiques

Cette semaine, c’est #FrancisVaillesCorrige. Le chroniqueur de La Presse a frappé un grand coup en levant le voile sur une erreur de 12 milliards $ (qui est finalement montée à 16,4 milliards $) dans le cadre financier du Parti libéral du Québec (PLQ). C’est toute une gifle à la crédibilité du « parti de l’économie », la formation des Louis-Alexandre Taschereau, Jean Lesage et Robert Bourassa. Si Vailles a pu lui-même trouver la faille et se la faire confirmer par deux experts, je m’étonne que le PLQ ait laissé passer une telle bourde.

Ajoutons que dans le même article, il est également question d’anomalies, de bien moindre importance, précisons-le, dans les cadres financiers de la Coalition avenir Québec (CAQ) et du Parti québécois (PQ).

En tant qu’enseignant, je refuse toujours un devoir bâclé. En tant qu’électeur aussi.

Lire le reportage de Francis Vailles, dans La Presse.


Dans le cours d’univers social
Volet éducation à la citoyenneté

Je suis un lecteur et un auditeur assidu de Rad, le laboratoire de journalisme de Radio-Canada. Cette semaine, l’équipe a diffusé une vidéo dans laquelle elle bombarde les chefs des cinq principaux partis (Geneviève Guilbault remplaçait François Legault) de 16 questions, les mêmes pour tous, auxquelles les deux femmes et les trois hommes devaient répondre spontanément.

Il en résulte 8 minutes et 31 secondes de grand intérêt !


Dans le cours de musique

J’ai entendu le nom de Gentiane MG pour la première fois il y a quelques jours à peine. Pianiste et compositrice donnant dans le jazz, elle lancera son troisième album le 23 septembre prochain. En écoute partielle sur différentes plateformes, il aura pour titre Walls Made of Glass. La pièce Flowers Laugh Without Uttering A Sound en constituera la deuxième plage.

Gentiane MG Trio – Flowers Laugh Without Uttering A Sound – Walls Made of Glass – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Il s’appelle Yvon Chouinard et il est né à Lewiston, dans le Maine. En 1972, il a fondé Patagonia, une des plus importantes entreprises de design et de fabrication de vêtements de plein air. Précurseur dans la protection de l’environnement, il a bâti sa compagnie autour de cette valeur.

Cette semaine, à l’âge de 83 ans, monsieur Chouinard a annoncé qu’il cédait l’entièreté de Patagonia à une fiducie qui en poursuivra les activités en suivant les mêmes missions et valeurs. Du même souffle, il a confirmé que l’ensemble des profits de l’entreprise seront dorénavant versés à une association environnementale. Ceci en accord avec ses héritiers.

Un don de soi, un don pour la cause, un don au suivant.