Billet du 20 septembre 2024 : Refoulement de fonds

Chaque année, des dizaines de millions de dollars destinés à des services essentiels dans les écoles du Québec retournent dans les coffres du gouvernement, faute d’avoir été dépensés. 1 Ces fonds, initialement alloués à des mesures protégées, comme l’aide alimentaire, le tutorat, l’acquisition de livres jeunesse ou encore les sorties culturelles, se retrouvent souvent inutilisés par les écoles en raison de règles contraignantes. Ainsi, au cours des six dernières années, près de 98 millions de dollars alloués à quarante des centres de services scolaires (CSS) et commissions scolaires de la province n’ont pas été dépensés. Par exemple, le CSS des Navigateurs a accumulé un solde de 117 948 $ sur le budget de l’aide alimentaire pour l’année 2021-2022, soit 44 % des sommes qui lui avaient été attribuées. À Montréal, le plus grand centre de services scolaires a quant à lui laissé plus de 1,26 million de dollars inutilisés pour le tutorat durant l’année scolaire 2022-2023.

Ces sommes, pourtant essentielles à la réussite scolaire, se heurtent à un labyrinthe administratif rigide, rendant impossible toute flexibilité dans l’utilisation des fonds. Les écoles qui peinent à gérer des budgets trop contraints dans certains domaines ne peuvent pas redistribuer les surplus d’une mesure protégée à une autre, et doivent par conséquent les rendre au gouvernement. Par exemple, le CSS du Lac-Saint-Jean a terminé l’année avec un excédent de 22 000 $ pour des sorties culturelles, tout en accusant un déficit d’environ 8 000 $ en aide alimentaire. Cette rigidité fait que même les initiatives les plus louables finissent par échouer face à des contraintes bureaucratiques, tout en aggravant les disparités entre les établissements.

Et pendant ce temps, le gouvernement récupère ces millions non dépensés pour financer d’autres « priorités », alors que le secteur public continue de se débattre avec des manques criants de ressources. Au lieu d’aider les élèves à réussir, l’argent prévu à cet effet finit par remplir des caisses gouvernementales au détriment du réseau des écoles publiques québécoises.

1 Goudreault, Zacharie. Des millions de dollars destinés aux élèves retournés dans les coffres du gouvernement. Le Devoir, Montréal. Le 19 septembre 2024.


Dans le cours de français

Il y a des merveilles qui circulent parfois sur les réseaux sociaux. Quelqu’un s’est amusé avec les mots et ç’a donné ceci :

Je n’ai malheureusement pas la source.


Dans le cours de français, deuxième période

Voici une photo que j’ai prise dans une pharmacie près de chez moi :

#LeProfCorrige

En fait, y a-t-il quelque chose à corriger, ici ? C’est difficile à affirmer.

Quand j’ai vu le mot champlure, j’ai tout de suite pris les dispositions pour en faire une rubrique de mon billet hebdomadaire. J’ai quand même effectué quelques vérifications.

Voici ce qu’en dit le Petit Robert :

L’ouvrage accepte donc le mot, tout en précisant son régionalisme canadien et son caractère familier.

Qu’en est-il du Larousse ? Là, rien. Le mot champlure n’y est pas mentionné, donc pas accepté.

Alors, voyons ce que l’Office québécois de la langue française (OQLF) recommande. La recherche du mot nous mène directement à robinet, sous la définition duquel on peut lire ceci :

Le mot champlure est donc toléré par l’OQLF. Son caractère familier est défini comme suit :

« L’étiquette familier signifie que le terme est employé dans des situations où l’on s’exprime sans contrainte et où l’on ne surveille pas son langage, généralement à l’oral. »

Ainsi, il n’y a pas de faute dans l’affiche que j’ai photographiée.


Dans le cours de musique

Il a fallu attendre huit longues années avant que le groupe Avec pas d’casque nous revienne avec du nouveau matériel. Cardinal, paru le 13 septembre dernier, constitue le sixième album du quatuor montréalais. Voici la première des dix plages, Mâcher tes bottes.

Avec pas d’casque – Mâcher tes bottes – Cardinal – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) ont récemment réalisé une avancée spectaculaire dans le domaine des prothèses en créant une jambe artificielle entièrement contrôlée par le cerveau. Cette prouesse technologique incroyable permet aux personnes amputées de retrouver une mobilité aussi fluide que naturelle, grâce à des électrodes implantées dans les nerfs restants. Ces électrodes captent les intentions motrices du cerveau et les transmettent instantanément à la prothèse, qui réagit en temps réel. Les patients ayant testé cette innovation parlent d’une sensation presque « miraculeuse » : ils peuvent bouger leur jambe artificielle avec une aisance qui semblait autrefois inimaginable, leur redonnant ainsi une autonomie inespérée.

Cette percée prometteuse ouvre des perspectives infinies pour les personnes amputées, car elle efface les limites des prothèses traditionnelles, souvent jugées trop rigides ou épuisantes à utiliser. Les chercheurs sont remplis d’espoir que cette technologie révolutionnaire deviendra accessible à un plus grand nombre de patients dans un futur proche, transformant de manière significative leur qualité de vie. Ce développement marque un véritable tournant dans la recherche sur les interfaces cerveau-machine, et pourrait bien être le point de départ d’une nouvelle ère pour les prothèses, apportant un changement important dans le quotidien des personnes en situation de handicap.


Billet du 13 septembre 2024 : Suer en silence

Un fabricant de thermopompes de Longueuil, Yvon Turcotte, a une idée aussi rafraîchissante que généreuse : offrir 1000 thermopompes pour climatiser les classes du Québec. Monsieur Turcotte, à près de 80 ans, ne demande rien en retour, si ce n’est de rendre la vie un peu plus supportable aux élèves en période de canicule. Mais voilà, la machine bureaucratique s’érige une fois de plus en obstacle, rendant presque héroïque un geste qui n’était pas difficile à accomplir.

Pourquoi est-ce que des dons si évidents semblent s’embourber dans les méandres des centres de services scolaires et du ministère de l’Éducation ? Il y a sûrement un bureau climatisé quelque part où l’on débat de la procédure à suivre. Peut-être un comité doit-il d’abord « évaluer » le bien-fondé d’un tel geste… pendant que les élèves et le personnel suent en silence. Si seulement la lenteur administrative pouvait être réduite aussi efficacement que la chaleur dans un local climatisé !


Dans le cours de français

Un de mes amis a pris cette photo, sur un boulevard des Basses-Laurentides.

Photo : Martin Lacasse

Il est inadmissible qu’on ait laissé passer non pas une, mais deux fautes en si peu de mots sur un panneau que des milliers de personnes voient quotidiennement.

#LeProfCorrige

Ici, on aurait dû lire excepté, et non exepté.

Également, on aurait dû voir camions, au pluriel, plutôt que camion. À moins qu’un seul camion de cinq tonnes ne soit concerné.


Dans le cours de culture et citoyenneté québécoise

Je vous invite à lire le reportage de la journaliste Mylène Moisan, à propos d’un jeune enseignant en formation. 1

La réaction de la direction de l’école La Voie et du SPVM dans l’affaire entourant les propos homophobes subis par Francis Richer est non seulement inadmissible, mais profondément rétrograde. Se retenir d’intervenir correctement face à une situation aussi grave, en minimisant l’impact des menaces de mort, démontre un manque flagrant d’empathie et de leadership. Une telle attitude envoie un message inquiétant aux victimes, leur laissant croire qu’elles doivent se débrouiller seules face à la haine, tandis que les agresseurs, malgré qu’ils soient des adolescents, s’en tirent sans avoir à poser un seul geste de réparation.

Ce type de réponse institutionnelle, loin d’être une simple erreur de jugement, ramène notre société 40 ans en arrière, à une époque où l’on détournait le regard face aux injustices sociales et aux violences discriminatoires. Il est impensable qu’en 2024, nous soyons encore confrontés à de telles négligences. Le silence complice et l’inaction des autorités ne font que renforcer les préjugés et perpétuer la souffrance des gens qu’on tente de marginaliser.

1 Moisan, Mylène. «francis le gay vas mouriir». Le Soleil, Québec. Le 10 septembre 2024.


Dans le cours de musique

Alphonse Bisaillon, auteur-compositeur-interprète, vient de remporter le Prix Mouffe pour sa poésie musicale et sa capacité à capturer l’essence des émotions humaines dans des textes simples et poignants. Avec des styles variés et des mélodies dépouillées, il se distingue par sa sensibilité et son authenticité, qui lui ont permis de se faire une place dans la chanson francophone. Le prix, qui honore le talent émergent en chanson, a mis en lumière l’importance de ses contributions à la scène musicale québécoise. Ses chansons ont été pour moi une belle découverte cette semaine, offrant une profondeur et une sincérité qui m’ont particulièrement touché.

Tirée de l’album qui porte son nom, voici la pièce Station balnéaire (tango).

Alphonse Bisaillon – Station balnéaire (tango) – Alphonse Bisaillon – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Selon un reportage publié dans Le Devoir 2, il semblerait que l’enseignement des sciences au secondaire soit resté figé dans le temps, un peu comme si on essayait de téléporter nos jeunes de 2024 directement dans une classe des années 90. Heureusement, Patrice Potvin et son équipe ont décidé qu’il était temps de sortir le dépoussiéreur et de secouer un peu tout ça. Leur solution ? Former les enseignants pour qu’ils deviennent eux-mêmes des « chercheurs » en classe, armés de méthodes scientifiques pour comprendre ce que leurs élèves savent (ou croient savoir) sur des concepts comme les nuages ou le recyclage. Avec 3 millions de dollars en poche et une cohorte de curieux enseignants prêts à plonger dans l’inconnu, ils comptent bien redonner à la science scolaire le coup de neuf qu’elle mérite.

Mais attention, ce n’est pas juste un coup de peinture rapide. L’initiative va plus loin : diagnostic des idées fausses, tests de méthodes pédagogiques et comparaisons savantes entre différentes approches. On forme des enseignants qui, en retour, vont former des élèves critiques, prêts à débattre de sujets aussi sensibles que le climat, les vaccins, ou même le racisme. Et tout ça, sans que les enseignants soient livrés à eux-mêmes, mais bien accompagnés de chercheurs et de formations pointues. Bref, si l’on était prêt à une évolution dans l’enseignement scientifique, cette équipe prouve qu’on a enfin trouvé les bons ingénieurs pour la lancer.

2 Anctil, Gabrielle. Dépoussiérer l’enseignement de la science. Le Devoir, Montréal. Le 24 août 2024.


Billet du 6 septembre 2024 : Le choc des cultures

Selon un article récent de La Presse1, les directeurs d’écoles privées semblent avoir trouvé le filon d’or : ils gagnent jusqu’à deux fois plus que leurs homologues du réseau public. On parle de salaires frôlant les 300 000 $ par année. C’est plus que ce que gagne le premier ministre du Québec. On pourrait presque croire que, pour ce prix-là, ils viennent avec une limousine en guise de véhicule de fonction ! Pendant ce temps, dans le réseau public, on fait des miracles avec des bouts de ficelle et un tableau interactif qui plante un jour sur deux.

Là où ça devient encore plus cocasse — ou plutôt désespérant, selon son humeur — c’est que ces écoles privées sont subventionnées entre 50 % et 70 % par des fonds publics. Oui, ces mêmes fonds qui, en théorie, devraient servir à soutenir nos écoles publiques en difficulté. Pendant que les directeurs d’écoles publiques jonglent avec des budgets serrés et des salles de classe surpeuplées, leurs collègues du privé roulent littéralement sur l’or.

Et c’est là que je m’insurge. Parce que franchement, cet argent public pourrait (et devrait) servir à améliorer le réseau scolaire public, où les besoins sont criants. Au lieu de financer des salaires exorbitants, utilisons ces ressources pour offrir de meilleures infrastructures, des conditions de travail dignes et une éducation de qualité à tous. Après tout, l’éducation, c’est l’avenir… et non, ça ne devrait pas être un luxe !

1 Vailles, Francis. Écoles privées : Des directeurs payés deux fois plus qu’au public. La Presse, Montréal. Le 3 septembre 2024.


Dans le cours de français

Une publication sur X du parolier Stéphane Venne a piqué ma curiosité, cette semaine.

A-t-il raison ? A-t-il tort ?

Une consultation du site de l’Office québécois de la langue française (OQLF) fournit une réponse précise. On y inscrit d’abord la définition du mot enjeu :

« Ce que l’on peut gagner ou perdre, par exemple, dans un projet, une lutte, une élection ou une activité. »

Ensuite, on y va de cette explication :

« Dans l’usage, le sens du mot enjeu tend à s’étendre pour désigner notamment une préoccupation majeure ou un défi. Parfois employé abusivement, il pourrait être remplacé, selon le contexte, par des mots tels que problèmesujetquestionthèmeproblématiquedossierconséquenceobjectif, défi, préoccupation. »

Source : La vitrine linguistique de l’OQLF.

Venne a raison, bien que l’usage abusif soit toléré.


Dans le cours de français, deuxième période

Une autre publication sur X a particulièrement attiré mon attention.

#LeProfCorrige

Le mot cent étant masculin, PSPP a-t-il commis une faute ? S’il voulait utiliser l’expression québécoise, qui féminise cette pièce de monnaie, n’aurait-il pas été préférable d’écrire « une cenne », entre guillemets ? Encore ici, voyons ce qu’en pense l’OQLF.

« Cent est un nom masculin et se prononce [sɛnt] (sènnt), avec le t final, au singulier comme au pluriel. Au Québec, cependant, cent est habituellement employé au féminin et prononcé [sɛn] (sènn), ce qui explique que l’on rencontre parfois, dans un style plus familier, la graphie cenne. »

Source : La vitrine linguistique de l’OQLF.

Il y a donc ambiguïté, ici. L’OQLF, se basant sur l’usage, évoque le féminin tant avec cent qu’avec cenne. Le tolère-t-il ? Probablement. L’accepte-t-il ? C’est loin d’être clair.


Dans le cours de musique

Princesses, c’est un trio de jeunes femmes montréalaises qui donnent dans le rock. Un rock francophone avec un son du début des années 1980. Il n’en fallait pas plus pour que je m’y intéresse. La chanson qui fera l’objet de la #musiquebleue de cette semaine s’inscrira dans un album à paraître sous peu, Face B. La pièce s’intitule Ras-le-bol.


Princesses – Ras-le-bol – Face B – #musiquebleue


La bonne nouvelle de cette semaine

La clinique Vivago, fondée par Giovanni Arcuri, se distingue par son approche profondément humaine et individualisée pour répondre aux besoins en santé mentale des jeunes adultes. Face à l’augmentation des idées noires et du sentiment d’isolement chez cette population, la clinique propose une gamme complète de services allant de l’ergothérapie à la psychiatrie, en passant par la sexologie et la psychologie. Son approche innovante se fonde sur l’écoute des besoins spécifiques de chaque client, établissant des objectifs personnalisés pour mieux les soutenir dans leur quotidien. Grâce à des partenariats avec des compagnies d’assurance, Vivago facilite aussi l’accès aux soins en prenant en charge les démarches de remboursement, permettant aux jeunes de bénéficier des services sans avoir à avancer les frais.

Engagée envers les communautés marginalisées, la clinique Vivago œuvre à créer un espace sécuritaire et inclusif, notamment pour les personnes LGBTQ+, souvent confrontées à des stigmates dans le milieu médical. En parallèle, Vivago a lancé la campagne « Viv-Action Jeunesse » pour amasser 75 000 $, visant à offrir davantage de services gratuits aux jeunes adultes. Cet engagement témoigne d’une volonté de bâtir une véritable communauté de soutien pour accompagner la jeunesse vers un avenir plus serein et équilibré.


Billet du 30 août 2024 : Une ombre grandissante

La pénurie d’enseignants légalement qualifiés au Québec continue de s’aggraver à la rentrée 2024-2025. Selon les données les plus récentes, plus de 2707 postes d’enseignants restent à pourvoir. Cette situation signifie que de nombreux élèves n’auront pas accès à un enseignant qualifié, ce qui affectera assurément la qualité de l’enseignement et l’apprentissage des élèves.

En comparaison, à la rentrée 2023-2024, le nombre d’enseignants non légalement qualifiés était déjà en hausse. En février 2024, on comptait 7949 enseignants non qualifiés, une augmentation significative par rapport aux années précédentes. Ajoutons que parmi les nouveaux enseignants dits qualifiés, plusieurs ne disposent que d’une autorisation temporaire d’enseigner, sans brevet.

Les chiffres de la rentrée 2024-2025 mettent en évidence une crise qui ne cesse de s’intensifier. Les prévisions pour les prochaines années ne sont guère optimistes, avec une augmentation prévue de 1400 enseignants non qualifiés additionnels chaque année, de même que d’un nombre encore plus considérable d’enseignants dits qualifiés, mais sans brevet.


Dans le cours de français

Il est important de bien ponctuer ses phrases. L’absence ou la présence d’une simple virgule peut en changer tout le sens. Prenons la phrase suivante :

Il est important de bien ponctuer ses phrases. L’absence ou la présence d’une simple virgule peut en changer tout le sens. Prenons la phrase suivante :

« Ce que j’aime le plus, c’est manger, mes enfants et mes chats, pas nécessairement dans cet ordre ! »

En omettant les virgules, on obtient :

« Ce que j’aime le plus c’est manger mes enfants et mes chats pas nécessairement dans cet ordre ! »

Le sens diffère légèrement !


Dans le cours d’univers social
Volet histoire

Il m’est difficile de passer sous silence le décès de l’historien Marcel Tessier. Il fait partie de ces rares pédagogues qui ont su démocratiser à grande échelle la matière qu’ils enseignent. Natif de Montréal, il s’était retiré dans le patelin où j’enseignais entre le milieu des années 1990 et le milieu des années 2000.

Il était venu sans hésiter pour offrir bénévolement un cours d’histoire à mes élèves, en racontant avec enthousiasme et son style inimitable l’insurrection des Patriotes, qui faisait partie du programme de cinquième année du primaire, niveau que je leur enseignais.

À une autre occasion, j’expliquais à ma classe que malgré une longue recherche, je n’avais pas réussi à trouver le prénom du sieur de Laviolette, le fondateur de Trois-Rivières. Un de mes élèves d’alors, après l’école, avait pris l’initiative d’aller frapper à la porte de la résidence de monsieur Tessier pour lui poser la question. Il avait accueilli mon élève à bras ouverts et lui avait indiqué, documentation à l’appui, qu’aucun écrit officiel n’évoquait avec certitude le prénom de Laviolette.

Indépendantiste notoire, je l’avais contacté quelques années plus tard pour lui demander s’il acceptait d’appuyer publiquement un de mes amis, candidat à la mairie de l’endroit. Sa réponse avait été sans équivoque : « Je le ferai avec plaisir s’il s’affiche comme souverainiste ! »

Il demeurait malgré tout respectueux des personnages et des événements qui allaient à l’encontre de ses convictions, évoquant les faits historiques avec une grande rigueur.

Monsieur Tessier, bravo et merci.


Dans le cours de musique

Après Au cœur du rythme et Ça déménage, cet album s’appelle Le journal de Kalimba. La Deux-Montagnaise Carolyne Mailhot reprend son rôle de Kalimba et chante pour les enfants d’âge primaire. Voici la pièce TDAH.

Kalimba – TDAH – Le journal de Kalimba – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Heman Bekele, un adolescent de 15 ans, a reçu le titre d’Enfant de l’année 2024 par le magazine Time pour son invention révolutionnaire : un savon capable de combattre le cancer de la peau. Inspiré par le désir d’aider ceux qui souffrent de cette maladie, Heman a mis au point un savon contenant des composés qui pourraient inhiber la croissance des cellules cancéreuses. Son innovation, encore en phase de développement, a déjà suscité l’intérêt de la communauté scientifique et pourrait, à terme, offrir une solution accessible pour réduire l’incidence de ce cancer à travers le monde.

En plus de son esprit d’innovation, Heman se distingue par son engagement envers les autres. Il espère que son invention contribuera à améliorer la vie de millions de personnes, en particulier dans les régions où l’accès aux soins de santé est limité. Ce jeune prodige incarne l’espoir et le potentiel des nouvelles générations à apporter des solutions aux défis mondiaux.


Journal de vacances du 16 août 2024 : Prolonger le bon temps

Je triche un peu, cette semaine. Je le ferai également la semaine prochaine. J’étire les vacances rédactionnelles jusqu’au 23 août inclusivement, alors que j’ai entrepris mon nouveau travail de conseiller pédagogique le lundi 12 août, et que mes collègues du corps enseignant reprendront le boulot le 22.

Alors, prétendons que ce sont les vacances des élèves qui dicteront la durée des journaux de vacances de cet été ! Eux ne reprennent les cours que le 28.

L’art de continuer de se sentir en vacances !


Faire perdre du chic

Le Chic Resto Pop, une institution emblématique de Montréal qui offre des repas à prix modique aux personnes en situation de précarité, se voit confronté à une perte majeure de financement en raison d’une nouvelle politique du gouvernement québécois. Ce dernier, dans un effort de centralisation des fonds destinés aux organismes communautaires, exige désormais que les subventions fédérales passent exclusivement par les instances provinciales. En conséquence, des initiatives vitales comme celle du Chic Resto Pop, autrefois soutenues directement par Ottawa, se voient privées d’une aide essentielle. Ce changement de cap met en péril la survie de plusieurs organismes communautaires qui n’ont ni les moyens ni les ressources pour se conformer aux nouvelles exigences bureaucratiques imposées par Québec.

Cette politique, qui se veut un levier pour renforcer le contrôle provincial sur les subventions, crée des aberrations inquiétantes. En privilégiant un processus bureaucratique complexe, le gouvernement québécois retarde l’accès aux fonds vitaux pour des organismes déjà fragilisés par la hausse des coûts et l’augmentation des besoins. Le Chic Resto Pop, malgré son rôle crucial dans la lutte contre l’insécurité alimentaire, risque de devoir réduire considérablement ses services. Cette situation illustre les conséquences néfastes d’une gestion rigide des fonds publics, où les objectifs politiques prennent le pas sur les besoins réels des communautés vulnérables.


Déformation professionnelle

Comment distinguer les verbes apporter et emporter ?

Quelle est la différence entre amener et emmener ?

Réglons d’abord quelque chose rapidement : on apporte ou emporte un objet, alors qu’on amène ou emmène une personne.

Ensuite, apporter et amener impliquent qu’on arrive, alors qu’emporter et emmener impliquent qu’on part.

Ainsi :

  • J’apporte mon vin dans ce restaurant. (J’arrive avec un objet)
  • J’emporte ma valise en voyage. (Je pars avec un objet)
  • Mon fils amène son ami à la maison. (Mon fils arrive avec une personne)
  • Emmenez-moi au bout de la Terre, chantait Aznavour. (Partez avec quelqu’un)

Dans mes écouteurs

Alexis GL explore la musique avec une sensibilité particulière pour les harmonies de couleurs et les rythmes qui résonnent. Sa démarche instinctive le mène à combiner des styles éclectiques, à mêler des instruments divers et à marier la poésie aux sons dans un flux créatif. Pour lui, créer est avant tout une quête de bien-être et d’équilibre, un moyen d’harmoniser sa vie à travers l’art.

Voici Heure bleue, la pièce titre de sa première parution.

Alexis GL – Heure bleue – Heure bleue – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Cette semaine, une belle initiative québécoise a une fois de plus démontré son importance et sa popularité. Le 12 août marque chaque année la journée « J’achète un livre québécois », un événement lancé en 2014 par Patrice Cazeault et Amélie Dubé. Ce mouvement, devenu une véritable tradition, encourage les Québécois à se tourner vers les auteurs locaux et à enrichir leur bibliothèque avec des œuvres d’ici. Depuis son lancement, cette journée connaît un succès grandissant, et 2024 n’a pas fait exception.

Les statistiques de cette année révèlent que les librairies québécoises ont enregistré une augmentation significative de leurs ventes, certaines doublant même leurs chiffres habituels. Pour les libraires, cette journée est désormais la plus lucrative de l’année. Cette mobilisation témoigne de l’attachement des lecteurs à la littérature québécoise, une fierté culturelle qui ne cesse de croître. L’initiative rappelle également l’importance de soutenir les créateurs d’ici, permettant ainsi de dynamiser l’industrie du livre au Québec.

Au-delà des chiffres, ce mouvement illustre un engagement collectif en faveur de la culture locale. Alors que les lecteurs se pressent dans les librairies, c’est toute une chaîne qui en bénéficie : auteurs, éditeurs et détaillants. Cette solidarité autour de la littérature québécoise renforce non seulement l’économie du livre, mais aussi notre identité culturelle unique. En participant à cette initiative, chaque lecteur devient un maillon essentiel dans la préservation et la valorisation des récits qui font écho à la réalité d’ici.


Journal de vacances du 2 août 2024 : Inspiration canadienne

Mon admiration envers l’équipe de soccer féminine canadienne n’a jamais été aussi grande qu’après la récente sanction imposée par la FIFA dans le cadre des Jeux olympiques de Paris 2024. Malgré cette épreuve, les joueuses ont fait preuve d’une résilience et d’un esprit d’équipe exemplaires, surmontant les obstacles avec une détermination inébranlable. Cette équipe, plus unie que jamais, a démontré que l’adversité ne fait que renforcer leur volonté de réussir et de représenter fièrement notre pays sur la scène internationale. Leur capacité à rester concentrées et à se soutenir mutuellement dans les moments difficiles est une source d’inspiration pour tous, notamment du côté de certaines équipes professionnelles.

Le travail acharné et la persévérance des joueuses ont été essentiels pour passer à la ronde suivante, un exploit que personne ne croyait possible. Faut-il le rappeler, la pénalité de six points qui leur a été imposée les obligeait à gagner leurs trois joutes en ronde préliminaire, tout en espérant qu’aucune autre équipe de leur groupe ne les imite à ce niveau. Mission accomplie.

Quant aux causes de la sanction, j’espère que les trois entraîneurs responsables de la fameuse tricherie recevront la juste conséquence de leurs actes, nonobstant la suspension d’un an qui leur a déjà été imposée. C’est tout le Canada qui a subi un embarras important dans cette histoire.

Finalement, je ne peux m’empêcher de sourire quand je pense au pied de nez que les joueuses canadiennes ont adressé à la FIFA en passant malgré tout à la ronde suivante. Le fait que les fédérations internationales sportives se mêlent des sanctions lors des Jeux olympiques constitue un non-sens, lesdites sanctions devant selon moi se soumettre à des règles olympiques établies pour tous les athlètes et les équipes, peu importe le sport. La sanction de six points aurait-elle été différente si l’équipe d’un autre pays s’était fait prendre ou si le Canada n’était pas champion des derniers Jeux olympiques au soccer féminin ? La question mérite d’être posée.


Déformation professionnelle

Que ce soit dans les manuels d’instructions ou dans d’autres publications, il est fréquent de trouver des perles amusantes dans les traductions. Sur sa page Facebook 1, l’influenceur Jonathan le Prof en a déposé deux, au cours des derniers jours.

D’abord, dans la vitrine d’une entreprise montréalaise :

Sans l’erreur d’orthographe dans la version originale anglaise (on aurait dû lire we are closed et non we are close), l’application de traduction aurait sans doute suggéré le bon libellé, soit nous sommes fermés.

Ensuite, sur le site internet des Jeux olympiques de Paris 2024 :

Il s’agit de la page donnant les statistiques du soccer féminin. Elle a depuis été corrigée, je tiens à le mentionner. Ici, le traducteur s’est servi des abréviations des pays. C’est ainsi que BRA de Brazil s’est transformé en SOUTIEN-GORGE, plutôt qu’en Brésil. Dans le groupe A, le CAN est devenu PEUT, plutôt que Canada. Yes, we can; oui, on peut.

À noter que le groupe comprenant la Turquie n’affichait aucune erreur et c’est tant mieux ! TURKEY aurait facilement pu devenir DINDE.

1 Page Facebook de Jonathan le Prof.


Lectures de vacances

Élément important de mes lectures de vacances de cet été, « Là où je me terre » de Caroline Dawson s’est révélé être une œuvre autobiographique captivante qui capte l’essence même de l’expérience humaine vécue par une famille de réfugiés. Avec une plume à la fois délicate et incisive, la regrettée auteure nous plonge dans son univers intime, révélant les complexités de sa vie et de son identité. Chaque chapitre est empreint d’une sincérité désarmante, rendant le récit aussi poignant qu’inoubliable. Caroline Dawson, récemment décédée, réussit à créer une connexion profonde avec le lecteur, en nous faisant partager ses émotions et ses réflexions les plus intimes. C’est un voyage littéraire où les mots deviennent des fenêtres sur son âme, permettant de ressentir pleinement ses sentiments et son parcours.

La richesse de « Là où je me terre » réside également dans sa capacité à toucher des thèmes universels tout en restant profondément personnel. Dawson aborde avec une rare justesse des sujets tels que l’exil, l’identité et l’appartenance, tout en conservant une approche authentique et humble. Son récit nous rappelle que, malgré les différences apparentes, il existe des expériences et des sentiments qui nous unissent tous en tant qu’êtres humains. Ce livre est une ode à la résilience et à la capacité de trouver la lumière même dans les moments les plus sombres. En somme, « Là où je me terre » est une œuvre qui restera longtemps gravée dans ma mémoire, une œuvre maintenant encore plus précieuse à la lumière de la disparition de son auteure.


Dans mes écouteurs

Charles Trudel, un pianiste talentueux basé à Montréal, s’est fait un nom sur la scène musicale canadienne et internationale. Diplômé en jazz performance de l’Université McGill, Charles a collaboré avec de nombreux artistes renommés et performé dans des festivals prestigieux tels que le Festival international de Jazz de Montréal. Sa polyvalence et son amour pour la musique l’ont mené à se produire aux côtés de divers ensembles et dans de nombreux pays. Avec une carrière riche en récompenses, Charles Trudel continue d’enchanter les publics avec sa virtuosité et son dévouement musical.

Fruit constitue son premier album. Tirée de cet album, voici la pièce F pour facile.

Charles Trudel – F pour facile – Fruit – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

J’y vais avec deux éléments tout simples.

D’abord, l’équipe féminine de soccer canadienne qui se serre les coudes, surmonte toutes les embûches et réussit à poursuivre sa route aux Jeux olympiques de Paris.

Ensuite, la nageuse canadienne Summer McIntosh qui établit un record olympique au 200 mètres brasse féminin.


Journal de vacances du 19 juillet 2024 : Le cirque

Je commence ce billet avec un coup de gueule, cette semaine.

L’actualité américaine est marquée par des dérapages en série, exacerbés par la récente tentative d’assassinat de Donald Trump, le 13 juillet dernier. Les réactions à cet incident sont révélatrices des tensions profondes qui secouent nos voisins du Sud. D’un côté, certains et certaines voient la protection divine dans la survie de Trump, tandis que d’autres se moquent de sa blessure à l’oreille. Ces comportements illustrent à quel point le débat politique peut devenir extrême et déraisonnable.

Se lancer en politique nécessite une force intérieure immense et un courage à toute épreuve. Les attaques personnelles, les menaces, et même les tentatives d’assassinat font partie des risques que prennent celles et ceux qui choisissent de servir le public. Malgré mon aversion totale pour Donald Trump et tout ce qu’il représente, il est crucial de rappeler que la violence ne doit jamais être une réponse à la dissidence politique.

Même quand un politicien comme Trump semble porter atteinte aux fondements démocratiques de sa propre société, il est impératif de respecter le cadre légal et un dialogue comprenant un minimum de civilité. L’assassinat ne fait qu’engendrer plus de chaos et de division. C’est en défendant nos idéaux par des moyens constructifs que nous pourrons espérer un avenir plus juste et plus harmonieux.


Nous vivons actuellement un moment historique. Les États-Unis se trouvent à un moment charnière de leur histoire. Les tensions internes et les divergences politiques semblent atteindre un point de non-retour, exacerbées par des événements internationaux majeurs tels que la guerre entre la Russie et l’Ukraine. D’un côté, Joe Biden et les démocrates insistent sur la nécessité de maintenir et même de renforcer l’aide à l’Ukraine, tout en critiquant fermement Vladimir Poutine. De l’autre, Donald Trump et les républicains ne cachent pas leur admiration pour Poutine et laissent entendre qu’ils couperont l’aide à l’Ukraine s’ils reviennent au pouvoir, tout en menaçant de retirer les États-Unis de l’OTAN.

Ces divisions profondes au sein de la population américaine pourraient avoir des conséquences graves et durables. Si les États-Unis réduisent leur soutien à l’Ukraine et se retirent de l’OTAN, cela pourrait affaiblir l’alliance occidentale et laisser le champ libre à des régimes autoritaires comme celui de Poutine. De plus, sur le plan intérieur, cette polarisation pourrait intensifier les conflits sociaux et politiques, miner la confiance dans les institutions démocratiques, et surtout provoquer d’autres actes de violence.

Quel camp choisira le peuple américain, le 5 novembre prochain ? Je demeure optimiste en me disant que beaucoup d’événements peuvent encore survenir et que les chances demeurent qu’une majorité privilégie celui du dialogue et du respect des principes démocratiques. Il en va de l’avenir stable et pacifique d’une grande partie de la planète.


Sortie de vacances

Mercredi soir avait lieu la première de l’hommage à l’œuvre de Rock et Belles Oreilles, par le Cirque du Soleil. Intitulé RBO : The Cirque, l’événement est à l’affiche jusqu’au 17 août, à l’Amphithéâtre Cogeco, à Trois-Rivières. J’y suis allé jeudi.

D’abord, je mentionne avoir été grandement impressionné par l’Amphithéâtre Cogeco. Mes connaissances du lieu se limitaient à un spectacle de la Fête nationale qui s’y est tenu sans spectateurs, en temps de COVID, et dont la télédiffusion nationale avait suscité de nombreuses critiques en raison de l’absence du fleurdelisé ailleurs que sur scène. 1 L’endroit, sis sur les berges du Saint-Laurent, est simplement magnifique. Aucun siège n’offre une mauvaise vue sur la scène et le son est excellent.

Ceci étant mentionné, le spectacle est conçu pour rejoindre les inconditionnels de RBO. Heureusement, j’en suis. La première partie du spectacle a su me divertir, sans plus. L’accent était mis sur les chansons et les gags du groupe, rendus de façon plus ou moins habile par les clowns du Cirque.

La seconde partie, malgré quelques longueurs, a toutefois su offrir une prestation des plus époustouflantes, les acrobates contribuant à une performance beaucoup plus digne du Cirque du Soleil, suscitant de belles réactions du public. Les chansons du groupe humoristique passaient au second plan et servaient de toile de fond à la production, laissant entièrement la scène aux artistes.

Finalement, je recommande ce spectacle. Les prix des billets sont abordables, le lieu est magnifique et le spectacle vaut le déplacement.

1 Billet du 26 juin 2020 : Le plus présent des absents


Dans mes écouteurs

Fille de l’auteur-compositeur-interprète Tomás Jensen, Avril Jensen a suivi les traces de son père. Elle écrit en français et en anglais, tout en utilisant le studio familial pour ses enregistrements. Dans sa nouvelle sortie, Nowhere To Be Found, elle chante en anglais, alors que son collaborateur Erwan lui donne la réplique en français. Le résultat musical est des plus intéressants.

Avril Jensen et Erwan – Nowhere To Be Found – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Chaque année, le prix de musique Polaris récompense le meilleur album canadien de l’année. Pour 2024, la liste des artistes sélectionnés a été dévoilée au cours des derniers jours. Non seulement les femmes y sont représentées en grand nombre, mais le Québec y trouve une large place également.

Sur la courte liste des dix artistes nommés, notons les présences d’Elisapie, de Charlotte Cardin, d’Allison Russell, ainsi que du groupe NOBRO, entièrement composé de Montréalaises.

Le gala aura lieu le 17 septembre prochain, au Massey Hall de Toronto.


Journal de vacances du 5 juillet 2024 : Une page se tourne

Sur l’en-tête de mon blogue, sous mon nom, il est inscrit « Pédagogue ⧫ Rédacteur ⧫ Consultant ». Trois appellations qui décrivent bien mes fonctions.

Le rédacteur publie ce blogue hebdomadaire, sur lequel vos yeux sont actuellement plongés. Il rédige également plusieurs autres textes, surtout pour les besoins académiques de ses élèves. Le consultant collabore avec des maisons d’édition, parfois aussi avec des organismes voués à la réussite scolaire.

Quant au pédagogue, il enseigne et il conseille. Seulement, voilà, le pédagogue n’enseignera plus. Du moins, pas à des groupes d’élèves. La semaine dernière, j’ai accepté un poste de conseiller pédagogique au centre de services qui m’emploie. L’enseignement me manquera beaucoup, mais le défi lié à mes nouvelles tâches me réjouit tout autant.

La page se tourne, mais le chapitre se poursuit.


Comme l’an dernier, je ralentirai le rythme au cours de l’été. Jusqu’au 23 août, les publications de mes billets s’effectueront sur une base quinzomadaire.


Déformation professionnelle

Quinzomadaire : Qui a lieu ou qui paraît toutes les deux semaines.

Source : Grand dictionnaire terminologique.


Lectures de vacances

Cette semaine, j’ai eu le privilège de plonger dans l’univers envoûtant du roman Le sentier des lunatiques, une œuvre signée Claude Desjardins. L’auteur est celui qui nous avait également donné Papy : le peintre amoureux, dont j’ai aussi fait mention sur ce site il y a quelques années.1

Dès les premières pages, j’ai été transporté par la prose élégante et les thèmes profonds qui traversent cette œuvre. L’histoire de cet homme lunatique, navigant entre deux mondes parallèles — le réel et l’imaginaire — m’a particulièrement touché. Témoin de la noyade d’un poète qu’il croisait tous les matins dans un boisé, le personnage principal opte pour la fuite, au risque de devoir assumer toutes les affections qui en découlent. La manière dont l’auteur explore la culpabilité, le souvenir et la quête de rédemption est à la fois poignante et originale.

En lisant, j’ai ressenti une profonde connexion avec les paysages décrits et les émotions du personnage. J’ai reconnu en plusieurs aspects le reflet de nos propres détours lunatiques, ces chemins de traverse que nous empruntons pour échapper à la réalité ou pour mieux la comprendre. Il y a dans ce livre une authenticité qui m’a permis de déduire une sorte de romance autobiographique ou un testament littéraire.

Claude Desjardins nous offre une œuvre qui continue de résonner après avoir tourné la dernière page. Le sentier des lunatiques est une invitation à se perdre et à se retrouver dans les méandres de l’esprit et de la nature, une expérience littéraire rare et précieuse.

Le sentier des lunatiques
Auteur : Claude Desjardins
Éditions du Wampum
138 pages

1 Billet du 25 décembre 2020 : Journal de vacances des Fêtes (1 de 2).


Et je cite :

« On ne ment jamais tant qu’avant les élections, pendant la guerre et après la chasse. »

– Georges Clemenceau (1841-1929), homme d’État français.


Dans mes écouteurs

Le groupe montréalais Jo Hell Band, mené par le talentueux guitariste et chanteur Jo Hell, s’est rapidement imposé comme une force incontournable sur la scène musicale. Avec un style unique qui mélange habilement le blues, le rock et le funk, Jo Hell et ses musiciens captivent les auditoires à chaque performance. Voici la pièce titre de leur plus récent album, Shotgun Love.

Jo Hell – Shotgun Love – Shotgun Love – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Une collaboration excitante a vu le jour entre Mattel et la PME québécoise Grazy pour célébrer les 65 ans de Barbie. Grazy a développé un dessert glacé végétalien, à saveur de gâteau de fête, spécialement pour l’occasion. Ce partenariat met en lumière les valeurs partagées de diversité et d’inclusivité. Disponible dans 500 épiceries, ce produit innovant est coloré naturellement avec du jus de betterave et sans allergènes, reflétant l’engagement de Grazy envers la santé et le plaisir.

L’entrepreneure Maude St-Pierre, fondatrice de Grazy, exprime sa fierté quant à ce partenariat. Elle explique comment cette occasion a vu le jour lors d’un évènement à Toronto. En seulement trois ans, elle a réussi à positionner Grazy comme une marque pionnière dans le secteur des desserts glacés végétaliens au Canada. Ce partenariat stratégique avec Mattel promet non seulement de célébrer Barbie, mais aussi d’élargir la gamme de produits de Grazy, consolidant ainsi sa présence sur le marché.


Billet du 21 juin 2024 : Blogue express

Mon billet sera court, cette semaine. La compilation des épreuves du ministère, les bulletins et les festivités entourant la dernière journée au primaire de mes élèves prennent une énorme partie de mon temps depuis les derniers jours. Je reporte donc à la semaine prochaine les quelques sujets que j’aurais voulu aborder dans ce billet.


Dans le cours de musique

Belle découverte, cette semaine, que l’album Tu me vois comme je suis. D’un côté, le duo Corail, formé de Philippe Noël et Julien Comptour, qui donne dans le folk psychédélique. Rachel Leblanc, alias Vanille, de son côté, écrit des pièces qui rappellent les chansons populaires françaises des années 1990. En unissant leurs talents le temps d’un album, les trois artistes nous présentent un résultat hétéroclite, alternant les styles.

Voici la pièce Poupée russe.

Corail et Vanille – Poupée russe – Tu me vois comme je suis – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Antoine Moses, originaire de Carleton-sur-Mer en Gaspésie, est un planteur d’arbres hors du commun. Suivi par plus de 1,6 million d’abonnés sur Instagram, il affirme avoir planté plus de 1,5 million d’arbres depuis qu’il exerce ce métier. Le jeune homme de 25 ans détient même le record Guinness du plus grand nombre d’arbres plantés en 24 heures, avec plus de 23 000 arbres 1. Sa journée de travail commence tôt, et il plante entre 2500 et 3000 arbres par jour. Antoine est payé à l’arbre, chaque épinette plantée lui rapportant 0,23 $. Son mode de vie lui permet de travailler quelques mois par an et de vivre de cette passion le reste de l’année. Un véritable engagement pour la nature et la reforestation, qui inspire ses nombreux abonnés sur les réseaux sociaux.

1 Paré-Asatoory, Gabriel. Antoine Moses, plus d’un million d’arbres plantés et un record Guinness plus tard. Radio-Canada.ca. Le 19 juin 2024.


Billet du 14 juin 2024 : Une octave électrisante

Avant cette semaine, j’ignorais totalement qui était Edgar Morin, jusqu’à ce que je tombe par hasard sur l’une de ses réflexions. Edgar Morin, né en 1921, est un sociologue et philosophe français reconnu pour ses travaux sur la complexité et la pensée complexe. Son approche interdisciplinaire et ses nombreuses contributions intellectuelles ont profondément influencé la manière dont nous comprenons les interactions humaines et les dynamiques sociales.

Et je cite :

« Le grand remplacement est celui des idées humanistes et émancipatrices par les idées suprématistes et xénophobes. »

– Edgar Morin, alors âgé de 100 ans, le 17 octobre 2021.

La réflexion d’Edgar Morin résonne profondément dans le contexte actuel. En Amérique du Nord, les dernières années ont été marquées par une montée inquiétante des idéologies de division. Aux États-Unis, la résurgence des mouvements suprémacistes blancs, visibles lors des événements tragiques de Charlottesville en 2017, et la rhétorique xénophobe de certaines figures politiques ont révélé une fracture sociale profonde. Par ailleurs, le traitement des migrants à la frontière mexicaine, souvent déshumanisé, témoigne de ce glissement vers des idées qui s’opposent aux principes humanitaires et émancipateurs.

À l’échelle mondiale, la montée des mouvements nationalistes et populistes dans plusieurs pays européens illustre également ce phénomène. En Hongrie, les politiques anti-immigration de Viktor Orbán, axées sur la protection d’une prétendue identité nationale homogène, en sont un exemple frappant. En France, le discours de certains partis politiques sur le « grand remplacement » reflète une peur de l’autre qui alimente les divisions. Ces exemples montrent comment les idées suprématistes et xénophobes gagnent du terrain, remplaçant les valeurs d’inclusion et de solidarité. Les résultats des élections de dimanche dernier au Parlement européen confirment également cette tendance, avec une progression notable des partis nationalistes et eurosceptiques. Les propos de Monsieur Morin nous rappellent l’importance de résister à ces tendances et de réaffirmer notre engagement envers les principes humanistes.


Dans le cours de français

On dirait que Stéphane Venne accapare mon travail.

Y a-t-il des fautes de français dans ces affirmations ? Il y a une faute, oui, mais elle n’a rien de grammatical ni d’orthographique.

#LeProfCorrige

Désolé Monsieur Venne, mais octave est un nom féminin. Ne vous en déplaise, on dit « UNE octave ». LCN a bien accordé ses mots.

Justement, Monsieur Venne, l’ouvrier est toujours vivant et n’a rien ressenti de plus qu’un picotement ! 1

Alors où est la faute ?

On peut baisser un son, une note ou une fréquence d’une octave. Une chanson ? Pas vraiment. Des chansons, encore moins.

1 Pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine: un travailleur électrisé sur le chantier. TVA Nouvelles. Le 12 juin 2024.


Dans le cours de musique

Thomas Bélair-Ferland est un auteur-compositeur-interprète de musique folk pop. Son parcours musical a débuté par des interprétations, puis il s’est orienté vers l’écriture et la composition de ses propres chansons. Son talent a été reconnu dès son jeune âge, puisqu’il a remporté deux concours à l’âge de 14 ans. Il a également eu l’occasion de faire la première partie d’Émile Bilodeau, en 2019.

Après deux albums, en 2017 et en 2020, il nous a récemment offert le simple T’étais où ? Je vous le propose en #musiquebleue.

Thomas Bélair-Ferland – T’étais où? – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

L’artiste peintre montréalais d’origine haïtienne Manuel Mathieu connaît une ascension remarquable aux États-Unis, marquée par une présence croissante dans des galeries et institutions prestigieuses. Installé à Miami, Mathieu a su capter l’attention par ses œuvres qui explorent les thèmes de la mémoire, de la résilience et de l’identité, inspirées par son histoire personnelle et la culture haïtienne. Ses créations se distinguent par une fusion unique de couleurs vives et de textures dynamiques, reflétant à la fois la beauté et la complexité de son héritage.

Son succès est amplifié par une récente exposition solo au Pérez Art Museum Miami, qui a renforcé sa réputation sur la scène internationale. La reconnaissance de son talent ne cesse de croître, ouvrant des portes vers de nouvelles occasions et collaborations. Mathieu continue d’explorer de nouvelles techniques et narratives, consolidant ainsi sa place parmi les artistes contemporains influents de sa génération.