Il y a des moments où je ressens le besoin de m’exprimer sur une foule de sujets, mais je manque de temps pour écrire. C’est la rançon de l’enseignant ! C’est le cas cette semaine. Je reporte donc à la semaine prochaine au moins une part de ce que j’ai placé en réserve. Appelons ça une courte pause printanière.
Dans le cours de musique
Impossible d’ignorer la première sortie en dix ans des Vulgaires Machins. Le groupe reviendra cet automne avec un album complet, mais pour l’instant, en #musiquebleue, en voici un premier extrait : Je lève mon verre. Pour mon plus grand plaisir !
Vulgaires Machins – Je lève mon verre – #musiquebleue
La bonne nouvelle de cette semaine
De nombreuses écoles transforment leur cour en jardin, avec tous les effets bénéfiques de ce changement tant pour l’environnement que pour les élèves. En ce 22 avril, jour de la Terre, je vous invite à prendre connaissance du reportage publié dans le Journal de Montréal, sur le sujet.
Une nouvelle importante a été annoncée par le gouvernement du Québec, en début de semaine. Dans le cadre d’un projet-pilote, des ambulanciers de la Montérégie seront appelés à aller prêter main-forte au personnel médical des hôpitaux.
Il était temps que les paramédicaux soient mis à contribution. On néglige beaucoup trop souvent leurs compétences. Au début de ma carrière, j’ai reçu une formation sur la façon d’injecter de l’adrénaline à un élève en réaction allergique aiguë. J’avais alors été étonné d’apprendre que les enseignants étaient autorisés à administrer l’ÉpiPen, mais pas les ambulanciers. La situation a depuis été corrigée et ceux-ci peuvent enfin le faire.
Le parallèle avec la pénurie de personnel dans le système d’éducation est facile à établir. Cependant, les gens qui viennent nous aider, aussi dévoués soient-ils, sont moins familiers avec l’enseignement que les brancardiers peuvent l’être avec les enjeux de la santé.
Est-ce que ces lacunes laisseront leurs traces sur la formation de nos élèves ? Je le crains, malheureusement.
Question de la semaine
Avec le retrait de la compétition de Carey Price pour au moins un mois, le Canadien de Montréal commencera vraisemblablement la saison avec Jake Allen et Samuel Montembeault comme gardiens de but. Les deux sont des produits de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ).
À quand remonte la dernière fois où le Tricolore a commencé une saison avec deux gardiens issus de la LHJMQ ?
Réponse à la fin du billet.
Dans le cours d’arts plastiques
Avez-vous remarqué l’image qui coiffe ce billet hebdomadaire ? C’est une œuvre réalisée par des élèves de sixième année de l’école primaire où j’enseigne. Il s’agit d’un projet de land art, sous la supervision d’une de mes collègues. J’ai tenté, sans succès, de trouver une appellation française au land art. J’ai songé à art de la terre, mais cette expression appartient déjà à une autre forme artistique.
Cela consiste à agencer toutes sortes d’objets trouvés dans la nature pour en faire une représentation artistique. À la lumière de leurs résultats, je constate que nos élèves possèdent un talent certain. Vous pourrez en juger par vous-mêmes en admirant la galerie ci-dessous.
La « commotion » a duré six heures. Imaginez une semaine !
Dans le cours de français
Avec le décès d’Andrée Boucher, plus tôt cette semaine, le Québec a perdu une excellente actrice, qui a su laisser sa marque à travers de grands feuilletons télévisés. Toutefois, l’hommage que lui a rendu l’Agence QMI, notamment sur le site de TVA Nouvelles, m’a fait saigner des yeux.
Ici, à la fin de la deuxième ligne, on aurait dû voir déclenche et non d’éclanche. Pour réussir à laisser passer deux fautes dans un même mot, il faut presque faire exprès.
Dans le cours d’univers social, deuxième période
François Amalega Bitondo est cet activiste anti-mesures sanitaires qui manifeste devant les écoles pour tenter de convaincre les élèves de ne pas se faire vacciner. Lorsqu’il fait référence au port du couvre-visage, il parle d’esclavagisme et de torture. Lors de son procès, cette semaine, il a été reconnu coupable d’entrave au travail des policiers.
Dans son jugement, le juge Randall Richmond a évoqué Henry David Thoreau, l’auteur du premier essai sur la désobéissance civile. Celui-ci luttait contre l’esclavagisme et a été emporté par la tuberculose. Le juge Richmond a déclaré : «C’est une maladie qui est pratiquement inexistante grâce à un vaccin. Je ne pense pas que Thoreau s’opposerait aux mesures sanitaires adoptées par le gouvernement pour le bien de tous».
Le message est clair.
Dans le cours de musique
C’est un pur bonheur de se laisser bercer au son de la musique acoustique du groupe montréalais The Franklin Electric. Les membres ont lancé un quatrième album, intitulé This Time I See It, en septembre. Ils entreprennent une tournée qui les mènera un peu partout au Canada, avec comme point de départ le Théâtre Lionel-Groulx, à Sainte-Thérèse, le vendredi 15 octobre. Tiré de ce dernier opus, je vous suggère, en #musiquebleue, le titre You and I.
The Franklin Electric – You and I – This Time I See It – #musiquebleue
La bonne nouvelle de cette semaine
Avec l’automne vient la remise des différentes récompenses littéraires. Parmi les finalistes du prix Médicis, on retrouve le Québécois Kevin Lambert. Originaire du Saguenay, l’auteur, qui aura 29 ans la semaine prochaine, est en lice pour son premier roman, Tu aimeras ce que tu as tué, publié au Québec en 2017, mais seulement cette année en France. Il a depuis édité et lancé un autre récit, Querelle de Roberval, en 2018. Cette dernière œuvre avait d’abord été retenue pour la compétition du Médicis 2019, avant que le jury ne se ravise, prétextant une erreur.
Si Kevin Lambert devait remporter la prestigieuse récompense, il deviendrait le troisième lauréat québécois du Médicis, après Marie-Claire Blais, en 1966, et Dany Laferrière, en 2009. Le jury annoncera le résultat de ses délibérations le 26 octobre.
Réponse à la question de la semaine
Il faut remonter à la saison 2003-2004 pour trouver deux gardiens issus de la LHJMQ en début de campagne, avec le Canadien de Montréal. Cette année-là, José Théodore et Mathieu Garon étaient les cerbères de confiance de l’entraîneur-chef Claude Julien.
Le titre du billet vous intrigue-t-il ? Vous comprendrez quand vous arriverez à la rubrique de la bonne nouvelle de la semaine.
Cependant, les mouches noires ont obtenu un répit, en cet été 2021. Bien qu’il y ait eu dans l’histoire du Québec des mois de septembre plus chauds que celui qui s’est terminé hier, celui-ci nous a quand même permis de vivre une première en 80 ans : aucun gel au sol n’y a été enregistré par les stations météorologiques de la province. Il faut en effet remonter à 1941, en pleine Deuxième Guerre mondiale, pour trouver un neuvième mois de l’année où le mercure n’est pas passé sous la barre des 0 °C.
Selon les régions, le mois de septembre a présenté des températures se situant entre 1 et 2,5 degrés au-dessus des moyennes saisonnières, ce qui est normal.
Dans le cours de mathématiques
Cette semaine, la météo a fourni ses statistiques pour septembre, mais l’International Journal of Epidemiology y est également allé de quelques chiffres intéressants, quoique beaucoup moins réjouissants. On pouvait s’y attendre, mais la réalité frappe tout de même : selon une étude effectuée dans 29 pays, la COVID-19 a causé un important recul de l’espérance de vie.
Ce recul a été constaté dans 27 des 29 pays à l’étude. Qui plus est, l’espérance de vie des hommes recule de plus d’un an dans onze de ces pays. Chez les femmes, une aussi importante marche arrière est observée dans huit pays. Le plus lourd déclin est remarqué aux États-Unis, où les hommes ont perdu 2,2 années d’espérance de vie.
Comme pour le gel au sol en septembre au Québec, il faut remonter à la Seconde Guerre mondiale pour trouver des chiffres aussi effarants. L’étude a été menée aux États-Unis, au Chili, ainsi que dans plusieurs pays d’Europe.
Si Guillaume Lemay-Thivierge veut prendre le temps de choisir son vaccin contre la COVID-19, au risque de perdre des contrats, c’est son droit le plus strict.
De mon côté, j’ai reçu le vaccin qu’on m’a proposé. Je fais confiance à la science et je suis d’avis que le vaccin est un élément important qui contribuera à nous sortir de la pandémie.
Et je cite :
« Si j’ai le cancer un jour, je vais dire à mon oncologue d’attendre que je décide quelle chimio je veux du haut de ma non-éducation en médecine. »
Sébastyen Dugas, auteur, le 25 septembre 2021.
Ici, je pense que Sébastyen se paie un peu la tête de Guillaume.
Dans le cours d’éthique et culture religieuse
Il y a quelques semaines, on s’est insurgé parce qu’un conseil scolaire ontarien avait brûlé 5 000 livres contenant des préjugés envers les autochtones. Le sujet avait fait les bulletins de nouvelles durant plusieurs jours.
La semaine dernière, l’émission Enquête, à Radio-Canada, révélait que des femmes noires et des femmes autochtones avaient récemment, au Québec, été stérilisées contre leur gré. Si je compare le traitement médiatique réservé aux deux nouvelles, je constate qu’on a passé moins de temps à parler de la seconde.
J’ai comme un malaise.
Dans le cours de français
Samedi dernier, le titre d’une chronique d’Antoine Robitaille, publié dans le Journal de Montréal, a piqué ma curiosité. Au-delà de l’en-tête et du contenu, c’est le style de l’auteur qui m’a le plus étonné.
C’est que le commentateur du Journal de Montréal écrit au passé simple ! Évidemment, ceci est très correct, mais il y avait des lustres que je n’avais pas lu un texte récent rédigé à ce temps de verbe, exclusif au littéraire. Paradoxalement, autant je trouve ce style vieillot, autant j’ai trouvé rafraîchissant de le redécouvrir.
Dans le cours de musique
Il m’est déjà arrivé de présenter des artistes autochtones en #musiquebleue, mais c’était tout indiqué de le faire de nouveau aujourd’hui, au lendemain de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation. Voici donc une jeune auteure-compositrice-interprète d’origine micmaque et installée à Montréal, Anna-Khesic Kway Harper. Fonctionnant au quotidien sous le nom de Kiki Harper, c’est le pseudonyme Anachnid qu’elle a emprunté pour la scène et pour son album Dreamweaver, lancé en février 2020.
Si les instruments et les orchestrations de l’album sont très contemporains, les paroles et le style des chansons laissent aisément transparaître l’ascendance aborigène de l’artiste. La pièce que j’ai choisie s’intitule Braids.
Anachnid – Braids – Dreamweaver – #musiquebleue
La bonne nouvelle de cette semaine
Alors que plusieurs pesticides toxiques pour l’humain sont en voie d’être interdits un peu partout sur le territoire québécois, des agriculteurs de la Montérégie ont mis au point une technique tout à fait naturelle pour contrer la prolifération de la mouche de l’oignon. Chaque année, c’est de 10 % à 20 % de la récolte qui se perd à cause de ce parasite.
La technique consiste à stériliser une mouche mâle et à la teindre en rose afin de la distinguer de la femelle. Ainsi, la mouche rose s’accouple avec la mouche de l’oignon, mais les œufs ne seront jamais fécondés et ne produiront pas de larves. Il semble que les premiers résultats se soient avérés à ce point concluants que le même processus est envisagé pour lutter contre des insectes s’attaquant à d’autres légumes. Adieu toxicité !
Comme pour le 6 décembre 1989, le souvenir est encore limpide dans ma mémoire. J’étais en classe, enseignant en 5e année du primaire, à l’époque. À la récréation, un de mes collègues me dit d’aller voir le concierge de l’école, qui m’apprendrait toute une nouvelle.
J’étais loin de me douter…
Le concierge m’a simplement dit :
— La deuxième tour vient de s’effondrer comme un château de cartes.
— De quoi parles-tu?
Il m’a alors raconté le drame à partir du début. Ce fut très difficile pour moi de compléter l’avant-midi. Le cœur et la concentration n’y étaient simplement pas. En après-midi, nous avons oublié le programme et discuté en classe de la situation. Il aurait été impossible d’agir autrement, la nouvelle s’étant rendue aux oreilles des élèves ayant dîné à la maison. La crainte était perceptible sur les visages des enfants. À ce jour, leur sécurité n’a jamais été menacée, mais le monde a changé.
Cela fera vingt ans demain.
Dans le cours de français
Voici l’extrait d’un article publié dans Le Journal de Montréal, cette semaine.
Ici, on aurait dû lire une infime partie de leur population, et non une «infirme» partie de leur population. Quel lapsus, quand même !
Dans le cours d’univers social
À l’école secondaire, on en parlerait dans le cours d’économie. Un pays peut décider quelle monnaie a cours légal sur son territoire. C’est son droit le plus strict. L’état d’où provient cette monnaie n’a aucune façon de l’en empêcher, bien qu’il ne soit pas tenu de lui offrir un siège sur le conseil de sa banque centrale.
Le Salvador, dont la monnaie officielle est le dollar américain, a ajouté le bitcoin, cette semaine. Ce pays d’Amérique centrale devient donc le premier au monde à adopter une cryptomonnaie comme devise. Autres temps, autres mœurs.
Dans le cours de français, deuxième période
Ainsi, on brûle des livres dans un conseil scolaire ontarien. Et on le fait sous prétexte qu’ils véhiculent des éléments discriminatoires et des stéréotypes, voire du racisme, envers les peuples autochtones. Le hic, c’est qu’il semble qu’aucune organisation autochtone n’ait été consultée sur la pertinence de poser un tel geste. L’auteur et journaliste Michel Jean, lui-même d’origine innue, s’interroge sur le véritable bien-fondé de la réduction en cendres de ces 5 000 albums, en grande partie des bandes dessinées de Tintin, Astérix et Lucky Luke.
Enfant, j’ai appris beaucoup sur l’histoire et la géographie avec Tintin. Sans être un Denis Thérien, je connaissais tous les albums par cœur. Devenu adulte, j’ai été forcé de constater que certains propos publiés dans les aventures du jeune reporter étaient teintés de racisme, de sexisme et de préjugés envers différents groupes de personnes. Est-ce que j’en ressens un malaise ? Honnêtement, oui. Cependant, je sais faire la part des choses et me situer dans le contexte fort différent de l’époque. Et je demeure un grand amateur de Tintin. Aussi, en tant qu’enseignant, je préfère me servir de ces exemples pour éduquer, plutôt que d’envoyer des classiques à l’index.
Extraits de Tintin au Congo (1937), Tintin au Congo (1970) et Tintin en Amérique (1942).
Quant à Astérix et à Lucky Luke, il est vrai que les Autochtones y sont caricaturés. Mais pas plus que les Romains, les Français, les Belges, les Américains, les Japonais et j’en passe. Ce sont des caricatures et c’est comme tel qu’il faut les considérer.
Quelques années avant son décès, j’avais eu l’immense privilège de rencontrer Morris, le père de Lucky Luke. Suite à notre discussion, il m’avait dessiné son personnage avec une cigarette à la bouche. Il y avait déjà longtemps que dans les albums, le célèbre cowboy avait troqué le mégot pour le brin d’herbe. Poussé par ses éditeurs, l’auteur avait dû céder aux lobbys antitabac et le regrettait amèrement. Il m’avait confié avoir l’impression qu’on dénaturait son héros. Il n’avait cependant pas eu à redessiner les épisodes déjà publiés.
Et c’est justement là où je veux en venir. Si des éléments du passé ne conviennent plus au contexte présent, il faut expliquer, enseigner, éduquer. Cette tendance à vouloir enfouir ou brûler ce passé est, selon moi, beaucoup plus néfaste pour l’évolution d’une société.
Morris – 1994
Dans le cours de musique
Près d’un an et demi de #musiquebleue, et je n’avais encore jamais diffusé une pièce de Salomé Leclerc sur cette page. J’y remédie aujourd’hui. Auteure-compositrice-interprète, batteuse et guitariste, elle exploite les scènes québécoises depuis son plus jeune âge, alors qu’elle prenait place à la batterie dans le groupe de ses frères.
Personnellement, j’apprécie tout de son travail. Elle lancera en octobre un cinquième album, son premier en trois ans. Premier extrait de cette œuvre à venir, voici La vie parfois.
Salomé Leclerc – La vie parfois – #musiquebleue
La bonne nouvelle de cette semaine
Il est de ces changements qui font passer une situation de l’inacceptable au remarquable. Jusqu’en 2012, à Montréal, une simple ampoule brûlée reléguait aux ordures un feu de circulation complet. En 2012, pourtant, la récupération et le recyclage faisaient depuis longtemps partie du langage d’une grande majorité de la population. Il est incroyable de constater qu’une institution comme la Ville de Montréal ne s’y prêtait pas.
Le projet mis sur pied depuis fait en sorte que chaque feu de circulation défectueux est réparé et remis en service. Les pièces déficientes sont recyclées après avoir été remplacées. Neuf ans plus tard, enfin, plus rien n’est envoyé au dépotoir. L’environnement et le budget de la Ville ne s’en portent que mieux.
Et si on peut se permettre une autre bonne nouvelle, que dire des performances de Leylah Fernandez et de Félix Auger-Aliassime aux Internationaux de tennis des États-Unis, cette semaine. Alors que le second jouera son match de demi-finale cet après-midi, la première a rendez-vous en finale grâce à sa victoire en trois manches sur la joueuse biélorusse Aryna Sabalenka, hier soir.
Mon admiration est grande. La fierté québécoise également.
Exemple de courage et de détermination, Loïc Bydal, 17 ans, deviendra dans quelques semaines le premier élève à obtenir un diplôme d’études secondaires, avec un parcours scolaire entièrement réalisé à partir de sa chambre d’hôpital. Atteint d’une maladie dégénérative rare, l’Hôpital de Montréal pour enfants est devenu le lieu permanent de résidence pour Loïc, quand il n’avait que 8 ans.
Appuyé par tous les membres de sa famille, notamment par son père enseignant, et mû par une immense soif d’apprendre, Loïc relèvera un nouveau défi en septembre, alors qu’il entamera des études collégiales en informatique.
Pionniers dans l’enseignement à distance, avant même la pandémie, lui et ses enseignants méritent toute notre admiration. Un immense bravo à eux.
Cette semaine, j’enseignais l’impératif présent à mes élèves. Les règles de base sont simples :
Il n’y a que trois personnes, soit la 2e du singulier, la 1re du pluriel et la 2e du pluriel;
Tous les verbes conjugués à la 1re ou à la 2e personne du pluriel se terminent respectivement par _ons et _ez;
À la 2e personne du singulier, les verbes en _er se terminent par _e, les autres se terminent par _s 1;
Il n’y a pas de pronom sujet.
Ainsi, à l’impératif présent, on écrit profite, profitons, profitez, comme on écrit finis, finissons, finissez. Toutefois, qu’arrive-t-il quand un verbe conjugué à l’impératif est suivi d’un pronom comme en ou y ? La question ne se pose pas avec finir : on ajoute un trait d’union et on écrit finis-en.
Mais que fait-on avec profite ? Si on applique la même règle, on devrait écrire profite-en, comme plusieurs font, malheureusement. C’est à proscrire ! Dans un cas comme celui-ci, afin de favoriser la prononciation, il faut ajouter un s à la fin du verbe et le faire suivre de -en. On écrira donc profites-en.
Ce sont ses difficultés qui rendent la langue française si belle !
1Il y a quelques exceptions. Ainsi, le verbe aller se termine par _a (va), alors que les verbes cueillir, accueillir, recueillir, souffrir, tressaillir, recouvrir, couvrir, découvrir, ouvrir, entrouvrir, assaillir et offrir se terminent par _e.
Dans le cours d’univers social
Il existe un certain nombre de règles fondamentales en journalisme. Parmi elles, la vérification des faits et l’objectivité. Dans le premier cas, on a l’habitude de ne rien avancer tant qu’une nouvelle n’a pas été confirmée par deux sources. Quant à l’objectivité, il demeure possible de la contourner à travers les pages éditoriales, mais jamais dans la nouvelle.
Cette semaine, le Journal de Montréal et le Journal de Québec, deux des trois quotidiens du groupe Québecor, ont fait fi de ces deux règles essentielles en information.
En premier lieu, dans sa chronique de samedi dernier, Denise Bombardier affirmait que la Mairie de Montréal refusait de nommer une allée piétonnière du nom de l’ex-ministre Camille Laurin, sous prétexte qu’il était un homme blanc. L’histoire a été reprise par Richard Martineau, Normand Lester et Benoit Dutrizac, tous chez Québecor, soulevant l’indignation dans la population et l’ire des élus du Parti québécois, que le Docteur Laurin représentait. Or, les faits sont tout autre. Le comité de toponymie a effectivement refusé de donner le nom Camille-Laurin à cette artère, avant de se raviser, mais c’était pour éviter la confusion avec une rue qui porte déjà ce nom, dans la quartier Pointe-aux-Trembles. Je mentionne que le père de la Loi 101 a également donné son nom à une école et un édifice, toujours à Montréal. Jamais n’a-t-il été question du genre ou de la couleur de peau de l’ex-ministre. La mairesse Valérie Plante a eu beau l’affirmer publiquement, il a fallu le travail professionnel de la chroniqueuse Isabelle Hachey, à La Presse, pour rétablir les faits et dissiper les doutes. Madame Hachey s’est d’ailleurs entretenue avec Denise Bombardier, avant de publier son long texte.
Ensuite, dans son édition d’hier, le 22 avril, le Journal de Montréal affichait en UNE une photo du premier ministre Justin Trudeau vêtu de l’accoutrement particulier qu’il portait lors d’un voyage en Inde, il y a quelques années. S’adressant à lui en l’appelant par son prénom, le Journal établit un lien entre cette photo et l’origine du plus récent variant de la COVID-19.
Bonjour l’objectivité. Une publication similaire via une caricature, à l’intérieur du quotidien, aurait pu être drôle, mais une telle page frontispice est tout sauf professionnelle. Je précise ici que les journalistes ne sont aucunement responsables de ce manquement. Le contenu de la UNE appartient à la direction du journal.
Cette direction qui, en fin de journée, a publié une mise au point à l’intérieur de laquelle elle prétexte laconiquement avoir dû composer avec « un choix limité de mots et de photos » et exprime des regrets si certaines personnes ont été heurtées.
Personnellement, s’il s’agissait de mon entreprise, j’aurais été fortement ébranlé par le tollé soulevé et son expression sur les réseaux sociaux. Il faut croire que la suffisance est plus présente chez certains que chez d’autres.
Dans le cours de mathématiques
Inutile, le couvre-feu au Québec ? Pas si on en croit les résultats de deux études menées d’une part par des chercheurs de l’Université de Toronto et la Direction de la santé publique de l’Ontario, et d’autre part par le Canadian Medical Association Journal. Ainsi, des données fournies par les compagnies de téléphonie mobile stipulent que le couvre-feu québécois aurait eu pour effet de réduire de plus de 30% les déplacements en soirée. Selon une des études, une hausse de 10% des déplacements serait associée à une hausse de 25% des infections hebdomadaires.
Les chercheurs avancent donc que c’est l’instauration du couvre-feu, lors de la deuxième vague de la COVID-19, qui aurait permis au Québec d’afficher de meilleurs résultats que les autres provinces canadiennes.
Lancé il y a trois ans, l’album M. Chandler est issu de la rencontre de plusieurs artistes québécois, dont Ian Kelly et Rick Haworth. Sa musique propose un son indie rock, teinté de puissantes notes de blues. En #musiquebleue, voici la pièce Vieillir à mort.
M. Chandler – Vieillir à mort – M. Chandler – #musiquebleue
La bonne nouvelle de cette semaine
Ceux qui me connaissent le savent, je suis un inconditionnel de Yannick Nézet-Séguin. Aujourd’hui âgé de 46 ans, il n’en comptait que 25 lorsqu’il est devenu directeur de l’Orchestre Métropolitain de Montréal. Il a également été appelé à diriger, comme chef invité ou comme chef principal, de nombreux autres orchestres symphoniques à travers le monde, dont le prestigieux Metropolitan Opera de New York.
Samedi dernier, Yannick Nézet-Séguin annonçait sur sa page Facebook l’accomplissement d’un autre rêve, celui d’effectuer ses débuts comme pianiste solo. Et c’est la prestigieuse étiquette Deutsche Grammophon qui publiera les enregistrements. Il s’agit d’un privilège tant pour l’un que pour l’autre.
L’album s’intitule Introspection : Solo Piano Sessions et compte 21 pièces, notamment de Brahms, Debussy, Rachmaninoff, Schubert, Bach, Shostakovich et Haydn. La variété des styles est au rendez-vous. Pour le moment, il est possible de télécharger l’Opus 16 numéro 3 en si mineur de Rachmaninoff sur les principales plateformes. Les 20 autres oeuvres seront disponibles pour le téléchargement dès le 4 juin.