Journal de vacances du 5 juillet 2024 : Une page se tourne

Sur l’en-tête de mon blogue, sous mon nom, il est inscrit « Pédagogue ⧫ Rédacteur ⧫ Consultant ». Trois appellations qui décrivent bien mes fonctions.

Le rédacteur publie ce blogue hebdomadaire, sur lequel vos yeux sont actuellement plongés. Il rédige également plusieurs autres textes, surtout pour les besoins académiques de ses élèves. Le consultant collabore avec des maisons d’édition, parfois aussi avec des organismes voués à la réussite scolaire.

Quant au pédagogue, il enseigne et il conseille. Seulement, voilà, le pédagogue n’enseignera plus. Du moins, pas à des groupes d’élèves. La semaine dernière, j’ai accepté un poste de conseiller pédagogique au centre de services qui m’emploie. L’enseignement me manquera beaucoup, mais le défi lié à mes nouvelles tâches me réjouit tout autant.

La page se tourne, mais le chapitre se poursuit.


Comme l’an dernier, je ralentirai le rythme au cours de l’été. Jusqu’au 23 août, les publications de mes billets s’effectueront sur une base quinzomadaire.


Déformation professionnelle

Quinzomadaire : Qui a lieu ou qui paraît toutes les deux semaines.

Source : Grand dictionnaire terminologique.


Lectures de vacances

Cette semaine, j’ai eu le privilège de plonger dans l’univers envoûtant du roman Le sentier des lunatiques, une œuvre signée Claude Desjardins. L’auteur est celui qui nous avait également donné Papy : le peintre amoureux, dont j’ai aussi fait mention sur ce site il y a quelques années.1

Dès les premières pages, j’ai été transporté par la prose élégante et les thèmes profonds qui traversent cette œuvre. L’histoire de cet homme lunatique, navigant entre deux mondes parallèles — le réel et l’imaginaire — m’a particulièrement touché. Témoin de la noyade d’un poète qu’il croisait tous les matins dans un boisé, le personnage principal opte pour la fuite, au risque de devoir assumer toutes les affections qui en découlent. La manière dont l’auteur explore la culpabilité, le souvenir et la quête de rédemption est à la fois poignante et originale.

En lisant, j’ai ressenti une profonde connexion avec les paysages décrits et les émotions du personnage. J’ai reconnu en plusieurs aspects le reflet de nos propres détours lunatiques, ces chemins de traverse que nous empruntons pour échapper à la réalité ou pour mieux la comprendre. Il y a dans ce livre une authenticité qui m’a permis de déduire une sorte de romance autobiographique ou un testament littéraire.

Claude Desjardins nous offre une œuvre qui continue de résonner après avoir tourné la dernière page. Le sentier des lunatiques est une invitation à se perdre et à se retrouver dans les méandres de l’esprit et de la nature, une expérience littéraire rare et précieuse.

Le sentier des lunatiques
Auteur : Claude Desjardins
Éditions du Wampum
138 pages

1 Billet du 25 décembre 2020 : Journal de vacances des Fêtes (1 de 2).


Et je cite :

« On ne ment jamais tant qu’avant les élections, pendant la guerre et après la chasse. »

– Georges Clemenceau (1841-1929), homme d’État français.


Dans mes écouteurs

Le groupe montréalais Jo Hell Band, mené par le talentueux guitariste et chanteur Jo Hell, s’est rapidement imposé comme une force incontournable sur la scène musicale. Avec un style unique qui mélange habilement le blues, le rock et le funk, Jo Hell et ses musiciens captivent les auditoires à chaque performance. Voici la pièce titre de leur plus récent album, Shotgun Love.

Jo Hell – Shotgun Love – Shotgun Love – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Une collaboration excitante a vu le jour entre Mattel et la PME québécoise Grazy pour célébrer les 65 ans de Barbie. Grazy a développé un dessert glacé végétalien, à saveur de gâteau de fête, spécialement pour l’occasion. Ce partenariat met en lumière les valeurs partagées de diversité et d’inclusivité. Disponible dans 500 épiceries, ce produit innovant est coloré naturellement avec du jus de betterave et sans allergènes, reflétant l’engagement de Grazy envers la santé et le plaisir.

L’entrepreneure Maude St-Pierre, fondatrice de Grazy, exprime sa fierté quant à ce partenariat. Elle explique comment cette occasion a vu le jour lors d’un évènement à Toronto. En seulement trois ans, elle a réussi à positionner Grazy comme une marque pionnière dans le secteur des desserts glacés végétaliens au Canada. Ce partenariat stratégique avec Mattel promet non seulement de célébrer Barbie, mais aussi d’élargir la gamme de produits de Grazy, consolidant ainsi sa présence sur le marché.


Billet du 19 mars 2021 : Les couleurs du temps

Dure semaine pour l’acceptation et la tolérance. Il me semble que c’est à tous les jours que les médias ont fait état d’un événement à connotation raciste au Québec ou envers des Québécois. J’en ai retenu quatre, que je commenterai brièvement ici.

Jocelyne Ottawa

D’abord, le cas de Jocelyne Ottawa, cette membre de la communauté atikamekw humiliée par deux infirmières au CLSC de Joliette, six mois après que Joyce Echaquan, une autre membre de cette communauté, soit décédée dans un établissement de santé situé à quelques pas de là, sous les injures et les insultes d’une infirmière et d’une préposée aux bénéficiaires. Le cas de Joyce Echaquan avait coûté leur emploi à quatre employés du CISSS Lanaudière, dont son directeur général. On attribue à Confucius une citation très pertinente : « L’homme sage apprend de ses erreurs; l’homme plus sage apprend des erreurs des autres ». Quels sont les antonymes de sage ? Mon site favori des synonymes et antonymes en a répertorié 39. Parmi ces antonymes, notons crétin, hurluberlu, idiot et imbécile. Après les 5e et 6e congédiements en six mois au CISSS Lanaudière, j’ose croire que celles et ceux qui restent ont maintenant acquis une grande sagesse.

Amir Attaran

L’histoire de Jocelyne Ottawa n’a pas manqué d’alimenter les propos belliqueux du professeur Amir Attaran, un Californien d’origine ayant immigré au Canada afin d’enseigner à l’Université d’Ottawa. Au cours de la semaine, il s’en est pris sur Twitter à François Legault, au Parti québécois, aux politiques québécoises et, moins directement, à toute la société québécoise. Décidément, après l’histoire de Verushka Lieutenant-Duval, l’automne dernier, l’Université d’Ottawa attire encore des projecteurs dont elle se serait bien passé. Doit-elle congédier Amir Attaran pour autant ? La réponse est non. Si je tenais des propos similaires aux siens dans ma classe, mon employeur m’indiquerait sans doute la porte, avec raison. Mais si je les tenais dans mes billets hebdomadaires ou sur mes comptes Twitter, Facebook ou Instagram, il ne pourrait rien faire, à moins de démontrer hors de tout doute que je l’ai fait sur mon temps de travail. En passant, un coup d’oeil sur le compte Twitter d’Amir Attaran permet de constater qu’il ne s’en prend pas qu’au Québec. Il insulte tous ceux qui ne pensent pas comme lui, peu importe leur origine. Il y a fort à parier qu’il ira un jour trop loin et qu’on signalera ses publications. Si Twitter a suspendu indéfiniment le compte d’un président américain, un professeur d’université pourrait sans doute subir le même sort.

L’Hôpital de Saint-Eustache

Il est inconcevable d’imaginer qu’un employeur puisse tenter de recruter une femme à la peau blanche pour combler un poste normalement ouvert aux gens de tous les genres et de toutes les origines ethniques. C’est pourtant ce qu’a fait l’Hôpital de Saint-Eustache, dix fois plutôt qu’une. On prétend qu’un « patient difficile » exige un profil précis de préposée aux bénéficiaires pour recevoir ses soins. Il est vrai que dans certains cas, notamment pour des raisons religieuses, on accepte des accommodements raisonnables. De choisir parmi le personnel en poste qui s’occupera de tel patient peut constituer un accommodement raisonnable, avec ses bénéfices tant pour le patient que pour les employés. De prévoir un échange de bons procédés avec une entité voisine peut demeurer dans les limites de l’acceptable. Mais de partir en recrutement avec des exigences spécifiques quant au genre et à la couleur de peau dépasse tous les cadres légaux du Québec et du Canada. Le CISSS Laurentides ne pouvait pas l’ignorer.

MDC Canada

MDC Canada est une entreprise privée oeuvrant dans le domaine de l’immigration, c’est-à-dire qu’elle offre ses services de consultation pour faciliter les démarches de toute personne étrangère désirant immigrer au Canada. Hier matin, voici la publicité qu’elle diffusait sur sa page Facebook :

Donc, selon MDC Canada, ce sont là les principaux bienfaits et inconvénients de vivre au Canada. Alors qu’on fait l’éloge d’une société multiculturelle dans la colonne des bons côtés, on déplore le grand nombre de francophones dans la colonne de droite. La lettre d’excuses du président fondateur de l’entreprise, qui prétend être lui-même un francophone originaire de Montréal, explique que le mandat de publicité avait été confié à un tiers et que le rédacteur en chef n’avait pas pu l’approuver avant la diffusion, en raison de problèmes de santé. Bon. Si cette histoire est inventée, nous faisons face à un mépris hors de l’ordinaire non seulement envers les Québécoises et les Québécois, mais envers tous les francophones du Canada. Si elle est vraie, elle démontre une carence organisationnelle évidente dans l’entreprise et il serait légitime de douter de sa crédibilité. Il demeure quand même plaisant de constater que MDC considère la poutine comme faisant partie des bons côtés du Canada. Reste à voir comment elle présentera les francophones, à partir de maintenant. Comme disait Confucius, « L’homme sage apprend de ses erreurs ».


Dans le cours de français

La direction de Twitter a fait subir un sociomuselage à Donald Trump. Le mot sociomuselage est maintenant accepté par l’Office québécois de la langue française. Il signifie Action concertée visant à empêcher l’expression d’idées jugées contraires à la morale.

Ce que je trouve formidable, c’est que ce mot a été suggéré par des élèves de l’École internationale de Montréal, dans le cadre du concours de créativité lexicale. Outre sociomuselage, les mots clicophobie et montage postfestif font également leur entrée dans Le grand dictionnaire terminologique.

Clicophobie, proposé par les élèves de la Polyvalente Armand-Corbeil, à Terrebonne, désigne la crainte de cliquer sur un hyperlien. Montage postfestif, suggéré par les élèves du Collège Sainte-Anne, à Lachine, définit une Vidéo promotionnelle constituée de séquences filmées lors d’une manifestation commerciale, culturelle ou sportive.


Dans le cours de musique

Le sacre d’Eli Rose comme révélation de l’année au dernier Gala de l’ADISQ était un peu passé inaperçu en raison de la pandémie, même si Alexandra Stréliski, Elisapie et elle avaient été les trois seules femmes à recevoir un Félix, ce soir-là. Si elle ne revendique qu’un seul album solo, un éponyme sorti en 2019 et sur lequel on retrouvait son grand succès Carrousel, Eli Rose a tout de même lancé quelques simples, depuis. Alors que je me proposais de vous faire entendre Alibi, une chanson sortie en décembre en deux versions, française et anglaise, j’ai eu la surprise de voir apparaître, hier, une collaboration entre elle et le rappeur français Kemmler, intitulée Loin de toi. Le résultat est intéressant. Le voici en #musiquebleue.

Loin de toi – Eli Rose et Kemmler – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Une entreprise québécoise, Lion Électrique, basée à Saint-Jérôme, s’est vue octroyer un prêt totalisant 100 millions $ par les gouvernements fédéral et provincial, pour la construction d’une usine d’assemblage de batteries. Lion Électrique, spécialisée dans la construction d’autobus scolaires et de camions lourds électriques, produira ainsi elle-même les blocs d’énergie nécessaires au fonctionnement de ses véhicules, alors qu’elle doit actuellement les importer de l’étranger. La mise en marche de cette usine créera 150 emplois à court terme, alors qu’autant seront créés à plus long terme, quand l’usine de batteries commencera à alimenter directement celle d’autobus et de camions.

Les bonne nouvelles s’empilent pour la compagnie québécoise, elle qui, en janvier, inscrivait dans son carnet une commande de 2 500 camions électriques pour le géant américain Amazon. Elle devrait prochainement effectuer son entrée en bourse.


Image en titre du billet : Shutterstock