Billet du 18 octobre 2024 : Entre violence et bienveillance

Dans mon billet de la semaine dernière, je faisais allusion à la hausse de la violence envers le personnel de soutien dans les écoles.1 Le jour même de sa publication, les médias faisaient état de ce qui se passe depuis plus de sept ans à l’école Bedford, à Montréal. Si j’avais su qu’une telle nouvelle sortirait en même temps que mon billet hebdomadaire, je me serais gardé une petite réserve au début de mon texte. La violence à l’endroit du personnel des écoles est inacceptable, mais quand ailleurs des enseignants s’en prennent à des enfants, c’est encore plus dommageable. L’article publié par Radio-Canada le 11 octobre sur l’intimidation au sein de l’école Bedford a révélé des pratiques révoltantes de la part d’un groupe d’enseignants qui cible des élèves.2 Ce genre de comportement fragilise profondément le lien de confiance que les parents et la société devraient pouvoir avoir avec nos institutions scolaires.

Dans mon billet du 11 octobre, j’explorais l’idée que l’éducation doit être à la fois rigide et douce. Il faut maintenir une saine fermeté dans nos attentes envers les élèves, tout en offrant le soutien bienveillant nécessaire à leur épanouissement. Toutefois, l’article de Radio-Canada met en lumière une situation totalement inverse, où un clan d’enseignants use de leur pouvoir pour intimider et harceler des enfants, brisant ainsi toute dynamique constructive. Ce genre d’inconduite nuit non seulement aux victimes, mais aussi à la profession dans son ensemble.

Ce sont de tels agissements qui entachent la réputation de tout le corps enseignant. Une minorité d’individus peut causer d’immenses dommages à la perception du public envers cette profession. C’est pourquoi je réitère ma position : il est temps de mettre en place un ordre professionnel des enseignants au Québec, afin de protéger à la fois les enfants et la profession.

1 Billet du 11 octobre 2024 : Le cuir et le velours.

2 Bordeleau, Stéphane. Québec ordonne une enquête sur 11 enseignants d’une école primaire de Montréal. Radio-Canada. Le 11 octobre 2024.


Dans le cours de mathématiques

Un article d’Essentiel News traite de l’austérité qui se profile en France, avec des mesures drastiques visant à réduire la dette publique et contenir les dépenses sociales.3 Cette politique pourrait entraîner des compressions dans des secteurs essentiels comme la santé, l’éducation, et les infrastructures publiques. L’impact social serait considérable, notamment pour les populations vulnérables, avec un risque de hausse des inégalités et de tensions sociales. Le gouvernement justifie ces mesures par une nécessité de redressement économique à long terme, mais les critiques soulignent les dangers d’un tel choc sur le bien-être collectif et la cohésion sociale.

En Amérique du Nord, bien que la situation soit différente, des parallèles peuvent être tracés avec les tendances actuelles au Canada et au Québec, où les gouvernements tentent aussi de jongler avec des déficits budgétaires tout en maintenant des services publics. Parmi les répercussions possibles, on peut imaginer des coupes dans les programmes sociaux ou des projets d’infrastructure mis en attente, notamment avec des gouvernements plus conservateurs. Une autre hypothèse serait une pression accrue sur les services publics, déjà fragilisés, ce qui pourrait exacerber les tensions sociales ici aussi.

3 Essentiel News. Une austérité de choc est prévue pour la France.


Dans le cours de culture et citoyenneté québécoise

La Révolution tranquille a transformé le Québec en profondeur, en élevant le niveau d’instruction de la population et en assurant une séparation claire entre l’Église et l’État. Cette période charnière a permis à la société québécoise de s’émanciper du joug religieux, offrant ainsi plus de liberté individuelle et de justice sociale. Pourtant, certains groupes religieux continuent d’exercer une influence néfaste, comme le révèle l’enquête de Radio-Canada sur les Hérauts de l’Évangile.4

Cette enquête met en lumière les pratiques troublantes des Hérauts de l’Évangile, un groupe ultracatholique qui recrute des enfants au Canada et ailleurs pour restaurer la pureté de l’Église, comme au temps des croisades. Ces jeunes vivent dans des châteaux somptueux au Brésil, où ils subissent un endoctrinement intense et sont préparés à une apocalypse imminente. Les témoignages recueillis décrivent des traumatismes profonds, des abus psychologiques et physiques, et une radicalisation qui pousse ces enfants à croire qu’ils doivent tuer les infidèles pour instaurer un nouvel ordre social.

Ce contraste entre les avancées de la Révolution tranquille et les pratiques des Hérauts de l’Évangile souligne l’importance de rester vigilant face aux dérives sectaires. Alors que le Québec a réussi à émanciper sa population de l’emprise religieuse, cette enquête rappelle que des groupes extrémistes peuvent encore exercer une influence néfaste. Il est crucial de continuer à promouvoir l’éducation, la critique constructive et la protection des droits individuels pour prévenir de telles situations et garantir un avenir où chacun peut vivre librement et en sécurité.

4 Movilla, Martin et Plamondon Lalancette, Priscilla. Les Hérauts de l’Évangile : une histoire de châteaux, de chevaliers et d’enfance brisée. Radio-Canada. Le 17 octobre 2024.


Dans le cours de musique

Klô Pelgag, dans son dernier album intitulé Abracadabra, s’appuie sur la poésie et la musique du mouvement « Nouvel Âge ». En voici un extrait. La pièce s’intitule Sans visage.

Klô Pelgag – Sans visage – Abracadabra – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Il se passe aussi de belles choses au Brésil. Francisco Oliveira, un prothésiste capillaire, utilise son talent pour redonner confiance et estime de soi aux enfants ayant subi des accidents. Grâce à ses compétences exceptionnelles, il crée des prothèses capillaires qui aident ces jeunes à retrouver leur apparence et à surmonter les traumatismes liés à leurs blessures. Francisco travaille avec passion et dévouement, transformant la vie de nombreux enfants et leur offrant une nouvelle chance de sourire et de se sentir bien dans leur peau.

Son travail ne se limite pas à la création de prothèses capillaires. Francisco s’engage également dans des projets caritatifs, offrant ses services gratuitement aux enfants dans le besoin. Son initiative a eu un impact profond sur la communauté brésilienne, inspirant d’autres professionnels à suivre son exemple. Grâce à son dévouement et à sa générosité, Francisco Oliveira est devenu un véritable héros pour ces enfants et leurs familles, prouvant que la compassion et le talent peuvent changer des vies.


Billet du 24 novembre 2023 : Journal de grève, 1re semaine

Depuis que j’ai démarré ce blogue, en février 2020, on peut y lire mes billets hebdomadaires, mes journaux de vacances d’été et mes journaux de vacances des Fêtes. Voici mon premier journal de grève.

Contrairement à mes journaux de vacances, dont je connais d’avance le nombre et les dates de publication, j’ignore complètement à quel moment je cesserai la publication de mes journaux de grève pour reprendre mes billets périodiques, ce débrayage dans lequel nous sommes entrés se réclamant général et illimité.

Allons-y donc une semaine à la fois !


À la manifestation
(Clin d’œil aux Cowboys Fringants)

Combien étions-nous à Montréal, hier, 23 novembre ? Au moment où j’écris ces lignes, j’attends toujours qu’un média s’avance sur les chiffres. Les images diffusées impressionnent, cependant.

La mobilisation est grande. En vingt-huit ans d’enseignement, j’ai vécu quelques journées de grève, bien réparties à travers les années. Chaque fois, même si une majorité de membres du syndicat votaient pour l’arrêt de travail, plusieurs choisissaient l’option inverse. Cet automne, sur une proposition de grève générale illimitée, c’est avec une quasi-unanimité que les 12 syndicats affiliés à la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) ont voté en faveur.

Hier, le premier ministre a offert de bonifier l’offre salariale aux enseignants, à condition que nous démontrions plus de flexibilité dans les conventions collectives. Par plus de flexibilité, il entend de ramener à la convention nationale un des éléments les plus importants des conventions locales, soit les affectations dans les écoles. Ceci dans le but d’éviter des situations comme lors des dernières rentrées scolaires, alors que plusieurs centaines de postes d’enseignants n’étaient pas pourvus. Le gouvernement imposerait alors de tenir les affectations en mai ou en juin, plutôt qu’en août.

Le problème est que les affectations se tiennent déjà en mai. Si les centres de services scolaire ont été obligés d’en instaurer une autre en août, de moindre envergure, c’est parce que cette dernière est rendue nécessaire à la suite de changements survenus en été, notamment par des ouvertures de classes faisant suite à des déménagements ou des révisions de zones de desserte. Oui, il est vrai que des enseignantes ou enseignants permanents peuvent damer le pion à des collègues à statut précaire lors de l’affectation d’août, ce qu’ont dénoncé Gaétan Barrette et Marc-André Leclerc lors de l’émission La Joute, à TVA1. Toutefois, je précise ici que, n’en déplaise aux panélistes de La Joute, qui hier ont erré dans plusieurs de leurs propos, l’ancienneté demeure le seul élément pouvant permettre aux titulaires d’améliorer leurs conditions en choisissant un milieu de travail qui leur convient. Contrairement à d’autres corps d’emplois, il est impossible en enseignement de négocier un meilleur salaire ou d’autres avantages avec son employeur.

Autre problème, l’offre salariale n’est qu’un des éléments de nos revendications. Et j’oserais ajouter que cet élément se voudrait négligeable, n’eût été la hausse astronomique du taux d’inflation, depuis la signature de notre dernière convention. L’élément le plus important de nos demandes concerne l’allégement de la tâche et l’aide professionnelle. Là-dessus, la ministre Sonia LeBel s’est montrée directe en affirmant que même si elle disposait des ressources financières nécessaires, le manque de main-d’œuvre l’empêcherait de donner suite à un potentiel engagement en ce sens. Nous en sommes conscients. Mais peut-on commencer dès maintenant à établir une structure qui, à plus long terme, ira dans cette direction ? Nous nous trouvons actuellement dans ce bourbier parce que les différents gouvernements qui se sont succédé ont fait la sourde oreille quand les premiers signaux d’alarme, et tous les suivants, ont été lancés. En toute chose, laisser aller un problème par souci d’économie résulte généralement en investissements majeurs dans des rénovations. C’est là où nous en sommes.

Enfin, pour tous les Mario Dumont de ce monde qui stipulent qu’une réponse favorable à nos demandes coûterait des milliards de dollars, je réplique qu’il en coûtera des dizaines de milliards avant longtemps si on n’agit pas maintenant. Nous en sommes aujourd’hui à plus de 40 % des nouveaux enseignants qui décrochent du milieu dans les cinq premières années de leur carrière, alors qu’un nombre de plus en plus grandissant de vétérans quittent également l’enseignement pour préserver leur santé physique ou mentale. Ajoutons que les facultés de l’éducation des universités québécoises se vident de plus en plus chaque année, quand 50 % des étudiants abandonnent après la première année et que 50 % de ceux qui restent abandonnent à leur tour après la deuxième 2. Si les investissements nécessaires ne sont pas effectués dès maintenant pour rendre la profession attrayante, on se dirige à toute vitesse vers un mur de béton.

Et je cite :

« Si vous trouvez que l’éducation coûte cher, essayez l’ignorance ».

Abraham Lincoln

C’est l’avenir du réseau de l’éducation au Québec qui se joue actuellement. Rien de moins.

1 La Joute, TVA. Grève des enseignants: «Ça va se finir avec le « cash »». Le 23 novembre 2023.

2 Chartrand, Suzanne-G. Comprendre les causes de la pénurie d’enseignants. Le Devoir, Montréal. Le 13 novembre 2021.


Dans mes écouteurs

Le sentier de neige n’est pas la chanson du temps des Fêtes qui a le plus marqué la discographie québécoise, mais elle a très bien vieilli. D’abord interprétée par les Classels au milieu des années 1960, elle a été reprise dans plusieurs versions, toutes enregistrées au cours des quelques dernières années.

La dernière en lice est celle de Klô Pelgag. C’est elle que je vous propose cette semaine, en #musiquebleue.

Klô Pelgag – Le sentier de neige – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Vous aimez Foresta Lumina et Montréal en histoire ? Moi aussi !

Si certains investissements annoncés par le gouvernement du Québec peuvent paraître douteux, je considère que celui de 34 millions $ dans l’industrie numérique constitue une excellente nouvelle. Il s’agit d’un domaine en pleine expansion pour lequel le Québec possède toutes les chances de développer son expertise et de devenir un leader mondial.

Billet du 5 novembre 2021 : Sans égard

Je ne critiquerai pas Michael Rousseau, président et chef de la direction d’Air Canada, parce qu’il est unilingue anglophone. Je ne le critiquerai pas non plus parce qu’il n’a jamais appris la langue de Molière, malgré le fait que sa mère et sa conjointe soient francophones. Pas plus que je ne jugerai le fait qu’il vive en anglais, au Québec, depuis 14 ans. Avant de se raviser, il a mentionné qu’il n’avait pas l’intention d’apprendre le français ? C’est son droit le plus strict.

La pierre, les tomates, la pluie d’injures, les critiques sévères, c’est Air Canada qui les mérite. Jamais Michael Rousseau n’aurait dû être retenu pour ce poste s’il est incapable de s’exprimer dans les deux langues officielles canadiennes.

Depuis deux jours, l’histoire fait les manchettes. Et sur les réseaux sociaux, plusieurs ont raconté leurs mésaventures personnelles avec les difficultés de l’entreprise à servir adéquatement sa clientèle francophone. J’ai moi-même vécu cette mauvaise expérience avec eux. Je vous la résume.

Il y a une vingtaine d’années, j’effectuais la liaison Vancouver-Taipei sur un vol d’Air Canada. Comme pour toutes les traversées vers l’Asie, l’avion était gros et bondé. Mon voisin de siège était un homme d’affaires torontois. D’une gentillesse remarquable, il s’exprimait en deux langues, l’anglais et le mandarin. Aussi avons-nous tenu plusieurs conversations, dans la langue de Shakespeare, au cours des nombreuses heures qu’a duré notre voyage. Parmi les agents de bord, un seul s’exprimait en français. Choisissant mes combats, j’ai à plusieurs reprises préféré adresser en anglais mes demandes au personnel, plutôt que d’attendre que le seul membre d’équipage apte à s’exprimer dans ma langue ne se libère.

À l’époque, Air Canada éprouvait d’importantes difficultés financières et avait procédé à près de 4 000 mises à pied. Dans sa restructuration, l’entreprise avait annoncé vouloir sabrer dans ses services en français. Devant le tollé que cette déclaration avait suscité, elle avait pris la décision de sonder ses voyageurs. C’est ainsi qu’un court questionnaire écrit avait été soumis à tous les passagers du vol sur lequel je me trouvais.

À la question demandant si je tenais au maintien des services en français sur les vols d’Air Canada, j’ai bien entendu répondu par l’affirmative. Mais j’ai aussi convaincu mon voisin de siège de l’importance de maintenir ces services. Il a donc coché la même case que moi sur sa feuille. Le reste s’inscrit dans la lignée du mépris. Parce qu’il avait fourni cette réponse, on lui a affecté l’agent de bord s’exprimant en français, prétextant qu’il avait exigé d’être servi dans cette langue. J’ai dû servir d’interprète, non sans faire remarquer à l’employé le ridicule de la situation.

Le manque d’égard d’Air Canada envers sa clientèle francophone est établi depuis longtemps. Depuis les derniers jours, certains recommandent de boycotter la compagnie, ce qui s’avérerait plutôt difficile. Disposant d’un quasi-monopole, le transporteur s’impose souvent comme le seul choix vers plusieurs destinations.

La vigilance et la pression populaire demeurent essentielles. Et quand les acteurs politiques se mêlent au débat, comme c’est le cas actuellement, le mouvement de masse prend de la puissance. C’est, selon moi, la meilleure façon de faire passer le message.


Et je cite :

« Je leur dis : apprenez le Québec par cœur. Vous avez la langue, vous en avez parfois deux, c’est très très précieux. Dans le mot « apprendre », il y a le mot « prendre ». Bien apprendre sa langue, c’est prendre le pays. »

Gilles Vigneault, le 31 octobre 2021.

Dans le cours d’univers social

Croyez-le ou non, j’ai déjà soutenu financièrement le Parti communiste français. Sur une longue période, en plus. Précisons tout de suite que c’était à mon insu et que j’étais jeune. Pas jeune adulte, mais enfant et préadolescent.

Peut-être l’avez-vous fait aussi, à bien y penser.

Chaque semaine, je courais au dépanneur du coin pour me procurer le dernier numéro de Pif Gadget, un magazine français qui offrait, à chaque parution, un petit jouet à assembler ou une expérience scientifique à réaliser. Toutefois, le bidule était secondaire pour moi. Je dévorais la revue d’une couverture à l’autre. C’est beaucoup à partir de cette lecture hebdomadaire que j’ai développé ma culture générale.

Mais voilà, Pif Gadget était publié par le Parti communiste français. C’est quelque chose que j’ai appris au cours des dernières années, quand la chaîne Arte a diffusé un reportage sur le phénomène.

Voir la bande annonce du reportage d’Arte

En repensant à tout ce que j’y ai lu et appris, je constate que le magazine prêchait des valeurs humanistes, innovatrices pour l’époque, comme le respect des minorités et l’écologie. On était loin de l’endoctrinement politique. Je préfère penser que c’est ce que mon argent de poche a contribué à promouvoir.


Dans le cours de musique

Je l’ai déjà mentionné, je suis un inconditionnel de Klô Pelgag. Son talent est indéniable. Non seulement peut-elle adopter tous les styles, mais sa voix enchanteresse rend admirablement bien les vers qu’elle écrit sur les mélodies qu’elle compose. Avec son album Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, lancé l’an dernier, elle sera sans doute l’artiste la plus récompensée au Gala de l’ADISQ, ce dimanche. De cet album, voici Mélamine, en #musiquebleue.

Klô Pelgag – Mélamine – Notre-Dame-des-Sept-Douleurs – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Les gouvernements québécois et canadien investiront conjointement une somme totale de 5 milliards $ afin d’aider le Québec à atteindre son objectif d’électrifier 55 % de son parc d’autobus, d’ici la prochaine décennie. Qui plus est, les entreprises québécoises Novabus et Lion Électrique seront mises à contribution pour la construction des nouveaux véhicules.

Une fois l’objectif atteint, ce sont 131 500 tonnes de CO2 qui, annuellement, cesseront d’être produites. La beauté de la chose, c’est que le Québec possède toutes les ressources pour s’affirmer comme chef de file dans ce créneau technologique.


Billet du 19 juin 2020 : Une fin de primaire revue et corrigée

Dans le débarcadère des autobus

C’est bien là que commence mon billet de ce vendredi. Pas dans un cours quelconque, ni dans le gymnase, ni même sur la cour d’école. Dans le débarcadère des autobus.

Pourquoi ? Parce que c’est à cet endroit que se déroulent, hier et aujourd’hui, les activités soulignant la fin des études primaires des élèves de 6e année de l’école où j’enseigne. Si on a demandé aux artistes de se réinventer en ce temps de pandémie, mes collègues et moi avons démontré beaucoup de créativité pour offrir à nos finissantes et nos finissants un moment digne de leur situation.

Une cérémonie qui s’effectue par petits groupes de sept à dix élèves, en présence de leurs parents, dont un seul est autorisé à entrer sur le terrain de l’école pour croquer quelques clichés de l’événement. Après une première de deux journées, tous ont apprécié les efforts du personnel qui, de son côté, est satisfait d’avoir atteint son objectif.

Le passage au secondaire est une étape importante dans la vie d’un enfant. Covid ou non, il est important de le souligner.


Dans le cours d’art dramatique

Qui l’eût cru ? Un endroit que d’aucuns considéraient archaïque il y a quelques semaines à peine connaît présentement un regain d’intérêt important, au point où des gens d’affaires d’un peu partout au Québec y voient une mine d’or et se lancent à corps perdu pour y investir. Je fais ici allusion au ciné-parc.

Très populaires dans les années 1970 et 1980, ils se classaient d’ailleurs parmi les incontournables de nos vacances d’été, les ciné-parcs se sont depuis éteints graduellement, une poignée d’irréductibles seulement ayant subsisté. Aujourd’hui, confinement oblige, on y voit une alternative intéressante aux cinémas et aux salles de spectacles.

Comme quoi s’il ne faut rien prendre pour acquis, rien n’est jamais perdu non plus !


Dans le cours de français

Un article de l’agence France-Presse a été relayé par plusieurs médias avec une grossière erreur de conjugaison, samedi dernier. Je l’ai personnellement remarquée sur le site de Radio-Canada, qui a corrigé la faute depuis. À ce jour, le quotidien Le Droit ne l’a quant à lui toujours pas corrigée.

L’erreur apparaît dans le dernier paragraphe de l’article, que je reproduis ici.

#LeProfCorrige

Ici, on aurait dû lire «… après que des manifestants soient descendus dans la rue… », et non «… après que des manifestants sont descendus dans la rue… ». L’emploi de l’expression après que dans la phrase exige que le subjonctif s’ensuive.


Et je cite :

Donc, en bout de ligne, résister à une arrestation n’est pas un problème. J’ai compris. Comme j’ai pu être stupide de penser que cela aurait pu constituer un petit pourcentage de la cause de cette tragédie. Comme je suis naïf.

Brandon Prust, ancien joueur du Canadien, quelques heures après avoir suggéré une peine de prison à perpétuité pour ceux qui résistent à une arrestation, le 14 juin 2020

Dans le cours d’univers social

« On ne peut pas nier l’histoire », ont avancé certains.

« On est au contraire en train de faire l’histoire », ont répondu d’autres.

Dans la foulée de l’affaire George Floyd et des manifestations antiracistes qui s’en sont suivies, plusieurs illustres personnages sont descendus de leur piédestal, au sens propre comme au sens figuré. Parmi les plus récents, Christophe Colomb, James McGill et Winston Churchill. Dans le cas de Churchill, une célèbre photo de lui a même momentanément disparu des résultats de recherches sur Google. Le géant américain a toutefois remédié à la situation, prétextant une erreur.

Chose certaine, un important débat de société s’amorce. Qui, dans les livres d’histoire, doit maintenant être destitué ou rétrogradé ?

Cette semaine, un ami demandait, avec une petite dose d’ironie, si la Joconde ne devait pas être retirée du Louvre, étant donné que Léonard de Vinci était un pédophile, selon plusieurs documents. J’ai comparé la situation de de Vinci à celle du cinéaste Claude Jutra. À peu près tout ce qui portait le nom de Jutra a été rebaptisé quand les accusations posthumes de pédophilie ont surgi contre lui, mais ses films sont toujours disponibles sur plusieurs plateformes, dont celle de l’ONF. Suivant la même logique, la Joconde aurait toujours sa place au Louvre.

Les découvertes et les créations sont deux choses importantes. Les personnes qui en sont derrières en constituent une troisième. Je suis de ceux qui pensent que l’histoire peut être revue avec l’oeil d’aujourd’hui, tout en considérant les réalités de l’époque. Légitimement, celles et ceux qui ont contribué à l’écrire doivent demeurer dans la littérature et les moteurs de recherche. Les statues et les icônes relèvent cependant plus de l’idolâtrie que de l’histoire. En ce sens, je peux comprendre que certaines perdent leur place.


Et je cite :

Je suis plutôt d’accord avec l’historien Jonathan Livernois qui dit : «Déboulonner une statue, ce n’est pas tant jouer contre l’histoire, mais c’est faire l’histoire.»

Guy A. Lepage, le 14 juin 2020

Dans le cours de musique

Je suis un inconditionnel de Klô Pelgag. J’aime ses mélodies autant que sa manière de transformer des paroles incohérentes en pure poésie. Et que dire de sa voix. Elle lancera l’album Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, dans une semaine. Quatre extraits sont déjà disponibles, dont celui que je vous présente aujourd’hui, La maison jaune. Le style musical alternatif de cette pièce, ainsi que les divagations dans les paroles, ne sont pas sans rappeler certains titres de l’album Jaune, de Jean-Pierre Ferland, sorti il y a 50 ans cette année. #musiquebleue


Discussion textuelle entre le président américain et son fils