Billet du 5 mai 2023 : Quand Michael Jackson chante Les BB

Il y a déjà un bout de temps que la question se trouve sur la sellette, mais les nouvelles des derniers mois nous la rappellent maintenant constamment : faut-il craindre l’intelligence artificielle (IA) ?

D’un côté, l’IA peut être utilisée pour améliorer la vie des gens dans de nombreux domaines tels que la médecine, la recherche scientifique, l’agriculture, l’industrie manufacturière, la mobilité et les services publics. L’IA peut aider à résoudre des problèmes complexes, à fournir des solutions innovantes et à automatiser des tâches répétitives, ce qui peut libérer les humains pour des tâches plus créatives et à plus haute valeur ajoutée.

D’un autre côté, l’IA peut également être utilisée à des fins malveillantes, comme la manipulation des opinions publiques, le vol de données personnelles, la cybercriminalité ou le développement d’armes autonomes. Il est donc important de mettre en place des réglementations et des normes éthiques pour s’assurer que l’IA est utilisée de manière responsable et pour le bien commun.

Il est important d’être conscient des implications potentielles de l’IA et de travailler pour maximiser ses avantages, tout en minimisant ses risques.


Pourquoi ai-je choisi d’aborder ce sujet, cette semaine ?

Disons que l’humoriste Mathieu Portelance y a beaucoup contribué, quand il s’est servi de l’intelligence artificielle pour faire interpréter un succès du groupe Les BB par Michael Jackson. Une chanson francophone, Tu ne sauras jamais1, écrite et composée par des Québécois, chantée par une défunte icône américaine. Et le résultat est étonnant, plutôt réaliste. Suffisamment réaliste pour qu’on se sente à tout le moins préoccupé par les possibilités offertes par l’IA aux personnes tentées par des desseins malveillants.

Il y a quelques années, l’Université de Washington avait utilisé une technologie encore plus sophistiquée pour faire dire n’importe quoi à Barack Obama2. Et dans ce cas, on ne s’était pas arrêté à la voix. On avait créé de toutes pièces des extraits vidéos.

1Portelance, Mathieu. Michael Jackson – Tu ne sauras jamais (AI Cover). FacebookWatch, le 27 avril 2023.

2BBC News. Fake Obama created using AI video tool. YouTube, le 19 juillet 2017.


Dans la vidéo de la BBC sur le faux Barack Obama, la professeure Ira Kemelmacher-Shlizerman affirme, presque dans les mêmes mots, ce que j’aborde au début de ce billet.

Ce que j’aborde ? Pas tout à fait.

Les quatre premiers paragraphes de mon billet de cette semaine ont été rédigés par l’intelligence artificielle, soit par le prototype ChatGPT. N’ayez crainte, je n’ai aucune intention de continuer d’avoir recours à ses services. J’aime trop écrire pour confier à quelqu’un d’autre, humain ou virtuel, la tenue ne serait-ce que partielle de mon blogue hebdomadaire.


Dans le cours de français

Il arrive souvent qu’un produit acheté affiche de grossières erreurs de traduction sur son emballage ou à l’intérieur de ses instructions. Mais lorsqu’il s’agit d’une faute d’orthographe, qui de surcroit contrevient à une règle de grammaire des plus élémentaires, en plus d’avoir échoué le test de la révision, on peut se permettre d’affirmer qu’il s’agit d’une bourde impardonnable.

#LeProfCorrige

Ici, on aurait dû lire Porc effiloché et non Porc éffiloché. En français, il n’existe aucun mot dont la double consonne est précédée d’une voyelle accentuée. Aucun.


Dans le cours de musique

Pour les amateurs de jazz et de musique du Sud, voici Myo, le nouvel album de Jean-François Groulx. La pièce que j’ai retenue cette semaine s’intitule Bolerocha.

Jean-François Groulx – Bolerocha – Myo – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Cette semaine, on sort des sentiers battus ! La bonne nouvelle s’éloigne en tous points de celles que j’ai l’habitude de suggérer. Elle se veut plus légère. Et surtout, je l’ai choisie parce qu’elle m’a été proposée par un de mes élèves.

Du 1er au 14 mai, soit depuis quelques jours, le Canada entier vibre au rythme de la Semaine de la pizza. Pourquoi la Semaine de la pizza s’échelonne-t-elle sur deux semaines ? Je l’ignore, mais je présume que c’est pour doubler le plaisir !

Les nombreux restaurants participants soumettront à leur clientèle une pizza originale, spécialement créée pour l’événement. Le public pourra ensuite voter pour sa pizza préférée. Ce festival en est à sa troisième édition.


Billet du 8 avril 2022 : Bêtise humaine

Il faut se méfier des apparences, elles sont souvent trompeuses.

Je me félicite de m’être retenu de condamner les propriétaires du CHSLD Herron, dans mon billet du 17 avril 2020. Nombreux étaient celles et ceux qui les pointaient du doigt pour l’hécatombe qui a causé la mort d’une cinquantaine de leurs résidents, lors de la première vague de la COVID-19. En toute honnêteté, je me demandais comment ils pouvaient à ce point nier leur responsabilité, mais je me suis gardé de leur lancer la pierre, au moins le temps de l’enquête.

Lire mon billet du 17 avril 2020

Le chat est maintenant sorti du sac. Une équipe d’enquête de La Presse a d’abord relaté que les propriétaires de l’endroit avaient, en désespoir de cause, appelé deux fois le 811, le CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal n’ayant pas répondu à leurs appels à l’aide. Vingt-quatre heures plus tard, c’était au tour de Thomas Gerbet, de Radio-Canada, d’y aller de nouvelles révélations. Le 7 avril 2020, une semaine après la mise en tutelle du CHSLD Herron par le CIUSSS de l’Ouest, une employée-cadre de ce même centre intégré de santé et services sociaux s’est présentée à Herron pour des motifs personnels et a trouvé l’endroit pratiquement désert, ainsi que des bénéficiaires très mal en point. Les tuteurs, qui se dégageaient de leurs responsabilités en accusant les propriétaires, n’avaient envoyé personne sur les lieux.

Lire le reportage de La Presse

Lire le reportage de Radio-Canada, comprenant des extraits audio du témoignage de l’employée cadre du CIUSSS

Qui, en fin de compte, doit être tenu responsable de cette situation épouvantable ? Les apparences actuelles sont définitivement différentes de celles d’il y a deux ans, mais elles peuvent demeurer trompeuses. Il faudra attendre le rapport de la coroner, lorsqu’elle aura conclu son enquête publique, pour obtenir la réponse à cette question. Chose certaine, il y en a qui doivent un peu mieux dormir, tandis que d’autres…


Dans le cours de français

Cette semaine, quelques états, dont l’Espagne et la Pologne, n’ont pas hésité à qualifier de génocide le massacre de Boutcha, en Ukraine, par l’armée russe. Dès lors, plusieurs observateurs et médias ont contesté l’utilisation du terme : s’agit-il vraiment d’un génocide ?

Pour ma part, au-delà des quelques analyses dont j’ai pu prendre connaissance, j’ai opté pour la bonne vieille définition du dictionnaire avant d’envisager une réponse à cette question. Voyons d’abord comment le Robert définit le génocide :

Génocide : (Nom masculin) Destruction méthodique d’un groupe humain.

La définition est simple et concise, alors que le mot méthodique revêt une grande importance. La destruction du groupe ukrainien sis à Boutcha s’est-elle effectuée selon la méthode russe ? Il est permis de le supposer, mais seule une étude plus approfondie nous permettrait de l’affirmer hors de tout doute.

Observons maintenant ce qu’en pense le Larousse :

Génocide : (Nom masculin) Crime contre l’humanité tendant à la destruction totale ou partielle d’un groupe national, ethnique, racial ou religieux; sont qualifiés de génocide les atteintes volontaires à la vie, à l’intégrité physique ou psychique, la soumission à des conditions d’existence mettant en péril la vie du groupe, les entraves aux naissances et les transferts forcés d’enfants qui visent à un tel but.

Cette définition, plus détaillée, ne laisse planer aucun doute. En considérant les événements de Boutcha et la définition du Larousse, l’armée russe a bel et bien commis un génocide.


Dans le cours d’univers social
Section Éducation à la citoyenneté

Il existe des remarques ou des prises de position qu’à peu près n’importe quelle personne peut avancer, mais pas un premier ministre ou quelqu’un qui aspire à le devenir. Le premier exemple qui me vient en tête est Jacques Parizeau, quand le soir de la défaite référendaire, en octobre 1995, il avait affirmé que l’argent et les votes ethniques lui avaient coûté la victoire. À la décharge de Parizeau, cependant, il avait démissionné le lendemain. Cela n’excuse pas ses paroles, mais on peut y trouver une certaine justification.

Les derniers jours se sont toutefois avérés riches en bourdes du genre, chez nos leaders politiques. D’abord, j’y faisais allusion la semaine dernière, le premier ministre de l’Alberta qui publiait un mème pour se moquer des énergies renouvelables. Tout le monde comprendrait que Jason Kenney promeuve les énergies fossiles produites par sa province, mais le dénigrement, ma foi immature, de ce qui constitue assurément la puissance de l’avenir est indigne de la fonction qu’il occupe.

Vient ensuite le cas de Pierre Poilievre. Selon tous les observateurs, il possède une telle avance dans la course à la chefferie du Parti conservateur du Canada qu’il serait étonnant qu’un de ses adversaires ne parvienne même à s’en approcher. Ce qui signifie que dès l’été prochain, il deviendra probablement aspirant premier ministre du Canada. Et voilà que mercredi, il s’est mis à faire l’éloge du bitcoin comme monnaie alternative. Il s’agit ici d’un sérieux désaveu de la Banque du Canada. C’est comme si Pierre-Karl Péladeau s’était mis à vanter la qualité de Netflix ou que le Cercle des Grands entrepreneurs du Québec dissertait sur l’importance d’Amazon. De toute évidence, monsieur Poilievre a oublié un des adages les plus importants lorsqu’on dirige un état : «Pas de taxation sans représentation». Donner cours légal à une cryptomonnaie sans que des élus ou leurs représentants ne puissent participer aux décisions concernant ses orientations constitue un jeu très dangereux.

Finalement, je touche du bois, je n’ai pas encore attrapé la COVID. Il semble par contre que ses symptômes s’apparentent à un simple rhume, selon notre premier ministre. Après deux années de lutte contre ce virus, les justifications des mesures sanitaires, les argumentaires contre leurs opposants et cette volonté obstinée de maintenir en place certaines règles de l’état d’urgence, cette remarque de François Legault en a offusqué plusieurs, notamment dans le milieu de la santé.

Steve de Saint-Lin aurait pu dire la même chose et personne n’aurait sourcillé. Mais venant de celui qui a eu à imposer une série de mesures impopulaires, la pilule est plutôt difficile à avaler.


Je déteste le constater, et encore plus l’écrire, mais c’est la bêtise humaine qui a guidé mon inspiration pour les trois premiers segments de ce billet hebdomadaire. Je change de fréquence à partir de maintenant.


Dans le cours de français, deuxième période

Je suis tombé sur une publication politique qui affichait une grossière erreur de français, cette semaine. Je renoue donc avec une vieille habitude qui me manque quand même un peu !

#LeProfCorrige

Ici, on aurait dû lire «Nous avons même dû installer…», avec installer à l’infinitif, plutôt que d’en avoir employé le participe passé. La bonne vieille règle du mordre et mordu. Si on peut remplacer par mordre, comme c’est le cas ici, le mot doit se terminer en _er. Et mordu rime avec accent aigu.


Dans le cours de musique

Les gens qui me connaissent savent à quel point, depuis longtemps, je demeure un inconditionnel de Yannick Nézet-Séguin. Leader brillant, il n’était âgé que de 25 ans lorsqu’il a pris les rênes de l’Orchestre métropolitain, en 2000. Toujours en poste, il a depuis fait de même avec l’Orchestre de Philadelphie, le Metropolitan Opera, l’Orchestre philharmonique de Rotterdam et l’Orchestre de chambre d’Europe.

Le dimanche 3 avril, nommé dans trois catégories, il a remporté le Grammy pour la meilleure performance orchestrale. C’est pour l’enregistrement des 1re et 3e Symphonies de Florence Price, avec l’Orchestre de Philadelphie, qu’il a reçu cet honneur. Il a obtenu une autre nomination à titre de musicien accompagnateur, puis une autre comme chef d’orchestre du Metropolitan Opera.

Une fois de plus, il y a tout lieu de se réjouir de constater le succès québécois sur la scène culturelle internationale.


Dans le cours de musique, deuxième période

Edgar Bori est à mon avis un des meilleurs poètes québécois de notre époque. Méconnu du grand public, c’est à travers des collaborations avec d’autres artistes, tels Michel Rivard et Jean-François Groulx, qu’il a su inscrire son nom dans l’industrie. Auteur et compositeur d’une quinzaine d’albums qui lui sont propres, depuis, il a lancé son plus récent, Poésinutiles, le 22 mars dernier.

Je vous en propose un extrait, dont la pièce a pour titre Poésideveil.

Edgar Bori – Poésideveil – Poésinutiles – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Cette nouvelle est vieille de près d’un an, mais ce n’est que le week-end dernier que j’en ai pris connaissance. Un bébé phoque, né en très mauvaise condition physique le 1er avril 2021, a vu sa vie être sauvée par le personnel de l’aquarium Kaiyukan d’Osaka, au Japon. Dans cette course contre la montre, les employés lui ont appris à nager, le 26 mai suivant.

La scène donne lieu à des moments des plus touchants. Les yeux du blanchon, lorsqu’il entre dans l’eau du bassin, parlent beaucoup.