Les écrans sont-ils trop présents dans le quotidien des enfants ? Oui, sans aucun doute. Le débat est relancé depuis maintenant quelques semaines. Certaines personnalités politiques s’en sont emparées et mènent allègrement la bataille pour la réduction du temps passé devant les écrans.
Après tout, des études confirment qu’une trop grande utilisation des écrans, que ce soit ceux des téléphones cellulaires, des tablettes ou des ordinateurs, provoque souvent des problèmes de santé. Des problèmes d’embonpoint causés par la sédentarité ; des douleurs au dos ou à la tête ; une perte d’acuité visuelle ainsi que, dans certains cas, des troubles cognitifs. Mais le Québec étant ce qu’il est quand une tendance à la critique s’empare de sa population, il nous est difficile de conserver les bons côtés d’une affaire et de revoir ce qui s’avère néfaste. La seule solution envisageable pour nous est de tout balayer du revers de la main et de tout revoir sur de nouvelles bases. Tabula rasa.
Croyez-le ou non, des écoles ont déjà commencé à se débarrasser de leur parc informatique, pour lequel elles ont pourtant investi des fortunes. J’ai même appris cette semaine qu’au moins une école s’était lancée dans l’aventure de sortir ses tableaux interactifs pour revenir à l’ardoise et à la craie. Tout cela pour éviter que les enfants ne passent trop de temps devant des écrans.
Voilà une terrible erreur.
Les enfants sont de grands autodidactes. Grâce aux appareils énumérés plus haut, ils apprennent plus dans leur lit ou sur leur divan qu’ils ne le font à l’école. Ce qu’ils apprennent n’est pas toujours pédagogique, j’en conviens, mais les apprentissages ainsi réalisés sont considérables. C’est à partir de ce constat que les écoles se sont dotées du matériel nécessaire, depuis les vingt dernières années. La réflexion en ce sens était devenue essentielle parce que l’école perdait rapidement son statut de lieu principal d’acquisition des savoirs. Il fallait donc rejoindre l’élève sur son propre terrain et cet endroit se trouve entre ses mains. La brique, le mortier et la cour d’école sont accessoires depuis longtemps.
En ce qui me concerne, la solution réside dans un bon dosage. Il faut considérer le matériel informatique comme un élément essentiel des outils d’apprentissage au quotidien, mais intercaler des périodes sans technologie pendant les séances de classe. Je le fais tous les jours en prévoyant des périodes de travaux strictement avec crayons et papier, et un tableau interactif inutilisé. En début et en fin d’année scolaire, je donne des cours à l’extérieur plusieurs fois par semaine. Les estrades du terrain de baseball adjacent à l’école se transforment aisément en un auditorium très efficace.
La modération a bien meilleur goût, dit la publicité. L’école doit faire sa part pour s’assurer que les élèves bougent et posent leur regard sur autre chose qu’une lumière bleutée durant toute une journée. Cependant, ce même principe doit également s’appliquer à la maison. Le dosage et l’équilibre doivent se vivre partout.
Dans le cours de musique
Albin de la Simone est un auteur-compositeur-interprète français que j’estime beaucoup. J’écoute sa musique régulièrement depuis une bonne quinzaine d’années. Amoureux du Québec, il a collaboré avec plusieurs de nos artistes. Il apparaît justement sur une pièce du plus récent album de Beyries, Du feu dans les lilas, lancé la semaine dernière. C’est ce qui me permet de contourner un peu les règles et de vous le présenter en #musiquebleue. Avec Beyries et Albin de la Simone, voici donc Derrière le jour.
La bonne nouvelle de cette semaine
La mobilisation de plusieurs personnes, dont des membres de la communauté juive, aura finalement incité la Bibliothèque publique juive de Montréal à revenir sur sa décision de mettre à l’index les oeuvres d’Élise Gravel. L’institution a reconnu « le droit fondamental d’accéder à un large éventail de connaissances, de créativité, d’idées et d’opinions ». Les livres de l’autrice ont regagné ses rayons.





