Journal de vacances du 19 juillet 2024 : Le cirque

Je commence ce billet avec un coup de gueule, cette semaine.

L’actualité américaine est marquée par des dérapages en série, exacerbés par la récente tentative d’assassinat de Donald Trump, le 13 juillet dernier. Les réactions à cet incident sont révélatrices des tensions profondes qui secouent nos voisins du Sud. D’un côté, certains et certaines voient la protection divine dans la survie de Trump, tandis que d’autres se moquent de sa blessure à l’oreille. Ces comportements illustrent à quel point le débat politique peut devenir extrême et déraisonnable.

Se lancer en politique nécessite une force intérieure immense et un courage à toute épreuve. Les attaques personnelles, les menaces, et même les tentatives d’assassinat font partie des risques que prennent celles et ceux qui choisissent de servir le public. Malgré mon aversion totale pour Donald Trump et tout ce qu’il représente, il est crucial de rappeler que la violence ne doit jamais être une réponse à la dissidence politique.

Même quand un politicien comme Trump semble porter atteinte aux fondements démocratiques de sa propre société, il est impératif de respecter le cadre légal et un dialogue comprenant un minimum de civilité. L’assassinat ne fait qu’engendrer plus de chaos et de division. C’est en défendant nos idéaux par des moyens constructifs que nous pourrons espérer un avenir plus juste et plus harmonieux.


Nous vivons actuellement un moment historique. Les États-Unis se trouvent à un moment charnière de leur histoire. Les tensions internes et les divergences politiques semblent atteindre un point de non-retour, exacerbées par des événements internationaux majeurs tels que la guerre entre la Russie et l’Ukraine. D’un côté, Joe Biden et les démocrates insistent sur la nécessité de maintenir et même de renforcer l’aide à l’Ukraine, tout en critiquant fermement Vladimir Poutine. De l’autre, Donald Trump et les républicains ne cachent pas leur admiration pour Poutine et laissent entendre qu’ils couperont l’aide à l’Ukraine s’ils reviennent au pouvoir, tout en menaçant de retirer les États-Unis de l’OTAN.

Ces divisions profondes au sein de la population américaine pourraient avoir des conséquences graves et durables. Si les États-Unis réduisent leur soutien à l’Ukraine et se retirent de l’OTAN, cela pourrait affaiblir l’alliance occidentale et laisser le champ libre à des régimes autoritaires comme celui de Poutine. De plus, sur le plan intérieur, cette polarisation pourrait intensifier les conflits sociaux et politiques, miner la confiance dans les institutions démocratiques, et surtout provoquer d’autres actes de violence.

Quel camp choisira le peuple américain, le 5 novembre prochain ? Je demeure optimiste en me disant que beaucoup d’événements peuvent encore survenir et que les chances demeurent qu’une majorité privilégie celui du dialogue et du respect des principes démocratiques. Il en va de l’avenir stable et pacifique d’une grande partie de la planète.


Sortie de vacances

Mercredi soir avait lieu la première de l’hommage à l’œuvre de Rock et Belles Oreilles, par le Cirque du Soleil. Intitulé RBO : The Cirque, l’événement est à l’affiche jusqu’au 17 août, à l’Amphithéâtre Cogeco, à Trois-Rivières. J’y suis allé jeudi.

D’abord, je mentionne avoir été grandement impressionné par l’Amphithéâtre Cogeco. Mes connaissances du lieu se limitaient à un spectacle de la Fête nationale qui s’y est tenu sans spectateurs, en temps de COVID, et dont la télédiffusion nationale avait suscité de nombreuses critiques en raison de l’absence du fleurdelisé ailleurs que sur scène. 1 L’endroit, sis sur les berges du Saint-Laurent, est simplement magnifique. Aucun siège n’offre une mauvaise vue sur la scène et le son est excellent.

Ceci étant mentionné, le spectacle est conçu pour rejoindre les inconditionnels de RBO. Heureusement, j’en suis. La première partie du spectacle a su me divertir, sans plus. L’accent était mis sur les chansons et les gags du groupe, rendus de façon plus ou moins habile par les clowns du Cirque.

La seconde partie, malgré quelques longueurs, a toutefois su offrir une prestation des plus époustouflantes, les acrobates contribuant à une performance beaucoup plus digne du Cirque du Soleil, suscitant de belles réactions du public. Les chansons du groupe humoristique passaient au second plan et servaient de toile de fond à la production, laissant entièrement la scène aux artistes.

Finalement, je recommande ce spectacle. Les prix des billets sont abordables, le lieu est magnifique et le spectacle vaut le déplacement.

1 Billet du 26 juin 2020 : Le plus présent des absents


Dans mes écouteurs

Fille de l’auteur-compositeur-interprète Tomás Jensen, Avril Jensen a suivi les traces de son père. Elle écrit en français et en anglais, tout en utilisant le studio familial pour ses enregistrements. Dans sa nouvelle sortie, Nowhere To Be Found, elle chante en anglais, alors que son collaborateur Erwan lui donne la réplique en français. Le résultat musical est des plus intéressants.

Avril Jensen et Erwan – Nowhere To Be Found – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Chaque année, le prix de musique Polaris récompense le meilleur album canadien de l’année. Pour 2024, la liste des artistes sélectionnés a été dévoilée au cours des derniers jours. Non seulement les femmes y sont représentées en grand nombre, mais le Québec y trouve une large place également.

Sur la courte liste des dix artistes nommés, notons les présences d’Elisapie, de Charlotte Cardin, d’Allison Russell, ainsi que du groupe NOBRO, entièrement composé de Montréalaises.

Le gala aura lieu le 17 septembre prochain, au Massey Hall de Toronto.


Billet du 1er septembre 2023 : Incohérence généralisée

Il a fallu réagir rapidement quand la pandémie de COVID-19 et le confinement qui l’accompagnait se sont pointés. Plusieurs paradigmes sont tombés, alors que s’est imposée une révision complète de nos modes de fonctionnement. Avec le recul, on s’est vite aperçu que certaines des nouvelles façons de faire méritaient à tout le moins qu’on réfléchisse à leur maintien. Le télétravail en constitue un bon exemple. Force a été d’admettre que dans plusieurs milieux, il a favorisé de meilleurs rendements de la part des employés.

Dans les écoles primaires et secondaires, l’allègement des examens du ministère et le passage de trois étapes à deux étapes se sont avérés bénéfiques tant pour les élèves que pour le corps enseignant. Des épreuves ministérielles plus courtes, moins nombreuses et à plus petite pondération ont tout de même permis de recueillir un échantillonnage pertinent de l’évolution des élèves, tout en réduisant leur degré d’anxiété face à ces évaluations.

Quant aux deux étapes, elles ont permis aux enseignants d’accorder plus de temps aux apprentissages des élèves, objectif premier de leur mission. En effet, un bulletin de moins à produire épargne de trois à quatre semaines d’évaluations de toutes sortes.

Cette semaine, le ministre Drainville a annoncé le retour à la situation d’avant-COVID, soit une année scolaire à trois bulletins, ainsi que de lourdes épreuves ministérielles à être réalisées quand le soleil des après-midis de juin chauffera la brique et le béton des écoles, au point d’en rendre insoutenable la chaleur des salles de classes mal ventilées. Entre maintenir des mesures gagnantes et donner l’illusion d’effacer les derniers vestiges de la pandémie dans son réseau, le ministre de l’Éducation a choisi la seconde option. En fait, le savait-il que ces mesures s’avéraient finalement gagnantes ?

Si seulement les enseignantes et les enseignants avaient été consultés.


Dans le cours d’univers social
Volet histoire et géographie

En début de semaine, la Chine s’est permis de rappeler au Canada ses obligations internationales1, suite à la hausse de l’itinérance dans la capitale canadienne, où elle possède une ambassade. Elle craint pour la sécurité de ses diplomates et demande ainsi au gouvernement canadien d’agir pour réduire l’itinérance et la toxicomanie.

Obligations internationales ?

J’aimerais que quelqu’un rappelle à la Chine qu’elle a massacré des centaines d’étudiants en 1989, qu’elle persécute et élimine ses Ouïghours et qu’elle a séquestré, torturé et condamné à mort deux Canadiens innocents durant plus de 1000 jours, avant de les relâcher. Je ne mentionne ici que trois de ses nombreux manquements aux règles édictées par l’Organisation des Nations unies (ONU), dont elle est membre.

Pour la cohérence et la crédibilité, on repassera.

1 Gerbet, Thomas. L’ambassade de Chine se plaint d’être « envahie » par des itinérants d’Ottawa. Radio-Canada.ca. Le 28 août 2023.


Dans le cours de français

Quand je suis devenu #LeProfCorrige, lors de la campagne électorale québécoise de 2018, ma classe virtuelle n’était composée que de personnalités politiques. Par extension, depuis que je rédige mes billets hebdomadaires, j’y ai ajouté celles du monde médiatique.

Aujourd’hui, je me permets une exception. Je m’en veux presque de m’en prendre à un transporteur scolaire, dont la mission est plus pratique que littéraire. Toutefois, quand on fraye dans un milieu écolier on doit, selon mon humble avis, apporter un minimum de soin à la forme de son message.

#LeProfCorrige

Voici ce qu’on aurait dû lire :

« Bonjour à tous, nous sommes en pleine (au singulier) effervescence de la rentrée, alors partagez en grand nombre car il nous manque quelques conducteurs de minibus dans Lasalle, Lachine, Verdun, Vaudreuil-Dorion, ainsi qu’une berline pour Rigaud. Aidez-nous en partageant le plus possible. Merci beaucoup. »


Dans le cours de musique

Avec la sortie de son nouvel album, 99 Nights, difficile de passer à côté de Charlotte Cardin pour la #musiquebleue de cette semaine. Voici Confetti.

Charlotte Cardin – Confetti – 99 Nights – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Après l’annonce d’un jeu télévisé voué à la promotion de la langue française (La langue dans ma poche, Télé-Québec, avec Anaïs Favron et Mike Clay à l’animation), voilà qu’un studio montréalais de création de jeux vidéos, Affordance, lancera sous peu une série d’applications lexicales visant à permettre aux joueurs d’apprendre et de perfectionner leur français tout en s’amusant sur leurs plateformes favorites.

À l’origine de cette initiative se trouve un Américain francophile, Avery Rueb, cofondateur d’Affordance. Le tout sera réalisé en collaboration avec l’Office québécois de la langue française.

Site d’Affordance

Durivage, Pierre-Marc. Avery Rueb, le Jim Corcoran du jeu vidéo. La Presse, Montréal. Le 23 mars 2021.