Billet du 8 septembre 2023 : Chaleur inhumaine

Au début de chaque semaine, la plupart du temps, j’ai déjà une bonne idée de ce que contiendra mon billet du vendredi à venir. Cette semaine, l’inspiration se montrait plus difficile. Avec cette chaleur insoutenable en pleine rentée scolaire, le sujet s’est finalement imposé de lui-même.

La vague de chaleur n’était qu’annoncée que, déjà, le Centre de services scolaire au Cœur-des-Vallées notifiait qu’il fermait ses établissements primaires et secondaires, sur la base d’un facteur humidex qui allait porter la température extérieure à plus de 40 degrés Celsius. En 28 ans de carrière, j’ai vu des écoles fermer pour des tempêtes de neige, des chutes de verglas, des pannes de courant, des bris dans le bâtiment et une épidémie de coronavirus. Pour des températures trop élevées, au Québec, c’était la première fois.

Personnellement, au départ, je souhaitais que l’école où j’enseigne demeure ouverte, parce que chaque fermeture en raison de la température entraîne la perte d’une journée pédagogique dont la date au calendrier a été mûrement réfléchie en fonction des besoins de formation et de planification du personnel enseignant. Après avoir vécu les trois journées de grande chaleur, je me demande maintenant si la fermeture n’aurait pas été préférable, tellement l’inconfort affectait la concentration et la réceptivité des élèves. Un des miens a même subi un malaise, possiblement un coup de chaleur. Disons que les apprentissages se sont avérés très limités, cette semaine.

Si l’empathie s’est fait grandement ressentir autour de nous, il s’est tout de même trouvé quelques personnes pour nous signifier, subtilement ou plus directement, que nous nous plaignions pour rien. À la lumière des arguments fournis par ces individus, à savoir que nous avons tous vécu de telles chaleurs dans le passé, que de nombreux autres corps de métiers sont plus à plaindre que les enseignants et que ces derniers se plaignent beaucoup plus pour eux que pour les élèves, je crois que quelques précisions s’imposent.

D’abord, oui, j’ai déjà vécu des chaleurs similaires à celles de cette semaine, mais en juillet et en août seulement, alors que nous n’avons pas à mettre les pieds dans une école. Les 32 degrés dans nos classes sont une chose, mais les 65 % d’humidité nous font ressentir 5 à 10 degrés de plus. Jamais, depuis le début de ma carrière, je n’avais eu, avant cette semaine, à enseigner dans de telles conditions.

Je sais, c’est pire pour les soudeurs, les pompiers, les cuisiniers et plusieurs autres. Si j’avais choisi un de ces métiers, je me serais attendu à travailler dans des chaleurs inconfortables. Mais j’ai choisi de devenir enseignant et les températures des trois derniers jours m’ont empêché de bien accomplir mon travail. Pas parce que j’avais trop chaud et que l’eau me coulait tout le long du corps, mais parce que la réceptivité des élèves, comme je le mentionnais plus haut, s’en trouvait considérablement diminuée. Personnellement, j’ai donné la moitié de mes cours dehors, à l’ombre, au prix de nombreuses pertes de temps principalement causées par les précieux outils de travail que j’ai dû laisser en classe, de même que par les déplacements. Quand une telle situation s’échelonne sur plusieurs jours, il faut ensuite mettre les bouchées doubles pour rattraper le temps perdu d’un programme très chargé.

Ce qui est aussi frustrant, c’est que la situation aurait pu s’avérer plus confortable dans notre cas. Mon école possède la fameuse ventilation mécanique dont parlait le ministre Drainville, mardi. Le problème, c’est qu’elle est dirigée à distance par le Centre de services et que ce dernier l’arrête entre 19 heures et 6 heures. La chaleur et l’humidité accumulées ne s’évacuent donc pas durant la nuit, quand le bâtiment est vide. Non seulement notre concierge de soir a-t-il suffoqué durant la dernière heure de son quart lors de trois soirées consécutives, mais tout le monde, élèves et personnel, entrait dans une école déjà chaude et humide le matin, avant même que les rayons solaires de la journée ne viennent en rajouter.

Avec la crise climatique en cours, cette situation risque de se reproduire. Les solutions existent, il faut seulement voir à les appliquer. Laisser fonctionner la ventilation lorsque nécessaire constituerait déjà un bon début, pas trop coûteux.


Dans le cours de musique

On l’attendait déjà depuis un bout de temps, le nouvel album d’Alaclair Ensemble est maintenant paru. Il a pour titre Lait paternel. La pièce que je propose cette semaine s’intitule Tikisson Woke.

Alaclair Ensemble – Tikisson Woke – Lait paternel – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Elle sera brève et date de quelques semaines, mais elle vaut la peine qu’on y consacre quelques lignes. À partir de cette saison, plus aucune bagarre ne sera tolérée dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ). Les belligérants seront expulsés, alors que l’instigateur sera suspendu pour le match suivant.

Si seulement la LNH pouvait se doter du même règlement !


Billet du 1er septembre 2023 : Incohérence généralisée

Il a fallu réagir rapidement quand la pandémie de COVID-19 et le confinement qui l’accompagnait se sont pointés. Plusieurs paradigmes sont tombés, alors que s’est imposée une révision complète de nos modes de fonctionnement. Avec le recul, on s’est vite aperçu que certaines des nouvelles façons de faire méritaient à tout le moins qu’on réfléchisse à leur maintien. Le télétravail en constitue un bon exemple. Force a été d’admettre que dans plusieurs milieux, il a favorisé de meilleurs rendements de la part des employés.

Dans les écoles primaires et secondaires, l’allègement des examens du ministère et le passage de trois étapes à deux étapes se sont avérés bénéfiques tant pour les élèves que pour le corps enseignant. Des épreuves ministérielles plus courtes, moins nombreuses et à plus petite pondération ont tout de même permis de recueillir un échantillonnage pertinent de l’évolution des élèves, tout en réduisant leur degré d’anxiété face à ces évaluations.

Quant aux deux étapes, elles ont permis aux enseignants d’accorder plus de temps aux apprentissages des élèves, objectif premier de leur mission. En effet, un bulletin de moins à produire épargne de trois à quatre semaines d’évaluations de toutes sortes.

Cette semaine, le ministre Drainville a annoncé le retour à la situation d’avant-COVID, soit une année scolaire à trois bulletins, ainsi que de lourdes épreuves ministérielles à être réalisées quand le soleil des après-midis de juin chauffera la brique et le béton des écoles, au point d’en rendre insoutenable la chaleur des salles de classes mal ventilées. Entre maintenir des mesures gagnantes et donner l’illusion d’effacer les derniers vestiges de la pandémie dans son réseau, le ministre de l’Éducation a choisi la seconde option. En fait, le savait-il que ces mesures s’avéraient finalement gagnantes ?

Si seulement les enseignantes et les enseignants avaient été consultés.


Dans le cours d’univers social
Volet histoire et géographie

En début de semaine, la Chine s’est permis de rappeler au Canada ses obligations internationales1, suite à la hausse de l’itinérance dans la capitale canadienne, où elle possède une ambassade. Elle craint pour la sécurité de ses diplomates et demande ainsi au gouvernement canadien d’agir pour réduire l’itinérance et la toxicomanie.

Obligations internationales ?

J’aimerais que quelqu’un rappelle à la Chine qu’elle a massacré des centaines d’étudiants en 1989, qu’elle persécute et élimine ses Ouïghours et qu’elle a séquestré, torturé et condamné à mort deux Canadiens innocents durant plus de 1000 jours, avant de les relâcher. Je ne mentionne ici que trois de ses nombreux manquements aux règles édictées par l’Organisation des Nations unies (ONU), dont elle est membre.

Pour la cohérence et la crédibilité, on repassera.

1 Gerbet, Thomas. L’ambassade de Chine se plaint d’être « envahie » par des itinérants d’Ottawa. Radio-Canada.ca. Le 28 août 2023.


Dans le cours de français

Quand je suis devenu #LeProfCorrige, lors de la campagne électorale québécoise de 2018, ma classe virtuelle n’était composée que de personnalités politiques. Par extension, depuis que je rédige mes billets hebdomadaires, j’y ai ajouté celles du monde médiatique.

Aujourd’hui, je me permets une exception. Je m’en veux presque de m’en prendre à un transporteur scolaire, dont la mission est plus pratique que littéraire. Toutefois, quand on fraye dans un milieu écolier on doit, selon mon humble avis, apporter un minimum de soin à la forme de son message.

#LeProfCorrige

Voici ce qu’on aurait dû lire :

« Bonjour à tous, nous sommes en pleine (au singulier) effervescence de la rentrée, alors partagez en grand nombre car il nous manque quelques conducteurs de minibus dans Lasalle, Lachine, Verdun, Vaudreuil-Dorion, ainsi qu’une berline pour Rigaud. Aidez-nous en partageant le plus possible. Merci beaucoup. »


Dans le cours de musique

Avec la sortie de son nouvel album, 99 Nights, difficile de passer à côté de Charlotte Cardin pour la #musiquebleue de cette semaine. Voici Confetti.

Charlotte Cardin – Confetti – 99 Nights – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Après l’annonce d’un jeu télévisé voué à la promotion de la langue française (La langue dans ma poche, Télé-Québec, avec Anaïs Favron et Mike Clay à l’animation), voilà qu’un studio montréalais de création de jeux vidéos, Affordance, lancera sous peu une série d’applications lexicales visant à permettre aux joueurs d’apprendre et de perfectionner leur français tout en s’amusant sur leurs plateformes favorites.

À l’origine de cette initiative se trouve un Américain francophile, Avery Rueb, cofondateur d’Affordance. Le tout sera réalisé en collaboration avec l’Office québécois de la langue française.

Site d’Affordance

Durivage, Pierre-Marc. Avery Rueb, le Jim Corcoran du jeu vidéo. La Presse, Montréal. Le 23 mars 2021.


Billet du 9 juin 2023 : Au-delà des changements

Je ne crois plus aux changements climatiques.

N’allez surtout pas me caser dans le même créneau que les climatosceptiques ou les ultraconservateurs, il n’en est rien. J’estime plutôt que les changements sont chose du passé et n’ont plus rien d’actuel. Il faut maintenant évoquer l’urgence climatique. Certains pousseront même le bouchon un peu plus loin et parleront de crise climatique. Les phénomènes naturels récents, donnant lieu à des scènes parfois apocalyptiques, deviennent la norme plus que l’exception.

L’alarme est sonnée depuis longtemps. Les premiers à le faire passaient pour des illuminés. Les suivants, pour des écolos hippies. Aujourd’hui, ce sont des centaines d’organismes et de porte-parole, partout à travers le monde, qui actionnent la sonnette. Les jeunes, je suis bien placé pour en témoigner, suivent le mouvement.

Il y a une trentaine d’années, Jean Allaire a prononcé une phrase qui m’est toujours restée en tête : « Un peuple qui n’écoute pas sa jeunesse est un peuple qui n’écoute pas son avenir, et qui n’en a peut-être pas. »

Il n’a jamais cru si bien dire.


Les classes multiniveaux sont monnaie courante dans la société québécoise. On remplit les classes au maximum et quand il reste des élèves, on regroupe les surplus de deux niveaux différents dans une seule classe, obligeant la personne titulaire de cette classe à enseigner deux programmes.

Le problème est encore plus criant lorsque ce sont des élèves de deux cycles différents qui sont ainsi regroupés. Au Québec, un cycle scolaire s’étire sur deux ans, la seconde année servant à consolider les notions acquises lors de la première.

Face à cette situation, l’auteur et ex-enseignant Daniel Brouillette a interpellé le ministre de l’Éducation, cette semaine. Si j’ai relayé sa lettre sur mes réseaux sociaux, je me permets également de le faire ici. Cette cause mérite d’être entendue.

«Bonjour, monsieur Bernard Drainville, député de Lévis à l’Assemblée nationale!

Vous n’aurez sûrement pas le temps de lire ce message, mais je me croise les doigts pour qu’il ne passe pas inaperçu au niveau de votre équipe. Je suis fort heureux que vous vous préoccupiez du français. En tant qu’ex-enseignant devenu écrivain jeunesse, je crie haut et fort depuis des années que les jeunes devraient écrire TOUS LES JOURS. Même si je demeure un brin sceptique (vos quelques prédécesseurs ont été pour le moins décevants), il reste que vos récentes annonces m’apportent un brin d’espoir. Vous êtes sur la bonne voie.

Si je vous interpelle, ce n’est pas pour vous lancer des fleurs (c’était quand même une belle façon d’amorcer le tout), mais plutôt pour vous aiguiller sur un problème qui, de l’avis de tous les spécialistes et de toutes les enseignantes, nuit à la réussite : les classes multi-intercycles. Juste dans ma petite ville de Lorraine, l’an prochain, il y aura une classe de 4-5 dans chacune de nos trois écoles primaires. Oui, trois classes rassemblant des élèves de 4e année, qui consolideront les apprentissages du 2e cycle, avec des élèves de 5e année, qui apprendront les nouvelles notions du 3e cycle. Et on présente ça comme si c’était normal, alors que c’est absolument aberrant !

Ça ne prend pas la tête à Papineau pour deviner que toutes les profs fuiront ces contrats de m****. Résultat : de jeunes profs avec peu ou pas d’expérience en hériteront. De quoi éteindre leur passion assez vite!

Dans une société où l’école est soi-disant importante, jamais on ne devrait permettre à des classes multi d’exister (en région éloignée, je peux toujours comprendre), encore moins quand les élèves ne sont pas au même cycle. Laissons la boulechite de côté : ces classes existent uniquement parce qu’on cherche à sauver d’importantes sommes d’argent. Oui, ça coûte moins cher en personnel. Oui, ça permet de régler le problème criant de manque de locaux. L’argent, encore l’argent… Et les élèves là-dedans ? L’école n’est-elle pas censée être centrée sur les besoins des jeunes ? Quand on tourne les coins ronds, on en paie le prix plus tard, vous le savez fort bien. Même pas besoin de vous en convaincre…

Monsieur Drainville, si le français est si précieux à vos yeux, ce que je crois sincèrement puisque je vous écoutais régulièrement au 98,5, ajoutez l’abolition des classes multi à votre réforme. Ce n’est pas rendre service à qui que ce soit de mélanger 12 jeunes de 4e année avec 12 jeunes de 5e année. Les directions essaient de redorer le tout pour que la pilule passe bien auprès des parents, mais on sait tous que c’est antipédagogique.

Merci et bonne continuité.»

Daniel Brouillette, auteur de littérature jeunesse.


Dans le cours de musique

En #musiquebleue, cette semaine, voici un retour dans le jazz moderne montréalais, avec le groupe Solarium. La pièce Houdini est tirée de l’album Aube/Nocturne, lancé vendredi dernier.

Solarium – Houdini – Aube/Nocturne – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Les Olympiades canadiennes des métiers et des technologies réunissent, depuis 27 ans, plusieurs centaines de concurrents de partout au pays. Ces personnes rivalisent de compétences et d’expertises dans des démonstrations de plus de 40 métiers spécialisés, devant juges et spectateurs.

Cette année, la compétition a été remportée par Marie-Soleil Audiffren, étudiante en dessin du bâtiment au Centre de services scolaire des Mille-Îles (CSSMI). Là où l’exploit est d’autant plus remarquable, c’est que la nouvelle championne canadienne a suivi un parcours scolaire atypique, en raison d’une dysphasie sévère. Grâce à sa détermination, elle a su développer ses talents de dessinatrice qui lui ont fait remporter la médaille d’or lors des Jeux régionaux, le bronze aux Olympiades québécoises, et finalement la plus haute marche du podium à la compétition canadienne.


Billet du 2 juin 2023 : Quand on lit entre les lignes

Savoir lire entre les lignes est une faculté qui s’acquiert. Quand le ministre de l’Éducation ose affirmer que de donner une classe à quelqu’un qui ne possède qu’un diplôme d’études secondaires est préférable à laisser cette classe sans enseignant1, je commence à comprendre le fond de sa pensée. La vie publique de Bernard Drainville étant ponctuée d’allers-retours entre les médias et l’Assemblée nationale, il a pourtant maintes fois dénoncé la piètre qualité des résultats en français chez les élèves du secondaire. Il ouvre maintenant la porte du statut d’enseignant aux personnes qui en sont issues, sans avoir étudié au-delà.

Dans mon billet de la semaine dernière2, j’établissais un parallèle entre la pénurie de juges à la Cour supérieure du Québec et celle dans le domaine de l’enseignement, en illustrant les différences notoires dans les manières de les gérer. Cette semaine, c’est le chroniqueur Richard Martineau qui a tenté un exercice similaire3, parodiant l’arrivée fraîche de 15 nouveaux chirurgiens dans un hôpital, après que ceux-ci aient suivi une formation accélérée de 30 crédits. La comparaison suggérée par Martineau démontre rapidement le ridicule de la situation.

Enseigner, ce n’est pas uniquement transmettre et évaluer des notions de français, de mathématiques et de quelques autres matières. C’est aussi créer des liens d’attachement avec chaque élève. C’est déceler les difficultés, académiques ou autres, de chacun d’eux. C’est collaborer avec les parents. C’est mettre en place des structures et des interventions visant la réussite scolaire et le développement des habiletés sociales. C’est participer à plusieurs comités pour stimuler l’intérêt d’un groupe en particulier ou de l’école entière. C’est contacter différents organismes chaque fois que les besoins d’un enfant le requièrent. C’est aussi entretenir les suivis qui en découlent. C’est de nombreux rapports écrits demandés par des professionnels de la santé et autres spécialistes, remplis la plupart du temps sur notre temps personnel. Et toujours gratuitement. C’est gérer les émotions des enfants et, de plus en plus, composer avec celles de leurs parents. C’est planifier chaque semaine plusieurs activités académiques en les développant à travers diverses approches pédagogiques de manière à rejoindre tous les élèves dans leurs différents styles d’apprentissage. Et j’en passe.

Après mon parallèle de la semaine dernière et la lecture de la rubrique de Richard Martineau, je me suis demandé ce qu’il adviendrait si nous procédions à l’inverse et que nous insistions pour que, comme c’est le cas en justice et en santé, le domaine de l’éducation ne fasse appel qu’à du personnel légalement qualifié. Probablement que les délais pour obtenir de l’instruction s’avéreraient longs. On devrait fermer des classes faute d’enseignants. Pour les mêmes raisons, des écoles pourraient devoir réduire leurs heures ou fermer temporairement. Dans tous ces cas, nombre d’enfants devraient demeurer à la maison, faute de pouvoir obtenir une instruction de qualité, donnée par une personne qualifiée.

Et c’est là qu’il faut lire entre les lignes. On l’a constaté durant la pandémie, notre société n’est pas équipée pour garder ses enfants à la maison. On a beau prétendre que l’école est un milieu d’apprentissage, c’est son côté service de garde qu’on recherche d’abord et avant tout. Il n’y a plus d’enseignants ? Arrangez-vous pour trouver quelqu’un qui va au moins garder mon enfant, aux frais de l’État.

Ça, le ministre Drainville l’a compris. Et l’évidence est telle qu’il peut impunément tolérer l’inacceptable, pour reprendre les mots de Marwah Rizqy. La lecture des sous-entendus n’aura jamais paru aussi limpide.

1 Plante, Caroline. Un diplôme d’études secondaires, c’est mieux que rien, plaide Bernard Drainville. La Presse canadienne. Le 1er juin 2023.

2 Billet du 26 mai 2023 : Un positionnement historique récent.

3 Martineau, Richard. N’importe qui peut être prof, voyons! Le Journal de Montréal. Le 1er juin 2023.


On arrive à un des quelques moments de l’année où il faut abréger l’écriture du blogue pour investir ce précieux temps dans la correction des évaluations et la compilation des bulletins. Même si on voulait qu’il en soit autrement, les paupières s’affairent à nous rappeler que le corps requiert un minimum de repos. Pas question de couper sur les heures de sommeil, donc. On limite le nombre de blocs pour cette semaine.


Dans le cours de musique

Je prends quand même le temps de vous proposer une #musiquebleue. Avec la sortie récente du dernier Half Moon Run, le choix s’avérait facile. L’album s’intitule Salt. Voici la pièce You Can Let Go.

Half Moon Run – You Can Let Go – Salt – #musiquebleue

Billet du 19 mai 2023 : Improvisations mixtes

Je paie des cotisations syndicales depuis une trentaine d’années. Pour ce qui est du militantisme, cependant, je laisse ça à d’autres collègues. Cette semaine, le temps d’une soirée, j’ai reconsidéré ce choix. Les énormités proférées par le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, en entrevue au Devoir, n’avaient d’égales que ses improvisations, sa condescendance et la méconnaissance de ses dossiers. Dans l’actualité, il a été abondamment question de sa déclaration concernant la non-comparaison possible entre le travail de députation et celui de l’enseignement. Au-delà de cet impair, qui n’a meublé que quelques-unes des 59 minutes qu’a duré l’enregistrement de la rencontre, ses positions concernant la formation continue du personnel enseignant, le futur Institut national de l’excellence en éducation (INEE) et l’éducation à trois vitesses s’avèrent inquiétantes. C’est comme si on confiait à n’importe quel gérant d’estrade la direction du Canadien de Montréal, sur la simple base de ses connaissances des chroniques de Mathias Brunet, de Richard Labbé et de Réjean Tremblay, et que l’énergumène en question se lançait sur-le-champ dans un vaste chantier en prétendant connaître la recette infaillible pour ramener la Coupe Stanley dans la métropole.

Le seul endroit où Drainville a marqué un point, c’est lorsque les journalistes Marie-Michèle Sioui et Michel David l’ont défié sur l’absence d’indépendance de l’INEE par rapport au ministre. Après une partie de bras de fer, il a sorti l’extrait du projet de loi qui décrit les grandes lignes du mandat de l’Institut, et dont un seul des neuf éléments stipule qu’il doit être réalisé de concert avec le ministre de l’Éducation.

Pour le reste, il n’a pas été en mesure d’expliquer convenablement les raisons pour lesquelles il préfère se doter de l’INEE plutôt que de revoir certains mandats du Conseil supérieur de l’éducation (CSE) et de lui confier ce rôle, comme il voit dans la formation continue des enseignantes et enseignants la solution magique à la complexité de leur tâche en raison de la hausse de la diversité dans les classes. Pourtant, les 30 heures de formation sur deux ans sont déjà exigées (et remplies), sans que l’ombre d’un début de résultat à ce niveau se pointe à l’horizon. Remarquez qu’il prétend néanmoins le contraire sur la vidéo, évoquant un endroit, sans avancer de sources ni de statistiques. Lorsque, plus tard durant l’entrevue, il est question de sa mesure visant à inclure dans les classes des surveillantes et des surveillants déjà à l’emploi dans les écoles, le ministre insiste sur son importance et son utilité, mais la lie aux actuelles négociations de la prochaine convention collective.

Lorsqu’a été mentionnée la disparité entre l’école publique, l’école publique avec projets particuliers et l’école privée, notamment en ce qui concerne la facilité d’accès à l’université, Bernard Drainville a on ne peut plus clairement mentionné que la pratique d’un métier était aussi valorisante que celle d’une profession, et que la situation actuelle permettait justement l’octroi de diplômes d’études professionnelles et d’études collégiales, autant que de diplômes universitaires. Quand, par deux fois, Michel David lui a demandé de commenter le fait que les chiffres récents indiquaient que les taux de réussite scolaire dans les écoles privées permettaient à ses élèves un choix beaucoup moins offert à ceux qui fréquentent le secteur public pour les études postsecondaires, il a chaque fois esquivé la question et martelé l’importance des métiers.

À de nombreuses reprises, durant l’entrevue, le ministre a hésité et bafouillé avant de fournir des réponses peu convaincantes. Lorsqu’il le faisait, aucune source ne venait étayer ses propos, ce qui s’avère plutôt étonnant pour un journaliste de carrière. En toute fin d’exercice, alors qu’il venait de défendre bec et ongles la formation rapide pour qualifier de nouveaux titulaires de classes, Marie-Michèle Sioui lui a demandé si, justement, ces personnes obtiendraient le même salaire que celles qui ont fait quatre années de baccalauréat. Il a figé, hésité et a finalement mentionné n’avoir aucune réponse pour l’instant. Ce qui s’avère là aussi étonnant pour un ministre de l’Éducation en poste depuis sept mois.


Et je cite :

« Michel, tu permets, je vais te tutoyer. Tu compares vraiment la job d’une enseignante à la job d’un député ? T’es en train de me dire que ça se compare, ça, là ? »

Le ministre de l’Éducation Bernard Drainville au chroniqueur Michel David, le 15 mai 2023.

Michel David venait de lui demander de commenter le fait que le personnel enseignant québécois n’obtiendrait pas encore la parité salariale avec ses collègues ontariens, alors que les députés de l’Assemblée nationale s’apprêtent à se voter une augmentation qui fera d’eux les mieux payés au Canada, exception faite de ceux de la Chambre des communes.

Et je cite :

« J’ai été prof à l’université et malgré cette expérience, j’étais brûlée après une semaine à titre d’enseignante dans une classe de 5e année. Après plusieurs mois de suppléance, je peux affirmer qu’un enseignant peut être un excellent député, mais l’inverse est moins vrai ! »

Marwah Rizqy, députée de St-Laurent, le 16 mai 2023.

Différents extraits de l’entrevue de Bernard Drainville au journal Le Devoir ont circulé sur les réseaux sociaux, cette semaine. Pour éviter toute ambiguïté, je diffuse ici la version intégrale d’une heure.


Et je cite :

« En aucun cas, j’ai voulu insinuer que le travail d’enseignant a moins d’importance que celui de député. À mes yeux, toutes les professions et tous les métiers méritent le même respect qu’on soit enseignante, infirmière, machiniste, plombier, etc. »

Bernard Drainville, ministre de l’Éducation, le 17 mai 2023.

Dans le cours de français

Grammaticalement, il n’y a aucun problème à utiliser l’expression je m’excuse. Dans les faits, toutefois, il s’avère incongru, voire arrogant, de s’excuser soi-même pour un mauvais geste commis ou une plate parole prononcée. Il vaut mieux dire je vous présente mes excuses ou encore veuillez m’excuser.

Et je cite :

« Je me suis mal exprimé. C’est une maladresse. Si certaines personnes se sont senties blessées, surtout des enseignants et des enseignantes, oui, je m’excuse auprès d’elles. »

Bernard Drainville, ministre de l’Éducation, le 18 mai 2023.

#LeProfCorrige

Ici, on aurait dû lire oui, je leur présente mes excuses, plutôt que oui, je m’excuse auprès d’elles.


Quant à la sincérité des excuses, je veux bien laisser le bénéfice du doute au ministre, mais je suis déçu. Le conditionnel employé dans son libellé ajoute à sa désinvolture et exprime une situation qui diffère grandement de la réalité perçue sur le terrain, croyez-moi. Personnellement, je me suis senti beaucoup plus méprisé que blessé.

Après ces différentes bourdes, appelons-les comme ça, à l’endroit du principal groupe avec lequel il doit composer, je me demande sérieusement ce qu’il reste de crédibilité à Bernard Drainville pour mener à bien le renouvellement de la convention collective des enseignantes et enseignants du Québec.


Dans le cours de musique

Soif est le quatrième album de l’autrice-compositrice-interprète Ariane Brunet, qui travaille sous le nom de L’Isle. Son style musical et le son qu’elle produit ne sont pas sans rappeler une certaine Vanessa Paradis. Toutefois, Ariane est une artiste québécoise à part entière, dont le talent demeure original et indéniable.

Voici le vidéoclip de la pièce Vanille.

L’Isle – Vanille – Soif – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Diane Dufresne fait maintenant partie du Panthéon de la musique canadienne. Elle y a été introduite cette semaine. Établi en 1978, l’organisme accueille ainsi sa première femme interprète québécoise et francophone. Les autres membres francophones sont Luc Plamondon et Daniel Lanois, ce dernier étant né d’un père francophone et d’une mère anglophone. Outre Plamondon et Lanois, Oliver Jones, Oscar Peterson, Corey Hart et Leonard Cohen font partie des personnalités québécoises membres du Panthéon.


Source : Éric Godin – Le Devoir – Le 18 mai 2023

Billet du 28 avril 2023 : À l’ordre, s’il vous plaît

J’en suis à ma 27e année d’enseignement. Ai-je déjà travaillé avec des titulaires de classe inadéquats dans leur pédagogie ou leurs comportements ? Oui.

Les ai-je dénoncés ? Quand j’étais moi-même témoin de paroles ou de gestes récurrents et inacceptables dirigés vers les enfants, oui.

Est-ce que quelque chose a été fait ? Oui, chaque fois. Toutes les directions avec qui j’ai travaillé avaient à cœur le bien-être de leur personnel, mais celui des élèves et la mission de l’école primaient.

Maintenant, entendons-nous. Je fais ici allusion à une infime proportion de toutes les personnes avec qui j’ai travaillé, à travers ces années. Quelques individus, que l’on peut probablement compter sur les doigts d’une seule main, parmi plus de deux centaines. Dans tous ces cas qui me viennent en tête, la direction colligeait les éléments au dossier et assurait les interventions nécessaires. Qu’arrivait-il ensuite ? Chaque cas est unique. Mais sans faute professionnelle grave, pouvant être concrètement démontrée, le congédiement est difficilement envisageable et incombe à la direction du centre de services scolaire, pas à celle de l’école.

J’ai tout de même été témoin d’au moins une suspension et de quelques retraites anticipées. Est-ce que d’autres ont réussi à s’accrocher et à demeurer en poste, malgré tout ? Malheureusement, oui.


Avec les événements des derniers jours, il est beaucoup question de la création d’un ordre professionnel pour les enseignantes et les enseignants. Je me suis personnellement toujours prononcé en faveur, chaque fois que j’ai eu à le faire. À chacune de ces fois, nous étions peu nombreux dans ce camp.

Je considère que l’adhésion à un tel regroupement pourrait nous apporter beaucoup. L’exemple que je cite souvent est celui des nombreux et volumineux rapports qui nous sont demandés par des spécialistes de la santé qui suivent certains de nos élèves. Ces questionnaires sont remplis sur notre temps personnel, souvent à la maison, bénévolement. Pourtant, lorsque nous demandons au même médecin de prendre quelques secondes pour nous écrire un billet visant à motiver notre absence du travail pour venir le rencontrer, il nous facture une cinquantaine de dollars parce que la Régie de l’assurance maladie ne rembourse pas ce type de frais. C’est là une différence notable entre un corps d’emploi sous l’égide d’un ordre professionnel et un autre qui n’en dispose pas.

Parce que pour la protection des citoyens, voire des élèves, le ministre Drainville a entièrement raison lorsqu’il affirme que les mécanismes actuels permettent de l’assurer. À ce niveau, l’ordre professionnel ne ferait que les regrouper vers un guichet unique.


Dans le cours d’éthique et culture religieuse
Volet éthique

Et je cite :

« Si demain matin il y avait une élection dans Camille-Laurin, sans vol de dépliant du PQ, est-ce que le député de Camille-Laurin serait le député qui est ici devant nous aujourd’hui ? »

François Legault, à propos de Paul St-Pierre Plamondon, le 25 avril 2023.

C’est vrai, la campagne du chef du Parti québécois dans la circonscription de Camille-Laurin ne levait pas avant le vol de ce dépliant. C’est le renvoi de la coupable, la candidate de Québec solidaire, qui a probablement assuré la victoire de M. St-Pierre Plamondon. Qu’un analyste politique ou un humoriste le rappelle, dans un contexte où une telle remarque s’y prête, ne m’aurait pas heurté. Que cela vienne du premier ministre est différent. S’abaisser à cette mesquinerie n’est pas digne de la position qu’il occupe.


Dans le cours de musique

Peu d’artistes québécois donnent dans le RnB. Parmi eux, on compte Emmanuel Travis, originaire de Châteauguay. Oeuvrant dans l’industrie depuis près de 25 ans, il vient de lancer son sixième album, Dopamine. Tirée de cet album, voici la pièce Les sabliers.

Emmanuel Travis – Les sabliers – Dopamine – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

C’est fait, une loi oblige maintenant les géants de la diffusion en ligne à soutenir davantage les contenus canadiens. Ceci implique l’inclusion, la promotion et la mise en valeur de musique, de films et d’émissions en français, en anglais, ainsi que dans les langues autochtones. Le Conseil de la télédiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) acquiert ainsi des pouvoirs qui lui permettront de sanctionner financièrement les plateformes qui y dérogeront.

Dans un autre volet, le gouvernement fédéral étudie actuellement la possibilité d’imposer à ces mêmes géants du web de verser des redevances aux médias canadiens lorsqu’ils utilisent leurs contenus.


Billet du 11 décembre 2020 : La distance a de l’importance

La semaine prochaine marquera le retour de l’enseignement à distance, pour les élèves et les membres du personnel des écoles primaires du Québec. Pour toutes les classes n’ayant subi aucun isolement préventif cet automne, ce sera une première depuis le printemps dernier. Durant quatre jours, les 17, 18, 21 et 22 décembre, les cours aux élèves se donneront via des plateformes de visioconférence, dans le cas qui m’implique.

Comme je l’expliquais dans un billet antérieur, nous sommes prêts. Technologiquement, du moins. Académiquement aussi. Psychologiquement ? C’est ce qui reste à voir. Les élèves ont été tellement marqués par le confinement du printemps qu’ils auraient préféré demeurer à l’école. Et que dire de mes collègues et moi.

Respectons les règles et restons chacun chez soi, en ce temps des Fêtes. C’est un grand coup à donner, mais il est nécessaire. Et surtout, nous mettons ainsi toutes les chances de notre côté pour voir les écoles rouvrir à la date prévue, le 6 janvier 2021.


Dans le cours de français

La lecture que je dévore quotidiennement, depuis les dernières semaines, se trouve ailleurs que dans un bouquin. C’est sur Twitter qu’elle est publiée. À la manière d’un roman-feuilleton, le journaliste franco-américain William Reymond diffuse tous les matins ses observations et enquêtes du jour sur les suites de la dernière élection américaine. Le contenu est très captivant !

Le flair de William Reymond pour prédire les actions à venir de Donald Trump et de son entourage est impressionnant. Il a été le premier à qualifier de coup d’état tous les accrocs à la démocratie dont Trump s’est rendu responsable. Il tient également le compte des gains et revers du camp présidentiel dans les différentes cours américaines, alors que ce dernier tente de faire reconnaître une fraude électorale lors du scrutin de novembre. En date d’hier matin, le compte était d’une victoire contre 55 défaites.

Je me surprends à me rendre chaque jour sur son compte Twitter pour prendre connaissance du dernier épisode (c’est ainsi qu’il les appelle). L’angle abordé par William Reymond diffère de celui de tous les autres médias, en plus d’être teinté d’une grande dose d’humour. C’est un rendez-vous quotidien, au moins jusqu’au 20 janvier prochain.


Dans le cours de mathématiques

Des statistiques horrifiantes ont circulé sur les médias sociaux, cette semaine. Celles-ci en constituent un exemple. Voici le palmarès des dix journées les plus meurtrières dans l’histoire des États-Unis.

1- Le 8 septembre 1900 – L’ouragan de Galveston – 8 000 morts;
2- Le 17 septembre 1862 – La bataille d’Antietam, durant la guerre de Sécession – 3 600 morts
3- Le 9 décembre 2020 – Décès liés à la Covid-19 – 3 157 morts
3- Le 11 septembre 2001 – Attaques de l’État islamique en sol américain – 2 977 morts
4- Le 10 décembre 2020 – Décès liés à la Covid-19 – 2 900 morts
5- Le 2 décembre 2020 – Décès liés à la Covid-19 – 2 885 morts
6- Le 3 décembre 2020 – Décès liés à la Covid-19 – 2 857 morts
7- Le 8 décembre 2020 – Décès liés à la Covid-19 – 2 821 morts
8- Le 4 décembre 2020 – Décès liés à la Covid-19 – 2 637 morts
9- Le 1er décembre 2020 – Décès liés à la Covid-19 – 2 610 morts
10- Le 7 décembre 1941 – Attaque de Pearl Harbor – 2 403 morts

Ces chiffres donnent froid dans le dos.


Dans le cours de français, deuxième période

L’Office québécois de la langue française a publié un message qui a fait couler beaucoup d’encre, le 30 novembre dernier.

Plusieurs ont réagi, notamment des anglophones québécois, dont certains estimaient que des mots français, comme rendez-vous ou déjà-vu, étaient courants dans la langue de Shakespeare et que de ce fait, il n’y avait pas de quoi faire un plat (sans mauvais jeu de mots) avec l’utilisation de « take out » dans une publicité francophone.

Ma position dans ce débat est cohérente avec ce que je répète à mes élèves chaque fois qu’ils me demandent l’autorisation d’utiliser un anglicisme dans une situation d’écriture. Premièrement, le mot doit figurer dans un dictionnaire de langue française. Deuxièmement, il ne doit pas y avoir d’équivalent en français. Dans le cas qui nous préoccupe, aucune de ces deux conditions n’est respectée.

Et en réponse à celles et ceux qui reprochent à l’OQLF d’être trop pointilleux et de gaspiller des deniers publics en publicités inutiles, je répondrai que ce genre d’intervention fait clairement partie de son mandat.


#LeProfCorrige

Deux coquilles à l’intérieur d’une publication de l’animateur Bernard Drainville, cette semaine :

À la dernière ligne, on aurait dû lire « (…) on a réussi », plutôt que « (…) on a réussit ». Réussir est un verbe de 2e groupe, dont le participe passé s’écrit réussi. C’est ce participe passé qui constitue le troisième élément, après le pronom personnel et l’auxiliaire, d’un verbe conjugué au passé composé, comme c’est le cas ici.

Et juste au-dessus, on aurait dû voir « prête-noms » et non « prêtes-noms ». La portion verbe d’un nom composé demeure invariable au pluriel. Par exemple, le pluriel de casse-tête est casse-têtes.


Dans le cours de musique

Pour la #musiquebleue de cette semaine, mon choix s’arrête sur la chanson À ma manière, de Roxane Bruneau. La pièce fait partie de l’album Acrophobie, lancé le mois dernier. Les paroles d’À ma manière sont lourdes de sens et appellent à l’affirmation de soi. Mais au-delà des paroles, chantées sur un rythme pop-rock des plus entraînants, Roxane Bruneau a conçu un vidéoclip qui met en lumière (sous les néons) une douzaine de personnalités, de tous les âges et de tous les genres, qui ont été des précurseurs dans plusieurs domaines, souvent en nageant à contre-courant. Des personnes qui s’affirment et qui permettent à la société d’évoluer, grâce à leurs messages sincères et audacieux. Un vidéoclip simple, sans artifice, mais à voir.


La bonne nouvelle de cette semaine

Il y en a une qui éclipse toutes les autres, c’est l’homologation par Santé Canada du vaccin contre la Covid-19 de Pfizer et BioNTech. La vaccination pourra donc commencer dès la semaine prochaine. Tout est dit !