Billet du 4 avril 2025 : Entre mots et monuments

Cette semaine, La Presse publiait un article intitulé Un portrait inédit des fautes de français.1 On y découvre les résultats d’une analyse menée à partir de l’épreuve ministérielle d’écriture de 6e année, tenue en juin dernier. Un millier de copies ont été étudiées pour dresser un portrait fidèle des erreurs les plus courantes chez les jeunes Québécois.

Sans surprise, les fautes les plus fréquentes concernent la graphie des mots (anfent, actualitée), les accords en nombre ou en genre, ainsi que les erreurs liées aux pronoms sujets (tu pourraient, on aurais). Plus de 87 % des élèves ont commis au moins une faute d’orthographe lexicale, et 70 % ont rédigé un texte d’environ 300 mots, ce qui représente un bel effort à cet âge.

Mais ce que soulignent les spécialistes consultés dans l’article, c’est que ces erreurs ne sont pas nécessairement le signe d’un effondrement de la qualité du français. Bien au contraire. Elles révèlent surtout un manque de pratique, une exposition inégale à la langue écrite et un accès inconstant aux outils de référence (dictionnaires, grammaires, Bescherelle).

Il appartient aussi aux familles, aux adultes et à l’ensemble des milieux fréquentés par les jeunes de valoriser la langue écrite. Lire à haute voix, encourager l’écriture à la maison, prendre le temps de relire un message avant de l’envoyer, modéliser une attitude respectueuse envers la qualité du français — tous ces gestes quotidiens comptent. Ils créent un contexte où la langue n’est pas seulement un objet scolaire, mais un outil de communication soigné et partagé.

Réviser ce qu’on écrit devrait devenir une norme sociale, pas un geste réservé aux seuls examens. Tant que les fautes seront perçues comme sans importance en dehors de l’école, le message envoyé aux jeunes sera contradictoire : on leur demande la rigueur à l’école, mais on banalise les écarts partout ailleurs. La cohérence sociale est essentielle si l’on veut que l’écriture reste un outil de crédibilité, de clarté… et de citoyenneté.

1 Larin, Vincent. Un portrait inédit des fautes de français. La Presse, Montréal. Le 2 avril 2025.


Dans le cours d’univers social
Volet éducation à la citoyenneté

Il y a plusieurs années, je dirigeais un site de nouvelles sur Internet. À chaque élection, l’équipe et moi préparions un résumé des engagements électoraux des partis politiques, pour chacun des thèmes de la campagne. Sur un blogue hebdomadaire que je gère en solo, je suis heureux de constater que je n’aurai pas à me taper tout ce travail, puisque le quotidien Le Devoir nous offre ce service dans le cadre de la présente élection fédérale. La page est actuellement bien garnie, mais incomplète, car elle se bonifiera au fur et à mesure que les partis procéderont à leurs annonces.

Je dépose ici le lien pour y accéder.

Comparez les promesses des partis aux élections fédérales 2025 – Le Devoir


Dans le cours de musique

Le groupe saguenéen Blanc Dehors revient en force avec Diaphane, un album à la fois vaporeux et percutant, où les échos de la cold wave et du post-punk se teintent d’une poésie brute et lumineuse. Fidèle à son esthétique sombre et rêveuse, le quintette y explore les zones floues de l’existence. La pièce Nuit dense, en particulier, incarne à merveille cette tension avec la voix éthérée de Caroline Tremblay. Diaphane confirme que Blanc Dehors s’impose désormais dans le paysage musical québécois.

Blanc Dehors – Nuit dense – Diaphane – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Et si la technologie devenait un pinceau pour retoucher les merveilles du passé ? C’est exactement ce que proposent certains artistes et entreprises, comme Studio Drift, en alliant drones, savoir-faire et amour du patrimoine. Grâce à ces innovations, des monuments emblématiques comme la Sagrada Familia en Espagne, l’abbaye de Whitby en Angleterre ou même le Colisée à Rome retrouvent des fragments perdus de leur splendeur d’origine. Les drones capturent les moindres détails architecturaux, permettant des reconstitutions numériques ou physiques d’une précision étonnante. Loin d’être de simples gadgets, ces outils deviennent des alliés sensibles au service de la mémoire collective.

Ce mariage entre art et technologie ne se contente pas de préserver : il émerveille. En reconstituant les éléments manquants avec grâce, ces projets nous offrent une nouvelle façon d’admirer les chefs-d’œuvre du passé, tout en respectant leur histoire. C’est une invitation à voyager dans le temps, à travers des expériences visuelles qui nourrissent l’imaginaire. Une belle preuve que l’innovation, lorsqu’elle est guidée par la beauté et la culture, peut illuminer le monde avec douceur et justesse.


Journal de vacances du 19 août 2022

Les vacances scolaires se poursuivent pour encore deux semaines, du moins pour les élèves. Les directions d’écoles sont de retour au boulot depuis le 8 août, comme le personnel non enseignant, alors qu’en ce qui nous concerne, nous regagnerons nos classes au cours de la prochaine semaine. La liste des défis s’allonge pour nos gestionnaires et nos dirigeants.

D’abord, à ce jour, à la grandeur du Québec, ce sont officiellement 700 postes d’enseignantes et d’enseignants (mais 1400, selon l’Association québécoise du personnel de direction des écoles) qui demeurent non comblés, à deux semaines de la rentrée. Ce nombre ne comprend pas les multiples tâches confiées à du personnel non légalement qualifié, comme c’est le cas depuis les dernières années. Optimiste, le ministre Roberge a annoncé être convaincu que tous les titulaires manquants seraient engagés au cours des prochains jours.

Élément nouveau, par contre, des enjeux supplémentaires sont apparus au niveau du transport scolaire. Non seulement les négociations syndicales achoppent à plusieurs endroits, mais la pénurie de personnel s’étend maintenant de façon drastique aux chauffeurs d’autobus. En date d’aujourd’hui, uniquement au centre de services scolaires qui m’emploie, vingt-neuf trajets ne peuvent être desservis. Pour l’école où j’enseigne, c’est deux sur trois. Là encore, le ministre Roberge demeure positif et a annoncé que tous les élèves qui doivent l’être seraient véhiculés pour la rentrée.

Une chose reste certaine, un emploi assuré attend quiconque envisage une carrière dans l’un ou l’autre des domaines liés à l’éducation. Ça, c’est mon côté positif à moi !


Déformation professionnelle

C’est plus fort que moi, je continue de remarquer les erreurs de français qui devraient être corrigées avant d’être publiées. Cette semaine, j’en ai retenu deux.

La première concerne un article du journaliste Alexandre Vigneault, publié dans La Presse. Je tiens cependant à préciser que dans ce premier cas, la faute a été corrigée quelques heures après la publication initiale.

La deuxième concerne une publication de la députée Marwah Rizqy, sur Twitter. Le français de madame Rizqy est d’ordinaire impeccable. Aussi, je demeure convaincu qu’elle a publié sans s’être relue, cette fois-ci.

#LeProfCorrige, même en vacances

Dans le premier cas, comme il s’agit d’Olivia Newton-John, une personne de genre féminin, il aurait fallu écrire «est décédée», avec la marque du féminin. Je répète que la correction a finalement été effectuée, dans une édition subséquente.

Quant à Marwah Rizqy, elle a commis deux impairs. Le premier a été d’écrire argument au singulier. On aurait dû lire «À court d’arguments face à Paul Arcand». Ensuite, il aurait fallu qu’elle écrive «aux théories du complot» ou encore « à la théorie du complot ».


Encore, en 2022

Selon l’endroit où elle se trouve sur ma tête, ma chevelure est blanche, grise ou argentée. J’ai le privilège d’être un homme et de pratiquer la profession d’enseignant. Jamais on ne me discriminera pour la couleur de mes cheveux.

Je manifeste donc ma solidarité envers Lisa Laflamme. Congédiée de son rôle de lectrice de nouvelles par CTV après 11 ans (mais 35 ans au service de l’entreprise), il semble maintenant établi que le passage à la couleur naturelle de sa chevelure n’ait pas plu à son nouveau patron, qui a ainsi mis fin à son contrat deux ans avant le terme.

Lire le reportage du Globe and Mail (en anglais).

Le type s’appelle Michael Melling et est âgé de 47 ans. J’espère que durant les derniers jours, il a pu apprendre ce que mes élèves de 11 et 12 ans savent déjà depuis longtemps, au sujet des formes de discrimination. D’être témoin de celle-ci, encore en 2022, me dépasse.


Dans mes écouteurs

Pour la #musiquebleue de cette semaine, la nouvelle chanson des Trois Accords était tout indiquée ! Fidèle à ce qu’il est, tant pour son rock au son rétro que pour ses paroles hilarantes, le célèbre quatuor vient de commettre Piscine hors terre, un simple qui annonce un album prochain. Le plaisir croît avec l’usage !

Les Trois Accords – Piscine hors terre – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Une épicerie de Montréal offre à ses consommateurs la possibilité de payer trois prix différents pour ses denrées : un prix « solidaire », un prix « suggéré » et un prix « au suivant ». Dans le premier cas, le client paie un montant légèrement au-dessus du prix coûtant pour le commerçant. Le deuxième choix assure une rentabilité du produit à ce dernier. Dans le troisième cas, une facture supérieure permet aux personnes mieux nanties de compenser celles qui auraient opté pour le montant plus bas.

Cet endroit se nomme Carrefour solidaire et possède trois adresses dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve.

Site internet du Carrefour solidaire.