Billet du 24 octobre 2025 : Parler vrai, écrire juste

Le récent article de TVA Nouvelles intitulé « Le français et les affaires : dérapage linguistique dans une publicité de pneus d’hiver » 1 soulève une fois de plus un malaise bien réel : celui de la banalisation des fautes de français dans l’espace public. L’affiche de Point S, avec son tristement célèbre « Attends pas qui neige », en est l’illustration parfaite : une erreur qu’on justifie au nom de l’authenticité et du langage du peuple. Or, comme le rappelait Gilles Vigneault, « la meilleure façon de défendre une langue, c’est de la parler bien, de l’écrire le mieux possible et de la lire beaucoup ». Ce n’est pas en tolérant les dérapages linguistiques qu’on rend hommage à notre langue, mais bien en la pratiquant avec rigueur et respect.

Et ce n’est pas un cas isolé. Il suffit de regarder sur l’autoroute le panneau annonçant l’émission de Benoit Dutrizac sur QUB Radio, avec le mot inventé Imbullshitable, pour comprendre à quel point on confond désormais créativité et irrespect. On joue avec les mots comme on joue avec le feu, sans se rendre compte qu’à force de les tordre, on finit par brûler le sens. Certains trouvent ça drôle, d’autres y voient une signature culturelle. Moi, j’y vois un glissement inquiétant : celui d’un peuple qui se dit fier de sa langue, mais qui applaudit ou hausse les épaules quand on la défigure. Ce mélange de complaisance et d’indifférence mine lentement la valeur symbolique du français, comme si l’exactitude était dépassée.

Michel Tremblay, lui, a compris la nuance. Il a osé faire parler ses personnages en joual, notre dialecte bien à nous, mais ses narrations, elles, sont écrites dans un français irréprochable. Et lorsqu’il s’exprime en entrevue, son langage est clair, précis, et respectueux des règles. C’est cette frontière, essentielle mais de plus en plus brouillée, qui fait la richesse de son œuvre et la force de notre identité.

Alors je pose la question : quelle langue voulons-nous défendre ? Celle que l’on malmène au nom d’une fausse proximité avec le peuple ou celle que l’on honore par le soin, la nuance et la justesse ? Quand on affiche un slogan truffé de fautes sur un panneau de dix mètres ou qu’on érige l’anglicisme en stratégie de marketing, on n’est plus dans la créativité, on est dans la négligence. Défendre le français, c’est aussi défendre sa qualité. Parce qu’une langue qu’on maltraite finit par se taire.

1 Côté, G. (2025, 12 octobre). Le français et les affaires : dérapage linguistique dans une publicité de pneus d’hiver. TVA Nouvelles.


Dans mes écouteurs

Vanille, de son vrai nom Rachel Leblanc, est une auteure-compositrice-interprète montréalaise qui cultive un univers à la fois romantique et empreint de nostalgie. Inspirée par la chanson française des années 1960, le folk californien et la pop ensoleillée d’un autre temps, elle tisse des mélodies douces où s’entremêlent guitare feutrée et mélodies rêveuses. Elle vient de faire paraître Un chant d’amour, un troisième album délicat et lumineux, où chaque morceau semble suspendu entre mélancolie et légèreté.

Voici la pièce Ce n’est pas ici, ce n’est pas ailleurs.

Vanille – Ce n’est pas ici, ce n’est pas ailleurs – Un chant d’amour – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Dans la même semaine, Leylah Annie Fernandez a triomphé au Japon, Félix Auger-Aliassime a remporté le tournoi de Bruxelles et les Blue Jays de Toronto ont assuré leur place en Série mondiale.

Le sport nous libère des tensions.


Billet du 25 avril 2025 : Compter dans son propre filet

L’Office québécois de la langue française est ma bible. Je consulte son site plusieurs fois par semaine pour défier les difficultés de la langue française ou m’assurer du bon emploi d’un mot ou encore d’une expression. L’OQLF est mon ami.

Toutefois, comme avec n’importe quel ami, des désaccords peuvent survenir. On peut même trouver franchement exagérées certaines de ses prises de position. Comme celle d’exiger de la Société de transport de Montréal (STM) qu’elle cesse de faire défiler Go ! Habs Go ! sur les panneaux électroniques de ses autobus, ou qu’elle le remplace par une expression d’encouragement en langue française. La STM a donc traduit littéralement l’expression et affiché Allez ! Canadiens, Allez ! sur les panneaux de ses véhicules. Sacrilège, d’un côté comme de l’autre.

D’une part, Go ! Habs Go ! constitue une interjection qui nous est propre, une façon bien à nous d’encourager notre équipe locale qui participe aux séries éliminatoires pour la première fois en quatre ans. Go ! est certes un anglicisme, mais il est tout de même inclus dans certains dictionnaires de la langue française, dont le Robert. Tout le monde comprend la signification de Go !, même celles et ceux qui ne parlent pas l’anglais. Quel âge aviez-vous la première fois que vous avez compris ce que 1-2-3 Go ! voulait dire ? Si vous répondez assurément l’âge préscolaire, vous faites partie de la moyenne des gens. Même chose si vous vous délectiez du fameux Go ! Go ! Go !, crié par Yvan Ponton, au début du générique de la populaire série Lance et compte.

Habs ? C’est le diminutif d’Habitants, le surnom qu’on donnait autrefois au Club de hockey Canadien. Plusieurs personnes pensent encore, à tort, faut-il le préciser, que le « H » dans le logo de l’équipe est là pour rappeler ce surnom. Il a beau être prononcé à l’anglaise, comme on utilise Sens pour les Sénateurs d’Ottawa, le mot d’origine est bien issu de la langue française.

Quant au Allez! Canadiens Allez!, la STM en a manqué une. D’abord, je suis d’avis que l’opinion publique se serait rangée de son côté si elle avait défié l’OQLF et maintenu le Go! Habs Go!, parce que cette expression est consacrée. Ensuite, la STM aurait voulu offrir au public l’expression la plus terne et guindée pour encourager le Tricolore qu’elle n’aurait pas trouvé mieux. À la limite, elle aurait pu proposer Allez Montréal! en lui adjoignant la chanson Le but, de Loco Locass. Et pourquoi ne pas, tant qu’à y être, plonger dans la nostalgie en ramenant le traditionnel Les Canadiens sont là!, précédé ou non du fameux Halte-là!.

Vouloir trop protéger la langue, c’est parfois oublier qu’elle appartient aussi à celles et ceux qui la parlent. Ça, même l’OQLF devrait le savoir. Go ! Habs Go!


#LeProfCorrige

Dure semaine grammaticale pour les médias québécois. D’abord, chez ceux de Québecor :

Source : TVA Nouvelles

Dans l’article, dès qu’on clique sur une des icônes en forme de camion rouge, une fenêtre s’ouvre et le mot « Déchets » est transcrit avec un accent circonflexe sur le deuxième e.

Après les médias de Québecor, Radio-Canada, deux fois plutôt qu’une, a aussi fait preuve d’un manque de rigueur orthographique. Sur Internet :

Source : Radio-Canada.ca

Ici, on aurait dû lire « avait évoqué l’idée ». Le verbe évoquer conjugué au plus-que-parfait, comme c’est le cas dans ce passage de l’article, doit comprendre le participe passé et non l’infinitif.

Puis à la télévision, suite à la mort du pape :

Le mot « pontife » s’orthographie avec un e en finale. Lundi, c’est en l’absence de cette voyelle que le mot est apparu souvent et longtemps à l’écran.

La qualité du français dans les médias est un dossier beaucoup plus important qu’un Go ! Habs Go ! sur un écran d’autobus. L’OQLF devrait en prendre note.


Dans le cours de musique

Allez Montréal ! Parce que j’ai évoqué cette chanson plus haut, parce que le Canadien est en séries éliminatoires et que, tirant de l’arrière 2-0, il a besoin d’encouragements, parce que cette pièce de Loco Locass est excellente, parce qu’elle est purement québécoise et parce que, malgré l’absence de Go !, notre dialecte y est bien présent et bien mis de l’avant, voici Le but.

Loco Locass – Le but – Le but – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

À l’UQAM, Mélanie Côté-Cyr ne se contente pas d’étudier les protéines — elle les transforme en alliées de la guérison. Cette brillante doctorante en biochimie conçoit des hydrogels à base de protéines, capables de soutenir la régénération cellulaire et d’accélérer la cicatrisation des plaies. Grâce à des matériaux issus de bactéries probiotiques et à une touche d’ingéniosité, elle crée de véritables structures de soutien biologiques qui pourraient révolutionner les soins cutanés. Avec son laboratoire à la fine pointe de la recherche et un flair indéniable pour l’innovation, Mélanie tisse déjà, molécule par molécule, un avenir plus doux pour nos blessures.

Mais elle ne s’arrête pas là ! Entre deux tests en laboratoire, elle rêve aussi à des applications environnementales : et si ces mêmes nanomatériaux pouvaient servir à nettoyer la planète, en dégradant des polluants comme les microplastiques ? De la santé humaine à celle de la Terre, il n’y a qu’un peptide de distance. La science, quand elle est portée par des esprits aussi curieux qu’engagés, a décidément le don de faire du bien sur toute la ligne.


Billet du 14 juin 2024 : Une octave électrisante

Avant cette semaine, j’ignorais totalement qui était Edgar Morin, jusqu’à ce que je tombe par hasard sur l’une de ses réflexions. Edgar Morin, né en 1921, est un sociologue et philosophe français reconnu pour ses travaux sur la complexité et la pensée complexe. Son approche interdisciplinaire et ses nombreuses contributions intellectuelles ont profondément influencé la manière dont nous comprenons les interactions humaines et les dynamiques sociales.

Et je cite :

« Le grand remplacement est celui des idées humanistes et émancipatrices par les idées suprématistes et xénophobes. »

– Edgar Morin, alors âgé de 100 ans, le 17 octobre 2021.

La réflexion d’Edgar Morin résonne profondément dans le contexte actuel. En Amérique du Nord, les dernières années ont été marquées par une montée inquiétante des idéologies de division. Aux États-Unis, la résurgence des mouvements suprémacistes blancs, visibles lors des événements tragiques de Charlottesville en 2017, et la rhétorique xénophobe de certaines figures politiques ont révélé une fracture sociale profonde. Par ailleurs, le traitement des migrants à la frontière mexicaine, souvent déshumanisé, témoigne de ce glissement vers des idées qui s’opposent aux principes humanitaires et émancipateurs.

À l’échelle mondiale, la montée des mouvements nationalistes et populistes dans plusieurs pays européens illustre également ce phénomène. En Hongrie, les politiques anti-immigration de Viktor Orbán, axées sur la protection d’une prétendue identité nationale homogène, en sont un exemple frappant. En France, le discours de certains partis politiques sur le « grand remplacement » reflète une peur de l’autre qui alimente les divisions. Ces exemples montrent comment les idées suprématistes et xénophobes gagnent du terrain, remplaçant les valeurs d’inclusion et de solidarité. Les résultats des élections de dimanche dernier au Parlement européen confirment également cette tendance, avec une progression notable des partis nationalistes et eurosceptiques. Les propos de Monsieur Morin nous rappellent l’importance de résister à ces tendances et de réaffirmer notre engagement envers les principes humanistes.


Dans le cours de français

On dirait que Stéphane Venne accapare mon travail.

Y a-t-il des fautes de français dans ces affirmations ? Il y a une faute, oui, mais elle n’a rien de grammatical ni d’orthographique.

#LeProfCorrige

Désolé Monsieur Venne, mais octave est un nom féminin. Ne vous en déplaise, on dit « UNE octave ». LCN a bien accordé ses mots.

Justement, Monsieur Venne, l’ouvrier est toujours vivant et n’a rien ressenti de plus qu’un picotement ! 1

Alors où est la faute ?

On peut baisser un son, une note ou une fréquence d’une octave. Une chanson ? Pas vraiment. Des chansons, encore moins.

1 Pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine: un travailleur électrisé sur le chantier. TVA Nouvelles. Le 12 juin 2024.


Dans le cours de musique

Thomas Bélair-Ferland est un auteur-compositeur-interprète de musique folk pop. Son parcours musical a débuté par des interprétations, puis il s’est orienté vers l’écriture et la composition de ses propres chansons. Son talent a été reconnu dès son jeune âge, puisqu’il a remporté deux concours à l’âge de 14 ans. Il a également eu l’occasion de faire la première partie d’Émile Bilodeau, en 2019.

Après deux albums, en 2017 et en 2020, il nous a récemment offert le simple T’étais où ? Je vous le propose en #musiquebleue.

Thomas Bélair-Ferland – T’étais où? – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

L’artiste peintre montréalais d’origine haïtienne Manuel Mathieu connaît une ascension remarquable aux États-Unis, marquée par une présence croissante dans des galeries et institutions prestigieuses. Installé à Miami, Mathieu a su capter l’attention par ses œuvres qui explorent les thèmes de la mémoire, de la résilience et de l’identité, inspirées par son histoire personnelle et la culture haïtienne. Ses créations se distinguent par une fusion unique de couleurs vives et de textures dynamiques, reflétant à la fois la beauté et la complexité de son héritage.

Son succès est amplifié par une récente exposition solo au Pérez Art Museum Miami, qui a renforcé sa réputation sur la scène internationale. La reconnaissance de son talent ne cesse de croître, ouvrant des portes vers de nouvelles occasions et collaborations. Mathieu continue d’explorer de nouvelles techniques et narratives, consolidant ainsi sa place parmi les artistes contemporains influents de sa génération.


Billet du 12 avril 2024 : La relève et le vieux sage à Birdie

Aujourd’hui, ma stagiaire complète son stage dans ma classe. C’est son troisième et avant-dernier. Je me fais un devoir d’accueillir des stagiaires chaque année. Un devoir et un plaisir, devrais-je mentionner. Parce que ces jeunes enseignantes et enseignants en formation m’apportent autant que ce que je peux leur apporter.

Mes stagiaires me permettent de découvrir et d’expérimenter les nouvelles tendances en éducation. On me garnit de même mon coffre à outils avec du matériel très utile pour ma tâche enseignante, des applications numériques, notamment. Et puis d’observer la jeunesse enseignante permet une extraordinaire introspection, un retour tant sur ce que je suis que sur les chemins menant à mes objectifs professionnels.

De mon côté, je leur offre un mentorat qui s’apparente à la relation entre un entraîneur et son athlète. Nous regardons ensemble les objectifs à atteindre, j’écoute leurs stratégies, je propose généralement quelques ajustements et nous effectuons ensemble une rapide rétroaction, à la fin de chaque demi-journée. Il s’agit d’un formidable enrichissement mutuel.

Elle est belle, notre relève. Mon plus grand souhait est que sa passion demeure. Et qu’en tant que société, on sache l’appuyer convenablement, afin que son énergie lui permette de vivre une longue carrière.


Dans le cours de français

Dans les différentes éphémérides, il est souvent question de chansons sorties telle ou telle année. On les associe à une naissance ou à un événement en particulier. Cette semaine, j’ai appris que, pour son cinquantième anniversaire, le Petit Robert avait publié une liste de mots avec l’année de leur première attestation dans un ouvrage de référence, allant de 1950 à l’année en cours.

Moi qui me fais un devoir d’utiliser le mot affiche, je suis né la même année que l’introduction officielle dans nos dictionnaires de son pendant anglais poster. Le mot hippie, reliquat d’une époque historique et révolue, a également mon âge.

Le site du magazine Femme Actuelle en dresse la liste complète.1

Quels mots sont nés la même année que vous ?

1 Lisle, Hélène. Découvrez quels nouveaux mots ont été créés l’année de votre naissance. Femme Actuelle, Gennevilliers. Le 10 octobre 2017.


Dans le cours de musique

Originaire de Québec et titulaire d’un baccalauréat en musicologie, Simon Veilleux compose et joue dans différents projets. Ses textes et sa musique lui ont valu une bourse du Conseil des arts et des lettres du Québec, ainsi qu’un prix du lieutenant-gouverneur. C’est sous le pseudonyme de Birdie Veilleux qu’il a lancé son premier album, Chansons tristes pour les gens heureux, au cours de la dernière semaine.

Tiré de cet album, voici Le vieux sage.

Birdie Veilleux – Le vieux sage – Chansons tristes pour les gens heureux – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Les propriétaires de 48 copropriétés à Saint-Jérôme vivaient dans l’anxiété depuis près de trois ans quand les deux édifices qui les abritent se sont mis à décrépir très rapidement. Les montants à investir pour réparer et rénover s’élèvent au-delà de la valeur des unités, qui deviennent inhabitables. Comme il s’agissait de contrats de vente entre les propriétaires et un constructeur ayant depuis mis la clé sous la porte de sa compagnie, le litige dirigeait les premiers vers de lourdes pertes financières.

Toutefois, un jeune entrepreneur ayant fait fortune au Vieux-Port de Montréal a convaincu toutes les institutions financières impliquées de libérer les propriétaires du solde de leur hypothèque, moyennant un rachat des unités par lui-même, à un prix variant de 20 000 $ à 30 000 $ chacune. Samuel Cadotte compte ainsi faire raser les édifices et entreprendre la construction de logements à prix abordables sur les terrains devenus vacants. 2

2 McEvoy, Julien. Du film d’horreur à Hollywood pour 48 propriétaires de Saint-Jérôme sauvés de la faillite. TVA Nouvelles, Montréal. Le 8 avril 2024.


Photo en couverture : Marc-Étienne Martin


Billet du 29 mars 2024 : Quelque chose de beau

Le printemps 2024 est arrivé le 19 mars dernier. La pleine lune, c’était le 25 mars. Le Québec célébrera donc Pâques ce dimanche 31 mars. Pourquoi ? Parce que, dans les États à tradition chrétienne, sauf chez les orthodoxes, Pâques est célébrée le dimanche suivant la première pleine lune du printemps.

Dans le monde de l’éducation, la fin de semaine de Pâques marque le début de la dernière étape de l’année scolaire. C’est à partir de cette date, qu’elle arrive en mars ou en avril, que le calendrier semble s’accélérer et nous propulser vers les vacances d’été, après avoir traversé une série d’examens et d’activités éducatives, à l’école ou ailleurs.

Plusieurs y voient une période intense, marquée par le stress, alors que d’autres y savourent un compte à rebours bien amorcé. Dans un cas comme dans l’autre, c’est le soleil, la verdure, l’air frais et les chants d’oiseaux qui se pointent. Quelque chose de beau renaît.


Dans le cours de français

Éric Duhaime se montre très actif sur les réseaux sociaux. J’ai déjà constaté des fautes bien pires sur certaines de ses publications, mais une a attiré mon attention, au cours des derniers jours.

#LeProfCorrige

Bon. Il y a d’abord « la gang », dans le quatrième paragraphe. Je soulignerais l’expression à grands traits rouges si elle était employée dans le travail d’un de mes élèves, mais c’est surtout sur une erreur au paragraphe suivant que je veux attirer votre attention.

« Les Québécois ne veulent pourtant rien savoir des libéraux centralisateurs, ni d’un 3e référendum perdant du PQ. »

La conjonction ni, qu’on emploie pour exprimer une négation, ne doit pas être précédée d’une virgule dans une phrase. On aurait donc dû lire :

« Les Québécois ne veulent pourtant rien savoir des libéraux centralisateurs ni d’un 3e référendum perdant du PQ. »


Dans le cours de français, deuxième période

Une expression heurte mes oreilles chaque fois que je l’entends. Cette semaine, elle a été prononcée par Paul Larocque, sur les ondes de TVA Nouvelles, ainsi que par Évelyne Charuest, à ICI Première. Les deux ont évoqué le « domaine pécunier ».

#LeProfCorrige

Quelle terrible faute ! L’adjectif s’écrit et se prononce pécuniaire. On aurait donc dû entendre « le domaine pécuniaire ». Cette erreur est tellement courante que je commence à craindre que l’usage en modifie la règle.


Dans le cours de musique

Un premier album tout en contraste pour le Montréalais Olivier Faubert. Neuf chansons aux paroles mélancoliques ou carrément tristes, sur des musiques rythmées et entraînantes. Voici la huitième plage de l’album, Perséides.

Olivier Faubert – Perséides – Pour ne pas mourir en hiver – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

C’est un véritable conte de fées.

Elle, 40 ans, Américaine, ex-patineuse artistique qui, 16 ans après avoir quitté son sport, écoule des jours heureux en administrant une boutique de manucure et d’esthétisme.

Lui, 32 ans, Québécois aux prises avec un trouble du déficit d’attention doublé d’hyperactivité (TDAH), se cherche désespérément une partenaire de danse sur glace pour poursuivre une carrière amateur en couple.

Elle enfile de nouveau les patins, ils se rencontrent, la chimie opère ! Deanna Stellato-Dudek et Maxime Deschamps ont remporté la médaille d’or en couple lors des Championnats du monde de patinage artistique tenus à Montréal, la semaine dernière. C’était contre toute attente.

Madame Stellato-Dudek, qui baragouine quelques mots de français, attend maintenant sa nouvelle citoyenneté : celle qui lui permettra de représenter le Canada aux Jeux olympiques d’hiver de 2026 en Italie. Elle sera alors âgée de 42 ans.


Billet du 12 janvier 2024 : Retour en force

J’ai sourcillé en lisant la chronique de Francis Vailles1, cette semaine. Je me suis surtout demandé quelle était la motivation, quel était l’objectif, derrière cette publication dans La Presse ? Les enseignantes et enseignants au sommet de leur échelle salariale dépasseront les 100 000 $ par année dès avril prochain ? Et puis quoi ? Quand on tourne autour du pot comme il le fait, c’est qu’on espère que les lecteurs tireront leurs conclusions à partir de sous-entendus.

Dans son texte, Vailles qualifie quand même cette entente salariale de satisfaisante. Pourquoi ? Parce qu’elle fait franchir à des profs du primaire et du secondaire la « barre magique » des 100 000 $ ? À ce que je sache, il est pas mal toujours resté silencieux lorsqu’il s’agissait des salaires des ingénieurs, des pompiers ou des cols bleus de la Ville de Montréal, pour ne citer que ces quelques exemples.

Personnellement, ce ne sont pas les 100 000 $ que je retiens dans cette entente salariale. Ce sont plutôt les 17,4 % sur cinq ans, auxquels s’ajoute une clause d’indexation à l’inflation pour les trois dernières années de la convention collective. C’est ce qui permettra aux enseignantes et enseignants de maintenir leur pouvoir d’achat.

Au final, est-ce que mes collègues affiliés à la FAE et moi-même avons fait 22 jours de grève pour obtenir un salaire annuel de 100 000 $ ? Absolument pas. Je l’ai mentionné dans mon billet de la semaine dernière 2, je ne serai personnellement satisfait des ententes que si elles permettent d’arrêter l’exode du personnel scolaire et si elles ramènent des étudiantes et des étudiants en éducation dans les universités. Le salaire y contribuera sans doute un peu, mais c’est avec des changements au niveau de la composition des classes et avec un allégement de la tâche qu’on y parviendra. Et là-dessus, aucun élément de l’entente de principe n’a encore été dévoilé.

1 Vailles, Francis. Les enseignants passent au-dessus de 100 000 $. La Presse, Montréal. Le 9 janvier 2024.

2 Billet du 5 janvier 2024 : Journal de vacances des Fêtes (2e de 2).


Dans le cours de mathématiques

Quelques heures après avoir pointé la FAE du doigt pour manipulation de l’opinion publique 3, la journaliste Emmanuelle Latraverse s’y est elle-même risquée en faisant une déclaration, sur les ondes de TVA nouvelles, qui n’a probablement pas manqué d’influencer l’opinion des téléspectateurs. Elle a mentionné que les élèves des écoles fermées en raison des 22 jours de grève de la FAE avaient ainsi été privés de 528 heures de cours. Sachant qu’une année scolaire complète compte 900 heures de cours, je savais bien que l’information n’avait aucun sens.

Les élèves fréquentent l’école pendant 7 heures par jour, mais en déduisant le temps requis pour le repas et les récréations, chaque jour, ils ont 5 heures de classe. Le bon calcul est donc le suivant : 22 jours de grève x 5 heures de cours = 110 heures perdues. C’est beaucoup, mais on est loin des 528 prétendues.

Comment madame Latraverse en est-elle donc arrivée à 528 heures ?

On obtient 528 heures si on tient pour acquis que les élèves reçoivent des cours durant une journée entière, soit 24 heures. (22 x 24 = 528)

La tentation est forte de soumettre ce problème mathématique à mes élèves de 6e année. Je demeure persuadé que la plupart obtiendraient la bonne réponse.

3 Latraverse, Emmanuelle. La FAE a manipulé l’opinion publique : Une réforme du syndicalisme s’impose. Le Journal de Québec. Le 8 janvier 2024.


Dans le cours de français

Il peut arriver qu’une entreprise ou un produit se heurte à un mur une fois exporté dans un autre pays, si à cet endroit son nom prend une consonance peu inspirante. J’en veux pour exemple ce modèle de véhicule, jadis populaire au Canada et aux États-Unis, mais qui n’a jamais su trouver sa niche plus au sud :

En espagnol, Nova signifie « ne va pas ». Cette expression est utilisée en particulier au Mexique et dans les autres pays d’Amérique du Sud.

Cette semaine, les publicités de deux compagnies américaines désirant étendre leurs tentacules au Québec m’ont fait éclater de rire. C’est une coïncidence : les deux entreprises sont des services de livraison de repas.

La première s’appelle Chefs Plate.

Traduire le nom par Les plats du chef ou Le plat des chefs aurait probablement donné un résultat plus attrayant. C’est « plate » pour eux !

Quant à l’autre, elle s’appelle LAbite.

Bon, j’admets que La bouchée de Los Angeles n’aurait guère été préférable. Mais je me plais à imaginer quelqu’un qui lance : « On commande chez LA bite ? ».


Dans le cours de musique

Mélanger les genres et mélanger les styles. Je viens de découvrir la musique de Nicolas Lalonde. Il vient de lancer son premier album, Alternance. Celui-ci se veut un recueil de pièces composées, enregistrées et réarrangées au cours des dix dernières années. La poésie est belle, alors que l’assemblage d’instruments acoustiques et électroniques nous ramène quelques décennies en arrière. Voici la pièce Je comprends vite quand on m’explique lentement.

Nicolas Lalonde – Je comprends vite quand on m’explique lentement – Alternance – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Elle sera simple, courte, belle et très personnelle. J’ai retrouvé ma classe et mes élèves. Aucune nouvelle n’aurait été meilleure que celle-ci.


Billet du 17 novembre 2023 : La tête haute

Chaque année, fin décembre, je visionne le reportage de Radio-Canada sur les grands disparus des 12 derniers mois. Des personnalités publiques qui meurent, il y en a fréquemment. Comment se fait-il que le décès de Karl Tremblay nous touche plus que les autres ?

Il y a d’abord son âge. C’est jeune, 47 ans. Et d’un autre côté, à 47 ans, on a eu le temps de bâtir beaucoup, de laisser sa marque, un héritage.

Ensuite, il y a l’émotion. Chez les Cowboys Fringants, c’est Jean-François Pauzé qui l’exprime avec des mots, mais c’est la voix unique de Karl Tremblay qui la transmet jusqu’à nos oreilles. Leurs chansons engagées manifestent les réalités quotidiennes d’une génération, celle des Y, bien senties le long d’un seul fil conducteur, l’humain. Ils ne chantent pas le Québec, ils chantent sa population. Celle qui était, celle qui est, celle qui sera. En ce qui me concerne, Les étoiles filantes s’affiche au sommet des plus belles chansons québécoises de tous les temps.

Finalement, il y a la famille, la fête. J’ai vu les Cowboys deux fois en spectacle. Avec eux, tout ce qui ressemble à un concert c’est le billet et le siège, qui ne sert pas longtemps. Parce que pour le reste, on entre dans un gros party de famille, mené allègrement par Karl. On n’a pas le temps d’avoir envie de devenir son ami, on se sent immédiatement comme un membre de sa garde rapprochée.

Mercredi, nous sommes plusieurs à avoir perdu un être cher. Un fils, un ami, un frère, c’est difficile à définir. Mais le deuil causé par ce départ reste très tangible.


Dans le cours de musique

C’est une #musiquebleue toute spéciale que je propose aujourd’hui. La chanson, loin d’être récente, est âgée de 15 ans. Écoutez bien les paroles. Des paroles de Jean-François Pauzé, chantées par Karl Tremblay.

Les Cowboys Fringants – La tête haute – L’expédition – #musiquebleue

Dans le cours de mathématiques

À moins d’un revirement majeur, c’est avec le statut de gréviste que j’écrirai mon prochain billet. Combien de temps cette grève générale illimitée durera-t-elle ? Personne ne le sait, mais je suis d’avis qu’il y a quelques élus et fonctionnaires québécois qui ont leur petite idée.

D’abord, chaque journée de grève des syndiqués de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) rapportera près de 21 millions $ à l’État québécois. Comment est-ce que j’en arrive à ce montant ? En date d’avril 2022 (je ne dispose pas de données plus récentes), le salaire annuel moyen d’un enseignant, au Québec, était de 62 820 $. En divisant ce montant par 200 jours travaillés, on obtient 314,10 $. C’est le montant moyen que le gouvernement récupérera pour chaque jour de grève d’un enseignant affilié à la FAE. Multiplions maintenant ces 314,10 $ par 65 500 syndiqués et on obtient 20 573 550 $.

Si on ajoute les 87 000 membres affiliés à la FSE-CSQ, on approche les 50 millions $ récupérés quotidiennement, uniquement avec les enseignants. À cela, il faut aussi additionner le personnel non enseignant et les autres membres du front commun, peu importe le domaine dans lequel ils œuvrent.

On l’a vu plus d’une fois dans le passé, l’écart entre la dernière offre gouvernementale rejetée et celle finalement acceptée correspondait à l’argent récupéré lors des journées de grève entre les deux. Est-il possible que quelqu’un, quelque part, ait déjà calculé le montant à recouvrer et planifié le nombre de journées de grève nécessaire avant d’y aller avec une offre que les syndicats approuveront ?

Vos conclusions valent les miennes.


Dans le cours de français

Un de mes élèves a déniché une faute dans le titre d’une nouvelle sur le site de TVA.

#LeProfCorrige

Ici, on aurait dû lire substance inconnue, avec la marque du féminin à l’adjectif. Le nom substance étant féminin, il doit donner ce genre aux mots qui s’y rapportent.


La bonne nouvelle de cette semaine

J’ai résisté à la tentation durant deux semaines, mais j’en fais finalement ma bonne nouvelle. L’intelligence artificielle, lorsqu’utilisée à bon escient, peut produire des choses fantastiques. C’est ainsi qu’en 2023, les Beatles ont lancé une nouvelle chanson. Et sur le vidéoclip, on retrouve les quatre membres originaux, y compris les deux qui sont décédés.

C’est donc avec joie que je diffuse ici Now And Then, une chanson des Beatles de 15 ans la cadette de celle des Cowboys Fringants que je vous présentais plus haut, en #musiquebleue !


Billet du 25 août 2023 : Je ne suis pas qu’un simple adulte, je suis un enseignant qualifié !

Il y a beaucoup à commenter dans l’actualité touchant le monde de l’éducation, depuis les dernières semaines. Pour n’aborder que deux sujets, jetons-nous dans ceux de la pénurie de personnel dans les écoles et dans l’interdiction des téléphones cellulaires en classe.

Les données se contredisent, mais on estime qu’à dix jours de la rentrée des enseignantes et des enseignants, il en manquait près de 8 600. Ce nombre s’avère largement supérieur à celui d’il y a pareille date, l’an dernier. La raison est simple : chaque année, un plus grand nombre de titulaires quittent le milieu comparativement à celles et ceux qui l’intègrent. Cette situation était prévisible depuis un quart de siècle, et même davantage. Tout le monde pouvait en effet prédire que cette hécatombe se produirait une fois tous les baby-boomers à la retraite. Les différents gouvernements, qu’ils aient été issus du PQ, du PLQ ou de la CAQ, n’ont adopté aucune mesure proactive pour prévenir et contrer la crise que nous vivons actuellement.

Où cela nous a-t-il menés ? À un ministre de l’Éducation qui s’engage à ce qu’il y ait un « adulte » par classe lors de la rentrée des élèves. Accepterait-on de confier son intervention chirurgicale, son véhicule à réparer ou ses économies à quelqu’un qui ne possède pas les compétences nécessaires pour s’en occuper ? Poser la question, c’est y répondre. Le message qu’on envoie actuellement à la société est qu’à partir du moment où l’école assume son rôle de gardienne d’enfants, la pédagogie peut attendre. Nos élèves sont pourtant nos chirurgiens, nos garagistes et nos banquiers de demain.

Quelles sont donc les solutions ? Il faut d’abord chercher à arrêter la saignée. Rappeler les retraitées et retraités n’a pas donné les résultats escomptés, et pour cause. La profession épuise. Elle épuise parce qu’elle implique beaucoup plus que de l’enseignement. La ramener à la base constituerait déjà un excellent début.

Ensuite, je suis d’avis qu’il faudrait reconduire le baccalauréat à trois années d’études, plutôt qu’aux quatre pour lesquelles il avait été élevé, il y a une vingtaine d’années. La relève arriverait ainsi plus rapidement, et légalement formée, dans le milieu.

Finalement, afin de financer les mesures engendrées pour régler la situation, peut-être faudrait-il repenser les subventions aux écoles privées. Plus des deux tiers d’entre elles reçoivent de l’aide gouvernementale à la hauteur de 60 %. Je ne remets aucunement en cause l’existence de l’école privée, j’en suis moi-même issu. Mais quand ton propre réseau éprouve d’aussi grandes difficultés, tu te dois de rapatrier toutes tes ressources pour le renflouer.


Les téléphones cellulaires sont maintenant interdits dans les salles de classes du primaire et du secondaire. Vous êtes presque unanimes à applaudir. Pas moi, pourtant.

Depuis trois ans, je travaille sur un projet visant à en faire un outil de travail, en classe. Avec les besoins numériques qui se montrent de plus en plus présents, ces appareils auraient constitué un complément valable aux quelques stations informatiques qui nous sont fournies.

Un tel projet connaît déjà du succès dans plusieurs classes pilotes du secondaire. Avec une conseillère pédagogique et l’accord de la direction de l’école où j’enseigne, nous tentions de l’implanter au primaire. L’éducation plutôt que l’interdiction.

Ce sera dans une autre vie.


Dans le cours de français

Quand on révise un texte, il faut revoir la ponctuation, les accords, la conjugaison et l’orthographe d’usage. Certains médias, comme TVA Nouvelles ici, laissent passer quelques belles perles.

#LeProfCorrige

Ici, il aurait fallu lire compte-gouttes, et non compte goûte. J’ai des images qui me viennent en tête.


Dans le cours de musique

Maude Audet en est aujourd’hui à sa troisième présence dans mes billets hebdomadaires, depuis que j’y ai fait une place pour la #musiquebleue. Contrairement aux deux premières fois, elle revient avec une reprise. Si je ne me suis jamais lassé de la version originale du groupe Corbeau, l’interprétation qu’elle offre d’Illégal nous permet d’en savourer une mouture des plus délectables.

Maude Audet – Illégal – Illégal – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Cela fait maintenant dix ans qu’on a arrêté la journée du 12 août pour mousser la vente de livres québécois. Le mouvement fait boule de neige, puisque l’édition de cette année est celle qui, de loin, a connu le plus de succès.

Les rapports de ventes des librairies indépendantes, qui excluent celles des grandes chaînes, affirment que 80 % des livres vendus le 12 août dernier étaient des livres d’auteurs d’ici. Il y a de quoi s’en réjouir.

Le 12 août dernier, on a acheté encore plus de livres québécois. Le Devoir, Montréal. Le 22 août 2023.


Billet du 3 février 2023 : Dans une forme majuscule

«Comment vas-tu?» est une question à laquelle je réponds quotidiennement. Je vais bien. Je vais même très bien.

Mon passeport demeurera en règle pour encore quelques années. À court terme, je n’aurai donc pas à m’engager dans des démarches compliquées et interminables pour le renouveler. Aussi, je pratique une profession dont le salaire, bien que non indexé à l’inflation, me permet toujours de me procurer les denrées alimentaires essentielles, incluant des fruits et des légumes. J’occupe justement un emploi, ce qui fait que je n’ai pas à m’embourber dans les méandres congestionnés du système d’assurance-emploi.

Tous les membres de ma famille bénéficient actuellement d’une bonne santé. Il en est de même pour moi. Je n’ai donc pas à affronter un milieu hospitalier dont les ressources déclinent et s’amenuisent, et qui croule sous une pression insoutenable.

Je possède une maison que je suis capable de payer, parce qu’achetée à un prix abordable, il y a dix ans.

Oui, je vais bien, tout en étant conscient que je demeure, du moins pour l’instant et pour toutes ces raisons, dans une classe privilégiée. Ajoutons que je dispose encore de mille motifs pour rire et sourire, tous les jours, et que mon entourage démontre très adéquatement sa présence et son attention.

Serai-je en mesure d’écrire la même chose le mois prochain ou dans un an ? On verra. Développer ma pleine conscience constitue l’une de mes plus belles réalisations des deux dernières années.

Aujourd’hui, je vais très bien.


Dans le cours de français

En chronique à Rouge FM, cette semaine, Jean-René Dufort y est allé d’une critique des incongruités de la langue française, à travers un discours dont j’aurais aimé être l’auteur ! Si vous disposez de cinq minutes, je vous invite à l’écouter. Sourires et hausse du bagage intellectuel assurés. Probablement quelques éclats de rire, aussi.

Jean-René Dufort sur les ondes de Rouge FM – Le 27 janvier 2023.


Dans le cours de français, deuxième période

Plusieurs corrections à effectuer, cette semaine. Je souligne en premier lieu que d’ordinaire, le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, maîtrise de brillante façon son français, tant à l’oral qu’à l’écrit. Il a cependant commis deux impairs dans ses publications, au cours des derniers jours.

Voici le premier :

#LeProfCorrige

Ici, on aurait dû lire Canadien avec un c majuscule. Être (un) Canadien implique que le mot fait partie de la classe des noms. Dans ce cas, comme il fait référence à un peuple, il s’agit d’un nom propre.

Ensuite :

#LeProfCorrige

Ici, à l’inverse, on aurait dû voir Parti québécois, avec un q minuscule. Pourquoi ? Parce que le mot québécois est employé comme adjectif, qui vient qualifier le nom Parti. De la même manière, on écrira Parti libéral, Parti conservateur, Parti vert et Assemblée nationale, tel que monsieur St-Pierre Plamondon l’a fait, à l’intérieur de la même publication.

À sa défense, cependant, dans ses documents officiels, le Parti québécois utilise également les majuscules aux deux mots. La grande majorité des médias et ouvrages de référence, de leur côté, emploient la règle de grammaire convenablement.


L’autre faute est tirée d’un article diffusé sur le site de TVA Nouvelles.

La nouvelle est terrible, je sais.

#LeProfCorrige

Ici, il aurait fallu employer le pluriel et lire une allergie sévère aux produits laitiers. Si elle n’était allergique qu’à un seul produit laitier, une précision se serait avérée nécessaire.


Dans le cours de musique

À peu près toutes les chansons de Sébastien Lacombe me rejoignent, tant pour les paroles que pour les mélodies et orchestrations. Aussi ai-je été heureux d’apprendre, cette semaine, que son plus récent album, Le chemin des possibles, lui valait d’être nominé à titre d’auteur-compositeur francophone de l’année aux Prix de la musique folk canadienne. Les galas de dévoilement des récipiendaires auront lieu à Vancouver, les 1er et 2 avril 2023.

En #musiquebleue, tirée de cet album, voici la pièce Far West.

Sébastien Lacombe – Far West – Le chemin des possibles – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

J’étais un élève de secondaire 5, en 1984, alors que le Québec tout entier acclamait Gaétan Boucher qui, aux Jeux olympiques de Sarajevo, remportait deux médailles d’or et une de bronze en patinage de vitesse. Aujourd’hui, à moins de cinq années de ma retraite de l’enseignement, ce même Gaétan Boucher a gagné les Jeux mondiaux des maîtres, dans la même discipline.

Dans la catégorie des 65 ans et plus, il a terminé premier aux 500 m et 1 000 m, deuxième au 1 500 m et quatrième au 3 000 m, ce qui lui a permis de devancer un Hollandais au classement. Heureux de ce retour fructueux, il envisage des participations à d’autres compétitions, au cours de la prochaine année.


Photo de l’en-tête : Sophie Lussier


Billet du 8 octobre 2021 : Agencement de styles et de couleurs

Une nouvelle importante a été annoncée par le gouvernement du Québec, en début de semaine. Dans le cadre d’un projet-pilote, des ambulanciers de la Montérégie seront appelés à aller prêter main-forte au personnel médical des hôpitaux.

Lire le reportage de L’actualité

Il était temps que les paramédicaux soient mis à contribution. On néglige beaucoup trop souvent leurs compétences. Au début de ma carrière, j’ai reçu une formation sur la façon d’injecter de l’adrénaline à un élève en réaction allergique aiguë. J’avais alors été étonné d’apprendre que les enseignants étaient autorisés à administrer l’ÉpiPen, mais pas les ambulanciers. La situation a depuis été corrigée et ceux-ci peuvent enfin le faire.

Le parallèle avec la pénurie de personnel dans le système d’éducation est facile à établir. Cependant, les gens qui viennent nous aider, aussi dévoués soient-ils, sont moins familiers avec l’enseignement que les brancardiers peuvent l’être avec les enjeux de la santé. 

Est-ce que ces lacunes laisseront leurs traces sur la formation de nos élèves ? Je le crains, malheureusement.


Question de la semaine

Avec le retrait de la compétition de Carey Price pour au moins un mois, le Canadien de Montréal commencera vraisemblablement la saison avec Jake Allen et Samuel Montembeault comme gardiens de but. Les deux sont des produits de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ).

À quand remonte la dernière fois où le Tricolore a commencé une saison avec deux gardiens issus de la LHJMQ ?

Réponse à la fin du billet.


Dans le cours d’arts plastiques

Avez-vous remarqué l’image qui coiffe ce billet hebdomadaire ? C’est une œuvre réalisée par des élèves de sixième année de l’école primaire où j’enseigne. Il s’agit d’un projet de land art, sous la supervision d’une de mes collègues. J’ai tenté, sans succès, de trouver une appellation française au land art. J’ai songé à art de la terre, mais cette expression appartient déjà à une autre forme artistique.

Cela consiste à agencer toutes sortes d’objets trouvés dans la nature pour en faire une représentation artistique. À la lumière de leurs résultats, je constate que nos élèves possèdent un talent certain. Vous pourrez en juger par vous-mêmes en admirant la galerie ci-dessous.


Dans le cours d’univers social

Dans une manchette de La Presse du 28 septembre dernier :

Source : La Presse

Puis, dans une manchette du Journal de Montréal du 4 octobre :

La « commotion » a duré six heures. Imaginez une semaine !


Dans le cours de français

Avec le décès d’Andrée Boucher, plus tôt cette semaine, le Québec a perdu une excellente actrice, qui a su laisser sa marque à travers de grands feuilletons télévisés. Toutefois, l’hommage que lui a rendu l’Agence QMI, notamment sur le site de TVA Nouvelles, m’a fait saigner des yeux.

Source : TVA Nouvelles

#LeProfCorrige

Ici, à la fin de la deuxième ligne, on aurait dû voir déclenche et non d’éclanche. Pour réussir à laisser passer deux fautes dans un même mot, il faut presque faire exprès.


Dans le cours d’univers social, deuxième période

François Amalega Bitondo est cet activiste anti-mesures sanitaires qui manifeste devant les écoles pour tenter de convaincre les élèves de ne pas se faire vacciner. Lorsqu’il fait référence au port du couvre-visage, il parle d’esclavagisme et de torture. Lors de son procès, cette semaine, il a été reconnu coupable d’entrave au travail des policiers. 

Dans son jugement, le juge Randall Richmond a évoqué Henry David Thoreau, l’auteur du premier essai sur la désobéissance civile. Celui-ci luttait contre l’esclavagisme et a été emporté par la tuberculose. Le juge Richmond a déclaré : «C’est une maladie qui est pratiquement inexistante grâce à un vaccin. Je ne pense pas que Thoreau s’opposerait aux mesures sanitaires adoptées par le gouvernement pour le bien de tous».

Le message est clair.


Dans le cours de musique

C’est un pur bonheur de se laisser bercer au son de la musique acoustique du groupe montréalais The Franklin Electric. Les membres ont lancé un quatrième album, intitulé This Time I See It, en septembre. Ils entreprennent une tournée qui les mènera un peu partout au Canada, avec comme point de départ le Théâtre Lionel-Groulx, à Sainte-Thérèse, le vendredi 15 octobre. Tiré de ce dernier opus, je vous suggère, en #musiquebleue, le titre You and I.

The Franklin Electric – You and I – This Time I See It – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Avec l’automne vient la remise des différentes récompenses littéraires. Parmi les finalistes du prix Médicis, on retrouve le Québécois Kevin Lambert. Originaire du Saguenay, l’auteur, qui aura 29 ans la semaine prochaine, est en lice pour son premier roman, Tu aimeras ce que tu as tué, publié au Québec en 2017, mais seulement cette année en France. Il a depuis édité et lancé un autre récit, Querelle de Roberval, en 2018. Cette dernière œuvre avait d’abord été retenue pour la compétition du Médicis 2019, avant que le jury ne se ravise, prétextant une erreur.

Si Kevin Lambert devait remporter la prestigieuse récompense, il deviendrait le troisième lauréat québécois du Médicis, après Marie-Claire Blais, en 1966, et Dany Laferrière, en 2009. Le jury annoncera le résultat de ses délibérations le 26 octobre.


Réponse à la question de la semaine

Il faut remonter à la saison 2003-2004 pour trouver deux gardiens issus de la LHJMQ en début de campagne, avec le Canadien de Montréal. Cette année-là, José Théodore et Mathieu Garon étaient les cerbères de confiance de l’entraîneur-chef Claude Julien.


Image en titre du billet : Marie Lou Charbonneau