Journal de vacances du 1er août 2025 : Singulier, comme Foglia

J’ai passé de nombreuses années à pratiquer le journalisme. Du journalisme étudiant, d’abord, avant de prendre la responsabilité des publications officielles de plusieurs organisations dans lesquelles j’ai milité. J’ai été propriétaire d’un site d’informations durant quelques années. J’ai aussi fait de la pige pour des journaux hebdomadaires et pour des revues. Je suis par la suite devenu blogueur. Tout ceci m’a amené à collaborer avec de nombreuses personnes. Parmi celles-ci, plusieurs cherchaient à calquer le style de Pierre Foglia.

Il va sans dire que personne ne s’en rapprochait. Vouloir calquer Foglia, c’est comme vouloir calquer Coluche, Yvon Deschamps ou Virginia Woolf. Ils sont tous uniques dans leurs créneaux. Pour s’inscrire dans leur catégorie ou atteindre leur niveau, il faut à la fois présenter son message sous un angle différent des autres et agencer parfaitement les mots pour le communiquer au lectorat ou à l’auditoire. Il demeure très difficile de le faire sans s’y casser les dents ou la pointe de sa plume. Stéphane Laporte et Boucar Diouf y parviennent plutôt bien.

Depuis que j’écris, je n’ai pas cherché à imiter Foglia. Pas par prétention, mais par lucidité. J’aime trop écrire pour le copier. Ce que j’ai plutôt tenté, au fil du temps, c’est de faire entendre ma propre voix, même si elle tremblait un peu. De poser mes mots comme on pose un regard : avec attention, avec justesse, parfois avec tendresse, parfois avec colère. Écrire, c’est un peu risquer le faux pas. Mais c’est aussi, quand on le fait sincèrement, tracer un sentier que d’autres pourront suivre, ou éviter, mais qu’on aura eu le courage d’ouvrir.

Il s’est éteint cette semaine en emportant son œuvre avec lui. Il nous laisse cependant une leçon à retenir : écrire, c’est oser être singulier.


Regard sur le monde

Avec sa décision récente, le Canada emboîtera le pas à la France, à la Grande-Bretagne, à l’Espagne, à l’Irlande et à plusieurs autres pays en reconnaissant officiellement l’existence d’un État palestinien. Ce geste diplomatique, hautement symbolique, s’inscrit dans une longue histoire de tensions, de guerres et de négociations manquées entre Israël et le peuple palestinien. Le conflit israélo-palestinien, vieux de plus de 75 ans, prend racine à la fin du mandat britannique sur la Palestine, un territoire administré par le Royaume-Uni de 1920 à 1948 sous l’égide de la Société des Nations. Lorsque ce mandat a pris fin, l’ONU a proposé un plan de partage entre un État juif et un État arabe, mais celui-ci a été rejeté par les pays arabes, menant à la création unilatérale de l’État d’Israël et à une série de conflits armés. Depuis, les Palestiniens revendiquent leur propre État, notamment en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, territoires qu’ils considèrent comme les leurs.

Ce qui a mené à cette reconnaissance récente repose sur plusieurs facteurs. D’une part, l’impasse persistante dans les négociations de paix a convaincu de nombreux pays qu’un changement d’approche devenait inévitable. D’autre part, les événements tragiques de l’automne 2023 — notamment l’attaque sanglante du Hamas contre des civils israéliens et la riposte militaire israélienne à Gaza — ont ravivé l’attention internationale sur le conflit. Plusieurs gouvernements ont conclu que la reconnaissance d’un État palestinien pourrait contribuer à rééquilibrer une dynamique diplomatique jusque-là asymétrique. Cette reconnaissance, faut-il le souligner, ne vise pas à cautionner le terrorisme, mais bien à soutenir la vision d’un avenir plus viable, où deux peuples pourraient enfin coexister dans des États distincts, chacun doté de droits, de frontières et d’un avenir.

Les avis demeurent partagés. Les partisans de la reconnaissance estiment qu’il s’agit d’un pas en avant pour la paix et la justice, soulignant que des millions de Palestiniens vivent depuis des décennies sans État, sans citoyenneté véritable et souvent sous occupation. Ils espèrent que ce geste contribuera à rouvrir le dialogue. Les opposants, pour leur part, craignent qu’une telle reconnaissance ne récompense pas seulement l’inaction politique des dirigeants palestiniens, mais qu’elle envoie aussi un message ambigu alors que le Hamas demeure actif et que la sécurité d’Israël n’est pas assurée. Pour eux, la reconnaissance doit venir à la fin d’un processus de paix, et non au début. Pour sortir d’une crise, il faut parfois tracer la voie vers ce à quoi certains donnent encore le nom d’utopie, mais que d’autres perçoivent avec prudence, mais avec espoir, comme un point d’équilibre.


Dans mes écouteurs

Argile est un artiste québécois émergent, repéré récemment comme un souffle nouveau de la scène indie-pop francophone. Son mini-album éponyme, Argile, officiellement lancé le 18 juillet dernier, comprend cinq titres soigneusement ordonnancés. L’artiste se distingue par sa voix douce et posée, ainsi que par son sens du détail en matière d’arrangement sonore.

Dans la pièce La recette, deuxième piste de l’album, la narration poétique se développe à partir de gestes quotidiens transformés en métaphores lumineuses. L’instrumentation y mêle guitares aériennes, nappes synthétiques délicates et percussions organiques, renforçant une tension douce entre fragilité et résilience. Tout au long de cette chanson, Argile tisse une recette intérieure, formulée avec des paroles posées, qui relance l’idée que nos routines peuvent devenir des rites sacrés.

La recette – Argile – Argile – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Il s’est tenu cette semaine, au Palais des congrès de Montréal, un événement d’envergure mondiale qui donne espoir : le Congrès mondial sur les ITSS et le VIH. Sous le thème « La santé sexuelle pour tous », cette grande rencontre a rassemblé plus de 1 500 expertes et experts de partout sur la planète, venus échanger, réfléchir et proposer des solutions concrètes pour améliorer la prévention, le dépistage et les soins liés aux infections transmissibles sexuellement. Montréal, déjà reconnue pour son engagement en santé publique, a ainsi renforcé son rôle de chef de file en accueillant ce rendez-vous porteur de changement.

Parmi les innovations prometteuses présentées : des tests rapides à domicile, de nouvelles stratégies de prévention comme la PrEP (un traitement préventif qui protège efficacement contre le VIH) et la DoxyPEP (un antibiotique pris peu après un rapport sexuel à risque pour prévenir certaines ITSS, comme la chlamydia, la syphilis et la gonorrhée), ainsi qu’un appel clair à briser les tabous qui freinent encore trop souvent l’accès à l’information et aux soins. Dans un contexte mondial où les reculs sont possibles si l’on baisse la garde, ce congrès nous rappelle qu’il est possible de progresser à condition de miser sur la science, la solidarité et l’éducation. Une semaine lumineuse, donc, où la santé sexuelle a eu droit à toute la visibilité qu’elle mérite.


Billet du 15 décembre 2023 : Journal de grève, 4e semaine

Pour une quatrième semaine consécutive, je souhaite que le chapitre hebdomadaire de mon journal de grève soit le dernier. Mercredi, le premier ministre s’est même avancé sur un retour en classe dès lundi. Ça, c’est comme pour le père Noël : on voudrait y croire, mais la réalité l’emporte.

Dans ce billet, je cède ma plume à d’autres. Il existe des enjeux qui ont besoin d’être démystifiés, en ce qui regarde le quotidien du monde de l’enseignement, afin de contrer ou de préciser certaines croyances populaires. Si j’y fais ponctuellement allusion à l’intérieur de mes écrits, des collègues et des observateurs en ont fait autant ces derniers jours. Cette semaine, mon espace leur appartient.


Sur l’exode du personnel et la désertion des étudiants en enseignement

Son homonyme est acteur, mais le Frédéric Pierre dont il est question ici est informaticien. Il appuie le personnel scolaire et celui de la santé dans leurs revendications. Voici ce qu’il publiait sur le réseau social Bluesky, le 11 décembre dernier.

« Une prof me disait que plus le gouvernement prend du temps pour négocier, certains profs songent quitter et se trouver autre chose. Aussi, sa fille étudie en enseignement :
– 1ère année : il y avait 120 étudiants.
— 3e année : il en reste 30 ! Avec une autre année à faire.
😕 »
Source : Bluesky (@fredericpierre.bsky.social)

Évidemment, ces chiffres ne sont pas vérifiés et confirmés. Mais ils reflètent ceux de l’étude réalisée par Le Devoir, il y a deux ans, à laquelle je faisais référence dans mon billet du 24 novembre dernier. 1

1 Billet du 24 novembre 2023 : Journal de grève, 1re semaine


Sur les affectations du personnel

Depuis le début des moyens de pression du personnel enseignant, le gouvernement exige de nous de la souplesse pour modifier le processus d’affectations. Nous reviendrons plus bas sur la souplesse. Pour ce qui est des affectations, mon ex-collègue Marie-Josée Dupont a très bien résumé la situation.

Source : Facebook

Ce que le gouvernement voudrait, c’est que les enseignantes et enseignants permanents soient exclus de l’affectation d’août. Bien que l’ancienneté constitue notre seul atout pour améliorer nos conditions, la FAE a tout de même consenti à une ouverture sur ce point. Pourquoi Bernard Drainville et François Legault en font-ils un enjeu majeur alors que ça ne concerne qu’une quantité négligeable de postes ? Ma seule réponse est qu’ils font preuve d’une méconnaissance marquée de la situation.


Sur notre réalité

Le cri du cœur d’Anne-Marie Vignola, enseignante au Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM), expose un portrait limpide et complet de notre quotidien.

« Bonjour,
Je m’appelle Anne-Marie et je suis enseignante depuis plus de 20 ans. J’ai étudié quatre ans à l’université pour obtenir un baccalauréat en éducation. Je suis sans contrat de travail depuis 10 mois et sans salaire depuis trois semaines parce que mon patron trouve que je manque de souplesse. J’ai pourtant l’impression de faire des acrobaties incroyables pour parvenir à faire mon boulot. Je n’ai rien d’extraordinaire… Nous sommes plus de 60 000 dans les rues depuis bientôt trois semaines. (FAE) Cette semaine des milliers d’autres travailleuses vont se joindre à nous. ✨❤️ Nous vous attendions ! ✨
Je suis une fille travaillante ! Je fais des heures supplémentaires à toutes les semaines et je ne demande jamais d’obtenir un salaire supplémentaire. Je fais tout ça bénévolement.
Je mange régulièrement le souvenir d’un yogourt sur l’heure du midi parce que je manque de temps et je préfère travailler.
En 20 ans, je n’ai jamais reçu une seule plainte de ma direction.
Je dépense annuellement entre 500 $ à 1000 $ de mes sous pour acheter des jeux, jouets, livres ou ateliers. Le 250 $ attribué pour ma classe est insuffisant et j’adore avoir du matériel pédagogique actuel.
Je suis toujours à l’heure au travail.
Depuis deux ans, je n’ai jamais été malade. Je ne prends jamais de congés parce que je n’aime pas prendre deux heures de mon temps, déjà si précieux, pour écrire les explications du déroulement de la journée à un remplaçant. Il y a aussi le fait que ce sont souvent des collègues qui doivent remplacer les absents parce qu’il n’y a plus de suppléants…
Je demeure presque toujours calme lorsque quelqu’un lance une chaise. 🧘🏻‍♀️
Je suis immunisée contre les insultes.
Je suis excellente en gestion des conflits.
Je peux faire rire quelqu’un qui pleure.
Je sais que mes bras sont réconfortants.
Je peux faire 5 tâches en même temps.
Je fais environ 20 heures de formation par année parce que je trouve important de demeurer au fait des pratiques innovantes dans mon domaine.
J’ai repeint une partie de mon local en cachette et j’ai découpé des petites marguerites en papier pour cacher les trous du mur de ma classe. Encore une fois, j’ai gardé la facture pour moi.
Mon patron trouve que je manque de souplesse, mais moi, j’ignore ce que je peux faire de plus…
Tous les spécialistes de l’enfance (médecins, pédiatres, psychologues) sont en accord avec les demandes de la FAE. On ne demande pas d’avoir l’air climatisé, un système de ventilation adéquat et un parc informatique fonctionnel… Nous souhaitons que nos élèves les plus vulnérables puissent obtenir des services offerts par des personnes compétentes. LA BASE ! Ce travail, je l’aime profondément et ça me fait mal de me sentir aussi peu respecté par mon employeur. À force de me plier en quatre pour y arriver, je suis brisée et je ne veux plus continuer comme ça. L’attitude du gouvernement envers cette marée de petites tuques rouges me dégoûte ! Nous sommes des guerrières ! Nous arrivons à bout des enfants les plus rebelles… Si son souhait est d’étirer la négociation pour épuiser nos troupes et semer le chaos, il va trouver le temps long. Les troupes sont épuisées depuis une décennie et elles appuient le méchant monstre syndical qui, pour l’instant, est le seul à nous protéger dans cette lutte… Après trois semaines, ces femmes sont affamées et déterminées à continuer de lutter contre les injustices du système de l’éducation et de votre exploitation de notre bonté ! »🔴

Source : Facebook


Sur notre salaire et nos vacances

Je l’ai écrit plusieurs fois, nos semaines de vacances sont nombreuses, mais elles sont toutes à nos frais. Qui plus est, le gouvernement conserve temporairement une partie de notre argent et le fait fructifier, avant de nous en remettre le capital tout en conservant les intérêts. Le dimanche 10 décembre, Valérie Larin l’a très bien expliqué.

« FONCTIONNEMENT RÉEL DU SALAIRE D’UN PROF
Je fais ce post en toute transparence. Je suis prof au primaire. Je suis actuellement à l’échelon 5. Selon la convention actuelle, mon salaire annuel est de 56 550 $.
Une année compte 52 semaines (365 jours). Si on exclut les week-ends, ça nous donne 260 jours au total. Je travaille 200 jours par année (180 jours en présence d’élèves plus 20 journées pédagogiques, qui sont loin d’être des « congés » comme certains le pensent : réunions, planification, correction, impressions, paperasse, achats pour la classe, etc.).
Logiquement, je devrais être payée 1/200 de 56 550 $ pour chaque jour travaillé, c’est à dire 282,75 $ par jour (brut) et être au chômage durant l’été. Sachez que ce n’est pas le cas !
Il y a plusieurs années, une loi est venue exclure les enseignants ayant un poste permanent du droit au chômage durant l’été. Pourquoi ? Aucune idée ! Ça, c’est la première aberration. En voici une deuxième : comme le gouvernement semble juger que nous ne sommes pas assez autonomes pour gérer nos sous nous-mêmes et nous en mettre de côté pour la période estivale, il me paie 1/260, donc 217,50 $ au lieu de 282,75 $. Le gouvernement ramasse donc 65,50 $ sur chacune de mes paies (aux deux semaines) pour me le redonner durant les mois d’été. Au total, dans l’année, c’est 15 660 $ qu’il garde pour lui en le faisant fructifier pendant que moi, je ne peux pas, même si c’est MON argent. Je vous rappelle que je ne suis qu’à l’échelon 5. Imaginez quelle somme cela peut représenter sur l’ensemble des profs au Québec !
En voulez-vous une autre ? La loi sur les normes du travail prévoit 2 semaines de vacances payées pour les salariés ayant cumulé entre un an et 3 ans de travail continu, ainsi que 3 semaines payées après 3 ans. Nous, les profs ? Rien. Nada. Nous n’avons aucun congé payé par l’employeur. Nous finançons tous nos congés (vacances et jours fériés) à partir de notre propre paie.
Donc, si vous pensiez encore que les profs ont « deux mois de congés payés durant l’été », j’espère que cette rectification vous a permis de comprendre que c’est loin d’être le cas ! »

Source : Facebook


Sur notre souplesse

Cette fameuse souplesse que réclament François Legault et au moins deux de ses ministres ! Est-ce que nous en démontrons suffisamment ? Marie-Ève Couture, enseignante spécialiste en anglais, a également lancé ce cri du cœur.

« D’après monsieur Legault, je manque de souplesse…
En tant que spécialiste, prof d’anglais, j’ai 2 écoles, 15 groupes donc environ 300 élèves…
Je ne me plains pas, mais vous dites que je manque de souplesse…
🤔
Je fais partie des privilégiés qui possèdent un local où je peux enseigner adéquatement. Mais seulement dans une école ! Faudrait pas ambitionner, quand même !!
À l’autre école, je prends la place de l’enseignant qui doit sortir de son local et se trouver une place où travailler durant cette heure…. Qui est souvent le salon du personnel où ça va et vient constamment ! …. Parfait pour travailler et se concentrer !
Mais, ON manque de souplesse !
Je change 5 fois de local dans une journée en oubliant souvent des trucs ici et là… Je dois me promener de classe en classe avec des livres, mon ordi, mon sac, les photocopies, les jeux, les dictionnaires… puisque je n’ai pas de local pour enseigner !!!!
Mais, je manque de souplesse !
Le budget classe pour acheter des livres ou du matériel est largement insuffisant… 150 $ environ par école et c’est pas une blague !
Donc, vous me voyez venir !
Je dépense facilement 500 $ par année pour que les élèves aient : des nouveaux livres intéressants, une boîte de récompenses, des jeux au goût du jour, des activités intéressantes, des décorations et des affiches pour rendre les cours plus vivants, etc.
Mais, je manque de souplesse !
À la récré, je garde des fois des élèves pour régler un conflit, leur donner du temps supplémentaire pour finir l’examen, avoir une discussion parce que l’élève vit des choses difficiles à la maison (oui bien sûr qu’on est psychologue et ça presque au moins une fois par semaine !), pour reprendre la notion enseignée, etc. J’avais vraiment envie d’aller aux toilettes, mais bon, j’irai au dîner, l’élève est plus important !
Mais, je manque de souplesse !
Idéalement, dans un cours, je dois enseigner, expliquer l’exercice à faire, répondre aux questions et si possible corriger en grand groupe ! Et le tout en une heure ! Car on voit en général nos groupes seulement une heure par semaine !
Bon, OK !
8 h 05
Je commence le cours… que dis-je… j’attends qu’environ 3 à 5 élèves finissent d’enlever tous les vêtements p.c.q. ils sont habitués de prendre leur temps à la maison et qu’il n’est pas question qu’ils se dépêchent à l’école….
Faudrait pas les brusquer, mais plutôt attendre et s’adapter à leur rythme… pendant ce temps-là, il y en a 15 qui sont prêts, s’impatientent et qui commencent à vouloir bouger. C’est normal, c’est des enfants !!! Mais moi, j’attends les autres tout en essayant de gérer les comportements des autres.
8 h 15 : Une fois tout le monde assis et « attentif »
😉😂 🤞Je peux commencer à enseigner !
Dans plusieurs groupes, j’ai un élève TSA qui nécessite une approche différente pour chacune des interventions.
Par exemple, si je demande de sortir leur cahier, l’élève se met à crier, car il n’aime pas les changements… je dois donc le préparer mentalement à l’avance pour chaque transition !
Bien sûr, nous avons des TES formidables pour aider, mais qui ne peuvent pas se séparer en 10 non plus !
Il y a en souvent un avec un trouble de comportement qui est très souvent en opposition, impoli avec moi ou les autres. Souvent en conflit qui doit être réglé tout de suite pour ne pas que ça dégénère….
Il y a facilement 5 à 7 élèves par groupe avec des plans d’intervention puisqu’ils ont de gros troubles d’apprentissage. Ce qui veut dire que je dois adapter mon cours pour eux parce qu’un a droit à son ordi (donc je dois m’assurer que l’élève a son ordi et que j’ai préparé à l’avance le document qui devra être lu par un logiciel prévu à cet effet).
Un autre a droit à un temps supplémentaire pour finir (que je dois aussi prévoir dans mon planning) et je pourrais continuer longtemps encore !
Il y a ceux qui n’ont pas de troubles d’apprentissage, mais qui ne sont pas motivés et que l’on essaye par tous les moyens de motiver…
Il y a ceux qui ne comprennent pas le français…..
Et qui sont oubliés ? Ceux pour qui ça va bien et qui n’ont pas de problèmes d’apprentissage et/ou de comportement…
8 h 30 : après avoir demandé je ne sais pas combien de fois à un élève de s’asseoir et d’arrêter de déranger autour de lui p.c.q. il n’a pas pris sa médication ce matin-là et qu’il est impossible pour lui de rester en place et bien je finis par tolérer qu’il soit debout p.c.q. je suis juste tannée d’intervenir.
Je réussis à les faire commencer l’exercice, et un de me dire qu’il n’a pas de crayons, l’autre qu’il ne trouve pas son cahier, l’autre qu’il ne sait pas quoi faire quand je viens de passer 10 minutes à expliquer pendant que lui jouait avec son efface, que mon TSA a besoin de moi constamment pour le rassurer ! J’ai ceux qui ont des questions p.c.q. ils ne comprennent pas encore le français et moi je leur demande d’apprendre une troisième langue….
J’ai aussi les anglophones qui finissent le travail en quelques minutes et je dois avoir prévu des trucs supplémentaires pour eux qui les challengent un peu !
Êtes-vous essoufflés ??? Moi, oui !
Mais, je manque de souplesse !
9 heures : plusieurs n’ont pas fini l’exercice, j’ai géré 2 conflits à travers toutes les questions et mon TSA décide qu’il jette par terre tout ce qu’il trouve autour de lui !
9 h 05 : je dois me dépêcher à tout ramasser mes trucs, mon ordi, mon sac, mes jeux, etc., pour changer de local, car je donne un cours à 9 h 05 à l’étage du dessus…
Mais, je manque de souplesse !
On répète la scène 5 fois par jour, 5 jours par semaine ! De septembre à fin juin !
MAIS !!!!
Je manque de souplesse !
🤔🤔🤔🤔🤔🤔🤷🏻‍♀️🤷🏻‍♀️🤷🏻‍♀️ »


Sur nos revendications

Ce que nous réclamons, c’est de l’aide et la sauvegarde de l’école publique. La hausse salariale est accessoire et vise surtout à rendre notre profession attrayante pour arrêter la désertion massive qu’elle subit actuellement. Cette grève générale illimitée, sans salaire, sans fonds de grève, ce piquetage sous des températures hivernales, c’est pour nos élèves et ceux qui les suivront que nous le faisons.

Dans une lettre ouverte à François Legault, Bernard Drainville et Sonia LeBel, plus de 75 pédiatres et médecins de famille ont pris position en notre faveur et en faveur de leurs collègues du domaine de la santé. Voici un extrait de leur missive.

« Croyez-nous, nous sommes au premier rang pour constater la dure réalité des familles qui perdent présentement des revenus considérables, en raison de journées de travail annulées. Plus particulièrement, nous avons cette pensée sincère pour les enseignantes et les enseignants qui sont maintenant sans salaire depuis presque trois semaines à se battre pour de meilleures conditions de travail, mais aussi de meilleures conditions d’apprentissage pour les élèves, bref pour un meilleur système d’éducation publique, en adéquation avec nos jeunes institutions fondatrices.

Nous joignons fièrement nos voix à la leur, de même qu’à celles de tous les travailleurs de la santé, également mus par de courageux engagements. Nous militons pour un meilleur système d’éducation publique, qui valorise à juste titre le travail de tous ses professionnels, tout en demeurant profondément inquiets pour notre système de santé déjà fragilisé et qui l’est d’autant plus que de nombreux travailleurs de la santé, également des parents, y sont déchirés entre leurs responsabilités professionnelles inconciliables avec leurs obligations familiales. »

Pour prendre connaissance de l’entièreté de la lettre, c’est ici :
Dites-nous que l’école rouvre cette semaine. La Presse, Montréal. Le 12 décembre 2023.


Sur l’école à trois vitesses

Finalement, s’il vous reste du temps et de l’énergie, je vous invite à lire la chronique de Patrick Lagacé, publiée jeudi matin. Il résume bien la part du système à trois vitesses dans les déboires vécus par tout le réseau de l’éducation québécoise. J’admets cependant être plus optimiste que lui quant à la suite des choses. Un peu.

Lagacé, Patrick. Pour l’école, je suis inquiet. La Presse, Montréal. Le 14 décembre 2023.


En #musiquebleue

Près de 50 ans après que Walter Murphy nous eut donné sa version disco de la 5e symphonie de Beethoven, voici qu’Emmanuelle Boucher nous offre Minuit, chrétiens en rock country.

Emmanuelle Boucher – Minuit, chrétiens – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

A-t-il vaincu sa dépression sévère ? Peut-être pas tout à fait, mais toujours est-il que le comédien Serge Thériault participera à une émission radiophonique le 24 décembre, sur les ondes d’ICI Première. Animée par Stéphane Laporte, l’émission spéciale portera sur ses collaborations avec son complice Claude Meunier.

Reclus à son domicile depuis plusieurs années, Thériault avait récemment quitté son ermitage le temps de tourner la scène finale, quelques secondes à peine, des nouveaux épisodes de La p’tite vie. Contrairement à toutes les autres scènes, celle-ci n’avait pas été enregistrée devant public.

Cette fois, de nombreux invités défileront en studio pour rendre hommage au célèbre duo.


Autre collecte de dons pour le personnel affilié à la FAE

Celle-ci aura lieu le samedi 23 décembre, aux endroits indiqués ci-dessous.