Billet du 3 février 2023 : Dans une forme majuscule

«Comment vas-tu?» est une question à laquelle je réponds quotidiennement. Je vais bien. Je vais même très bien.

Mon passeport demeurera en règle pour encore quelques années. À court terme, je n’aurai donc pas à m’engager dans des démarches compliquées et interminables pour le renouveler. Aussi, je pratique une profession dont le salaire, bien que non indexé à l’inflation, me permet toujours de me procurer les denrées alimentaires essentielles, incluant des fruits et des légumes. J’occupe justement un emploi, ce qui fait que je n’ai pas à m’embourber dans les méandres congestionnés du système d’assurance-emploi.

Tous les membres de ma famille bénéficient actuellement d’une bonne santé. Il en est de même pour moi. Je n’ai donc pas à affronter un milieu hospitalier dont les ressources déclinent et s’amenuisent, et qui croule sous une pression insoutenable.

Je possède une maison que je suis capable de payer, parce qu’achetée à un prix abordable, il y a dix ans.

Oui, je vais bien, tout en étant conscient que je demeure, du moins pour l’instant et pour toutes ces raisons, dans une classe privilégiée. Ajoutons que je dispose encore de mille motifs pour rire et sourire, tous les jours, et que mon entourage démontre très adéquatement sa présence et son attention.

Serai-je en mesure d’écrire la même chose le mois prochain ou dans un an ? On verra. Développer ma pleine conscience constitue l’une de mes plus belles réalisations des deux dernières années.

Aujourd’hui, je vais très bien.


Dans le cours de français

En chronique à Rouge FM, cette semaine, Jean-René Dufort y est allé d’une critique des incongruités de la langue française, à travers un discours dont j’aurais aimé être l’auteur ! Si vous disposez de cinq minutes, je vous invite à l’écouter. Sourires et hausse du bagage intellectuel assurés. Probablement quelques éclats de rire, aussi.

Jean-René Dufort sur les ondes de Rouge FM – Le 27 janvier 2023.


Dans le cours de français, deuxième période

Plusieurs corrections à effectuer, cette semaine. Je souligne en premier lieu que d’ordinaire, le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, maîtrise de brillante façon son français, tant à l’oral qu’à l’écrit. Il a cependant commis deux impairs dans ses publications, au cours des derniers jours.

Voici le premier :

#LeProfCorrige

Ici, on aurait dû lire Canadien avec un c majuscule. Être (un) Canadien implique que le mot fait partie de la classe des noms. Dans ce cas, comme il fait référence à un peuple, il s’agit d’un nom propre.

Ensuite :

#LeProfCorrige

Ici, à l’inverse, on aurait dû voir Parti québécois, avec un q minuscule. Pourquoi ? Parce que le mot québécois est employé comme adjectif, qui vient qualifier le nom Parti. De la même manière, on écrira Parti libéral, Parti conservateur, Parti vert et Assemblée nationale, tel que monsieur St-Pierre Plamondon l’a fait, à l’intérieur de la même publication.

À sa défense, cependant, dans ses documents officiels, le Parti québécois utilise également les majuscules aux deux mots. La grande majorité des médias et ouvrages de référence, de leur côté, emploient la règle de grammaire convenablement.


L’autre faute est tirée d’un article diffusé sur le site de TVA Nouvelles.

La nouvelle est terrible, je sais.

#LeProfCorrige

Ici, il aurait fallu employer le pluriel et lire une allergie sévère aux produits laitiers. Si elle n’était allergique qu’à un seul produit laitier, une précision se serait avérée nécessaire.


Dans le cours de musique

À peu près toutes les chansons de Sébastien Lacombe me rejoignent, tant pour les paroles que pour les mélodies et orchestrations. Aussi ai-je été heureux d’apprendre, cette semaine, que son plus récent album, Le chemin des possibles, lui valait d’être nominé à titre d’auteur-compositeur francophone de l’année aux Prix de la musique folk canadienne. Les galas de dévoilement des récipiendaires auront lieu à Vancouver, les 1er et 2 avril 2023.

En #musiquebleue, tirée de cet album, voici la pièce Far West.

Sébastien Lacombe – Far West – Le chemin des possibles – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

J’étais un élève de secondaire 5, en 1984, alors que le Québec tout entier acclamait Gaétan Boucher qui, aux Jeux olympiques de Sarajevo, remportait deux médailles d’or et une de bronze en patinage de vitesse. Aujourd’hui, à moins de cinq années de ma retraite de l’enseignement, ce même Gaétan Boucher a gagné les Jeux mondiaux des maîtres, dans la même discipline.

Dans la catégorie des 65 ans et plus, il a terminé premier aux 500 m et 1 000 m, deuxième au 1 500 m et quatrième au 3 000 m, ce qui lui a permis de devancer un Hollandais au classement. Heureux de ce retour fructueux, il envisage des participations à d’autres compétitions, au cours de la prochaine année.


Photo de l’en-tête : Sophie Lussier


Billet du 7 août 2020 : Journal de vacances (6 de 8)

En attendant la rentrée

La pression commence à se faire sérieusement sentir sur le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge. À la mi-juin, il annonçait ce qu’allait être la prochaine rentrée scolaire au Québec. En résumé, des classes avec le même nombre d’élèves qu’en temps normal, aucun ne sera contraint de porter le couvre-visage, les élèves du secondaire comme ceux du primaire devront demeurer dans le même local de classe, ils devront être assis en îlots (ou en « bulles ») de six élèves et demeurer toute l’année (ou jusqu’à nouvel ordre) avec ces autres élèves, mais ils devront s’en éloigner lorsqu’ils se trouvent dans l’autobus scolaire.

Dans ce scénario, voyez-vous quelques incongruités par rapport à ce qui est exigé du reste de la population ? Moi aussi.

À quelques jours de la rentrée du personnel et à quelques semaines de celle des élèves, divers intervenants du milieu ont demandé des précisions. Le ministre s’est engagé, mercredi, à en apporter en début de semaine prochaine. D’ici là, il rencontrera les représentants des parents et du personnel scolaire, après avoir déjà rencontré ceux des directions de centres de services (anciennement les commissions scolaires) et des directions d’école.

Ces rencontres du ministre, autant celles qui ont déjà eu lieu que celles à venir, se déroulent en visioconférence. Est-ce qu’une partie de l’enseignement se déroulera aussi de cette façon ? Je parierais là-dessus, même si c’est le contraire qui a été avancé jusqu’à maintenant.


Sur mes écrans

J’ai regardé quelques minutes du premier match Canadiens-Penguins. J’ai suivi le reste des activités de la LNH via les médias et les réseaux sociaux. J’éprouve beaucoup de difficultés à regarder du hockey quand il y a du baseball au même moment. Et quand ces joutes de hockey ont lieu au mois d’août, il y a une question de crédibilité que j’assimile mal.

En revanche, je regarde chaque jour de deux à quatre matchs des ligues majeures de baseball. Je me suis même surpris à visionner cette semaine un vieux match Cubs-Expos de 1992, celui du dernier match de Gary Carter à Montréal, avant sa retraite. J’ai un côté Elvis Gratton que je ne peux nier !


Le dilemme de la semaine

Au moment où j’écris ces lignes, le Canadien de Montréal mène 2-1 la série 3 de 5 face aux Penguins de Pittsburgh. Si la troupe de Claude Julien élimine les Penguins, elle perd toutes ses chances de pouvoir repêcher Alexis Lafrenière, lors du repêchage amateur, parce qu’il est déjà convenu que le premier choix appartiendra à une des huit équipes éliminées dans cette ronde préliminaire.

Alors, les séries ou Lafrenière ? Une ronde de plus ou conserver ses chances de repêcher un joueur de concession ?


Et je cite :

« Si les Canadiens gagnent la coupe Stanley, je fais la première de Tout le monde en parle tout nu ! »

Dany Turcotte, humoriste et coanimateur de l’émission, le 5 août 2020.

Dans mes écouteurs, cette semaine

J’ai pour la première fois entendu le nom de Sébastien Lacombe lors de la sortie de l’album Salut Joe !, en 2006, alors que plusieurs artistes québécois, dont lui, s’étaient regroupés pour rendre hommage à l’oeuvre de Joe Dassin. Lacombe, l’année précédente, venait de sortir son premier album, intitulé Comme au cinéma. Il en a depuis lancé deux autres et en publiera un quatrième en septembre, un premier en anglais. Sébastien Lacombe possède cette particularité d’écrire et de composer des chansons qui deviennent pour moi de véritables vers d’oreille. Il me suffit d’entendre Mr. Taximan, D’où je viens ou encore Trop de soucis pour que la mélodie accrocheuse et les paroles intelligentes me tournent en tête pour le reste de la journée. En #musiquebleue, je vous propose aujourd’hui un extrait de l’album Fly, à paraître en septembre, une pièce qui a pour titre Gold In Your Soul.

Le bloc positif de la semaine

J’ai l’habitude de terminer mes billets hebdomadaires avec une nouvelle positive. Pour être franc, il était beaucoup plus facile l’hiver dernier de trouver du matériel pour cette section. Depuis les dernières semaines, les médias semblent malheureusement être tombés dans la même morosité qu’une grande partie de la population. Cette semaine, cependant, le sujet m’est apparu facilement et tout s’est emboîté comme les pièces d’un casse-tête.

J’ai eu la douleur de perdre un ami d’enfance, la semaine dernière. Très actif malgré une maladie dégénérative qui l’a dépossédé de l’usage de presque tout son corps, il y a près de 20 ans, c’est d’un bête accident qu’il a rendu l’âme. Dans un hommage que je lui ai rendu, j’ai pris soin de mentionner que personne autant que lui ne m’avait appris à aimer la vie. Pour ceux qui l’ont connu, son legs est magistral.

Des souvenirs avec Martin, j’en ai depuis l’âge de huit ans. Mes plus précieux et mémorables datent toutefois d’une dizaine d’années plus tard, alors que lui et moi faisions partie d’un groupe qui a effectué le Tour du Mont-Blanc. Le succès de l’été à l’époque, à la radio française, était Marcia Baïla, des Rita Mitsouko.

En cherchant un contenu pour ma rubrique de cette semaine, je suis tombé sur un article du magazine POSITIVR, publié mercredi et qui, 35 ans plus tard, explique l’histoire de la chanson Marcia Baïla. En résumé, il s’agit d’un hommage rendu à la danseuse d’origine argentine Marcia Moretto, décédée d’un cancer à l’âge de 36 ans. La joie de vivre de la défunte, qui a collaboré avec le duo, y est évoquée dans un amalgame de musique festive et de paroles élogieuses. Deux générations plus tard, la pièce musicale tourne encore et le souvenir de Marcia perdure.

Marcia et Martin, deux personnes à la joie de vivre indéfectible, malgré la maladie. Une recherche dont le résultat me ramène 35 ans en arrière, en musique et en souvenirs avec cet ami récemment décédé, et en trame de fond cet amour de la vie. Difficile de faire abstraction quand l’évidence est aussi prononcée.

L’année en cours apporte son lot de difficultés à tout le monde, mais elle comporte aussi des éléments positifs pour quiconque prend le temps de s’arrêter afin de les découvrir. C’est l’occasion qui nous est offerte. Martin, lui, prisonnier de son corps depuis le début du millénaire, avait compris depuis longtemps que l’adversité cache une multitude de trésors.