Billet du 23 décembre 2022 : Aujourd’hui, l’hiver

Vacances prématurées. Ainsi le veut dame Nature, qui nous envoie aujourd’hui un cocktail météorologique suffisamment puissant pour fermer les écoles. D’ordinaire, je n’aime pas ces journées de tempête. Le congé forcé qui en découle est compensé par la perte d’une journée pédagogique dont la place dans le calendrier scolaire a été mûrement réfléchie. Ces journées sont utiles pour corriger, planifier ou faire le point sur les rendements des élèves.

Cette fois-ci, cependant, le congé est apprécié. Pouvoir compter sur une journée avant le réveillon pour le préparer ou simplement prendre un peu de repos constitue une bénédiction. Comme quoi tout est relatif.


Dans le cours de français

Quelle orthographe est la bonne ?

Une croix qu’on n’a pas choisie de porter
ou
Une croix qu’on n’a pas choisi de porter

Réponse après la bonne nouvelle de cette semaine.


Dans le cours de musique

Ce n’est pas officiellement un duo improbable, mais on s’en rapproche ! Dans le cadre de son émission Deux par deux rassemblés, Pierre Lapointe a reçu François Pérusse. Ensemble, ils ont interprété Demain l’hiver, le classique de Robert Charlebois. À deux jours de Noël, c’est la #musiquebleue que je vous suggère.

Pierre Lapointe et François Pérusse – Demain l’hiver – Deux par deux rassemblés – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Dans la foulée des activités de la COP15 sur la biodiversité, tenue la semaine dernière à Montréal, le ministre des Eaux, de la Forêt, de la Mer et de l’Environnement du Gabon a mentionné l’importance de préserver la forêt tropicale du bassin du fleuve Congo, la deuxième en envergure sur la planète. Elle n’est précédée que par la forêt amazonienne, considérée comme le poumon de la Terre.

À quel point est-ce une bonne nouvelle ? Disons que le chemin à parcourir s’avère plutôt long entre une simple préoccupation et des actions concrètes, surtout quand le territoire concerné s’étend sur six pays. C’est cependant déjà mieux que pour la forêt amazonienne, dont l’équilibre de protection se situe quelque part entre la fragilité et la déficience.

Si les pays africains prennent le taureau par les cornes et protègent convenablement leur patrimoine forestier, c’est le monde entier qui en bénéficiera. Le réchauffement planétaire s’en trouvera ralenti.


Dans le cours de français, suite

Si la phrase s’était arrêtée après le participe passé, il aurait fallu écrire Une croix qu’on n’a pas choisie. Le participe passé employé avec l’auxiliaire avoir se serait alors accordé avec le complément direct placé avant le verbe.

Mais la règle de grammaire impose autre chose lorsqu’on considère la phrase complète. On doit alors écrire Une croix qu’on n’a pas choisi de porter, avec un participe passé qui demeure invariable. Ici, le complément direct est qu’, dont l’antécédent est croix. Il est toutefois le complément direct du verbe à l’infinitif porter, et non du participe passé. Ce dernier reste donc invariable.


L’image d’en-tête de ce billet est l’œuvre de Martin Gagner, concierge de soir à l’école où j’enseigne. Artiste dans l’âme, il possède également une vaste érudition et demeure un collègue estimé  de tous et de toutes. Une fois de plus, cette semaine, il a terminé son quart de travail et dessiné quelque chose sur un de mes tableaux, pour le plus grand plaisir de mes élèves, qui apprécient énormément la surprise à leur entrée en classe, le lendemain matin.

La magie de Noël se trouve surtout dans les gestes simples, comme ceux de Martin. Je tâche personnellement de toujours le garder en tête !

À toutes celles et tous ceux qui, à l’occasion ou de façon hebdomadaire passent par ici et prennent le temps de me lire, je souhaite un très joyeux et reposant temps de Fêtes. À très bientôt !


Billet du 15 avril 2022 : Repos pascal

La longue fin de semaine de Pâques commence aujourd’hui. Pour les enfants, Pâques est la fête des œufs en chocolat. Pour les chrétiens, elle est celle qui célèbre la passion et la résurrection du Christ. Si on plonge dans l’histoire, on y trouve quelques autres significations.

La Pâque juive, d’abord, réfère à la sortie d’Égypte du peuple hébreu qui, guidé par Moïse, se libérait ainsi de l’esclavage. Le mot vient du grec Paskha (ou pasah, en hébreu), qui signifie passage. C’est durant ces festivités commémoratives que Jésus aurait vécu la dernière Cène, son arrestation et sa mise à mort.

Toujours dans l’Antiquité, Pâques constituait l’occasion de remercier les divinités pour les différentes renaissances apportées par l’arrivée du printemps. On leur offrait ainsi les premières moissons de la saison. La déesse Éostre est celle qui aurait laissé son nom à la fête de Pâques anglo-saxonne. D’Éostre à Easter, le dérivé est court.

À noter que dans la langue française, la Pâque juive s’écrit sans le s de la fin. Pour les significations chrétienne et païenne, Pâques prend la marque du pluriel.

Peu importe ce que vous célébrez à partir d’aujourd’hui, je vous souhaite un long week-end heureux et reposant.


Dans le cours de musique

Les sorties musicales de l’année 1969 ont plus que marqué l’industrie, elles l’ont révolutionnée. Cette année-là a vu naître, pour ne citer que quelques exemples, les albums Yellow Submarine et Abbey Road, des Beatles ; Québec Love, de Robert Charlebois ; Space Oddity, de David Bowie ; Led Zeppelin II, de Led Zeppelin ; Désormais, de Charles Aznavour ; Les Champs-Élysées, de Joe Dassin ; de même que Il était une fois dans l’Ouest, d’Ennio Morricone. On peut également ajouter le classique Je t’aime… moi non plus, de Serge Gainsbourg et Jane Birkin.

Intrigué par le « son » 1969 qui a donné tant de succès, le producteur montréalais Connor Seidel a projeté durant quelques années une compilation d’œuvres originales reprenant le style, les accords et l’innocence de l’époque. Pour ce faire, il s’est entouré d’une pléiade d’artistes d’ici, dont Ariane Moffatt, Elliot Maginot, Half Moon Run et Elisapie. L’album de 13 chansons s’intitule 1969. Tirée de cette trame, je vous propose la pièce Tu danses, condessa, de Seidel et Safia Nolin.

En passant, l’album complet vaut la peine d’être écouté.

Tu danses, condessa – 1969 Collective, Safia Nolin – 1969 – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Le quotidien La Presse rapportait jeudi que les statistiques de l’année 2020, première année de la pandémie, démontrent une baisse de 66 millions de tonnes dans les émissions de gaz à effet de serre (GES), au Canada. En pourcentage, ceci représente une diminution de 9 %.

On peut supposer que la reprise des activités économiques, qui verra renaître le transport routier et aérien, viendra annuler une partie de cette diminution. Toutefois, la baisse des émissions de GES déjà observée dans les secteurs énergétiques et pétrogaziers devrait se poursuivre de manière constante, au cours des prochaines années.


Billet du 26 février 2021

Difficile de ne pas commenter la semaine du Canadien de Montréal, notamment avec les congédiements de Claude Julien et de Kirk Muller. Plus souvent qu’autrement, je déplore les renvois d’entraîneurs, considérant que les problèmes se situent plus au niveau de la glace que derrière le banc. Je serai plus nuancé cette fois-ci, Claude Julien ayant effectué certains choix douteux sur les unités spéciales et dans les fins de matchs, au cours des dernières semaines.

Je me réjouis de la nomination de Dominique Ducharme au poste d’entraîneur-chef. L’ayant vu à l’oeuvre avec Halifax et Drummondville, alors que je couvrais les activités de l’Armada de Blainville-Boisbriand dans la LHJMQ, j’ai pu constater à quel point il savait soutirer le meilleur de ses joueurs. Après quelques saisons comme adjoint à Julien, il mérite sa chance comme entraîneur-chef. Qu’il ait été nommé par intérim n’est pas trop préoccupant. En 1992, les Expos de Montréal avaient nommé Felipe Alou gérant par intérim de l’équipe. Cet intérim avait duré dix saisons.

Pour celles et ceux qui auraient souhaité voir Patrick Roy revenir dans le giron des Glorieux, soyez patients. Je demeure persuadé que c’est lui qui succédera à Marc Bergevin à titre de directeur général, le moment venu. La personnalité et l’ego de Roy le destinent à un rôle de premier plan dans la direction de l’équipe. Il pourra toujours se réserver le travail d’entraîneur en parallèle, s’il le désire.

Un mot en terminant sur Carey Price. Je maintiens qu’au niveau du talent, Price est probablement le meilleur gardien de but de la LNH. Toutefois, il n’a pas cette attitude qu’avaient Roy et Martin Brodeur, cet instinct du tueur qui faisait se lever les deux autres dans le vestiaire, après deux périodes d’un match serré, pour lancer aux coéquipiers de marquer des buts et de les laisser faire le reste, qu’aucune autre rondelle n’entrerait dans leur filet. Et en accordant en moyenne un mauvais but par match, Price force ses coéquipiers à inscrire au moins deux buts pour espérer une victoire. Il y a un travail à considérer à ce niveau.


Et je cite :

« Je me souviens de 2015. Nous avions commencé la saison avec une fiche de 9-0-1 et nous n’avions pas fait les séries. »

Dale Weise, ex-joueur du Canadien de Montréal, le 20 février 2021.

Dans le cours de français

Le site de Radio-Canada a publié un reportage, dimanche, sur la perception qu’ont les trentenaires face au statut de la langue française, au Québec. C’est du moins ce que laisse entrevoir le titre. À la lecture du reportage, on constate que seulement trois personnes ont fait part de leur point de vue, ce qui est loin de représenter l’opinion d’une génération. Deux d’entre elles, un couple, prétendent qu’il faut investir dans la culture francophone, mais que le français n’est pas menacé. Une étudiante à l’Université Concordia prétend le contraire et invite tous les paliers de gouvernement à légiférer et réglementer afin de protéger la langue française.

C’est toutefois un encadré présentant des statistiques qui a le plus retenu mon attention. Ainsi, un rapport de l’Office québécois de la langue française, publié en avril 2019, stipule que :

  • La proportion d’anglophones et d’allophones déclarant avoir une connaissance suffisante du français pour soutenir une conversation a augmenté au cours des vingt dernières années;
  • En 2016, 94 % des Québécoises et des Québécois déclarent être en mesure de soutenir une conversation en français;
  • En 2015, 90 % des élèves fréquentaient une école de langue française;
  • En 2017, le taux de service en français atteignait 96 % dans les commerces de l’île de Montréal, même si le français comme langue d’accueil dans ces mêmes commerces a diminué de 9% depuis 2010, passant de 84% à 75%.

Jusqu’ici, les données sont encourageantes et laissent penser que, contrairement à l’opinion de plusieurs, le français n’est pas menacé au Québec, même à Montréal. Le pica suivant nous ramène cependant à une autre dimension :

  • La proportion de personnes éprouvant de l’indifférence face à un service dans une autre langue que le français a fortement augmenté depuis 2012, tout particulièrement chez les jeunes francophones.

S’il y a menace, c’est là qu’elle se trouve. Face à l’indifférence de sa population, il n’est pas grand chose qu’un gouvernement puisse faire, n’en déplaise à la jeune étudiante de Concordia. Investir temps et argent dans la culture m’apparaît concret et plus efficace comme solution. Dépêchons-nous d’y voir, en tant que société, pendant que la population y voue encore un intérêt substantiel.


Dans le cours de musique

Une crise cardiaque a emporté l’auteur-compositeur-interprète Philippe Chatel, vendredi dernier. Si son nom est plutôt méconnu au Québec, il en est autrement d’une de ses oeuvres, le conte musical Émilie Jolie. À travers quatre enregistrements de ce conte, en 1979, 1997, 2002 et 2018, Chatel a réuni plusieurs grands artistes sur un même album. Notons seulement, sur la version originale, Henri Salvador, Georges Brassens, Julien Clerc, Françoise Hardy, Sylvie Vartan et Robert Charlebois.

Philippe Chatel avait 72 ans.


Dans le cours de musique, deuxième période

C’est à mon tour, cette semaine, de rendre hommage à Raymond Lévesque, décédé il y a une dizaine de jours. Je l’admets en toute humilité, le répertoire de Lévesque m’est beaucoup plus inconnu que ceux des Leclerc, Vigneault, Charlebois et Ferland. D’aucuns prétendent que Quand les hommes vivront d’amour devrait être sacrée plus belle chanson de la francophonie. Peut-être. C’est cependant une autre chanson de Raymond Lévesque, Les trottoirs, que je vous propose en #musiquebleue. Pour l’interpréter, une auteure-compositrice-interprète à qui je voue une immense admiration, Marie-Pierre Arthur.

#musiquebleue

Voir le bon côté des choses

Personne ne pourra jamais accuser Denis Coderre de manquer de transparence, ni de gratitude.

#GarderCertainesChosesPrivées

La bonne nouvelle de cette semaine

Le début de la vaccination au Québec constitue certes la meilleure nouvelle de la semaine. Mais une autre courte bonne nouvelle est venue capter mon attention. En ces temps de pandémie, quand une petite entreprise québécoise réussit à bien tirer son épingle du jeu, c’est digne de mention.

L’entreprise Bilodeau Canada, installée au Lac-Saint-Jean, donne dans la manufacture d’articles en fourrure et dans la taxidermie. La situation mondiale actuelle a eu une incidence très négative sur son chiffre d’affaires, établi à partir d’une clientèle internationale. Qu’à cela ne tienne, la PME s’est lancée dans la production d’animaux naturalisés pour le cinéma et la télévision, décrochant ainsi quelques contrats avec de grandes maisons américaines, dont HBO. Les pertes n’en sont que très partiellement comblées, mais cela a permis à l’entreprise de survivre et de garder ses employés occupés.


Billet du 25 décembre 2020 : Journal de vacances des Fêtes (1 de 2)

Je m’étais pris des notes toute la semaine. Il y a plein de sujets que j’aurais voulu aborder cette semaine. Rozon, Salvail et la présomption d’innocence. Les rassemblements pour Noël, les voyages dans le Sud et la hausse des cas de Covid. Mais c’est Noël, aujourd’hui. Oublions pour un moment la Covid, mettons de côté Rozon et Salvail, concentrons-nous sur la joie, l’allégresse, le partage et le pardon. Parce qu’en ce temps de l’année, particulièrement, il faut savoir pardonner. Même Donald Trump l’a fait toute la semaine… Oups !


Spectacle de Noël

C’est le temps de l’année où, habituellement, les Grands Ballets Canadiens présentent Casse-Noisette à la Place des Arts de Montréal. Pour la première fois en près de 60 ans, le spectacle sur scène a fait relâche, cédant la place à deux représentations télévisuelles, sur les ondes de ICI ARTV. La première a eu lieu le 18 décembre, alors que la seconde prendra place lundi soir prochain, 28 décembre, à 20 heures.

Mais comme nous avons pu en être témoins à plusieurs moments depuis le début de la pandémie, certaines personnes démontrent de la créativité et une très grande originalité. C’est le cas du Washington County School District, dans l’état américain de l’Utah, qui a synchronisé les phares et les feux de ses autobus scolaires avec la Danse de la Fée Dragée, de l’oeuvre de Tchaïkovski. Le spectacle mérite d’être vu et revu.

Source

Lecture de vacances

J’achève la lecture de Papy : le peintre amoureux, de Claude Desjardins. Le livre raconte l’histoire de Clément Gravel, dit Papy, un nonagénaire qui s’est mis à peindre des tableaux afin de susciter les rires de son épouse mourante. Ce simple synopsis sert de toile de fond à une fresque des plus captivantes, l’auteur relatant à la manière d’un roman la vie du peintre amoureux jusqu’à son crépuscule, en passant par sa rencontre avec celle qui allait l’accompagner et l’inspirer durant plus de soixante années. Doté d’une personnalité forte et rebelle, même à une époque où l’obéissance était de mise, Clément Gravel a couché son univers, dans la réalité et sur toile, autour de son épouse Pauline, sa muse depuis leur première rencontre dans les rues de Québec, en 1952.

Journaliste de profession, Claude Desjardins en est à son premier livre. L’actrice Marie Tifo en assure la préface.

Papy : le peintre amoureux
Claude Desjardins, Les éditions de l’Ours qui dort, Blainville, 2020, 166 pages.


Dans mes écouteurs

Pour ma #musiquebleue de cette semaine, je me suis demandé quelle était la plus belle chanson de Noël québécoise. Le choix est vaste. Il y a des classiques comme le Noël au camp, de Tex Lecor, ou Le sentier de neige, des Classels. Il y a aussi les chansons des deux albums de Maryse Letarte, qui a particulièrement bien mené sa mission de créer des pièces de Noël originales, en 2008 et 2015. Mon choix s’est finalement arrêté sur celle qui est pour moi la plus poétique, mélodieuse et naïve, Marie-Noël. Popularisée par Robert Charlebois, qui en a composé la mélodie, c’est par son auteur Claude Gauthier qu’elle a d’abord été endisquée, en 1965. Elle a depuis été reprise par une multitude d’artistes.

La version que je vous offre en est une de Robert Charlebois, accompagné par les Petits Chanteurs du Mont-Royal.


La bonne nouvelle de cette semaine

Il fait toujours bon de constater qu’il n’y a pas qu’au Québec que l’on défende et protège la langue française, sur le continent nord-américain. Un groupe de jeunes louisianais, qui ont eux-mêmes décidé d’apprendre la langue de leurs ancêtres, alors qu’elle n’est plus parlée par leurs parents, a lancé un mini-album de chants de Noël, le 4 décembre dernier.

Intitulé Joyeux Noël, Bon Chrismeusse, l’oeuvre regroupe six chansons américaines, adaptées en français ou en créole louisianais. En tout, une vingtaine de personnes ont participé à l’élaboration de cet intéressant projet, sous la direction du parolier et guitariste Chas Justus. Le résultat est original et très agréable à entendre.

Vous pouvez écouter ou télécharger ce mini-album à partir de sa page Bandcamp.


En ce 25 décembre, je voudrais vous souhaiter un très joyeux Noël. Merci de m’accompagner chaque vendredi à travers les billets de ce blogue. Profitez de chaque moment de joie que cette période de l’année nous offre, même si la version 2020 se souligne à plus petite échelle. Le retour à la normale n’en sera que plus apprécié !


Image en titre du billet : Shutterstock