Billet du 8 novembre 2024 : Les politiques qu’on mérite (2e partie)

Aux États-Unis, ce sera donc Donald Trump. Avec lui à la présidence et une majorité républicaine tant au Sénat et qu’à la Chambre des représentants. J’aurais préféré un autre scénario, mais la démocratie a parlé. Et la démocratie, même malade, demeure le plus beau des régimes politiques.

Et je cite :
« Faites attention, quand une démocratie est malade, le fascisme vient à son chevet, mais ce n’est pas pour prendre de ses nouvelles. »

– Albert Camus

Et le fascisme a récemment été aperçu chez nos voisins du Sud. Non seulement John Kelly, ancien chef de cabinet de Trump, prétend-il avoir entendu plus d’une fois ce dernier faire l’éloge d’Hitler et de son armée, mais Trump lui-même a déclaré en entrevue qu’il entrevoyait instaurer une dictature « pour une journée », en début de mandat. Le problème n’est pas Trump. Il a droit à ses opinions, autant qu’il a le droit de les exprimer. Le problème, c’est le peuple américain, qui l’a élu en toute connaissance de cause.

Et je cite :

« Hitler a pris le pouvoir en 1933 par nomination, et non par un vote. Il n’a jamais remporté la majorité lors d’une élection libre. Trump, en revanche, a remporté une élection libre après avoir clairement exprimé son désir de devenir dictateur. Ce qui rend le peuple américain plus favorable à la dictature que les Allemands de 1933. »

– Mark Jacob, auteur et ex-éditeur du Chicago Tribune, le 6 novembre 2024.

Je n’en veux pas aux Américains de l’avoir élu une première fois, en 2016. Il agissait déjà comme un personnage coloré et hors norme, mais on cherchait à contrer l’establishment démocrate, notamment en y purgeant les Clinton une fois pour toutes, et le milliardaire répondait à cette requête, en plus d’afficher l’image d’un homme d’affaires prospère, malgré ses faillites.

Depuis, toutefois, il a tenu des propos condescendants, haineux, sexistes, misogynes, racistes et homophobes. Il a fait reculer son pays de plusieurs décennies au chapitre du statut et des droits des femmes, notamment en invalidant l’arrêt Roe contre Wade. Il a été condamné pour des fraudes, des diffamations et au moins un cas d’abus sexuel, en plus d’avoir été inculpé pour vol de documents classifiés et interférences électorales. Il est aussi responsable d’avoir incité l’insurrection du 6-janvier, qui a causé cinq morts, dont celle d’un policier. Contrairement à 2016, c’est à un criminel établi que les Américains ont ouvert toutes grandes les portes de la Maison-Blanche, en plus de lui donner les coudées franches pour faire adopter ce qu’il veut.

Et je cite :

« Les États-Unis, la première puissance mondiale, ont élu, pour la seconde fois et, en toute connaissance de cause, un admirateur de Vladimir Poutine, un climatosceptique avéré, un ami de Netanyahou, un homme qui piétine les droits humains, le droit des femmes, le droit à l’avortement, un homme ouvertement raciste, un homme qui manipule l’information et fabrique des fake news à longueur de journée, un homme à l’origine de l’attaque du Capitole et un homme condamné pénalement. Sacré tableau de chasse. Il devrait être derrière les barreaux. En taule avec sa tenue orange. À la place, il se réinstalle tranquille à la Maison-Blanche. Les deux pieds sur le Bureau ovale. On dirait le scénario catastrophe d’un mauvais blockbuster et pourtant, c’est la réalité. La vraie vie. Les dominos de la haine tombent les uns après les autres un peu partout aux quatre coins du monde. Cette planète fait peur. Cette planète me dégoûte. Indignons-nous. »

– Gauvin Sers, auteur-compositeur-interprète français, le 6 novembre 2024.

On a les politiques qu’on mérite, comme on a les politiciens qu’on mérite. Il ne faut pas chercher de raisons à la victoire de Trump ou de causes à la défaite de Kamala Harris. Les Américains méritent Trump, point. C’est en lui qu’ils se reconnaissent. Ça en dit long sur leur évolution.

Ce qui est le plus dérangeant, c’est qu’en lui confiant les rênes de la plus grande puissance mondiale, c’est à toute la planète qu’ils l’imposent.

Et je cite :

« Ce n’est pas seulement que Trump a gagné. C’est que Joe Rogan, Dana White et Brett Favre ont gagné. Les insurgés emprisonnés ont gagné. Les Alito et les Thomas ont gagné. Vladimir Poutine a gagné. Le racisme a gagné. La misogynie a gagné. Le sexisme a gagné. Le réchauffement climatique a gagné. La xénophobie a gagné. Mais surtout : la peur a gagné. C’est ce qui fait mal. »

– Mike Wise, auteur, journaliste sportif et présentateur à la télévision américaine, le 6 novembre 2024.


Dans le cours de musique

Trêve d’artistes émergents, cette semaine. Rendons plutôt hommage au regretté poète Lucien Francoeur. Voici la chanson Nelligan, un poème musical adapté d’une œuvre de celui qui l’a inspiré.

Lucien Francoeur – Nelligan – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Il est rare qu’on prenne le temps de complimenter une collègue. C’est encore plus rare de pouvoir le faire sur les ondes de la télévision d’État. Et c’est d’autant plus particulier de prendre tout le temps d’antenne qui nous est alloué pour le faire.

Ce qui suit constitue plus un moment de gratitude et de bienveillance qu’une bonne nouvelle en soi. La bonne nouvelle, c’est justement d’avoir pu assister, en direct ou en différé, à cette séquence rafraîchissante. Celle où l’analyste Raphaël Jacob utilise l’entièreté de son segment pour souligner l’excellence du travail de sa collègue correspondante de Radio-Canada à Washington, Azeb Wolde-Giorghis.


Billet du 18 octobre 2024 : Entre violence et bienveillance

Dans mon billet de la semaine dernière, je faisais allusion à la hausse de la violence envers le personnel de soutien dans les écoles.1 Le jour même de sa publication, les médias faisaient état de ce qui se passe depuis plus de sept ans à l’école Bedford, à Montréal. Si j’avais su qu’une telle nouvelle sortirait en même temps que mon billet hebdomadaire, je me serais gardé une petite réserve au début de mon texte. La violence à l’endroit du personnel des écoles est inacceptable, mais quand ailleurs des enseignants s’en prennent à des enfants, c’est encore plus dommageable. L’article publié par Radio-Canada le 11 octobre sur l’intimidation au sein de l’école Bedford a révélé des pratiques révoltantes de la part d’un groupe d’enseignants qui cible des élèves.2 Ce genre de comportement fragilise profondément le lien de confiance que les parents et la société devraient pouvoir avoir avec nos institutions scolaires.

Dans mon billet du 11 octobre, j’explorais l’idée que l’éducation doit être à la fois rigide et douce. Il faut maintenir une saine fermeté dans nos attentes envers les élèves, tout en offrant le soutien bienveillant nécessaire à leur épanouissement. Toutefois, l’article de Radio-Canada met en lumière une situation totalement inverse, où un clan d’enseignants use de leur pouvoir pour intimider et harceler des enfants, brisant ainsi toute dynamique constructive. Ce genre d’inconduite nuit non seulement aux victimes, mais aussi à la profession dans son ensemble.

Ce sont de tels agissements qui entachent la réputation de tout le corps enseignant. Une minorité d’individus peut causer d’immenses dommages à la perception du public envers cette profession. C’est pourquoi je réitère ma position : il est temps de mettre en place un ordre professionnel des enseignants au Québec, afin de protéger à la fois les enfants et la profession.

1 Billet du 11 octobre 2024 : Le cuir et le velours.

2 Bordeleau, Stéphane. Québec ordonne une enquête sur 11 enseignants d’une école primaire de Montréal. Radio-Canada. Le 11 octobre 2024.


Dans le cours de mathématiques

Un article d’Essentiel News traite de l’austérité qui se profile en France, avec des mesures drastiques visant à réduire la dette publique et contenir les dépenses sociales.3 Cette politique pourrait entraîner des compressions dans des secteurs essentiels comme la santé, l’éducation, et les infrastructures publiques. L’impact social serait considérable, notamment pour les populations vulnérables, avec un risque de hausse des inégalités et de tensions sociales. Le gouvernement justifie ces mesures par une nécessité de redressement économique à long terme, mais les critiques soulignent les dangers d’un tel choc sur le bien-être collectif et la cohésion sociale.

En Amérique du Nord, bien que la situation soit différente, des parallèles peuvent être tracés avec les tendances actuelles au Canada et au Québec, où les gouvernements tentent aussi de jongler avec des déficits budgétaires tout en maintenant des services publics. Parmi les répercussions possibles, on peut imaginer des coupes dans les programmes sociaux ou des projets d’infrastructure mis en attente, notamment avec des gouvernements plus conservateurs. Une autre hypothèse serait une pression accrue sur les services publics, déjà fragilisés, ce qui pourrait exacerber les tensions sociales ici aussi.

3 Essentiel News. Une austérité de choc est prévue pour la France.


Dans le cours de culture et citoyenneté québécoise

La Révolution tranquille a transformé le Québec en profondeur, en élevant le niveau d’instruction de la population et en assurant une séparation claire entre l’Église et l’État. Cette période charnière a permis à la société québécoise de s’émanciper du joug religieux, offrant ainsi plus de liberté individuelle et de justice sociale. Pourtant, certains groupes religieux continuent d’exercer une influence néfaste, comme le révèle l’enquête de Radio-Canada sur les Hérauts de l’Évangile.4

Cette enquête met en lumière les pratiques troublantes des Hérauts de l’Évangile, un groupe ultracatholique qui recrute des enfants au Canada et ailleurs pour restaurer la pureté de l’Église, comme au temps des croisades. Ces jeunes vivent dans des châteaux somptueux au Brésil, où ils subissent un endoctrinement intense et sont préparés à une apocalypse imminente. Les témoignages recueillis décrivent des traumatismes profonds, des abus psychologiques et physiques, et une radicalisation qui pousse ces enfants à croire qu’ils doivent tuer les infidèles pour instaurer un nouvel ordre social.

Ce contraste entre les avancées de la Révolution tranquille et les pratiques des Hérauts de l’Évangile souligne l’importance de rester vigilant face aux dérives sectaires. Alors que le Québec a réussi à émanciper sa population de l’emprise religieuse, cette enquête rappelle que des groupes extrémistes peuvent encore exercer une influence néfaste. Il est crucial de continuer à promouvoir l’éducation, la critique constructive et la protection des droits individuels pour prévenir de telles situations et garantir un avenir où chacun peut vivre librement et en sécurité.

4 Movilla, Martin et Plamondon Lalancette, Priscilla. Les Hérauts de l’Évangile : une histoire de châteaux, de chevaliers et d’enfance brisée. Radio-Canada. Le 17 octobre 2024.


Dans le cours de musique

Klô Pelgag, dans son dernier album intitulé Abracadabra, s’appuie sur la poésie et la musique du mouvement « Nouvel Âge ». En voici un extrait. La pièce s’intitule Sans visage.

Klô Pelgag – Sans visage – Abracadabra – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Il se passe aussi de belles choses au Brésil. Francisco Oliveira, un prothésiste capillaire, utilise son talent pour redonner confiance et estime de soi aux enfants ayant subi des accidents. Grâce à ses compétences exceptionnelles, il crée des prothèses capillaires qui aident ces jeunes à retrouver leur apparence et à surmonter les traumatismes liés à leurs blessures. Francisco travaille avec passion et dévouement, transformant la vie de nombreux enfants et leur offrant une nouvelle chance de sourire et de se sentir bien dans leur peau.

Son travail ne se limite pas à la création de prothèses capillaires. Francisco s’engage également dans des projets caritatifs, offrant ses services gratuitement aux enfants dans le besoin. Son initiative a eu un impact profond sur la communauté brésilienne, inspirant d’autres professionnels à suivre son exemple. Grâce à son dévouement et à sa générosité, Francisco Oliveira est devenu un véritable héros pour ces enfants et leurs familles, prouvant que la compassion et le talent peuvent changer des vies.


Billet du 21 juin 2024 : Blogue express

Mon billet sera court, cette semaine. La compilation des épreuves du ministère, les bulletins et les festivités entourant la dernière journée au primaire de mes élèves prennent une énorme partie de mon temps depuis les derniers jours. Je reporte donc à la semaine prochaine les quelques sujets que j’aurais voulu aborder dans ce billet.


Dans le cours de musique

Belle découverte, cette semaine, que l’album Tu me vois comme je suis. D’un côté, le duo Corail, formé de Philippe Noël et Julien Comptour, qui donne dans le folk psychédélique. Rachel Leblanc, alias Vanille, de son côté, écrit des pièces qui rappellent les chansons populaires françaises des années 1990. En unissant leurs talents le temps d’un album, les trois artistes nous présentent un résultat hétéroclite, alternant les styles.

Voici la pièce Poupée russe.

Corail et Vanille – Poupée russe – Tu me vois comme je suis – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Antoine Moses, originaire de Carleton-sur-Mer en Gaspésie, est un planteur d’arbres hors du commun. Suivi par plus de 1,6 million d’abonnés sur Instagram, il affirme avoir planté plus de 1,5 million d’arbres depuis qu’il exerce ce métier. Le jeune homme de 25 ans détient même le record Guinness du plus grand nombre d’arbres plantés en 24 heures, avec plus de 23 000 arbres 1. Sa journée de travail commence tôt, et il plante entre 2500 et 3000 arbres par jour. Antoine est payé à l’arbre, chaque épinette plantée lui rapportant 0,23 $. Son mode de vie lui permet de travailler quelques mois par an et de vivre de cette passion le reste de l’année. Un véritable engagement pour la nature et la reforestation, qui inspire ses nombreux abonnés sur les réseaux sociaux.

1 Paré-Asatoory, Gabriel. Antoine Moses, plus d’un million d’arbres plantés et un record Guinness plus tard. Radio-Canada.ca. Le 19 juin 2024.


Billet du 31 mai 2024 : Quand le passé rejoint le présent

À quelques reprises, durant ma carrière, j’ai prononcé la phrase suivante : « On ne sait pas où on s’en va, mais on y va vite en ta ! ». Je l’ai fait lors de la dernière réforme de l’éducation, en 2000, ainsi qu’à la plupart des changements de curriculum. Le modus operandi est presque toujours le même, c’est-à-dire qu’on annonce des changements majeurs, qu’on finit par imposer aux écoles avant d’avoir outillé son personnel enseignant convenablement.

La semaine dernière, j’ai reçu une courte formation d’une demi-journée sur le nouveau programme de culture et citoyenneté québécoise, qui remplacera dès septembre le cours d’éthique et culture religieuse. Les grandes lignes du programme sont pertinentes et intéressantes. Sommes-nous pour autant équipés pour combler 40 heures d’enseignement de cette nouvelle matière ? Loin de là.

Nous avons passé l’autre demi-journée à chercher différentes ressources tant sur Internet qu’à partir d’une suggestion de livres suggérés par la conseillère pédagogique qui animait la formation. Notre coffre à outils demeure bien vide. La pertinence de la formation n’a pas trouvé son égal dans les ressources.

Encore une fois, on ne sait pas où on s’en va, mais on y va vite en ta !


Dans le cours d’univers social
Volet histoire

Il est des héros qui sombrent dans l’oubli durant des décennies et qui, soudainement, sont projetés sous les feux de la rampe par un quelconque historien ou journaliste qui en déterre l’œuvre et les souvenirs. Il y a quelques années, je faisais ainsi la connaissance de Léo Major, un soldat canadien qui s’est distingué en libérant à lui seul la ville hollandaise de Zwolle de l’occupation allemande, en 1945. Cette semaine, j’ai découvert Marcel Ouimet.

Ohdio lui a consacré une baladodiffusion 1. Ouimet était un correspondant de guerre québécois qui a couvert des événements cruciaux de la Seconde Guerre mondiale pour Radio-Canada. Il a rapporté en direct le débarquement de Normandie, fournissant des récits détaillés et émouvants des combats. Il a également suivi les troupes canadiennes lors de la libération de Paris, documentant la liesse des Parisiens et la chute de l’occupation nazie.

Ouimet a été l’un des rares correspondants francophones, et le seul Canadien français, sur le front européen, offrant aux auditeurs d’ici de brillantes descriptions des batailles et des réalités de la guerre. Ses reportages, souvent réalisés dans des conditions périlleuses, ont contribué à informer et à sensibiliser le public à l’impact et aux sacrifices de la guerre. Son travail a laissé une empreinte durable dans l’histoire du journalisme de guerre.

Il est ensuite devenu directeur du réseau français de Radio-Canada.

1 L’histoire ne s’arrête pas là. Marcel Ouimet, témoin du débarquement de Normandie et de la chute d’Hitler. Radio-Canada Ohdio. Épisode 34, le 24 mai 2024.


Dans le cours de musique

Le duo Fleur de peau, originaire de Québec, vient de lancer son premier album intitulé Contre-Sens. Formé du multi-instrumentiste Louis Fernandez et de l’artiste multidisciplinaire Élie Dubois-Sénéchal, le duo propose une esthétique de synthé pop avec des textes engagés. Leur pièce Stroboscope a déjà trouvé sa place dans les programmations des radios musicales, et le groupe a un été bien chargé avec plusieurs festivals à son agenda.

Fleur de peau – Stroboscope – Contre-sens – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Jusqu’à l’arrivée de Jackie Robinson avec les Dodgers de Brooklyn, en 1947, les joueurs de baseball à la peau noire étaient contraints d’évoluer dans ce qu’on appelait les Negro Leagues. Ces ligues ont connu une forte popularité de 1920 à 1948, avant de s’essouffler et de complètement disparaître vers la fin des années 1950. De nombreuses vedettes, tels Satchel Paige et Josh Gibson, ont émergé de ces organisations. Leurs statistiques n’avaient cependant jamais été homologuées par les Ligues majeures de baseball (MLB).

Depuis cette semaine, plusieurs records des Ligues majeures sont désormais détenus par Josh Gibson, alors que lui et d’autres légendes des Negro Leagues rejoignent officiellement les classements historiques.

Les statistiques de plus de 2 300 joueurs des Negro Leagues ont été ajoutées dans une nouvelle base de données intégrée sur MLB.com, qui présente les records de sept différentes Negro Leagues de 1920 à 1948, aux côtés des anciens records des ligues américaine (AL) et nationale (NL). Il était temps.


Billet du 22 mars 2024 : Des chiffres (absents) et des lettres (doublées)

Il y a plusieurs années, j’avais vu un reportage à la télévision de Radio-Canada. On y expliquait que les nouvelles annonçant le décès d’un grand nombre de personnalités, toujours vivantes, étaient déjà montées et conservées quelque part dans une voûte de la société d’État. Ainsi, lorsque le décès survient, on n’a qu’à récupérer les bandes, mettre à jour la surimpression et envoyer le tout, très rapidement, à la salle de l’information.

Dans cette même émission, on a laissé Pierre Bourgault, qui était encore bien vivant, visionner et commenter son propre reportage nécrologique. Il l’avait fait avec la verve, l’esprit critique et la dose d’humour qu’on lui connaît.

Je présume qu’il en est de même pour les parutions en ligne sur Radio-Canada.ca, selon ce que j’ai pu constater mercredi, lors du décès d’Yves Michaud. Même si le sujet a été préparé, il faut procéder à une dernière relecture pour assurer un professionnalisme minimal avant de le diffuser. Voici ce qui a été publié :

On a fini par remplacer la parenthèse par 2024, quelques heures plus tard. Mais sur mon téléphone cellulaire, à tout le moins, l’alerte de Radio-Canada a été la première à s’afficher. À vouloir à tout prix remporter la course contre la montre, c’est celle du travail sérieux et compétent qu’on se met à risque de perdre.


Dans le cours de français

Il y a des enseignants qui nous marquent plus que d’autres. Si mon style d’enseignement est fortement influencé par celui de mon enseignant de français de première secondaire, ma professeure de sixième année m’a laissé quelques conseils utiles pour transmettre les règles de l’orthographe.

Elle est celle qui nous disait qu’on avait beau avoir deux yeux, il n’en faut qu’un seul pour apercevoir. Le verbe apercevoir ne prend donc qu’un seul p. Par contre, il faut deux mains pour applaudir. Le verbe applaudir en prend donc deux.

J’ai pensé à elle lorsque j’ai vu apparaître ceci sur un de mes réseaux sociaux, cette semaine.

J’ignore la source, mais je l’en remercie !


Dans le cours de musique

Quand Maude Audet arrive avec du nouveau matériel, je me le procure et je l’écoute. Et presque toujours, j’en diffuse un extrait ici. Elle nous fait cadeau, cette semaine, d’un mini-album de trois chansons. Il s’intitule tout simplement Chansons pour toi. En mettant le titre au singulier, on obtient celui de la pièce que je vous suggère, Chanson pour toi.

Maude Audet – Chanson pour toi – Chansons pour toi – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Il faut avoir côtoyé quelqu’un souffrant de fibrose kystique pour comprendre à quel point cette maladie a un impact colossal non seulement sur la personne malade, mais aussi sur sa famille. Les recherches des dernières années ont permis de déboucher sur des avancées importantes qui leur donnent de l’espoir et améliorent grandement leur qualité de vie.

Le Trikafta est un médicament qui agit sur la source de la maladie, plutôt que sur ses symptômes. Il permet de liquéfier les muqueuses et d’éviter nombre d’infections chez les gens atteints de fibrose kystique. Plus de 90 % d’entre eux peuvent le recevoir. Il n’agit toutefois pas sur les dommages déjà causés.

C’est pourquoi Fibrose kystique Canada demande aux provinces et aux territoires de rembourser ce médicament prescrit aux enfants âgés de 2 à 5 ans. On estime ainsi pouvoir permettre à plusieurs d’entre eux de vivre une vie presque normale. Jusqu’ici, depuis l’automne dernier, l’Alberta, la Colombie-Britannique, l’Ontario et le Nunavut ont répondu favorablement.


Billet du 26 janvier 2024 : Le temps d’une courte pause

Avec une semaine chargée de rencontres de parents et une longue rencontre syndicale, préalable au vote sur l’entente de principe, je me permets un court billet, aujourd’hui. Je reviendrai cependant la semaine prochaine sur les résultats des votes. Peu importe l’issue, il y aura des éléments très intéressants à commenter !


Dans le cours de français

Mardi, j’écoutais Tout un matin, l’émission matinale à ICI Première, la radio de Radio-Canada. Alors qu’on parlait de la prochaine tournée de concerts de l’artiste ontarienne Avril Lavigne, la chroniqueuse Eugénie Lépine-Blondeau a indiqué que son seul arrêt au Québec aurait lieu en août prochain, à « Saint-Jean-sur-le-Richelieu ».

#LeProfCorrige

C’est une erreur courante. Le nom de cette ville est Saint-Jean-sur-Richelieu, et non Saint-Jean-sur-LE-Richelieu.


Dans le cours de musique

Artiste multidisciplinaire, Mykalle Bielinski s’exprime musicalement dans cinq langues. Son instrument favori est sa voix, dont la pureté égalise l’intensité émotionnelle qu’elle transmet. Dans son premier album, Da pacem, elle mêle la poésie spirituelle à la musique nujazz. Extrait de cet album, voici Ghost.

Mikalle Bielinski – Ghost – Da pacem – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Quand j’ai lu la chronique de Patrick Lagacé, dimanche, j’ai immédiatement convenu avec moi-même que cette histoire constituerait ma prochaine bonne nouvelle hebdomadaire. Victime de plusieurs nids-de-poule à Montréal, une dame a vu le pneu crevé de sa voiture être changé par Carlos Diaz, un chauffeur d’autobus alors en pause. Exécutant le travail par un froid intense, le bon Samaritain a refusé le dédommagement que lui offrait la dame.

C’est le genre de texte qui fait du bien à l’âme.

Lagacé, Patrick. Le pneu crevé. La Presse, Montréal. Le 21 janvier 2024.


Billet du 5 janvier 2024 : Journal de vacances des Fêtes (2e de 2)

En premier lieu, je vous formule mes vœux pour une merveilleuse année 2024. À toutes et à tous, je souhaite la santé. La première chose à considérer est la santé physique, afin de profiter pleinement de la nature et des petites joies qu’elle nous réserve. La santé mentale, également, pour que de chacun de ces éléments se dégagent des instants de bonheur dont la beauté vous soit perceptible.

Cette santé physique et mentale, je nous la souhaite aussi en tant que société. Bien sûr, pour ne pas surcharger un réseau de santé déjà abondamment fissuré, mais surtout pour préserver une force et une résilience collectives face au flux quotidien de nouvelles négatives servies par les médias d’information et les réseaux sociaux.

À toutes, à tous, à nous, une bonne, heureuse et saine année.


Sur mes écrans

Dieu est partout, nous a-t-on longtemps répété. En 2024, l’être humain aussi à partir du moment où il a un téléphone intelligent en poche. Il était donc illusoire pour le gouvernement et les grandes centrales syndicales de s’imaginer que les contenus des ententes de principe demeureraient secrets jusqu’à leur présentation aux différentes instances. Les premières fuites se sont produites cette semaine.

On a donc appris que les travailleuses et travailleurs affiliés au front commun intersyndical avaient obtenu des augmentations salariales de 17,4 % sur cinq ans, ceci assortit d’une clause de protection du pouvoir d’achat pour les trois dernières années de l’entente. Cela signifie que si l’inflation dépasse la hausse salariale prévue au cours de l’année, celle-ci sera ajustée en conséquence. On évoque également des gains dans le domaine des assurances collectives et un statu quo quant aux régimes de retraite.

Je ne me prononcerai pas maintenant sur ces différents points, sauf pour indiquer qu’il s’agit d’éléments substantiels qui méritent d’être réfléchis et discutés. Étant moi-même affilié à la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), dont aucune ligne de l’entente de principe n’a encore fui, je préfère me garder une réserve pour l’instant.

Avant d’approuver ou de rejeter ce qui nous sera proposé, j’aurai deux questions pour mon syndicat et j’arrêterai ma décision à partir des réponses que j’obtiendrai. Les deux questions seront les suivantes :

  • Est-ce que cette entente nous permettra d’attirer et de retenir des étudiantes et des étudiants dans les départements de la Faculté d’éducation de nos universités ?
  • Est-ce qu’elle stoppera l’hémorragie de personnel qui sévit de manière importante dans le milieu scolaire depuis de nombreuses années ?

Bien sûr, à moins d’une démonstration déjà claire et limpide dans le libellé des offres, je m’attendrai aux justifications pertinentes qui étaieront une éventuelle réponse affirmative. Je souhaite ardemment et sincèrement pouvoir tourner la page de ce chapitre de ma carrière. Toutefois, je refuse d’avoir perdu en vain 22 jours de salaire.


Dans mes écouteurs

Révélation Radio-Canada pour la période 2023-2024, Waahli est un rappeur québécois qui s’accompagne de rythmes caribéens. Impliqué dans la communauté, il donne également des ateliers d’écriture dans les écoles.

Après avoir produit deux albums, en 2018 et en 2022, il nous arrive cette fois avec un microalbum regroupant cinq pièces, Saponification. Heureux de présenter du reggae en #musiquebleue, voici la chanson Bom Pase.

Waahli – Bom Pase – Saponification – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Le jour de Noël, le site de Radio-Canada a publié une liste de dix bonnes nouvelles environnementales, qui ont été répertoriées au cours de l’année 2023. Plusieurs de ces nouvelles nous touchent indirectement en ce sens où elles inspireront sans doute nos décideurs. Cependant, dans le lot, deux des dix nouvelles nous concernent directement.

D’abord, l’île d’Anticosti, qui a officiellement fait son entrée au Patrimoine mondial de l’UNESCO. Il s’agit d’une mesure protectrice d’importance pour ce territoire québécois.

De plus, le reportage de Radio-Canada mentionne la revitalisation de l’île Tekakwitha par la communauté mohawk de Kahnawake.

10 bonnes nouvelles environnementales en 2023. Radio-Canada.ca. Le 25 décembre 2023.


Billet du 1er décembre 2023 : Journal de grève, 2e semaine

Je vis actuellement ma première grève générale illimitée. Cependant, il m’est arrivé de vivre des journées de débrayage, individuelles ou regroupées, ainsi que plusieurs autres moyens de pression. Il y a véritablement quelque chose de différent, cette fois-ci.

Chez les collègues, d’abord. Jamais n’ai-je constaté une telle motivation. Personne n’aime être en grève, encore moins à long terme, mais la situation est telle que la poursuite de cet ultime moyen de pression demeure perçue comme une nécessité tant que des engagements fermes et concrets pour l’amélioration de nos conditions de travail ne seront pas mis de l’avant.

Ensuite, il reste étonnant de constater l’appui des parents des élèves et de la population en général. Sur les lignes de piquetage, plusieurs passent nous offrir le café ou des gâteries alimentaires. De nombreux automobilistes nous encouragent à coups de klaxon.

Finalement, et c’est du jamais vu en ce qui me concerne, un grand nombre de directions d’écoles ont discrètement manifesté leurs encouragements aux grévistes.

Tout ceci après deux semaines d’une grève qui force une grande partie de la population à repenser ses horaires et sa logistique familiale. Il serait utopique d’affirmer que sa patience restera sans limite, mais pour que l’appui demeure après deux semaines, il y a indéniablement quelque chose de différent cette fois-ci.

Je miserais sur la conscience collective que le citron, maintes fois écrasé, ne donne plus de jus.


Sur nos écrans

Les faits :
Le jeudi 30 novembre, dès les premiers bulletins de nouvelles, de nombreux médias québécois affirment qu’il y a de l’évolution dans les négociations et que la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) considère suspendre sa grève générale illimitée.

Les représentants de la FAE démentent rapidement, mais les médias continuent de marteler le même message toute la journée durant.

En après-midi, le démenti de la FAE est réitéré dans une série de messages à ses membres, notamment à travers ses instances régionales et locales. Je me permets d’en diffuser ce court extrait :
« Au moment d’écrire ces lignes, il semble que les médias véhiculent des informations erronées. Rien ne nous laisse croire que nous lèverons la grève incessamment et ces propos n’ont pas été tenus par la présidente de la FAE, Mélanie Hubert. Cependant, il est vrai que nous avons à cœur de régler le plus rapidement possible, mais pas à n’importe quelles conditions. »

Et pourtant, même en soirée, les médias continuent d’affirmer qu’il y a des progrès dans les négociations et que la suspension de la grève est envisagée. Seule Radio-Canada, en fin de reportage, a fait brièvement état des courriels envoyés aux membres de la FAE.

Comment interpréter cette contradiction ?


Dans mes haut-parleurs

Le chant a cappella a connu un regain de popularité, depuis la dernière douzaine d’années. Des ensembles comme Qu4rtz ou Pentatonix ont même gravi les hauts rangs de différents palmarès. Les harmonies vocales s’adaptent particulièrement bien aux classiques du temps des Fêtes.

Dernier Noël constitue le sixième album de la formation Quartom, fondée en 2008 par quatre étudiants en chant classique. Une des pièces a particulièrement retenu mon attention. Jamais je n’aurais pu imaginer La danse à St-Dilon, de Gilles Vigneault, rendue de cette façon. Et pourtant, le résultat est sublime. Régalez-vous !

Quartom – La danse à St-Dilon – Dernier Noël – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Signe que des négociations peuvent rapporter, je salue ici les efforts de Google et du gouvernement du Canada qui ont fini par déboucher sur une entente pour la diffusion des nouvelles canadiennes sur le moteur de recherche. Google versera donc 100 millions $ annuellement à un collectif qui se chargera de redistribuer cette somme aux médias admissibles.

Un des éléments intéressants de l’accord est que si une entente plus avantageuse est conclue entre Google et un autre pays, les termes de celle avec le Canada seront revus à la hausse. Il reste maintenant à convaincre Meta de revenir à la table des négociations.


Petit extra

Jaclyn Lizzi est une jeune Américaine originaire du Texas. Après avoir appris l’espagnol, elle a décidé d’acquérir une troisième langue et a jeté son dévolu sur le français. Elle le parle aujourd’hui de manière impeccable.

Il y a trois ans, elle a adapté en anglais la chanson L’Amérique pleure, des Cowboys Fringants, et a enregistré la version pour sa chaîne YouTube. Le décès de Karl Tremblay, il y a deux semaines, lui a procuré une multitude de nouveaux abonnés, presque tous québécois.

Ceci n’est pas une #musiquebleue, mais presque !

Jaclyn Lizzi – L’Amérique pleure

Billet du 17 novembre 2023 : La tête haute

Chaque année, fin décembre, je visionne le reportage de Radio-Canada sur les grands disparus des 12 derniers mois. Des personnalités publiques qui meurent, il y en a fréquemment. Comment se fait-il que le décès de Karl Tremblay nous touche plus que les autres ?

Il y a d’abord son âge. C’est jeune, 47 ans. Et d’un autre côté, à 47 ans, on a eu le temps de bâtir beaucoup, de laisser sa marque, un héritage.

Ensuite, il y a l’émotion. Chez les Cowboys Fringants, c’est Jean-François Pauzé qui l’exprime avec des mots, mais c’est la voix unique de Karl Tremblay qui la transmet jusqu’à nos oreilles. Leurs chansons engagées manifestent les réalités quotidiennes d’une génération, celle des Y, bien senties le long d’un seul fil conducteur, l’humain. Ils ne chantent pas le Québec, ils chantent sa population. Celle qui était, celle qui est, celle qui sera. En ce qui me concerne, Les étoiles filantes s’affiche au sommet des plus belles chansons québécoises de tous les temps.

Finalement, il y a la famille, la fête. J’ai vu les Cowboys deux fois en spectacle. Avec eux, tout ce qui ressemble à un concert c’est le billet et le siège, qui ne sert pas longtemps. Parce que pour le reste, on entre dans un gros party de famille, mené allègrement par Karl. On n’a pas le temps d’avoir envie de devenir son ami, on se sent immédiatement comme un membre de sa garde rapprochée.

Mercredi, nous sommes plusieurs à avoir perdu un être cher. Un fils, un ami, un frère, c’est difficile à définir. Mais le deuil causé par ce départ reste très tangible.


Dans le cours de musique

C’est une #musiquebleue toute spéciale que je propose aujourd’hui. La chanson, loin d’être récente, est âgée de 15 ans. Écoutez bien les paroles. Des paroles de Jean-François Pauzé, chantées par Karl Tremblay.

Les Cowboys Fringants – La tête haute – L’expédition – #musiquebleue

Dans le cours de mathématiques

À moins d’un revirement majeur, c’est avec le statut de gréviste que j’écrirai mon prochain billet. Combien de temps cette grève générale illimitée durera-t-elle ? Personne ne le sait, mais je suis d’avis qu’il y a quelques élus et fonctionnaires québécois qui ont leur petite idée.

D’abord, chaque journée de grève des syndiqués de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) rapportera près de 21 millions $ à l’État québécois. Comment est-ce que j’en arrive à ce montant ? En date d’avril 2022 (je ne dispose pas de données plus récentes), le salaire annuel moyen d’un enseignant, au Québec, était de 62 820 $. En divisant ce montant par 200 jours travaillés, on obtient 314,10 $. C’est le montant moyen que le gouvernement récupérera pour chaque jour de grève d’un enseignant affilié à la FAE. Multiplions maintenant ces 314,10 $ par 65 500 syndiqués et on obtient 20 573 550 $.

Si on ajoute les 87 000 membres affiliés à la FSE-CSQ, on approche les 50 millions $ récupérés quotidiennement, uniquement avec les enseignants. À cela, il faut aussi additionner le personnel non enseignant et les autres membres du front commun, peu importe le domaine dans lequel ils œuvrent.

On l’a vu plus d’une fois dans le passé, l’écart entre la dernière offre gouvernementale rejetée et celle finalement acceptée correspondait à l’argent récupéré lors des journées de grève entre les deux. Est-il possible que quelqu’un, quelque part, ait déjà calculé le montant à recouvrer et planifié le nombre de journées de grève nécessaire avant d’y aller avec une offre que les syndicats approuveront ?

Vos conclusions valent les miennes.


Dans le cours de français

Un de mes élèves a déniché une faute dans le titre d’une nouvelle sur le site de TVA.

#LeProfCorrige

Ici, on aurait dû lire substance inconnue, avec la marque du féminin à l’adjectif. Le nom substance étant féminin, il doit donner ce genre aux mots qui s’y rapportent.


La bonne nouvelle de cette semaine

J’ai résisté à la tentation durant deux semaines, mais j’en fais finalement ma bonne nouvelle. L’intelligence artificielle, lorsqu’utilisée à bon escient, peut produire des choses fantastiques. C’est ainsi qu’en 2023, les Beatles ont lancé une nouvelle chanson. Et sur le vidéoclip, on retrouve les quatre membres originaux, y compris les deux qui sont décédés.

C’est donc avec joie que je diffuse ici Now And Then, une chanson des Beatles de 15 ans la cadette de celle des Cowboys Fringants que je vous présentais plus haut, en #musiquebleue !


Billet du 29 septembre 2023 : «Arrête ton charre», me direz-vous peut-être !

J’ai toujours prétendu que les cohortes d’élèves pouvaient se comparer à un vin. D’une année à l’autre, un même cépage peut produire une piquette ou un grand cru, avec tout l’éventail se trouvant entre ces deux extrêmes. Parfois, il faut le consommer tout de suite, sa jeunesse lui conférant un goût dont le potentiel se manifeste rapidement. À d’autres moments, il faut au contraire le laisser mûrir pour en soutirer un maximum de satisfaction.

Il y a maintenant un mois que j’ai entrepris ma 28e année d’enseignement. Il m’en restera encore quelques autres, mais la retraite frappera bientôt à ma porte. Si l’énergie a diminué, la passion pour ce que je fais demeure bien allumée. Ma cohorte de cette année est fort différente de la précédente. Je carbure aux défis et elle m’en offre son lot. Rien n’est plus gratifiant que de les aborder avec enthousiasme et de réussir à les relever.

Les temps sont durs pour la profession que j’exerce, mais elle demeure la plus belle et la plus exaltante. Je l’aime et elle me le rend bien.

Et ce n’est pas du charre !


Dans le cours de français

Un char est une voiture tirée par des chevaux, ou un véhicule de guerre. Au Québec, dans un langage familier, un char est une automobile.

Le mot charre, de son côté, est un nom possédant les mêmes racines que le verbe charrier, qui signifie exagérer, bluffer ou raconter des histoires.

En résumé, arrêter son char c’est éteindre son véhicule, alors qu’arrêter son charre c’est arrêter de charrier ou de dire n’importe quoi. L’orthographe fait toute la différence.


Dans le cours d’univers social
Volets histoire et éducation à la citoyenneté

Comme plusieurs, j’écoutais les nouvelles, vendredi soir dernier, quand j’ai appris qu’un vétéran de la Seconde Guerre mondiale, aujourd’hui âgé de 98 ans, avait été ovationné à la Chambre des communes, en présence du président ukrainien Volodymyr Zelensky, pour avoir combattu les Russes aux côtés de l’Ukraine. Je ne suis pas un historien. Je suis un enseignant généraliste qui, entre autres choses, enseigne les bases de l’histoire à des élèves de 6e année. Ma réaction à cette nouvelle a été instantanée.

Si ce type a combattu les Russes durant la Seconde Guerre mondiale, c’est qu’il était dans l’autre camp. Lors des deux guerres mondiales, le Canada et la Russie, ou l’URSS, faisaient partie de la même alliance. Des élèves de 11 ans l’apprennent chaque année, ceci étant au programme de leurs cours d’univers social. Dommage qu’autant d’adultes, pour la plupart instruits, aient à ce point failli à leur devoir de mémoire. Le Canada se serait évité un embarras international.


Dans le cours de musique

C’est une poésie mélodieuse que je propose en #musiquebleue, cette semaine. Celle qui l’interprète l’a également composée et écrite, en collaboration avec Stéphanie, une des deux sœurs Boulay. Tirée de l’album Les loups dorment tranquille, la pièce s’intitule Comment on continue.

Quant à l’artiste, c’est sous le pseudonyme de Belle Grande Fille qu’elle se lance dans l’aventure musicale.

Belle Grande Fille – Comment on continue – Les loups dorment tranquille – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

En mai dernier, une nouvelle technologie combinant deux implants, un relié au cerveau et l’autre à la moelle épinière, avait permis à un patient paraplégique de marcher de nouveau, activant ses jambes avec sa seule pensée. La même technologie permettra maintenant peut-être à un homme tétraplégique de recouvrer l’usage de ses doigts, de ses mains et de ses bras.

Le système est actuellement à l’essai et les premiers résultats s’avèrent concluants. Selon les scientifiques impliqués dans le projet, la mobilité d’un bras se veut plus complexe que celle d’une jambe, bien que pour cette dernière un travail de réapprentissage de l’équilibre soit nécessaire pour reprendre la marche.

La technologie employée dans ces deux cas pourrait être commercialisée au cours des prochaines années.

Agence France-Presse. Après les jambes, des implants testés pour retrouver le contrôle des bras paralysés. radio-canada.ca. Le 28 septembre 2023.