Billet du 16 septembre 2022 : Quand la guerre n’est pas une raison pour se faire mal

La guerre entre le Canada et le Danemark a pris fin, il y a trois mois. Cette guerre a duré 49 ans. C’est sérieux.

Les deux pays revendiquaient une île rocailleuse, l’île Hans, dans l’océan Arctique. Aucun habitant sur l’endroit, seulement une grosse roche qui émerge de l’eau, au milieu des banquises.

Aucun mort non plus. À tour de rôle, les armées des deux pays reprenaient pacifiquement possession de l’écueil. Peu après que les soldats canadiens y eurent planté l’unifolié et déposé une bouteille de whisky, l’ennemi danois passait confisquer le tout, ériger son propre drapeau et laisser une bouteille de schnaps. Et le manège recommençait.

Une entente a finalement été conclue en juin dernier. Un tracé divisera la masse, 60 % du territoire revenant au royaume du Danemark et les autres 40 % au Canada.

Ça émerveillera certainement quelques-uns de mes élèves d’apprendre que notre pays possède maintenant une frontière terrestre avec celui de la Petite Sirène.


Dans le cours de mathématiques

Cette semaine, c’est #FrancisVaillesCorrige. Le chroniqueur de La Presse a frappé un grand coup en levant le voile sur une erreur de 12 milliards $ (qui est finalement montée à 16,4 milliards $) dans le cadre financier du Parti libéral du Québec (PLQ). C’est toute une gifle à la crédibilité du « parti de l’économie », la formation des Louis-Alexandre Taschereau, Jean Lesage et Robert Bourassa. Si Vailles a pu lui-même trouver la faille et se la faire confirmer par deux experts, je m’étonne que le PLQ ait laissé passer une telle bourde.

Ajoutons que dans le même article, il est également question d’anomalies, de bien moindre importance, précisons-le, dans les cadres financiers de la Coalition avenir Québec (CAQ) et du Parti québécois (PQ).

En tant qu’enseignant, je refuse toujours un devoir bâclé. En tant qu’électeur aussi.

Lire le reportage de Francis Vailles, dans La Presse.


Dans le cours d’univers social
Volet éducation à la citoyenneté

Je suis un lecteur et un auditeur assidu de Rad, le laboratoire de journalisme de Radio-Canada. Cette semaine, l’équipe a diffusé une vidéo dans laquelle elle bombarde les chefs des cinq principaux partis (Geneviève Guilbault remplaçait François Legault) de 16 questions, les mêmes pour tous, auxquelles les deux femmes et les trois hommes devaient répondre spontanément.

Il en résulte 8 minutes et 31 secondes de grand intérêt !


Dans le cours de musique

J’ai entendu le nom de Gentiane MG pour la première fois il y a quelques jours à peine. Pianiste et compositrice donnant dans le jazz, elle lancera son troisième album le 23 septembre prochain. En écoute partielle sur différentes plateformes, il aura pour titre Walls Made of Glass. La pièce Flowers Laugh Without Uttering A Sound en constituera la deuxième plage.

Gentiane MG Trio – Flowers Laugh Without Uttering A Sound – Walls Made of Glass – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Il s’appelle Yvon Chouinard et il est né à Lewiston, dans le Maine. En 1972, il a fondé Patagonia, une des plus importantes entreprises de design et de fabrication de vêtements de plein air. Précurseur dans la protection de l’environnement, il a bâti sa compagnie autour de cette valeur.

Cette semaine, à l’âge de 83 ans, monsieur Chouinard a annoncé qu’il cédait l’entièreté de Patagonia à une fiducie qui en poursuivra les activités en suivant les mêmes missions et valeurs. Du même souffle, il a confirmé que l’ensemble des profits de l’entreprise seront dorénavant versés à une association environnementale. Ceci en accord avec ses héritiers.

Un don de soi, un don pour la cause, un don au suivant.


Billet du 4 mars 2022 : Le genre d’après-guerre

Il y a un siècle, la guerre qui devait mettre fin à toutes les autres était suivie d’une pandémie qui a affecté la planète entière. La Première Guerre mondiale, de 1914 à 1918, et la grippe espagnole, de 1918 à 1921, ont causé sept années de grande déprime et de pertes de vies humaines.

La pandémie de COVID-19 semble s’estomper, mais quelques vagues peuvent encore survenir. Parallèlement, l’invasion de l’Ukraine par la Russie démarre un conflit qui donne une impression de déjà-vu, quand en septembre 1939, l’Allemagne avait fait de même avec la Pologne. Il avait alors fallu six ans et deux bombes atomiques pour mettre fin aux hostilités. Les événements sont inversés, mais le monde semble en voie de revivre une situation semblable à celle d’il y a 100 ans.

À partir de 1921, par contre, et jusqu’en 1929, la planète a connu de très beaux moments avec les Années folles. Le bonheur oublié est revenu, jusqu’à atteindre un paroxysme. La même conjoncture s’est vécue de nouveau lors de l’après-guerre, entre 1945 et 1960.

L’histoire semble se répéter. Après une pandémie et un conflit que je souhaite court et limité, j’espère que la planète pourra de nouveau bénéficier d’un répit et d’au moins une décennie de paix et d’abondance. Nous le méritons bien.

D’ici là, accrochons-nous aux éléments de beauté de notre quotidien. Tout en vivant le moment présent, prenons parfois le temps de les capturer en sons et en images, de manière à pouvoir les retrouver lors d’instants plus moroses. Même lorsqu’il se cache derrière les nuages, le soleil est toujours dans le firmament. 


Et je cite :

« Le monde a besoin de paix et de beauté, ma maison en déborde. Je vais essayer de vous en envoyer un peu. »

Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de Québec solidaire, trois jours après être devenu père, le 2 mars 2022.

Dans le cours d’univers social

Je déniche beaucoup de matériel sur RAD, le laboratoire de journalisme de Radio-Canada, quand il s’agit de faire comprendre un enjeu politique ou social à mes élèves. Le site vise la clientèle cible des 18 à 34 ans, mais ses reportages vulgarisent suffisamment bien pour être saisis par les plus jeunes, tout en sachant également accrocher les plus âgés.

Désirant expliquer le conflit entre la Russie et l’Ukraine en classe, RAD m’a une fois de plus fourni la vidéo nécessaire pour compléter le travail. Le journaliste Haroun Aramis, de manière claire et concise, est parvenu à résumer le tout en quatre minutes. Si le sujet vous intéresse, je vous invite à visionner le reportage. Vous aurez la primeur, quelques jours avant mes élèves !


Dans le cours de français

Dans mon billet du 25 février, il était question de certains noms qui prenaient un genre différent, selon le contexte. Cette semaine, nous verrons qu’il en existe qui s’emploient aussi bien au masculin qu’au féminin, peu importe la situation.

Un des plus récents à avoir acquis l’autre genre est le mot trampoline. Depuis les débuts de son existence, ce nom est masculin. Toutefois, l’usage populaire et erroné du féminin a fini par permettre l’acceptation de ce genre dans tous les ouvrages de référence.

Parmi les autres noms qui s’emploient autant au féminin qu’au masculin, notons acre (l’ancienne unité de mesure agraire), après-guerre, après-midi, avant-guerre, avant-midi, country (la musique et la danse), enzyme, éphémère (l’insecte), harmonique, météorite, palabre (discussion pénible et interminable), perce-neige et phalène (espèce de papillon).

Devant tous ces noms, on peut sans problème employer un déterminant féminin ou masculin.


Dans le cours de musique

Il y a longtemps que je n’avais pas présenté une pièce instrumentale en #musiquebleue. Avec le lancement du nouvel album de Jean-Michel Blais, le 4 février dernier, l’occasion s’offre à moi sur un plateau d’argent. L’opus de 42 minutes, divisé en 11 plages musicales, constitue une première sortie en trois ans pour le compositeur. Il s’ajoute à quatre autres titres.

Tirée de l’album Aubades, voici la pièce Murmures.

Jean-Michel Blais – Murmures – Aubades – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Il s’agit moins d’une bonne nouvelle, cette semaine, que d’un petit quelque chose qui fait jaillir notre fierté francophone. La mienne, en tout cas. La série de l’heure au Canada anglais, et un peu partout à travers le monde, est le drame médical Transplant, diffusé sur les ondes de CTV. L’actrice québécoise Laurence Leboeuf y incarne la docteure Magalie Leblanc, qui œuvre dans le milieu très cosmopolite d’un hôpital de Toronto. Dans l’épisode présenté le 1er mars, son personnage a pu s’exprimer en français lors d’une conversation avec sa sœur, personnifiée par Mylène Mackay.

Bien entendu, ce court extrait dans la langue de Molière passera inaperçu dans la version française de l’émission, diffusée sur Noovo. Dans sa forme originale comme dans sa traduction, la série en est à sa deuxième saison.

Voir un extrait de l’émission The Social CTV du 1er mars 2022, où Laurence Leboeuf est invitée pour parler de la deuxième saison de Transplant (en anglais).