Billet du 7 juin 2024 : Que s’est-il donc passé en 2014 ?

Dans une chronique publiée cette semaine 1, Patrick Lagacé explore l’augmentation marquante de la violence au Québec, identifiant l’année 2014 comme un point de bascule. Il souligne une montée inquiétante des crimes violents, en particulier ceux impliquant des armes à feu, tout en examinant les facteurs sociaux et politiques qui ont pu contribuer à cette tendance. Lagacé appelle à une réflexion et à des actions concrètes pour comprendre et inverser cette escalade de la violence dans la société québécoise, sans toutefois identifier une piste d’hypothèses concernant les causes.

En tant qu’enseignant et observateur attentif, je constate également cette recrudescence de violence dans les écoles primaires. Cette violence se manifeste surtout dans le langage agressif et l’intimidation entre élèves, incluant de plus en plus la cyberintimidation. Les enfants utilisent les plateformes numériques pour harceler et intimider leurs pairs, créant un environnement scolaire où la peur et l’anxiété deviennent courantes, ce qui nécessite des mesures urgentes pour protéger nos jeunes et favoriser un climat d’apprentissage sain.

Plusieurs hypothèses peuvent expliquer cette recrudescence de violence depuis 2014. Premièrement, la prolifération des réseaux sociaux et des nouvelles technologies a facilité la propagation de comportements agressifs et d’intimidation en ligne, exacerbant les conflits entre jeunes. Deuxièmement, l’exposition croissante à des contenus violents à travers les médias et les jeux vidéo peut avoir désensibilisé certains jeunes, normalisant ainsi la violence comme moyen d’interaction. Enfin, les bouleversements économiques et sociaux, tels que les inégalités croissantes et les tensions politiques mondiales, peuvent contribuer à un climat général de stress et d’anxiété, qui se manifeste par une augmentation des comportements violents.

S’est-il vraiment passé quelque chose en 2014 ? J’espère que des anthropologues se pencheront sur la question.

1 Lagacé, Patrick. Violence : quelque chose s’est passé en 2014… La Presse, Montréal. Le 4 juin 2024.


Dans le cours d’univers social
Volet histoire

Parce que j’ai eu à le faire en classe au cours de la présente année scolaire, je reprends ici un bref résumé du conflit israélo-palestinien, qui a fait près de 36 000 morts depuis l’automne dernier. Il trouve ses origines à la fin du XIXe siècle, avec la montée du sionisme, un mouvement nationaliste juif prônant la création d’un État juif en Palestine. Ce projet détonne avec les aspirations des Arabes palestiniens, majoritaires sur le territoire, qui réclament également l’indépendance nationale. La situation se complique d’autant plus avec la déclaration Balfour 2 de 1917, dans laquelle le gouvernement britannique exprime son soutien à l’établissement d’un « foyer national juif » en Palestine. Après la Première Guerre mondiale, la Palestine passe sous contrôle britannique, période marquée par des tensions croissantes entre les communautés juive et arabe.

En 1947, face à l’aggravation des violences entre les communautés, l’ONU propose un plan de partage de la Palestine en deux États, l’un juif et l’autre arabe, avec Jérusalem sous administration internationale. Ce plan est accepté par les Juifs, mais rejeté par les Arabes. La proclamation de l’État d’Israël en 1948 entraîne la Première Guerre israélo-arabe, qui se solde par la victoire d’Israël et la fuite ou l’expulsion de centaines de milliers de Palestiniens. Les conflits suivants, notamment les guerres de 1967 et de 1973, ainsi que l’occupation israélienne de la Cisjordanie et de Gaza, intensifient les tensions.

Depuis, diverses tentatives de paix ont échoué à résoudre les questions centrales du conflit, telles que les frontières, le statut de Jérusalem, le droit au retour des réfugiés palestiniens, et la sécurité. La situation reste marquée par des affrontements réguliers, une colonisation israélienne persistante en Cisjordanie, et un blocus sévère de Gaza. Chaque camp revendique des droits historiques et des besoins de sécurité légitimes, mais souvent incompatibles, ce qui rend très improbable le règlement du conflit.

2 Wikipédia. Déclaration Balfour de 1917.


Dans le cours d’éducation physique

Ma bonne nouvelle de la semaine dernière 3 a fait réagir ! L’intégration des statistiques des Negro Leagues à celles de la Major League Baseball (MLB) ne plaisent pas à tout le monde. Sacrilège, Josh Gibson a délogé l’immortel Ty Cobb du premier rang de tous les temps au niveau de la moyenne au bâton, en plus de faire de même avec Babe Ruth pour la moyenne de puissance. Le contexte n’était pas le même, semble-t-il.

Le contexte n’était pas le même non plus quand Wayne Gretzky a pulvérisé tous les records offensifs de la Ligue nationale de hockey (LNH). Pas plus qu’il ne l’est actuellement quand, près d’un siècle plus tard, Shohei Ohtani s’apprête à fracasser tout ce que Babe Ruth a établi, tant comme lanceur que comme frappeur.

Josh Gibson a connu toute une carrière comme joueur de baseball professionnel 4, dans une ligue regroupant les meilleurs joueurs noirs au monde. Nul ne peut prétendre qu’une des ligues était de calibre inférieur en raison de la couleur de peau de ses joueurs. Gibson mérite sa place au sommet.

3 Billet du 31 mai 2024 : Quand le passé rejoint le présent.

4 Baseball-Reference : Statistiques de Josh Gibson.


Dans le cours de musique

Ariane Roy, Thierry Larose et Lou-Adriane Cassidy ont parcouru le Québec lors d’une tournée spéciale intitulée Le Roy, la Rose et le Lou(p), offrant une collaboration artistique unique après le succès de leur performance aux Francos de Montréal. Une captation de dix pièces a donné lieu à un album, paru la semaine dernière. En voici la chanson thème.

Ariane Roy, Thierry Larose, Lou-Adriane Cassidy – Chanson thème – Le Roy, la Rose et le Lou(p) – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

La chanteuse Martha Wainwright s’est engagée auprès de l’Académie Centennial pour enseigner la musique aux jeunes et promouvoir les arts. À travers cette initiative, elle vise à encourager la créativité et l’expression artistique chez les élèves du secondaire. Son implication comprend non seulement des performances, mais aussi des sessions éducatives, offrant ainsi une expérience enrichissante et inspirante aux jeunes talents. Elle n’a pas hésité à impliquer son frère Rufus, ainsi que ses amies Ariane Moffatt et Marie-Pierre Arthur dans son projet.


Billet du 31 mai 2024 : Quand le passé rejoint le présent

À quelques reprises, durant ma carrière, j’ai prononcé la phrase suivante : « On ne sait pas où on s’en va, mais on y va vite en ta ! ». Je l’ai fait lors de la dernière réforme de l’éducation, en 2000, ainsi qu’à la plupart des changements de curriculum. Le modus operandi est presque toujours le même, c’est-à-dire qu’on annonce des changements majeurs, qu’on finit par imposer aux écoles avant d’avoir outillé son personnel enseignant convenablement.

La semaine dernière, j’ai reçu une courte formation d’une demi-journée sur le nouveau programme de culture et citoyenneté québécoise, qui remplacera dès septembre le cours d’éthique et culture religieuse. Les grandes lignes du programme sont pertinentes et intéressantes. Sommes-nous pour autant équipés pour combler 40 heures d’enseignement de cette nouvelle matière ? Loin de là.

Nous avons passé l’autre demi-journée à chercher différentes ressources tant sur Internet qu’à partir d’une suggestion de livres suggérés par la conseillère pédagogique qui animait la formation. Notre coffre à outils demeure bien vide. La pertinence de la formation n’a pas trouvé son égal dans les ressources.

Encore une fois, on ne sait pas où on s’en va, mais on y va vite en ta !


Dans le cours d’univers social
Volet histoire

Il est des héros qui sombrent dans l’oubli durant des décennies et qui, soudainement, sont projetés sous les feux de la rampe par un quelconque historien ou journaliste qui en déterre l’œuvre et les souvenirs. Il y a quelques années, je faisais ainsi la connaissance de Léo Major, un soldat canadien qui s’est distingué en libérant à lui seul la ville hollandaise de Zwolle de l’occupation allemande, en 1945. Cette semaine, j’ai découvert Marcel Ouimet.

Ohdio lui a consacré une baladodiffusion 1. Ouimet était un correspondant de guerre québécois qui a couvert des événements cruciaux de la Seconde Guerre mondiale pour Radio-Canada. Il a rapporté en direct le débarquement de Normandie, fournissant des récits détaillés et émouvants des combats. Il a également suivi les troupes canadiennes lors de la libération de Paris, documentant la liesse des Parisiens et la chute de l’occupation nazie.

Ouimet a été l’un des rares correspondants francophones, et le seul Canadien français, sur le front européen, offrant aux auditeurs d’ici de brillantes descriptions des batailles et des réalités de la guerre. Ses reportages, souvent réalisés dans des conditions périlleuses, ont contribué à informer et à sensibiliser le public à l’impact et aux sacrifices de la guerre. Son travail a laissé une empreinte durable dans l’histoire du journalisme de guerre.

Il est ensuite devenu directeur du réseau français de Radio-Canada.

1 L’histoire ne s’arrête pas là. Marcel Ouimet, témoin du débarquement de Normandie et de la chute d’Hitler. Radio-Canada Ohdio. Épisode 34, le 24 mai 2024.


Dans le cours de musique

Le duo Fleur de peau, originaire de Québec, vient de lancer son premier album intitulé Contre-Sens. Formé du multi-instrumentiste Louis Fernandez et de l’artiste multidisciplinaire Élie Dubois-Sénéchal, le duo propose une esthétique de synthé pop avec des textes engagés. Leur pièce Stroboscope a déjà trouvé sa place dans les programmations des radios musicales, et le groupe a un été bien chargé avec plusieurs festivals à son agenda.

Fleur de peau – Stroboscope – Contre-sens – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Jusqu’à l’arrivée de Jackie Robinson avec les Dodgers de Brooklyn, en 1947, les joueurs de baseball à la peau noire étaient contraints d’évoluer dans ce qu’on appelait les Negro Leagues. Ces ligues ont connu une forte popularité de 1920 à 1948, avant de s’essouffler et de complètement disparaître vers la fin des années 1950. De nombreuses vedettes, tels Satchel Paige et Josh Gibson, ont émergé de ces organisations. Leurs statistiques n’avaient cependant jamais été homologuées par les Ligues majeures de baseball (MLB).

Depuis cette semaine, plusieurs records des Ligues majeures sont désormais détenus par Josh Gibson, alors que lui et d’autres légendes des Negro Leagues rejoignent officiellement les classements historiques.

Les statistiques de plus de 2 300 joueurs des Negro Leagues ont été ajoutées dans une nouvelle base de données intégrée sur MLB.com, qui présente les records de sept différentes Negro Leagues de 1920 à 1948, aux côtés des anciens records des ligues américaine (AL) et nationale (NL). Il était temps.


Billet du 24 mai 2024 : Mille enchantements !

Le soleil se montre enfin dans toute sa splendeur. Le mercure a touché les 30 degrés pour la première fois de l’année. La saison du baseball majeur bat son plein depuis deux mois, alors que celle du baseball amateur québécois vient de s’amorcer. Au hockey, les quatre équipes du carré d’as sont connues. Parmi elles, une équipe canadienne, les Oilers d’Edmonton, qui mérite tous nos encouragements.

Les terrasses sont ouvertes, tandis que plusieurs artères, maintenant fermées aux voitures, acquièrent pour quelques mois le statut de piétonnier.

À l’école primaire où j’enseigne, des élèves portaient la tuque la semaine dernière encore. Sept jours plus tard, les tenues d’été sont répandues sur toute la cour. Les maisons d’édition ont commencé à nous envoyer des échantillons de leur nouveau matériel pédagogique. Et surtout, hier matin, ma directrice m’a fait descendre dans son bureau pour me remettre certains documents liés aux épreuves du ministère, qui se dérouleront du 3 au 13 juin.

Les signes ne mentent pas, la fin de l’année scolaire est à nos portes. Septembre m’exalte toujours, mais juin m’enchante !


Dans le cours de français

Si vingt et cent s’accordent au pluriel, il en est autrement avec mille. Le mot mille est invariable et ne s’accorde jamais au pluriel. Il s’utilise comme numéral cardinal (mille personnes) ou ordinal (la page mille). Il peut aussi être employé comme nom d’unité de distance, mais dans ce cas, il prend un s au pluriel (deux milles). Toutefois, si on multiplie par mille, on écrira deux mille milles.

L’orthographe mil a-t-elle encore sa place ? Historiquement, mil était utilisé dans l’écriture des années de l’ère chrétienne de 1001 à 1999, mais cette règle est devenue facultative. Aujourd’hui, mille peut être écrit en toutes lettres ou sous la forme numérique 1 000, selon le contexte. Dans les textes techniques, on préfère la notation numérique, tandis que dans les textes courants, on peut écrire mille en toutes lettres, en veillant à ne pas abréger les unités qui suivent.


Dans le cours de musique

Grande gagnante des 28e Francouvertes, tenues à Montréal en avril, Soleil Launière est une artiste multidisciplinaire autochtone. Œuvrant également dans la danse et le théâtre, elle écrit et chante en innu, en anglais et en français. De son album Taueu, récemment sorti, voici la pièce Au bout.

Soleil Launière – Au bout – Taueu – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Le professeur australien Richard Scolyer, atteint d’une tumeur cérébrale très grave, a évité la récidive de son cancer grâce à un traitement expérimental qu’il a lui-même contribué à développer. Sa collègue et codirectrice du Melanoma Institute Australia, la professeure Georgina Long, lui a administré ce traitement basé sur l’immunothérapie, une méthode utilisant le système immunitaire pour attaquer les cellules cancéreuses. Bien que ce traitement soit difficile à supporter, entraînant des crises d’épilepsie, des problèmes de foie et une pneumonie, il a permis au professeur Scolyer de voir des résultats encourageants. Après quelques mois, une tomodensitométrie cérébrale n’a révélé aucun signe de récidive de son glioblastome, offrant un espoir immense pour les patients atteints de ce type de cancer.

En prenant connaissance de cette nouvelle, cette semaine, j’ai immédiatement pensé au film L’huile de Lorenzo !


Billet du 10 mai 2024 : 1990 et l’heure de la conscientisation

Selon un rapport publié par le Journal de Québec, 4880 enseignants permanents ont démissionné au cours des cinq dernières années. 1 Cette tendance est inquiétante, car elle représente une hausse de 76 % par rapport à la période précédente. Pendant ce temps, le nombre total d’enseignants réguliers a augmenté de seulement 7 %. Bien que le taux de démission reste relativement bas (à environ 1,8 % sur 70 000 enseignants), il est crucial de reconnaître l’urgence d’agir pour préserver la qualité de l’éducation au Québec.

La pénurie d’enseignants est un problème criant dans les écoles publiques québécoises. Nous devons faire face à plusieurs défis quotidiens : les classes surchargées, le manque de temps pour un suivi individualisé et l’augmentation constante de la charge de travail. Ces conditions de travail difficiles poussent de nombreux collègues à démissionner, ce qui fragilise davantage le système et met en péril la qualité de l’éducation offerte aux élèves.

Il importe aussi de souligner que ces chiffres ne tiennent pas compte des professeurs contractuels et des suppléants. Pourtant, ces enseignants jouent également un rôle essentiel dans le système d’éducation. Il est donc impératif que des mesures soient prises pour soutenir l’ensemble du corps enseignant et garantir une éducation de qualité pour les générations futures. L’urgence d’agir est réelle.

1 Dion-Viens, Daphnée. Écoles publiques du Québec: 4880 enseignants ont démissionné depuis cinq ans. Le Journal de Québec. Le 6 mai 2024.


Sur le réseau X (anciennement Twitter), cette semaine, quelqu’un a osé une question pertinente, directement liée à ce qui précède : que demande-t-on aux enseignants en 2024 qu’on ne leur demandait pas en 1990 ?

La réponse de Sylvain Duclos, enseignant et influenceur, est complète. Je me retiens pour ne pas écrire parfaite. Je vous invite à la lire en entier.


Dans le cours de français

Toujours sur X, mais particulièrement lorsqu’il s’appelait Twitter, je savourais chacune des publications de Bernard Pivot, décédé cette semaine. Son érudition, exprimée de la manière la plus profonde, avec en prime une touche de poésie et une dose d’humour, me rejoignait plus de cette façon que lors des émissions qu’il animait. Un simple coup d’œil sur la biographie qui coiffe son compte permet d’en saisir toute l’ampleur.

Source : X (@bernardpivot1)

Il faut remonter au 5 juin de l’an dernier pour trouver sa dernière intervention, une publication de quelqu’un d’autre qu’il avait relayée. La précédente, originale, avait été publiée deux mois plus tôt, soit le 5 avril 2023. Elle constitue en quelque sorte un court testament littéraire.

Sa complaisance envers l’écrivain Gabriel Matzneff, qui vantait à travers sa littérature ses crimes pédophiles, est cependant venue l’entacher plus de 30 ans après les faits. La publication du livre Le consentement, en 2020, écrit par une victime de Matzneff, puis le décès de Denise Bombardier, en 2023, ont tour à tour fait ressortir des archives un extrait de 1990 de l’émission Apostrophes, qu’il animait, et où il questionne l’écrivain sur un ton badin, avant que madame Bombardier ne devienne la seule personne sur le plateau à s’insurger.

Bernard Pivot fera amende honorable en 2019, juste avant la publication du livre de la victime de Matzneff, Vanessa Springora. 2 Sa sortie avait alors été effectuée trois jours après une première, dans laquelle il avait maladroitement rejeté la faute sur la mentalité qui prévalait en 1990.

2 Gibert, Vincent. Matzneff: Bernard Pivot « regrette » de « ne pas avoir eu les mots qu’il fallait ». Huffpost. Le 30 décembre 2019.


Dans le cours de français, deuxième période

Tous les matins, j’arrive très tôt sur mon lieu de travail. J’y suis chaque fois accueilli par le concierge et mes collègues du service de garde de l’école. Une de celles-ci m’a appris un nouveau mot, il y a quelques jours.

Ce mot est fifrelin. Qu’est-ce qu’il signifie ? Réponse après la bonne nouvelle de la semaine.


Dans le cours de musique

Avec les journées qui allongent et le temps plus doux qui se pointe, je vous propose cette semaine des rythmes cubains, avec Habana Café. Après des sorties en 2009 et 2014, où le groupe s’est même permis une adaptation d’un succès de La Bolduc, le mini-album Mami como me gusta a vu le jour, le 3 mai dernier. L’extrait que je vous suggère a pour titre La Mañanita.

Habana Café – La Mañanita – Mami como me gusta – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

L’histoire est simple. Une restauratrice du Bas-Saint-Laurent, en visite à Montréal, s’est fait voler son véhicule. C’est un modèle prisé par les voleurs, en édition spéciale, de surcroît. Les policiers n’ayant laissé que peu d’espoir à la victime (environ un véhicule volé sur 10 000 est retrouvé), cette dernière s’est tournée vers les réseaux sociaux.

Le réseau québécois des restaurateurs a mis la main à la pâte (quel jeu de mots !) et a rapidement propagé l’information. L’un d’eux a retrouvé le véhicule et a même fait fuir le voleur, durant l’attente des policiers.

La restauratrice récupérera bientôt son véhicule, après quelques réparations.

Bérubé, Nicolas. Des gastronomes retrouvent un VUS volé en un temps record. La Presse, Montréal. Le 8 mai 2024.


Dans le cours de français, deuxième période (réponse)

Un fifrelin est une babiole, une petite chose sans valeur. Selon Larousse, le mot est familier et vieux.


Billet du 26 avril 2024 : À plus tard !

Je me trouve actuellement au colloque des enseignants-mentors de mon centre de services scolaire. J’anime l’atelier sur le rôle du mentor dans la mise en place d’une éducation développementale, relationnelle et positive dans son école. Qu’est-ce que l’éducation développementale, relationnelle et positive ? J’y reviendrai en détail dans une prochaine parution, mais je mentionnerai ici deux éléments. Le premier est qu’elle se place en opposition à l’éducation comportementale. Le second est que je l’applique depuis plusieurs années et qu’elle donne d’excellents résultats.

Mais surtout, elle fait de moi un meilleur enseignant. C’est à suivre !


Dans le cours de français

Doit-on écrire tout à l’heure, tout-à-l’heure, toute à l’heure ou toute-à-l’heure ?

Prenez le temps d’y penser. Réponse après la bonne nouvelle de cette semaine.


Dans le cours de musique

Je demande aux artistes émergeants de me pardonner, parce que pour une deuxième semaine consécutive, je présente une nouveauté d’un nom bien établi. Après Corneille vendredi dernier, ce sera les Cowboys Fringants aujourd’hui. Écoutez bien les paroles de la chanson La fin du show, tirée de l’album Pub Royal, vieux d’une trentaine d’heures au moment de la publication de ce billet. C’est le testament musical de Karl Tremblay.

Les Cowboys Fringants – La fin du show – Pub Royal – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Tout ce qui peut contrer la désinformation constitue pour moi une bonne nouvelle. Trois jeunes professionnels de la santé ont décidé d’offrir une formation aux influenceurs québécois, afin d’éviter que ces derniers ne fassent la promotion de produits inutiles, dangereux ou nocifs. C’est souvent sans bien connaître un produit qu’ils y associent leur nom.

Le quotidien La Presse leur consacre un article.

Cazzaniga, Constance. Une formation pour lutter contre la désinformation. La Presse, Montréal. Le 25 avril 2024.


Dans le cours de français
Réponse à la question

On écrit tout à l’heure. Cependant, on écrit à toute heure.


Billet du 12 avril 2024 : La relève et le vieux sage à Birdie

Aujourd’hui, ma stagiaire complète son stage dans ma classe. C’est son troisième et avant-dernier. Je me fais un devoir d’accueillir des stagiaires chaque année. Un devoir et un plaisir, devrais-je mentionner. Parce que ces jeunes enseignantes et enseignants en formation m’apportent autant que ce que je peux leur apporter.

Mes stagiaires me permettent de découvrir et d’expérimenter les nouvelles tendances en éducation. On me garnit de même mon coffre à outils avec du matériel très utile pour ma tâche enseignante, des applications numériques, notamment. Et puis d’observer la jeunesse enseignante permet une extraordinaire introspection, un retour tant sur ce que je suis que sur les chemins menant à mes objectifs professionnels.

De mon côté, je leur offre un mentorat qui s’apparente à la relation entre un entraîneur et son athlète. Nous regardons ensemble les objectifs à atteindre, j’écoute leurs stratégies, je propose généralement quelques ajustements et nous effectuons ensemble une rapide rétroaction, à la fin de chaque demi-journée. Il s’agit d’un formidable enrichissement mutuel.

Elle est belle, notre relève. Mon plus grand souhait est que sa passion demeure. Et qu’en tant que société, on sache l’appuyer convenablement, afin que son énergie lui permette de vivre une longue carrière.


Dans le cours de français

Dans les différentes éphémérides, il est souvent question de chansons sorties telle ou telle année. On les associe à une naissance ou à un événement en particulier. Cette semaine, j’ai appris que, pour son cinquantième anniversaire, le Petit Robert avait publié une liste de mots avec l’année de leur première attestation dans un ouvrage de référence, allant de 1950 à l’année en cours.

Moi qui me fais un devoir d’utiliser le mot affiche, je suis né la même année que l’introduction officielle dans nos dictionnaires de son pendant anglais poster. Le mot hippie, reliquat d’une époque historique et révolue, a également mon âge.

Le site du magazine Femme Actuelle en dresse la liste complète.1

Quels mots sont nés la même année que vous ?

1 Lisle, Hélène. Découvrez quels nouveaux mots ont été créés l’année de votre naissance. Femme Actuelle, Gennevilliers. Le 10 octobre 2017.


Dans le cours de musique

Originaire de Québec et titulaire d’un baccalauréat en musicologie, Simon Veilleux compose et joue dans différents projets. Ses textes et sa musique lui ont valu une bourse du Conseil des arts et des lettres du Québec, ainsi qu’un prix du lieutenant-gouverneur. C’est sous le pseudonyme de Birdie Veilleux qu’il a lancé son premier album, Chansons tristes pour les gens heureux, au cours de la dernière semaine.

Tiré de cet album, voici Le vieux sage.

Birdie Veilleux – Le vieux sage – Chansons tristes pour les gens heureux – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Les propriétaires de 48 copropriétés à Saint-Jérôme vivaient dans l’anxiété depuis près de trois ans quand les deux édifices qui les abritent se sont mis à décrépir très rapidement. Les montants à investir pour réparer et rénover s’élèvent au-delà de la valeur des unités, qui deviennent inhabitables. Comme il s’agissait de contrats de vente entre les propriétaires et un constructeur ayant depuis mis la clé sous la porte de sa compagnie, le litige dirigeait les premiers vers de lourdes pertes financières.

Toutefois, un jeune entrepreneur ayant fait fortune au Vieux-Port de Montréal a convaincu toutes les institutions financières impliquées de libérer les propriétaires du solde de leur hypothèque, moyennant un rachat des unités par lui-même, à un prix variant de 20 000 $ à 30 000 $ chacune. Samuel Cadotte compte ainsi faire raser les édifices et entreprendre la construction de logements à prix abordables sur les terrains devenus vacants. 2

2 McEvoy, Julien. Du film d’horreur à Hollywood pour 48 propriétaires de Saint-Jérôme sauvés de la faillite. TVA Nouvelles, Montréal. Le 8 avril 2024.


Photo en couverture : Marc-Étienne Martin


Billet du 5 avril 2024 : Le vivre et le promouvoir

Pour qu’une langue reste vivante, il faut l’utiliser et la promouvoir, oralement comme par écrit. En ce qui concerne la promotion du français, au Québec, beaucoup de travail reste à faire. Dans la saga des messages rédigés uniquement en anglais sur des chandails et les murs des vestiaires de certaines équipes de la LHJMQ, les gens qui les ont défendues ou excusées sont autant à blâmer que les équipes elles-mêmes. En ce qui me concerne, prétendre préparer les joueurs à la réalité de la Ligue nationale de hockey est une bien piètre excuse, surtout lorsque le col du chandail du Canadien de Montréal arbore un LNH et non un NHL comme les autres équipes. Bravo à la formation montréalaise.

Pour ce qui est de l’usage du français, cependant, une étude de l’Office québécois de la langue française (OQLF), publiée hier, nous fournit des chiffres plutôt encourageants, si on fait partie du groupe qui considère que le français décline. Ainsi, la proportion de personnes s’exprimant en français dans l’espace public québécois est demeurée stable à 79 %, entre 2007 et 2022. Sur la même période, celles qui s’expriment en anglais sont passées de 10 % à 8 %, alors que celles qui le font dans les deux langues ont récupéré ces 2 %, allant de 11 % à 13 %.

Source : OQLF

Et le rapport ajoute :

« Chez les anglophones, la proportion de personnes utilisant le plus souvent le français a augmenté (de 20 % à 25 %), alors que la proportion de celles utilisant l’anglais a diminué (de 57 % à 43 %). Chez les allophones, la proportion de personnes utilisant le plus souvent le français a augmenté (de 54 % à 57 %), et celle des personnes utilisant l’anglais a diminué (de 27 % à 23 %). Chez les personnes parlant le français et l’anglais à la maison, la proportion de personnes utilisant le plus souvent le français a augmenté (de 40 % à 48 %), tandis que la proportion de celles utilisant le plus souvent l’anglais a diminué (de 17 % à 6 %). »

L’ombre au tableau touche la langue de service, alors que 8 % des personnes interrogées ont affirmé ne pas pouvoir être servies en français dans un commerce. Cette proportion grimpe à 10 % pour les régions de Montréal et de Gatineau. Lorsqu’on regarde l’évolution des plaintes à L’OQLF concernant la langue de service, celles-ci constituaient 26 % des plaintes totales en 2020-2021, avant de grimper à 34 % en 2021-2022 et 38 % en 2022-2023.

Au Québec, la loi impose à la base le service en français dans tous les commerces. Tant mieux si ces derniers sont en mesure de servir également dans d’autres langues. Mais face à ceux qui dérogent à cet aspect de la loi, il faut insister. Insister pour être servi en français, que ce soit dans un commerce montréalais ou dans un aréna de Drummondville ou de Chicoutimi, constitue une des nombreuses façons de le promouvoir. Et de le vivre.

Office québécois de la langue française. Langue de l’espace public au Québec en 2022. Avril 2024. 52 pages.


Dans le cours de français

J’étais dans la jeune vingtaine quand j’ai rédigé une note à un collègue, lui indiquant qu’un autre camarade de travail voulait ravoir quelque chose. Le papier en avait fait rire plusieurs, pour qui j’avais « inventé » un mot. Je m’étais défendu en affirmant qu’il était possible de ravoir. On m’avait alors répondu en essayant de conjuguer le verbe pour me montrer le ridicule de la situation. Certain de ce que j’avançais, j’avais alors ouvert un Bescherelle pour découvrir que ravoir est un verbe défectif, c’est-à-dire un verbe qui ne se conjugue pas ou qui se conjugue partiellement. Dans le cas qui nous occupait alors, le verbe n’existe qu’à l’infinitif.

Au cours des derniers jours, on m’a lancé le défi de conjuguer le verbe frire à l’imparfait. Après quelques hypothèses, je me suis lancé dans une recherche sur internet, qui m’a dirigé du côté des verbes défectifs. Sauf qu’au contraire de ravoir, frire se conjugue à plusieurs modes, temps et personnes. Si on ne regarde que le mode indicatif, frire se conjugue entièrement au passé composé, au passé antérieur, au plus-que-parfait et au futur antérieur. Au présent et au futur simple, il ne se conjugue qu’aux trois personnes du singulier. À l’imparfait et au passé simple, pas du tout ! Pour ce qui est des autres modes, les situations sont comparables. Dans l’usage courant, on préférera conjuguer faire frire plutôt que frire, pour les modes, temps et personnes où il est impossible de l’employer.

Quels sont les autres verbes défectifs ? Wikipédia en dresse une liste. J’ai été étonné d’y trouver clore, dissoudre, extraire et soustraire, entre autres.

Wikipédia, l’encyclopédie libre. Le verbe défectif.


Dans le cours de musique

On écoute Alexandra Stréliski qui, le 24 mars dernier, lors du gala des prix Juno, rendait hommage à sa façon au regretté Karl Tremblay, le chanteur des Cowboys Fringants. Voici une variation sur le thème Les étoiles filantes.

Alexandra Stréliski – Les étoiles filantes (variation) – Gala des prix Juno 2024 – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Deux pour le prix d’une, cette semaine. Une qui m’a échappé à l’automne passé, ainsi qu’une fraiche de quelques jours. Dans les deux cas, c’est le Québec qui s’illustre à l’international.

D’abord, qui produit le meilleur chocolat au lait au monde ? Non, ce n’est pas une maison suisse, encore moins une entreprise de la Côte-Ouest américaine. Ce sont les artisans de la compagnie Chaleur B (chaleurb.com), sise dans notre Gaspésie bien à nous. Au cours des dernières années, leurs différents chocolats ont remporté plusieurs prix au International Chocolate Awards. Lors de la compétition tenue en novembre 2023, en Italie, le premier prix leur a été décerné grâce à leur chocolat au lait, dont la teneur en cacao est de 51 %. L’entreprise développe ses saveurs à partir de fèves d’Amérique Centrale et d’aliments québécois.

Du chocolat, on passe à la photographie. Cette semaine, Charles-Frédérick Ouellet (charlesouellet.ca) est devenu le premier photographe québécois depuis 25 ans à voir une de ses photos être primée par le prestigieux World Press Photo. Organisation reconnue depuis 1955 pour son exposition annuelle vouée au photojournalisme, elle fait escale à chaque fin d’été à Montréal pour y accueillir de nombreux visiteurs. La photo retenue, dans la catégorie Images uniques (Amérique du Nord et Amérique Centrale), est celle d’un pompier debout sur un rocher, lors des feux de forêt de l’été dernier. Le cliché est en noir et blanc.

Monsieur Ouellet saura le 18 avril prochain si son oeuvre passe au-delà du prix régional et est sélectionnée pour une reconnaissance à l’échelle mondiale.


Billet du 29 mars 2024 : Quelque chose de beau

Le printemps 2024 est arrivé le 19 mars dernier. La pleine lune, c’était le 25 mars. Le Québec célébrera donc Pâques ce dimanche 31 mars. Pourquoi ? Parce que, dans les États à tradition chrétienne, sauf chez les orthodoxes, Pâques est célébrée le dimanche suivant la première pleine lune du printemps.

Dans le monde de l’éducation, la fin de semaine de Pâques marque le début de la dernière étape de l’année scolaire. C’est à partir de cette date, qu’elle arrive en mars ou en avril, que le calendrier semble s’accélérer et nous propulser vers les vacances d’été, après avoir traversé une série d’examens et d’activités éducatives, à l’école ou ailleurs.

Plusieurs y voient une période intense, marquée par le stress, alors que d’autres y savourent un compte à rebours bien amorcé. Dans un cas comme dans l’autre, c’est le soleil, la verdure, l’air frais et les chants d’oiseaux qui se pointent. Quelque chose de beau renaît.


Dans le cours de français

Éric Duhaime se montre très actif sur les réseaux sociaux. J’ai déjà constaté des fautes bien pires sur certaines de ses publications, mais une a attiré mon attention, au cours des derniers jours.

#LeProfCorrige

Bon. Il y a d’abord « la gang », dans le quatrième paragraphe. Je soulignerais l’expression à grands traits rouges si elle était employée dans le travail d’un de mes élèves, mais c’est surtout sur une erreur au paragraphe suivant que je veux attirer votre attention.

« Les Québécois ne veulent pourtant rien savoir des libéraux centralisateurs, ni d’un 3e référendum perdant du PQ. »

La conjonction ni, qu’on emploie pour exprimer une négation, ne doit pas être précédée d’une virgule dans une phrase. On aurait donc dû lire :

« Les Québécois ne veulent pourtant rien savoir des libéraux centralisateurs ni d’un 3e référendum perdant du PQ. »


Dans le cours de français, deuxième période

Une expression heurte mes oreilles chaque fois que je l’entends. Cette semaine, elle a été prononcée par Paul Larocque, sur les ondes de TVA Nouvelles, ainsi que par Évelyne Charuest, à ICI Première. Les deux ont évoqué le « domaine pécunier ».

#LeProfCorrige

Quelle terrible faute ! L’adjectif s’écrit et se prononce pécuniaire. On aurait donc dû entendre « le domaine pécuniaire ». Cette erreur est tellement courante que je commence à craindre que l’usage en modifie la règle.


Dans le cours de musique

Un premier album tout en contraste pour le Montréalais Olivier Faubert. Neuf chansons aux paroles mélancoliques ou carrément tristes, sur des musiques rythmées et entraînantes. Voici la huitième plage de l’album, Perséides.

Olivier Faubert – Perséides – Pour ne pas mourir en hiver – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

C’est un véritable conte de fées.

Elle, 40 ans, Américaine, ex-patineuse artistique qui, 16 ans après avoir quitté son sport, écoule des jours heureux en administrant une boutique de manucure et d’esthétisme.

Lui, 32 ans, Québécois aux prises avec un trouble du déficit d’attention doublé d’hyperactivité (TDAH), se cherche désespérément une partenaire de danse sur glace pour poursuivre une carrière amateur en couple.

Elle enfile de nouveau les patins, ils se rencontrent, la chimie opère ! Deanna Stellato-Dudek et Maxime Deschamps ont remporté la médaille d’or en couple lors des Championnats du monde de patinage artistique tenus à Montréal, la semaine dernière. C’était contre toute attente.

Madame Stellato-Dudek, qui baragouine quelques mots de français, attend maintenant sa nouvelle citoyenneté : celle qui lui permettra de représenter le Canada aux Jeux olympiques d’hiver de 2026 en Italie. Elle sera alors âgée de 42 ans.


Billet du 22 mars 2024 : Des chiffres (absents) et des lettres (doublées)

Il y a plusieurs années, j’avais vu un reportage à la télévision de Radio-Canada. On y expliquait que les nouvelles annonçant le décès d’un grand nombre de personnalités, toujours vivantes, étaient déjà montées et conservées quelque part dans une voûte de la société d’État. Ainsi, lorsque le décès survient, on n’a qu’à récupérer les bandes, mettre à jour la surimpression et envoyer le tout, très rapidement, à la salle de l’information.

Dans cette même émission, on a laissé Pierre Bourgault, qui était encore bien vivant, visionner et commenter son propre reportage nécrologique. Il l’avait fait avec la verve, l’esprit critique et la dose d’humour qu’on lui connaît.

Je présume qu’il en est de même pour les parutions en ligne sur Radio-Canada.ca, selon ce que j’ai pu constater mercredi, lors du décès d’Yves Michaud. Même si le sujet a été préparé, il faut procéder à une dernière relecture pour assurer un professionnalisme minimal avant de le diffuser. Voici ce qui a été publié :

On a fini par remplacer la parenthèse par 2024, quelques heures plus tard. Mais sur mon téléphone cellulaire, à tout le moins, l’alerte de Radio-Canada a été la première à s’afficher. À vouloir à tout prix remporter la course contre la montre, c’est celle du travail sérieux et compétent qu’on se met à risque de perdre.


Dans le cours de français

Il y a des enseignants qui nous marquent plus que d’autres. Si mon style d’enseignement est fortement influencé par celui de mon enseignant de français de première secondaire, ma professeure de sixième année m’a laissé quelques conseils utiles pour transmettre les règles de l’orthographe.

Elle est celle qui nous disait qu’on avait beau avoir deux yeux, il n’en faut qu’un seul pour apercevoir. Le verbe apercevoir ne prend donc qu’un seul p. Par contre, il faut deux mains pour applaudir. Le verbe applaudir en prend donc deux.

J’ai pensé à elle lorsque j’ai vu apparaître ceci sur un de mes réseaux sociaux, cette semaine.

J’ignore la source, mais je l’en remercie !


Dans le cours de musique

Quand Maude Audet arrive avec du nouveau matériel, je me le procure et je l’écoute. Et presque toujours, j’en diffuse un extrait ici. Elle nous fait cadeau, cette semaine, d’un mini-album de trois chansons. Il s’intitule tout simplement Chansons pour toi. En mettant le titre au singulier, on obtient celui de la pièce que je vous suggère, Chanson pour toi.

Maude Audet – Chanson pour toi – Chansons pour toi – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Il faut avoir côtoyé quelqu’un souffrant de fibrose kystique pour comprendre à quel point cette maladie a un impact colossal non seulement sur la personne malade, mais aussi sur sa famille. Les recherches des dernières années ont permis de déboucher sur des avancées importantes qui leur donnent de l’espoir et améliorent grandement leur qualité de vie.

Le Trikafta est un médicament qui agit sur la source de la maladie, plutôt que sur ses symptômes. Il permet de liquéfier les muqueuses et d’éviter nombre d’infections chez les gens atteints de fibrose kystique. Plus de 90 % d’entre eux peuvent le recevoir. Il n’agit toutefois pas sur les dommages déjà causés.

C’est pourquoi Fibrose kystique Canada demande aux provinces et aux territoires de rembourser ce médicament prescrit aux enfants âgés de 2 à 5 ans. On estime ainsi pouvoir permettre à plusieurs d’entre eux de vivre une vie presque normale. Jusqu’ici, depuis l’automne dernier, l’Alberta, la Colombie-Britannique, l’Ontario et le Nunavut ont répondu favorablement.


Billet du 8 mars 2024 : Pause bénéfique

La relâche scolaire fait du bien ! Elle est trop courte pour être qualifiée de vacances, mais trop longue pour être considérée comme un congé ; toutefois, elle constitue une pause bénéfique tant pour les élèves que pour le personnel des écoles. À moi, elle sert de mise à jour des obligations professionnelles, mais à un rythme plus lent. Elle me permet aussi de gérer quelques affaires personnelles. Mais surtout, elle permet également de m’accorder du temps personnel, du temps trop peu souvent disponible pour accomplir certaines activités durant l’année scolaire.

Instaurée à certains endroits dès les années 1970, ce n’est qu’au début des années 1980 que la semaine de relâche s’est étendue partout au Québec. Ce sont cinq jours de vacances d’été qui ont été déplacés à la fin de l’hiver. C’est la raison pour laquelle la rentrée scolaire commence à la fin du mois d’août plutôt qu’après la fête du Travail, comme c’était le cas auparavant.


Dans le cours d’éthique et culture religieuse

La semaine dernière, la Cour d’appel du Québec a confirmé la validité de la Loi 21, la Loi sur la laïcité de l’État. Dans les heures qui ont suivi, voici ce que le Bloc québécois a publié sur les réseaux sociaux :

Venant d’une formation politique qui se targue depuis toujours de représenter les intérêts des Québécoises et des Québécois, la boutade est indigne, inutilement arrogante, méprisante et condescendante. En manifestant sa satisfaction avec une expression on ne peut plus chrétienne (Alléluia signifie « Louez Dieu »), le Bloc envoie un pied de nez aux tenants des autres religions, comme si on leur confirmait que leurs signes religieux étaient plus dérangeants que ceux qui ont longtemps orné le décor d’un Québec catholique.

Le principe de la laïcité de l’État rallie environ les deux tiers de la population, selon les principaux sondages. S’il s’agit d’une majorité nette, on demeure quand même loin du consensus social. Retenons de plus que le gouvernement québécois a dû recourir à la clause dérogatoire, la fameuse clause « nonobstant », pour adopter sa Loi 21. « Il n’y a rien de nouveau sous le Soleil », rétorquerez-vous peut-être. Pourtant, un précédent a bien été créé ! Parce que jusqu’à l’adoption de cette loi, nos seuls recours à la clause dérogatoire consistaient à nous soustraire à l’application de la Charte canadienne des droits et libertés. Pour la Loi sur la laïcité de l’État, on a également dû, pour la première fois, se soustraire aux articles de la Charte des droits et libertés de la personne, celle-ci adoptée en 1975 par l’Assemblée nationale du Québec. Le gouvernement a ainsi délibérément contrevenu à sa propre charte.

Par cette réaction inconvenante, le Bloc québécois a raté une belle occasion d’agir avec unité et inclusion. Son attitude de crois ou meurs est déplorable.


Dans le cours de musique

Nicolas Boulerice écrit, compose et chante des airs de musique traditionnelle. Avec le groupe Le Vent du Nord, il a produit dix albums. Il en a également produit un en solo, un autre avec deux collaborateurs et deux avec Frédéric Samson.

Frédéric Samson est contrebassiste. De son côté, il a participé à quatre albums de Small World Project, en plus de ses collaborations avec Nicolas Boulerice.

Sorti le 1er mars dernier, CoolTrad constitue le deuxième album des deux collaborateurs. Il regroupe douze titres qui mêlent le chant traditionnel aux airs de jazz et de blues. Le résultat m’a immédiatement séduit. Amateur des trois styles, mais avec un léger penchant vers le blues, j’ai opté cette semaine pour Testament.

Nicolas Boulerice et Frédéric Samson – Testament – CoolTrad – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Je vous fais une petite révélation, je suis malentendant. À un faible degré, il est vrai, mais suffisamment pour porter des prothèses auditives. Pour les personnes atteintes d’une surdité totale, il est maintenant possible d’assister à un concert ou d’aller danser. La musique est ressentie… par la peau !

Jay Zimmerman, un musicien ayant perdu l’ouïe lors des attentats du 11 septembre 20011, s’est adjoint des ingénieurs afin de mettre sur pied le projet Music : Not Impossible. Ensemble, ils ont développé une technologie permettant à des personnes sourdes de ressentir la musique à travers leur peau, un peu comme si elle remplaçait les tympans, grâce à des appareils placés aux poignets, aux chevilles et sur le tronc2. Le collectif a organisé un concert auquel des centaines de spectateurs ont assisté. La moitié d’entre eux étaient sourds.

L’expérience s’est avérée concluante : tous ont affirmé l’avoir vécue de la même façon.

1 Jay’s Silent Symphony: When a Musician Goes Deaf (vidéo en anglais)

2 Music: Not Impossible Origin Story (vidéo en anglais)