Billet du 17 janvier 2025 : Une histoire à ma manière

Les Québécois se sentent-ils plus Nord-Américains ou Français ? La question méritait d’être posée, surtout dans le contexte actuel, et Léger s’en est chargé. Par ma langue, ma culture et la majeure partie de mes intérêts, je me sens personnellement plus Français. Par mon mode de vie et mon amour du baseball, je me sens plus Nord-Américain. En combinant les deux, je me sens peut-être plus français. Mais je fais partie d’une minorité.

Le récent sondage Léger, publié dans Le Devoir, révèle que la majorité des Québécois se sentent plus proches culturellement de l’Amérique du Nord que de la France.1 Il démontre que 73 % des Québécois s’identifient davantage à la culture nord-américaine, contre seulement 16 % qui se sentent plus proches de la culture française. Les résultats sont similaires indépendamment de l’âge, du genre et de la langue des répondants. Cette tendance reflète une perception croissante du Québec comme une région culturellement nord-américaine plutôt qu’européenne.

Le coup de sonde confirme une tendance que je remarque depuis de nombreuses années, principalement chez les plus jeunes générations. Leurs références musicales sont américaines, comme leurs références cinématographiques. Les influenceurs suivis sont pour la plupart québécois, mais promeuvent rarement des produits conçus ici.

Et qu’ont répondu les quelques jeunes, âgés de 11 à 22 ans, à qui j’ai demandé ce qu’ils pensaient de la proposition de Donald Trump de faire du Canada le 51e État américain ? Au mieux, ils ont affiché une indifférence. Au pire, ils aimaient l’idée.

C’est le triomphe du cheeseburger sur le camembert.

1 Baillargeon, Stéphane. Les Québécois se sentent nord-américains et loin de la France, révèle un sondage. Le Devoir, Montréal. Le 16 janvier 2025.


Dans le cours de français

Le mot de la semaine est oligarchie. Il a été employé par à peu près tous les grands médias de la planète.

Dans son discours d’adieux à titre de président des États-Unis, Joe Biden a mis en garde contre la montée d’une oligarchie aux États-Unis, où une poignée d’individus ultrariches concentrent le pouvoir et l’influence. Biden souligne que cette concentration de pouvoir menace la démocratie, les droits fondamentaux et les libertés individuelles. Il cite notamment les patrons de l’industrie technologique, comme Elon Musk, qui exercent une influence croissante sur les politiques publiques.

Ce discours a suscité un large écho dans les médias du monde entier, qui ont largement repris le terme « oligarchie » pour décrire la situation politique actuelle aux États-Unis.


Dans le cours d’art dramatique

Fanfreluche m’a raconté plein d’histoires à sa manière, pour m’amuser. Je revenais de l’école, j’allais jouer un peu dehors et je rentrais pour écouter Bobino d’abord, l’émission suivante ensuite. Une fois par semaine, c’était Fanfreluche.

Personnifiée par Kim Yaroshevskaya, la poupée commençait à lire une histoire, puis entrait dans son grand livre pour en modifier le cours. On peut dire qu’elle a largement contribué à m’initier à la littérature.

M’a-t-elle donné le goût de la lecture ? Un peu. Par contre, je lui dois une bonne part de mon goût de l’écriture, qui a commencé à se développer quand j’étais très jeune. C’est Fanfreluche qui m’a fait réaliser, la première, qu’on pouvait créer en écrivant.

Chapeau bien bas, madame Yaroshevskaya ! Bravo et merci pour votre œuvre, un merci particulier pour cette passion que vous avez contribué à m’inculquer. Avec une vie qui s’est éteinte à l’âge plus que vénérable de 101 ans, vous avez plus que mérité le droit de vous reposer.


Dans le cours de musique

Mélodie-Jade était une protégée de Corneille à l’émission La Voix. Offrant des notes de jazz versant dans la bossa-nova, avec l’accent québécois, elle vient de lancer son premier mini-album, Sens Cible. Voici la pièce Anormal.

Mélodie-Jade – Anormal – Sens Cible – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Dans un remarquable accomplissement qui fait la fierté du Québec, Myckaël Charbonneau, diplômé de l’UQAM, s’est distingué parmi 3769 candidats en remportant la médaille d’or à l’examen final des comptables professionnels agréés du Canada. Ce qui rend cette réussite encore plus inspirante, c’est que, contrairement à la tradition qui voit souvent les lauréats provenir des grands cabinets comptables, Myckaël a choisi de mettre ses talents au service du secteur communautaire en tant que comptable à la Maison d’Hérelle, un organisme qui accompagne les personnes vivant avec le VIH-Sida.

Cette victoire exemplaire illustre parfaitement comment l’excellence professionnelle peut s’allier à l’engagement social. Malgré les offres alléchantes des grands cabinets comptables suite à sa performance exceptionnelle, Myckaël reste fidèle à ses valeurs en poursuivant son travail à la Maison d’Hérelle, où il contribue activement à la mission de l’organisme tout en développant des projets novateurs en matière de gouvernance et de gestion financière. Son parcours inspire une nouvelle génération de professionnels à considérer le secteur communautaire comme un lieu d’épanouissement professionnel où les compétences peuvent avoir un impact direct sur le bien-être de la société.


Billet du 10 janvier 2025 : Queneau, anglicismes et loup-garou

Les amateurs de littérature expérimentale connaissent bien Raymond Queneau, cette figure incontournable des lettres françaises qui a marqué le XXe siècle par ses innovations littéraires. Parmi ses œuvres les plus audacieuses, figure « Cent mille milliards de poèmes » publié en 1961. Ce livre défie l’imagination par son concept révolutionnaire. Ce livre, qui ne compte que dix pages, est pourtant considéré comme l’un des plus longs au monde grâce à son ingénieux système de vers interchangeables.

Le principe est d’une simplicité déconcertante : chaque page contient un sonnet, et chaque vers est imprimé sur une languette de papier indépendante que le lecteur peut manipuler à sa guise. Physiquement, l’ouvrage rappelle ces livres pour enfants où l’on peut combiner différentes parties de personnages en tournant des bandelettes de pages : tête, tronc et jambes s’assemblent pour créer des personnages fantasques et amusants. Ici, le principe est similaire, mais appliqué à la poésie : comme tous les sonnets suivent rigoureusement la même structure de rimes et la même construction grammaticale, n’importe quel vers peut être combiné avec n’importe quel autre vers correspondant des autres sonnets. Cette mécanique permet de générer exactement cent mille milliards de poèmes différents.

L’ampleur de cette création est telle qu’il est matériellement impossible pour un seul être humain de lire l’intégralité des combinaisons possibles. Queneau lui-même a calculé qu’en consacrant 45 secondes à la lecture de chaque poème, huit heures par jour, deux cents jours par an, il faudrait plus d’un million d’années pour venir à bout de toutes les possibilités. Cette œuvre magistrale, née au sein de l’Oulipo (Ouvroir de littérature potentielle), dont Queneau était cofondateur, illustre parfaitement la façon dont une contrainte littéraire peut paradoxalement devenir source d’une liberté créative quasi infinie.

En définitive, voilà sans doute le seul livre au monde dont personne ne pourra jamais se vanter d’avoir lu toutes les pages — même les plus voraces des lecteurs devront se contenter d’un modeste échantillon. Un petit conseil : si vous tombez sur un exemplaire, ne vous fixez pas comme objectif de le terminer avant de commencer autre chose !


Dans le cours de français (et d’anglais !)

Les mots voyagent, évoluent et, parfois, reviennent sous une nouvelle forme : c’est toute l’histoire des anglicismes dans la langue française.

Au Québec, la question des anglicismes est un sujet sensible, car la langue française y est un élément essentiel de notre identité culturelle. Pourtant, les anglicismes s’imposent de plus en plus dans notre quotidien, notamment dans des domaines comme la technologie, les médias et la culture populaire. Des mots comme week-end ou encore chat (discussion en ligne) sont devenus courants, surtout chez les jeunes. Si l’Office québécois de la langue française (OQLF) propose souvent des équivalents, comme fin de semaine ou clavardage, il n’est pas toujours facile de faire adopter ces termes par tous. Les anglicismes restent populaires parce qu’ils sont souvent perçus comme plus branchés ou parce qu’ils proviennent directement des plateformes numériques où ils dominent.

Dans certains cas, les efforts de francisation réussissent mieux au Québec qu’ailleurs dans la francophonie. Par exemple, alors qu’en France, beaucoup continuent de parler d’e-mail, au Québec, courriel s’est bien implanté. De même, dans le domaine des jeux vidéo, certains préfèrent encore joueur et niveau à gamer et level. Mais ce n’est pas toujours le cas : des mots comme burn-out, deadline ou streamer gagnent du terrain, même si l’OQLF propose des alternatives comme épuisement professionnel, date limite ou diffuseur en continu. Certains anglicismes viennent même d’anciens mots français. Par exemple, fleureter, qui signifiait courtiser avec délicatesse, a traversé la Manche pour devenir to flirt en anglais, avant de revenir dans la langue française moderne sous la forme de l’anglicisme flirter. Ces va-et-vient linguistiques montrent à quel point nos langues sont interconnectées, notamment à travers les siècles d’échanges culturels et sociaux.

Ces allers-retours illustrent que la langue française, même au Québec, n’est pas figée, mais en perpétuelle évolution. Il ne s’agit pas de rejeter systématiquement les anglicismes, mais de faire preuve de discernement en intégrant ceux qui enrichissent véritablement notre vocabulaire, tout en valorisant les équivalents français existants. Cette approche permet de préserver la vitalité et la singularité du français québécois, tout en reflétant la réalité d’un monde globalisé où les échanges linguistiques sont constants.


Dans le cours de musique

Lou-Adriane Cassidy nous offre avec Journal d’un loup-garou un voyage introspectif envoûtant. Cet album marque un tournant dans la carrière de l’artiste, qui explore ici des sonorités plus électroniques tout en conservant l’authenticité de son folk rock.

L’album paraîtra le 24 janvier prochain. En voici un extrait, Cours, Cora, cours.

Lou-Adriane Cassidy – Cours, Cora, cours – Journal d’un loup-garou – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Les gens heureux sont ceux qui peuvent compter sur l’appui d’une communauté. Une communauté familiale, une communauté sociale, une communauté sportive ou une communauté religieuse, entre autres. C’est toute une communauté d’adolescents qui se rassemble régulièrement autour de Jonathan Dutil, atteint d’un cancer du cerveau.

Que fait cette communauté pour les aider, lui et ses parents ?

Le chroniqueur Patrick Lagacé, de manière touchante, l’a relaté dans La Presse.1 C’est un portrait de l’être humain dans ce qu’il a de meilleur à offrir. Je m’arrête ici et je vous laisse prendre connaissance du reportage.

1 Lagacé, Patrick. La meute de Jonathan. La Presse, Montréal. Le 5 janvier 2025.


Billet du 3 janvier 2025 : Journal de vacances des Fêtes (2e de 2)

Alors que nous entamons cette nouvelle année, le monde semble encore danser sur une mélodie bien contrastée. Les nouvelles des dernières heures nous rappellent que la vie est parfois une partition complexe, marquée par des notes de tristesse et de gravité. Ici, une catastrophe naturelle qui bouleverse des vies ; là, des défis humains qui mettent à l’épreuve notre capacité à persévérer et à s’unir. Mais à travers ces épreuves, brillent toujours des éclats d’humanité : un élan de solidarité inattendu, un geste d’amour anonyme, ou une victoire collective qui ranime l’espoir. Oui, 2025 démarre comme une grande symphonie : troublante, mais quand même remplie de promesses.

Et si, cette année, nous apprenions à mieux accorder nos instruments personnels pour jouer ensemble une mélodie plus douce ? Trouvons dans chaque moment de joie — aussi petit soit-il — un point d’ancrage pour éclairer nos jours nuageux. Cultivons la bienveillance, l’audace et cette petite étincelle d’optimisme qui nous pousse à croire que, malgré tout, demain peut être meilleur. Avec ce premier billet de l’année, je vous invite à aborder 2025 avec courage et enthousiasme. Que cette année soit pour vous et vos proches une source inépuisable de découvertes, de rires et de moments précieux. Bonne et heureuse année ! 🥳 🎉


Déformation professionnelle

Durant les vacances, j’ai bien sûr regardé la télé plus que je ne le fais habituellement. En plus d’apprécier Ciné-cadeau et les émissions de fin d’année, j’ai l’habitude de suivre régulièrement les émissions d’information. Dans ce dernier cas, j’ai plusieurs fois noté, surtout à l’oral, mais également à l’écrit, des fautes d’accord du participe passé.

Ah, l’accord du participe passé, ce casse-tête grammatical qui fait trembler plus d’un francophone ! Commençons par le plus redouté : l’accord du participe passé avec l’auxiliaire « avoir ». En règle générale, le participe passé ne s’accorde pas avec le sujet, mais avec le complément direct (CD) si celui-ci est placé avant le verbe. Par exemple, dans la phrase « Les pommes que j’ai mangées étaient délicieuses », « mangées » s’accorde avec « les pommes », car le CD est placé avant le verbe. En revanche, dans « J’ai mangé des pommes », pas besoin d’accord, car le CD est après le verbe. Facile, n’est-ce pas ? Enfin, presque…

Passons maintenant aux cas particuliers, où les choses se corsent un peu. Prenons les verbes pronominaux, par exemple. Avec eux, l’accord du participe passé dépend de la fonction du pronom réfléchi. Si le pronom est CD, on accorde, sinon, on n’accorde pas. Par exemple, « Elle s’est lavée » (elle a lavé elle-même, donc accordé), mais « Elle s’est lavé les mains » (elle a lavé quoi ? Les mains, donc pas d’accord). Et pour ajouter une touche d’humour, souvenez-vous : si vous hésitez, dites-vous que même les grammairiens chevronnés, comme les présentateurs de nouvelles, ont parfois besoin d’un bon café pour démêler tout ça !


Dans mes écouteurs

André Coutu est un guitariste québécois originaire du Saguenay. Au fil des années, il a entre autres travaillé avec Céline Dion, mais également pour les principaux réseaux de la télévision d’ici. Cascade, sorti tout juste avant Noël, constitue son troisième album. Phénomène particulier, ses deux précédents albums, Source et Destination, ont respectivement paru en juin et en septembre 2024.

Sa musique instrumentale donne surtout dans le nouvel âge, mais on peut aussi y entendre un rythme jazz sur plusieurs pièces. En #musiquebleue, cette semaine, voici À cheval sur la vague.

André Coutu – À cheval sur la vague – Cascade – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Un article de Radio-Canada met en lumière dix bonnes nouvelles environnementales de 2024, offrant un contraste positif face aux nombreuses crises climatiques.1 Parmi ces nouvelles, la découverte du plus grand corail du monde par l’équipe Pristine Seas de National Geographic et la condamnation historique de la Suisse par la Cour européenne des droits de l’homme pour inaction climatique sont particulièrement marquantes. Cette dernière décision, menée par les KlimaSeniorinnen, un groupe de 2500 Suissesses âgées de 64 ans et plus, souligne l’importance de la responsabilité des États dans la lutte contre les changements climatiques.

En outre, l’article mentionne des avancées significatives dans les énergies renouvelables, notamment l’essor de l’énergie solaire, et des victoires judiciaires pour les jeunes militants climatiques au Canada. Par exemple, la Cour d’appel de l’Ontario a annulé un jugement précédent, permettant à sept jeunes de poursuivre leur combat contre les politiques environnementales de la province. De plus, les dates du premier procès constitutionnel sur le climat au Canada ont été fixées pour octobre 2026 à Vancouver. Ces histoires inspirantes montrent que des progrès sont réalisés malgré les défis environnementaux actuels.

1 Boisclair, Valérie. La crise climatique vous déprime? Voici 10 bonnes nouvelles de 2024. Radio-Canada. Le 29 décembre 2024.


Billet du 13 décembre 2024 : L’héroïne improbable du téléphone

Dans le vaste océan de la fraude téléphonique où des dizaines de millions d’appels malveillants sont passés quotidiennement, dérobant des montants astronomiques aux victimes, émerge une héroïne aussi inattendue qu’ingénieuse : Daisy Harris, une grand-mère virtuelle façonnée par l’intelligence artificielle. Créée par l’opérateur britannique Virgin Media O2, cette redoutable manipulatrice technologique n’a ni écusson ni pouvoir réel, mais une arme redoutable — une patience infinie et un bavardage aussi sinueux que déconcertant. Avec son accent britannique charmeur et ses anecdotes sur son chat Fluffy, elle piège les fraudeurs dans des conversations interminables, leur faisant perdre un temps précieux et les empêchant momentanément de cibler d’autres victimes potentielles.

Bien que Daisy ne représente qu’une goutte d’eau face à l’immense marée de la cybercriminalité, elle symbolise une riposte créative et prometteuse. Sa mission dépasse la simple contrattaque : elle est une messagère de prévention, rappelant que dans l’ère numérique, rien n’est jamais tout à fait ce qu’il paraît. En Grande-Bretagne, plus d’un millier de fraudeurs ont déjà été confrontés à son stratagème, perdant en moyenne 40 minutes dans un dialogue aussi absurde que chronophage. Et si Daisy n’est qu’un prototype, elle ouvre la voie à une nouvelle génération d’outils intelligents qui transformeront chaque conversation piégée en un petit acte de résistance contre la fraude.

Virgin Media O2, j’aime ta grand-mère.


Dans le cours de français

L’histoire littéraire regorge d’anecdotes savoureuses, et celle de la dictée de Prosper Mérimée en est une. Selon la légende, l’écrivain français aurait composé un texte particulièrement alambiqué pour mettre à l’épreuve l’orthographe de Napoléon III et de sa cour. Ce repas aurait été le théâtre d’une véritable compétition orthographique, où les homophones et les tournures complexes auraient semé la confusion parmi les convives. Bien que cette histoire soit largement répandue, il est difficile de vérifier son authenticité. L’absence de preuves formelles laisse planer le doute sur la réalité de cet événement, bien que de nombreuses sources l’évoquent. Néanmoins, cette anecdote continue de fasciner et demeure un excellent prétexte pour s’amuser avec les subtilités de la langue française.

Que la dictée de Mérimée soit un fait avéré ou une simple légende, elle a laissé une trace indélébile dans la culture populaire. Elle est souvent citée en exemple pour illustrer les pièges de l’orthographe française et continue d’être utilisée dans les écoles pour entraîner les élèves. Au-delà de son aspect ludique, cette histoire nous rappelle l’importance de la maîtrise de la langue et l’éternel défi que représente l’orthographe, même pour les plus grands.

Voici le texte, bien réel, de la dictée qui aurait été attribuée à Mérimée :

Pour parler sans ambiguïté, ce dîner à Sainte-Adresse, près du Havre, malgré les effluves embaumés de la mer, malgré les vins de très bons crus, les cuisseaux de veau et les cuissots de chevreuil prodigués par l’amphitryon, fut un vrai guêpier.

Quelles que soient, et quelque exiguës qu’aient pu paraître, à côté de la somme due, les arrhes qu’étaient censés avoir données la douairière et le marguillier, il était infâme d’en vouloir pour cela à ces fusiliers jumeaux et mal bâtis, et de leur infliger une raclée, alors qu’ils ne songeaient qu’à prendre des rafraîchissements avec leurs coreligionnaires.

Quoi qu’il en soit, c’est bien à tort que la douairière, par un contresens exorbitant, s’est laissé entraîner à prendre un râteau et qu’elle s’est crue obligée de frapper l’exigeant marguillier sur son omoplate vieillie. Deux alvéoles furent brisés ; une dysenterie se déclara suivie d’une phtisie, et l’imbécillité du malheureux s’accrut.

– Par saint Martin ! Quelle hémorragie ! s’écria ce bélître. À cet événement, saisissant son goupillon, ridicule excédent de bagage, il la poursuivit dans l’église tout entière.

Qui relèvera le défi durant le temps des Fêtes ?


Dans le cours d’univers social
Volet histoire

Voici une publicité imprimée datant de 1948 :

Trois quarts de siècle plus tard, on peut affirmer qu’aucune de ces affirmations ne s’est avérée. Et 2024, au Québec, constitue un retour vers le futur.


Dans le cours de français, deuxième période

Voici une petite devinette :

Qui suis-je ?

Je commence la nuit, je termine le matin, on me voit deux fois dans l’année et une fois dans la semaine.

Réponse après la bonne nouvelle de cette semaine.


Dans le cours de musique

Mathieu Bourret est un pianiste, compositeur, médiateur et improvisateur. Il est reconnu pour sa personnalité unique et son talent d’improvisateur. Sa musique est décrite comme étant organique et cinématographique, et il est connu pour créer des liens précieux avec son public.

Il y a deux ans, il nous offrait un premier album instrumental de Noël, Illumination. Il récidive cette année avec Illumination II. De ce plus récent album, voici Prélude — L’enfant au tambour.

Mathieu Bourret – Prélude-L’enfant au tambour – Illumination II – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Une excellente nouvelle pour les personnes âgées, souvent sujettes aux fractures de la hanche, vient de voir le jour grâce à une entreprise marseillaise. Indienov a développé une ceinture innovante contenant un coussin gonflable qui se déclenche automatiquement en cas de chute, protégeant ainsi les hanches et réduisant considérablement le risque de fractures. Cette technologie détecte les affaissements soudains et active le coussin gonflable pour amortir l’impact, offrant une solution révolutionnaire à un problème de santé publique majeur.

En plus de protéger physiquement les utilisateurs, cette ceinture intelligente alerte également les proches ou les services de téléassistance en cas de chute, permettant une intervention rapide. Cette avancée française promet de transformer le quotidien de nombreuses personnes âgées, leur offrant une sécurité accrue et une tranquillité d’esprit précieuse.


Réponse à la devinette : il s’agit de la lettre n.


Billet du 22 novembre 2024 : Révolutions et espoirs

Il y a une semaine, le ministère de l’Éducation du Québec a diffusé le guide intitulé « L’utilisation pédagogique, éthique et légale de l’intelligence artificielle générative » à l’intention du personnel enseignant. Ceci ouvre la porte, sous conditions, à l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) en classe. C’est toute une révolution pédagogique qui s’annonce.

Cette révolution forcera une redéfinition du rôle des pédagogues. Il s’agira maintenant d’accompagner les élèves dans le développement de compétences essentielles à l’ère numérique, telles que la pensée critique, la résolution de problèmes complexes et l’éthique de l’utilisation des outils technologiques. Les élèves devront apprendre non seulement à utiliser l’IA pour maximiser leur potentiel, mais aussi à comprendre ses limites, à évaluer la fiabilité des informations qu’elle génère et à l’intégrer de manière responsable dans leurs travaux. Cette transition nécessitera également de repenser les activités d’apprentissage, en favorisant des approches plus collaboratives et interdisciplinaires qui exploitent la complémentarité entre l’intelligence humaine et artificielle.

L’évaluation sera également bouleversée. Les examens traditionnels deviendront obsolètes dans un monde où l’IA peut répondre instantanément à une multitude de questions. Il faudra donc privilégier des approches qui valorisent le processus plutôt que le résultat : documenter la réflexion derrière une réponse, analyser et critiquer les suggestions de l’IA, ou encore évaluer les capacités des élèves à résoudre des problèmes en temps réel, sans aide extérieure. Ce changement représente un défi de taille, mais aussi une occasion de transformer l’éducation pour qu’elle prépare véritablement les jeunes à devenir des citoyens éclairés dans un monde en pleine mutation technologique.

Bref, l’IA en classe, c’est un peu comme un coéquipier génial, mais maladroit : il peut faire des merveilles, mais il faudra toujours garder un œil sur ses maladresses !


Dans le cours de musique

Andrew Wells-Oberegger est un artiste complet qui brille sur la scène musicale canadienne depuis plus de vingt ans. Multi-instrumentiste virtuose, il maîtrise un éventail impressionnant d’instruments, allant de la guitare classique et du luth renaissance à des percussions traditionnelles comme le daff et le tamburello italien. Fort d’une solide formation générale et d’un apprentissage enraciné dans les traditions musicales du monde entier, il enrichit également ses compositions de sa voix et de divers types de flûtes. Il vient de lancer Déjouer le glas, son deuxième album, dont la pièce-titre mérite notre écoute, cette semaine.

Andrew Wells-Oberegger – Déjouer le glas – Déjouer le glas – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Une découverte fortuite par des chercheurs de l’Université de Tel-Aviv pourrait révolutionner le traitement des cancers résistants à l’immunothérapie. En étudiant les effets des rayons UV sur le système immunitaire, l’équipe a identifié une protéine appelée Ly6a, qui semble jouer un rôle clé dans la suppression immunitaire. En bloquant cette protéine avec des anticorps, les scientifiques ont réussi à réduire significativement la taille des tumeurs chez des souris, même celles résistantes aux traitements actuels.

Cette avancée prometteuse ouvre la voie à de nouveaux traitements pour les patients atteints de cancers difficiles à traiter. Les chercheurs espèrent rapidement développer un médicament basé sur cette découverte, offrant ainsi un nouvel espoir à de nombreux patients. Cette trouvaille rappelle que même les accidents peuvent mener à des progrès scientifiques majeurs, apportant une lueur d’espoir dans la lutte contre le cancer.


Billet du 1er novembre 2024 : Les politiques qu’on mérite

Un article publié dans Le Devoir, cette semaine, explore la facilité avec laquelle les jeunes consomment de la drogue à l’école, soulignant que les substances sont de plus en plus variées et dangereuses.1 On y mentionne que les réseaux sociaux facilitent l’accès aux stupéfiants, et les incidents liés à la drogue dans les écoles secondaires du Québec sont en hausse, avec plus de 2900 incidents rapportés l’année dernière. Les écoles adoptent différentes approches pour gérer ce problème, allant de la tolérance zéro à la réduction des méfaits.

Le même jour, une entrevue avec la journaliste Jessica Nadeau a mis en lumière l’augmentation de la toxicité des substances illicites qui se retrouvent dans les écoles, ce qui s’avère de plus en plus préoccupant.2 Elle explique que, bien que la présence de drogues ne soit pas nouvelle, leur dangerosité croissante, notamment avec des substances comme le fentanyl, pose de sérieux risques pour les jeunes.

Face à cette situation alarmante, il est impératif de déployer des stratégies multidimensionnelles pour prévenir la consommation de drogues chez les jeunes et réduire les risques associés. Au-delà des actions menées au sein des écoles, il est essentiel d’impliquer l’ensemble de la communauté. Des campagnes de sensibilisation ciblées, des programmes de réduction des méfaits adaptés aux réalités locales et une collaboration renforcée entre les différents acteurs du milieu (santé, éducation, justice) sont autant d’éléments clés pour faire face à ce phénomène. En investissant dans la prévention, l’éducation et le soutien aux jeunes, nous pouvons espérer créer des environnements plus sécuritaires et favoriser leur bien-être.

1 Nadeau, Jessica. Consommer à l’école, un jeu d’enfant. Le Devoir, Montréal. Le 30 octobre 2024.

2 Legendre, Jasmine et Levasseur, Guillaume. Entrevue | Des substances illicites de plus en plus inquiétantes dans les écoles. Le Devoir, Montréal. Le 30 octobre 2024.


Dans le cours d’univers social
Volet éducation à la citoyenneté

Voici ce qu’on peut lire sur la quatrième de couverture du livre On a les Politiques qu’on mérite, de Chloé Morin, publié chez Fayard, en 2022 :

Des égoïstes. Des arrivistes. Des narcisses. Des incompétents. Des traîtres. Le théâtre politique regorge de ces créatures qui nous révulsent. Nous les critiquons, nous les jugeons et déjugeons. Nous adorons détester ce monde, mais nous nous garderions bien d’y mettre ne serait-ce qu’un orteil. Et jamais nous ne nous posons la vraie question : comment en sommes-nous arrivés là ? Y aurait-il eu – comme les complotistes et les désabusés l’affirment – une confiscation du pouvoir, à tous les niveaux, jusqu’au sommet de l’État ? La réponse est à la fois banale et dérangeante : au-delà de travers institutionnels, de gaspillages publics et autres labyrinthes administratifs qu’il est urgent de corriger, nous avons peut-être tout simplement… les Politiques que nous méritons. Quand l’air politique devient irrespirable, ne peuvent subsister que les héros et les dingos. Nous les rejetons, certes, nous déplorons de ne plus avoir le choix, mais ce non-choix, nous l’avons créé en rendant la vie impossible aux engagés et aux dévoués. À la veille d’une bataille présidentielle décisive, au sortir d’un quinquennat marqué par de longues crises (Gilets jaunes, Covid-19…) et dans un contexte toujours plus dégagiste, le temps est peut-être enfin venu de balayer devant notre porte. Et qui sait ? de se réconcilier avec nos Politiques.

C’était à la veille de l’élection présidentielle française de 2022. Tout ce qui précède la dernière phrase peut également s’appliquer à l’élection présidentielle américaine de mardi. Vendredi prochain, quand je publierai mon prochain billet, serai-je en mesure de commenter l’élection de Kamala Harris ou de Donald Trump ? Peut-être. Mais peut-être pas non plus. Il y a quatre ans, ce n’est que quatre jours plus tard, le samedi, que Joe Biden avait été proclamé vainqueur.

Qui le peuple américain mérite-t-il d’avoir à la tête de son pays et de son armée ? La réponse indiquera au monde entier où loge, en 2024, la plus grande puissance de la planète. Parce qu’au-delà de la personne qui sera assermentée en janvier, cette élection indiquera l’ampleur que prendra le tournant planétaire.

Pour notre plus grande sécurité, il est souhaitable que le virage se prenne en douceur.


Dans le cours de musique

Billie du Page est la fille de la comédienne Julie du Page. Œuvrant dans la chanson, elle vient de lancer un premier mini-album éponyme. Tirée de cet album, voici la pièce Si près si loin.

Billie du Page – Si près si loin – Billie du Page – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Je laisse l’espace à Isabelle Hachey, cette semaine. La chroniqueuse de La Presse y a publié un succulent texte dans lequel elle présente les beaux côtés de l’école Bedford, qui a fait les manchettes pour d’autres raisons, au cours des dernières semaines.3 L’article raconte l’histoire de l’école, située à Côte-des-Neiges et autrefois considérée comme un modèle d’intégration et de diversité. D’anciens enseignants de l’endroit se souviennent de l’ambiance chaleureuse et de la soif d’apprendre des élèves, avant les tensions culturelles qui ont émergé avec l’arrivée de nouveaux enseignants, menant à un climat toxique et à des accusations de racisme. Ils les relatent avec un enthousiasme rafraîchissant.

Bonne lecture !

3 Hachey, Isabelle. Bedford, avant le crash. La Presse, Montréal. Le 31 octobre 2024.


Billet du 25 octobre 2024 : Les mathématiques de Bernard Drainville

Le gouvernement du Québec a récemment lancé une consultation publique pour évaluer la possibilité d’abolir le changement d’heure.1 Cette initiative, qui se déroule du 22 octobre au 1er décembre 2024, vise à recueillir les avis des citoyens sur cette pratique instaurée durant la Première Guerre mondiale. Le changement d’heure, bien qu’ayant des origines historiques, suscite aujourd’hui des débats quant à son utilité et ses impacts sur la santé, l’économie et le quotidien des Québécois.

Personnellement, je suis en faveur de l’abolition du changement d’heure et de l’adoption permanente de l’heure d’hiver, également connue sous le nom d’heure solaire ou heure normale. Cette position est soutenue par plusieurs experts québécois, dont le Dr Charles Morin, professeur de psychologie à l’Université Laval. Selon lui, le maintien de l’heure normale tout au long de l’année pourrait améliorer la qualité du sommeil et réduire les risques de troubles de l’humeur, en particulier durant les mois d’hiver.

En adoptant l’heure d’hiver de façon permanente, nous alignerions notre horloge biologique avec le cycle naturel du soleil, ce qui favoriserait un meilleur bien-être général. De plus, cette mesure pourrait avoir des effets positifs sur la productivité et la sécurité routière, en réduisant les accidents liés à la fatigue. Il est donc crucial que les citoyens participent à cette consultation pour exprimer leur opinion et contribuer à une décision éclairée.

1 Consultation publique : Le changement d’heure, devrait-on l’abolir ?


Dans le cours de français

Il est un peu décevant de constater que même Le Devoir laisse passer une telle faute dans le titre d’un des articles qu’il publie.

Je me dois cependant de préciser que l’erreur a fini par être corrigée, plusieurs heures après publication.

#LeProfCorrige

Ici, le participe passé s’accorde en genre et en nombre avec le mot victimes, qui est au féminin pluriel. Il aurait fallu lire dédommagées.


Et je cite :

« J’essaie de ne pas me laisser séduire par les slogans. Nous vivons à l’époque des slogans. Précisément, chacun nous promet un petit paradis. Le seul paradis que je préconise, moi, c’est le paradis de l’individu qui a sa liberté, même dans la société actuelle et même dans une société pire.
Je refuse qu’un groupe ou une secte m’embrigade, et qu’on me dise qu’on pense mieux quand mille personnes hurlent la même chose. »

– Georges Brassens (1921 – 1981)


Dans le cours de mathématiques

À l’émission Tout le monde en parle, dimanche dernier, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, a déclaré qu’il n’avait pour l’instant aucune intention de cesser de subventionner les écoles privées à vocation religieuse. En réponse à la comédienne Julie Le Breton, qui lui demandait si c’était parce qu’il craignait d’ouvrir la boîte de Pandore des écoles privées subventionnées à 60 % par l’État, le ministre a répondu par la négative, mais il a ensuite retourné la situation à l’envers pour justifier sa réponse. Selon lui, il est juste que les parents paient 40 % des frais scolaires de leurs enfants afin qu’ils puissent fréquenter une école privée. Il ajoute que l’arrêt des subventions aux écoles privées ne règlerait pas tous les problèmes du système public.

Là-dessus, il a raison. Ça ne règlerait pas tous les problèmes. Mais ce serait déjà un grand pas dans la bonne direction, une action qui rétablirait une grande partie des disparités entre les deux réseaux.

Ce que Drainville ne mentionne pas, c’est que les compétences du personnel enseignant s’équivalent, mais les ressources diffèrent. Les écoles privées subventionnées ont accès à des équipements technologiques de pointe, des gymnases équipés de matériel de qualité, des meubles récents et fonctionnels, ainsi que des infrastructures solides et bien entretenues.

Les écoles privées subventionnées peuvent également se permettre d’engager tout le personnel pouvant répondre aux élèves ayant des défis particuliers. Je sais aussi pertinemment bien que beaucoup d’entre elles engagent des enseignants suppléants permanents qui sont affectés à du soutien pédagogique les rares journées où tout le personnel est présent. Tout ceci alors que le réseau public subit une pénurie importante de personnel tous azimuts depuis de nombreuses années.

Drainville n’insiste pas non plus sur le fait qu’une école privée subventionnée, voire le Collège Lentendre, s’est acheté une forêt et deux chalets dans un centre de villégiature.

Finalement, Drainville ne dit pas que la province voisine, l’Ontario, dispose d’un réseau public d’éducation qui n’est certes pas sans failles, mais qui se porte incomparablement mieux que le nôtre.

Si vous avez répondu 0 %, vous avez raison. Les parents ontariens qui choisissent cette option pour leur enfant doivent en assumer 100 % des frais. C’est le pourcentage que devrait viser Drainville, à long terme, j’en conviens.


Dans le cours de musique

Le quintette Bon Enfant nous fait cadeau d’un troisième album, intitulé Demande spéciale. Avec ce groupe émergeant, nous obtenons du rock québécois à son meilleur. Pour une deuxième fois en #musiquebleue, les voici, cette fois avec la pièce Trompe-l’oeil.

Bon Enfant – Trompe-l’oeil – Demande spéciale – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Valentin, un adolescent de 17 ans vivant avec une paralysie cérébrale, a réalisé l’impensable en terminant un semi-marathon parisien. Ce jeune homme, qui n’avait jamais pu marcher auparavant, a accompli cet exploit grâce à un exosquelette de pointe développé par la compagnie française Wandercraft. Cet appareil robotique, qui soutient le corps et permet aux personnes à mobilité réduite de se déplacer, a ouvert de nouvelles perspectives à Valentin. Sa participation à cette course constitue un témoignage de la capacité de la technologie à transformer des vies et à repousser les limites du possible.

Derrière cette prouesse se cache Wandercraft, une entreprise spécialisée dans les exosquelettes de marche. Grâce à leur innovation, des milliers de personnes à travers le monde pourraient à leur tour retrouver une certaine autonomie et une meilleure qualité de vie. L’histoire de Valentin est un formidable vecteur de promotion pour cette technologie de pointe et un appel à soutenir la recherche dans ce domaine. Elle est un symbole d’espoir pour tous ceux qui luttent contre la paralysie et les troubles de la mobilité.


Billet du 18 octobre 2024 : Entre violence et bienveillance

Dans mon billet de la semaine dernière, je faisais allusion à la hausse de la violence envers le personnel de soutien dans les écoles.1 Le jour même de sa publication, les médias faisaient état de ce qui se passe depuis plus de sept ans à l’école Bedford, à Montréal. Si j’avais su qu’une telle nouvelle sortirait en même temps que mon billet hebdomadaire, je me serais gardé une petite réserve au début de mon texte. La violence à l’endroit du personnel des écoles est inacceptable, mais quand ailleurs des enseignants s’en prennent à des enfants, c’est encore plus dommageable. L’article publié par Radio-Canada le 11 octobre sur l’intimidation au sein de l’école Bedford a révélé des pratiques révoltantes de la part d’un groupe d’enseignants qui cible des élèves.2 Ce genre de comportement fragilise profondément le lien de confiance que les parents et la société devraient pouvoir avoir avec nos institutions scolaires.

Dans mon billet du 11 octobre, j’explorais l’idée que l’éducation doit être à la fois rigide et douce. Il faut maintenir une saine fermeté dans nos attentes envers les élèves, tout en offrant le soutien bienveillant nécessaire à leur épanouissement. Toutefois, l’article de Radio-Canada met en lumière une situation totalement inverse, où un clan d’enseignants use de leur pouvoir pour intimider et harceler des enfants, brisant ainsi toute dynamique constructive. Ce genre d’inconduite nuit non seulement aux victimes, mais aussi à la profession dans son ensemble.

Ce sont de tels agissements qui entachent la réputation de tout le corps enseignant. Une minorité d’individus peut causer d’immenses dommages à la perception du public envers cette profession. C’est pourquoi je réitère ma position : il est temps de mettre en place un ordre professionnel des enseignants au Québec, afin de protéger à la fois les enfants et la profession.

1 Billet du 11 octobre 2024 : Le cuir et le velours.

2 Bordeleau, Stéphane. Québec ordonne une enquête sur 11 enseignants d’une école primaire de Montréal. Radio-Canada. Le 11 octobre 2024.


Dans le cours de mathématiques

Un article d’Essentiel News traite de l’austérité qui se profile en France, avec des mesures drastiques visant à réduire la dette publique et contenir les dépenses sociales.3 Cette politique pourrait entraîner des compressions dans des secteurs essentiels comme la santé, l’éducation, et les infrastructures publiques. L’impact social serait considérable, notamment pour les populations vulnérables, avec un risque de hausse des inégalités et de tensions sociales. Le gouvernement justifie ces mesures par une nécessité de redressement économique à long terme, mais les critiques soulignent les dangers d’un tel choc sur le bien-être collectif et la cohésion sociale.

En Amérique du Nord, bien que la situation soit différente, des parallèles peuvent être tracés avec les tendances actuelles au Canada et au Québec, où les gouvernements tentent aussi de jongler avec des déficits budgétaires tout en maintenant des services publics. Parmi les répercussions possibles, on peut imaginer des coupes dans les programmes sociaux ou des projets d’infrastructure mis en attente, notamment avec des gouvernements plus conservateurs. Une autre hypothèse serait une pression accrue sur les services publics, déjà fragilisés, ce qui pourrait exacerber les tensions sociales ici aussi.

3 Essentiel News. Une austérité de choc est prévue pour la France.


Dans le cours de culture et citoyenneté québécoise

La Révolution tranquille a transformé le Québec en profondeur, en élevant le niveau d’instruction de la population et en assurant une séparation claire entre l’Église et l’État. Cette période charnière a permis à la société québécoise de s’émanciper du joug religieux, offrant ainsi plus de liberté individuelle et de justice sociale. Pourtant, certains groupes religieux continuent d’exercer une influence néfaste, comme le révèle l’enquête de Radio-Canada sur les Hérauts de l’Évangile.4

Cette enquête met en lumière les pratiques troublantes des Hérauts de l’Évangile, un groupe ultracatholique qui recrute des enfants au Canada et ailleurs pour restaurer la pureté de l’Église, comme au temps des croisades. Ces jeunes vivent dans des châteaux somptueux au Brésil, où ils subissent un endoctrinement intense et sont préparés à une apocalypse imminente. Les témoignages recueillis décrivent des traumatismes profonds, des abus psychologiques et physiques, et une radicalisation qui pousse ces enfants à croire qu’ils doivent tuer les infidèles pour instaurer un nouvel ordre social.

Ce contraste entre les avancées de la Révolution tranquille et les pratiques des Hérauts de l’Évangile souligne l’importance de rester vigilant face aux dérives sectaires. Alors que le Québec a réussi à émanciper sa population de l’emprise religieuse, cette enquête rappelle que des groupes extrémistes peuvent encore exercer une influence néfaste. Il est crucial de continuer à promouvoir l’éducation, la critique constructive et la protection des droits individuels pour prévenir de telles situations et garantir un avenir où chacun peut vivre librement et en sécurité.

4 Movilla, Martin et Plamondon Lalancette, Priscilla. Les Hérauts de l’Évangile : une histoire de châteaux, de chevaliers et d’enfance brisée. Radio-Canada. Le 17 octobre 2024.


Dans le cours de musique

Klô Pelgag, dans son dernier album intitulé Abracadabra, s’appuie sur la poésie et la musique du mouvement « Nouvel Âge ». En voici un extrait. La pièce s’intitule Sans visage.

Klô Pelgag – Sans visage – Abracadabra – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Il se passe aussi de belles choses au Brésil. Francisco Oliveira, un prothésiste capillaire, utilise son talent pour redonner confiance et estime de soi aux enfants ayant subi des accidents. Grâce à ses compétences exceptionnelles, il crée des prothèses capillaires qui aident ces jeunes à retrouver leur apparence et à surmonter les traumatismes liés à leurs blessures. Francisco travaille avec passion et dévouement, transformant la vie de nombreux enfants et leur offrant une nouvelle chance de sourire et de se sentir bien dans leur peau.

Son travail ne se limite pas à la création de prothèses capillaires. Francisco s’engage également dans des projets caritatifs, offrant ses services gratuitement aux enfants dans le besoin. Son initiative a eu un impact profond sur la communauté brésilienne, inspirant d’autres professionnels à suivre son exemple. Grâce à son dévouement et à sa générosité, Francisco Oliveira est devenu un véritable héros pour ces enfants et leurs familles, prouvant que la compassion et le talent peuvent changer des vies.


Billet du 4 octobre 2024 : Entre polémiques et hommages

L’intolérance crasse de la société d’aujourd’hui se manifeste de manière flagrante dans des situations comme celle du cabaret La Tulipe à Montréal. Ce lieu emblématique, qui a longtemps été un pilier de la scène culturelle locale, a été contraint de fermer ses portes en raison des plaintes répétées d’un seul individu concernant le bruit. Malgré les efforts de l’institution pour se conformer aux réglementations, le voisin a continué à exercer une pression intense, menant à une décision judiciaire qui a scellé le sort du cabaret. Cette situation illustre une tendance inquiétante où la tolérance et la coexistence sont sacrifiées sur l’autel du confort personnel.

Cette intolérance ne se limite pas aux nuisances sonores. Elle s’étend à divers aspects de la vie quotidienne, où les différences et les désagréments mineurs sont de moins en moins tolérés. Un récent article de La Presse souligne également les façons dont des pratiques aussi inoffensives que l’utilisation d’huiles essentielles peuvent devenir des points de discorde dans des communautés de plus en plus polarisées.1 Cette hypersensibilité aux inconforts mineurs reflète une société où l’individualisme prime sur le bien commun, et où la moindre divergence est perçue comme une attaque personnelle.

Le dénouement de l’histoire de La Tulipe a provoqué une onde de choc dans la communauté artistique québécoise, qui voit cette fermeture comme une perte irréparable. En réponse, la Ville de Montréal a promis de revoir ses réglementations pour éviter que d’autres établissements ne subissent le même sort. Cependant, cette promesse arrive peut-être trop tard pour La Tulipe, et soulève des questions plus larges sur notre capacité à vivre ensemble dans une société de plus en plus intolérante. Il est primordial de réévaluer nos priorités et de redécouvrir la valeur de la tolérance et de la coexistence pacifique pour préserver la richesse de notre vie communautaire.

1 Bergeron, Maxime. Le bruit et les huiles essentielles. La Presse, Montréal. Le 30 septembre 2024.


Et je cite :

« Je commence dans les médias. Je débute ma deuxième année de contrat. Cette semaine, pour la première fois, toute la haine et les messages irrespectueux qu’on reçoit me frappent solidement ! Nous ne sommes plus capable de débattre ou de parler dans le respect ? C’est si simple ! »

– Alexandre Lanctôt, journaliste à BPM Sports, le 2 octobre 2024.

Monsieur Lanctôt a raison. Il a raison sur toute la ligne. Les médias sociaux offrant la même tribune à tous, voilà en théorie un magnifique véhicule pour la démocratie. Le problème vient du fait que pour une majorité, l’écran de l’ordinateur ou du téléphone intelligent est également perçu comme un écran de protection. On exprime des propos qu’on n’oserait jamais prononcer si l’interlocuteur se trouvait face à nous.

Une plateforme comme X présente en prime un autre problème : les gens qui s’invitent dans tous les débats. Qu’elles le fassent respectueusement ou non, ces personnes manifestent généralement des opinions très rigides et opposent une fin de non-recevoir à quiconque ose avancer un point de vue sous un angle différent. Et presque toujours, ça finit par déraper ou aller trop loin. C’est ce qui vient d’arriver avec l’auteur-compositeur Stéphane Venne.

Contrairement à plusieurs personnes de mon entourage, j’ai continué de suivre monsieur Venne sur X. Je le fais malgré mes nombreux désaccords avec lui, justement parce que je trouve important de connaître les arguments accolés aux positions qui diffèrent des miennes. La semaine dernière, il s’est retrouvé au cœur d’une vive controverse après avoir commenté une photo de l’autrice et féministe Léa Clermont-Dion.

Dans un message qu’il a supprimé cinq jours plus tard, Venne a suggéré que la pose de madame Clermont-Dion sur cette image constituait un « code sexuel hyper connu ». Cette interprétation très subjective et moralisatrice a rapidement suscité l’indignation sur les réseaux sociaux, où de nombreuses personnalités et internautes ont dénoncé ces propos comme étant misogynes et irrespectueux. La polémique a rapidement dégénéré, entraînant une vague de soutien envers l’autrice et soulevant des questions sur le harcèlement en ligne et la place des femmes dans l’espace public.

Venne a ainsi relancé le débat ancien sur la masculinité toxique et le sexisme ordinaire. Ses propos ont mis en lumière la persistance de stéréotypes sexistes et la difficulté pour les femmes de s’exprimer librement sur les réseaux sociaux sans être confrontées à des commentaires dégradants.

Il s’est publiquement excusé à Léa Clermont-Dion, mais a réitéré sa position et son interprétation de la pose qu’elle adoptait sur la fameuse photo. Loin d’apaiser les tensions qu’il a créées, ses excuses ont plutôt eu l’heur de jeter de l’huile sur le feu. Et voici ce qu’il publiait ce mercredi, une semaine après avoir lancé la controverse :

Quand j’évoque la rigidité des gens qui s’invitent dans tous les débats, Stéphane Venne en illustre un excellent exemple.


Dans le cours de français

D’où origine l’expression apprendre par cœur ?

L’expression remonte à une époque où le cœur était considéré comme le siège de la mémoire, des émotions et de l’intelligence. Cette idée trouve ses racines dans les cultures de l’Antiquité, notamment chez les Grecs et les Romains. Même si cette croyance n’est plus d’actualité, l’expression continue d’être utilisée pour évoquer une mémorisation mécanique et approfondie.

Et comme l’a mentionné Voltaire : « Ce qui touche le cœur se grave dans la mémoire. »


Sur le babillard

Marwah Rizqy a fait preuve d’un courage admirable et d’un don de soi exceptionnel en annonçant cette semaine qu’elle quitterait ses fonctions actuelles dans deux ans pour se consacrer pleinement à son rôle de jeune mère. Cette décision, motivée par son désir de passer plus de temps avec ses deux garçons, témoigne de son engagement profond envers sa famille et de sa capacité à faire des choix difficiles pour le bien-être de ses proches.

Madame Rizqy, je peux en témoigner, est une personnalité politique très appréciée dans le domaine de l’éducation, qui n’est pourtant pas reconnu pour ses allégeances libérales. Sa rigueur et sa verve nous manqueront.


Dans le cours de musique

Lhasa de Sela est décédée le 1er janvier 2010, à l’âge de 37 ans. Jamais je n’aurais cru que nous aurions droit à un album posthume, près de 15 ans après qu’elle ait été emportée par un cancer. C’est son premier collaborateur, Yves Desrosiers, qui a sorti et retravaillé les démos qu’ils avaient enregistrés ensemble, en 1994. Sur les douze pistes, on trouve entre autres une première mouture de Los Peces, grand succès de Lhasa paru en 1998. C’est cependant une version inédite de El Cosechero que je vous propose cette semaine, en #musiquebleue.

Lhasa de Sela et Yves Desrosiers – El Cosechero – First Recordings – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Depuis le 1er octobre 2024, Claudia Sheinbaum est officiellement devenue la première femme présidente du Mexique, marquant une étape historique pour le pays. Ancienne mairesse de Mexico, elle a remporté l’élection présidentielle avec près de 60 % des voix en juin 2024, succédant à Andres Manuel Lopez Obrador. Sa présidence est accueillie avec enthousiasme, et elle est attendue pour relever des défis majeurs, notamment la réforme du système judiciaire et la lutte contre les cartels.


Billet du 27 septembre 2024 : Des stages enfin rémunérés

La pénurie d’enseignantes et d’enseignants continue de donner des cheveux blancs au réseau scolaire québécois. Pour ajouter au casse-tête, les nouveaux étudiants désireux de devenir profs se font de plus en plus rares. En 2024, les inscriptions ont chuté de 7 %, passant de 4396 à 4073 valeureux volontaires, avec une baisse de 20 % pour le baccalauréat en éducation au préscolaire et en enseignement au primaire. 1 À croire que le métier n’est plus le rêve de carrière qu’il était… ou peut-être que la grève de l’automne 2023 et la couverture médiatique morose ont convaincu quelques âmes d’aller voir ailleurs. Mais pas de panique, Matthieu Petit, vice-doyen de l’Université de Sherbrooke, nous rassure : les inscriptions au deuxième cycle grimpent. Ce sont les « enseignants de deuxième carrière », ceux qui choisissent de se lancer dans l’enseignement après avoir déjà tout fait (ou presque) dans un autre domaine, qui viennent à la rescousse. Le superhéros du moment ? Celui qui a quitté les finances pour apprendre à nos enfants à multiplier.

Même si le programme de bourses Perspective avait suscité un certain enthousiasme en 2022, le regain d’intérêt semble avoir été de courte durée. Certes, recevoir 2500 $ par session, c’est appréciable, mais pas suffisant pour attirer les foules vers les bancs des facultés d’éducation. C’est un peu comme promettre une crème glacée à un marathonien fatigué… Pour vraiment retenir et attirer des étudiants, rémunérer les stages est une option que le ministre se décide enfin à considérer. Avec des taux de diplomation en berne, entre 50 % et 60 %, l’heure est aux ajustements pour rendre l’enseignement à nouveau désirable. C’est une tendance de fond que j’ai déjà soulignée dans mes billets précédents, et malheureusement, elle n’est pas près de s’inverser sans un sérieux coup de pouce.

Pour tenter d’enrayer cette tendance, le ministre Drainville a donc ouvert la porte à la rémunération des stages en enseignement, une revendication de longue date des associations étudiantes. Bien qu’aucun échéancier n’ait été fixé, l’idée est désormais sur la table, tout comme celle de rémunérer le quatrième stage, qui implique la gestion complète d’une classe pendant plusieurs semaines. Le ministre souhaite également changer la perception négative autour de l’éducation, accusant les syndicats et les médias de contribuer à un discours défaitiste. Or, ces discours, bien que critiques, reflètent peut-être simplement la réalité d’un milieu en crise, où le manque de soutien et les conditions de travail précaires ont découragé plus d’un enseignant.

Quand on pointe du doigt, trois autres doigts pointent vers soi.

1 Dion-Viens, Daphnée. Universités québécoises: inscriptions en baisse dans les programmes d’enseignement. Le Journal de Québec. Le 26 septembre 2024.


Dans le cours d’univers social
Volet Éducation à la citoyenneté

J’ai été étonné d’apprendre que le gouvernement du Québec a récemment refusé à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) le droit d’ouvrir une faculté de médecine. Cette décision, semble-t-il, repose sur plusieurs facteurs, notamment la capacité et les ressources limitées de l’UQAM pour soutenir une faculté de médecine de qualité. De plus, le gouvernement souhaiterait rationaliser l’offre existante en concentrant les ressources sur les facultés de médecine déjà établies à l’Université de Montréal, l’Université Laval et l’Université McGill, afin d’éviter la dispersion des ressources et d’assurer une meilleure équité financière pour les contribuables québécois.

Autre argument évoqué, celui de renforcer les institutions existantes qui offrent déjà des programmes en français. Le refus d’ouvrir une faculté de médecine à l’UQAM s’inscrirait dans une stratégie globale visant à optimiser les ressources disponibles et à soutenir les institutions déjà en place.


Dans le cours de musique

Le prolifique artiste québécois Jay Scott revient sur le devant de la scène avec son nouvel album, Toutes les rues sont silencieuses. Après avoir marqué les esprits avec ses projets précédents, notamment en collaboration avec Smitty Bacalley, l’auteur-compositeur-interprète originaire de Terrebonne nous offre un voyage sonore intime et introspectif. Avec ce nouvel opus, Jay Scott confirme son talent d’écriture et sa capacité à toucher les cœurs.

Voici la pièce titre de l’album.

Jay Scott – Toutes les rues sont silencieuses – Toutes les rues sont silencieuses – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

Des chercheurs de l’Université Stanford ont découvert une utilisation innovante de la tartrazine, un colorant alimentaire couramment utilisé dans des produits comme les Doritos. En appliquant une solution aqueuse de tartrazine sur la peau de souris anesthésiées, ils ont réussi à rendre la peau des rongeurs temporairement transparente. Cette découverte permet d’observer les organes internes et les vaisseaux sanguins des souris sans avoir besoin de techniques d’imagerie invasives. Cette avancée pourrait révolutionner l’imagerie animale en offrant une méthode non invasive pour étudier le fonctionnement interne des petits animaux en temps réel.

Cette méthode est non seulement indolore pour les animaux, mais elle est également réversible, ce qui signifie que la transparence de la peau disparaît après un simple rinçage à l’eau. Les chercheurs sont optimistes quant aux applications futures de cette technique, qui pourrait améliorer notre compréhension des processus biologiques sans nuire aux animaux. Cette découverte prometteuse ouvre la voie à des avancées significatives dans le domaine de la recherche biomédicale, tout en respectant le bien-être animal.