Billet du 7 juin 2024 : Que s’est-il donc passé en 2014 ?

Dans une chronique publiée cette semaine 1, Patrick Lagacé explore l’augmentation marquante de la violence au Québec, identifiant l’année 2014 comme un point de bascule. Il souligne une montée inquiétante des crimes violents, en particulier ceux impliquant des armes à feu, tout en examinant les facteurs sociaux et politiques qui ont pu contribuer à cette tendance. Lagacé appelle à une réflexion et à des actions concrètes pour comprendre et inverser cette escalade de la violence dans la société québécoise, sans toutefois identifier une piste d’hypothèses concernant les causes.

En tant qu’enseignant et observateur attentif, je constate également cette recrudescence de violence dans les écoles primaires. Cette violence se manifeste surtout dans le langage agressif et l’intimidation entre élèves, incluant de plus en plus la cyberintimidation. Les enfants utilisent les plateformes numériques pour harceler et intimider leurs pairs, créant un environnement scolaire où la peur et l’anxiété deviennent courantes, ce qui nécessite des mesures urgentes pour protéger nos jeunes et favoriser un climat d’apprentissage sain.

Plusieurs hypothèses peuvent expliquer cette recrudescence de violence depuis 2014. Premièrement, la prolifération des réseaux sociaux et des nouvelles technologies a facilité la propagation de comportements agressifs et d’intimidation en ligne, exacerbant les conflits entre jeunes. Deuxièmement, l’exposition croissante à des contenus violents à travers les médias et les jeux vidéo peut avoir désensibilisé certains jeunes, normalisant ainsi la violence comme moyen d’interaction. Enfin, les bouleversements économiques et sociaux, tels que les inégalités croissantes et les tensions politiques mondiales, peuvent contribuer à un climat général de stress et d’anxiété, qui se manifeste par une augmentation des comportements violents.

S’est-il vraiment passé quelque chose en 2014 ? J’espère que des anthropologues se pencheront sur la question.

1 Lagacé, Patrick. Violence : quelque chose s’est passé en 2014… La Presse, Montréal. Le 4 juin 2024.


Dans le cours d’univers social
Volet histoire

Parce que j’ai eu à le faire en classe au cours de la présente année scolaire, je reprends ici un bref résumé du conflit israélo-palestinien, qui a fait près de 36 000 morts depuis l’automne dernier. Il trouve ses origines à la fin du XIXe siècle, avec la montée du sionisme, un mouvement nationaliste juif prônant la création d’un État juif en Palestine. Ce projet détonne avec les aspirations des Arabes palestiniens, majoritaires sur le territoire, qui réclament également l’indépendance nationale. La situation se complique d’autant plus avec la déclaration Balfour 2 de 1917, dans laquelle le gouvernement britannique exprime son soutien à l’établissement d’un « foyer national juif » en Palestine. Après la Première Guerre mondiale, la Palestine passe sous contrôle britannique, période marquée par des tensions croissantes entre les communautés juive et arabe.

En 1947, face à l’aggravation des violences entre les communautés, l’ONU propose un plan de partage de la Palestine en deux États, l’un juif et l’autre arabe, avec Jérusalem sous administration internationale. Ce plan est accepté par les Juifs, mais rejeté par les Arabes. La proclamation de l’État d’Israël en 1948 entraîne la Première Guerre israélo-arabe, qui se solde par la victoire d’Israël et la fuite ou l’expulsion de centaines de milliers de Palestiniens. Les conflits suivants, notamment les guerres de 1967 et de 1973, ainsi que l’occupation israélienne de la Cisjordanie et de Gaza, intensifient les tensions.

Depuis, diverses tentatives de paix ont échoué à résoudre les questions centrales du conflit, telles que les frontières, le statut de Jérusalem, le droit au retour des réfugiés palestiniens, et la sécurité. La situation reste marquée par des affrontements réguliers, une colonisation israélienne persistante en Cisjordanie, et un blocus sévère de Gaza. Chaque camp revendique des droits historiques et des besoins de sécurité légitimes, mais souvent incompatibles, ce qui rend très improbable le règlement du conflit.

2 Wikipédia. Déclaration Balfour de 1917.


Dans le cours d’éducation physique

Ma bonne nouvelle de la semaine dernière 3 a fait réagir ! L’intégration des statistiques des Negro Leagues à celles de la Major League Baseball (MLB) ne plaisent pas à tout le monde. Sacrilège, Josh Gibson a délogé l’immortel Ty Cobb du premier rang de tous les temps au niveau de la moyenne au bâton, en plus de faire de même avec Babe Ruth pour la moyenne de puissance. Le contexte n’était pas le même, semble-t-il.

Le contexte n’était pas le même non plus quand Wayne Gretzky a pulvérisé tous les records offensifs de la Ligue nationale de hockey (LNH). Pas plus qu’il ne l’est actuellement quand, près d’un siècle plus tard, Shohei Ohtani s’apprête à fracasser tout ce que Babe Ruth a établi, tant comme lanceur que comme frappeur.

Josh Gibson a connu toute une carrière comme joueur de baseball professionnel 4, dans une ligue regroupant les meilleurs joueurs noirs au monde. Nul ne peut prétendre qu’une des ligues était de calibre inférieur en raison de la couleur de peau de ses joueurs. Gibson mérite sa place au sommet.

3 Billet du 31 mai 2024 : Quand le passé rejoint le présent.

4 Baseball-Reference : Statistiques de Josh Gibson.


Dans le cours de musique

Ariane Roy, Thierry Larose et Lou-Adriane Cassidy ont parcouru le Québec lors d’une tournée spéciale intitulée Le Roy, la Rose et le Lou(p), offrant une collaboration artistique unique après le succès de leur performance aux Francos de Montréal. Une captation de dix pièces a donné lieu à un album, paru la semaine dernière. En voici la chanson thème.

Ariane Roy, Thierry Larose, Lou-Adriane Cassidy – Chanson thème – Le Roy, la Rose et le Lou(p) – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

La chanteuse Martha Wainwright s’est engagée auprès de l’Académie Centennial pour enseigner la musique aux jeunes et promouvoir les arts. À travers cette initiative, elle vise à encourager la créativité et l’expression artistique chez les élèves du secondaire. Son implication comprend non seulement des performances, mais aussi des sessions éducatives, offrant ainsi une expérience enrichissante et inspirante aux jeunes talents. Elle n’a pas hésité à impliquer son frère Rufus, ainsi que ses amies Ariane Moffatt et Marie-Pierre Arthur dans son projet.


Billet du 25 novembre 2022 : Une bonne bouffée d’air frais

Selon ce que je constate, les médias sentent le besoin de s’éloigner, au moins le temps d’une pause, des nouvelles concernant l’Ukraine et la COVID. De quoi a-t-il été question, au cours de la dernière semaine ? De la Coupe du Monde de la FIFA, de sa présence au Qatar, de l’enquête publique sur l’occupation d’Ottawa par les camionneurs, de la carrière de Jean Lapointe, de la coupe Grey, des remous créés par le lancement du livre de Pierre Gervais et d’un troupeau de vaches qui s’est enfui dans la nature, en Mauricie.

Personnellement, ça me fait du bien de lire et d’entendre autre chose. Prenons une bonne bouffée d’air frais.


Dans le cours de français

Voyez-vous la faute dans le titre de cet article publié dans La Presse, le dimanche 20 novembre ?

#LeProfCorrige

Bien sûr, il aurait fallu lire Pourquoi tous les chemins y mènent, avec le tous au pluriel. Le mot étant ici employé comme déterminant indéfini, il doit prendre le genre et le nombre du nom qu’il accompagne, c’est-à-dire chemins, qui est masculin pluriel.

Après plusieurs heures en ligne, la faute a finalement été corrigée par le quotidien.


Dans le cours de français, deuxième période

Cette faute d’accord de La Presse a cependant été supplantée par une grotesque erreur de vocabulaire publiée par Le Devoir. Voici ce que le quotidien a imprimé, le 18 novembre, dans son édition papier, tel que rapporté sur Twitter par le député Alexandre Leduc :

#LeProfCorrige

Il faut bien sûr évoquer les luttes intestines, plutôt qu’intestinales. Bien que les deux plongent les belligérants dans la saleté, un seul des deux mots est propre à l’expression.

Le Devoir n’a évidemment pas pu apporter un correctif dans son édition papier, mais l’a fait sur Internet.1


Et je cite :

« Quand tu comprends qu’il n’y a rien à attendre du monde, alors tu peux commencer à vivre une vie délicieuse. »

Olivier de Kersauson, écrivain et navigateur, le 24 novembre 2022.

Dans le cours de musique

Pour souligner les 40 ans de carrière de Jean Leloup, ICI Musique a invité plusieurs artistes d’ici à reprendre ses plus grands succès. C’est donc une de ces pièces que je propose en #musiquebleue, cette semaine. Ayant l’embarras du choix, j’ai opté pour 1990, moins pour la chanson elle-même que pour ses interprètes, Salomé Leclerc et Marie-Pierre Arthur.

Marie-Pierre Arthur et Salomé Leclerc – 1990 – ICI Musique – #musiquebleue

La bonne nouvelle de cette semaine

« Moi, si j’avais des enfants qui étaient obligés de quitter le pays pour être en sécurité, pour avoir un avenir, j’aimerais ça qu’une autre maman dans un autre pays prenne la relève. Moi, je suis ta maman de ce côté-ci de l’Amérique… Si tu es mal prise, tu m’appelles. Si tu as besoin de quelque chose, tu m’appelles. Je suis là comme une maman. »

Ces paroles sont celles d’une infirmière retraitée de Brossard, qui a pris sous son aile une famille mexicaine ayant demandé l’asile au Canada. J’ai toujours voué une grande admiration aux gens dotés d’une âme missionnaire. Consacrer une partie de sa vie à améliorer le sort des autres est pour moi la plus belle expression du don de soi.

Le dévouement de cette dame est relaté dans un reportage signé Rima Elkouri, publié dimanche dernier.2

S’il y a de la place pour ajouter une autre belle bouffée d’air frais dans votre journée, je vous invite à en prendre connaissance. Sa lecture ne vous demandera que deux minutes. Peut-être trois.


1 La lourde responsabilité du chef intérimaire. Le Devoir. Le 18 novembre 2022.

2 Comme une maman de secours. La Presse. Le 20 novembre 2022.


Billet du 26 février 2021

Difficile de ne pas commenter la semaine du Canadien de Montréal, notamment avec les congédiements de Claude Julien et de Kirk Muller. Plus souvent qu’autrement, je déplore les renvois d’entraîneurs, considérant que les problèmes se situent plus au niveau de la glace que derrière le banc. Je serai plus nuancé cette fois-ci, Claude Julien ayant effectué certains choix douteux sur les unités spéciales et dans les fins de matchs, au cours des dernières semaines.

Je me réjouis de la nomination de Dominique Ducharme au poste d’entraîneur-chef. L’ayant vu à l’oeuvre avec Halifax et Drummondville, alors que je couvrais les activités de l’Armada de Blainville-Boisbriand dans la LHJMQ, j’ai pu constater à quel point il savait soutirer le meilleur de ses joueurs. Après quelques saisons comme adjoint à Julien, il mérite sa chance comme entraîneur-chef. Qu’il ait été nommé par intérim n’est pas trop préoccupant. En 1992, les Expos de Montréal avaient nommé Felipe Alou gérant par intérim de l’équipe. Cet intérim avait duré dix saisons.

Pour celles et ceux qui auraient souhaité voir Patrick Roy revenir dans le giron des Glorieux, soyez patients. Je demeure persuadé que c’est lui qui succédera à Marc Bergevin à titre de directeur général, le moment venu. La personnalité et l’ego de Roy le destinent à un rôle de premier plan dans la direction de l’équipe. Il pourra toujours se réserver le travail d’entraîneur en parallèle, s’il le désire.

Un mot en terminant sur Carey Price. Je maintiens qu’au niveau du talent, Price est probablement le meilleur gardien de but de la LNH. Toutefois, il n’a pas cette attitude qu’avaient Roy et Martin Brodeur, cet instinct du tueur qui faisait se lever les deux autres dans le vestiaire, après deux périodes d’un match serré, pour lancer aux coéquipiers de marquer des buts et de les laisser faire le reste, qu’aucune autre rondelle n’entrerait dans leur filet. Et en accordant en moyenne un mauvais but par match, Price force ses coéquipiers à inscrire au moins deux buts pour espérer une victoire. Il y a un travail à considérer à ce niveau.


Et je cite :

« Je me souviens de 2015. Nous avions commencé la saison avec une fiche de 9-0-1 et nous n’avions pas fait les séries. »

Dale Weise, ex-joueur du Canadien de Montréal, le 20 février 2021.

Dans le cours de français

Le site de Radio-Canada a publié un reportage, dimanche, sur la perception qu’ont les trentenaires face au statut de la langue française, au Québec. C’est du moins ce que laisse entrevoir le titre. À la lecture du reportage, on constate que seulement trois personnes ont fait part de leur point de vue, ce qui est loin de représenter l’opinion d’une génération. Deux d’entre elles, un couple, prétendent qu’il faut investir dans la culture francophone, mais que le français n’est pas menacé. Une étudiante à l’Université Concordia prétend le contraire et invite tous les paliers de gouvernement à légiférer et réglementer afin de protéger la langue française.

C’est toutefois un encadré présentant des statistiques qui a le plus retenu mon attention. Ainsi, un rapport de l’Office québécois de la langue française, publié en avril 2019, stipule que :

  • La proportion d’anglophones et d’allophones déclarant avoir une connaissance suffisante du français pour soutenir une conversation a augmenté au cours des vingt dernières années;
  • En 2016, 94 % des Québécoises et des Québécois déclarent être en mesure de soutenir une conversation en français;
  • En 2015, 90 % des élèves fréquentaient une école de langue française;
  • En 2017, le taux de service en français atteignait 96 % dans les commerces de l’île de Montréal, même si le français comme langue d’accueil dans ces mêmes commerces a diminué de 9% depuis 2010, passant de 84% à 75%.

Jusqu’ici, les données sont encourageantes et laissent penser que, contrairement à l’opinion de plusieurs, le français n’est pas menacé au Québec, même à Montréal. Le pica suivant nous ramène cependant à une autre dimension :

  • La proportion de personnes éprouvant de l’indifférence face à un service dans une autre langue que le français a fortement augmenté depuis 2012, tout particulièrement chez les jeunes francophones.

S’il y a menace, c’est là qu’elle se trouve. Face à l’indifférence de sa population, il n’est pas grand chose qu’un gouvernement puisse faire, n’en déplaise à la jeune étudiante de Concordia. Investir temps et argent dans la culture m’apparaît concret et plus efficace comme solution. Dépêchons-nous d’y voir, en tant que société, pendant que la population y voue encore un intérêt substantiel.


Dans le cours de musique

Une crise cardiaque a emporté l’auteur-compositeur-interprète Philippe Chatel, vendredi dernier. Si son nom est plutôt méconnu au Québec, il en est autrement d’une de ses oeuvres, le conte musical Émilie Jolie. À travers quatre enregistrements de ce conte, en 1979, 1997, 2002 et 2018, Chatel a réuni plusieurs grands artistes sur un même album. Notons seulement, sur la version originale, Henri Salvador, Georges Brassens, Julien Clerc, Françoise Hardy, Sylvie Vartan et Robert Charlebois.

Philippe Chatel avait 72 ans.


Dans le cours de musique, deuxième période

C’est à mon tour, cette semaine, de rendre hommage à Raymond Lévesque, décédé il y a une dizaine de jours. Je l’admets en toute humilité, le répertoire de Lévesque m’est beaucoup plus inconnu que ceux des Leclerc, Vigneault, Charlebois et Ferland. D’aucuns prétendent que Quand les hommes vivront d’amour devrait être sacrée plus belle chanson de la francophonie. Peut-être. C’est cependant une autre chanson de Raymond Lévesque, Les trottoirs, que je vous propose en #musiquebleue. Pour l’interpréter, une auteure-compositrice-interprète à qui je voue une immense admiration, Marie-Pierre Arthur.

#musiquebleue

Voir le bon côté des choses

Personne ne pourra jamais accuser Denis Coderre de manquer de transparence, ni de gratitude.

#GarderCertainesChosesPrivées

La bonne nouvelle de cette semaine

Le début de la vaccination au Québec constitue certes la meilleure nouvelle de la semaine. Mais une autre courte bonne nouvelle est venue capter mon attention. En ces temps de pandémie, quand une petite entreprise québécoise réussit à bien tirer son épingle du jeu, c’est digne de mention.

L’entreprise Bilodeau Canada, installée au Lac-Saint-Jean, donne dans la manufacture d’articles en fourrure et dans la taxidermie. La situation mondiale actuelle a eu une incidence très négative sur son chiffre d’affaires, établi à partir d’une clientèle internationale. Qu’à cela ne tienne, la PME s’est lancée dans la production d’animaux naturalisés pour le cinéma et la télévision, décrochant ainsi quelques contrats avec de grandes maisons américaines, dont HBO. Les pertes n’en sont que très partiellement comblées, mais cela a permis à l’entreprise de survivre et de garder ses employés occupés.